Talents Contemporains 5e édition

Le Centre d’Art Contemporain de la Fondation
François Schneider, présente les oeuvres des
sept lauréats de la cinquième édition du concours
« Talents Contemporains », jusqu’ au
10 septembre 2017.

Akmar, Julie Chaffort, Rebecca Digne, Mathilde Lavenne, Benoît Pype, Alex Seton et Zhang Kechun, il manque Rebecca Digne, Mathilde Lavenne

Chaque année, le Concours permet de découvrir,
grâce à des oeuvres de qualité et déclinées dans différents
mediums – installations, vidéos, photographies ou sculptures -,
les « talents » du XXIe siècle.
Akmar, Julie Chaffort, Rebecca Digne,
Mathilde Lavenne,
Benoît Pype, Alex Seton et
Zhang Kechun sont les lauréats de l’édition 2015,
parmi les 42 finalistes sélectionnés.
Originaires de différents pays (Australie, Chine, Pays-Bas,
France) et issus de formations artistiques variées,
ils représentent un panel de la création contemporaine
mondiale, sélectionnés par le Grand Jury International
composé de figures majeures de la culture.
Chaque année, plus de 2000 artistes de 90 pays
proposent
leur candidature.
Chacun offre une approche de l’eau avec un regard personnel.
Mutation d’un territoire pour l’un, modernisation pour
l’autre, voyages, migration, dérives, autant de sujets et de
réflexions que ces artistes intègrent dans leurs oeuvres tour à
tour décalées, engagées, introspectives, humoristiques
ou poétiques. Il ressort cette année, de la part des artistes
sélectionnés, un travail commun sur la lenteur,
une nouvelle approche de la temporalité, le calme, la minutie,
la contemplation, la solitude, « de la poésie dramatique »
d’après le commissaire Auguste Vonville.
Le Concours « Talents Contemporains » permet ainsi de
participer à un décloisonnement des frontières et
des mediums, et de faire connaître des artistes prometteurs.
Les sept lauréats reçoivent chacun 20 000 euros pour
l’acquisition de leur oeuvre. Une enveloppe de 160 000
euros est consacrée à la réalisation des oeuvres présentées
sous forme de projets comme aide à la production.
Akmar, née en 1976 – Pays-Bas, pour son oeuvre
Seascapes [according to MAYA2009],
compare le processus de la pensée de l’homme avec
celle de l’ordinateur. Si les progrès dans la pensée
de l’homme vont  de pair avec un niveau croissant
d’abstraction, les progrès dans la pensée de l’ordinateur
vont de pair avec une simulation de plus en plus
importante du monde réel.
S’installe alors une «Love Story» entre la nature
et la science. L’installation se compose de quatre
vidéos affichant chacune  une mer artificielle différente.

vidéo, 2015 Julie Chaffort, née en 1982 – France,
pour son oeuvre Montagnes noires, vidéo, 2015
Le gris de la mer a rattrapé le ciel. Un orage éclate.
Une apparition. La pluie arrive doucement.
Deux minutes de dérive. La tête dans le brouillard.
Seuls. Est-ce réel ? Où vont-ils ?
il faut souligner, la qualité picturale de ses vidéos.

Rebecca Digne, née en 1982 – France, pour son
oeuvre Climats, vidéo 2014
Les pièces de Rebecca Digne sont des évocations
énigmatiques qui saisissent l’espace de projection et
d’exposition comme un « lieu de résistance face au temps ».
L’image, à la fois sujet et médium, est exploitée comme
un territoire où s’entremêlent des enjeux liés à la question
de l’attente, du temps, de l’identité, du geste ou du rituel.

