Sommaire de juin 2014

Mark Rothko, Yellow, orange, Yellow, Light Orange, 1955, sans titre
Mark Rothko, Yellow, orange, Yellow, Light Orange, 1955, sans titre

04 juin 2015 : ”Talents Contemporains 2014”
06 juin 2015 : Antoine Schmitt, Avec de la chance
08 juin 2015 : Marlene Dumas – The Image as Burden
12 juin 2015 : Jorge Méndez Blake
17 juin 2015 : Haroon Mirza / HRM Ltd au Musée Tinguely
18 juin 2015 : Art Basel Unlimited
26 juin 2015 : 4 éléments de NILS-UDO, Fondation François Schneider

4 éléments de NILS-UDO, Fondation François Schneider,

« Je pars de la Nature, mais j’arrive à l’abstrait, à la composition qui ne reproduit pas, aux couleurs qui ne sont plus celles d’objets réels, qui sont des couleurs tout court »

Pionnier en Europe de l’Art dans la nature dès la fin des années 60, Nils-Udo fait appel à différentes techniques : la photographie, le dessin, la peinture, l’installation, la sculpture avec des éléments naturels.
C’est aux couleurs de la nature qu’il apparaît au vernissage de la Fondation François Schneider.

« Je fais partie de la Nature. Je m’y intègre et y agis comme tout autre élément naturel. Je fais partie de la Nature. Le destin de l’arbre est le nôtre. Sa vie et sa mort sont notre vie et notre mort.»

La Nature est au coeur de son art. A travers ses installations qui séduisent par leur simplicité, Nils-Udo la met en scène en collectant, façonnant, modelant ce qu’il trouve dans les paysages qu’il traverse. C’est ainsi que naissent des oeuvres sobres et féériques. Lorsqu’il réalise une installation, la Nature devient son atelier.
Une installation au Hirtzenstein : La Mousse
Pour cette exposition, Nils-Udo a réalisé une installation au Hirtzenstein, situé au dessus du village de Wattwiller. Cette forêt porte en elle les traces de la Première
Guerre Mondiale. Un chapelet de bunkers marque le terrain. Il est évident que le
regard de Nils-Udo ne pouvait se détourner de cette réalité.

Avant la réalisation de chaque oeuvre, Nils-Udo commence par observer la nature et s’imprègne du paysage, puis il associe les éléments qui l’entourent.
Il utilise tout ce qui est végétal ou minéral. Il travaille manuellement, composant des assemblages de formes, de couleurs, de matières révélant ainsi les qualités esthétiques de chaque élément.
la Mousse plan d’accès
Les photographies et les peintures.
L’art de Nils-Udo est éphémère, un coup de vent peut tout balayer et anéantir son travail. C’est pour cela qu’il ne se déplace jamais sans son appareil photo pour capturer ces instantanés d’une composition qui porte en elle sa fragilité. Ses photographies permettent d’immortaliser ses installations. Mais en aucun cas, Nils Udo cherche à réaliser une photo documentaire. Il s’agit vraiment d’une photo artistique qui implique une réflexion sur le choix des couleurs, le cadrage ou encore la lumière.


Nils-Udo a pratiqué la peinture depuis les années 60 avant d’entrer
« dans le motif » et y organiser son image. Depuis quelques années, il est revenu à ses premières sensations picturales. Lorsqu’il peint dans son atelier de Riedering, il peint plusieurs jours d’affilée, sans s’arrêter. Puis vient la représentation de la Nature sur la toile.
Nils-Udo pratique une peinture réaliste qui ne s’épuise pas dans une simple
figuration. Elle relève plutôt de la transposition d’une impression fugace.
les 4 éléments Nils-Udo nous livre ses oeuvres sur le thème des 4 éléments. Peintures, photographies et vidéos témoignent des nombreuses pérégrinations de cet infatigable voyageur à travers le monde.
En célébrant la Nature comme il le fait, Nils-Udo nous oblige non seulement à
redécouvrir ce que notre oeil et nos sens ne perçoivent plus, mais nous place face à nous-mêmes, nous rappelant sans cesse notre fragilité. Ses oeuvres connaissent aujourd’hui un vaste et légitime rayonnement international. Elles se sont construites au fil du temps, dans une quête patiente et par un travail tenace et des remises en cause. A travers ses installations, ses photographies et sa peinture, Nils-Udo est pleinement en accord avec l’eau, l’air, la terre et le feu.
Il est dans son élément : la Nature

NILS-UDO – Entretien avec Auguste Vonville
8 avril 2015 à Riedering
AV : Tel Jean-Jacques Rousseau, Nils-Udo, solitaire, part en promenade. Ses
déambulations lui permettent de se fondre dans la Nature. Un arrêt, un regard,
quelquefois une prise de vue. Puis vient le moment de la poésie, la réorganisation, l’arrangement d’un espace de Nature par le biais d’une installation souvent éphémère.
La photo est là pour l’immortaliser. Les oeuvres de Nils Udo sont nimbées de toute sa modestie et sa sensibilité. L’artiste révèle ainsi la beauté, les curiosités de la nature, et sa fragilité.
La Nature pour vous, c’est quoi ?


NU : La Nature, pour moi c’est le Tout. Ce n’est pas seulement ce que nous voyons, ce qui nous entoure. Pour moi, ça va jusqu’au soleil, la lune, jusqu’à l’Univers, jusqu’à la fin de toutes choses, ça m’entoure, ça m’englobe, j’en fais partie, je suis dedans, je me mêle dedans, je fais partie d’elle.
AV : Est-ce qu’il y a une réflexion sur le Divin dans cette approche ?
NU : C’est un aspect que j’essaie d’éviter, mais je pense que ça et là on peut voir dans mes réalisations ce thème inévitable, ce sont des choses qui s’installent malgré moi. On peut les découvrir dans le titre de certaines de mes oeuvres.
AV : Êtes-vous en situation de contemplation quand vous êtes dans la Nature ?
NU : Cela vient automatiquement, je suis ouvert à tout phénomène naturel qui m’entoure, et je réagis à ma manière sur ce qui me touche le plus. Cela peut être une couleur, une structure, une forme, un coup de vent, un matériau, une topographie particulière, l’eau, la boue, la pierre, la tourbe, et ainsi de suite.
J’ai travaillé la première fois avec la tourbe en Irlande, j’ai réalisé une série de pièces
pour le Galway Art Festival dans la région du Connemara. J’ai découvert la tourbe,
elle est très molle, on peut modeler beaucoup de choses avec cette tourbe-là, et j’étais
fasciné. Voilà la façon dont je réagis.
AV : Vous avez réalisé une oeuvre intitulée Fleur bleue en hommage à Novalis.
La Fleur bleue est devenue le symbole du Romantisme. Etes-vous en filiation avec les Romantiques allemands ?
NU : Oui bien sûr. Le Romantisme est très présent. On me dit souvent que je recherche la Beauté, mais ce n’est pas du tout mon sujet. Je ne suis pas quelqu’un qui recherche la Beauté, elle s’installe tout simplement.


