A World Not Ours

Jusqu’au 27/8/2017 à la Kunsthalle de Mulhouse

A World Not Ours est une exposition collective
consacrée à la crise actuelle des réfugiés et
les déplacements forcés de population causés par
la guerre en Syrie et dans d’autres zones de conflit.
L’exposition, dont le premier volet a été inauguré
l’été dernier à l’Espace Pythagorion de la
Schwarz Foundation, sur l’île de Samos en Grèce,
cherche à contrebalancer la vision réductrice ou
partielle d’une crise trop souvent limitée à des images
d’embarcations de fortune et de traversées périlleuses
depuis la Turquie ou la Libye.
L’idée est de se pencher sur l’avant et l’après de ces
moments dramatiques.

Alors que la première partie de l’exposition était
consacrée à l’expérience de la fuite, au voyage périlleux
et à l’économie clandestine qui entretient la précarité
des réfugiés, le volet mulhousien se penche davantage
sur l’accueil réservé aux réfugiés, sur les procédures
légales et les réalités quotidiennes auxquelles ils sont
confrontés, « la terre promise » atteinte.
Cette seconde partie s’attache également à observer
la façon dont les européens vivent la crise migratoire,
à explorer les problèmes de représentation de la
souffrance et à poser la question de la « propriété »
des images de réfugiés et du droit de les représenter.

A World Not Ours regroupe artistes, photographes,
cinéastes et militants qui pour beaucoup sont originaires
du Moyen-Orient ou du Sud-Est de l’Europe, de régions
directement confrontées au danger, à la guerre et à l’exode.
Ils ont une expérience personnelle, voire intime, du
traumatisme et de la souffrance collective.

Utilisant des médiums aussi divers que l’installation,
la photographie, la vidéo et l’art action, ils nous plongent
au cœur de la condition des réfugiés et révèlent
la complexité de l’origine du problème en le situant
dans un contexte plus large.
Les artistes participants :

Azra Akšamija (1976, Bosnie-Herzegovine)
Taysir Batniji (1966, Palestine)
Tanja Boukal (1976, Autriche)
Ninar Esber (1971, Liban)
Aslan Gaisumov (1991, Tchétchénie)
Mahdi Fleifel (1979, Emirats Arabes Unis)
Stine Marie Jacobsen (1977, Danemark)
Sven ’t Jolle (1966, Belgique)
Sallie Latch (1933, Etats-Unis)
Eleonore de Montesquiou (1970, Estonie/France)
Giorgos Moutafis (1977, Grèce)
Marina Naprushkina (1981, Biélorussie)
Juice Rap News (créé en 2009, Australie)
Somar Sallam (1988, Syrie/Algérie)
Mounira Al Solh (1978, Liban)
Diller Scofidio & Renfro, Mark Hansen, Laura Kurgan,
et Ben Rubin en collaboration avec Robert
Gerard Pietrusko et Stewart Smith, d’après une idée
de Paul Virilio (international)
Commissaire d’exposition :
Katerina Gregos, assistée de Sarita Patnaik.

≪ Et si c’était moi ? Comment réagirais-je ? ≫
Espérons que l’exposition  soulèvera la question.
Les migrations vont rester l’une des questions
brûlantes de notre époque, de plus en plus de
gens seront contraints de fuir pour des raisons environnementales, économiques ou politiques,
et nous devons repenser en termes de générosité
et d’hospitalité réciproque la notion de
cohabitation sur une planète
de plus en plus interconnectée.
C’est l’un des grands défis de
notre temps, et la solution ne peut être
une politique de division et d’exclusion.

Festival Météo
Alan Curran en workshop à La Kunsthalle
Stage de 3 jours de musique improvisée
Lundi 22 — Jeudi 24 août
Concert de clôture
Jeudi 24 août R 17:30
Cette année, La Kunsthalle est partenaire du festival
Météo et accueille un workshop d’Alvin Curran, dans
son espace d’exposition. Ouvert à 20 participants,
Alvin Curran invite les musiciens à improviser avec
la composition ou composer avec l’improvisation.
Il étudie avec eux l’influence des déplacements et
des positions ≪ assis, couche ≫ sur le type du jeu et
propose d’y inclure tous types d’objets métalliques résonnants.
Le stage donnera lieu a une représentation
publique jeudi 24 aout a 17:30.
L’atelier est réservé de préférence
aux instruments acoustiques sans amplification.
Informations, inscriptions, programme complet
du festival sur www.festival-meteo.fr

 

La révolution est morte. Longue vie à la révolution !

Il ne reste que quelques jours pour voir les 2 expositions
jusqu’au 9 juillet 2017

Pour commémorer le centenaire de la Révolution russe,
le Kunstmuseum Bern et le Zentrum Paul Klee organisent
une double exposition
La révolution est morte. Longue vie à la révolution !
et enquêtent sur l’héritage artistique de la Révolution
de 1917.
Tandis que l’exposition du Zentrum Paul Klee, conformément à
son sous-titre « De Malevitch à Judd », est consacrée à l’impact
de l’avant-garde russe et de l’art non-fiurative en tant qu’idée
artistique, le Kunstmuseum Bern présente, sous le titre
De Deineka à Bartana, des oeuvres du Réalisme socialiste
dont elle montre les répercussions au fil de l’évolution de l’art
jusqu’à aujourd’hui.
Avec la distance historique, on s’interroge : comment juger cet
événement qui a profondément marqué son époque? Comment
évaluer ses répercussions sur la sphère artistique? Comment
la révolution sociale et politique en Russie, qui avait été précédée
par une révolution esthétique avec le Carré noir de Kasimir
Malevitch (1915), pouvait-elle déboucher sur une tendance
telle que le Réalisme socialiste? Comment comprendre une
orientation esthétique décriée jusqu’après la Guerre froide et
généralement considérée comme « propagande » et comme
« kitsch », représentant une dictature totalitaire et n’étant devenue
obsolète qu’en 1991 avec la dislocation de l’Union soviétique ?

