C’est toujours un enchantement d’aller à la Fondation Maeght, blottie à St Paul de Vence, inondée par le soleil et rythmée par le chant des cigales.
Face à l’oeuvre jusqu’au 11 novembre.
« Oui mon cher Joan, nous réaliserons une oeuvre unique au monde » Correspondance d’Aimé Maeght à Joan Miró, 29 août 1959
La Fondation Marguerite et Aimé Maeght est un exemple unique de fondation privée en Europe. Inaugurée le 28 juillet 1964 par André Malraux, alors Ministre des Affaires Culturelles (INA), cet ensemble architectural a été entièrement conçu et financé par Aimé et Marguerite Maeght pour présenter l’art moderne et contemporain sous toutes ses formes.
Des peintres et des sculpteurs ont étroitement collaboré à cette réalisation avec l’architecte catalan Josep Lluís Sert en créant des œuvres, souvent monumentales, intégrées au bâtiment et aux jardins : la cour Giacometti, l’une des oeuvres « in situ » les plus connues au monde le labyrinthe Miró peuplé de sculptures et de céramiques, les mosaïques murales de Chagall et de Tal-Coat, le bassin et le vitrail de Braque, la fontaine de Bury…
Véritable musée dans la nature, la Fondation Maeght est un lieu exceptionnel qui possède une des plus importantes collections en Europe de peintures, sculptures, dessins et œuvres graphiques d’art moderne du XXe siècle (Bonnard, Braque, Calder, Chagall, Chillida, Giacometti, Léger, Miró, Ubac) mais également d’artistes contemporains (Adami, Calzolari, Caro, Del Re, Dietman, Kelly, Mitchell, Monory, Oh Sufan, Takis, Tàpies...).
Pour leur grande exposition d’été 2014, Adrien Maeght, président du conseil d’administration, et Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght, ont choisi de rendre hommage aux oeuvres, dans cet esprit de face à face singulier, favorisé par l’architecture épurée et lumineuse de la Fondation Maeght.
« La Fondation Maeght a toujours refusé les a priori sur les oeuvres. Elle est d’abord au service des artistes et de l’art, dans une passion partagée avec le public ; c’est ce qui la rend si unique. Je crois qu’Aimé Maeght nous a appris que l’expérience importante était ce moment précis où s’ouvrent, pour chacun d’entre nous, un espace, un temps, une surprise qui contribuent à inventer la pluralité des mondes » explique Olivier Kaeppelin.
Entre « chefs-d’oeuvre » et singularité, grands maîtres internationalement reconnus et artistes plus confidentiels, cette exposition souligne l’importance du regard et de toutes les facultés qu’il met en jeu. Ces face-à-face auront lieu avec Pierre Bonnard, Georges Braque, Alberto Giacometti, Joan Miró et Alexander Calder, mais également avec ceux qui sont encore aujourd’hui l’expression d’une conviction originale et d’une prise de risque. François Fiedler, Gérard Gasiorowski ou encore Richard Lindner rejoindront, comme le souhaitaient les fondateurs, les artistes contemporains récemment exposés par la Fondation.
Un héritage vivant. Ni musée, ni centre d’art, la Fondation Maeght est un lieu unique où, jour après jour, s’invente et se partage l’art. Comme le soulignait André Malraux lors de l’inauguration de la Fondation Maeght le 28 juillet 1964 : « ici est tenté quelque chose qu’on n’a jamais tenté : créer l’univers, créer instinctivement et par l’amour, l’univers dans lequel l’Art Moderne pourrait trouver à la fois sa place et cet arrière-monde qui s’est appelé jadis le surnaturel ».
Plusieurs artistes ont affirmé qu’Aimé Maeght leur avait permis, avec la Fondation, de réaliser leurs rêves ; de nombreuses générations de visiteurs racontent en retour y avoir découvert l’art. Cet héritage, vivant et partagé, est au coeur de l’exposition de cet été 2014.
« Face à l’oeuvre ». L’exposition met en perspective la manière dont Aimé Maeght avec son épouse Marguerite, puis Adrien Maeght et les équipes à leurs côtés, ont choisi les oeuvres. Pour leur univers, leur force d’expression, leur engagement comme leur poésie et la cohérence de leur puissance d’émotion. Sans préjugés, qu’ils soient théoriques ou esthétiques, ni réduction à la notion d’ « école », uniquement soucieux de la « présence de l’oeuvre », Aimé Maeght a toujours conduit son exigence artistique et son goût pour la découverte dans une réelle volonté de partager l’art avec autrui. Avec ses contemporains et, selon son espérance, avec les générations futures. C’est à partir de cette volonté que l’exposition présente au public à la fois des « chefs-d’oeuvre » et des oeuvres encore en proie à l’histoire et aux débats.
Les amoureux de la Fondation Maeght ont ainsi le bonheur de retrouver les grandes oeuvres qui ont marqué la création, les aventures de la Fondation comme les mémoires et la vie de ses visiteurs. Il s’agit également pour Adrien Maeght et Olivier Kaeppelin de proposer des oeuvres « surprenantes », qui rappellent l’importance de la force de conviction et de l’esprit de découverte, confiés en héritage à la Fondation Maeght.
« Revivre avec passion la beauté des oeuvres de Bonnard, de Braque, de Derain comme éprouver l’intensité toujours croissante d’un grand Gasiorowski en train de prendre sa place dans le siècle, c’est tout le plaisir que nous souhaitons offrir aux visiteurs de Face à l’oeuvre » explique Adrien Maeght.
200 000 visiteurs viennent chaque année à la Fondation Maeght qui a réalisé plus de 100 expositions monographiques ou thématiques depuis son ouverture.
Une salle montre des sculptures de Giacometti, ainsi que 3 portraits que l’artiste a réalisés pour Marguerite Maeght et dédiés à celle-ci.
La Fondation Maeght est dédiée, selon la volonté de ses fondateurs, à la création de notre époque. Lors des expositions temporaires, seule une partie de la collection permanente est exposée. A partir de ses collections, de nombreuses expositions sont également organisées, chaque année, dans des musées en France et à l’étranger.
La Saga Maeght
Yoyo Maeght, petite-fille d’Aimé, raconte le quotidien de sa famille élargie, ou artistes et écrivains se côtoient et travaillent. Elle livre ses souvenirs d’une vie passée dans un tourbillon de vernissages, fêtes, expositions, projets, échecs et réussites, drames et joies, entre Paris et Saint-Paul-de-Vence. Elle évoque aussi les fractures qui vont progressivement disloquer la famille.
La Saga Maeght est à la fois l’épopée d’une dynastie amoureuse des arts sur trois générations, digne d’un roman policier, l’aventure triste d’un clan déchiré à la mort du patriarche et un voyage dans l’intimité des plus grands artistes de notre histoire contemporaine.
lecture conseillée
Photos courtoisie Fondation Maeght
sauf la 1/4/5/6
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