Joyeux Noël

Dans la nef de Saint-Germain-des-Près peinte
par Hippolyte Flandrin

Adoration des mages Hippolyte Flandrin
photo Adrien Goetz

Joyeuses fêtes à mes lecteurs fidèles ou occasionnels

Le Cubisme au Centre Pompidou

Jusqu’au 25 février 2019 au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou
propose une traversée inédite
et un panorama complet de l’un des mouvements
fondateurs de l’histoire de l’art moderne :
le cubisme (1907-1917).


Première exposition consacrée au cubisme en France
depuis 1953, le projet trouve son originalité dans la
volonté de renouveler et d’élargir à d’autres artistes la
vision traditionnellement concentrée sur ses deux inventeurs,
Georges Braque et Pablo Picasso.
Ces pionniers, bientôt suivis
par Fernand Léger et Juan Gris, réservaient leurs créations
expérimentales et novatrices à la très confidentielle galerie
d’un jeune marchand alors inconnu, Daniel-Henry Kahnweiler,
quand des artistes tels Albert Gleizes, Jean Metzinger,
Francis Picabia, Marcel Duchamp, Robert
et Sonia Delaunay
assuraient à l’époque la diffusion
du mouvement auprès de la critique et du public en participant
aux Salons parisiens.

L’exposition met ainsi en valeur la richesse, l’inventivité
et le foisonnement de ce mouvement qui ne se limite pas
uniquement à la géométrisation des formes et au rejet de
la représentation classique mais dont les recherches radicales
et l’énergie créatrice de ses membres sont aux sources de
l’art moderne.
Riche de 300 œuvres et de documents significatifs
du rayonnement du cubisme, l’exposition est articulée
chronologiquement en quatorze chapitres
.
S’en détachent des chefs-d’œuvre, comme le

Portrait de Gertrude Stein (1906) ou
Ambroise Vollard (1909)

et Daniel-Henry Kahnweiler (1910) par Picasso ainsi
que des ensembles de peintures et de sculptures jamais
réunies. Le parcours de l’exposition vise à mettre en valeur
l’évolution à rebondissements du cubisme en remontant
aux sources primitivistes et à la fascination des cubistes
pour Gauguin et Cézanne. Le parcours reflète la progression
formelle du mouvement, d’une première étape cézannienne
– illustrée par la présence de l’exceptionnelle nature morte
de Picasso Pains et compotier sur une table (1909)

vers une transcription analytique hermétique (1910-1912)
puis transformée en version plus synthétique (1913-1917),
qui marque ainsi le retour de la représentation et de la couleur.
Grâce à des prêts prestigieux du Kunstmuseum de Bâle,
du Musée national Picasso et du Museum of Modern Art
de New York, la part la plus révolutionnaire du cubisme –
l’invention des papiers collés, des collages et des constructions

de Braque, Picasso, Gris et Henri Laurens -, est superbement
représentée par des grandes icônes de l’art du XXème siècle,
telles la Nature morte à la chaise cannée de Picasso (1912)
ou sa Guitare en tôle et fils de fer (1914). D’autres aspects
illustrent l’importance et le prestige de la constellation cubiste :
ses liens avec le milieu littéraire sont retracés dans une salle
dédiée aux critiques et aux poètes, incarnés par les portraits

les plus marquants de Max Jacob ou d’Apollinaire réalisés
par le Douanier Rousseau et Marie Laurencin, les éditions
Kahnweiler de livres cubistes ou la collaboration entre les
Delaunay et Blaise Cendrars autour de
La Prose du Transsibérien en 1913.