Mathilde Lavenne, née en 1982 – France,
pour son oeuvre Focus on infinity, vidéo, 2015
Le film est l’histoire d’un voyage qui commence à bord
d’un bateau, une traversé à la fois physique et symbolique.
Il implique un retour à soi après avoir effectué un
déplacement, une rencontre, un trajet d’un point à un autre.
Il est d’ailleurs construit sous la forme d’une boucle temporelle
et évoque dans sa structure même un cycle, une réversibilité.
La présence du bateau est porteuse de sens tant il fait référence
aux rêves et aux mythes au même titre que l’eau, élément
du rêve par excellence.
Benoît Pype, né en 1985 – France, pour son oeuvre
Chutes libres, installation,
Les sept oeuvres Chutes libres de Benoît Pype sont
nées de la chute d’une goutte de métal en fusion
dans un volume d’eau, générant une variété de formes
accidentelles et spontanées aux contours aléatoires.
Ce procédé est inspiré du rituel du «Bleigiessen»,
pratique divinatoire issue des cultures germaniques
au cours de laquelle l’observateur interprète les formes produites.

2013 Alex Seton, né en 1977 – Australie,
pour son oeuvre Deluge in a paper cup,
sculpture,
Cette oeuvre est une expression de cette préoccupation
de la fluidité du temps. Matériellement les éléments
individuels traînent ensemble dans une relation
précaire dépendant du flux constant de l’eau.
La coupe de marbre reste au sommet du support en bois.
Ils sont maintenus ensemble par le gonflement des jointures
en bois, l’eau débordant goutte après goutte dans la coupe.
Une fois mis en marche, l’eau ne peut pas être retirée,
ou alors les joints en bois se rétrécissent et se désagrègent,
la coupe de marbre tombe et se brise, et le plateau en
oxyde d’acier rouille. L’eau est à la fois conduit et destructeur
de vie.
2015 Zhang Kechun, né en 1980 – Chine, pour son oeuvre
The yellow river, photographie, 2012
L’oeuvre The Yellow River nous montre un homme
solitaire sur un îlot, en pleine conversation téléphonique.
Celui-ci est un batelier, en charge de transporter les groupes
de touristes sur son canot pneumatique. Dans cet étrange
scénario, le seul être humain apparaît comme microscopique
face à une étendue d’eau à perte de vue, peut-être une
allusion à la puissance démesurée de cette ressource si précieuse.
Marie Terrieux directrice culturelle de la Fondation François Schneider

AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée avec les artistes

Visites guidées tout public
Deux dimanches par mois à 15h. 14 et 28 mai ;
11 et 25 juin ; 9 et 23 juillet ; 13 et 27 août et
le 10 septembre
Annonce des lauréats du Concours
« Talents Contemporains » 2016
Vendredi 19 mai de 18h à 20h
Nuit des Musées
Samedi 20 mai de 18h à minuit
Découverte nocturne du jardin de sculptures,
de l’exposition et rencontres avec une sélection
des finalistes de « Talents Contemporains » 2016.
Atelier famille : Fragilité et matière
20 juillet et 10 août de 14h30 à 17h30
À partir de l’oeuvre d’Alex Seton,
deux ateliers ouverts aux familles pour
s’essayer à la sculpture.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée.
Nuit des Etoiles
Samedi 29 juillet de 18h à minuit
Pour la deuxième année consécutive,
la Fondation propose, aux amoureux du ciel étoilé,
sa terrasse panoramique pour profiter de cette
nuit aux étoiles filantes.
Festival de musique Météo/Campagne
Mercredi 9 août à 19h
Dans le cadre du Festival 2017, une performance
visuelle et sonore de l’artiste Tomoko Sauvage
aura lieu à la fondation.

« Pierre Mercier. Rien n’a jamais cessé de commencer »

Au Musée d’Art moderne et contemporain (MAMCS)
jusqu’au 30 juillet 2017
« Rien n’a jamais cessé de commencer »
: énigmatique et poétique, cette phrase de Pierre
Mercier (1946-2016)

Pierre Mercier, Promenade sage, 2015
Pierre Mercier, Promenade sage, 2015
vidéo avec défilement d’un texte de Charles de Bovelles, 6’30

donne son titre à un projet
collaboratif qui réunit le Musée d’Art moderne

et contemporain de Strasbourg (MAMCS),
la Haute école des arts du Rhin (HEAR) et
le LaM –
Lille Métropole musée d’art moderne,
d’art contemporain et d’art brut
– trois lieux qui ont

accompagné le parcours de l’artiste.