Comment évaluer les prétentions de cette tendance
de l’art à « façonner la réalité », c’est-à-dire non seulement à
refléter la réalité du socialisme mais aussi à construire celle-ci
en la représentant, quand on songe à la façon dont on utilise
actuellement les mondes virtuels et les technologies numériques
de l’image ?

Qu’est-ce qui a changé dans le postulat idéologique de la vérité
en art ? Existe-t-il un art qui ne soit pas récupéré par l’idéologie
et puisse, aujourd’hui encore, prétendre être « révolutionnaire » ?
Voilà les questions qui ont inspiré l’idée de cette exposition La
révolution est morte. Longue vie à la révolution !
Le titre choisi, dérivé de l’expression française
« Le roi est mort. Vive le roi ! », résume les bases
mêmes de la problématique :
à une révolution succède toujours la suivante.

La Révolution russe de 1917 s’est, elle aussi, annoncée
dans de nombreux événements révolutionnaires qui l’ont
précédée. Le sujet se révèle d’une grande actualité dans
la mesure où le terme de révolution, comme désir de
bouleverser l’ordre économique et social existant, a
bénéficié d’un nouvel élan ces dernières années.
Dans le monde, les protestations contre les inégalités
sociales et économiques se multiplient ; l’idée de révolution
au sein même de l’art a d’ailleurs fait l’objet d’une nouvelle
attention, comme on a pu le voir, par exemple, dans
l’exposition «Soulèvements » présentée à Paris en 2016.
Et la nécessité qu’a l’art de se renouveler sans cesse implique
une proximité avec ce qui est « révolutionnaire ».

En 1917, année de la révolution russe, un besoin impérieux
de liberté conduisit au renversement du régime, ce qui permit
à la population, avec l’aide des bolcheviks, de se libérer de
conditions sociales injustes et de l’oppression des tsars. Il se
forma aussitôt un gouvernement révolutionnaire de conseils,
les soviets, qui opposa au régime autocratique une alternative
socialiste. Le mouvement de cette société révolutionnaire vers
le socialisme a été marqué par une industrialisation galopante.
L’évolution brutale conduisant d’un pays agricole à une nation
industrielle est passée par l’expropriation massive de la population,
dépossédée de ses terres et de ses biens, et par la
privation des droits civils. La collectivisation des campagnes,
organisée à la fin des années 1920 (regroupement des paysans
en kolkhozes) fut un désastre, dont le pays ne se releva
jamais. Des millions de familles furent expulsées et dispersées
dans toute l’Union soviétique. Cette population nomade devint
un réservoir de main d’oeuvre pour la révolution industrielle
soviétique. Elle remplit les grandes villes ainsi que les chantiers
et les camps du Goulag. Dans le même temps, le premier
plan quinquennal (1928–1932) provoqua la pire famine due à
l’homme, entraînant la mort de près de huit millions de paysans.

On se basa sur les doctrines de Marx, Engels et Lénine pour
réorganiser toute une nation. Mais cette révolution s’étendit
en réalité sur une centaine d’années. Elle avait commencé en
1891, lorsque la population, affamée, s’opposa pour la première
fois au gouvernement du tsar, et se termina en 1991 avec la
chute du régime soviétique.
dans l’ordre : Malewitsch, Rodtchenko, Kandinsky, Klee, Itten, Tatline
Accès par transports publics
Bus ligne 12 (direction Zentrum Paul Klee)
Jusqu’au terminus; l’arrêt est situé près du Restaurant Schöngrün
et de l’entrée nord du Zentrum Paul Klee.
De la gare de Berne (Hauptbahnhof) au Zentrum Paul Klee
par Käfigturm, Zytglogge, la partie basse de la vieille ville,
Nydeggbrücke, Bärengraben (la fosse aux ours) et Grosser Muristalden
(point de vue sur la vieille ville de Berne).
Durée du trajet: env. 15 minutes de la gare de Berne (Hauptbahnhof).
La ligne de bus 12 dessert le Zentrum Paul Klee tous les soirs jusqu’à 24 heures.

Sommaire du mois de juin 2017

Robert Cahen et son galeriste Jean François Kaiser à Art Basel 2017

03 juin 2017 : Wolfgang Tillmans engagé
05 juin 2017 : Hebdoscope sous la baguette de Valérie Cardi
17 juin 2017 : Art Basel 2017
20 juin 2017 : Otto Freundlich, Communisme cosmique
22 juin 2017 : Cézanne révélé
27 juin 2017 : Wim Delvoye

Wolfgang Tillmans engagé

Wolfgang Tillmans jusqu’au 1er octobre 2017
à la Fondation Beyeler

« Tout est une question de regard, d’un regard
ouvert et sans peur »


En tee-shirt et bermuda, il répond avec cordialité à nos questions.
Dans l’ascenseur il m’a spontanément serré la main, en riant
parce que j’ai affirmé au traducteur, que son français était parfait.
C’est un des photographes que l’on dit le plus passionnant du moment.
Dans tous les classements ce natif de Remscheid, dans la Ruhr,
RFA, est en tête. On peut voir ses oeuvres à la Tate galerie de Londres
et depuis quelques jours à la Fondation Beyeler, près de 200
travaux photographiques réalisés entre 1986 et 2017, ainsi qu’une
nouvelle installation audiovisuelle.
« J’aime la photographie et j’utilise ce médium depuis 30 ans,
non pas parce que je veux être absolument un photographe,
mais parce que cela donne des possibilités
illimitées de produire de nouvelles images. »

Ici il n’y a ni règles, ni chronologie, ni hiérarchie, de la vision
Tillmans veut faire une expérience.
Ses accrochages ressemblent à des performances,
les portraits et les natures mortes, de l’accessoire et
du fondamental, du figuratif et de l’abstrait,
tout se vaut.

