Le jardin aux sentiers

Après la Notte, c’est encore Lorenzo Benedetti, qui  est aux commandes pour la seconde fois à la « Kunsthalle » Fonderie.
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Le jardin aux sentiers qui bifurquent, la nouvelle de Jorge Luis Borges, le mène à interroger les possibles d’une oeuvre
et le rapport au temps dans un processus de création puis d’exposition.
Il choisit de présenter des artistes qui puisent des formes et des matières dans l’objet existant, le paysage contemporain et qui, par leurs regards et leurs interventions, les mènent à l’état d’oeuvres. chambaud-la-danse.1255380733.jpeg
Par ailleurs, Lorenzo Benedetti questionne le principe de l’exposition en se penchant sur la combinaison oeuvre-espace,
sur la tension qui émane de certains rapprochements et qui induit une métamorphose sans cesse renouvelée des lieux investis.
Sept artistes sont invités à participer à cette exposition. Issus de la jeune scène internationale, ils représentent une nouvelle génération de plasticiens qui à travers leurs oeuvres soulèvent des questions formelles dans un contexte à la fois physique, social ou historique.
La relation entre l’espace et la forme est fondée sur une dialectique systématique dans laquelle les éléments ont pour
fondement la transformation. L’exposition tente de définir les éléments du changement qui naissent par tension entre les
espaces et les formes qui y sont contenues. Dans l’exposition « Le jardin aux sentiers qui bifurquent » le sujet est lié à l’espace en tant que forme et à sa dynamique de métamorphose.
La multiplicité des combinaisons et transformations questionne perpétuellement l’espace d’exposition, tentant de le définir, tout en visant à dépasser ses limites, de définir son abstraction ou de redécouvrir les formes toutes faites qui s’accordent avec les conditions sociales ou historiques.chambaud-atlas.1255381748.jpg
C’est ainsi que l’on peut voyager et annuler les distances avec les cartes des années 40, aplaties, mais trouées, « Atlas »  du mulhousien Etienne Chambaud, pour remplir éventuellement la marqueterie  de son roman les « pages blanches » absence et potentiel devant une œuvre litteraire  dans la lumière d’une fenêtre où intervient par moment la rature, Il nous fait  rêver devant le collage de la « danse » (Irma Duncan à Grünewald, Anonyme, vers 1910)
Raphaël Zarka avec ses sculptures, les 2 cônes en aluminium, et 3 sculptures en bois.  Nous explique qu’on peut les travailler aujourd’hui, comme on travaille la photographie documentaire. C’est la relation qu’il tient à avoir avec la sculpture abstraite.
Il s’est ingénié à la  reconstruction d’objets qui ont existés, décrits par un scientifique anglais Abraham Sharp au 18 e siècle,  qui avait découvert une méthode pour découper des polyèdres. Ce dernier a écrit un livre, La géométrie Improv’d, publié en 1718, riche en polyèdres, en particulier ceux avec des visages tétragonaux. Le livre montre comment couper ces nouveaux solides à partir de cubes de bois .zarka-bille-sharp.1255381340.jpg
Il s’est inspiré de 2 planches de gravure que Sharp n’a jamais réalisées, et  il a ainsi réalisé ses polyèdres, semi-réguliers,
Généalogie formelle, qui viennent d’un autre rayon du musée d’histoire de la science et qui le fascinent.
Pour Benoît Maire, c’est une tête de méduse en bronze qui regarde une autre tête de méduse, une peinture, qui pose la question de la dialectique entre 2 méduses, elles sont là pour pétrifier ceux qui la regardent. (Méduse dont la tête, pourtant, changeait en pierre ceux qui la regardaient).
Benoît Maire pose la question de savoir ce qui se passerait  si les 2 se regardaient, mais aussi est évoqué,  la position de la sculpture par rapport à la peinture. (la solution de Volterra ?)maire-meduse2.1255382196.jpg
Protélèmene – images  pliées, sont des  Sérigraphie sur 3 plaques de zinc qui se regardent et se replient sur elles-mêmes, une origine de la représentation idéale.
C’est une exposition austère, conceptuelle qui demande de la réflexion. A cet usage sont organisées tous les 1er jeudi du mois, des visites guidées.
Jusqu’au 15.11 2009
photos courtoisie Kunsthalle sauf la photo 1 de l’auteur

