Sommaire d'octobre 2012

Toscane

01 octobre 2012 : Frantisek Zvardon au Lézard à Colmar
02 octobre 2012 : Edgar Degas l’œuvre Tardive
03 octobre 2012 : Photographes en Alsace 2012
08 octobre 2012 : Philippe Pasqua à la Fondation Fernet Branca
10 octobre 2012  : Camille Corot – La nature et le rêve
15 octobre 2012 :  Annette Messager – Continents Noirs au MAMCS
19 octobre 2012 :  « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »
26 octobre 2012 :  Balade d’automne

Balade d'automne

Si vous me cherchez je suis quelque part par ici
 

 
 

« L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »

«L’Art, c’est quoi ? »: une nouvelle publication de la Fondation Beyeler donne, par le mot et par l’image, des réponses accessibles à tous.

L'art c'est quoi ? ISBN Fondation Beyeler: 000-3-905632-96-9 (D) / 000-3-905632-97-7 (F) / 000-3-905632-99-3 (E) / 000-3-905632-98-5 (I)

En 216 pages, « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses » propose une introduction divertissante au monde de l’art. 27 questions directes, surprenantes et pleines d’humour trouvent des réponses claires et aisément compréhensibles. À travers des clichés exceptionnels, le célèbre photographe Andri Pol a visualisé la rencontre entre l’homme et l’art en différents lieux artistiques. Cet ouvrage a pour objectif de faciliter l’accès à l’art des jeunes et des adultes intéressés.

Des jeunes dessinent le Porte-bouteilles de Marcel Duchamp au Philadelphia Museum
of Art © Photo: Andri Pol
Qu’est-ce qui fait de quelque chose une oeuvre d’art? Quand une oeuvre ne lui plaît pas, que fait l’artiste ? Est-ce qu’Andy Warhol aimait la soupe à la tomate? Pourquoi l’art est-il si intéressant ? Les graffitis est-ce que c’est de l’art? Pourquoi la plupart des artistes célèbres sont-ils des hommes ? À quoi ressemblerait la vie si l’art n’existait pas ? L’équipe de Médiation artistique de la Fondation Beyeler a préparé cette publication en collaboration avec des jeunes et a rassemblé leurs questions personnelles sur le thème de l’art. Ce livre offre des réponses facilement intelligibles aux 27 questions les plus fréquentes, et les plus captivantes.

Jeune homme devant Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope (1898/1905) d’Henri Rousseau à la Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
© Photo: Andri Pol
«L’Art, c’est quoi? 27 questions, 27 réponses» amène le lecteur à l’art par les voies les plus diverses. On a également interrogé sur leur rapport personnel à l’art des artistes connus, un restaurateur, une organisatrice d’expositions, un directeur de musée, un galeriste, un assureur d’art, une enseignante d’art, un commissaire-priseur et le principal responsable culturel de Suisse. Parmi ces spécialistes figurent des personnalités comme John Armleder, le conseiller fédéral Alain Berset, Bice Curiger, Sam Keller, Elodie Pong, Simon de Pury ou Ivan Wirth. Ce livre donne également la parole à des jeunes qui posent un regard sans préjugé sur la question-titre «L’Art, c’est quoi?»

Visiteuse devant Untitled (Red, Orange) (1968) de Mark Rothko
© Photo: Andri Pol
39 photographies d’Andri Pol immortalisent des instants de rencontre entre l’homme et l’art. Elles montrent les effets qu’exerce l’art, ainsi que ses incidences sur notre vie. La maquette très esthétique de ce livre, parfaitement en harmonie avec son contenu, a été conçue par Müller + Hess. En plus du soutien généreux qu’elle a accordé à ce projet, l’UBS encourage t sa diffusion en tant que Partenaire de la Médiation artistique pour les familles et les jeunes.
Des visiteuses regardent la sculpture de Jeff Koons Michael Jackson and Bubbles (1988) à la Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
© Photo: Andri Pol
Cette publication est éditée en allemand, en français, en italien et en anglais. Elle est disponible à partir de la mi-octobre 2012 en librairie ainsi qu’à la boutique de la Fondation Beyeler Riehen / Bâle.
La présentation du livre a lieu le dimanche 21 octobre 2012 de 16 à 18 heures dans le cadre de la Journée familles à la Fondation Beyeler.
Références
Titre : « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »
Format : 170 x 130 mm, 216 pages, 39 illustrations
Date de parution : disponible à partir de la mi-octobre 2012 en allemand, français, italien, anglais.
Editeur scientifique : Fondation Beyeler, Riehen/Bâle
Auteurs : Stefanie Bringezu, Daniel Kramer, Janine Schmutz Photos: Andri Pol
Maquette : Müller + Hess
Editeur : Hatje Cantz
ISBN Fondation Beyeler: 000-3-905632-96-9 (D) / 000-3-905632-97-7 (F) / 000-3-905632-99-3 (E) / 000-3-905632-98-5 (I)
ISBN Editeur: 978-3-7757-3526-1 (D), 978-3-7757-3528-5 (F), 978-3-7757-3527-8 (E)
Renseignements :
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours de 10h00 à 18h00, le mercredi jusqu’à 20h00.
 