La tragédie de la Grande Guerre (1914-1918) qui mobilise
ou exile les artistes et leurs soutiens est retracée par des
œuvres des artistes présents au front
(Raymond Duchamp–Villon, Fernand Léger) ou qui
sont restés à l’arrière, parce qu’ils étaient étrangers
(Pablo Picasso, Cartes à jouer, verres, bouteille de rhum,
« Vive la France »,1914-1915). Ces œuvres témoignent de
l’inévitable stérilisation du mouvement frappé par l’histoire.
La fin du parcours de l’exposition présente à la fois la
renaissance des rescapés comme Georges Braque
(La Musicienne, 1917-1918)
et l’impact exercé parle
cubisme sur ses contemporains (Henri Matisse), ses héritiers
abstraits (Piet Mondrian, Kasimir Malevitch) ou
contestataires (Marcel Duchamp), tous tributaires de la révolution
cubiste.
Grâce à un parcours qui éclaire pour le grand public les
concepts clés, les outils et les procédures qui ont assuré
l’unité du cubisme, l’exposition met en lumière le caractère
expérimental et collectif de ce mouvement dont l’esthétique
révolutionnaire est à la fois la matrice et le langage même de
la modernité.
Commissariat : Brigitte Leal
Directrice adjointe, musee national d’art moderne, Paris
Christian Briend, Chef du service des collections modernes,
musee national d’art moderne, Paris
Ariane Coulondre Conservatrice, collections modernes,
musée national d’art moderne, Paris
Chargee de production: Dorothée Lacan
Scenographe Corinne Marchand
L’exposition est organisée en partenariat avec le
Kunstmuseum, Bâle.

Elle y sera présentée du 31 mars au 5 aout 2019.
Podcast France Culture l’art est la Matière

Jean Michel Basquiat & Egon Schiele

Jusqu’au 14 janvier 2019 à la Fondation Vuitton
A l’occasion du centenaire de la mort d’Egon Schiele,
Jusqu’au lundi 21 janvier 2019 pour Jean-Michel Basquiat
la Fondation Louis Vuitton a choisi de présenter l’artiste
autrichien au côté de Jean-Michel Basquiat. dans deux
expositions voisines.

Quels en sont les liens ?
Une carrière fulgurante et une mort prématurée.
Au-delà de contextes historiques et artistiques qui
peuvent sembler éloignés, un certain nombre de points
rapprochent les deux artistes maudits.
La carrière de Jean-Michel Basquiat, comme celle
dEgon Schiele, (mon billet) se sont déroulées sur une période
très courte car elles ont été interrompues par une
disparition précoce : Basquiat meurt d’overdose à 27 ans,
après des tentatives ratées de désintoxication.
Schiele succombe à 28 ans à peine à la grippe espagnole,
qui décime l’Europe à la fin de la Première Guerre mondiale.
Podcast L’art est la matière
Egon Schiele, l’homme qui « peignait la lumière des corps
L’œuvre de Jean-Michel Basquiat, l’un des peintres
les plus marquants du XXe siècle, se déploie dans quatre
niveaux du bâtiment de Frank Gehry.

L’exposition parcourt, de 1980 à 1988, l’ensemble de la carrière
du peintre en se concentrant sur plus de 120 œuvres décisives.
À l’image des Heads de 1981-1982, pour la première fois réunies ici,
ou de la présentation de plusieurs collaborations entre Basquiat et
Warhol, l’exposition compte des ensembles inédits en Europe,
des travaux essentiels tels que Obnoxious Liberals (1982),
In Italian (1983) ou encore Riding with Death (1988), et des
toiles rarement vues depuis leurs premières présentations du vivant
de l’artiste, telles que Offensive Orange (1982), Untitled (Boxer)
(1982), et Untitled (Yellow Tar and Feathers) (1982).

Dès la sortie de l’enfance, Jean-Michel Basquiat quitte l’école
et fait de la rue de New York son premier atelier. Rapidement,
sa peinture connaîtra un succès à la fois voulu et subi.
L’exposition affirme sa dimension d’artiste majeur ayant
radicalement renouvelé la pratique du dessin et le concept d’art.
Sa pratique du copier-coller a frayé la voie à la fusion des
disciplines et des idées les plus diverses. Il a créé de nouveaux
espaces de réflexion et anticipé, ce faisant, notre société
Internet et post-Internet et nos formes actuelles de
communication et de pensée. L’acuité de son regard, sa
fréquentation des musées, la lecture de nombreux
ouvrages
lui ont donné une réelle culture.