Pierre Mercier, Image ressentie, 1982.
Pierre Mercier, Image ressentie, 1982.
Cibachrome, bois graphité, verre, 68×52 cm.
Musée des beaux-arts, Calais


Cette manifestation pluridisciplinaire incluant
une exposition sur deux sites
, ainsi qu’un festival,
entend
rendre compte de la pensée et de l’oeuvre
Pierre Mercier, tant dans le champ des arts visuels,

photographie, dessin, sculpture, vidéo, installation
ou encore performance, que dans son rôle de

formateur-informateur dans les différentes
écoles d’art

(Dunkerque et Strasbourg) où il a enseigné.


La question de la transmission et du flux comme
moteur et témoin du vivant et de l’humain s’avère, en

effet, centrale dans son parcours d’artiste-enseignant.
Au MAMCS, une exposition au parcours globalement
chronologique – depuis les années 1980

jusqu’aux dernières vidéos réalisées en 2015 –
vise à mettre en lumière une pensée en constellation,

nourrie de philosophie, de poésie et d’histoire de l’art.
Outre les quelque cent oeuvres (photographies,

vidéos, dessins, installations) réunies dans cette
présentation, de nombreux carnets et documents

d’archives témoignent de l’intérêt de Pierre Mercier
pour le Moyen Âge, la
peinture de vanités, l’art du
portrait et l’oeuvre d’Auguste Rodin.

Au fil de ses « Promenades » – ainsi nomme-t-il les
vidéos que le regardeur est invité à expérimenter
visuellement (montage alternant texte et image, travail sur le

fragment, le ralenti…) – Pierre Mercier propose une
lecture vivante et singulière de Gilles Deleuze,

Félix Guattari, Charles de Bovelles, Ludwig Wittgenstein,
Jacques Lacan devenus personnages à part
entière.
Les écrits de Robert Graves et de Jean-Pierre Vernant
sur les mythes et ceux d’André Leroi-
Gourhan sur
le geste et la parole nourrissent également sa démarche
qui allie réflexion sur l’image et
développement
d’une oeuvre plastique où se multiplient les tentatives
de traiter de la mobilité, la
symétrie, le double, la couleur,
la dialectique horizontal/vertical ou encore le diagramme.

Cultivant le « faire » dans toutes ces acceptions y compris
l’expérimental, le mal fait, le grossier, le

bricolage et le grotesque.

Pierre Mercier a développé une oeuvre multidirectionnelle
où l’humour et la dérision sont bien souvent invités.
De ses premières photographies en noir et blanc


sur le thème des travailleurs dans la rue à ses vidéos
réalisées en Iran, de ses séries mettant en scène des pièces

viandes à ses dessins sur papier journal, en passant par
ses sculptures vivantes ou encore aux
nombreuses
promenades vidéos, l’exposition propose une circulation
dans une oeuvre ramifiée qui
interroge l’art autant
que la vie, « jusqu’au bonheur »
(titre emprunté au roman de Patrick Varetz lu par

Pierre Mercier pour son oeuvre Promenade Obscure, 2015)
Pierre Mercier, les vanités

Commissariat : Barbara Forest, conservatrice au MAMCS
et Estelle Pietrzyk, directrice du MAMCS

Avec le conseil scientifique de : Joëlle Pijaudier-Cabot,
directrice des Musées de la Ville de
Strasbourg,
Marie-Thérèse Champesme, commissaire d’expositions
indépendante, responsable de la
Villa La Brugère,
Christophe Boulanger, attaché de conservation au
LaM et commissaire d’expositions
indépendant,
Dominique Viéville, Conservateur général du
patrimoine, ancien directeur du musée
Rodin.
Autour de l’exposition :
Vendredi 28 avril : journée d’études à l’Auditorium
des Musées (MAMCS). Programmation et modération : Christophe Boulanger, attaché de conservation en charge de l’art brut, LaM.
Samedi 20 mai : Nuit européenne des musées.
Programmation de deux performances.
Samedi 17 juin à 14h30 :
visite « Le temps d’une rencontre » avec Francisco Ruiz
de Infante, artiste plasticien, réalisateur et enseignant
à la HEAR
Vendredi 19 mai à 12h30 et mardi 23 mai à 14h30
: visite « 1 heure, 1 œuvre »
Manifestations partenaires
LaM – Lille Métropole musée d’art moderne,
d’art contemporain et d’art brut

