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une dilettante

Bienvenue, au gré de mon humeur, de mes découvertes

une dilettante

Fonte – Anna Katharina Scheidegger

Jusqu’au 17 décembre 2017
La Fondation François Schneider présente plusieurs
artistes, dont Anna Katharina Scheidegger, dont vous
avez pu admirer les photos dans l’exposition
Cold Wave, dans la Galerie de la Filature de Mulhouse.
C’est une proposition d’Emmanuelle Walter,
La Filature, scène nationale, Mulhouse
et sous le commissariat de Sagaprojects.

Fonte est une exposition consacrée à la question
de la fonte des glaces et des changements
climatiques. Anna Katharina Scheidegger nous livre
sa vision d’un monde fragile et d’une nature endolorie
à travers des séries de photographies, films, installation
et une performance sur la glace. L’artiste rassemble
ici différents chapitres de ses recherches et créations,
mêlant à la fois une approche ethnologique, environnementale
mais aussi psychanalytique.

Intriguée et inspirée par les mythologies du canton
du Valais (Suisse), racontant l’histoire des pauvres âmes
(Arme Seelen), attrapées et enfermées dans la glace au
moment de leur mort, Anna Katharina Scheidegger
propose une relecture de ces rites et traditions.

Pour la série head of roses, elle coule son propre visage
en glace dans des moules en silicone et en créé des images
à la fois effrayantes et poétiques. Sa découverte en 2011
de la technique d’emballage des glaciers suisses avec
des bâches, afin de stopper les rayons UV réduisant la
fonte des glaciers, a donné lieu à un étonnant travail
à la chambre. Sur ses tirages argentiques se dégagent
des paysages de neige et de rocaille, emballés et pansés
de tissus blanc. On n’est plus ici dans du land art mais
dans des interventions environnementales.

L’artiste poursuit sa recherche en tentant de repeindre
les montagnes en blanc (Film, White Out), acte engagé
mais aussi absurde qu’infini. Ailleurs, les petites âmes
avalées par les glaciers se retrouvent flottantes,
coulantes et dansant dans l’espace. Elles nous
interrogent sur nos croyances et le cycle de la nature.

Tour à tour scientifique, lyrique, expressionniste,
minimaliste, l’oeuvre d’Anna Katharina Scheidegger
est empreinte d’un esthétisme détaché des conventions,
flirtant parfois avec les limites de la séduction mais
marquée d’une vraie gravité. L’artiste nous fait à la
fois prendre conscience de notre environnement
et de notre identité.
Dans le cadre des ateliers dégustation du Bistr’eau.
Visite guidée tout public | Dimanche 12 novembre 15h
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €).
Les images flottantes, La Filature Nomade |
Mercredi 15 novembre 16h
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire (place limitée).
Dans ce récit, Patrick Corillon propose une heure
de voyage dans le monde des images sans jamais
nous en montrer une.
À l’aide d’un dispositif scénographique minimal,
Patrick Corillon prend le spectateur par la main et
par le coeur, pour le sortir du monde des images
imposées et lui donner tout pouvoir d’inventer
lui-même de nouvelles histoires.
Conversation entre Emmanuelle Walter
(Conseillère artistique arts visuels pour La Filature)
et Anna Katharina Scheidegger |
Samedi 18 novembre à 14h30
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €)
| Réservation obligatoire (place limitée).
Stop Motion, atelier enfants animé par
Anna Katharina Scheidegger |
Dimanche 19 Novembre de 14h30 à 18h.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée
(3€ et gratuite pour les -12ans) |
Réservation obligatoire (place limitée).
Le « stop motion » ou image par image, est une technique
de film d’animation. Les enfants avec l’artiste
découvrent l’exposition et l’univers de l’artiste, pendant
qu’un groupe réfléchit à une histoire, des décors,
des personnages, un second part à la conquête du son !
L’artiste effectuera le montage final.
Les questions environnementales et notamment la
protection de la planète et de l’eau seront les sujets choisis.
Mois du film documentaire |
Jeudi 23 novembre 19h30
Tarif unique de 3€ | Réservation obligatoire (place limitée).
Une sélection de courts et longs métrages sur
la question de l’eau.
Programmation par Catherine Mueller.
Glaciers – Entre mythe et réalité |
Samedi 2 décembre à 14h30
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire en précisant l’horaire (place limitée).
14h30 – 16h : Conférence de Geoffrey Klein, spécialiste
climat
, en présence de l’artiste, causes, conséquences
et prévention.
16h30 – 17h30 : Lecture de textes choisis autour des mythes
valaisans par Auguste Vonville.
Un vin ou chocolat chaud offert pour l’achat du billet d’entrée.
Le Bistr’eau proposera des spécialités valaisannes.
+33 (0)3.89.82.10.10

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France

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Auteur elisabethPublié le 1 novembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, Cinéma, France, Photographie, Vidéo

Sommaire du mois d'octobre 2017

Irving Penn

05 octobre 2017 :  Féminité au Kunstmuseum Basel
10 octobre 2017 :  Paul Klee – La dimension abstraite
15 octobre 2017 :  Rubens, Portraits princiers
19 octobre 2017 :  Irving Penn
30 octobre 2017 : La mort à sens unique – Bernard Fischbach

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Auteur elisabethPublié le 31 octobre 2017Catégories Art

La mort à sens unique – Bernard Fischbach

Ancien journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace,
Bernard Fischbach a été directeur de la collection des
Polars Régionaux aux éditions du Bastberg pendant des années.