Wolgang Tillmans, Tilda Switon 2009

Rien ne le laisse insensible. Tillmans est faiseur d’images
et musicien.
C’est l’art en général et surtout les images qui l’intéressent,
il se voit dans une continuité de 30 000 ans, depuis que
des hommes ont commencé à faire des images, la photographie
n’est qu’un tout petit domaine dans l’histoire totale des images.
Ces photographies intimes et attentives le font connaître
au début des années 90.
Il documente l’ambiance des clubs et le style de vie de
la jeunesse londonienne, le feeling de la contre-culture.
Ces images se présentent comme une membrane
entre la sphère du privé et celle du public.
Ce sont particulièrement les images du début
des années 90 qui manifestent une préoccupation
sociétale. Il était tout à fait conscient que ce n’était
pas juste une plaisanterie superficielle, c’était amusant,
certes, mais il était clair pour lui qu’il s’agissait de
développement et de progrès sociaux, le privé et le politique
sont pour lui indéniablement liés. Les libertés dont
il profite ont été acquises de haute lutte politiquement.
Il ne parle pas du fait de pouvoir exister en tant qu’homosexuel,
mais de pouvoir vivre en démocratie.

Après avoir vécu à New York, il vit a Londres où il reçoit le
Turner Prize, en tant que photographe et surtout premier
photographe non britannique à l’âge de 32 ans.
En 2015, on lui a décerné l’International Award in
Photography
de la Hasselblad Foundation, Göteborg.
Prix acceptés avec humilité, en s’excusant.
Il veut montrer le monde à sa façon.

Parfois quelque chose se développe, tout d’un coup
il y a le bon dosage de mise en scène, de trouvailles et
de vérité qui se manifestent. Il fait des photos pour intervenir
pour faire de l’effet sur la société. Ce n’est pas que de
l’art pour l’art, pour se positionner dans ce
domaine, il voudrait changer les choses, conscient que
cela ne représentera presque rien.
Mais son énergie le pousse dans ce sens. Prendre position
est son credo d’artiste et de citoyen, comme sa dernière
campagne d’affiches contre le Brexit.

Il ne voit pas la limite entre la politique et la vie, mais il ne voit
pas non plus la nécessité de tout regarder sous l’angle politique.
Certaines choses ont lieu et existent tout simplement,
elles deviennent des natures mortes du fait du hasard.
Le drapé de vêtements jetés négligemment par hasard,
devient une nature morte, comme une peinture.

Le tee-shirt se métamorphose en sculpture. L’éclipse totale du
soleil capté avec son vieil appareil analogique.
Des scènes de rue, des façades de maisons, des groupes de
personnes, des panneaux publicitaires, des voitures,
des couloirs d’aéroport, des ciels étoilés, des vues d’avion.
(Concorde)
Il a rapidement élargi son champ de vision et a exploité
les expériences de la photographie pour inventer un nouveau
langage iconographique. Ainsi sont nés des travaux recourant
ou non à l’appareil photo ainsi qu’à la photocopieuse.

Chaque exposition de Tillmans est une oeuvre en soi.
Il n’aligne pas une suite de succès, elle demande à être
regardée avec attention, car il mélange les formats,
le banal avec le sensationnel, l’ordinaire avec l’émouvant.
Il arrive toujours à surprendre, par exemple avec
des images qui naissent sans passer par l’objectif d’une caméra,
en travaillant le papier photo avec la lumière ou
des produits chimiques.
Il rend le non vu, visible.
Il illustre sa perception du monde. Selon lui tout est
fonction du regard ouvert et exempt de peur.
C’est un regard sur la liberté de voir de faire ou de jouer
et c’est finalement aussi un comportement politique.

« Il ne faut pas tout particulièrement dans les temps
que nous vivons, cette époque remarquablement étrange,
se laisser déposséder de la curiosité visuelle et de la liberté
inaliénable de l’art » .
C’est au Schaulager que la commissaire Theodora Vischer
tente une correspondance de son travail pour la première fois
dans lexposition de Holhein à Tillmans
À l’invitation de la Fondation Beyeler, l’artiste avait déjà aménagé
dès 2014 une salle avec des peintures et des sculptures de la collection
permanente, auxquelles il avait ajouté deux de ses propres
travaux. Cette exposition Tillmans constitue cependant la
première réflexion approfondie à laquelle se livre la
Fondation Beyeler sur le médium photographique
Informations pratiques
Heures d’ouverture :
Tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Pendant la semaine d’Art Basel
10–18 juin 2017, 9h00–19h00
Prix d’entrée de l’exposition :
Adultes CHF 25.-
Pass-musées accepté
Entrée gratuite pour les moins de 25 ans
(sur présentation d’une pièce d’identité à la billetterie)
et membres de l’Art Club
Accès
Tram 2 direction Eglisee
descendre à Messe Platz
puis tram 6 direction Grenze
arrêt Fondation Beyeler
Renseignements ici

 

Sommaire du mois de mai 2017

Ludwig Kirchner expo Zurich Kunsthaus

01 mai 2017 : Fête du travail
02 mai 2017 : Pierre Mercier. Rien n’a jamais cessé de commencer
03 mai 2017 : Talents Contemporains 5e édition
12 mai 2017 : Ernst Ludwig Kirchner – Les années berlinoises
29 mai 2017 : Cold Wave

Cold Wave

 Jusqu’au 2 juillet 2017

Elles sont au nombre de trois, comme les trois grâces,
elles ont en commun le goût, pour le froid,
d’où le titre ( vague froide ou vague de froid), pour l’aventure, les extrêmes.
Par cette chaleur estivale vous pouvez vous rafraichir
en visitant cette très belle exposition.