Commissaire de l’exposition : Auguste Vonville, directeur artistique et culturel de la Fondation François Schneider
Un catalogue de l’exposition est en vente à l’accueil du musée.
Du 20 juin au 13 septembre
Centre d’Art Contemporain
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
Tel: + 33 (0)3 89.82.10.10
Fax : +33 (0)3 89.76.75.49
Visites guidées par Auguste Vonville
Nocturne les vendredis à 20h30

Vendredi 3 juillet, 7 août, 4 septembre
Dimanche après-midi à 14h30
Dimanche 2 août, 16 août, 30 août, 13 septembre
Possibilité de visites guidées pour des groupes
Tel : +33 (0)3 89 82 10 10
info@fondationfrancoisschneider.org
http://www.fondationfrancoisschneider.org
Ouverture
Du mercredi au dimanche de 10h à 18h

Art Basel Unlimited

L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ?
sujet  du bac série ES

série S
Une oeuvre d’art a t’elle toujours un sens 

 

Art Basel Unlimited
sous ce lien quelques photos et vidéos du vernissage du lundi 15 juin
Interview with the Curator of Art Basel’s ‘Unlimited’ Sector, Gianni Jetzer
 Unlimited, la plate-forme unique d’Art Basel pour les oeuvres d’art qui transcendent
le stand traditionnel d’un salon d’art, présente cette année 74 projets de galeries
participant à l’exposition. Pour la quatrième année consécutive sous la curatelle de
Gianni Jetzer, curateur par mandat spécial au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington DC, Unlimited présente une puissante sélection d’oeuvres par des artistes de renommée internationale tels que
Ai Weiwei, Kenneth Anger, John M. Armleder, Ed Atkins, Kader Attia, Julius von Bismarck, Martin Boyce, Martin Creed, Olafur Eliasson, Hans-Peter Feldmann, Dan Flavin, Gilbert & George, John Gerrard, Shilpa Gupta, Jeppe Hein, Pierre Huyghe, Robert Irwin, Jannis Kounellis, Ryan McGinley, Bruce Nauman, Roman Ondák, Pedro Reyes, David Shrigley, Gary Simmons, Lorna Simpson, Sturtevant et Zhang Enli.
les habituelles Eva et Adèle
Eva et Adèle
Depuis son introduction à Art Basel en 2000, Unlimited est devenu un élément clé
de l’exposition, fournissant aux galeries une occasion d’exposer des sculptures de grande
dimension, des projections vidéo, des installations, des peintures murales, des séries
photographiques et de l’art de la performance qui ne pourraient pas être présentées sur
un stand de galerie habituel.
Les temps forts d’Unlimited incluent ‘Stacked’ d’Ai Weiwei (2012), créé à partir de 760 bicyclettes Forever symboliques, les vélos les plus largement utilisés en Chine, présenté par Galleria Continua (San Gimignano, Beijing, Boissy-le-Châtel).
AiWeiWei
Présenté par la Galerie Thaddaeus Ropac (Paris, Salzbourg), ‘Gonzalez-Torres Untitled (Blue Placebo)’ (2004) par Sturtevant est une répétition de l’oeuvre conceptuelle la plus emblématique de l’artiste américain d’origine cubaine, mort du sida en 1996. Affirmant son engagement en faveur d’un contenu sans sacrifier pour autant l’esthétique, évoquant des thèmes aussi forts que la perte, la mort, le sida, la politique et le système de santé. Elle est constituée de bonbons emballés dans du papier bleu que les visiteurs ramassent, sans penser au concept de l’oeuvre.
Sturtevant
Lisson Gallery (Londres, Milan, New York, Singapour) présente l’oeuvre de
Pedro Reyes intitulée ‘Disarm (Mechanized) ll’ (2014), qui fait partie de son projet international ambitieux dans lequel des armes à feu confisquées sont utilisées pour fabriquer des instruments de musique.
L’installation de grande dimension de Kader Attia, ‘Printemps arabe’ (2014), (vidéo) présentée par Galleria Continua (San Gimignano, Beijing, Boissy-le-Châtel), traite de l’échec de la révolution qui a balayé le Moyen-Orient en début 2011. L’idée derrière cette oeuvre a été déclenchée par le pillage du Musée égyptien du Caire. Pour son installation, Attia utilise ces mêmes vitrines, qui ont été brisées durant l’attaque, et que le musée continue d’exposer comme un acte commémoratif. Chaque fois que l’oeuvre est montrée, l’artiste rejoue les révoltes en détruisant encore et encore les vitrines avec des pierres. L’oeuvre donne à réfléchir sur la manière dont les émeutes sont motivées par l’idée révolutionnaire utopique d’améliorer le monde à travers le changement.
Kader Attia
Présentée par la Luciana Brito Galeria (São Paulo), l’installation d’Hector Zamora consistant en huit parachutes suspendus et intitulée ‘OG-107 Scenery’ (2012) défie les limites de la pesanteur terrestre tout en commentant sur les structures politiques.

