Lorsque j’ouvris l’enveloppe qui contenait l’envoi promis, avec gourmandise lorsqu’il s’agit d’un livre, je fus interloquée en découvrant la couverture : « Pourquoi écrivez-vous sur l’art »
la 4ieme de couverture avec ses interrogations :
« Qui sommes nous ? Que faisons nous ? Que se passe t’il, en somme, Dans l’atelier contemporain ? »
Francis Ponge
Une question me tarauda très vite : est-ce un cadeau pour m’apprendre à écrire, est-ce une leçon pour moi qui rédige des billets sur un blog ?
La table des matières m’impressionna, des noms prestigieux ou inconnus.
Je sautais rapidement à la page de l’artiste que je connaissais : Ann Loubert, des dessins, quelques mots jetés sur le papier, au fil de la pensée, lors d’un voyage en Chine.
Pages après pages on découvre des auteurs brillants, des poètes du verbe et des mots.
Ce livre se déguste comme un plat, que l’on aime retrouver souvent, un livre de chevet qui allie l’art et la littérature.
Pourquoi j’écris sur l’art ? je vous renvoie à l’à propos de mon blog :
De fait étant trop bavarde, j’embrouille mes interlocuteurs, au risque de ne pas les intéresser, ou encore d’oublier l’essentiel, parce que les mots se bousculent dans ma bouche. Ecrire, coucher sur le papier virtuel, permet de mettre en forme, de retenir, ce que l’on a vu, de partager des émotions, de donner envie aux lecteurs. C’est la raison pour laquelle, je ne m’encombre pas de jargon, que je m’exprime en toute simplicité avec les mots de tous les jours, pour parler de ce que j’aime : l’art. grand merci à François-Marie Deyrolle pour le partage
vous pouvez acquérir l’ouvrage à l’adresse ci-dessous L’atelier contemporain, 1er numéro été 2013 4, bld de Nancy 67000 Strasbourg
2 n° pan 40 €
Face à face avec des pièces originales de Chine
Pour la première fois, un groupe entier de vraies figures en terre cuite provenant du mausolée de l’empereur Qin Shi Huangdia voyagé jusqu’en Suisse pour y être présenté au grand public. Ne manquez pas cette occasion unique et rendez-vous à Berne pour rencontrer ces figures réalistes et grandeur nature en face-à-face, que j’ai eu la chance de voir à X’ian, lors d’un voyage en Chine en 2012. Soldats en terre cuite à X’ian Chine
Le premier Empereur et son armée
L ‘armée de terre cuite de Qin Shi Huangdi (259–210 av. J.-C.) fut découverte par hasard en 1974. Composée de quelque 8000 guerriers, cette armée fait partie d’un gigantesque complexe funéraire qui n’a jusqu’à présent été que partiellement mis à jour et constitue l’une des découvertes archéologiques les plus célèbres de tous les temps. Inscrite depuis 1987 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, elle est souvent qualifiée de 8e merveille du monde. Sans oublier l’héritage que cette époque a laissé à la Chine.
L’exposition « Qin – L’empereur éternel et ses guerriers de terre cuite » se concentre sur la naissance de l’empire chinois, sur la figure énigmatique du Premier Empereur et sur son mausolée monumental avec la spectaculaire armée de terre cuite. Il était monté sur le trône à l’âge de 13 ans comme roi des Qin. Comme il était mineur, sa mère et les autres mandarins expédiaient les affaires du pays. Il gouverna réellement à l’âge de 22 ans.
La première section de l’exposition se focalise sur le développement de la principauté de Qin, qui devient royaume puis empire. Plusieurs siècles de prospérité (du IXe siècle jusqu’à 210 av. J.-C.) favorisent la construction de somptueux palais, l’essor de l’artisanat et une vie de luxe pour la classe dirigeante établie dans la capitale Xianyang. Entre 230 et 221 av. J.-C., Ying Zheng, le roi de Qin, parvient à soumettre six autres royaumes et à créer un nouvel empire. Désormais, il se fait appeler Qin Shi Huangdi, le Premier Empereur de Qin. Pour assurer la cohésion de son immense territoire, il instaure une administration centralisée et gouverne d’une main de fer. Il relie des remparts existants pour en faire une Muraille de Chine continue, il uniformise la monnaie, les mesures et l’écriture. Cette écriture standardisée est restée jusqu’à nos jours un important facteur d’unification pour cet État multiethnique qu’est la Chine.
