Le nouveau musée Courbet, à Ornans (Doubs), a ouvert ses portes le 2 juillet 2011.
Une surface quadruplée, une scénographie résolument moderne, une ouverture sur les paysages qui ont tant inspiré le maître du Réalisme…
Le musée Courbet, labellisé « musée de France », constitue la pièce maîtresse du projet
« Pays de Courbet, pays d’artiste », porté par le Conseil général du Doubs.
Il offre plus de 1000 m² d’expositions permanente et temporaire. Il est empreint d’une grande modernité tout en respectant le caractère historique et intime de cet ensemble immobilier et de son environnement. Sa nouvelle configuration permet de réaliser des expositions temporaires en simultané avec l’exposition permanente. Le parcours muséographique entraîne le visiteur de l’une à l’autre, tout en lui offrant des vues inédites sur la Loue et Ornans.
Un musée à l’image de Courbet
Avec un aménagement de plus de 2000 m2 de surface totale et 22 salles d’exposition, le nouveau musée Courbet, propriété du Département du Doubs, s’étend sur trois bâtiments : la maison Borel, l’hôtel Hébert et l’hôtel Champereux.
Un musée ouvert sur les paysages d’Ornans
Ornans et ses paysages n’ont jamais cessé d’inspirer Courbet. Un lien intime et durable unissait le peintre à son « pays ». Le musée s’ouvre désormais en transparence sur les paysages environnants et offre des vues inédites sur la Loue et la ville d’Ornans grâce à une galerie vitrée, une vigie, un sol vitré au rez-de-chaussée qui invite à marcher sur la Loue…
Presque un gadget ….
Une authenticité préservée
L’hôtel Hébert qui se parcourt en tout début d’exposition permanente, a gardé toute son
authenticité et l’atmosphère d’antan. Quant au jardin, adossé au musée, il retrouve le charme suranné des petits jardins des demeures de bord de Loue.
Un musée se veut résolument moderne. Quoique les œuvres sont toujours aussi mal éclairées et ne sont pas de premier choix.
Les volumes des maisons Champereux et Borel ont été adaptés aux exigences d’un musée
moderne à vocation internationale. Des moyens audiovisuels ont été intégrés au parcours pour une mise en valeur optimale des oeuvres et un regard en continu sur les paysages de Courbet.
Six salles consacrées aux expositions temporaires accueilleront deux fois par an des œuvres venues d’autres musées ou collections privées, sur des thèmes en rapport avec Gustave Courbet.
À l’occasion de son ouverture, le musée présente l’exposition
« Courbet-Clésinger, oeuvres croisées » du 2 juillet au 3 octobre 2011. Gustave Courbet, le peintre et Jean-Baptiste Auguste Clésinger, le sculpteur, étaient amis et partageaient les mêmes goûts artistiques pour la nature et les femmes. Leurs oeuvres mises en parallèle grâce à cette exposition révèlent leurs sensibilités communes.
C’est la première fois qu’une exposition est consacrée à Jean-Baptiste Auguste Clésinger.
L’artiste, gendre de Georges Sand, fréquentant la Bohème parisienne, a pourtant marqué le XIXe siècle, créant la polémique, à l’instar de Courbet, par ses choix et audaces réalistes.
Une cinquantaine d’oeuvres issues de musées prestigieux tels que le musée d’Orsay à Paris, le musée national d’Art occidental de Tokyo ou encore le musée cantonal des Beaux-arts de Lausanne, mettent en regard et en évidence les ressemblances artistiques de ces deux figures franc-comtoises.
Les portraits de femmes de Courbet côtoient les bustes féminins de Clésinger :
« Portrait de femme » (Courbet, musée national d’art occidental de Tokyo) et « La dame aux roses » (Clésinger, musée d’Orsay, Paris). « La femme piquée par un serpent » de Clésinger (muséed’Orsay, Paris, nu grandeur nature dont la posture suggère moins la souffrance ou la peur que la pâmoison et l’orgasme.
La critique de l’époque, s’indigne de cette lascivité d’autant plus violemment que la rumeur révèle bientôt que l’oeuvre a été exécutée à partir du moulage du corps nu d’Aglaé-Joséphine Savatier, connue dans l’histoire des arts et des lettres sous ses surnoms de Madame Sabatier et de la Présidente, égérie des artistes et poètes modernes, dont Gautier, Nerval et Baudelaire.