Elles sont surtout photographe, exposées sur les cimaises,
de la Galerie de la Filature, grâce à l’œil connaisseur
d’Emmanuelle Walter, commissaire de l’exposition.
Aurore Bagarry, Camille Michel,  sorties de l’Ecole d’Arles,
Anna Katharina Scheidegger, a fait ses études à l’École
Nationale  Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et au
Fresnoy, studio national des arts contemporains à Tourcoing.
Trois femmes photographient les glaciers des Alpes et paysages
du Grand Nord pour souligner la beauté mais aussi la fragilité
de ces lieux menacés de disparition.

Les paysages qu’elles photographient appartiennent à
une double tradition, celle  de la description poétique et
intimiste du paysage, et celle qui considère le paysage
d’un point de vue  scientifique et précis. Entre exploration
plastique et démarche documentaire, leurs images sont le
fruit d’une expérience – de la randonnée glaciaire dans
les Alpes ou de l’expédition en embarcation entre la Gaspésie
et le Groenland. Les couleurs et les matières sont celles
des lieux extrêmes : banquises s’évanouissant dans le ciel,
reliefs des moraines, pointes des glaciers.
Aurore Bagarry, Camille Michel et Anna Katharina Scheidegger
semblent révéler à notre regard la profondeur
de la terre engendrant la surface, épiderme du monde
dont le spectacle nous brûle et nous agite.

Aurore Bagarry
www.aurorebagarry.com

Aurore Bagarry est une photographe et vidéaste française.
Née le 2 juin 1982 au Mans, elle vit à Saint-Brieuc.
Aurore Bagarry est représentée par la Galerie Sit Down
www.sitdown.fr
Aurore Bagarry est diplômée de l’École Nationale de la
Photographie d’Arles et des Gobelins de Paris, l’École
de l’image en Photographie, option traitement des images.
Son travail appréhende la relation entre la photographie
et le document. Cette exploration a pris plusieurs
formes : le portrait en studio (série Quelle histoire !, 2008),
la pratique de l’errance (Journal Japonais, 2012),
l’archéologie (Louqsor 2030, 2008-2013) et plus  récemment
la photographie de montagne (Glaciers, 2012-2017).
Aurore Bagarry courtoisie

Ses recherches ont été soutenues par le prix LVMH en 2008,
le ministère des affaires étrangères en 2009 et le
Centre National des Arts Plastiques en 2013 et 2015.
Pour Aurore Bagarry, la carte n’est pas l’objectif mais le
point de départ d’une exploration contemporaine.
C’est à un inventaire photographique des glaciers qu’elle
procède.Elle restitue l’emplacement des fleuves gelés
et reporte les points de vue photographiques comme
cela se faisait au 19e siècle.
Courtoisie Aurore Bagarry

Le recours à la chambre photographique, l’infinie qualité
de détails et la totale maitrise technique des rendus
de lumière et de couleur, renvoient aux approches
documentaires les plus exigeantes. Le style en est adopté
mais les choix de points de vue, de lumière et de cadrage
troublent l’impression de « déjà vu ». Ces glaciers ne
ressemblent ni à ceux, actuels, issus de la conquête sportive,
ni à ceux enregistrés par les glaciologues  contemporains,
ni encore aux images « noir et blanc » des glaciers d’albumine,
de collodion ou de gélatine qui  ont pâli avec le temps.
La vision est revitalisée ici, via la couleur, dans la rencontre
extrême et sensible entre une jeune femme photographe et
des sites qui, s’ils ne sont plus considérés comme maudits,
n’en restent pas moins fascinants.
CAMILLE MICHEL
www.camillem.net

Camille Michel est une photographe française.
Née le 27 mars 1988 à Aulnoye-Aymeries, elle vit et
travaille à Paris.
Elle est lauréate du Prix Filature mulhouse015,
biennale de la jeune création contemporaine.
Depuis 2015, son travail est représenté par le studio
Hans Lucas www.hanslucas.com

Camille Michel est une photographe française ayant
étudié les arts à Paris 8 et la photographie à
l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles.
Ses photographies constituent des documentaires poétiques.
Dans son travail elle s’intéresse à la relation entre l’homme
et l’environnement, et à leurs impacts respectifs,
dans les sociétés proches de la nature. L’influence
d’une nature, parfois hostile, sur le mode de vie de l’homme
mais aussi les dommages humains sur l’environnement.
Quelles relations entretiennent l’homme et la nature au
21e siècle ? Que reste-t-il de la culture traditionnelle ?
Quel est l’impact de l’industrialisation ? Elle documente
avec la photographie la vie quotidienne de populations
et de communautés en période de bouleversements.
On imagine à peine cette jolie jeune femme partant en
expédition dans le grand nord, s’embarquant avec des
scientifiques.

Dans l’exposition Cold Wave, Camille Michel livre
le portrait d’un Groenland contemporain, tiraillé
entre tradition et modernité. Uummannaq est un documentaire
sur un village au Nord. Stories from the Sea résulte
d’un voyage sur un bateau d’expédition le long de la côte Ouest.
Sur l’île, les modes de vie et de consommation s’occidentalisent.
La pêche s’industrialise. Les chiens de traîneaux ne sont
plus beaucoup utilisés. Ils cohabitent maintenant sur la
banquise avec les voitures, les quads et les scooters.