Les figures en terre cuite sont réunies avec environ 220 autres pièces fascinantes et de grande valeur pour former un ensemble qui évoque divers aspects des débuts de l’empire chinois. En s’intéressant à l’histoire de sa civilisation et à son riche patrimoine culturel, l’exposition présentée en allemand, français ou anglais vous permettra de mieux comprendre « l’Empire du Milieu ». Le complexe funéraire du Premier Empereur
La deuxième section de l’exposition fait pénétrer le visiteur dans le complexe funéraire duPremier Empereur. On peut s’y faire une idée des dimensions gigantesques du site, dont seule une partie a été dégagée pour le moment. Il abrite non seulement une armée de 8000 soldats chargés de protéger l’empereur, mais aussi des fonctionnaires qui s’occupaient des affaires gouvernementales dans l’au-delà et des musiciens, acrobates et animaux divers qui y assuraient les divertissements. « Les pièces exposées permettent de se transporter dans l’époque du Premier Empereur tout en donnant vie à l’histoire. Le visiteur se retrouvant en face-à-face avec les statues de terre cuite peut presque entamer un dialogue avec elles », se félicite Dr. Maria Khayutina, curatrice de l’exposition. « La chambre funéraire de Qin Shi Huangdi n’a pas encore été ouverte », néanmoins les guides vous en indiquent l’endroit.
Un audioguide dans ces trois langues ainsi qu’en italien est à votre disposition
Au musée d’histoire historique de Bernejusqu’au 17 novembre 2013 photos de l’auteur sauf la dernière et la 3
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Née à Paris en 1978, elle vit et travaille à Paris et New York.
Le travail de Camille Henrot se développe depuis ces dix dernières années grâce à un examen minutieux de la nature et des cultures. Assumant l’héritage croisé des cultures populaires et des pratiques expérimentales, son travail s’empare des objets et des images qui constituent notre environnement immédiat. Ses oeuvres complexes résultent souvent d’une recherche approfondie.
Grosse fatigue
(2013) raconte l’histoire du monde en unesuccession de fenêtres sur l’écran d’un ordinateur sur un rythme très « slam ». À la fois anthropologue et collectionneuse, elle s’intéresse à l’origine des pyramides égyptiennes, aux pèlerinages en Inde, à la littérature, à la musique africaine. Elle opère ce qu’elle appelle un « dépliement intuitif du savoir» à travers une série de plans dévoilant les trésors renfermés dans les prestigieuses collections du Smithsonian Institute de Washington, plans eux-mêmes travaillés de l’intérieur par des images capturées sur internet et des scènes tournées dans des lieux aussi différents qu’une animalerie ou un intérieur domestique et qui apparaissent comme des pop up à la surface de l’écran. Camille Henrot a reçu le prix du Lion d’argent pour la meilleure jeune artiste de la 55e Biennale de Venise. Vidéo installation – 13’
Courtesy the artist and Kamel Mennour, Paris
Ten Dirhams, 2013 Série de 4 peintures – Acrylique sur canevas – 200×110 cm Courtesy de l‘artiste
Mustapha Akrim
Né en 1981, il vit et travaille à Rabat et Salé au Maroc.
Mustapha Akrim, jeune artiste originaire de Salé, fait partie de la jeune génération « Made in Morocco ». Ses œuvres questionnent la nature du travail. Il s’interroge sur le concept de travail, ses relations avec la jeunesse actuelle, le chômage, le marché de l’emploi et les changements constants de la société.
Comme il l’explique lui-même, son travail “met en place des chantiers de réflexion et de production qui réinventent le rôle de l’artiste comme citoyen”.
Les oeuvres présentées à La Kunsthalle représentent des billetsde banque illustrés par des scènes de travailleurs. Ce sont des images fortes et symboliques d’une certaine idée de la modernité, de la femme et de l’homme en pleine action…
Ces scènes bien connues des marocains sont ici réemployées comme des images de propagandes. Mustapha Akrim projette de re/présenter chaque décennie depuis les années 60 par un billet. http://mustaphaakrim.blogspot.fr
Gabriella Ciancimino
Née en 1978 en Italie, elle vit et travaille à Palerme.
Gabriella Ciancimino se concentre sur les relations qui transforment l’oeuvre
d’art en un moment de rencontre ou de confrontation. Elle crée des Zones
Franches où des communautés différentes peuvent tisser des liens et explorer de nouvelles possibilités dans la diversité de leurs expressions.
The Flow of Flowers: “Cartographie Directionelle”, 2012 Composition of drawings, mixed media on paper (detail) – 400×320 cm Courtesy of the artist and L’appartement22, Rabat, Morocco Shezad Da wood
Né en 1974 à Londres, il y vit et travaille.
Shezad Dawood s’intéresse à la multiplicité des possibles liés à un jeu entre cultures, histoires et fictions. Il utilise le film, la vidéo et la peinture ; son travail est multimédia. Il questionne le processus de l’image, en train de se faire et se défaire, par l’utilisation de différents points de vue ou d’identification. Ninar Esber
Née en 1971 à Beyrouth,
elle vit et travaille à Paris et Beyrouth.