Annette Messager – Continents Noirs au MAMCS

Annette Messager, Continents Noirs au MAMCS
commissaire : Joëlle Pijaudier-Cabot, conservatrice du patrimoine, Directrice des Musées de la Ville de Strasbourg

Annette Messager - Le Miroir aux Alouettes2010 courtesy Marian Goodman NY

Un artiste doit-il être humain ?
Telle est la question en tête de la préface du livre d’artiste (éditions Xavier Barral) qui accompagne cette exposition et édité pour l’occasion. Norman Spinrad, auteur de science fiction, choisi par Annette Messager parle de « neotoma et l’oiseau jardinier »
Pour des raisons qui ne semblent pas motivées par le besoin de se nourrir, le neotoma accumule des petits bouts de détritus pris au hasard, capsules de bouteilles, paquets de cigarettes vides, morceaux de verre brisé, fragments de journaux, il les entrepose tel un « trésor » dans son terrier. Les oiseaux jardiniers, comme le rongeur, rassemblent eux aussi des objets sur le sol des forêts. Cailloux colorés, plumes, fruits, fleurs, ne sont pas considérés, comme, par l’œil humain, comme des détritus.
L’oiseau dispose dans une esthétique pensée et consacre son temps à arranger ses acquisitions, dans quelques assemblages différents, dont chacun sera une création unique. Son œuvre achevée il entame sa parade nuptial pour attirer la femelle.
Annette Messager, femme procède ainsi, picore dans la sphère de la grande culture et de la culture populaire, même pornographique, les comtes, les comics, les dessins d’enfants, les photographies, les animaux et les oiseaux empaillés, les mots, dans l’environnement humain.
Elle déploie dans sa palette artistique, tout ce qui a attiré son œil, qui est resté dans sa mémoire, son subconscient et le restitue en un schéma délibéré, afin de produire des effets et des réflexions sur la conscience de l’observateur.
Annette Messager Désir 2009 Courtesy Marian Goodmann NY

C’est un hôte étrange, un pantin géant, blanc, gonflé par l’action d’une soufflerie, qui accueille le visiteur à l’abord du musée, ballotté, animé de mouvements convulsifs et déstructurés, il se cogne aux murs, comme emprisonné. A l’étonnement amusé de sa découverte, succède bientôt un sentiments diffus de malaise, au spectacle des combats dérisoires de cet avatar d’un héros kafkaïen. Le ton est donné.
Annette Messager Jalousie /Love 2010 Courtesy Marian Goodmann Collec. de l'artiste

Le parcours de l’exposition s’organise en plusieurs séquences, à la manière d’un récit dont la tension dramatique s’intensifie au fil de la progression du spectateur. Il s’ouvre sur
 Motion-Emotion, 2011-2012, grande installation animée présentée lors de la Triennale de Paris. Elle est composée pour l’essentiel d’un ensemble de vêtements, ainsi que de déchets de plastique et de pantins suspendus, gonflés et animés par le souffle d’une batterie de ventilateurs. Ce modeste dispositif donne vie à une étrange sarabande chamarrée, joyeuse et grinçante à la fois, où il est question de sensibilité féminine désorientée, d’insoutenable légèreté de l’être ; l’inquiétude dégagée par l’œuvre est allégée par l’envoûtement de la chorégraphie et par quelques clins d’œil à la robe soulevée de Marilyn, dans
« 7 ans de réflexion » ou à la farce ubuesque de Jarry.
Depuis une dizaine d’années déjà, l’œuvre d’Annette Messager est envahie d’obsessions de plus en plus inquiétantes et de tensions existentielles qui cèdent progressivement le pas à l’humour léger et joueur avec lequel elle touchait depuis ses débuts aux réalités les plus graves. Avec l’exposition Continents noirs, cette tendance s’affirme plus encore, et l’on se trouve entraîné dans un étrange voyage, à la découverte d’un univers de science-fiction, un monde entièrement noir, où l’on découvre deux grandes installations fortement théâtralisées, ponctuées d’œuvres de format plus modeste : des mots écrits en filets, tels Chance, Désir, ou Jalousie, dont la puissance des sentiments qu’ils suggèrent résonnent dans leur texture matérielle qu’elle met en regard avec le Miroir aux Alouettes; un ensemble de dessins animés de mots, coulures et silhouettes noires évoquent un grouillement fantasmagorique ; quelques objets sculpturaux qui travestissent dans un esprit de jeu et de dérision le quotidien le plus banal, pour mieux l’épingler, l’Opération des peluches et son mètre ruban, Les 7 balais, recouverts de loups noirs, masques qui se trouvent en face de la Mariée, (Just Married) faite d’une robe en voile et d’un balai.
« Du balai » dit-elle en riant, puis elle continue, le continent noir n’est-il désigné par Freud, comme le sexe de la femme ?

Annette Messager La Petite Ballerine 2011 collection privée

La Petite Ballerine, même le tutu de son passé de danseuse est noir, c’est le pantin du ventiloque qui y git sous son masque rouge. Plus loin avec le même tutu noir, il est accroché dans le dos de sa mère noire, heureux sans son masque rouge.
Il y a aussi Mickey chevauché par une souris, (Mickey chevauche une souris) lardé par des instruments, comme si les picadors lui avaient fait un sort. On fait on ne sait pas qui chevauche l’autre.
L’œuvre éponyme, Continents noirs, nous fait pénétrer dans un monde pétrifié et carbonisé, un univers urbain d’après la catastrophe, éruption volcanique ou explosion nucléaire, dont les résidus miniaturisés flottent au dessus de nos têtes, agglutinés en des sortes d’îlots volants, lointainement inspirée de Swift dans les Voyages de Gulliver. Au sein de ce monde à l’envers, trois ampoules, en un balancement régulier, rythment l’inéluctable du temps ; elles dessinent sur les murs des ombres menaçantes, dont les contours indécis, transformant ces conglomérats volants en monstres dont les silhouettes évoquent le monde animal ou minéral, suscitent stupeur et effroi.
Annette Messager Sans légende 2012 courtesy Marian Goodman NY collec. de l'artiste