L’exposition organisée par le LaM se tiendra du
18 novembre 2017 à fin février 2018 à
Villeneuve d’Ascq (59).

www.musee-lam.fr/

Sommaire du mois de mars 2017

Anonyme
18 boutons de redingote représentant les vues
du château et du parc de Versailles
XVIIIe siècle
Miniatures sur ivoire. D. 4 cm chacun
Versailles, musée Lambinet

Albrecht Durer, la petite touffe d’herbes (milieu des années 1490 ?)

dans l’exposition Jardins du Grand Palais

06 mars 2017 : Simone Kappeler « Fleur »
07 mars 2017 : Charles Fréger, Gernika* / La suite basque
10 mars 2017 : « Icônes de l’art moderne – la Collection Chtchoukine »
26 mars 2017 : Kiefer-Rodin
29 mars 2017 : Jardins au Grand Palais

Charles Fréger, Gernika* / La suite basque

C’est une belle partition que déploie Charles Fréger
au musée Unterliden de Colmar.
Pas de signes,  de  notes, de silences, de nuances,
mais des termes comme : Irudi, Exiliados / Anairak,
La Porte du milieu. Des images fortes du passé, qui
hélas se retrouvent dans l’actualité

Charles Fréger, Exilados/Ainarak

Gernika est la capitale symbolique
des Basques. Guernica est un tableau, la
grande fresque de Picasso, est conservé à Madrid,
au musée de la Reine Sofia.
Le Musée Unterlinden qui expose l’un des
trois exemplaires de la tapisserie Guernica,
dont le carton a été réalisé en 1955 par
Jacqueline La Baume Dürrbach à la demande
de Picasso, accueille ainsi pour l’anniversaire
du bombardement de Guernica cet ensemble de
photographies de Charles Fréger.
Le 2e exemplaire d’Unterlinden (vidéo)

Charles Fréger a choisi de citer cette oeuvre :
sa suite basque, pleine de bruits et de murmures.
Elle n’aurait pu être complète sans elle. Avec les
membres du groupe de commémoration
Gernika-Lumo, qui rejouent année après
année l’événement, il a reconstruit une frise
de neuf scènes.
Neuf photographies qui figent les gestes des
acteurs ou les objets devenus aujourd’hui partie
de la geste mémorielle. L’inversion du positif
au négatif, le passage de l’ombre noire à la
blanche luminosité des silhouettes renforce le
sens de l’image. Comme les ombres errantes
qui peuplaient les enfers, ou même les blancs
fantômes des lieux hantés, les silhouettes des
acteurs, jouant les moments de cette après-midi
funeste, font revivre pleinement leurs personnages
et resplendir les symboles.
Irudi Pour faire revivre les protagonistes de Guernica,
il a choisi de photographier ses modèles en buste,
de profil, en attitude. Ainsi défilent le berger calme,
la femme au fichu, l’enfant à la fronde qui joue au soldat…
Stéréotypes créés au fil des années, le regard
vers le ciel, vers l’horreur de leur destinée. Seule
la jeune mère a le visage tourné vers son enfant,
sans avenir.

Exilados/Ainarak
Les jeunes filles de Navarre ou d’Aragon qui
venaient en Soule pour y travailler dans les
fabriques de sandales, même si elles ont
vraiment existé, font désormais partie de la
légende basque. Comme des hirondelles – les
Souletins les ont nommées ainsi – les Ainarak
traversaient en automne les montagnes pour
rejoindre les fabriques de Mauléon où elles
allaient travailler jusqu’au printemps. Dans ce
voyage, on dit qu’elles apportaient le tabouret
qui leur servirait de siège, quelques vêtements
serrés dans un baluchon de toile ; objets qui
sont devenus, au fil des années, leur costume.