Ninar Esber est artiste plasticienne et écrivaine.
Son travail propose une vision poétique du monde, avec le corps comme élément symbolique commun. En 2000, elle s’engage dans une démarche impliquant son corps dans des performances ou des films vidéo jouant sur une certaine lenteur, aux limites de l’immobilité. Les idées de suspens et
de teasing se trouvent confrontées à l’architecture (murs, tours, promontoires), aux objets quotidiens (étagères, tables, chaises) ou aux mythologies contemporaines (supers-héros, chanteurs ou acteurs populaires, pin up…). La performance constitue un élément décisif dans ses vidéos (les scènes sont filmées en temps réel, et ne font l’objet d’aucun montage, chaque scène étant constituée d’une performance exécutée en une seule prise). Ninar Esber
Patricia Esquivias Née en 1979 à Caracas,
elle vit et travaille à Madrid.
Patricia Esquivias crée des vidéos qui mixent images trouvées et histoires, anecdotes personnelles dans des récits qui véhiculent ses réflexions sur la culture contemporaine. Elle est généralement narratrice de ses films, dans lesquels elle réunit des clips vidéo, des images de magazines, des photos,
des dessins et d’autres petits objets. La caméra de Patricia Esquivias est souvent fixée devant un ordinateur portable et le spectateur ne voit que sa main faisant défiler des images numériques, lançant des vidéos ou insérant des images, tandis qu’elle parle.
Pedro GÓmez-Egaña
Né en 1976 en Colombie,
il vit et travaille au Danemark et en Norvège.
Pedro Gómez-Egaña a recours aussi bien à la sculpture qu’à la vidéo, la photographie ou aux oeuvres in situ qui explorent notamment les liens entre mouvement et temporalité. Certaines de ses oeuvres consistent en des mises en scène complexes où les spectateurs assistent aux transformations de compositions sculpturales.
Son travail souligne également l’importance du temps dans les concepts de désastre, d’angoisse ou de catastrophe, si prévalant culturellement, tout en résistant à la logique du choc qui s’impose dans les médias. Il en résulte des oeuvres à la fois ludiques et fantomatiques, qui vont de la vidéo performative à la production théâtrale élaborée, avec ses dispositifs de réception soigneusement mis au point.
Anytime Now est l’histoire d’une suite d’accidents/de désastres
joués à l’aide de papiers découpés. Les trois films présentés
dans l’exposition rejouent un même scénario dans trois décors différents.
Anytime Now, 2008 Vidéo Crédit et courtesy : Pedro Gómez-Egaña
Mohamed La rbi Ra hali
Né en 1956 à Tétouan, il y vit et travaille.
Mohamed Larbi Rahali n’a pas de formation artistique bien qu’ayant fait un passage à l’école des Beaux-Arts de Tétouan au Maroc. Différents métiers lui ont permis de maîtriser plusieurs techniques : menuiserie, mécanique, métiers du bâtiment.
Sa passion est la mer, il a été marin pêcheur pendant une dizaine d’années. Dans sa ville de Tétouan, il récupère des boîtes d’allumettes, souvent jetées par les clients des cafés, qui deviennent le support de ses décors. Le fond des boîtes accueille paysages, portraits, dessins géométriques, collages.
Tous les sujets que lui inspirent la télévision, les discussions glanées, la ville au jour le jour, etc. peuvent devenir source d’inspiration et s’inscrire au fond d’une boîte qu’il a toujours en poche. Il raconte son quotidien, narre des histoires sur ces petites surfaces qui réunies, constituent un journal, un parcours à suivre.
Omri / ma vie, 1984-2009 Boites d’allumettes et objets – Dessin techniques mixtes Crédit : l’artiste
Younès Ra hmoun
Né en 1975 au Maroc,
il vit et travaille à Tétouan.
Younès Rahmoun développe une oeuvre multiple, mêlant des influences provenant de son univers personnel, de ses origines, croyances et expériences. Déclinant un vocabulaire de chiffres, de couleurs et de formes, l’artiste crée des œuvres souvent esthétiques, d’où émane une quête d’universalité. Loin
de se restreindre à l’utilisation d’un seul et même médium, il explore avec curiosité les possibilités que lui offre son époque.
Sa pratique va ainsi de l’installation au dessin en passant par les nouvelles technologies et le multimédia.