Il est l’auteur de nombreux livres, historiques ou romanesques,
parmi lesquels plusieurs romans policiers (Monsieur Crime Parfait…).
La mort à sens unique
Paru en septembre 2017 Roman (broché)
« Estelle est encore jeune et jolie. Elle a eu des malheurs dans
sa vie, mais elle a décidé de les surmonter à sa façon.
Avec son dernier amant, elle se sent bien, enfin. Cette fois-ci,
c’est le bon, elle en est sûre… Les quelques moments de
bonheur qu’ils partagent suffisent à lui réchauffer le cœur.
Mais dans l’atmosphère paisible de cette petite ville d’Alsace,
une femme se met à tuer.
Avec un sang-froid impensable
et une sauvagerie inouïe. La police commence par
patauger dans la neige fondue des scènes de crime, toutes
plus atroces les unes que les autres. Les morts violentes
s’accumulent autour d’Estelle. Elle qui voulait simplement
tout oublier dans les bras de son Brice se retrouve immergée,
en une série de nuits glacées, dans la terreur. »
En vente en librairie
Signature le 9/12 à la librairie Bisey Mulhouse
Signature le 2/12 à Librairie Littéra

 

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Auteur elisabethPublié le 30 octobre 201719 mars 2020Catégories Actualité, France, Livres

Irving Penn

Cette exposition est organisée par le Metropolitan Museum
of Art à New York et la Réunion des musées nationaux –
Grand Palais, en collaboration avec la
Fondation Irving Penn

jusqu’au 29 janvier 2018 Grand Palais Galeries nationales
L’année 2017 marque le centenaire de la naissance
d’Irving Penn (1917-2009), l’un des maîtres de la
photographie du XXe siècle. L’exposition est la
première grande rétrospective consacrée à l’artiste
américain en France depuis sa mort.

Irwing Penn, Lisa Fonssagrives-Penn

Elle retrace les soixante-dix années de sa carrière,
avec plus de 235 tirages photographiques entièrement
réalisés du vivant de l’artiste et de sa main, ainsi qu’une
sélection de ses dessins et peintures.
L’exposition Irving Penn offre une vision complète
de l’ensemble des sujets majeurs de son travail :
la mode, les natures mortes, les portraits, les nus,
la beauté, les cigarettes et les débris.

Certaines séries cultes, comme les nus, les mégots
et les petits métiers sont ici présentées en profondeur.
Issu d’une formation aux beaux-arts, Irving Penn
développe un corpus d’images marqué par une élégante
simplicité, un certain goût pour le minimalisme et
une rigueur remarquable, du studio jusqu’au tirage auquel
Penn accorde un soin méticuleux.

Suivant un parcours tout à la fois chronologique
et thématique, les visiteurs découvrent la production de
l’artiste depuis ses débuts à la fin des années trente,
jusqu’à son travail autour de la mode et des natures
mortes des années 1990-2000.

L’exposition s’ouvre sur les premières natures mortes
en couleur que l’artiste a photographiées pour Vogue
à partir de 1943, précédées par des scènes de rue
à New York et des images du sud des Etats-Unis, du
Mexique, de l’Europe. Après la guerre, son travail
se déplace de la rue au studio, qui devient le lieu exclusif
de ses prises de vue pendant toute sa carrière.
En 1947-48, il réalise pour le magazine Vogue des portraits
d’artistes, écrivains, couturiers et autres personnalités
du monde de la culture, de Charles James et Salvador
Dali à Jerome Robbins, Spencer Tracy, Igor Stravinsky
et Alfred Hitchcock.
Irving Penn, Marcel Duchamp

En décembre 1948, il voyage jusqu’à Cuzco au Pérou,
où il photographie les habitants et les visiteurs venus
en ville pour les festivités de fin d’année.
Ses enfants de Cuzco sont devenus un chef-d’oeuvre
de l’histoire de la photographie.

Envoyé à Paris en 1950 par le magazine Vogue,
Penn est ensuite révélé comme véritable maître
du portrait de mode, produisant quelques-unes
des plus grandes icônes photographiques du XXe siècle.
Beaucoup sont des études de Lisa Fonssagrives-Penn,
la femme et muse de l’artiste, portant des modèles
hautecouture des années 1950. En parallèle pendant
ce séjour à Paris, il commence une étude photographique
des Petits Métiers, une série de portraits qui puise
ses racines dans une tradition établie en gravure depuis
des siècles et qu’il continue à Londres et New York.
Toutes ces prises de vue emploient le même fond, un
rideau peint trouvé à Paris qu’il a conservé dans son
studio tout au long de sa carrière et qui est présentée
dans l’exposition.
Irving Penn, le Boucher

commissariat : Maria Morris Hambourg, commissaire indépendante
et fondatrice du Département de la Photographie au
Metropolitan Museum of Art, New York et Jeff L. Rosenheim,
Joyce Frank Menschel conservateur en charge du Département
de la Photographie au Metropolitan Museum of Art, New York ;
Jérôme Neutres, commissaire et directeur de la stratégie
et du développement à la Rmn-Grand Palais.
scénographie : Myrtille Fakhreddine et Nissim Haguenauer,
Gare du Nord Architecture
publication aux éditions de la Rmn-Grand
Palais, Paris 2017
Sur France Culture
L’Art et la Matière podcast

 Conférence inaugurale de l’expo Irving PENN

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Auteur elisabethPublié le 19 octobre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France, Photographie

Rubens, Portraits princiers

Jusqu’au 14 janvier 2018 au
Musée du Luxembourg
Cette exposition rassemble environ soixante-cinq peintures
parmi lesquelles des prêts exceptionnels tels Marie de Médicis
(Musée du Prado
) et Louis XIII (Melbourne), seul portrait de
souverain conservé peint devant le modèle.