Mais son regard est orienté : l’absence des artistes noirs
apparaît avec une douloureuse évidence ; l’artiste
s’impose alors de faire exister, à parité, les cultures et
les révoltes africaines et afro-américaines dans son œuvre.
Le décès de Basquiat en 1988 interrompt une œuvre très
prolifique, réalisée en à peine une décennie, riche de plus
de mille peintures et davantage encore de dessins.
L’exposition se déploie sur près de 2500m2.
Elle s’organise chronologiquement, mais aussi par
ensembles d’œuvres définissant des thématiques
et dictant des rapprochements.

Pour Dieter Buchhart, « L’exposition suit sa création,
depuis ses premiers dessins et travaux monumentaux
jusqu’aux sérigraphies, collages et assemblages plus tardifs,
mettant en lumière son inimitable touche, son utilisation
de mots, de locutions et d’énumérations et son recours
à la poésie hip hop concrète. À l’existence de l’homme
afro-américain menacée par le racisme, l’exclusion,
l’oppression et le capitalisme, il oppose ses guerriers et héros. »
Le parcours proposé est chronologique.

Rez-de-Bassin (galerie 2)
L’exposition s’ouvre sur l’ensemble exceptionnel de trois
grandes Heads (Têtes) datant de 1981-1983. S’ensuit, autour
de la thématique de la rue – conçue comme atelier, source
d’inspiration, corps vivant – la présentation d’un ensemble
d’œuvres, majoritairement de 1981-1982, qui répercutent dans
leurs compositions l’énergie, l’intensité de l’environnement
urbain et son langage. Citons ici Crowns (Peso Neto).
Ce premier moment de l’exposition se conclut par les grands
personnages peints par l’artiste, les « prophètes » et le
portrait saisissant d’un policier noir
(Irony of Negro Policeman).

Rez-de-Chaussée (galerie 4)
Ce second temps de l’exposition est marqué par un ensemble
d’une trentaine de dessins de têtes réalisés majoritairement
en 1982 par l’artiste. Cet accrochage fonctionne comme une
immense composition de visages occupant tout le champ
de vision du regardeur ; il souligne l’importance du dessin
chez Basquiat.

Plus loin, l’énergie graphique de la douzaine d’œuvres
présentées au même étage exprime toute la rage, la contestation,
la révolte de Basquiat. Elle est symbolisée par de grandes figures
afro-américaines – boxeurs ou combattants – qui sont aussi ses
héros personnels : Untitled (Sugar Ray Robinson) (1982),
St. Joe Louis Surrounded by Snakes (1982), Cassius Clay (1982)

L’introduction de lettres, de chiffres, de signes et de textes en
fond accuse la complexité des compositions, comme dans Santo #1 (1982),
Self-Portrait with Suzanne (1982), Untitled (1982),
Portrait of the Artist as a Young Derelict (1982).
Niveau 1 (galerie 5)
« Héros et Guerriers » ouvrent cette séquence. Une figure frontale
de boxeur noir, Untilted (Boxer) (1982), chef-d’œuvre iconique,
fait le lien avec la section précédente. Les personnages héroïsés
se parent d’auréoles, de couronnes, ou de couronnes d’épines…
La figure émancipatrice de Samson apparaît dans
Obnoxious Liberals (1982). Le parcours se poursuit avec
des toiles liant une histoire longue et des archétypes avec
l’environnement direct de l’artiste, dans des compositions nourries
de récits et d’écritures fragmentaires, comme Price of Gasoline
in the Third World (1982) ou Slave Auction (1982), qui traite
directement de la traite des esclaves. Autre tableau clé, In Italian
(1983) témoigne du talent de coloriste de Basquiat.
Le dernier temps de la galerie 5 s’organise autour de la musique
et tout particulièrement de la figure du saxophoniste de jazz
Charlie Parker, un des héros de Basquiat. Cinq œuvres reviennent
sur une figure légendaire qu’il considère comme un alter-ego :
CPRKR (1982), Horn Players (1983), Charles the First (1982),
Discography (One) (1983), Now’s the Time (1985).