Younès Rahmoun présente à La Kunsthalle, une nouvelle version de
«Zahra-Zoujaj» (fleur-verre), une oeuvre réalisée avec les Maîtres verriers de Meisenthal. Il tente de donner corps à l’immatériel, de donner matière à une philosophie, à un rapport au monde qui formule son être. Pour lui, la fleur est la
chose la plus belle qui soit. Elle naît, prend forme en silence…
Dans Zahra-Zoujaj, le point rouge représente une graine de la fleur, il est une métaphore du coeur qui lui-même est la source de tout acte humain.
Oriol Vilanova Né en 1980 à Barcelone, il vit et travaille à Paris.
Oriol Vilanova est diplômé en Architecture. Artiste et éditeur, sa pratique peut prendre différentes formes, elle se situe à la croisée de la performance, de la documentation et de la publication mais revêt toujours une dimension littéraire et romanesque, s’emparant de thèmes tels que l’immortalité, les relations entre le temps, la mémoire et l’histoire ou l’héroïsme – incarné selon lui, dans sa version moderne, par Donald Trump ou Michael Jackson. Forjadores de Imperio (bâtisseurs d’empire) est une collection de 30 cartes postales collectées dans des marchés aux puces. Elles ont été publiées après la guerre civile espagnole (1939), sous le nom des bâtisseurs d’empire. Cette série de portraits du dictateur Francisco Franco et de son équipe révèle les personnages et l’image qu’ils ont voulu donner d’eux-mêmes. La liste devainqueurs de la guerre apparaît comme le portrait collectif d’une promotion. Cette galerie de portraits massivement diffusés par ceux qui se présentaient comme les Sauveurs, Libérateurs et Constructeurs d’une nouvelle utopie.
Oriol Vilanova la rattache à la réalité de la guerre civile espagnole et rappelle que l’armée nationale était alors constituée d’une escorte de presque 100000 soldats recrutés en Afrique du Nord et plus précisément dans le Rif marocain.
Sous nos yeux est un projet en plusieurs parties, composé d’expositions, de résidences d’artistes et de rencontres.
À Mulhouse, Abdellah Karroum, commissaire associé à La Kunsthalle en 2013, propose deux expositions, une émission de radio et de nombreuses nouvelles oeuvres. Le projet explore le vocabulaire d’un groupe d’artistes qu’Abdellah Karroum a baptisé, pour la première fois au Maroc, la « Génération 00 », et qui partagent une même approche
artistique en ce début de XXIème siècle. « 00 » renvoie à l’idée de rupture avec une histoire de l’art linéaire et favorisele dialogue entre l’Art et l’Histoire en replaçant chaque production dans son contexte d’une part et chaque artiste en tant que citoyen qui s’interroge sur des questions fondamentales telles que le mouvement, la résistance ou la liberté dans le monde, d’autre part. Issu d’un environnement culturel et social bien précis, le concept de Génération 00 a très vite été repris dans des projets de conférences sur plusieurs continents. Les problèmes soulevés par l’idée de « Génération 00 » dépassent le cadre de l’art et ne se limitent pas à une seule région du monde.
A La Kunsthalle Mulhouse, Sous nos yeux investit pour la seconde fois le même lieu d’exposition, faisant suite au premier volet présenté en début d’année 2013. Le troisième opus sera présenté début 2014 au MACBA, Musée d’Art Contemporain de Barcelone. La majorité des oeuvres de ce projet sont nouvellement produites et commandées par La Kunsthalle et le MACBA.
Sous nos yeux est imaginé comme un chantier exploratoire des formes d’exposition dont l’objet est de relier la production de chaque oeuvre à une proposition artistique comme une réponse qui positionne l’artiste dans le monde.
Le quotidien et l’immédiat interagissent avec l’histoire et le lointain. Le travail est déplacé de son lieu de production comme un geste vers son site d’exposition, comme une image ou la répétition de ce geste.
Sous nos yeux (partie 2) poursuit l’exploration du contexte d’émergence de l’oeuvre et des conditions de son exposition. Par opposition à la première partie dans laquelle les oeuvres définissaient un espace ouvert, dans ce deuxième volet, l’espace est construit, morcelé, et s’apparente à des pages successives et alignées. Dans une « mise en page » originale, associant l’idée d’un livre ouvert à celle d’un labyrinthe architectural, le spectateur a le choix de lire ou naviguer au gré des multiples « entrées » dans l’oeuvre.