Pack of dogs on ice looking for someone Camille Michel courtoisie

Les téléphones portables et les réseaux sociaux
sont à la mode ! Des infrastructures modernes marquent
le paysage : supermarchés, café, station-service.
Les importations de nourriture industrielle et
de produits européens permettent de rendre la vie
plus simple mais génèrent des problèmes de santé comme
le diabète et aussi une importante pollution.
Dans le village, tous les déchets sont brûlés en plein air.
Uummannaq, Greenland, 2015. Camille Michel courtoisie
Uummannaq, Groenland, 2015.

D’inquiétantes traces de dioxine ont été relevées dans
les eaux du lacs. La santé des habitants et la sécurité
alimentaire sont menacées. Beaucoup d’habitants partent
vers Nuuk la capitale ou le Danemark à la recherche de
travail et d’une vie plus confortable.
Le changement climatique est-il plus responsable
des problèmes que la course à l’économie globale moderne
qui transforme désormais la société Groenlandaise en
une société matérialiste ?
Anna Katharina Scheidegger
www.annakatharina.org


Anna Katharina Scheidegger pratique la photographie,
le film et la vidéo.
Née en 1976 en Suisse, elle vit et travaille à Paris.
Anna Katharina Scheidegger a fait ses études à
l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris
et au Fresnoy,
studio national des arts contemporains à Tourcoing.
Elle était membre de l’Académie de France à Madrid et est
actuellement artiste en résidence au MAC VAL (Musée d’Art
Contemporain du Val-de-Marne) et à la Cité internationale
des Arts à Paris.
Anna Katharina Scheidegger courtoisie

Ses oeuvres nous font découvrir des phénomènes urbains, le lien
passé et futur entre l’architecture, le pouvoir et la société.
Avec la photographie et la vidéo, elle affirme la primauté
du documentaire. Son travail l’amène progressivement vers
des sujets pesants, difficiles. Elle travaille de plus en plus
souvent sur des gens à la marge de la société, attirés par ces
extrêmes, s’approchant au bord de l’envergure des modèles
de vie possibles.
Anna Katharina Scheidegger courtoisie

Les glaciers suisses se sont considérablement réduits
durant le 20e siècle, avec un affaissement atteignant une
vingtaine de mètres au cours des quinze dernières années.
Pour les protéger du réchauffement climatique, les scientifiques
ont entrepris une opération audacieuse : chaque été, ils emballent
les glaciers les plus vulnérables dans des kilomètres de bâche
isolante pour les mettre à l’abri des rayons du soleil.
Témoignant de cette lutte acharnée, les images
d’Anna Katharina Scheidegger dégagent une esthétique
tragiquement extraordinaire.

Les villageois de la vallée de Fiesch en Suisse, dépendants
de la nature et du tourisme, s’arrangent avec Dieu, les esprits
et les projets scientifiques sans qu’aucun ne puisse exclure
l’autre, avec comme unique but de conserver le fondement
de leur communauté autant identitaire qu’économique,
le coeur de leur existence : le glacier d’Aletsch.
Dans cette vallée du bout du monde, entre mythes et sciences,
l’écologie et la tradition se fondent dans une avancée
imperturbable vers l’avenir.
Anna_Katharina Scheidegger courtoisie

Anna Katharina Scheidegger est lauréate de nombreux prix tels
que le prix Artiste-Air Suisse et le prix de la Photo de Berne.
Ses oeuvres font, entre autres, partie de la collection du CNAP
et de la Maison européenne de la photographie
rencontre, visite guidée en présence de Camille Michel
samedi 10 juin 11h
dans le cadre de mulhouse017 biennale de la jeune
création contemporaine
entrée libre en galerie
www.mulhouse.fr/fr/mulhouse-017
LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE
Galerie en entrée libre
du mardi au samedi de 11h à 18h30
les dimanches de 14h à 18h et les soirs de spectacles
20 allée Nathan Katz – 68090 Mulhouse cedex
T +33 (0)3 89 36 28 28 – www.lafilature.org
La Filature, Scène nationale, est membre de Versant Est
Réseau art contemporain Alsace http://versantest.org
et de la Régionale

Talents Contemporains 5e édition

Le Centre d’Art Contemporain de la Fondation
François Schneider, présente les oeuvres des
sept lauréats de la cinquième édition du concours
« Talents Contemporains », jusqu’ au
10 septembre 2017.

Akmar, Julie Chaffort, Rebecca Digne, Mathilde Lavenne, Benoît Pype, Alex Seton et Zhang Kechun, il manque Rebecca Digne, Mathilde Lavenne

Chaque année, le Concours permet de découvrir,
grâce à des oeuvres de qualité et déclinées dans différents
mediums – installations, vidéos, photographies ou sculptures -,
les « talents » du XXIe siècle.
Akmar, Julie Chaffort, Rebecca Digne,
Mathilde Lavenne,
Benoît Pype, Alex Seton et
Zhang Kechun sont les lauréats de l’édition 2015,
parmi les 42 finalistes sélectionnés.
Originaires de différents pays (Australie, Chine, Pays-Bas,
France) et issus de formations artistiques variées,
ils représentent un panel de la création contemporaine
mondiale, sélectionnés par le Grand Jury International
composé de figures majeures de la culture.
Chaque année, plus de 2000 artistes de 90 pays
proposent
leur candidature.
Chacun offre une approche de l’eau avec un regard personnel.
Mutation d’un territoire pour l’un, modernisation pour
l’autre, voyages, migration, dérives, autant de sujets et de
réflexions que ces artistes intègrent dans leurs oeuvres tour à
tour décalées, engagées, introspectives, humoristiques
ou poétiques. Il ressort cette année, de la part des artistes
sélectionnés, un travail commun sur la lenteur,
une nouvelle approche de la temporalité, le calme, la minutie,
la contemplation, la solitude, « de la poésie dramatique »
d’après le commissaire Auguste Vonville.
Le Concours « Talents Contemporains » permet ainsi de
participer à un décloisonnement des frontières et
des mediums, et de faire connaître des artistes prometteurs.
Les sept lauréats reçoivent chacun 20 000 euros pour
l’acquisition de leur oeuvre. Une enveloppe de 160 000
euros est consacrée à la réalisation des oeuvres présentées
sous forme de projets comme aide à la production.
Akmar, née en 1976 – Pays-Bas, pour son oeuvre
Seascapes [according to MAYA2009],
compare le processus de la pensée de l’homme avec
celle de l’ordinateur. Si les progrès dans la pensée
de l’homme vont  de pair avec un niveau croissant
d’abstraction, les progrès dans la pensée de l’ordinateur
vont de pair avec une simulation de plus en plus
importante du monde réel.
S’installe alors une «Love Story» entre la nature
et la science. L’installation se compose de quatre
vidéos affichant chacune  une mer artificielle différente.