Hertor Zamora
Hertor Zamora

Aussi simple qu’il puisse paraître de marcher pour la plupart de nous, pour les personnages dans l’oeuvre vidéo de Martin Creed, (vidéo) intitulée ‘Work N° 1701’ (2013), présentée par Gavin Brown’s enterprise (New York, Los Angeles) et Hauser & Wirth (Zurich, New York, Londres), cela représente un effort concerté; leurs allures et leurs rythmes deviennent une partie apparente de leur personnalité.
Stephen Friedman Gallery présente l’oeuvre participative de David Shrigley
intitulée ‘Life Model’ dans laquelle une sculpture de trois mètres de haut est
exposée dans une salle traditionnelle d’une classe de dessin d’après nature, où les visiteurs seront invités à dessiner ce qu’ils voient. Elle trouve beaucoup d’émules.
David Shrigley , Life Model
David Shrigley , Life Model

Tanya Bonakdar Gallery (New York) présente l’oeuvre d’Olafur Eliasson intitulée ‘Your space embracer’ (2004),  ( vidéo) d’une signification historique dans sa pratique, utilisant la lumière à la fois comme outil et comme sujet.
Olafur Eliasson
L’oeuvre de John Gerrard ‘Solar Reserve (Tonopah, Nevada)’ (2014), présentée par Thomas Dane Gallery (Londres) est une simulation par ordinateur d’une centrale électrique entourée de 10 000 miroirs qui s’ajustent en temps réel en fonction de la météo.
Le spectacle de Julius von Bismarck ‘Egocentric system’ (2015), présenté par Marlborough Fine Art (Londres, New York, Madrid, Barcelone, Monaco), est une représentation en direct par l’artiste dans un paraboloïde tournant, qui dure pendant toute l’exposition.
Egalement sur une scène, l’installation de Gary Simmons intitulée ‘Recapturing Memories of the Black Ark’ (2014), présentée conjointement par Simon Lee Gallery (Londres, Hong Kong, New York), Metro Pictures (New York), Anthony Meier Fine Arts (San Francisco) et Regen Projects (Los Angeles), est une installation sculpturale conçue pour des représentations musicales en direct. Inspirée par les traditions indigènes brésiliennes,
l’installation d’OPAVIVARA! intitulée ‘Formosa Decelerator’ (2014), présentée par A Gentil Carioca (Rio de Janeiro), est une installation interactive où les visiteurs peuvent se prélasser dans des hamacs et créer leurs propres mélanges de thés.
OPAVIVARA!  ‘Formosa Decelerator’
OPAVIVARA! ‘Formosa Decelerator’

L’installation vidéo de Wu Tsang intitulée ‘DAMELO TODO // ODOT OLEMAD’ (2010-2011/2014) associe la fiction au documentaire pour aborder le sujet des ‘espaces sécurisés’. Le film se base sur une nouvelle de Raquel Gutierrez et sur les propres expériences de Wu Tsang. L’oeuvre est présentée par Galerie Isabella Bortolozzi (Berlin). Présenté par Long March Space (Beijing), le tableau de Liu Wei intitulé ‘The East No. 5’ (2015) est une peinture murale à l’huile de lignes verticales et horizontales, son plus grand tableau à ce jour.
Wu Tsang ‘DAMELO TODO // ODOT OLEMAD’ (2010-2011/2014)
Wu Tsang ‘DAMELO TODO // ODOT OLEMAD’ (2010-2011/2014)

Présentée par Hauser & Wirth (Zurich, New York, Londres) et ShanghART Gallery (Shanghai, Beijing, Singapour), l’oeuvre de Zhang Enli intitulée ‘Space Painting’ (2014) est créée à partir de 205 cartons, dont l’intérieur est peint par l’artiste.
Zhang Enli
David Zwirner (New York, Londres) présenter‘European Couples’ (1966-1971) par
Dan Flavin. Englobant neuf oeuvres, l’installation, dédiée à des amis et collègues européens qui ont influencé Flavin, démontre l’intérêt de l’artiste pour les configurations sérielles et permutationnelles. Présentées ensemble, elles produisent un environnement immersif, spécifique au site, de lumière et de couleur.
Dan Flavin
Fergus McCaffrey (New York, Saint-Barthélemy) présente ‘An Extended Gray Scale’ (1973), qui donne un aperçu de l’investigation de Robert Irwin, de la peinture minimaliste, commençant par une toile blanche et se terminant par une toile toute noire.
Marcia Hafif
Présenté par Sprüth Magers Berlin London (Berlin, Londres), le film le plus emblématique de Kenneth Anger, ‘Inauguration of the Pleasure Dome’ (1954-2014) est projeté dans sa version rééditée la plus récente. Jamais présentée au public jusque-là en entier, la série par Emilio Vedova ‘…in continuum’ (1987-88), présentée par Galleria dello Scudo (Vérone) est un groupe de 109 oeuvres sur toile de diverses dimensions placées pour envahir l’espace architectural.
Peter Freeman, Inc. (New York, Paris), Galerie Jocelyn Wolff (Paris) et Skopia P.-H. Jaccaud (Genève) présentent collectivement la plus grande ‘Wallformation Gelbmodellierung’ (1980-1981) par Franz Erhard Walther. Cette oeuvre, qui n’a pas été exposée depuis 1989, peut être vue simultanément comme une image, une sculpture ou un espace d’action. Elle sera est prészentée avec des photos historiques de l’activation originale de l’artiste.
Franz Erhard Walther Présentée par Galerie Thomas Zander (Cologne) ‘Office at Night’ (1986) est l’une des pièces séminales et historiques de Victor Burgin qui
déconstruit le célèbre tableau d’Edward Hopper du même nom.
L’oeuvre expérimentale de Gianni Colombo intitulée ‘Architettura cacogoniometrica. Ambiente’ (1984), présentée par A arte Invernizzi (Milan), est fabriquée avec des colonnes en PVC et redéfinit l’idée environnementale et spatiale de l’art à l’époque.
Gianni Colombo
Les marionnettes en verrerie de Wael Schawsky démontrent les guerres de religion
du temps des croisades. Chaque marionnette est différente et apprêtée de façon originale,
sans que l’on puisse distinguer les ennemis. Installation intelligente, qui démontre que nous sommes manipulés, dans tous les domaines, au nom d’un idéal politique, religieux,
mercantile.
Wael Shawsky, Cabaret, Crusades, thre secrets of Karbala, 2014
Wael Shawsky, Cabaret, Crusades, thre secrets of Karbala, 2014

Un endroit où je ne me suis pas aventurée  c’est dans la tonnelle de
Gregor Schneider: u r 19, Liebeslaube. (vidéo)
Gregor Schneider, Liebeslaube
 
reportage Dominique Bannwarth, l’Alsace
Un catalogue en édition limitée, publié par Hatje Cantz Publishers, accompagne l’exposition et comprend des textes descriptifs et des images sur chaque sur chaque oeuvre d’art. Le catalogue est en vente à l’exposition et en librairie. Prix: CHF 40.