Abdellah Karroum est chercheur et directeur artistique basé entre Paris, Rabat et Doha. Son travail concerne les questions de création d’espaces et le vocabulaire de l’art. En 2002, il fonde L’appartement 22, lieu de rencontre et d’exposition dont les premières expositions JF_JH interrogent la société. Ce lieu devient progressivement coopératif
dès 2004, associant des commissaires internationaux en
« Délégation Artistique » (Curatorial Delegation). En 2007,
L’appartement 22 étend ses activités vers la R22-radio. Abdellah Karroum a été commissaire associé aux biennales de Dakar en 2006, Gwangju en 2008. En 2009, il a organisé une proposition pour l’articulation d’oeuvres et de lieux pour la
3e Biennale de Marrakech. Il est Directeur artistique du Prix International d’Art Contemporain de la Fondation Prince Pierre de Monaco depuis 2012, et commissaire associé pour La Triennale au Palais de Tokyo de Paris et directeur
artistique du projet « Inventer le monde-l’artiste citoyen », de la Biennale du Bénin 2012. Il est, depuis juin 2013,
Directeur du Mathaf : Arab Museum of Modern Art, Doha (Qatar). Heures d’ouverture Coordonnées
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h La Kunsthalle Mulhouse / La Fonderie
Samedi et dimanche de 14h à 18h Centre d’art contemporain
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h 16 rue de la Fonderie
Fermé lundis, mardis et le 1er novembre 2013 68093 Mulhouse Cedex
Entrée libre tél : + 33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr Kunstapéro
Jeudis 3 octobre et 7 novembre à 18h00 Concert de l’OSM • Électron Libre
Vendredi 4 octobre à 20h00 à La Kunsthalle
Plus loin que la misère, il nous faut regarder Sous les yeux d’un architecte Conférence de Philippe Rahm
Jeudi 10 octobre à 19h00 Kunstdéjeuner
Vendredi 11 octobre à 12h15 Kunstprojection
Jeudi 14 novembre à 18h30 Écrire l’art Lecture-performance de Michaël Batalla
Dimanche 17 novembre à 15h00
Sous la forme d’une mini-résidence de quatre jours, Michaël Batalla, poète,
s’immerge dans l’univers de Sous nos yeux et compose autour des oeuvres
exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles et sonores,
textes et expressions permettent de visiter, voir, concevoir et revoir les
oeuvres au travers du langage spécifique de l’écrivain
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Le musée des Beaux Arts de Mulhouse expose jusqu’au 3 novembre 2013 Roux et rousses – photographies de Geneviève BOUTRY Roux et Rousses – Geneviève Boutry BA Mulhouse
Après une carrière de comédienne et de violoncelliste, Geneviève Boutry se consacre depuis 1986 à la photographie. Mais son passé théâtral marque son travail artistique puisque beaucoup de ses photographies sont « mises en scène » ou suggèrent un univers onirique, comme sa série des « Métamorphoses ». Roux et Rousses Geneviève Boutry
En 1988 elle avait déjà proposé une exposition sur la thématique des roux et des rousses mais avec des œuvres qui suggéraient un monde baroque, presque surréaliste. Plus de vingt ans après, elle revient sur ce sujet pour rendre encore hommage aux roux et rousses car selon elle les mentalités n’ont pas évolué. Ses portraits proposent d’ouvrir le débat sur la différence et le « racisme » qui peut en découler. Roux et Rousses Geneviève Boutry « Ce thème de la rousseur est un thème universel et fédérateur car il parle de la minorité et de la différence. ( 2 % dans le monde) Il traite également de l’exclusion. Les roux se sentent bien ensemble mais souvent sont appréhendés comme une caste à part. Ils exercent à la fois fascination et répulsion ». Geneviève Boutry Geneviève Boutry a une vraie peau de rousse et en arbore la chevelure …
Une cinquantaine de photographies argentiques sont exposées. Des portraits « sérrés » qui captent l’intériorité de chaque personne côtoient des portraits « mis en scène » en fonction de l’histoire personnelle de chacun et de la magie de l’instant présent. Le décor est souvent la nature, thème cher à Geneviève Boutry qui révèle fort bien la couleur rousse.
Le choix du cadrage s’effectue à la suite d’échanges entre l’artiste et ses modèles (qu’elle aborde dans la rue ou les bistrots) qui deviennent pour beaucoup « presque de la famille » tant les rencontres ont été riches. C’est aussi pour cela qu’un film témoignage participe à l’exposition, où certains parlent de leur rapport à la rousseur.
Geneviève Boutry raconte avec bonheur son démarrage dans les arts plastiques et la photo en particulier avec les : Dames-pipi
C’est une aventure qui a commencé à Bruxelles en 1986 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1988 “ Je suis descendue dans les coulisses du monde. Je suis allée voir celles qu’on ne voit généralement pas, celles sur qui on ne s’attarde pas, à qui on veut échapper surtout ”. Je me suis retrouvée actrice et observatrice de ces femmes qui me faisaient découvrir leurs passions et leurs fantasmes.