La vaste installation Sans légende nous projette à nouveau dans un monde carbonisé de vestiges miniaturisés, disposés cette fois au sol : réalisés dans un matériau noir et mat, des formes géométriques simples et énigmatiques, des fragments architecturaux, des objets ordinaires, des jouets à l’abandon viennent envahir, étouffer des fragments de globe terrestre en textile, qui peinent à se gonfler, en un mouvement de respiration entravé.
Dans une ambiance évoquant celle de Metropolis, l’ombre projetée d’une grande horloge égrène dérisoirement le temps sur cet univers figé. Mais la gravité de ce spectacle et les terreurs qu’il suggère sont mises à distance, comme exorcisées par l’humour dont l’artiste anime ces gros jouets échoués du monde de l’enfance avec l’esprit de jeu et la poésie tendre et grinçante qui lui sont familières.
L’exposition se clôt sur une image mélancolique, le mouvement d’une vague faite d’un film plastique transparent qui vient recouvrir, comme un voile léger, les résidus d’un monde disparu, évoquant la plage de Berck de sa jeunesse.
Les grandes installations conceptuelles occupent quelques salles du rez de chaussée du MAMCS jusqu’au 3 février 2013

Annette Messager Chance 2011 courtsey Marian Goodman NY collec. de l'artiste

 
 
visites commentées en français les jeudis à 12 h 30 les dimanches à 11 h
visites commentées en allemand les samedis à 11 h ( 20/10-24/11-8/12-26/1/13)
Une heure une oeuvre le 7 décembre
Chance, 2011 ou la place des mots dans l’oeuvre d’Annette Messager
Le temps d’une rencontre
Le vendredi 18 janvier 12 h 30
Parcours de l’exposition en compagnie d’Annette Messager
photos  et vidéo de l’auteur courtesy MAMCS

Camille Corot – La nature et le rêve

« Grande exposition du Land de Bade-Wurtemberg »
Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe / Bâtiment principal
29 septembre 2012 – 6 janvier 2013

Camille Corot, Frau mit Perle, ca. 1868-70, Öl auf Leinwand, 70 x 55 cm, Paris, Musée du Louvre. Foto: Norbert Miguletz

Dans l’esprit de la superbe exposition consacrée à Eugène Delacroix en 2003, la Kunsthalle de Karlsruhe continue à rendre hommage aux artistes français avec l’un des plus célèbres d’entre eux : Camille Corot (1796-1875). Avec quelque 180 tableaux, dessins et estampes, cette grande exposition de l’automne offre un panorama complet de l’oeuvre de l’artiste : des esquisses lumineuses réalisées en plein air aux paysages lyriques et aux oeuvres décoratives de grand format, des portraits subtils aux figures de fantaisie énigmatiques. Tous les aspects de la production de l’un des plus grands peintres français du XIXe siècle sont évoqués et les plus belles oeuvres du « père Corot » se sont ainsi donné rendez-vous à 80 km de Strasbourg. Le fond de la Kunsthalle est complété par de nombreux prêts prestigieux effectués notamment par les musées français, dont le Louvre, mais aussi et surtout par des musées et collections privées américaines et internationales, dont le Metropolitan de New York, la National Gallery de Londres ou les Offices de
Florence.

Camille Corot, Souvenirs de Mortefontaine, 1864, Öl auf Leinwand, 65 x 89 Paris, Musée du Louvre. Foto: Norbert Miguletz

L’exposition de la Kunsthalle entend souligner la personnalité exceptionnelle de Corot, oscillant entre tradition et avant-gardisme. En constant décalage par rapport aux courants traditionnels, très indépendant et puissamment influent sur ses contemporains, son apport à l’art du XIXe siècle est fondamental. D’abord réaliste avant les autres, mais dans la tradition des paysages classiques à la française du XVIIe siècle, il se dirige ensuite vers un style imprégné, petit à petit, d’une nostalgie toute personnelle baignée de séduction lyrique.
Outre les paysages peints à l’occasion de ses nombreux voyages dans l’Hexagone et en Italie, Corot fit de nombreux portraits d’amis et de membres de sa famille, ainsi que des représentations de figures de fantaisie inspirées d’oeuvres de la Renaissance ou du XVIIe siècle. L’un des points forts de l’exposition consiste en la présentation de tableaux rarement visibles : les oeuvres décoratives de grand format réalisées par Corot pour agrémenter des intérieurs, ainsi que divers dessins et estampes qui mettent en évidence la modernité et l’originalité de cet artiste aux multiples facettes.

Camille Corot, Marie-Louise-Laure Sennegon, nièce de l'artiste 1831, Paris, Musée du Louvre. Maurice Robert, 1857, Paris, Musée du Louvre. Foto: Norbert Miguletz

Pour mieux inscrire Camille Corot dans l’histoire de l’art et souligner l’apport essentiel et
incontournable de sa création, l’exposition présente également des tableaux de maîtres de la grande tradition française (Nicolas Poussin, Claude Lorrain, Antoine Watteau), des contemporains et prédécesseurs immédiats (Pierre-Henri de Valenciennes, Achille-Etna Michallon, Jean-Victor Bertin), ainsi que des artistes de la génération suivante (Camille Pissarro, Paul Cézanne, Odilon Redon).
Corot a sans cesse renouvelé ses sources d’inspiration : son oeuvre est exceptionnelle en ce
qu’elle est indissociable du goût de l’artiste pour la musique et la littérature. L’exposition rendra compte de l’intérêt de Corot pour le théâtre et les concerts durant ses séjours parisiens, ainsi que de sa profonde affinité pour les variations et paraphrases picturales inspirées de thèmes musicaux.
Cet aspect sera abordé plus particulièrement par un essai du catalogue et diverses manifestations annexes de l’exposition (écoutes musicales dans les salles et concerts). De même, l’exposition revient sur les rapports du peintre avec la littérature : on sait aujourd’hui que Corot lisait beaucoup et entretenait des relations personnelles avec plusieurs poètes et écrivains de son temps, notamment avec son grand admirateur Charles Baudelaire, poète et merveilleux critique d’art qui disait, à juste titre :