vidéo, 2015 Julie Chaffort, née en 1982 – France,
pour son oeuvre Montagnes noires, vidéo, 2015
Le gris de la mer a rattrapé le ciel. Un orage éclate.
Une apparition. La pluie arrive doucement.
Deux minutes de dérive. La tête dans le brouillard.
Seuls. Est-ce réel ? Où vont-ils ?
il faut souligner, la qualité picturale de ses vidéos.

Rebecca Digne, née en 1982 – France, pour son
oeuvre Climats, vidéo 2014
Les pièces de Rebecca Digne sont des évocations
énigmatiques qui saisissent l’espace de projection et
d’exposition comme un « lieu de résistance face au temps ».
L’image, à la fois sujet et médium, est exploitée comme
un territoire où s’entremêlent des enjeux liés à la question
de l’attente, du temps, de l’identité, du geste ou du rituel.

Mathilde Lavenne, née en 1982 – France,
pour son oeuvre Focus on infinity, vidéo, 2015
Le film est l’histoire d’un voyage qui commence à bord
d’un bateau, une traversé à la fois physique et symbolique.
Il implique un retour à soi après avoir effectué un
déplacement, une rencontre, un trajet d’un point à un autre.
Il est d’ailleurs construit sous la forme d’une boucle temporelle
et évoque dans sa structure même un cycle, une réversibilité.
La présence du bateau est porteuse de sens tant il fait référence
aux rêves et aux mythes au même titre que l’eau, élément
du rêve par excellence.
Benoît Pype, né en 1985 – France, pour son oeuvre
Chutes libres, installation,
Les sept oeuvres Chutes libres de Benoît Pype sont
nées de la chute d’une goutte de métal en fusion
dans un volume d’eau, générant une variété de formes
accidentelles et spontanées aux contours aléatoires.
Ce procédé est inspiré du rituel du «Bleigiessen»,
pratique divinatoire issue des cultures germaniques
au cours de laquelle l’observateur interprète les formes produites.

2013 Alex Seton, né en 1977 – Australie,
pour son oeuvre Deluge in a paper cup,
sculpture,
Cette oeuvre est une expression de cette préoccupation
de la fluidité du temps. Matériellement les éléments
individuels traînent ensemble dans une relation
précaire dépendant du flux constant de l’eau.
La coupe de marbre reste au sommet du support en bois.
Ils sont maintenus ensemble par le gonflement des jointures
en bois, l’eau débordant goutte après goutte dans la coupe.
Une fois mis en marche, l’eau ne peut pas être retirée,
ou alors les joints en bois se rétrécissent et se désagrègent,
la coupe de marbre tombe et se brise, et le plateau en
oxyde d’acier rouille. L’eau est à la fois conduit et destructeur
de vie.
2015 Zhang Kechun, né en 1980 – Chine, pour son oeuvre
The yellow river, photographie, 2012
L’oeuvre The Yellow River nous montre un homme
solitaire sur un îlot, en pleine conversation téléphonique.
Celui-ci est un batelier, en charge de transporter les groupes
de touristes sur son canot pneumatique. Dans cet étrange
scénario, le seul être humain apparaît comme microscopique
face à une étendue d’eau à perte de vue, peut-être une
allusion à la puissance démesurée de cette ressource si précieuse.
Marie Terrieux directrice culturelle de la Fondation François Schneider

AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée avec les artistes

Visites guidées tout public
Deux dimanches par mois à 15h. 14 et 28 mai ;
11 et 25 juin ; 9 et 23 juillet ; 13 et 27 août et
le 10 septembre
Annonce des lauréats du Concours
« Talents Contemporains » 2016
Vendredi 19 mai de 18h à 20h
Nuit des Musées
Samedi 20 mai de 18h à minuit
Découverte nocturne du jardin de sculptures,
de l’exposition et rencontres avec une sélection
des finalistes de « Talents Contemporains » 2016.
Atelier famille : Fragilité et matière
20 juillet et 10 août de 14h30 à 17h30
À partir de l’oeuvre d’Alex Seton,
deux ateliers ouverts aux familles pour
s’essayer à la sculpture.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée.
Nuit des Etoiles
Samedi 29 juillet de 18h à minuit
Pour la deuxième année consécutive,
la Fondation propose, aux amoureux du ciel étoilé,
sa terrasse panoramique pour profiter de cette
nuit aux étoiles filantes.
Festival de musique Météo/Campagne
Mercredi 9 août à 19h
Dans le cadre du Festival 2017, une performance
visuelle et sonore de l’artiste Tomoko Sauvage
aura lieu à la fondation.