Genevive Boutry avait invité au vernissage ses modèles, qu’elle avait rencontré un peu au hasard, par le bouche à oreille, et les DNA, essentiellement de notre région l’Alsace, mais aussi dans les Vosges. Cela a occasionné un spectacle d’une multitude de dégradés de roux et de rousses, de tous âges
Un livre sera publié sur le sujet en 2014.
Elle est passé des photos couleurs, au noir et blanc, puis retour à la couleur craquelée, qui va jusqu’à l’abstraction, en 3 ans. Xavier Fauche et Maryelle Kolopp – exposition les Roux et les Rousses de Geneviève Boutry, musée des BA de Muljouse
On pouvait y cotoyer des personnalités telles que Xavier Fauche, auteur de : Roux et rousses : Un éclat très particulier ainsi que Rouquins, Rouquines.
et Maryelle Kolopp, qui a écrit une thèse : les Roux : Mythes et Réalités.
Cette exposition fait partie de l’édition 2013 de « Photographes en Alsace ».
En écho à cette exposition, le Musée des Beaux-Arts propose un accrochage spécifique d’œuvres de ses collections représentant des roux et des rousses, dont de magnifiques portraits de Jean-Jacques Henner, mais aussi des toiles de Luminais, Benner etc.
Jean Jacques Henner La Frileuse 1904
Jean Jacques Henner était le peintre des rousses et roux par excellence, voir l’exposition de Francis Alÿs des Fabiola à Bâle par le Schaulager.
Jeudi 17 octobre 18 h 30 – Conférence
« De la rousseur dans l’art » par Joël Delaine, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Mulhouse
20 octobre 14 h prises de vue
Geneviève Boutry invite toutes personnes rousses de Mulhouse et d’ailleurs à se faire photographier. Seule nécessité posséder une adresse mail pour recevoir le cliché. 15 h lecture vivante « les rouquins » de Jean laude Grumberg 15 h 30 points de vue
l’artiste invite les blonds, bruns et roux à débattre du sujet : être roux aujourd’hui ?
Photos de l’auteur
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Pour ses 20 ans, la Filature de Mulhouse a organisé une grande fête.
Dans la galerie, l’invité est le photographe Olivier Roller jusqu’au 27 octobre 2013. Olivier Roller et Robert Cahen
Après des études de droit et de sciences politiques, Olivier Roller devient le photographe spécialisé dans le portrait d’hommes et de femmes de pouvoir.
Le pouvoir est ce vieux rêve de défier le temps, sachant que le temps sera plus fort *
Il propose une fresque photographique, décrivant le pouvoir en ce début du 21e siècle, par les individus qui l’incarnent. Une série de portraits où se mêlent politiques, financiers, publicitaires, intellectuels, acteurs ou encore empereurs romains ; mais aussi sa mère, symbole du pouvoir familial, et lui-même, dans des autoportraits qui explorent la relation du photographe à son modèle. Un travail sur l’incarnation du pouvoir, sa pérennité, sa décadence, sa transmission, sa finalité dérisoire et vaine.
Tout visage est un théâtre des apparences Et le pouvoir est par excellence la représentation *
Il est fasciné par les gens de pouvoir, qu’il peut observer lorsqu’il les photographie. Il pense qu’ils imaginent inconsciemment qu’à travers leur action, ils marqueront l’histoire, qu’ils ont la peur de la mort, plus développée que chez le commun des mortels. Il trouve cela profondément humain.
Lui même avoue qu’il prend le pouvoir sur ses modèles, puisqu’il se place sur ses photos, à côté de son modèle, avec son crâne rasé et son regard halluciné, comme une signature.
2 vidéos permettent de voir de quelle manière l’artiste approche et apprivoise ses modèles afin d’en révéler le meilleur et le plus vrai d’eux-même, lorsqu’ils ont grimpé jusqu’à son studio. Il les dépouille de leurs oripeaux, pour les rendre au naturel. Photo de la photo d’Olivier Roller avec Bernard Henri Levy
Une vidéo de de François Hollande, (autorisation d’Olivier Roller) montre en 2 minutes 30, comment il maîtrise son modèle, homme de pouvoir par excellence, dont le temps est minuté, qu’il magnifie. Il montre aussi, ceci en 30 mn la confection, telle une parade de séduction, en paroles, par gestes, pour aboutir au portrait de Mercedes, femme de pouvoir. Tous les hommes lorsque vous les avez en face de vous, sont soumis à mon cadre humain, je leur parle (beaucoup), je les touche, ainsi il montre un autre aspect de la personne publique.* photo de la photo d’Olivier Roller
Ils sont 7, symbole d’esprit, de connaissance, d’analyse, de recherche, les photographes de l’Atelier Nomade, exposent sous le commissariat de Paul Kanitzer, qu’on ne présente plus. C’est la galerie Hors Champs, rue Schlumberger à Mulhouse qui leur permet ce déploiement, jusqu’au 29 septembre.