Si les sujets photographiés le sont une fois encore
– et cela signe la série – en contre-jour, soudain
les paysages, la montagne, deviennent un cadre,
un personnage. Se dessinent des reliefs, des
éboulis, des failles. Cependant, les visages sont
toujours dans l’ombre ; seuls les vêtements et
les accessoires prennent des formes et, éclairés
par des rayons de soleil, se colorent doucement

La porte du milieu
En contre-jour, un personnage au profil acéré,
immobile, pose. Dans le noir de la silhouette,
se devinent quelques détails, des croisillons de
broderie, un plumet, des collants de dentelle,
des chaussons de danseurs. Un long jupon s’accroche
à ses hanches, terminé par une minuscule
proue en forme de cheval. Le Zamalzain,
comme le berger – autre figure de fierté, avec sa
longue canne, ses guêtres et sa peau de mouton
– appartient, sans doute aucun, à la galerie des
personnages basques. Pays dont ils ont participé
à forger l’image faite de résolution, d’indépendance
d’esprit, de réserve et de gaieté aussi,
et une certaine part d’insolite et d’obscur qu’accentue
la présence des autres personnages de
ces deux séries de chants et les sons qui
martèlent les représentations,
les passages par les trois portes qui, sur la
scène, signifient leur entrée dans le monde du
récit .
Ces personnages posent en contre-jour, devant des
tentures, rideaux de scène dont les superpositions,
les dérangements redessinent des paysages, ils deviennent
autres.
Non pas les acteurs grimés d’un spectacle mais
des hommes habités par le sens de leurs personnages
qu’ils subliment.
Quant au diable, il est le seul à être une ombre
chinoise cornue, qui se devine, derrière le rideau
de scène. Mais le diable n’est qu’une figurine de
bois dont l’ombre est unie, sans relief.
Charles Fréger, photo Musée Unterlinden

Samedi 18 mars
Opening Night Colmar
Rencontre – discussion
Dans le cadre du Week-End de l’Art Contemporain
Temps fort Gernika
Du 27 au 30 avril
Cycle histoire de l’art
En partenariat avec le Musée Basque et de
l’histoire de Bayonne
Profitez de la nocturne du jeudi soir pour vous
initier à un courant, une démarche artistique ou
un genre de l’histoire de l’art.
Gernika, quand l’histoire devient symbole I
Jeudi 27 avril
Jean-Claude Larronde, Historien, Président du Musée
Basque et de l’Histoire de Bayonne
Horaire I 18h30
Tarif I 4,50€ en sus du droit d’entrée
Réservation I 03 89 20 22 79 I
reservations@musee-unterlinden.com
Jusqu’au 22 mai dans l’espace de la Piscine

Simone Kappeler « Fleur »

Une photographe suisse expose à La Filature,
Scène nationale – Mulhouse

Simone Kappeler vit et travaille à Frauenfeld (Suisse)
où elle est née en 1952. Elle commence à prendre des
photographies dès l’âge de 11 ans. Après des études en
littérature allemande et en histoire de l’art, elle étudie la
photographie à la Haute École d’art de Zurich.
En 1981, elle entreprend un voyage de quatre mois à travers
les États-Unis au volant d’une vieille Gran Torino.
Ces photographies, redécouvertes seulement en 2010,
sont regroupées dans l’exposition Through America
présentée notamment à Paris et New York. En 2014,
elle se voit décerner le Prix artistique de la ville de Constance
(Konstanzer Kunstpreis).

Birnbaum Tor, 5.5.2013

Une multitude de techniques photographiques :
Hasselblad, Leica, Diana, Brownie, Polaroid, appareil
jetable, films périmés ou infrarouges…
Depuis 1970, Simone Kappeler explore tous types
de techniques photographiques, introduit des colorations,
un flou artistique ou encore des distorsions pour
multiplier la diversité et la complexité de la vision
et de la perception.
Der Garten nachts, 13.9.2016

Elle utilise un stock de films qui ne sont désormais
plus produits et apporte un soin extrême aux tirages.
Son oeuvre, expérimentale et poétique, révèle le monde
curieusement étranger qui nous entoure.