« Pierre Mercier. Rien n’a jamais cessé de commencer »

Au Musée d’Art moderne et contemporain (MAMCS)
jusqu’au 30 juillet 2017
« Rien n’a jamais cessé de commencer »
: énigmatique et poétique, cette phrase de Pierre
Mercier (1946-2016)

Pierre Mercier, Promenade sage, 2015
Pierre Mercier, Promenade sage, 2015
vidéo avec défilement d’un texte de Charles de Bovelles, 6’30

donne son titre à un projet
collaboratif qui réunit le Musée d’Art moderne

et contemporain de Strasbourg (MAMCS),
la Haute école des arts du Rhin (HEAR) et
le LaM –
Lille Métropole musée d’art moderne,
d’art contemporain et d’art brut
– trois lieux qui ont

accompagné le parcours de l’artiste.

Pierre Mercier, Image ressentie, 1982.
Pierre Mercier, Image ressentie, 1982.
Cibachrome, bois graphité, verre, 68×52 cm.
Musée des beaux-arts, Calais


Cette manifestation pluridisciplinaire incluant
une exposition sur deux sites
, ainsi qu’un festival,
entend
rendre compte de la pensée et de l’oeuvre
Pierre Mercier, tant dans le champ des arts visuels,

photographie, dessin, sculpture, vidéo, installation
ou encore performance, que dans son rôle de

formateur-informateur dans les différentes
écoles d’art

(Dunkerque et Strasbourg) où il a enseigné.


La question de la transmission et du flux comme
moteur et témoin du vivant et de l’humain s’avère, en

effet, centrale dans son parcours d’artiste-enseignant.
Au MAMCS, une exposition au parcours globalement
chronologique – depuis les années 1980

jusqu’aux dernières vidéos réalisées en 2015 –
vise à mettre en lumière une pensée en constellation,

nourrie de philosophie, de poésie et d’histoire de l’art.
Outre les quelque cent oeuvres (photographies,

vidéos, dessins, installations) réunies dans cette
présentation, de nombreux carnets et documents

d’archives témoignent de l’intérêt de Pierre Mercier
pour le Moyen Âge, la
peinture de vanités, l’art du
portrait et l’oeuvre d’Auguste Rodin.

Au fil de ses « Promenades » – ainsi nomme-t-il les
vidéos que le regardeur est invité à expérimenter
visuellement (montage alternant texte et image, travail sur le

fragment, le ralenti…) – Pierre Mercier propose une
lecture vivante et singulière de Gilles Deleuze,

Félix Guattari, Charles de Bovelles, Ludwig Wittgenstein,
Jacques Lacan devenus personnages à part
entière.
Les écrits de Robert Graves et de Jean-Pierre Vernant
sur les mythes et ceux d’André Leroi-
Gourhan sur
le geste et la parole nourrissent également sa démarche
qui allie réflexion sur l’image et
développement
d’une oeuvre plastique où se multiplient les tentatives
de traiter de la mobilité, la
symétrie, le double, la couleur,
la dialectique horizontal/vertical ou encore le diagramme.

Cultivant le « faire » dans toutes ces acceptions y compris
l’expérimental, le mal fait, le grossier, le

bricolage et le grotesque.

Pierre Mercier a développé une oeuvre multidirectionnelle
où l’humour et la dérision sont bien souvent invités.
De ses premières photographies en noir et blanc


sur le thème des travailleurs dans la rue à ses vidéos
réalisées en Iran, de ses séries mettant en scène des pièces

viandes à ses dessins sur papier journal, en passant par
ses sculptures vivantes ou encore aux
nombreuses
promenades vidéos, l’exposition propose une circulation
dans une oeuvre ramifiée qui
interroge l’art autant
que la vie, « jusqu’au bonheur »
(titre emprunté au roman de Patrick Varetz lu par

Pierre Mercier pour son oeuvre Promenade Obscure, 2015)
Pierre Mercier, les vanités

Commissariat : Barbara Forest, conservatrice au MAMCS
et Estelle Pietrzyk, directrice du MAMCS

Avec le conseil scientifique de : Joëlle Pijaudier-Cabot,
directrice des Musées de la Ville de
Strasbourg,
Marie-Thérèse Champesme, commissaire d’expositions
indépendante, responsable de la
Villa La Brugère,
Christophe Boulanger, attaché de conservation au
LaM et commissaire d’expositions
indépendant,
Dominique Viéville, Conservateur général du
patrimoine, ancien directeur du musée
Rodin.
Autour de l’exposition :
Vendredi 28 avril : journée d’études à l’Auditorium
des Musées (MAMCS). Programmation et modération : Christophe Boulanger, attaché de conservation en charge de l’art brut, LaM.
Samedi 20 mai : Nuit européenne des musées.
Programmation de deux performances.
Samedi 17 juin à 14h30 :
visite « Le temps d’une rencontre » avec Francisco Ruiz
de Infante, artiste plasticien, réalisateur et enseignant
à la HEAR
Vendredi 19 mai à 12h30 et mardi 23 mai à 14h30
: visite « 1 heure, 1 œuvre »
Manifestations partenaires
LaM – Lille Métropole musée d’art moderne,
d’art contemporain et d’art brut

L’exposition organisée par le LaM se tiendra du
18 novembre 2017 à fin février 2018 à
Villeneuve d’Ascq (59).

www.musee-lam.fr/

Sommaire du mois de mars 2017

Anonyme
18 boutons de redingote représentant les vues
du château et du parc de Versailles
XVIIIe siècle
Miniatures sur ivoire. D. 4 cm chacun
Versailles, musée Lambinet

Albrecht Durer, la petite touffe d’herbes (milieu des années 1490 ?)