« À la tête de l’école moderne du paysage, se place M. Corot »…

Camille Corot, Rome_San Bartolomeo 1826-28, Öl auf Papier auf Leinwand,27 x 43,2 cm, National Gallery of Art, Washington, D.C., Patrons' Permanent Fund, © Foto: Courtesy

Commissariat
Le commissariat de l’exposition est placé sous la direction de Dorit Schäfer, directrice du Cabinet des estampes de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, et de Margret Stuffmann, ancienne directrice des collections graphiques du Städel Museum, Francfort. Assistance : Maike Hohn.
Catalogue
Un catalogue en allemand avec des textes rédigés par les meilleurs spécialistes de Corot, dont Arlette Sérullaz, Michael Clarke et Margret Stuffmann, est publié à l’occasion de l’exposition.

Junge Kunsthalle Bonjour, Monsieur Corot! Erlebnisräume für Kinder in der Jungen Kunsthalle. Im Atelier des Malers.

Exposition pour le jeune public à la « Junge Kunsthalle »
Une exposition parallèle intitulée Bonjour, Monsieur Corot ! En visite chez un grand peintre, est présentée au « musée des jeunes » afin de souligner les rapports entre l’oeuvre et la vie de Corot.
Plusieurs salles spécialement aménagées recréent l’atmosphère des intérieurs du XIXe siècle et de l’atelier de l’artiste. Les jeunes visiteurs ont d’autre part la possibilité de se livrer à diverses activités pratiques, notamment en rapport avec le monde du théâtre.


PASS TGV + Exposition Camille Corot à Karlsruhe
A l’occasion de cette manifestation exceptionnelle, la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, l’Office de Tourisme de Karlsruhe et Alleo GmbH (une entreprise commune DB-SNCF), se sont associés pour proposer une offre exclusive réservée aux visiteurs de l’exposition : un
PASS TGV + Expo Corot.

Ce Pass permet aux visiteurs de bénéficier d’une réduction de 50% sur leur voyage pour Karlsruhe avec relation directe TGV à partir de nombreuses gares françaises (Paris, Strasbourg, Mulhouse, Lyon Part-Dieu, Avignon, Belfort – Montbéliard, Aix-en Provence et Marseille), une entrée au musée
à tarif réduit et de nombreux avantages partenaires. L’offre est disponible dans les gares et boutiques SNCF ou par téléphone au 36.35.

tram devant la gare
S1 et S11 direction Neureut
arrêt Herrenstrasse

 

visites guidées en français  publiques les samedis et dimanches à 14h30
Tarif : 2 €

 

 

Heures d’ouverture
Mardi, mercredi et vendredi 10h à 18h
Jeudi 10h à 21h
Samedi, dimanche et jours fériés 11h à 18h

photos courtesy Kunsthalle Karlsruhe

Philippe Pasqua à la Fondation Fernet Branca

C’est 15 ans de production artistique, de Philippe Pasqua (le neveu) dont on peut mesurer la cohérence que nous présente la Fondation Fernet Branca, pour inaugurer la création de la Fondation et ceci jusqu’au 9 décembre 2012.
 

Philippe Pasqua - autoportrait 2009 huile sur toile 300x 200 - collection Galerie RX

 
Pour ressentir une véritable émotion, il faut être confronté à son travail, une cinquantaine de pièces organisées dans un parcours chronologique et thématique à la fois, PP travaille sur des séries, il peint des modèles récurrents, qu’il accompagne sur pratiquement 10 ans et sur lesquels il va revenir, il ne reprend pas forcément des motifs, mais reprend des thématiques.
Dans l’univers « Pasqualien »  la vie, la mort, la vanité sont partie prenante dans sa peinture.
Philippe Pasqua Vaudou 1997 technique mixte et huite sur toile collection Galerie RX

La commissaire invitée, Florence Guinneau-Joie, nous montre la force d’une œuvre singulière d’une rare intensité, dans la lecture de cette œuvre chronologique et thématique, où l’artiste use de parti pris esthétique efficace. Dès le départ il peint sur des grands formats, le traitement de la chair qui est très particulier, qu’il fait vibrer, il créé d’énormes tensions entre l’ombre, la lumière et la couleur, C’est un grand coloriste, qui donne vie à ses personnages à travers la couleur..
Une musique spéciale a été créée par Jean Claude André  et jouée en guise de l’ouverture du vernissage dont le titre est tout simplement :  improvisation « Ombres sombres, ombres claires et Métamorphe », 
Philippe Pasqua Bloc collection galerie RX

Sa peinture est à son image, puissante, colorée, appuyée,  nerveuve et expressive naviguant entre Bacon et Freud.
Il peint la chair sans complaisance, avec ses griffures et ses blessures. Des visages en gros plan à l’aspect torturé, des femmes nues ou en petite tenue, mais aussi son autoportrait.
Le peintre est obsédé par la représentation du corps humain, en particulier d’êtres « hors normes » ou « marginaux » soit des aveugles, des travestis, des trisomiques, mais aussi des enfants, des nouveaux nés, des femmes enceintes, des rituels vaudous, des oeuvres qui montrent des opérations dans des blocs opératoires. Ces cris du  corps, transcendé, traumatisé, vivant, contrefait, métamorphosé.
Une quête profonde vers la présence vitale, avec tous les accidents que l’on peut rencontrer dans la vie d’un individu, le but étant de rendre compte de la force et de la vitalité de l’être, la vulnérabilité de l’être dans toute sa fugacité. C’est une oeuvre singulière, dans laquelle, il désigne le singulier, l’enfoui, montrant une quête obsessionnelle
de la vie.
Philippe Pasqua Bloc1 2000-2001 Collection Galerie RX

