La Brésilienne Beatriz Milhazes est l’une des artistes les plus en vue de la scène artistique internationale actuelle. Elle puise les thèmes fondamentaux de son œuvre dans la richesse de la nature tropicale ainsi que dans l’histoire et la culture de sa patrie, donnant naissance à des compositions très vivantes, remplies d’arabesques, d’ornements floraux et abstraits, de formes géométriques et de motifs rythmiques, qui révèlent une somptuosité chromatique lumineuse.
Pour la première fois une exposition est dédiée à Beatriz Milhazes en Suisse. Elle a été exposée à la Fondation Cartier pour la France. La Fondation Beyeler présente dans son souterrain une exposition qui rassemble quatre nouvelles peintures monumentales de l’artiste, une sélection de ses collages les plus impressionnants et un mobile. Les toiles spécialement réalisées pour cette exposition, auxquelles Beatriz Milhazes travaille depuis deux ans, déclinent le thème des quatre saisons. La technique picturale tout à fait singulière de Milhazes s’inspire de la décalcomanie. L’artiste recouvre de peinture des films plastiques transparents. Elle applique les couleurs sur la toile en retirant le film. Les films constamment réutilisés conservent ainsi des traces qui peuvent réapparaître dans la même œuvre ou dans des compositions ultérieures. Tel un palimpseste, chaque peinture témoigne de l’écoulement du temps.
Avec les quatre saisons, c’est la première fois que Milhazes décide du sujet d’une œuvre avant de se mettre à peindre. Le plus souvent en effet, elle choisit le titre une fois son travail achevé, à partir d’une liste de mots et de phrases notés au préalable, sans qu’il existe obligatoirement de lien objectif entre le titre et l’œuvre. Il n’est pas rare non plus qu’elle emprunte les titres de ses collages aux matériaux utilisés, par exemple du papier d’emballage de sucreries. Leur papier multicolore ou monochrome, à motifs, brillant ou fluorescent est également employé pour réaliser des collages.
En 2007, Beatriz Milhazes a réalisé un décor pour la troupe de danse de sa sœur Marcia (Marcia Milhazes Dance Company). Un des mobiles qui ont servi dans ce spectacle a été repris et développé par l’école de samba Imperatriz Leopoldinense de Rio de Janeiro pour l’exposition de la Fondation Beyeler. Les matériaux se composent d’éléments décoratifs très simples, comme on en utilise pour confectionner les chars des défilés de carnaval.
Si la peinture constitue l’élément majeur du travail création artistique de Milhazes, elle recourt également à d’autres techniques telles que le collage ou la gravure. Parallèlement à la production de livres d’artiste, elle s’intéresse également à la création de textiles, de façades, de décors de scène et même d’espaces intérieurs comme celui de la Tate Modern de Londres. A l’Art Basel Miami Beach de 2010, la Fondation Beyeler a présenté un spectaculaire travail de revêtement de sol: toute la surface du stand était recouverte de carreaux de céramique conçus par Milhazes, qui expérimentait ainsi une nouvelle technique.
Le travail de revêtement de sol de carreaux de céramique conçus par Milhazes est désormais une œuvre pérenne, visible au sous-sol de la Fondation Beyler. Je ne peux manquer de trouver un lien de parenté entre Cette artiste brésilienne et l’asiatique Murakami, exposé récemment au Château de Versailles, dans l’opulence multicolore des fleurs, quoique l’idée créatrice ne porte pas la même signification.
La commissaire de cette exposition est Michiko Kono, conservatrice adjointe à la Fondation Beyeler.
Jusqu’au 25.4. 2011
Photos 1 et 2 courtoisie de la Fondation Beyeler.
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la fondation Beyeler est toujours un bonheur, 3 bonnes raisons d’y aller : Beatriz Milhazes, Segantini et la restauration des Acanthes de Matisse. (le billet suit)
Ces joyeuses couleurs me donnent envie de sortir de mon hibernation et de retourner à la Fondation Beyeler.