Haroon Mirza / HRM Ltd au Musée Tinguely

Vidéo du vernissage
Un jeu de piste, un parcours malicieux, ponctué de sons et de lumière,
est mis en place par le musée Tinguely pour la nouvelle exposition
dHaroon Mirza.
HaroonMirza
C’est la plus grande exposition à ce jour, de l’artiste Haroon Mirza
que le Musée Tinguely de Bâle  présente cet été et jusqu’au 06.09.2015
C’est toujours un choix judicieux de la part de
Roland Wetzel, Directeur du Musée Tinguely et curateur de l’exposition.
Mêlant sons et lumières, souvent aussi des vidéos, films et objets trouvés ou même des oeuvres d’autres artistes, les installations de Mirza occupent tout l’espace qui les entoure et génèrent ainsi des expériences perceptives immersives qui sollicitent la vue, l’ouïe mais aussi le sens de l’orientation.
Haroon Mirza/hrm199 Ltd. Ausstellung
À travers des oeuvres déjà existantes et d’autres qui sont spécialement conçues pour l’occasion, le Musée Tinguely présente un large panel de l’art de Mirza.
L’exposition « Haroon Mirza/hrm199 Ltd. » porte une attention particulière aux pratiques collaboratives de l’artiste. Le titre, qui reprend le nom officiel de
l’atelier de Mirza « hrm199 Ltd. », reflète d’ailleurs cette approche.
La création artistique est toujours un processus à plusieurs, que ce soit les collaboratrices et collaborateurs en atelier, l’architecte ou les personnes impliquées sur le lieu de l’exposition, mais aussi d’autres artistes, qui participent avec leurs oeuvres ou en dialoguant sur un mode créatif et individuel afin de créer du neuf, :
 
Artist Haroon Mirza new work 2015. Picture - David Bebber
Alexander Calder, Channa Horwitz et Anish Kapoor dans le cas présent.
Différentes formes d’interactions artistiques, d’appropriations, de structures d’échanges, de complicités et jusqu’à l’activité curatoriale même deviennent ainsi tangibles.
Haroon Mirza (né en 1977 et vivant à Londres) a fait des études de peinture, design et théorie à la Winchester School of Art, au Goldsmiths College et au Chelsea College of Art. En 2011, un Lion d’argent à la 54e Biennale de Venise lui vaut une reconnaissance internationale. En 2014, il s’est vu décerner le Zurich Art Prize et le Nam June Paik Award.
Haroon Mirza work 2015 Picture - David Bebber
Le travail artistique de Mirza s’accomplit comme une constante expérimentation dans laquelle s’inscrivent l’analyse critique des conditions de réalisation et les catégorisations de la production artistique. Ses installations multimédias, sons et lumières, relèvent d’une grande précision formelle tout en proposant une narration complexe. Elles sont faites pour être vues et entendues, et interrogent le rapport des facultés sensorielles entre elles. Souvent réalisées in situ, elles relèvent d’un dialogue complexe avec les multiples matériaux traités, qui vont des appareils audio, LEDs et panneaux solaires jusqu’au found footage et travaux d’autres artistes.
Même ses propres oeuvres sont en partie recyclées dans de nouveaux travaux.
Un des motifs récurrents de l’artiste est l’« abus », le détournement créatif et la transformation d’appareils et systèmes fonctionnels, comme autant de stratégies de rupture et d’élargissement des possibilités.
Par des procédés artistiques comme l’appropriation, l’utilisation de ready-mades et reverse ready-mades, ou encore l’introduction de systèmes self-governing, Mirza interroge les conditions de production de l’art et déconstruit de manière ludique les rôles de l’auteur et de l’artiste. C’est sur cet aspect que porte avant tout l’exposition
« Haroon Mirza/hrm199 Ltd. »,
Haroon Mirza
la programmation du Musée Tinguely s’intéressant particulièrement aux idées artistiques actuelles que l’on trouve en germe dans la pratique artistique novatrice de Jean Tinguely. En effet, dès la fin des années 1950, Tinguely expérimentait les formes coopératives et anti-institutionnelles de production des oeuvres d’art, par exemple dans des oeuvres réalisées conjointement avec Yves Klein (La Vitesse totale, 1958) ou avec des projets d’exposition tels que « Dylaby », « Hon » ou Le Cyclope.
Dans quelle mesure une exposition personnelle est-elle aussi – sur fond de déconstruction du statut d’auteur – forcément une exposition collective ? C’est en soulevant cette question que « Haroon Mirza/hrm199 Ltd. » présente des formes très diverses de collaboration artistique. À ce propos, l’oeuvre An_Infinato (2009), qui intègre le footage du film de Guy Sherwin Cycles #1 (1972/1977) et de la vidéo de Jeremy Deller Memory Bucket (2003), revêt une position clé pour l’évolution des pratiques collaboratives au sein du travail de Mirza. À cette oeuvre fait face l’installation Sound Spill (Second Edition) (2009/2015), conçue par Mirza et Richard Sides, qui certes préserve l’intégrité des trois films et vidéos rassemblés, mais tout en les replaçant dans un contexte nouveau.
18_ChannaHorwitz
Avec une installation son et lumière, Mirza se prête à un dialogue artistique qui réagit aux dessins conceptuels de Channa Horwitz. Dans un autre travail, il incorpore un miroir concave d’Anish Kapoor et en sonde les qualités acoustiques à l’aide d’un haut-parleur. En revanche, la sculpture en marbre Standing Stones (2015), que Mirza a réalisée avec le sculpteur italien Mattia Bosco et dotée d’un dispositif technique, est davantage de nature coopérative (cette sculpture est exposée dans Solitude-Park). Dans plusieurs oeuvres, Mirza renvoie directement à la collection du Musée. Inspiré par les crissements métalliques caractéristiques de la Danse Macabre (1986), Mirza a imaginé une intervention son et lumière. Dans Pavilion for Optimisation (2013/2015), l’artiste intègre plusieurs sculptures-radios de Tinguely. Sa nouvelle réalisation Duet for a Duo (2015), composition faite de bruits, s’inspire des oeuvres d’Alexander Calder et de Jean Tinguely. Untitled (c. 1940) de Calder est mis en mouvement au moyen d’un ventilateur, offrant ainsi une occasion rare de redécouvrir dans sa conception première une sculpture prévue à l’origine pour bouger et tinter (mais présentée généralement à l’arrêt pour des raisons de conservation). Simultanément, deux autres sculptures-radios de Tinguely émettent leurs sons.
Artist Haroon Mirza new work 2015. Picture - David Bebber
Publication
À l’occasion de l’exposition paraît un catalogue qui sert de plateforme pour présenter les nombreuses structures sous-jacentes des interactions créatives et pratiques
Pendant Art Basel un horaire spécial du lundi au dimanche
du 15 au 21 juin 2015 de 9 h à 19 h
Une installation d’Haroon Mirza sera sur Art Parcours, samedi le 19 juin.
 