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

Une réflexion sur « Le jardin aux sentiers »

  1. http://www.lalsace.fr/fr/sorties/alsace/article/2005325,1239/Des-chemins-pour-bifurquer-a-la-Kunsthalle.html
    Venir se perdre à la Kunsthalle de Mulhouse dans « Le jardin aux sentiers qui bifurquent », telle est la deuxième proposition de Lorenzo Benedetti, commissaire invité du nouveau centre d’art contemporain de la Fonderie.
    Toujours soucieux de s’inscrire dans l’histoire du lieu et d’évoquer ses transformations qui font d’une ancienne usine un site dédié aujourd’hui à l’art contemporain, Lorenzo Benedetti a choisi comme deuxième thème d’exposition le rapport entre le sujet et l’espace, les incidences d’une œuvre dans un lieu particulier, la tension qui naît entre différentes installations.
    Le premier commissaire invité de la Kunsthalle, qui a carte blanche pour trois propositions artistiques différentes, a choisi d’appeler ce deuxième volet Le jardin aux sentiers qui bifurquent, titre d’une nouvelle de Borges extraite du recueil Fictions.
    Une histoire où le principal protagoniste adopte différentes voies possibles au lieu d’une seule, multipliant ainsi les avenirs.
    Lorenzo Benedetti applique cette image à l’art contemporain, s’intéresse à « tous les possibles » d’une œuvre, en fonction du moment et du lieu où elle est créée, de la façon dont elle est abordée, interprétée…
    Matériaux « classiques »
    « Il y a beaucoup de sentiers différents dans l’art contemporain et une grande complexité, explique-t-il. Avant l’an 2000, on avait une idée claire du futur, on imaginait la société comme un monde de progrès, avec le développement technologique et ses promesses… Aujourd’hui, il n’y a plus d’idée claire du futur. »
    Lorenzo Benedetti constate que beaucoup d’artistes contemporains puisent dans des matériaux « classiques » pour en faire une œuvre, se nourrissent d’histoire de l’art, de philosophie, d’architecture, de mathématiques et de géométrie… Les sept artistes qui participent à cette proposition s’inscrivent dans cette diversité d’approches et de moyens d’expression.
    Etienne Chambaud expose ses vieux atlas « troués », dont les pages perforées permettent d’abolir les frontières, les régimes politiques et les distances… Benoît Maire s’interroge sur les conséquences de la confrontation de deux têtes de Méduse, l’une sculptée et l’autre peinte. Elles se regardent et l’histoire ne dit pas laquelle pétrifie l’autre en premier…
    Mandla Reuter projette de déplacer 5000 litres de l’eau mythique et magique de la fameuse Fontaine de Trévi de Rome pour l’installer à la Kunsthalle. On attend encore les cinq conteneurs de 1000 m 3 et le précieux liquide qui doivent arriver courant octobre.
    Le « jardin » de Lorenzo Benedetti invite également le visiteur à se plonger dans les formes géométriques revisitées de Raphaël Zarka, qui fait sienne cette phrase de Borges, toujours lui : « C’est presque insulter les formes du monde de penser que nous pouvons inventer quelque chose ou que nous ayons même besoin d’inventer quelque chose. »
    Même réappropriation et réinterprétation d’éléments préexistants dans les œuvres de Helen Mirra (tangram), Anne Mette Hol (reproduction manuelle de photocopies) ou Luca Trevisiani (cactus), à découvrir jusqu’au 15 novembre au 2 e étage de la Fonderie.
    F.M.
    Y ALLER « Le jardin aux sentiers qui bifurquent » à la Kunsthalle, 16, rue de la Fonderie à Mulhouse. Tél.03.69.77.66.28. kunsthalle@mulhouse.fr Visites guidées gratuites samedi et dimanche à 15 h ou sur rendez-vous. Tél.03.69.77.66.47.

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