C’est une association informelle d’amis, amateurs passionnés par le même « objectif » cela va de soi, l’appareil photo. Ils se réunissent de temps en temps pour confronter leurs recherches, leurs expériences, chacun ayant une particularité bien personnelle.
La plupart proposent le noir et blanc, témoignage social, humaniste et questionnement citoyen. Ce qui donne une belle cohérence entre les différents sujets présentés.
Bernard Bay « quiet people in towns »
Pour ce tirage en numérique le Mulhousien n’est pas allé, très loin, à la recherche des lieux de vacances et de loisirs en milieu urbain, il a immortalisé des personnages calmes, sans violence, selon son goût.
Pascal Bichain “photophone”
Une photo par jour avec son téléphone
sous le titre « Photophone ». 112 photos dont 366 ont été tirées, pour une année bissextile, au rythme d’une photo par jour pendant un an, il a construit une manière de journal intime en noir et blanc. C’est une lassitude de la complexité des appareils photos qui l’a amené à utiliser son téléphone, un challenge intéressant.
François Carbonnier « Sténopés-0613 »
Technique photographique ultra simple, un boîtier, un trou, pas de pile, pas de viseur, il retourne aux origines de la photographie et propose notamment des paysages vus sous des angles inattendus. Maniéré mais passionnant,
il a photographié des endroits de Mulhouse, avec des effets très particuliers, qu’il nous propose de reconnaître.
Une série sur le jeu, des joueurs dans leur distractions quotidiennes, leur addiction. Pendant quelques heures dans un café proche d’une gare à Lyon, il a observé des joueurs. Unité de temps et d’action, où la couleur rouge souligne l’intensité.
Luc Georges « l’attente »
Longtemps il a donné son regard à la pub.
Son reportage sur la vie des gens, est un travail de mémoire. Aujourd’hui, c’est le social qui le passionne. « L’attente » ou des portraits d’habitants dans un immeuble promis à la démolition.
Sylvain Scubi « Strasbourg mai 2012 »
Il fut de la première édition de «PenA». Traversant la vie comme un baroudeur, il aime être «dans les gens» ainsi dans «Strasbourg, mai 2012», une manifestation de gauche.
En noir et blanc, surgit du hasard, dans la bonne tradition française, sur le vif, spontané, à la Cartier Bresson.
Renaud Spitz « Cambodge S21 »
Une série Sortie de sa photothèque, de 76/79, un musée de la prison.
Le Cambodge est un pays superbe mais c’est aussi une terre marquée par les terrifiants Khmers rouges. « Cambodge S21 » ou le retour dans une ex-prison de sinistre mémoire, cela nous ramène aussi à Ai WeiWei. Ils seront tous au Lézard de Colmar à partir du 14 septembre.
Jusqu’au 29 septembre
Galerie Hors Champs, 14 rue Schlumberger
68200 Mulhouse
du mercredi au samedi de 13 h 30 à 18 h 30 que les photographes me pardonnent mes photos d’amateur
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Un homme bleu, sur un fond d’or, courant après un objet perdu que l’on sent qu’il n’atteindra jamais. Deuxième séquence : Technique du coup d’état.
C’est la réhabilitation de l’image dans le christianisme par les philosophes et les théologiens, qui lève la malédiction platonicienne. BHL nous présente quelques Sainte Véronique, icône acheiropoieta, dont celle de Pierre et Gilles, créée spécialement pour l’exposition. Il en a assemblé une profusion (oeuvres religieuses et profanes) Troisième séquence : la Voie Royale.
La peinture a pris sa revanche sur la philosophie à laquelle elle passe le relais.
La vérité de l’être est présentée par la peinture, l’art est la vraie philosophie.
Des textes de philosophie voisinent avec les masques de James Ensor et le Communicator n° 4 de Marina Abramovic, ou encore les libraires aveugles de Gérard Garouste, les Cène, les crucifixions, qui avec bonheur sont raisonnablement éloignées l’une de l’autre pour donner à chacune son importance. Marina Abramovic – The Communicator (n° 4) 2012 tête en cire avec des pierres de cristal de quartz piédestal en verre, Gallery Lia Rumma Quatrième séquence : Contre-Être.