Niveau 1 (galerie 6)
La salle réunit six toiles où l’écriture joue un rôle central,
dont Museum Security (Broadway Meltdown) (1983) et Hollywood
Africans in Front of the Chinese Theater with Footprints of
Movie Stars (1983) qui représente le peintre entouré d’amis.
Niveau 1 (galerie 7)
À l’écart, l’espace de la galerie 7 permet notamment de regrouper
une suite de quatre œuvres – Lye (1983), Flash in Naples (1983),
Napoleonic Stereotype (1983) – composées à partir d’un motif
similaire : une grille sur laquelle viennent se poser les figures,
empruntées à l’histoire, l’histoire de l’art ou le contexte immédiat
de l’artiste.
Niveau 2 (galerie 9)
Deux ensembles majeurs sont proposés dans cette salle.
Le premier réunit autour du monumental Grillo, 1984, un groupe
apparenté, dont Gold Griot. S’y expriment des références à une culture
africaine réinterprétée et véhiculée par la diaspora, où la figure noire
s’impose, omniprésente.
Le second ensemble est consacré à la relation entre
Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol. Portrait réalisé en 1982
par Basquiat, Dos Cabezas, 1982, inaugure cette fascination
mutuelle et introduit à un ensemble d’oeuvres réalisées à quatre
mains à partir de 1984. Warhol et Basquiat collaborent en mêlant
librement dessin et sérigraphie. Mind energy (1984), OP-OP (1984)
ou encore Eiffel Tower (1985) figurent ici.

Niveau 2 (galeries 10 et 11)
Les dernières salles s’organisent en deux sections, l’une se centre
sur de grands formats de 1985-1987, mêlant acrylique, pastel gras
et collages. Des procédés graphiques qui semblent empruntés
aux techniques musicales de l’échantillonnage créent une surface dense,
des compositions éclatées, suggérant une multiplicité de lectures.
L’autre section, dont l’intitulé Unbreakable (Incassable) reprend
le titre d’une œuvre de 1987, rassemble quelques-unes des dernières
productions de l’artiste, dont l’impressionnant

Riding with Death (1988). La toile témoigne de l’héritage pictural
complexe de l’artiste, où se conjuguent des références à l’art de la
Renaissance, à la peinture d’icône, aux courants les plus radicaux
du XXe siècle, mais où s’affirme surtout un sentiment de désarticulation
dans une course furieuse et désespérée vers le néant.
Podscast Jean-Michel Basquiat, le peintre-boxeur

Le Caravage était-il un « bad boy »?

Caravage à Rome, amis et ennemis au musée
Jacquemart-André à Paris
jusqu’au 28 janvier 2019

Quelques podcasts sur le bad boy
L’art est la matière
La grande galerie connaissance des arts

LE PARCOURS DE L’EXPOSITION

SECTION 1 – LE THÉÂTRE DES TÊTES COUPÉES
Le thème de Judith décapitant Holopherne eut un
grand succès dans la Rome de la fin du XVIe siècle et le
début du XVIIe,  Chef-d’oeuvre incontestable de la peinture,
il révèle le talent de Caravage sur la scène romaine de la fin du
Cinquecento. Reprenant un sujet biblique abordé par le théâtre,
le peintre met en scène un drame observé de près, en gros plan.
La jeune et courageuse veuve qui lui coupe la tête semble à
peine perturbée par le spectacle du sang et de son trépas.
À ses côtés, une vieille servante pose un regard impitoyable
sur la scène. Caravage oppose la jeune et la vielle femme,
la beauté de la jeunesse et les signes du temps, dans un
contraste destiné à perdurer dans des contextes différents.
SECTION 2 – MUSIQUE ET NATURE MORTE
Le Joueur de Luth de Caravage