Cette exposition a deux héros : une reine et un peintre.
La première, Marie de Médicis (1573-1642), veuve
d’Henri IV et mère de Louis XIII, est un personnage
majeur de l’histoire politique et diplomatique du premier
tiers du XVIIe siècle.
Le second, Pierre Paul Rubens (1577-1640),
est le peintre le plus célèbre de son temps.
Leur influence se déploie alors sur toute l’Europe.

Marie de Médicis, par ses origines familiales et les
alliances de ses enfants, est liée à toutes
les dynasties régnantes.
Rubens, au cours de ses voyages, plus que n’importe
quel peintre de l’époque baroque, opère dans tous
les foyers artistiques renommés, mêlant parfois création
et diplomatie. Une part méconnue, mais pourtant
essentielle, de l’oeuvre gigantesque et protéiforme
de l’artiste est ici révélée : ses portraits de rois
et reines, princes et princesses.

Lui sert d’écrin le Musée du Luxembourg, dans l’enceinte
du palais que Marie de Médicis a fait édifier à partir
de 1615 et pour lequel elle commanda à Rubens un
ensemble de toiles monumentales illustrant sa vie.
Cette exposition est aussi un album de famille de
Marie de Médicis. Des portraits peints par les rivaux
de Rubens, des mêmes modèles, à des dates
similaires, dévoilent l’originalité du maître dans ce
domaine aussi codifié que prestigieux.

Pierre Paul Rubens (1577-1640) fut un génie protéiforme.
Son oeuvre immense aborde quasiment
tous les sujets de la peinture. Ses portraits princiers
restent peu connus, ils sont pourtant essentiels
dans sa carrière. Peindre le portrait d’un souverain
est la commande la plus prestigieuse que peut
recevoir un peintre à l’époque, cet exercice doit
notamment permettre de flatter la sensibilité du
modèle.
S’il est connu que Rubens a reçu des commandes
de la part des rois, reines, princesses et
princes de son temps, jamais encore une exposition
ne leur a été consacrée.
L’exposition est présentée au Musée du Luxembourg,
dans le palais pour lequel Rubens réalisa un
de ses principaux chefs d’oeuvre : la galerie Médicis,
ensemble de tableaux monumentaux sur la vie
de Marie de Médicis, installés dans l’aile Richelieu
du musée du Louvre. La vie de la souveraine et
la carrière de Rubens s’entrecroisent.
Dans un parcours à travers les cours d’Europe,
tel un album de famille, l’exposition montre les
effigies de Marie de Médicis et des souverains
de son temps dont Rubens dressa le portrait et
qui, des Habsbourg à la cour de Mantoue,
ont tous un lien de parenté avec elle avant même
qu’elle ne devienne la mère et la belle-mère des rois
de France, d’Espagne et d’Angleterre.
Rubens naît dans une famille aisée originaire
d’Anvers et reçoit une éducation humaniste.
Il exerce un temps le rôle de page, ce qui lui permet
d’acquérir les comportements et l’aisance qui lui sont
utiles pour côtoyer par la suite les grands personnages
de son temps.

Paul Rubens, 
Brughel de Velours pour le paysage, l’Infante Isabelle

Il gagne l’Italie pour parfaire
sa formation de peintre, s’inspirant notamment
de Titien, auteur de portraits fameux de Charles
Quint et de Philippe II, et devient rapidement un
des peintres de la cour des Gonzague à Mantoue.
En 1609 il revient à Anvers pour devenir le peintre
de la cour des Flandres. A ce titre, il exécute
les portraits officiels des princes Habsbourg.
Il prolonge son séjour parisien destiné à honorer la
commande de Marie de Médicis pour le Palais du
Luxembourg en 1621, pour peindre Louis XIII, fils
de Marie de Médicis, et son épouse Anne d’Autriche,
soeur de Philippe IV, roi d’Espagne.
Celui-ci l’appelle ensuite à Madrid pour exécuter des portraits
de lui et de sa famille.
commissariat : Dominique Jacquot, conservateur en chef du musée
des Beaux-Arts de Strasbourg
sur France culture : l’Art et la Matière podcast sur Rubens
Avec Emmanuel Coquery, Directeur scientifique de la Rmn-Grand Palais, découvrez cette facette méconnue du travail de Rubens.

Conférence inaugurale

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Auteur elisabethPublié le 15 octobre 2017Catégories Art, Arts plastiques, FranceUn commentaire sur Rubens, Portraits princiers

Paul Klee – La dimension abstraite

«L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible.»
Paul Klee, 1920

jusqu’au 21 janvier 2018 à la
Fondation Beyeler

L’exposition rétrospective comprend
110 oeuvres de l’artiste issues de toutes
ses périodes créatrices, à partir de l’année 1912,
et regroupe de précieux prêts confiés par de
nombreuses institutions renommées et
collections privées en Europe et à l’étranger
L’exposition «Paul Klee» se déploie sur sept
salles et présente plusieurs ensembles d’oeuvres
chronologiques, permettant d’explorer la
confrontation de Klee avec l’abstraction.
En outre, les ensembles d’oeuvres, regroupés
selon certains éléments ou motifs stylistiques,
mettent en lumière les étapes décisives du
développement artistique et biographique de Klee.
L’exposition s’ouvre sur les débuts de Klee en
tant que peintre dans les années 1910 à Munich.
Tout juste majeur, Paul Klee s’installe dans la
capitale bavaroise, métropole artistique, où il vivra
avec quelques interruptions jusqu’en 1921.
Cette période sera formative pour sa carrière
artistique. Il se fraye une voie sur la scène
artistique émergente munichoise et y fait, entre
autres, la connaissance de Vassily Kandinsky.
Ces années-là, il entreprend également des voyages
déterminants pour son art.