Simone Kappeler aborde le proche comme le lointain.
Elle photographie sa famille, métamorphose les couleurs
des paysages alpins grâce à un film sensible aux infrarouges
ou fixe la fragile beauté des fleurs sous l’appareil
de radioscopie de son voisin médecin.
Röntgenphotographien(Photographies aux rayons X)

Ses expositions
Outre de nombreuses participations à des expositions
collectives, ses travaux ont été présentés dans des expositions
individuelles, notamment à la Kunsthalle de Winterthour
ou au Museum zu Allerheiligen de Schaffhouse.
Son travail a fait l’objet d’une première monographie :
Seile. Fluss. Nacht. Fotografien 1964–2011, édité par
Hatje Cantz.
Pfauen (Paons)

Elle accompagne son travail par l’ écoute des textes de
littérature, fidèle à ses études.
Avec Fleur, Simone Kappeler présente à La Filature
une exposition photographique sur le thème de la nature,
réunissant une centaine d’oeuvres.

Evènements
vernissage mardi 14 mars 19h
club sandwich
jeudi 16 mars 12h30
Une visite guidée de l’exposition le temps
d’un pique-nique tiré du sac.
L’occasion de partager son casse-croûte autant
que son ressenti. Passionnant et hautement convivial !
entrée libre en galerie, réservation conseillée
T 03 89 36 28 28

week-end de l’art contemporain Grand Est

vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 mars
Les réseaux d’art contemporain Versant Est en Alsace,
LoRA en Lorraine et Bulles en Champagne-Ardenne,
proposent au public de découvrir ou redécouvrir les lieux
d’art et les nombreuses propositions artistiques
programmées durant ce week-end : vernissages, visites,
rencontres, ateliers, concerts, conférences, lectures…
plus d’infos, réservations sur www.versantest.org
dimanche 19 mars : parcours en bus depuis Strasbourg
avec notamment visite de l’exposition à La Filature
plus d’infos, réservations sur www.versantest.org

Sommaire de février 2017

Totem, vibrations chamaniques, installation vidéo de
Robert Cahen réalisée pour le lieu, sera exposée dans
le hall de la Fonderie à Mulhouse du 14 mars au 1er avril 2017.

Mulhouse Art Contemporain présente, dans le cadre du
week-end de l’art contemporain,
du 17 au 19 mars 2017
une œuvre de l’artiste vidéo Robert Cahen.
L’association poursuit en cela son objectif principal
qui consiste à faire partager à tous les publics
la découverte des expressions multiples
de l’art contemporain, dont la vidéo est devenue,
ces dernières décennies, un des modes majeurs.
Dans cette discipline, il apparaît pertinent
d’offrir à Robert Cahen, l’un des représentants
majeurs y compris au plan international, de cette
écriture créative, une visibilité dans
sa propre ville.
Le choix du lieu, la Fonderie, la collaboration
avec La Kunsthalle, l’intégration de cette proposition
au week-end de l’art contemporain, illustrent
cette volonté de diffusion et de promotion de l’art
contemporain dans l’espace public mulhousien.
Vernissage-rencontre : mardi 14 mars à 18h00

Sommaire de Février 2017 :
01 février 2017 : Stephen Cripps. Performing Machines
05 février 2017 : De la Tête aux Pieds, dans la collection Würth
13 février 2017 :  L’OEil du collectionneur
15 février 2017 :  Thibaut Cuisset – « Campagnes françaises »
18 février 2017 :  Sigmar Polke, Alchimie et Arabesques
22 février 2017 :  Ane Mette HOL
25 février 2017 :  Collection Beyeler / L’Originale

Thibaut Cuisset – « Campagnes françaises »

Il ne portera plus son regard harmonieux sur les
paysages de la planète. Thibaut Cuisset est mort à 59 ans,
alors que la fondation Fernet-Branca de Saint-Louis lui
a consacré une exposition monographique.
Elle lui a rendu hommage le 11 février dernier.

« Pour moi photographier c’est voyager », disait Thibaut Cuisset,
mort le 19 janvier 2016.
Son goût de l’exploration lui avait permis de dresser un état des lieux
de paysages dans le monde entier. Des paysages sereins, contemplatifs,
qui ressemblaient à cet homme discret, presque timide résidant à
Montreuil (93) dans la banlieue de Paris.