Le fondateur du mouvement les nouveaux réalistes, Pierre Restany, (2002)disait de la peinture de Philippe Pasqua, qu’
« elle était belle, non comme des Madones, dignes des canons de la Renaissance, mais parce qu’elle retranscrivait la vie, avec ses imprévus, ses contrastes, ses contradictions, et aussi l’affirmation de soi dans son contraire, qu’est la mort, la décadence, le mal par rapport au meilleur. »
Dans les années quatre vingt dix, c’est un survivant de la peinture en France, en compagnie d’une dizaine d’artistes. Il n’a jamais arrêté et continue aujourd’hui, alors que la peinture reprend toute sa force dans la création actuelle. Il est dans les collections nationales et internationales, seul les institutionnels font encore défaut, et n’est que rarement montré au grand public. Enfin on peut voir et se pénétrer de son œuvre sur les cimaises de la Fondation Fernet Branca de St Louis.

Philippe Pasqua - les enfants

Visites guidées sur demande.
Photos courtésie de l’artiste.

Photographes en Alsace 2012

 
La Filature de Mulhouse, dans sa Galerie, présente  « Paysages Intimes », une sélection de photographes, travail de photographes sélectionnés et choisis par
Paul Kanitzer, pour la 6e édition.
Ce concept ne présente pas forcément des photos prises en Alsace, mais leurs auteurs sont issus de la région, du moins proche. Ils explorent la notion d’intimité dans un sens très large, famille, portraits d’artistes, paysages, politique, religieux.

Christian Lutz

Christian Lutz venu en voisin, grand reporter de renommée internationale, se base sur une observation sociologique de groupes humains. Dans « Protopkoll » il épingle le pouvoir politique, avec un regard acerbe pour l’artifice du protocole, mais aussi du pouvoir religieux qui se développe en Suisse.
Marion Pedemon

Marion Pedemon, dans « Georges et Clotilde », 64 années de mariage, respectivement 97 et 94 ans, observe et photographie ses grands parents avec tendresse et subtilité, dans leur marche lente vers la vieillesse, dans la dépendance, les rituels quotidiens, l’affection qui les unit, mais pour un œil extérieur, cela peut paraître cruel, cette projection vers l’irréparable outrage des ans.
Jean Luc Boetsch

Jean Luc Boetsch, « 66°N Islande » nous montre des photographies en noir et blanc de l’Islande, qu’il parcourt depuis des années. C’est un travail néoclassique, au format carré et panoramique qui donne lieu à de vrais chefs d’œuvre, des paysages, des étendues de montagnes, de lacs, de cascades, de glaciers, devant lesquels on se sent solitaire et l’on devient contemplatif.
Pascal Bichain

Pascal Bichain, « Portraits » dans une série de portraits nous donne à découvrir les artistes travaillant en Alsace. Chaque personnage est dans un lieu qui lui est propre, mais par l’effet d’étirement il est mis au même niveau de lecture. Chaque portrait, pris dans son cadre intime, par le jeu des images multiples et par le décrochage du cadre, dévoile l’image que le photographié désire nous renvoyer, dévoilant ainsi sa personnalité et son activité artistique.
François Nussbaumer

François Nussbaumer « Remblais », il réalise depuis 25 ans de nombreuses campagne de publicité, des photographies d’architecture, des portraits, de la photo de mode, d’illustration et de reportage. Remblai est un travail de recherche personnelle, des strates, des couches de sédiments donnant lieu à des images abstraites.
Louis Clavis

Louis Clavis, « Vu au téléphone » à écouter sur France culture ici.
Clarinettiste et compositeur de jazz. Sensible et intéressé depuis toujours par la photographie, son père l’ayant précédé dans cet exercice, réalise depuis quelques années des prises de vue avec son téléphone. Il avait crée un blog, où il les postait assorties d’un moot ou d’une petite phrase, à l’image d’un carnet visuel intime.
« Ces images ou cadrages toujours prises avec le téléphone, me servent de repères, de balises, j’y puise des idées pour mon travail musical. En affinant mon œil, j’essaie d’aiguiser
mon oreille, ou l’inverse. Depuis peu, j’ai acheté un appareil photo de la taille d’un téléphone. Saurai-je devenir photographe ? » Il suffit de regarder la diversité et la qualité de ses prises de vues, pour répondre par l’affirmative.
Aglaé Bory

Aglaé Bory « Corrélations » dans une belle série d’autoportraits nous montre la vie d’une famille monoparentale, la mère et son enfant. Le déclencheur à distance est visible, révélant la mise en scène, l’instant décisif. Ce sont des prises de vue sur plusieurs années, plusieurs saisons. Le lien entre les 2 êtres, les petites choses du quotidien, intimes, anodines, qui font les tableaux d’une vie, les traces de la marche du temps, pour emmener un enfant vers le monde, ailleurs, sans en être exclus, les tableaux d’une exposition,
 

 

Entrée libre, jusqu’au 28 octobre 2012
Il est toujours délicat de photographier des photos, aussi je vous incite à aller les voir.   
 😉
 
 
 
 

Edgar Degas l’œuvre Tardive

 « Je voudrais être illustre et inconnu »
Hilaire Germain Edgar De Gas d’après Alexis Rouart.
 