En 1905 et 1912, il visite Paris. La peinture
avant-gardiste de Paul Cézanne, Henri Matisse,
Pablo Picasso ou encore Robert Delaunay lui font
une forte impression. Les approches développées par ces
artistes, telles que la décomposition cubique
de l’environnement figuratif sur des surfaces
géométriques abstraites, ou la dissociation des
couleurs par rapport au contenu, se retrouvent de façon
unique dans les aquarelles de Klee telles que
Das gelbe Haus [La Maison jaune], 1914,
26 confiée par la Fondation Merzbacher,
Geöffneter Berg [Montagne ouverte], 1914, 95
issue d’une collection particulière ou encore
mit dem roten X [avec le X rouge], 1914, 136
du Museum of Modern Art (MoMA) à New York.

Lors de son voyage en Tunisie qu’il entreprend
avec ses amis artistes Louis Moilliet et August Macke
en avril 1914, Klee développe une approche
toute personnelle de la couleur et de la lumière.
La peinture sur toile et papier devient, dès lors,
une composante importante de son oeuvre.
Dans une note de son journal, on peut lire la
déclaration suivante:
«La couleur me possède. Nul besoin de chercher
à la saisir. Je suis à elle pour toujours, je le sais.
Voilà le sens du bonheur: la couleur et moi, nous ne
faisons qu’un. Je suis peintre.»
Parmi les oeuvres remarquables, on trouve
notamment les aquarelles suivantes:
Aux portes de Kairouan, 1914, 216, réalisée
lors de son voyage à Tunis et exposée au Centre
Paul Klee à Berne, Avec un brun, 1915, 39 du
Kunstmuseum de Berne, ainsi que Abstraction sur
un motif de Hamammet (sic.), 1914, 49 peinte
à son retour de Munich, que Klee avait offerte à son
ami Franz Marc, et que l’on peut désormais
admirer dans la Collection Forberg au Musée Albertina
à Vienne. Pour la première fois depuis plusieurs
décennies, Aux portes de Kairouan
(d’après une esquisse de 1914) (sic.), 1921,
sort d’une collection privée de Riehen et est
montrée au public.
[Nota: l’orthographe des titres est fidèle au
catalogue des oeuvres.]
La salle suivante dévoile les oeuvres réalisées
durant la Première Guerre mondiale. La guerre
représente pour Klee une profonde rupture.
Ses amis August Macke et Franz Marc tombent
respectivement en 1914 et 1916. Klee en est
profondément affecté. À la même période, il fait le lien
entre l’art abstrait et la situation politique,
et déclare:
«Plus le monde devient effrayant (tel qu’il l’est
aujourd’hui), plus l’art devient abstrait, alors
qu’un monde heureux fait s’épanouir un art réaliste.»
Bien qu’il rejette la guerre, il se retrouve forcé,
en tant que ressortissant allemand, de servir
entre 1916 et 1918. (Paul Klee vient au monde le
18 décembre à Münchenbuchsee, près de Berne).
Il n’est pas envoyé au front mais dans un
régiment de réserve; épargné de prendre les armes,
et peut ainsi consacrer ses heures libres à son art.
Les oeuvres réalisées pendant cette période-là
ne sont cependant pas entièrement abstraites.
De nombreuses représentations naturelles
et architecturales sont identifiables en tant
que jardins, maisons privées
ou églises, telles des refuges, des sanctuaires pour
ainsi dire, créés par l’artiste lui-même, et
pour lui-même. Parmi les oeuvres les plus
remarquables, on peut citer l’aquarelle
La Chapelle, 1917, 127 issue de la Collection
de la Fondation Beyeler, ainsi que
le petit format Himmelsblüten über
dem Gelben Haus (Das auserwählte Haus)