Jorge Méndez Blake

Une proposition de Sandrine Wymann – directrice de la Kunsthalle.
Projets pour une Possible Littérature
C’est après avoir était perturbée et émue par le travail de Jorge Méndez Blake, découvert à la Biennale d’Istambul 2013, qu’elle décida de l’inviter à la Kunsthalle de Mulhouse, pour une exposition monographique.
Jorge Méndez Blake
Sandrine Wymann : je suis tombée dans l’espace principal de ce grand hall, d’emblée  face à un grand mur, presque bloguée par un mur de briques, qui semblait tout à fait banal.
Je me suis rendue compte que le mur n’était pas tout à fait droit, qu’il comportait en son milieu une ondulation, en y regardant de plus près, on voyait posé au sol, à l’endroit exact de la courbure un petit livre. C’est ce petit livre qui, couches de briques après couches de briques, qui générait cette ondulation et qui modifiait le forme générale de ce mur.
Emue par l’idée qu’un petit livre de poche, de surcroît, était en mesure de perturber cette immense construction, qui bloquait le regard, qu’il suffisait à tout remettre en question.
Ne pose t’on pas souvent cette question dans les émissions littéraires : » quel est le livre qui a changé votre vie ?  »
Là il s’agissait du « Château » de Franz Kafka, livre inachevé. »
La notion d’inachevé est très présente dans le travail de Jorge Méndez Blake,
qui nous donne à réfléchir de manière différente. Le grand mur est remplacé
par une série d’installations très géométriques, posées sur des socles,
des mises en abîme, architecturées, chacune ayant une spécificité précise,
littéraires et poétiques.
Projets pour une Possible Littérature est la première exposition de
Jorge Méndez Blake dans un centre d’art français.

Jorge Méndez Blake Projet pour une possible littérature
Jorge Méndez Blake Projet pour une possible littérature

Artiste mexicain, né en 1974, il vit à Guadalajara et appartient à une génération d’artistes sud-américains aujourd’hui extrêmement présente sur la scène internationale.
Par le dessin, l’installation ou des interventions environnementales,
Jorge Méndez Blake rapproche la littérature de l’art. Dans son travail, les textes font sens et ce sens, il le traduit en formes ou en images. Il l’amplifie dans un langage conceptuel savamment construit et s’implique dans des jeux de réécritures. Aussi bien dans ses installations monumentales que dans ses gestes les plus simples, il installe dans ses oeuvres un rapport physique entre les écrits choisis et le lecteur devenu spectateur.
Son travail crée de nouvelles connexions entre littérature et architecture. Ses oeuvres élargissent les lectures possibles entre auteurs, textes et architecture en les plaçant dans de nouveaux contextes.
Sandrine Wymann  et Jorge Mendez Blake
Jorge Méndez Blake a envisagé l’exposition à La Kunsthalle, comme l’occasion de revenir sur certaines pièces déjà existantes, mais aussi d’en produire de nombreuses nouvelles. Il organise une présentation qui, de manière presque encyclopédique, décline et rassemble les bâtiments, les livres, les maquettes et d’autres constructions ; soit un assemblage très complet des éléments formels constitutifs de son oeuvre.
Le résultat est un ensemble de petites propositions toutes porteuses d’un projet pour une possible littérature.
Jorge Mendez Blacke, Pour une possible littérature
SWJe ne pensais pas aux « scènes » dans le sens d’espace de jeu
mais plutôt d’espaces dans lesquels des éléments – figuratifs ou abstraits
– sont rassemblés pour stimuler une pensée, la tienne ou la nôtre…
de la même manière que tu apprécies les auteurs qui installent des
scènes et permettent un prolongement de leur pensée. Cela m’amène
à t’interroger sur l’utilisation des tables comme supports. Quelle place
leur attribues-tu dans tes installations ?
JMB Les objets sont liés aux lieux dans lesquels ils sont exposés,
notre perception change selon qu’on place quelque chose sur une surface
solide blanche ou sur une table. La table en fait davantage un accessoire
de théâtre, un élément placé là dans un but précis et limité dans le temps,
comme sur une scène. La sculpture comme accessoire (et non comme
installation) est une façon d’envisager le temps et la pensée dans leur
brièveté et leur intensité.
From an Unfinished Work (The Journal of Julius Rodman), 2014 Aluminium, laque, sérigraphie 85 pièces Dimensions variables Courtesy de l’artiste et des galeries Messen de Clercq,
From an Unfinished Work
(The Journal of Julius Rodman), 2014
Aluminium, laque, sérigraphie
85 pièces
Dimensions variables
Courtesy de l’artiste et des galeries Messen
de Clercq,

La publication du roman The Journal of Julius Rodman d’Edgar
Allan Poe avait débuté dans le Burton’s Gentleman’s Magazine
en 1840, mais il arrêta ses contributions au Chapitre 6, alors
que douze chapitres étaient prévus. L’oeuvre resta incomplète
jusqu’à la mort mystérieuse d’E.A. Poe en 1849. La dernière
page de l’oeuvre, le moment auquel le roman s’arrête, reste
autant une fin qu’un début. Ici matérialiséepar des pages en
aluminium froisées.
Jorge Mendez Blake, Emily Dickinson’s House
Jorge Mendez Blake, Emily Dickinson’s House

La maison d’Emily Dickinson
Emily Dickinson’s House
La poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886) est née
dans sa maison d’Amherst, Massachussetts, et y vécut la plus
grande partie de sa vie sans en sortir. Les manuscrits de ses
poèmes ont été trouvés après sa mort dans un coffre fermé à clé
dans sa chambre.
Double Balcony, 2015 Bois, méthacrylate, métal 119 × 100 × 100 cm Courtesy de l’artiste et des galeries Messen de Clercq,
Double Balcony, 2015
Bois, méthacrylate, métal
119 × 100 × 100 cm
Courtesy de l’artiste et des galeries Messen de Clercq,

un BALCON
a BALCONY
Nous pouvons blâmer Shakespeare d’avoir initié cette tendance
à lier les balcons aux histoires d’amour. Le balcon sépare toujours les amants ;
c’est un obstacle, une distance.
Autour de l’exposition
la chronique d’Alice Marquaille (sur la photo ci-dessus a Balcony)
sur l’expo diffusée sur radio MME .