Edgar Degas autoportrait

 
L’exposition que la Fondation Beyeler consacre à Edgar Degas  (1834-1917), l’un des plus célèbres peintres français de la fin du XIXe siècle, est la première que l’on peut voir depuis vingt ans en Suisse et en Allemagne du Sud. C’est par ailleurs la toute première à se vouer exclusivement à son oeuvre tardive (vidéo), riche et complexe, sommet de plus de soixante années d’activité artistique. Créée entre 1886 environ et 1912, cette oeuvre tardive marque l’accomplissement magistral d’un audacieux précurseur de l’art moderne.
Bien que l’art d’Edgar Degas jouisse d’une grande popularité, les expositions qui lui sont consacrées se limitent généralement à sa période impressionniste (du début des années 1870 jusqu’au milieu des années 1880) ou à certains aspects bien précis de sa création.
On se souvient de l’exposition récente au musée d’Orsay consacrée au nu, quand on parle de Degas, on pense immédiatement aux nus. La Fondation Beyeler rassemble en revanche, à travers plus de 150 oeuvres représentatives, tous les thèmes et séries essentiels à la compréhension des réalisations des toutes dernières décennies de sa vie : danseuses et nus féminins, jockeys et chevaux de course, paysages et portraits, grâce à la générosité de 100 prêteurs différents. (60 pastels, 12 monotypes, 12 photos, des huiles et des sculptures)
Afin de préserver la délicatesse des pastels, l’exposition est présentée, à la lumière naturelle tamisée, sans spots, qui fait d’autant mieux ressortir les couleurs délicates de Degas.
Edgar Degas danseuse

L’exposition prend pour point de départ une période marquée par des transformations stylistiques et conceptuelles fondamentales de la création de Degas. Dans la seconde moitié des années 1880, l’artiste abandonne ainsi la peinture précise et détaillée qui avait été sa marque de fabrique du temps de l’impressionnisme et renonce en même temps aux thèmes «pittoresques» de la vie parisienne, proches de scènes de genre. Il s’éloigne alors de ses compagnons de route impressionnistes. L’âge venant, il entreprend par ailleurs de modeler des sculptures de cire, des études de mouvements et de postures en trois dimensions représentant des figures humaines et des chevaux, en partie fragmentaires, qui ne seront découvertes dans son atelier qu’après sa mort. 74 d’entre elles ont alors été coulées dans le bronze.
Edgar Degas Danseuse

La huitième et dernière exposition impressionniste eut lieu en 1886. Les trois décennies suivantes verront Degas prendre des distances croissantes avec les milieux artistiques et se retirer de toutes les manifestations publiques liées à l’art. C’était l’un des rares artistes à pouvoir se le permettre : les marchands parisiens ne cessaient de venir dans son atelier pour acquérir des oeuvres destinées à des collectionneurs privés européens et américains. Ses expositions individuelles, organisées avec son autorisation expresse, furent désormais très peu nombreuses jusqu’à sa mort, en 1917. Ce retrait progressif de la vie publique a contribué à donner l’image, encore très courante aujourd’hui, d’un artiste solitaire au caractère difficile. Ce célibataire endurci vécut à partir des années 1890 dans une sorte d’émigration intérieure, pour et par sa création artistique, donnant naissance à l’une des oeuvres tardives les plus passionnantes et les plus obsédantes de l’histoire de l’art européen. Issu d’une famille aisée, il n’était pas dans l’obligation de vendre, chose qui l’arrangeait fort bien .
« Vous savez combien cela m’embête de vendre, et j’espère toujours arriver à mieux faire »
d’après Ambroise Vollard, Degas (1834-1917) paris.

 
Sur le plan stylistique, cette oeuvre tardive se caractérise par la discontinuité spatiale, par des compositions asymétriques qui tendent à se désintégrer, par des angles de vue insolites et des poses très peu conventionnelles des figures représentées, lesquelles agissent au tout premier plan de l’image. La proximité spatiale, l’intimité même du spectateur (masculin) avec ces figures féminines se voient cependant abolies par l’imprécision déconcertante de la représentation, qui brouille les contours. La luminosité séduisante des couleurs, qui inonde l’espace pictural d’une lumière miroitante, transporte l’action dans un état d’imprécision spatiale et temporelle. Degas a réalisé ses tableaux, que lui-même décrivait comme des «orgies de couleurs», dans un état second, onirique, où présent et passé, choses vues et souvenirs s’entremêlent indissolublement.
En variant et en combinant inlassablement un nombre réduit de motifs, Degas a réalisé de vastes séries reposant sur un concept artistique inédit et novateur. Ses différents travaux ne doivent pas, en effet, être appréhendés comme des oeuvres (des chefs-d’oeuvre même) se suffisant à elles-mêmes ; ils se rattachent toujours aux fondements conceptuels qui ont présidé à ce «work in progress» sériel. Aussi l’exposition de la Fondation Beyeler ne rassemble-t-elle pas seulement tous les thèmes chers à Degas, mais également toutes les techniques qu’il a employées : peinture à l’huile, pastel, dessin, monotype, lithographie, photographie et sculpture.