[Fleurs célestes au-dessus de la maison jaune
(La maison élue)], 1917, 74,

du musée Berggruen de Berlin. Par le choix
même du matériau, ce tableau renvoie
immédiatement à la guerre. À l’époque,
Klee avait été stationné dans une école
d’aviation en Bavière et avait utilisé la toile
d’avion comme support de peinture.
La salle d’exposition suivante, la plus grande,
est séparée en trois parties et s’intéresse à la décennie
du Bauhaus à Weimar et Dessau, l’abstraction
géométrique ainsi que les voyages de Klee
en Italie et en Égypte à la fin des années 1920
et au début des années 1930.
Au début des années 1920, Klee est l’un
des artistes les plus influents de son temps.
Le Bauhaus lui propose un poste où il
enseignera de 1921 à 1931. Au total, lors de
la décennie du Bauhaus, Klee réalisera plusieurs
centaines d’oeuvres dont une série a été
sélectionnée tout particulièrement pour
cette exposition en raison de sa capacité
à illustrer en première ligne le processus lié
à l’étude des couleurs.
Il s’agit de tableaux dits «carrés»
– des tableaux non figuratifs à la structure
géométrique plus ou moins stricte présentant
plusieurs carrés ou triangles de couleurs –
ainsi que d’aquarelles semi-figuratives
ou abstraites, en couches de couleurs, dans
lesquelles Klee utilise, comme son nom
l’indique, une technique particulière de
superpositions de couches de peinture.
En raison de leur sensibilité à la lumière,
les aquarelles en couches sont présentées
dans une salle d’exposition séparée.
Dans toutes ces oeuvres, Klee accorde la
prééminence absolue à la couleur en tant que
médium artistique. Klee se meut de façon
ludique entre les univers apparemment
incompatibles de l’abstraction et du figuratif.
Parmi les joyaux de cette partie de l’exposition
figurent l’huile sur toile
petit-fils de Paul Klee
Blühender Baum [Arbre en fleur], 1925, 119
prêté par le Musée national d’art moderne de Tokyo,
1934, 199, ainsi que son homologue au format
plus large, Blühendes [En fleur], 1934, 199 désormais
conservé au Musée d’art de Winterthour.
Entre les nombreuses aquarelles en couches
les plus connues et les plus appréciées,
on peut noter, par exemple: Polyphone Strömungen
[Courants polyphoniques],
1929, 238 de la Collection d’art de Rhénanie-du-Nord-
Westphalie à Dusseldorf, mais aussi Fuge in Rot
[Fugue en rouge], 1921, 60 et Aquarium, 1921, 99,
toutes deux issues de collections privées.

Dans les années 1920, de nombreux artistes,
dont le Bauhaus de Dessau, les membres du mouvement
artistique néerlandais De Stijl – avec
Theo van Doesburg et Piet Mondrian – ainsi que les
constructivistes russes proclament le formalisme
géométrique strict. En réaction, Klee produira une
série oeuvres qui verront le jour jusqu’à la fin
des années 30. Le tableau Le rouge et le noir,
1938, 319 du Musée Von der Heydt à Wuppertal,

Verspannte Flächen [Surfaces tendues], 1930, 125
de la Staatsgalerie Stuttgart ou encore
Feuer bei Vollmond [Feu à la pleine lune],
1933, 353 du Musée Folkwang à Essen illustrent
singulièrement la contribution extraordinaire et
personnelle de l’artiste.
Les voyages ont eu une importance
considérable pour Klee. L’art et la culture dans
les pays étrangers ont été pour lui une immense
source d’inspiration. Ainsi, ses impressions
sur les voyages en Égypte et en Italie entrepris
à la fin des années 1920 et au début des années
1930 aboutissent à deux séries d’oeuvres
formidables: les tableaux dits «en couches»
et les peintures pointillistes. Durant l’hiver 1928-
1929, Klee explore Alexandrie, Le Caire, Louxor
et Assouan pendant tout un mois. L’impression
de ces villes et de leurs paysages alentours
se transforment en abstraction géométrique
linéaire bariolée, auxquelles appartiennent
les tableaux Feuer Abends [Feu, le soir],
1929, 95 du Museum of Modern Art
(MoMA) à New York, ou encore

Blick in das Fruchtland [Regard sur le pays
fertile], 1932, 189 du Musée Städel à
Francfort-sur-le-Main.
L’engouement de Klee pour les mosaïques
paléochrétiennes byzantines, qu’il avait pu admirer
principalement dans les villes italiennes de
Ravenne, Palerme et Monreale, l’a poussé à
développer une technique unique de peinture
en mosaïque, et qu’il a utilisé dans le tableau
grand format Klaerung [Clarification], 1932, 66
du Metropolitan Museum of Art (MET) à

New York, et Vor Anker [Au mouillage],
1932, 22 issu d’une collection particulière, ou
encore Klassische Küste [Côte classique], 1931, 285
du Musée Berggruen de Berlin.
Les tableaux carrés et en couches, aussi fragiles
que précieux, ainsi que les peintures pointillistes et en
mosaïque sont rarement présentés ensemble
et en série: ils constituent le point culminant de l’
exposition.
Les trois dernières pièces de l’exposition sont
consacrées aux oeuvres tardives.
Depuis décembre 1933, Paul Klee réside
de nouveau en Suisse.
En 1930, il accepte un poste de professeur
à l’Académie des Beaux-Arts de Dusseldorf,
dont il sera congédié en avril 1933 par les
nationaux-socialistes. Il est proclamé artiste dégénéré.
Parmi les plus de 2000 travaux de l’œuvre
tardive de Klee ont été sélectionnées les peintures
dites à signes graphiques qui illustrent de
façon exemplaire le processus d’abstraction
à la fin de sa carrière artistique ainsi qu’une
série d’oeuvres dans lesquelles Klee fournit
des conceptions prophétiques pour
l’art de l’après-guerre.
La Seconde Guerre mondiale devait être
le point de départ de nombreux processus
artistiques dans le monde occidental.
Dans ses travaux des années 1930, cependant, de
nombreux éléments de cette conception
picturale déterminante pour l’art de l’Europe
et des États-Unis d’après-guerre sont déjà présents.