La chronique est à 1h02min40 très précisément
Kunstapéro, visites guidées, ateliers-workshops, résidences,
petit livret-guide de l’exposition

Réception « Art Basel »
Vendredi 19 juin Rdv  à  19:00
La Kunsthalle est partenaire des grandes foires de Bâle
et organise un déplacement de Bâle à Mulhouse pour
visiter l’exposition :
Projets pour une Possible Littérature à La Kunsthalle.
Navette gratuite au départ d’Art Basel
RDV à 18h15 – angle Isteinerstrasse/ Bleichestrasse –
Retour à Bâle à 21h
Entrée libre
 

Marlene Dumas – The Image as Burden

Marlène Dumas est aussi lumineuse que ses oeuvres sont ténébreuses,
c’est aussi une des représentantes féminines de l’art contemporain,
des plus connues.

Marlène Dumas, The Sleep of raison, 2009
Marlène Dumas, The Sleep of raison, 2009

Vidéo du vernissage
La démarche de Marlène Dumas place la figure humaine en son centre,
sa peinture est complexe et riche de nuances. Son oeuvre diverse part de
photographies, de cartes postales qu’elle a assemblées au cours de sa vie.
Dans la salle 14, elle a choisi de présenter sur deux tables, les éléments,
notes textes,  dessins et petites peintures, qui ont nourri son travail.
Marlene Dumas  The Painter, 1994  Huile sur toile, 200 x 100 cm  The Museum of Modern Art, New York, don partiel et promis de Martin et Rebecca Eisenberg  © Marlene Dumas
Marlene Dumas
The Painter, 1994
Huile sur toile, 200 x 100 cm
The Museum of Modern Art, New York, don partiel et promis de Martin et Rebecca Eisenberg
© Marlene Dumas

Cette rétrospective, la plus vaste jamais consacrée en Europe à cette artiste établie à Amsterdam, offre un aperçu unique d’une création d’une envergure considérable, depuis le milieu des années 1970 jusqu’à aujourd’hui.
En plus de ses principales toiles et de ses plus grands dessins emblématiques, on peut découvrir des collages expérimentaux tirés de son oeuvre de jeunesse ainsi que plusieurs peintures tout à fait récentes.
Marlène Dumas, the Image as Burden, 1993
Marlène Dumas, the Image as Burden, 1993

L’oeuvre de Marlène Dumas se caractérise par une exceptionnelle association entre immédiateté et intimité. Dans ses tableaux, Dumas rencontre l’être humain sans prévention, de façon parfois provocante, souvent humoristique. Elle admet l’autonomie de la couleur tout en gardant constamment la figure humaine dans son champ visuel et pictural. Ses travaux démontrent de façon impressionnante ce que la peinture est encore capable de produire aujourd’hui.
Marlene Dumas fait indéniablement partie des artistes femmes les plus influentes et les plus intéressantes de notre temps.
Ses portraits individuels et collectifs sont dominés par une palette variée de teintes et de contrastes.
Marlène Dumas
The image Image as Burden, petite toile qui donne le titre à l’exposition, montre un  homme qui porte une femme dans ses bras, sorte de Piétà, inspirée du cinéma et de l’histoire de l’art, attire l’attention sur la complexité du flot d’images médiathiques
et leur traitement pictural par l’artiste. M.Dumas montre ainsi qu’une peinture doit également véhiculer une idée, au-delà de la simple image.
Marlene Dumas  Amy - Blue, 2011  Huile sur toile, 40 x 30 cm  National Portrait Gallery, London, acquis 2011  © Marlene Dumas  Photo: Alex Delfanne
Marlene Dumas Amy – Blue, 2011 Huile sur toile, 40 x 30 cm National Portrait Gallery, London, acquis 2011 © Marlene Dumas Photo: Alex Delfanne

Les couleurs expressives alternent avec des nuances presque transparentes, qui semblent faire luire la toile de l’intérieur. Dumas intègre dans ses tableaux des corps tourmentés et des visages marquants, mais aussi des créatures extrêmement fragiles ou qui paraissent sans vie. Elle révèle comment la beauté picturale peut également représenter des scènes d’horreur. Dans de nouveaux travaux qui n’ont encore jamais été présentés au public, elle se consacre de façon accrue au rapport entre la figure et l’espace.
The Sleep of Reason 2009, autoportrait de l’artiste, renvoie à une eau-forte de Goya, tirée de la série des Caprices, le sommeil de la raison produit des monstres.
Images de notre temps, dysfonctionnements politiques et sociétaux  actuels, mais aussi
aux fractures de la société espagnole du temps de Goya.
Marlène Duma, After Stone
Marlène Duma, After Stone

After Stone, Aflter Painting (2003) est un tableau bouleversant, qui nous renvoie immédiatement au Christ mort de Holbein du Kunstmuseum, moins tragique, en apesanteur, un écorché solitaire, dessiné à l’encre de chine.
The painter, (1994) confie t’elle est un portrait de sa fille, visage figé, tel un masque, mains couvertes de de teintes rouges sombre, le ventre bleu délavé. Attitude têtue et provocante, elle défit le visiteur du regard.
La mort, la fragilité de l’être est présente dans toute son oeuvre.
Snowwhite and the Broken Arm (1988).
Un corps de femme étendu, des clichés de polaroïds éparpillés alentour, un brassard blanc
qui pend, la main de la femme crispée  tient l’appareil photo, au-dessus le regard de petits personnages qui contemplent le corps de la femme.
Cela rappelle  la scène de L’extase de Sainte Thérèse d’Avila, à la chapelle Cornaro, Sainte-Marie de la Victoire, Rome, 1645, entourée des membres de sa famille de part et d’autre.
Marlène Dumas, Snowwhite and the Broken Arm. 1988
Marlène Dumas, Snowwhite and the Broken Arm. 1988

M.Dumas se représente elle-même dans Het Kwaad is Banal, (1984) provenant d’un cliché polaroïd, ou comment identifier le mal dans une image banale.
Marlène Dumas, Evil ist banal
Marlène Dumas, Evil ist banal