Elle évoque sans conteste « La Bacchante » de Courbet (Fondation Rau pour UNICEF – Allemagne)… mais rappelle aussi « le Sommeil ou les deux amies (petit palais) On ne serait pas surpris d’y croiser ‘ « l’origine du Monde » (Musée d’Orsay)
Sous le Second Empire, les deux artistes s’écartent peu à peu l’un de l’autre, pour des raisons tant politiques qu’artistiques. Clésinger, en quête de commandes, s’efforce de plaire à Napoléon III et à sa cour, que Courbet défie ouvertement. En 1865, le sculpteur propose à l’empereur de dresser une colonne à sa gloire place de la Concorde. Elle serait parée de tout ce qu’il faut d’allégories antiques. Alors que Courbet prend totalement me contre-pied, accusé d’avoir participé à la destruction de la colonne Vendôme, il est condamné à la faire relever à ses propres frais.
L’autoportrait (Gustave Courbet – Autoportrait à Sainte-Pélagie – Vers 1872 -musée Courbet) dépôt de la ville d’Ornans, relate son triste séjour en prison. Privé de pinceaux et de palette, dès qu’il y a accès, il peint quelques toiles de fleurs durant son séjour forcé. Libéré de prison, il se réfugie en Suisse où il finira ses jours à la La Tour-de-Peilz (au bord du lac Léman), La toile du château de Chillon qu’il a peint en de nombreux exemplaires.
Cette exposition est organisée par le musée Courbet en collaboration avec le musée d’Orsay à Paris.
L’exposition permanente : un parcours autour de la vie et de l’oeuvre de
Courbet
La collection permanente a fait l’objet d’une restauration complète pendant la fermeture du musée. Elle est composée de 75 oeuvres (peintures, dessins, sculptures, lettres, archives) dont 41 peintures et quatre sculptures de Courbet.
Elle conserve également des oeuvres d’artistes de son entourage : ses premiers maîtres (dont Claude-Antoine Beau), ses amis (Max Claudet, Max Buchon) ainsi que ses élèves et suiveurs (Louis-Augustin Auguin, Marcel Ordinaire, Cherubino Pata).
La diversité de cette collection permet d’aborder toutes les périodes de la vie de Gustave Courbet que le visiteur découvre à travers un parcours chronologique. Sont évoqués, d’Ornans à Paris, sa carrière, la rupture esthétique qu’il mena, les milieux artistiques qu’il fréquenta, son engagement politique jusqu’à son exil et sa mort en Suisse.
La dernière salle est consacrée au peintre Robert Fernier et à son travail pour la création du musée Courbet en 1971
Après la visite du musée, le visiteur est invité à découvrir les lieux symboliques de sa vie, dans la vallée de la Loue, qui ont fortement inspiré son oeuvre :
– la ferme familiale à Flagey qui accueille un café librairie (café de Juliette), des expositions et animations et trois chambres d’hôtes quatre épis, Gîtes de France,
– le site de la source de la Loue,
– les sentiers de Courbet, des itinéraires aménagés qui parcourent les lieux d’inspiration du peintre,
– et, à venir, son dernier atelier à Ornans en cours de restauration.
Le public se précipite mais repart sur sa faim, car cela n’a que très peu à voir avec l’exposition Courbet au Grand Palais de 2008.
Œuvres croisées : Courbet, Clésinger », Musée Courbet, place Robert-Fernier, Ornans (Doubs). Tél. : 03-81-86-22-88. Jusqu’au 3 octobre. De 10 heures à 18 heures, en août et septembre ; puis de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures. Fermé mardi.
De 4 € à 6 €. Musee-courbet.fr
Tel : +33(3) 81 86 22 88
visuels presse sauf la photo 2 de l’auteur
Partager la publication "Le nouveau musée Courbet, à Ornans (Doubs),"
Bonjour
vous me permettrez elizabeth ITTI de laisser ce texte que j’ai composé pour Gustave COURBET (sous « EVENE »), peintre que j’aime beaucoup, comme un ami et un maître:
Bonjour GUSTAVE,
J’ai décollé des murs du métro de Paris en 2000 (publicité en vue temporairement…) le poster te représentant en prison parce que je l’avais trouvé beau. Et l’ai encadré. Comme si le Regard des peintres pouvait, à partir d’objets dérisoires (certains disent des « rien ») et anodins, décréter ce qu’est Une Esthétique. Sur des Territoires où l’on ne triche pas: ceux de la pratique de l’Art. C’est, également, ton « Coucher de soleil sur le Léman » qui a retenu mon attention (davantage que « L’origine du monde » ): Il y a là quelque chose de magique, de presque mystique, en tout cas de spirituel: là où l’exil pousse à la réflexion: car même si tu voyais Saint- Gingolph juste en face de cette extrémité du lac Léman où depuis Villeneuve, il t’était interdit de passer cette frontière sous peine de te faire embastiller: La Commune était passée par là et Les Versaillais l’avaient emporté. Tes décisions sous l’éphémère Commune de Paris avaient fortement déplu. La Peinture est une chose, Le Pouvoir en est une autre, qui ne font pas toujours bon ménage.
FORMACOLOR créateur artistique [GOOGLE: « manifeste formacolor » ou http://www.formacolor.eu]