Sturm durch die Ebene [Tempête à travers
la plaine], 1930, 54 conservée à Paris, au Centre
Pompidou, Bergrücken [Croupe de montagne],
1930, 53 ou encore
Schwere Botschaft [Message pesant], 1938,
119 issue d’une collection privée possèdent,
par exemple, une gestuelle et des procédés
picturaux qui rappellent l’expressionnisme abstrait.
Les caractères et les signes graphiques jouent
un rôle déterminant en tant que médium
stylistique dans les oeuvres tardives de Paul Klee.
Dans ces travaux, il remanie des systèmes
d’écriture picturale tels que les anciens
hiéroglyphes égyptiens, l’ancienne écriture orientale
ou la calligraphie; il effectue également un travail
d’abstraction pour extraire des signes à partir
de plantes, de lettres et de chiffres.
À travers la représentation de corps et
de visages humains fortement abstraits, pour autant
parfaitement reconnaissables, Paul Klee définit,
de manière consciente ou inconsciente, le seuil de la
peinture abstraite en devenir, et dans laquelle
la disparition de la figure humaine est l’un des motifs
artistiques les plus importants. Parmi les travaux
les plus représentatifs de ce processus figure l’œuvre

préférée de Ernst Beyeler, Ohne Titel
[Gefangen, Diesseits – Jenseits/Figur]

[Sans titre] [Captif, En deçà
– Au-delà], vers 1940, ainsi que Ludus Martis,
1938, 141 du Musée Stedelijk à Amsterdam ou encore
Park bei Lu. [Parc près de Lu.], 1938, 129 du
Centre Paul Klee à Berne.
Commissaire : Anna Szech 
Horaires d’ouverture:
Tous les jours de 10h00 à 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h
Prix d’entrée à l’exposition
Adultes CHF 25.-
Entrée gratuite jusqu’à 25 ans
et pour les membres du Art Club.
Étudiants de moins de 30 ans: CHF 12.-
 

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Auteur elisabethPublié le 10 octobre 2017Catégories Art, Arts plastiques, Beyeler, Etranger

Féminité au Kunstmuseum Basel

Éros, pouvoir, morale et mort vers 1500
Jusqu’au 7 janvier 2018,
Kunstmuseum Basel | Neubau

Urs Graf
Dirne in halber Figur, 1518
Feder in Schwarz,
25,6 x 21 cm
© Kunstmuseum Basel, Amerbach Kabinett / Martin P. Bühler

Aujourd’hui, les images de femmes sensuelles, voire dénudées,
font partie de notre quotidien. Mais cela ne fut pas toujours le cas :
au Moyen Âge, la représentation de nus féminins était réservée
à un cadre très restreint défini par l’iconographie religieuse.
Ce n’est qu’à la Renaissance, avec l’émergence de l’art profane,
que l’image de la femme et du corps féminin devient un thème
à la fois apprécié et diversifié, même s’il demeure soumis à
des règles spécifiques.

Hans Baldung gen. Grien 29,5 x 20,7 cm; Feder in Schwarz, grau laviert, weiss gehöht, auf braun grundiertem Papier

Les premières décennies du XVIe siècle constituent une étape
importante de l’évolution de l’image de la femme dans
l’histoire de l’art : le nombre de « féminités » augmente
rapidement et une multitude de nouveaux thèmes picturaux
voient le jour.
L’exposition Féminité. Éros, pouvoir, morale et mort
vers 1500
propose
d’explorer cette époque à travers
une centaine d’oeuvres, choisies, d’artistes tels qu’Albrecht Dürer,
Hans Baldung Grien, Urs Graf, Niklaus Manuel Deutsch
et Lucas Cranach. Elle présente principalement des dessins
et des gravures, mais aussi des peintures et des petites
statuettes, ainsi que quelques oeuvres rarement montrées au
public, voire jamais pour certaines d’entre elles.

Niklaus Manuel 31,4 x 21,7 cm; Feder in Schwarz, weiss gehöht, auf braunorange grundiertem Papier

Magnifique Venus aux lassos avec Eros

Dans ces oeuvres, la femme apparaît tour à tour sous les traits
d’une Vénus séduisante, d’une héroïne de vertu de l’Antiquité
ou d’une Vanité impérieuse. Elle revêt également l’apparence
d’une souveraine rusée dominant l’homme, d’une prostituée
sournoise ou d’une sorcière diabolique. Ces motifs apparaissent
pour l’essentiel dans le cadre de débats moraux et reflètent
les valeurs et les idéaux de l’époque souvent marqués par des
stéréotypes négatifs. Certes, la femme était l’incarnation
de la sensualité et de la beauté, mais elle suscitait aussi la
crainte en raison de sa propension au péché et à la fugacité.
On redoutait également que la femme use de ses charmes
pour exercer un pouvoir sur l’homme.

Hans Baldung gen. Grien; Aristoteles und Phyllis; 1513
Blatt: 33.3 x 23.8 cm; Holzschnitt; Inv. Aus K.13.16

L’exposition s’attache à présenter la féminité dans sa diversité.
Particulièrement riche du point de vue de l’histoire de l’art,
montrée du point de vue masculin, les artistes femmes
étant inexistantes à cette époque,
ce thème l’est aussi sous l’angle de l’histoire culturelle,
puisqu’il fait écho à de nombreuses questions actuelles.
Les débats moraux et vertueux en constituent la toile
de fond, tels ceux présents dans les écrits d’Érasme de
Rotterdam et d’Agrippa de Nettesheim.
Une interprétation des oeuvres est proposée à partir de
sources textuelles et visuelles provenant de la culture
populaire conservées sous la forme de feuilles volantes,
d’expressions, de théâtre de carnaval ou de facéties populaires.

Lucas van Leyden , Le Péché
28,2 x 19,5 cm; Schwarze Kreide

Le coeur de l’exposition est constitué du remarquable fonds
du Kupferstichkabinett du Kunstmuseum Basel
( de 300 000 oeuvres)
complété par des prêts issus de prestigieuses collections
suisses et internationales, parmi lesquelles la
Gemäldegalerie de Berlin, l’Albertina de Vienne,
le Städel Museum de Francfort, la Gemäldegalerie de Kassel,
la Staatsgalerie de Stuttgart, la Graphische Sammlung de
l’ETH de Zurich et l’Historisches Museum de Bâle.