dans l’exposition Jardins du Grand Palais

06 mars 2017 : Simone Kappeler « Fleur »
07 mars 2017 : Charles Fréger, Gernika* / La suite basque
10 mars 2017 : « Icônes de l’art moderne – la Collection Chtchoukine »
26 mars 2017 : Kiefer-Rodin
29 mars 2017 : Jardins au Grand Palais

Charles Fréger, Gernika* / La suite basque

C’est une belle partition que déploie Charles Fréger
au musée Unterliden de Colmar.
Pas de signes,  de  notes, de silences, de nuances,
mais des termes comme : Irudi, Exiliados / Anairak,
La Porte du milieu. Des images fortes du passé, qui
hélas se retrouvent dans l’actualité

Charles Fréger, Exilados/Ainarak

Gernika est la capitale symbolique
des Basques. Guernica est un tableau, la
grande fresque de Picasso, est conservé à Madrid,
au musée de la Reine Sofia.
Le Musée Unterlinden qui expose l’un des
trois exemplaires de la tapisserie Guernica,
dont le carton a été réalisé en 1955 par
Jacqueline La Baume Dürrbach à la demande
de Picasso, accueille ainsi pour l’anniversaire
du bombardement de Guernica cet ensemble de
photographies de Charles Fréger.
Le 2e exemplaire d’Unterlinden (vidéo)

Charles Fréger a choisi de citer cette oeuvre :
sa suite basque, pleine de bruits et de murmures.
Elle n’aurait pu être complète sans elle. Avec les
membres du groupe de commémoration
Gernika-Lumo, qui rejouent année après
année l’événement, il a reconstruit une frise
de neuf scènes.
Neuf photographies qui figent les gestes des
acteurs ou les objets devenus aujourd’hui partie
de la geste mémorielle. L’inversion du positif
au négatif, le passage de l’ombre noire à la
blanche luminosité des silhouettes renforce le
sens de l’image. Comme les ombres errantes
qui peuplaient les enfers, ou même les blancs
fantômes des lieux hantés, les silhouettes des
acteurs, jouant les moments de cette après-midi
funeste, font revivre pleinement leurs personnages
et resplendir les symboles.
Irudi Pour faire revivre les protagonistes de Guernica,
il a choisi de photographier ses modèles en buste,
de profil, en attitude. Ainsi défilent le berger calme,
la femme au fichu, l’enfant à la fronde qui joue au soldat…
Stéréotypes créés au fil des années, le regard
vers le ciel, vers l’horreur de leur destinée. Seule
la jeune mère a le visage tourné vers son enfant,
sans avenir.

Exilados/Ainarak
Les jeunes filles de Navarre ou d’Aragon qui
venaient en Soule pour y travailler dans les
fabriques de sandales, même si elles ont
vraiment existé, font désormais partie de la
légende basque. Comme des hirondelles – les
Souletins les ont nommées ainsi – les Ainarak
traversaient en automne les montagnes pour
rejoindre les fabriques de Mauléon où elles
allaient travailler jusqu’au printemps. Dans ce
voyage, on dit qu’elles apportaient le tabouret
qui leur servirait de siège, quelques vêtements
serrés dans un baluchon de toile ; objets qui
sont devenus, au fil des années, leur costume.

Si les sujets photographiés le sont une fois encore
– et cela signe la série – en contre-jour, soudain
les paysages, la montagne, deviennent un cadre,
un personnage. Se dessinent des reliefs, des
éboulis, des failles. Cependant, les visages sont
toujours dans l’ombre ; seuls les vêtements et
les accessoires prennent des formes et, éclairés
par des rayons de soleil, se colorent doucement

La porte du milieu
En contre-jour, un personnage au profil acéré,
immobile, pose. Dans le noir de la silhouette,
se devinent quelques détails, des croisillons de
broderie, un plumet, des collants de dentelle,
des chaussons de danseurs. Un long jupon s’accroche
à ses hanches, terminé par une minuscule
proue en forme de cheval. Le Zamalzain,
comme le berger – autre figure de fierté, avec sa
longue canne, ses guêtres et sa peau de mouton
– appartient, sans doute aucun, à la galerie des
personnages basques. Pays dont ils ont participé
à forger l’image faite de résolution, d’indépendance
d’esprit, de réserve et de gaieté aussi,
et une certaine part d’insolite et d’obscur qu’accentue
la présence des autres personnages de
ces deux séries de chants et les sons qui
martèlent les représentations,
les passages par les trois portes qui, sur la
scène, signifient leur entrée dans le monde du
récit .
Ces personnages posent en contre-jour, devant des
tentures, rideaux de scène dont les superpositions,
les dérangements redessinent des paysages, ils deviennent
autres.
Non pas les acteurs grimés d’un spectacle mais
des hommes habités par le sens de leurs personnages
qu’ils subliment.
Quant au diable, il est le seul à être une ombre
chinoise cornue, qui se devine, derrière le rideau
de scène. Mais le diable n’est qu’une figurine de
bois dont l’ombre est unie, sans relief.
Charles Fréger, photo Musée Unterlinden

Samedi 18 mars
Opening Night Colmar
Rencontre – discussion
Dans le cadre du Week-End de l’Art Contemporain
Temps fort Gernika
Du 27 au 30 avril
Cycle histoire de l’art
En partenariat avec le Musée Basque et de
l’histoire de Bayonne
Profitez de la nocturne du jeudi soir pour vous
initier à un courant, une démarche artistique ou
un genre de l’histoire de l’art.
Gernika, quand l’histoire devient symbole I
Jeudi 27 avril
Jean-Claude Larronde, Historien, Président du Musée
Basque et de l’Histoire de Bayonne
Horaire I 18h30
Tarif I 4,50€ en sus du droit d’entrée
Réservation I 03 89 20 22 79 I
reservations@musee-unterlinden.com
Jusqu’au 22 mai dans l’espace de la Piscine