"J'embrasse pas"

 
La riposte des artistes au baiser de Sam Rindy
A Avignon, l’exposition « J’embrasse pas » décline tous les registres du baiser et dénonce le vandalisme

Yvon Lambert

Yvon Lambert, marchand d’art, devant les « lèvres » de l’artiste Bertrand Lavier, symbole de l’exposition. © CYRIL HIELY
Dès l’entrée, les lèvres géantes de Mae West réinterprétées « à la Dali » par Bertrand Lavier, vous accueillent. L’exposition s’intitule « J’embrasse pas ». Elle est née dans l’émotion, après l’affaire du baiser au rouge à lèvres apposé le 19 juillet par une jeune martégale comme un « acte d’amour » sur une toile blanche de Cy Twombly.
« Nous avons vécu cela comme un viol », explique Eric Mézil, directeur de la collection Lambert. « Puis, nous avons vu des artistes du monde entier se manifester ». L’exposition dévoile cette riposte des artistes. « J’embrasse pas, c’est l’avertissement qu’il faudra peut-être, un jour, afficher à l’entrée des musées, comme je casse pas, je vole pas », poursuit E. Mézil.
Un baiser sur un crâne, inquiétante vanité de Douglas Gordon. Des photos qui débusquent la nature tantôt sensuelle ou violente d’une bouche, l’ambiguïté dangereuse d’un baiser. Sur une toile géante d’Anselm Kiefer, une Kalachnikov vise la palette du peintre. L’évocation de la mise en danger des oeuvres et de leur surveillance se prolonge avec les silhouettes policières grandeur nature de Xavier Veilhan, ou le coeur en matraques de Kendell Geers.
Puis l’exposition conduit le visiteur vers le blanc et le monochrome, répondant par l’exemple à la question « Une toile blanche peut-elle être une oeuvre d’art? ». Un triptyque blanc de Rynan, souillé puis restauré il y a une dizaine d’années, laisse apparaître une trace qui ressort avec les années. Face à lui devait être exposé le triptyque de Cy Twombly, estimé à 2 millions de dollars. Il n’y est pas.
« On n’arrive pas à le restaurer, l’oeuvre est fichue », se désole E. Mézil.
En guise de conclusion, des oeuvres subtiles sur la mémoire de la trace, et un minuscle « oreiller pour la mort », sorte de requiem pour une oeuvre d’art.
Collection Lambert à Avignon. Du 28 octobre au 15 janvier. Rens : 04 90 16 56 20.
Carina Istre La Provence
Si ça ce n’est pas de l’opportunité !!!

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

Une réflexion sur « "J'embrasse pas" »

  1. 1. Le 08 novembre 2007 à 23h, par Pierre de Synthe
    Il semblerait que la collection ne souhaite pas restaurer cette oeuvre vierge, non peinte, non signée que Twombly a fait installée par le personnel du musée, sans même l’avoir vu auparavant, et cela afin de permettre à Yvon Lambert de toucher le gros lot auprès des assurances Deux millions d’euros. Nous sommes loin de considérations artistiques…
    2. Le 10 novembre 2007 à 15h, par Louvre-passion
    En lisant cet article je vois le nom d’Anselm Kiefer, savez vous qu’il vient d’installer une de ses oeuvre au Louvre, j’en parlerais prochainement.
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