Lucas Cranach l’ancien
87.3 x 57.4 cm; Mischtechnik auf Lindenholz

Commissaire : Ariane Mensger

Dans le cadre de l’exposition, un catalogue (env. 230 pages)
paraît aux éditions Deutscher Kunstverlag, Berlin/Munich,
avec des contributions d’Ariane Mensger, Bodo Brinkmann
et Karoline Schliemann.

Horaire du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
tram n° 1 /2 /6 depuis la SBB
arrêt Kunstmuseum

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Auteur elisabethPublié le 5 octobre 2017Catégories Art, Arts plastiques, Etranger

Sommaire du mois de septembre 2017

Véronique Arnold, à la galerie Stampa de Bâle

« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament »
à la galerie Stampa à Bâle, en écho à l’œuvre d’Hannah Arendt.
Une tentative sensible de faire mémoire, de réveiller
« l’intelligence du cœur ».
Le titre est une phrase de René Char prononcée en 1946
et citée dans la préface de « La Crise de la culture ».
jusqu’au 21 octobre
06 septembre 2017 : Manish Nai
07 septembre 2017 : La Terre la plus contraire
25 septembre 2017 : Chagall Les années charnières 1911-191
27 septembre 2017 : Stephen Gill – Un photographe anglais
29 septembre 2017 : Steve Roden à la Kunsthalle
 

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Auteur elisabethPublié le 30 septembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, Etranger, France, kunsthalle, Photographie, Sommaires mensuels

Steve Roden à la Kunsthalle

« Oui j’aime dialoguer avec l’histoire, et jouer avec elle »
Steve Roden
Quand tout s’éparpille, il faut rassembler les pièces…
différemment
C’est dans un immense cabinet de curiosités
que l’on accède, en pénétrant dans l’espace
blanc de la Kunsthalle de mulhouse.
Dans son univers poétique, Steve Roden développe
depuis des années une oeuvre qui se déploie sous
des formes multiples et qui entrent en résonance,
que ce soit sous la forme de séries ou non.
Il aime ce mot de résonance, l’idée que les choses se
font écho. Il y a au début une étincelle, une idée,
un objet ou une histoire, il a l’impression de collaborer
avec quelque chose. Son travail commence généralement
par quelque chose de très simple, par exemple un caillou
qu’il a gardé dans la poche de son pantalon, et quand il se
promène, sa main le rencontre sans cesse.
Ce caillou se modifie, parce que bien qu’il soit avec lui et
qu’il le sent, il ne peut pas le voir, et quand il marche
ses doigts le touchent, l’enserrent, et du coup il devient
plus qu’un caillou, quelque chose comme un talisman
ou un objet esthétique porteur de sens.
Cela dure tant qu’il l’a sur lui.

Il aime dialoguer avec les objets, et l’idée de résonance,
que les choses au départ soient des graines,
et qu’elles aient toutes l’air de venir du même jardin.
Il se souvient d’avoir vu l’artiste sonore Akio Suzuki
utiliser une pierre avec des petites encoches
et il produisait du son avec, comme un ocarina.

Ce qui est très intéressant à ses yeux, c’est qu’un jour
on lui vola  sa pierre, et parce que Akio Suzuki est un
artiste et une personne formidable, il n’avait plus besoin
de sa pierre,  puisqu’elle était devenue une partie de lui-même.
Bien qu’elle ait disparu, sa poussière ou ce qu’il en reste
résonne toujours. Cette idée d’écho est donc importante,
il ne reste que l’ombre de quelque chose (ce qui de toute
façon est  bien mieux que voir l’ensemble), il y a du
sens à relier les choses  par un fil, comme lorsqu’on voit
quelqu’un étendre du linge au soleil sur une corde.

La question du texte est centrale dans  son travail.
Des écrits théoriques, des textes poétiques
ou encore des fragments de textes empruntés
prennent place dans ses oeuvres sous forme de collages,
de livres d’artiste, d’impressions diverses…
Il n’est pas seulement un créateur, il aime aussi entendre
des histoires, des idées, découvrir les oeuvres et les pensées
d’autres artistes.
Quand il était jeune, à l’école, il n’aimait ni écrire ni lire,
il préférait dessiner.
Il est venu en France dans le cadre d’un programme et
il ne parlait pas français, donc il ne pouvait pas communiquer
il s’est retrouvé complètement isolé…
Il est entré dans une librairie et il a acheté
un exemplaire de « Berlin Alexanderplatz » d’Alfred Doblin.
Il avait vu le film de Fassbinder un soir tard à la télé et
le livre comme le film l’ont laissé bouche bée.
et il a découvert tous ces écrivains, Thomas Mann,
Elias Canetti, Rainer Maria Rilke.