Une oeuvre d’Anselm Kiefer, « Alkahest », elle aussi spécialement créée pour l’exposition pour illustrer ce propos. Oeuvre géologique autant que philosophique, ou les éléments font allusion aux alchimistes, avec la balance du dosent le sel et le sulfure. BHL fait allusion dans son texte à Faust et devine la silhouette de Nietzsche, dans la partie gauche de la toile. Faust qui transforme le plomb en or, ou l’or en argent, il transmue tous les éléments. C’est une toile sublime, devant laquelle les visiteurs passent dans la regarder. (du moins lors de ma visite)
Portraits et sculptures de quelques philosophes, (De Chirico, les philosophes grecs, André Masson le portrait de Goethe, Genetic Moment de Barnet Newman.
Que fait-on avec le temps , Roman Opalka en a dénombré l’écoulement, jusqu’au dernier nombre 5607249, jour de son dernier soupir. Anselm Kiefer, Alkahest 2013, huile, émulsion, acrylique, gomme-laque, charbon, sel et métal sur toile, galerie Thaddeus Ropac
Cinquième séquence : Tombeau de la philosophie.
La place laissée vacante par la philosophie, c’est l’art qui l’occupe. La peinture par les artistes met en scène le cadavre de la philosophie.
Magritte “les vacances de Hegel” Une suite de toiles et sculptures avec des cadavres : Efficiency Men de Thomas Schütte, Walking for the Liberation de Paul Delvaux, l’enfer des frères Chapman, puis dans la cour Giacometti, incongrue : Merci Dream, la Pièta de Jan Fabre, impressionnante à Venise, dans la Nuova Scuola Grande di Santa Maria de la Misericordia. Les chaussures d’Abdel Andessemend : les Chemins qui ne mènent nulle part. La Datcha, propriété d’Edouardo Arroyo, où Louis Althusser est présenté sur le seuil, Levy Strauss assis, Lacan debout en noeud papillon, Foucault, caressant son crâne chauve, Roland Barthes (attention Nagui et Sarko) présentant les petits fours à ses invités, que l’on devine en grande discussion et réflexion. BHL nous apprend que le tableau est une charge contre les cinq, de leur pensée coupée du monde, frileuse. Colère contre les penseurs, fureur contre l’intelligence et son emphatique inutilité. La Datcha collection particulière Sixième séquence : La revanche de Platon.
La situation s’inverse, la contre-offensive, sinon, de la philosophie, du moins du discours et du concept répondant à l’agression, tentant de reprendre le terrain perdu, en repartant à l’assaut de l’art.
En premier lieu, la contre-attaque de Duchamp avec tous ses suiveurs, puis le monochrome, certaines oeuvres se réduisent à un simple énoncé.
Les directives de Guy Debord. Septième séquence : Plastèmes et philosophèmes.
Termes inconnus que j’ai tenté de trouver dans un dictionnaire (google)
Aussi je résume ce que j’ai lu et tenté de comprendre.
Les artistes n’ont attendu personne pour se libérer et surtout pas un philosophe, ni inversement, pour les philosophes.
Car il reste, une dernière configuration, ancienne et moderne, archaïque et contemporaine, qui voit art et philosophie, dans leurs positions respectives, se complétant parfois et travailler ensemble.
Les sacs en plastique de Kader Attia, vides, qui furent pleins, fantomatiques et portant l’empreinte de ce dont les a vidé, témoin de la misère du monde. Kader Attia
En résumé c’est un va et vient entre art ancien, moderne et contemporain ; entre une crucifixion de Bronzino et de Basquiat ; une Sainte Véronique du XV° siècle et sa réinterprétation par Picabia ou Jim Dine ; entre un tableau de Paul Chenavard prétendant illustrer Hegel et une autre de Joseph Kosuth prétendant, lui, dépasser et prolonger l’hégélianisme, tel est le principe d’une exposition qui pourra se lire comme un grand récit de l’âme et dont le narrateur ne fera mystère ni de la subjectivité de ses choix, ni de ses éblouissements., une exposition qui demande à ce que l’on s’y attarde.
Dans une série de courtes vidéos, filmées par Bernard-Henri Lévy, on devrait voir des artistes contemporains (entre autres : Marina Abramovic, Miquel Barceló, Olafur Eliasson, Alexandre Singh, Huang Yong Ping, Jacques Monory, Anselm Kiefer, Gérard Garouste, Kehinde Wiley, Maurizio Cattelan, Zeng Fanzhi ou Enrico Castellani) lire une page de philosophie (Platon, Hegel, Schelling, un fragment du Talmud, etc.). Noir et blanc. Artiste face caméra. Lieu de son choix. Ces films, à la fois pierres de soutènement et mouvement de l’esprit, portent par leur parole une autre forme de souffle aux côtés de celui des oeuvres.
Elles ne fonctionnaient pas lors de mon passage, dommage.
Jusqu’au 11 novembre 2013 photos de l’auteur courtoisie de la Fondation Maeght
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