Degas pastel et fusain

Plus que tout autre artiste de son temps, Degas a multiplié les expériences, explorant une grande diversité de formes d’expression artistique. Il frottait ses pastels, il les hachurait, les tamponnait, ne se servant souvent pour ce faire que de ses doigts. Il les retravaillait à la vapeur, aux pinceaux ou avec des morceaux de tissu, les associait à la gouache, à la détrempe ou à des procédés d’impression comme le monotype. La technique du pastel, qui associe déjà par nature et de manière unique des qualités picturales, graphiques mais également tactiles, constitua la charnière idéale d’un parcours de création dans lequel les différentes productions artistiques se conditionnaient et se fécondaient réciproquement.
C’est dans une succession de salles qui permettent de découvrir les points forts de sa création, tant sur le plan des genres que sur celui des thèmes que se présente l’ouvre tardive de Degas.
« On m’appelle le peintre des danseuses, on ne comprend pas que la danseuse a été pour moi un prétexte à peindre de jolies étoffes et à rendre le mouvement … » Vollard p 108-110
Edgar Degas La sortie du Bain

Les danseuses et les portraits sont suivis de femmes à leur toilette, puis de paysages et d’intérieurs et enfin, concluant ainsi l’exposition, de chevaux et de cavaliers.
L’exposition s’ouvre sur les danseuses de ballet. Chose frappante, les tableaux tardifs de ballerines que réalise Degas ne montrent presque jamais ce qui se passe sur scène et tout l’éclat des représentations de ballet des années 1870 a disparu. Les oeuvres exposées ont pour objet des danseuses debout, assises, en attente, des jeunes femmes qui se reposent, ajustent leur costume ou travaillent leurs pas. Degas a inlassablement étudié les poses, les mouvements et les tenues des ballerines. Il a répété, varié et assemblé des configurations de personnages, se livrant à d’audacieuses expériences en matière de composition et de couleurs. Parmi les nombreux dessins, pastels et peintures à l’huile consacrés à ce thème, trois exemples plus particulièrs : la Danseuse sur la scène du Musée des Beaux-Arts de Lyon que l’on date des alentours de 1889, les Danseuses au foyer de 1895/1896 du Von der Heydt-Museum de Wuppertal ainsi que les Danseuses peintes vers 1898 de la Fondation de l’Hermitage à Lausanne.
Edgar Degas Devant le Miroir

La salle suivante regroupe les portraits de Degas. L’artiste prit exclusivement pour modèles des amis, souvent de longue date, et des connaissances ; ses relations d’amitié avec Henri Rouart, Ludovic Halévy ou Paul Valpinçon par exemple remontaient à ses années d’école. On trouve dans cette salle d’émouvants portraits comme celui d’Henri Rouart et son fils Alexis de 1895–1898 de la Neue Pinakothek de Munich ou l’Esquisse pour un portrait (M. et Mme Louis Rouart) de 1904 appartenant à la Richard et Mary L. Gray Collection and the Gray Collection Trust. Degas aimait également passer ses vacances dans les propriétés de ses amis. La maison de maître de la famille Valpinçon en Normandie lui a inspiré aussi bien la représentation d’une Salle de billard de 1892 de la Staatsgalerie Stuttgart que l’Intérieur datant approximativement de la même période, qui appartient aujourd’hui à une collection particulière. Au milieu des années 1890, Degas a découvert la photographie et l’intérêt qu’elle présentait pour ses desseins artistiques. Il a réalisé en peu de temps une série de portraits subtilement mis en scène représentant certains de ses illustres amis, comme celui de Pierre Auguste Renoir et Stéphane Mallarmé,  prêté par la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet de Paris et sur lequel les deux protagonistes, plongés dans le demi-jour, paraissent comme dérobés au monde.

« jusqu’à présent, le nu avait toujours été représenté dans des poses qui supposent un public, mais mes femmes sont des gens simples. Je les montre sans coquetterie, à l’état de bêtes qui se nettoient (…) C’est comm si vous regardiez par le trou de la serrure « textes  lettres et propos choisis, Paris 2012, d’après Degas.
Edgard Degas Femme au Bain

Une autre partie de l’exposition est consacrée aux représentations de femmes à leur toilette, un des thèmes picturaux traités avec le plus d’opiniâtreté par Degas au cours de cette période de sa création. Deux pastels des années 1880 en offrent des exemples particulièrement remarquables: Femme au tub de la Tate, réalisé vers 1883, ou Devant le miroir de la Hamburger Kunsthalle, vers 1889. La plupart des représentations tardives de femmes qui se lavent, s’essuient ou se coiffent rompent radicalement avec la tradition picturale du nu féminin idéalisé de l’histoire de l’art européen. Cette thématique permet également à Degas de donner libre cours à son goût pour les expériences chromatiques, manifeste par exemple dans Femme au bain de 1893–1898, une toile appartenant à la collection de l’Art Gallery of Ontario à Toronto, ainsi que pour les représentations de postures inhabituelles, dont on trouve une illustration exemplaire dans la célèbre toile de 1896 environ, Après le bain, femme s’essuyant du Philadelphia Museum of Art où un nu féminin de dos s’appuie au dossier d’un fauteuil, son corps dessinant une courbe étonnante dans un espace vide, monochrome. Dans ses dernières oeuvres, réalisées après le début du siècle, Degas s’approche de l’abstraction, comme en témoigne de façon particulièrement radicale Femme s’essuyant les cheveux de 1900–1905, un pastel du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne dont les couleurs se réduisent à des tonalités de rouge, d’orange et de jaune et où les valeurs chromatiques se fondent les unes dans les autres dans les nuances les plus subtiles.
Edgar Degas Bord de Rivière