Malgré la sophistication des effets associés à la
représentation des éléments naturels, la musique est le
thème principal de l’oeuvre : le jeune homme, avec son
regard languide et sa chemise entrouverte, joue du
luth et entonne un madrigal amoureux. C’est un hommage
aussi à la musique du luth, un instrument plus
raffiné que le théorbe, mais abandonné, justement à
cause de « la grande difficulté rencontrée pour savoir
bien jouer du luth ».
Ce tableau est à l’origine d’une tradition de peintures
représentant de jeunes chanteurs à l’attitude plus ou
moins mélancolique, occupés à chanter comme les
bergers de la poésie antique.

SECTION 3 – PEINDRE D’APRÈS UN MODÈLE VIVANT
Le Jeune Saint Jean-Baptiste au bélier
Dès le début du XVIIe siècle, la nouveauté d’une telle image a
entraîné des identifications avec des sujets anciens et des interprétations
allégoriques. Le tableau eut beaucoup de succès et fut imité à maintes
reprises car l’image de saint Jean dans le désert offrait aux peintres
de l’époque l’opportunité d’appliquer l’étude du nu masculin à un sujet
sacré.

SECTION 4 – LES CONTEMPORAINS
Durant le procès intenté par Giovanni Baglione contre
Caravage en 1603, on demande à ce dernier de citer les peintres
contemporains qu’il apprécie et qu’il considère comme des
« hommes de valeur ». Cette liste précieuse est l’un des rares témoignages
directs de ce qu’un peintre aussi controversé, qualifié de
« naturaliste » à la moitié du siècle, pense de la peinture de son époque,
même si Caravage ici mélange sans aucun doute ses idées sur l’art à
une exigence plus pressante : se défendre contre les accusations.
Il ne s’agit pas d’un extrait d’un traité artistique, mais d’une déposition
devant le juge.
Caravage cite les peintres les plus influents de la scène romaine,
le Cavalier d’Arpin, Federico Zuccari, Roncalli,  Annibal Carrache,
la confrontation directe se produit au début du siècle dans la chapelle
Cerasi.
Si les oeuvres des peintres cités par Caravage sont présentes tout au
long du parcours de l’exposition, on peut voir deux exemples significatifs
de ce débat. L’Adoration des Bergers d’Annibal Carrache appartient à sa
période romaine et montre sa relation avec la tradition de la Renaissance,
que le grand peintre de Bologne a maintenue tout au long de sa vie ;

la Résurrection du Christ de Baglione est une esquisse de l’oeuvre de
l’église du Gesù de Rome, qui lui aura valu les libelles sarcastiques de
Caravage et de ses amis pour lesquels il leur intente le célèbre procès.
SECTION 5 – IMAGES DE LA MÉDITATION
Les disciples de Caravage étaient Bartolomeo Manfredi, Jusepe de Ribera,
Francesco (dit Cecco) del Caravaggio, et en moindre mesure le
Spadarino et Saraceni, auxquels on peut ajouter Orazio Borgianni,
Orazio Gentileschi, Antiveduto Gramatica et Giovanni Baglione.
Tous ces peintres sont présents dans l’exposition et certains dans
cette section, avec des oeuvres significative,  ils témoignent d’une
expérimentation commune sur le thème de la figure isolée, la capacité de
bien représenter un personnage unique, l’une des spécialités de
Caravage et des peintres qui l’admiraient.