Dans The Kiss, (2003) M. Dumas propose un traitement différent des celui des prédécesseurs.
Un visage blafard, les yeux clos du personnage, tête tournée vers le bas, le nez et le menton semble toucher précautionneusement une surface blanche, de laquelle le personnage embrassé est absent. Est-ce un moment d’extase, d’adieu définitif ou de mort ?
Marlène Dumas, The Kiss, 2003
Marlène Dumas, The Kiss, 2003

 
Dans Amy Blue, 2011, elle consacre un portrait émouvant à Amy Winehouse,  Hiroshima
mon amour, au film de rainais et au visage d’Emmanuelle Riva.
Ainsi Dead Girl (2002) montre les taches rouges au niveau des épaules, le visage encadré de cheveux noirs, coupure de presse inspirée d’une archive montrant une adolescente
(terroriste). Cette toile est une étape importante de sa création ou l’artiste choisit de plus en plus souvent de s’intéresser aux évènements historiques et politiques, (The Wall) ce qui l’a conduit à choisir des modèles iconographiques traitant de violence, de mort et de guerre.
L’exposition est montrée parallèlement à celle consacrée à Gauguin (jusqu’au 28 juin)
Jusqu’au 6 septembre 2015
Depuis le mois de juin le musée est ouvert dès 9 h du matin

Une très riche Programme et de nombreuses manifestations sont prévues, que vous pouvez trouver sur le site de la Fondation Beyeler
commissaire de l’exposition : Theodora Vischer
catalogue en anglais et en allemand

Antoine Schmitt, Avec de la chance…

C’est lors de la soirée d’inauguration du festival Horizon que l’artiste plasticien,
Antoine Schmitt a présenté son travail. Avec tel patronyme, on peut penser que c’est un « régional », originaire de Strasbourg,  il  vit et travaille à Paris.
Antoine Schmitt et  la directrice dela Filature
Il crée des oeuvres sous forme d’objets, d’installations et de situations pour traiter des processus du mouvement et en questionner les problématiques intrinsèques, de nature plastique, philosophique ou sociale. Héritier de l’art cinétique et de l’art cybernétique, nourri de science-fiction métaphysique, il interroge inlassablement les interactions dynamiques entre nature humaine et nature de la réalité.
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À l’origine ingénieur programmeur en relations homme-machine et en intelligence artificielle, il place maintenant le programme, matériau artistique contemporain et unique par sa qualité active, au coeur de ses créations pour révéler et littéralement manipuler les forces à l’oeuvre. Avec une esthétique précise et minimale, il pose la question du mouvement, de ses causes et de ses formes.

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Son exposition à La Filature présente sa dernière création, la série War qui met en place des tableaux génératifs infinis de situations de guerre. Ce sont de vraies guerres entre des armées inépuisables de pixels programmés pour se battre et se tuer les uns les autres.
Ce sont des carnages (de pixels), de grandes fresques guerrières abstraites, de grande violence, au pouvoir cathartique.
Au regard de cette récente création, sont présentées des pièces emblématiques de l’artiste, qui explore le champ de l’art programmé depuis plus de vingt ans
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«Je considère le programme comme un matériau artistique neuf qui permet d’écrire de l’action, contrairement à tous les autres qui n’en font que des captations. On fabrique quelque chose qui agit ensuite. L’artiste manipule de l’action, le spectateur voit de l’action.» (Antoine Schmitt)
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extrait vidéo sur France 3
l’entretien et l’exposition vue par Frédérique Meichler
jusqu’au mardi 7 juillet 2015 à la Galerie de la Filature

SCOPE BASEL La Galerie Charlot présentera des oeuvres d’Antoine Schmitt
à la foire d’art contemporain Scope Basel du 17 au 21 juin 2015.

”Talents Contemporains 2014”

Chaque année la Fondation François Schneider organise le concours
“Talents Contemporains” pour mettre en valeur sept artistes s’exprimant sur le thème de l’eau.
Dédiée à la création contemporaine sur le thème de l’eau, la fondation a pour ambition de permettre chaque année à des artistes encore inconnus de révéler leur talent.
A travers le concours “Talents Contemporains”, François Schneider souhaite soutenir ces créateurs par l’acquisition de leurs oeuvres et leur mise en valeur au Centre d’Art Contemporain de la Fondation.
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LAURÉATS DU CONCOURS 2014 « TALENTS CONTEMPORAINS »
Monsieur Renaud Auguste-Dormeuil pour son oeuvre, From here to Here,
Projet d’installation
Monsieur Benoît Billotte pour son oeuvre, Wind Drift, Dessin
Madame Gaëlle Callac pour son oeuvre, L’ABC de l’eau, Dessin
Madame Cécile Carrière pour son oeuvre, Barques, Dessin
Monsieur Jeremy Laffon pour son oeuvre Circuit fermé, Projet d’installation
Monsieur Gustavo Millon pour son oeuvre D/H, Photographie
A l’unanimité, le « Talent d’Eau 2014 » a été attribué à Madame
Elizaveta Konovalova pour son
oeuvre Altstadt, Installation

Elizaveta Konovalova pour son oeuvre Altstadt, Installation
Elizaveta Konovalova pour son
oeuvre Altstadt, Installation

Altstadt signifie « vieille ville » en allemand.
L’installation est composée de briques de maisons disparues,
détruites au cours des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.
Ces briques rejetées dans le fleuve l’Elbe ont été polies par les ressacs de l’eau et se transformant en galets.
L’installation Altstadt comprend ainsi ces galets de couleur rouge façonnés
par les années et le tumulte des eaux. Le rectangle placé au sol constitué
des galets placés du plus grand au plus petit s’affine progressivement et tend à disparaître.
L’eau qui a travaillé les pierres est ainsi l’idée sous-jacente de la transformation des éléments créés par l’Homme. Cette gradation de taille jusqu’au grain de sable
symbolise la disparition orchestrée par les mouvements de l’eau.
Elizaveta Konovalova, Altstadt, 2014, installation
Elizaveta Konovalova, Altstadt, 2014, installation

