du 15 nov. au 18 déc. 2016
à La Filature, Scène nationale – Mulhouse
CATHERINE LARRÉ
BRIGITTE LUSTENBERGER
CANDICE MILON
FRANÇOISE SAUR
STÉPHANE SPACH
ANNE ZIMMERMANN
Six artistes inspirés par les matières organiques et leurs métamorphoses,
par les matières cristallines et la structuration de leurs
atomes, examinent le pouvoir de la photographie dans
ses propositions et sa capacité à transformer le réel et à raconter
une histoire.
Pour sa deuxième participation à La Regionale
(exposition trinationale d’art contemporain), La Filature
réunit Catherine Larré, Brigitte Lustenberger, Candice Milon,
Françoise Saur, Stéphane Spach et Anne Zimmermann
autour du thème de la nature – plus précisément de ce qu’il reste
de la vie lorsqu’elle est fixée par la photographie,
d’une nature morte et de ses avatars.
Ces six artistes ont en commun de vivre parmi les objets
dont ils refusent de se séparer – trésors collectés dans la nature
ou chinés qui remplissent leurs ateliers : minéraux, coquillages,
plumes, insectes, végétaux…
Les arrangements de ces objets, leurs assemblages,
les jeux de lumière, les manipulations d’images, l’hybridation –
motif permanent, récurrent de leurs travaux – sont, pour chacun
d’eux, autant une source de poésie que des supports de récits
traduisant leur mythologie personnelle.
Née en 1964 à Nancy, Catherine Larré vit et travaille à Montreuil.
Catherine Larré compile, collectionne et archive des images. Elle a ainsi
créé un vaste catalogue, sans cesse alimenté, dans lequel elle puise
pour en extraire une matière première à tordre, à transformer.
Il est question de retrouver ce que, parfois, l’oeil n’a pu voir. Dans l’obscurité,
elle projette cette matière, l’altère dans une mise en scène choisie.
Dans sa série Rendre, le végétal est comparable à un fluide corporel.
Mnésies est semblable à notre cécité partielle, souvenirs optiques archivés
et altérés, rendant toute mémoire soluble. Fluides cherche à liquéfier
l’image organique, végétale et minérale en une pulpe opaque.
Corine Abitbol
Née à Zurich en 1969, Brigitte Lustenberger vit et travaille à Berne.
Elle a étudié à l’Université de Zurich et obtenu
sa licence en histoire sociale et photographie en 1996. Durant
les années suivantes, elle s’est établie comme artiste visuelle.
Elle a ensuite déménagé à New York et a reçu son MFA en
Fine Art Photography & Related Media à Parsons The New School
of Design en 2007. Dans ses séries, l’artiste s’intéresse en particulier
à l’étude du regard, aux interactions entre présence et absence dans l’image photographique, et au fait que l’observation d’une photo est la plupart
du temps influencée par la mémoire collective.
Né en 1962, Stéphane Spach vit et travaille en Alsace.
Voici ce qu’en dit Ann Loubert
« Il y a du jour dans la nuit.
À regarder ces photographies de Stéphane Spach, on voit qu’il y a du jour dans la nuit. C’est là une nuit à laquelle nos yeux ne sont pas habitués, une nuit mate et sourde, préservée des halos lumineux et des phares hostiles. Ici tout est en nuances, comme si les objets exposés (à la caméra, à notre regard) dégageaient leur propre phosphore, leur propre lumière intérieure. Ce serait plutôt la clarté du jour distillée dans la nuit, des images subtiles, intimes presque, où l’on n’est jamais dans l’halogène.
Dans sa série des douze Jardins de minuit, réalisée en 2016, le photographe
Stéphane Spach propose un autre champ de vision, tout en douceur et subtilité.
À notre oeil habitué à sa perception diurne, claire et ordonnée, s’offre ici une vision étrange, et pourtant familière, où l’image est habitée d’objets que nous avons
l’habitude de déchiffrer de jour : des fleurs de cerisier, une branche de magnolia…
Ici « l’ordre du jour » s’absente et cède la place à ces « jardins » où l’insolite a
son mot à dire, et nous charme de manière indicible. »
Née en 1973 à Mulhouse, Anne Zimmermann vit et travaille à Wittersdorf.
Artiste plasticienne, Anne Zimmermann est diplômée de l’Université de
Strasbourg en maîtrise Recherches arts plastiques, et a étudié la céramique
à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.
Elle ne s’attache à aucun média en particulier mais croise différentes
pratiques tels que le volume, le dessin, l’écriture, la vidéo, l’installation
et la performance. En 2003 elle crée un personnage du nom de
Paula Orpington, mi-femme, mi-poule, fabriqué avec 50 peaux de poulets
naturalisées. Elle l’incarnera jusqu’en 2008 avant de la faire décéder
symboliquement et autopsier lors d’une performance en 2010.