La figure de saint Jérôme permet à Caravage d’associer le thème
de la méditation à une réflexion sur la vieillesse.
Le chef-d’oeuvre conservé aujourd’hui à la Galleria Borghese
est généralement daté de 1605, mais on
ignore encore les circonstances de sa commande.
Il fait partie des tableaux essentiels pour comprendre
le style de la maturité de Caravage, dont l’influence a été déterminante
pour le caravagisme, notamment dans les premières oeuvres de Ribera

Le Saint François en méditation est représenté à genoux,
un crâne posé à ses pieds.
SECTION 6 – QUELQUES VISAGES À ROME AU DÉBUT
DU SIÈCLE
En 1624, les images d’artistes réunies auprès de l’Académie étaient
déjà au nombre de 53. Une liste de portraits d’« académiciens décédés »
dressée en 1617 compte, en plus des portraits de Carlo Saraceni et
d’Orazio Borgianni, celui de Caravage.
Son portrait, reprend les traits du peintre tel que nous les connaissons
d’après les descriptions littéraires, les autoportraits présents dans
ses peintures (du Martyre de saint Matthieu de la chapelle Contarelli
à l’Arrestation du Christ réalisée pour Ciriaco Mattei et aujourd’hui
conservée à Dublin) et, surtout, le dessin d’Ottavio Leoni.
Au cours de sa longue carrière de portraitiste, ce dernier a immortalisé
les visages de Rome au XVIIe siècle, des artistes aux amis en passant
par les grands protagonistes de la vie de la cité.

Giovanni Baglione Autoportrait – 1635-1640

SECTION 7 – LA PASSION DU CHRIST, UN THÈME
CARAVAGESQUE
L’évocation de la période romaine de Caravage serait
incomplète sans le thème des rivalités artistiques,
récemment abordées par des études approfondies et
documentées. L’un des événements les plus importants
est sans nul doute ce « concours » qui, vers 1605, aurait
opposé Caravage aux peintres Cigoli et Passignano
dans la réalisation d’un Ecce Homo pour
« monseigneur Massimi », qui aurait été gagné par Cigoli.
Le thème du « concours » illustre le contexte artistique romain
des toutes premières années du XVIIe siècle, tout en
proposant une observation attentive des deux oeuvres
qui en étaient au coeur.
SECTION 8 – LE TEMPS DE LA FUITE
A
l’occasion de cette exposition, nous avons la chance de pouvoir
comparer, pour la première fois, la Madeleine dite « Klain »,
attribuée de longue date à Caravage, avec une autre version,
également de la main du maître. Cette version, découverte en 2015,
n’a encore jamais été exposée en Europe. Le tableau
n’a été exposé qu’une seule fois auparavant, à Tokyo, en 2016.
C’est  une occasion unique pour le public de les admirer ensemble

le musée Jacquemart a supprimé son vestiaire et fermé ses casiers,
aussi l’exposition se visite en manteau, sacs, sacs à dos, avec
la promiscuité des lieux, je vous laisse imaginer l’agrément
de la visite.

Michael Jackson : On the Wall

Jusqu’au 14 février 2019 au Grand Palais de Paris
Galerie sud-est

Mark Ryden, the King of Pop 1991

Non je n’y suis pas allée à reculons ;-), ne connaissant
rien de cet artiste, j’y suis allée par simple curiosité.
Bien sûr, je ne vis pas sur la banquise et j’ai vu des extraits télévisés
sur le sujet. Contrairement aux critiques « autorisés(e) » j’étais ravie
de voir les toiles, clips,  installations et photos que lui ont consacré
de grands artistes.
voir des extraits sur la 5 entrée libre et sur Arte Métropolis
France culture la Dispute
Michael Jackson – Kehinde Wiley 2010

Cette exposition explore l’impact culturel de la personnalité
et de l’oeuvre de Michael Jackson dans le champ de l’art
contemporain des années 1980 à aujourd’hui.
Michael Jackson est l’une des personnalités culturelles les plus
influentes du XXe siècle, et son héritage se poursuit au XXIe siècle.
S’il a toujours été considéré comme une référence dans l’univers
de la musique, des clips vidéo, de la danse et de la mode, son impact
sur l’art contemporain n’a jamais été abordé et n’a jamais fait l’objet
d’une exposition internationale comme celle-ci.
Mark Flood, Michael & ET