L’exposition des oeuvres des lauréats « Talents contemporains 2014 » sera présentée en fin d’année 2016 au Centre d’Art Contemporain de la Fondation.
Objectifs du concours “Talents Contemporains”
• Inciter les artistes à s’approprier ce thème qui appartient à l’histoire de l’art depuis toujours.
• Les amener, par leur geste artistique, à réfléchir, à regarder, à analyser et critiquer, à détourner et utiliser l’eau, ses propriétés, ses symboles, ses outils, ses enjeux.
• Offrir aux artistes une visibilité auprès de tous les publics.
• Favoriser l’échange et leur mise en réseau avec les acteurs culturels.
• Éveiller le public, notamment les plus jeunes, à l’art contemporain, et leur permettre, à travers le thème de l’eau, de ressentir et de mieux percevoir la diversité des regards.
Renaud Auguste-Dormeuil, – France From Here to there, Projet d’installation (Bassin de 12 x 12 m)
Renaud Auguste-Dormeuil, – France
From Here to there, Projet d’installation (Bassin de 12 x 12 m)

Présentation du thème : l’eau
L’eau, essentielle à la vie et au développement de l’humanité, est multiple et singulière.
Elle est symboliquement un des quatre éléments naturels qui, avec l’air, le feu et la terre, composent l’univers.
Elle est au coeur des mythes et des religions. Á la fois signe et symbole, elle change de forme en permanence. L’eau est certes une ressource naturelle mais pour une grande partie de la planète, elle est le bien le plus rare.
Benoit Billott, Wind drift, 2013, Dessin, (Installation in-situ, sable et colle, la taille du mural s’adapte en fonction de l’espace du mur)
Benoit Billott, Wind drift, 2013, Dessin, (Installation in-situ,
sable et colle, la taille du mural s’adapte en
fonction de l’espace du mur)

 
Modalités du concours
Ce concours est ouvert aux candidats de toutes nationalités, de tous âges, et dans les six disciplines des arts plastiques suivantes : dessin, installation, peinture, photographie, sculpture et vidéo.
Dans les disciplines « installation » et « sculpture », les artistes ont la possibilité de présenter soit des oeuvres existantes soit des projets. Pour les quatre autres disciplines, seules des oeuvres existantes peuvent être présentées.
Chaque année, la Fondation François Schneider consacre pour le concours
Gaëlle Callac, L’ABC de l’eau, 2013-2014, Dessin (27 eaux fortes sur pages de titre de livres 24 x 30 cm) Les
Gaëlle Callac, L’ABC de l’eau, 2013-2014, Dessin
(27 eaux fortes sur pages de titre de livres 24 x 30 cm)
Les

“Talents Contemporains” une enveloppe globale maximale de 300 000 euros qui se décompose en deux parties :
Une enveloppe de 150 000 euros pour l’acquisition des oeuvres.
Parmi les candidats, seront choisis :
• d’une part les bénéficiaires des “Talents Contemporains”, 6 lauréats recevront chacun 20 000 euros
pour l’acquisition de leur oeuvre,
• et d’autre part une oeuvre, considérée par le Grand Jury International comme la plus prometteuse,
verra son créateur élu “Talent d’Eau” et recevra 30 000 euros pour l’acquisition de son oeuvre.
Cécile Carrière, Barques, 2014, Dessin (Encre sur papier)
Cécile Carrière, Barques, 2014, Dessin (Encre sur papier)

Une enveloppe de 150 000 euros pour la réalisation des oeuvres présentées sous forme de projets.
Pour les artistes qui présentent leurs oeuvres (installation ou sculpture) sous forme de projets, les dossiers devront comporter une estimation budgétaire des frais de réalisation (y compris frais d’acheminement et d’installation de l’oeuvre). Ces frais seront pris en charge par la Fondation dans la limite d’un budget global de 150 000 euros.
Le concours “Talents Contemporains” donne lieu à une exposition collective au Centre d’Art Contemporain et à une édition bilingue présentant les travaux des lauréats.
Jeremy Laffon, Circuit fermé, Projet d’installation (Bloc de glace et d’encre 100 x 150 x 150 cm rigoles en plomb – 5 fûts métalliques – une pompe à eau et un déclencheur)
Jeremy Laffon, Circuit fermé, Projet d’installation (Bloc de glace et d’encre 100 x 150 x 150 cm rigoles en plomb – 5 fûts métalliques – une pompe à eau et un déclencheur)

APPEL À CANDIDATURE “TALENTS CONTEMPORAINS 2015”
L’appel à candidature du concours 2015 “Talents Contemporains” est ouvert du 4 avril 2015 au 15 décembre 2015 à minuit (heure locale).
L’inscription ainsi que la constitution du dossier de candidature doit se faire via notre site internet :
www.fondationfrancoisschneider.org
Talents contemporains 2014
Pour choisir les lauréats du concours 2014 “Talents Contemporains”, quatre Comités d’Experts ont sélectionné les oeuvres ou projets de 41 finalistes parmi les 744 artistes candidats, originaires de 63 pays répartis sur les 5 continents.
C’est le 29 mai, à l’issue d’une journée de délibération du Grand Jury International,
que, Jean-Noël Jeanneney, Président du Jury, a annoncé les 7 lauréats du concours 2014 “Talents Contemporains”.
Composition du Grand Jury International :
Jean-Noël Jeanneney : Président du Grand Jury International
Michel Grilli : Responsable des acquisitions d’art contemporain de la B.E.I.
Daniel Lelong : Directeur de la Galerie Lelong (Paris, New York)
Rosa Maria Malet : Directrice de la Fondation Joan Miró à Barcelone
Fabrizio Plessi : Artiste, représente l’Italie à la 42e Biennale de Venise, 1986
Le jury et les lauréats présents
Le jury et les lauréats présents

Composition des Comités d’Experts :
François Dournes, de la Galerie Lelong à Paris
& Bernard Goy, Conseiller pour les Arts Plastiques de la Région Alsace (DRAC – Strasbourg).
Sophie Kaplan, Directrice de la Criée de Rennes
& Florence Ostende, Commissaire d’exposition.
François Hébel, Directeur artistique, Fondateur de Foto/Industria, Bologne
& Agnès Sire, Directrice la Fondation Henri Cartier Bresson.
Pierre-Marie Eudes, Conseiller artistique
& Auguste Vonville, Directeur culturel de la Fondation François Schneider.
Gustavo Million, D/H, 2014, Photographie (60 photographies de 20 x 30 cm chacune)
Gustavo Million, D/H, 2014, Photographie (60 photographies de 20 x 30 cm chacune)

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
 + 03.89.82.10.10
texte fondation