Depuis, sa réflexion se poursuit sur les rapports que l’on entretient
avec l’organique et l’animalité. La marge, le rejeté sont également
des vecteurs dans ses propositions plastiques. En 2013, elle participe au
groupe électronique Picobelo. La rédaction de textes poétiques
a d’abord accompagné cette activité artistique, qui par la suite
est devenu un élément constitutif. Ces textes peuvent être associés
à des vidéos, des performances ou sont destinés à être chantés.
Née en 1980, Candice Milon vit et travaille à Paris.
Originaire du sud de la France, Candice Milon a suivi un cursus à l’École
Supérieure des Beaux-Arts de Marseille puis une formation en prise de vue
à l’École de l’image des Gobelins à Paris. Son travail a été exposé en galeries
à Paris et en Belgique et au Festival Voies Off lors des
« Rencontres photographiques d’Arles » avec sa série Curiosité # en 2014.
Particulièrement attachée aux liens entre la peinture et l’image fixe,
c’est aujourd’hui au travers de la photographie de natures mortes qu’elle s’exprime, fascinée par cet univers où le regard donne vie aux formes et aux matières.
Ses photographies s’organisent en un véritable cabinet de curiosités,
étrange et surréaliste.
Le public de La Filature a déjà pu voir le travail de Candice Milon dans
la performance Can you be me ? de Vidal Bini, lors du
festival DANS(E) en 2011.
Née en 1949 à Alger, Françoise Saur vit et travaille à Wintzenheim.
Elle se forme à l’École nationale supérieure Louis-Lumière à Paris et à la Folkwangschule für Gestaltung avec Otto Steinert à Essen en Allemagne.
Elle développe alors un travail sur des sujets sociologiques en prenant le temps d’apprivoiser les territoires et de connaître les gens qu’elle photographie.
De 1977 à 1983, elle effectue plusieurs voyages en Chine pour découvrir un pays
qui commence à s’ouvrir sur l’extérieur après la tourmente de la Révolution
culturelle. Elle publie par la suite L’Album de Françoise en Alsace avec un
texte de René Nicolas Ehni en 1985, ainsi que le catalogue
Lenteur de l’avenir en 1993. Françoise Saur photographie également la vie paysanne dans les Vosges, étude qui donne naissance au livre Vosges, terres vivantes avec un texte de Chloé Hunzinger en 1997. Sur une commande du ministère de l’Agriculture, elle réalise un travail similaire dans le Massif Central dont est issu
l’ouvrage Massif Central territoires intérieurs. De 1999 à 2004, elle séjourne à plusieurs reprises dans son pays natal et met en oeuvre les projets
Femmes du Gourara (présenté à La Filature en 2003 et 2015) et
Petits contes algériens. Suite à une résidence à Saint-Louis,
elle crée la série Portrait de Famille – 47°35’ Nord 7°33’ Est.
L’année suivante, elle présente Donnez-vous la peine d’entrer,
petit théâtre de l’humain qui oppose réalités sociologiques et narration
dénuée de rationalité et où le familier s’articule à l’insaisissable.
Dans le cadre d’un projet de l’association Surface-Sensible, elle réside
au Laos à l’automne 2008 sur le thème « Mémoires croisées – Laos/France ». Quatre ans plus tard, le musée Bartholdi de Colmar lui offre une carte blanche
qui se traduit par l’exposition Les Dessous du Musée.
Une résidence proposée par le CRI au château de Lunéville en 2013 préside
à la série Contes du quotidien. En octobre 2014, Françoise Saur revient
sur ses voyages et publie Femmes du Gourara aux éditions Mediapop
(avec le soutien de La Filature). En 2015, Françoise Saur présente son exposition Voyages en Algérie 1970-1975, 1999-2010 à La Filature
dans le cadre du festival les Vagamondes.
En parallèle, la photographe mène régulièrement des ateliers
en prison et dans les établissements scolaires.
coproduction La Filature, Scène nationale – Mulhouse
Coordinatrice : Emmanuelle Walter
Vernissage en présence des artistes : jeudi 24 nov. 20h
en entrée libre lors de la soirée d
’inauguration de La Regionale 17 à Mulhouse
visite « club sandwich » : jeudi 1er déc. 12h30
visite guidée de l’exposition le temps de la pause déjeuner
(pique-nique tiré du sac)
gratuit sur inscription : T 03 89 36 28 35
ou clementine.girard@lafilature.org
LA FILATURE MEMBRE DE LA REGIONALE 17 :
exposition d’art contemporain de la région tri-rhénane :
du 24 nov. 2016 au 8 janv. 2017
19 lieux d’exposition de la région des trois frontières du Rhin
supérieur ouvrent leurs portes pour La Régionale 17
et nous dévoilent un aperçu de la riche scène artistique du territoire.
Depuis 16 ans, cette exposition trinationale d’art contemporain
permet de promouvoir et d’intensifier les relations entre artistes,
acteurs culturels et institutions.
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