Une salle à part présente les tableaux de paysages de Degas qui n’ont presque jamais été montrés au public, ainsi que des oeuvres représentant des chevaux et des cavaliers. À l’automne 1892, l’artiste surprit le public parisien lors d’une exposition organisée dans les galeries Durand-Ruel qui contenait exclusivement des paysages. Ce choix de pièces fut accueilli avec un certain scepticisme par le public, car chacun savait que Degas avait toujours eu la dent dure contre la peinture de paysage — genre par excellence de l’impressionnisme. La technique et le format choisis par Degas ajoutèrent au désarroi. Ses paysages n’étaient pas des toiles à l’huile classiques comme celles, par exemple, de Claude Monet ou de Camille Pissarro, mais des monotypes de petit format, imprimés sur des feuilles de papier. De plus, ces travaux en majorité rehaussés au pastel étaient totalement dépourvus du charme lumineux de la peinture de paysage impressionniste. Un grand nombre de ces feuillets, qui ont vu le jour au début des années 1890, évoquent bien davantage les paysages oniriques de la génération suivante, celle des symbolistes. Parmi les derniers paysages de Degas figurent des tableaux à l’huile inspirés par ses séjours dans la petite station balnéaire de Saint-Valery-sur-Somme en Picardie, tels que Vue de Saint-Valery-sur-Somme de 1896–1898 que The Metropolitan Museum of Art de New York mis à disposition pour cette exposition.
Edgar Degas Jockey blessé

Durant sa période tardive, Degas s’est consacré au motif du cheval et du cavalier en recourant à différentes techniques. Outre Chevaux de courses, une toile de 1884 appartenant au Detroit Institute of Arts, on retiendra une sélection de sculptures comprenant notamment un Cheval en marche modelé au début des années 1870 ou deux jockeys et deux chevaux réalisés plus tard, qui appartiennent tous à des collections privées suisses et illustrent l’intérêt de Degas pour le rendu de mouvements complexes dans des instants précaires de transition. Cette exposition trouve une brillante conclusion avec un chef-d’oeuvre monumental, le Jockey blessé de 1896–1898 du Kunstmuseum Basel, travail sur la déperdition et la solitude.
Cette exposition, conçue par le commissaire invité Martin Schwander, a été réalisée avec la collaboration de Michiko Kono, Associate Curator de la Fondation Beyeler. Martin Schwander avait déjà été responsable de l’exposition présentée en 2008/2009 «Venise. De Canaletto et Turner à Monet».
«Edgar Degas» s’inscrit dans la tradition de la Fondation Beyeler qui s’attache à monter des expositions consacrées aux artistes de sa Collection permanente. Avec Le Petit Déjeuner après le bain de 1895–1898 et les Trois danseuses (jupes bleues, corsages rouges) peintes vers 1903, la Collection Beyeler possède deux chefs-d’oeuvre qui illustrent très bien le radicalisme et la modernité de l’oeuvre tardive de Degas. Ces deux tableaux figurent également dans cette exposition.
A la sortie de l’exposition une salle consacrée à Bacon, grand admirateur de Degas, montre les personnages tourmentés et meurtris.
Degas était un grand collectionneur, ses maîtres : Ingres, Delacroix, El Greco.
À l’occasion de cette exposition, la Fondation Beyeler publie un magnifique catalogue en allemand et en anglais. publiée chez Hatje Cantz Verlag à Ostfildern. Le catalogue contient une préface de Sam Keller et Martin Schwander, un entretien avec l’artiste Jeff Wall, des textes de Carol Armstrong, Jonas Beyer, Richard Kendall et Martin Schwander ainsi qu’une biographie établie par Mareike Wolf-Scheel. Il compte 268 pages et 212 illustrations. Il est disponible au musée au prix de 68 Francs suisses. (ISBN 978-3-906053-02-8, allemand; ISBN 978-3-906053-03-5, anglais).
Cette exposition s’accompagne d’un vaste programme de manifestations : des spectacles de ballet de Sasha Waltz & Guests, une conférence de Caroline Durand-Ruel sur Paul Durand-Ruel, le célèbre marchand d’art parisien qui a beaucoup soutenu Degas, une soirée de piano avec la lauréate du Concours Géza Anda 2012 Varvara Nepomnyashchaya, ou encore une lecture de Wolfram Berger d’extraits de la nouvelle traduction en allemand de Degas 1834-1917 d’Ambroise Vollard, Erinnerungen an Edgar Degas.
Jusqu’au 27 janvier 2013
texte et photos de presse courtoisie Fondation Beyeler

Frantisek Zvardon au Lézard à Colmar

Frantisek Zvardon

Frantisek Zvardon expose au Lézard à Colmar,  sa « ville de fer et de feu ». Le photographe strasbourgeois a capté à Trinec, l’un des derniers grands complexes métallurgiques de République tchèque,  qui continue à faire couler le métal depuis 1857, des paysages fantasmagoriques. Véritable ville industrielle, elle s’étend sur plusieurs centaines d’hectares. Les bâtements ont été reconstruits et transformés, témoignant du labeur de plus de 20 000 personnes, sur plusieurs générations.
Les usines de métallurgie lourde ont disparu en Europe depuis la fin du XXe siècle pour des raisons autant écologiques qu’économiques. Leurs monstrueuses constructions de milliers de tonnes de métal, de tuyaux sont restés comme des musées témoins de l’activité humaine à l’ère industrielle.
Frantisek Zvardon

Au travers de cette exposition l’artiste, ayant grandi dans cet environnement de fumée et d’odeur de métal brûlant, nous présente des paysages industriels à la lumière infrarouge Captant des fréquences lumineuses (infrarouges) invisibles à l’œil humain, cette  technique produit des images étranges, présentées en grand format (110 X 76cm).
Vingt cinq ans plus tard il a revenu sur ce lieu, surpris à nouveau par l’architecture, mais aussi repris par l’atmosphère du lieu, pour la photographier, avec un filtre infrarouge pour rester dans la magie de la lumière de ses souvenirs.
Frantisek Zvardon

Un portrait (autoportrait ?) insolite de scaphandrier, cosmonaute ou guerrier du moyen âge, complète l’ensemble des photos
Jusqu’au 3 novembre 2012
photos de photos…. de l’auteur