🙄
Près de dix ans après sa mort, l’héritage de Michael Jackson est
plus vivant que jamais : ses ventes de disques, qui dépassent
désormais le milliard d’exemplaires, continuent à augmenter,
ses vidéos sont toujours aussi visionnées, et ses nombreux fans
lui restent fidèles. Son influence et sa célébrité ne faiblissent pas,
et les questions qu’il a soulevées en tant que phénomène social,
en particulier du point de vue de l’identité, de la question raciale
et de la célébrité, sont toujours d’actualité.
Tod Gray- Michael Jackson Hands 2014

En plus d’avoir battu tous les records de vente de disques,
remporté de nombreux prix, participé à une multitude d’actions
philanthropiques et fait tomber de nombreuses barrières
culturelles,
Michael Jackson est également une des personnalités les
plus représentées dans les arts visuels.
Andy Warhol – Michael Jackson 1984

Depuis qu’Andy Warhol a utilisé son image en 1982, une
large palette d’artistes contemporains, de différentes générations
et travaillant dans différents pays, ont fait de même.
Pour la toute première fois, l’exposition Michael Jackson :
On the Wall réunit les oeuvres de plus de 40 de ces
artistes
, des oeuvres issues de collections publiques et privées
du monde entier, et inclut également de nouvelles
oeuvres créées spécialement pour l’occasion.
Yan Pei Ming – Michael Jackson 2017

Parmi les artistes présentés figurent
Rita Ackerman, Dara Birnbaum, Candice Breitz, Marvin Gaye
Chetwynd, Mark Flood, Isa Genzken, Maggi Hambling,
David Hammons, Lyle Ashton Harris, Jonathan Horowitz,
Gary Hume, Rashid Johnson, Isaac Julien, David LaChapelle,
Louise Lawler, Klara Liden, Glenn Ligon, Paul McCarthy,
Rodney McMillian, Dawn Mellor, Lorraine O’Grady,
Catherine Opie,

David Lachapelle Michael Jackson

Yan Pei Ming, Grayson Perry, Paul Pfeiffer, Faith Ringgold,
Donald Urquhart, Kehinde Wiley, Hank Willis Thomas,
Andy Warhol, Jordan Wolfson.
Les oeuvres présentées dans l’exposition ont été réalisées
dans des médiums très variés tels que la peinture, le dessin,
la sculpture, la photographie, la vidéo ou la performance.
Ces oeuvres sont intégrées dans le contexte de la vie et de l’oeuvre
de Michael Jackson avec le souci de faire émerger
les enjeux culturels, sociaux et politiques qui ont marqué la
trajectoire singulière de cet artiste afroaméricain
hors norme en écho aux événements de son époque.
Candice Breitz

Ainsi, l’exposition est organisée de façon chronologique pour
permettre au public de suivre sa transformation, d’un jeune garçon
surdoué à une légende mondiale. Elle est néanmoins ponctuée
de salles proposant des thématiques transversales, prenant en
charge les aspects esthétique, social ou politique auxquels les
artistes se sont intéressés dans l’oeuvre de Michael Jackson.
L’exposition tente de questionner l’ampleur et les
raisons de l’impact de son oeuvre dans la culture actuelle,
pourquoi et comment l’artiste continue d’avoir une influence
sur de nouvelles générations d’artistes et de fans dans différents
lieux du monde.
Raphael Delaunay

Cette exposition présentée à la National Portrait Gallery
à Londres du 28 juin au 21 octobre 2018, le
sera au Bundeskunsthalle de Bonn (de mars à juillet 2019)
et à l’Espoo Museum of Modern Art en Finlande (d’août à janvier 2020).
* Michael Jackson : Sur le mur
commissaire général : Nicholas Cullinan, directeur de la National
Portrait Gallery, Londres
commissaire associée pour l’exposition au Grand Palais :
Vanessa Desclaux
scénographie : Agence Clémence Farrell