L’acte d’écrire pour lui est devenu si riche ;
s’immerger dans les mots, jouer avec les mots, les
décomposer, regarder ce qu’ils ont dans le ventre, comment
ils peuvent se comporter différemment, faire les choses de
travers juste pour voir ce qui arrive. Faire des choses est un
dialogue tellement formidable, qu’on peut
les construire de nombreuses façons différentes…
Il aime dialoguer avec l’histoire, et jouer avec elle.
Des figures tutélaires inspiratrices il cite  dans certaines
de ses oeuvres, celles de Robert Morris, Walter Benjamin,
Georges Perec et bien d’autres…
Elles nourrissent-elles son travail.
Comme le montre l’exemple de Rilke et de ses « petits
riens », l’influence des autres est importante, pas seulement
leurs oeuvres mais aussi leurs pratiques et leurs idées.
C’est une affaire de partage.
« Je ne vole les idées de personne, j’essaie de saisir leurs
conversations et de les faire avancer » Steve Roden
Kunstprojection
Jeudi 12 octobre  18:30
Une sélection de films expérimentaux issus
de la collection de l’Espace multimédia gantner
est présentée en écho à l’exposition.
En partenariat avec l’Espace multimédia gantner
Entrée libre
Kunstdéjeuner
Vendredi 13 octobre à 12:15
Visite à thème « Questions obliques »
suivie d’un déjeuner*
Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions
obliques interrogent, de manière parfois surprenante
et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition.
Gratuit, sur inscription
*repas tiré du sac
Kunstkids
Du lundi 23 au vendredi 27 octobre
14:00 – 16:00
Atelier à la semaine, pour les 6-12 ans
Activité gratuite, sur inscription
Soiree Performances
Mercredi 8 novembre, 20:00 – 22:00
Écrire l’art de Christophe Manon, auteur poète
Concert de Mathilde Sauzet Et autres lectures
Dans le cadre du colloque
« Expanded translation 2 » –
Traduction intersémiotique
Entrée libre
Visites guidées
Tous les dimanches 15:00
Entrée libre
Renseignements & inscriptions :
03 69 77 66 47 – kunsthalle@mulhouse.fr

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Auteur elisabethPublié le 29 septembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, kunsthalle

Stephen Gill – Un photographe anglais

En ouverture de saison 17-18
La Filature, Scène nationale
présente à la Galerie en entrée libre Stephen Gill

C’est un photographe expérimental, conceptuel et
documentaire, dont la pratique inclut souvent des
références à son lieu de résidence.
L’exposition à La Filature présente une large sélection
de ses photographies opérée parmi les séries
Billboards, Hackney Flowers, Buried, Talking to Ants,
Pigeons, Best Before End, Coexistence,
Coming up for Air,
B Sides et Energy Fields.

Jusqu’au  dimanche 12 novembre 2017

Photographe anglais, très tôt repéré par son
compatriote Martin Parr (présenté à la Filature en 2015)
pour ce regard attentif porté aux pans souvent négligés
de notre société,  Stephen Gill (1971) a fait oeuvre de sa
ville, Londres.
Au travers de séries photographiques menées souvent
parallèlement, il portraiture non la mégapole, mais un
tissu urbain et ses habitants.

Le voici photographiant Londres et ses oiseaux, le revers
de ses panneaux publicitaires, les passants perdus dans
ses rues, les usagers de ses trains.
Puis, rapidement, il restreint son champ d’action à
son seul quartier, Hackney,
centre d’un vaste marché alimentant les populations
défavorisées, et dont le destin a été scellé avec les
Jeux Olympiques en 2012 et ses grands chantiers.

Pendant près de quinze années, il arpente ses rues et
terrains vagues.
C’est sur ce territoire mi-ville mi-friche que
Stephen Gill réalise plusieurs séries photographiques
qui feront date.
Qu’il s’agisse d’Hackney Flowers, dans laquelle il appose
sur ses images les fleurs récoltées lors de ses
promenades ou encore Talking to Ants, où il immisce
dans la lentille même de l’appareil des objets trouvés à
proximité, il poursuit sa quête d’imprégnation du lieu
dans l’image. Naissent, au travers de cette pratique
photographique, des objets sédimentés, entre album de
souvenir et herbier. Le voici devenu « ant », fourmi,
attentif à ce que le paysage formule au travers du moindre
de ses détails.
Viennent ensuite les séries plus récentes telle Pigeons,
par laquelle, appareil fixé au bout d’un bras téléscopique,
il investigue le dessous des ponts et autres recoins peu
reluisants de nos villes pour portraiturer les pigeons dans
leur environnement et révéler cet infra-monde qu’ils
habitent. Ou encore Best Before End, qui semble boucler
un cycle pour cet explorateur urbain, exposant là toute
l’intensité de la vie au coeur de la mégapole par
l’introduction dans le processus de développement
de ses tirages de ces boissons énergétiques désormais
si répandues.
Ses expositions
Les oeuvres de Stephen Gill sont présentes dans de
nombreuses collections privées et publiques et ont
également été exposées dans des galeries internationales
telles que The National Portrait Gallery, The Victoria
and Albert Museum, agnès b.,
Victoria Miro Gallery (Londres) ;
Sprengel Museum (Hanovre) ; Tate (Londres) ;
Galerie Zur Stockeregg (Zurich) ; Archive of Modern Conflict
(Londres) ; Gun Gallery (Stockholm) ; The
Photographers’ Gallery (Londres) ;
Leighton House Museum (Londres) ; Haus Der Kunst (Munich),
ainsi que des expositions personnelles dans des festivals
et des musées dont les Rencontres d’Arles, le festival de
photographie Contact à Toronto, PHotoESPAÑA
et enfin à FOAM (Amsterdam).

La Filature, Scène nationale – Mulhouse
20 allée Nathan Katz – Mulhouse – T 03 89 36 28 28
Apéro photos
mercredi 18 octobre 19 h 15
réflexion autour d’une photographie
photographie + apéritif
gratuit : inscription 03 89 36 28 28
Il est toujours difficile de photographier des photos
 

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Auteur elisabethPublié le 27 septembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France, Photographie, Vidéo

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