Thibaut Cuisset a fait découvrir ses photos durant l’été 1991,
et ce fut un choc. Des images de la montagne suisse, exposées
à Lausanne.
Le jeune homme, né le 19 mars 1958 à Maubeuge (Nord) avait 33 ans,
une voix aussi douce que sa palette de couleurs. Mais il bousculait
le genre.
Il disait qu’un paysage peut être beau sans être une jolie carte
postale inerte. Qu’il était vivant, habité même vide.
Qu’il bougeait.
Le public était déboussolé. « Les couleurs sont trop pâles »,
s’indignait un patron de Kodak. « C’est ce que j’ai vu »,
répondait-il.
S’il choisit la couleur, rejetée par ses pairs, car considérée
alors comme vulgaire, c’est que sa culture au départ est forgée
par le cinéma et la peinture de Corot ou de Cézanne. Cuisset suit
ses intuitions, et n’en démord pas.
Il arpente le monde, l’Australie, la Suisse, l’Italie, l’Espagne,
le Japon, la Russie, la Namybie, l’Islande, et bien sûr la France.
Quand il s’intéresse à un pays, il entre en campagne, occupe
le territoire de façon systématique, à l’affût d’endroits cachés
susceptible de révéler les lieux qu’il fouille du regard au volant
d’une voiture, ou à pied, consacrant à ses repérages jusqu’à
dix heures par jour.

Réalisées avec des appareils moyen format sur trépied, ses photos
sont prises à midi, à l’heure où le soleil se trouve au zénith ou par
temps couvert pour éviter les ombres qui dramatisent les scènes.
Son sens des lumières donnent à ses photos
des rendus pastels aussitôt reconnaissables que lui seul
parvient à trouver.
Il écarte systématiquement les rouges qui attirent trop
le regard. Les courbes, les contre-courbes, les diagonales,
les verticales, tout s’harmonise, dans ses prises de vue, grâce
à son oeil.

Pensionnaire de la villa Médicis à Rome en 1992, et lauréat du prix
de l’académie des Beaux Arts en 2009, Thibaut Cuisset s’inscrit
dans le mouvement de la new topography des années 1970.
Parti des Etats-Unis ce mouvement rompt avec le paysage romantique
et s’emploie à décrire la beauté des lieux considérés
comme banals. En 1983, la démarche fut reprise en France
par la mission de la DATAR avec de grands photographes
internationaux comme Raymond Depardon.

A travers une philosophie zen, il ne portait pas de jugement,
il documentait par ses travaux, les paysages que les hommes
ont modelés. Un poésie froide sans anecdotes, ni romantisme,
que ce soit dans l’harmonie d’un champ ou le chaos d’un corps
de maison égaré en zone industrielle

La campagne en France, voilà ce qui l’intéresse depuis toutes
ces années. Pas une campagne pittoresque ni une campagne
exotique, une campagne plus proche de nous, peut‐être
plus ordinaire et familière, mais encore bien vivante, où les
choses bougent parfois lentement comme dans le pays de
Bray en Normandie, et d’autres fois très rapidement avec le
développement des lotissements en milieu périurbain autour
des villages de l’Hérault par exemple. Les paysages plus
patrimoniaux ou monumentaux tels les hautes montagnes
des Alpes et des Pyrénées ou le littoral Corse ne sont
pas non plus en reste.

La Fondation a réalisé une commande spécifique
de photographies sur le territoire des Trois frontières.
Des salles ont été consacrées à la première présentation de ce travail.
Regarder des lieux laissés de côté qui n’ont rien de spectaculaire, mais qui font nos
campagnes. Regarder autrement des sites plus remarquables.
Un montage vidéo crée par Laurent Troendle permet de
circuler dans les
salles ici
Avoir un regard “d’ici et maintenant” sans patriotisme, sans nostalgie
non plus ou s’il y en a une, ce serait alors dans la chose elle‐même.
Ces lieux, dont on nous dit peu, mais qui font bien partie de cette grande
diversité du paysage que l’on observe en France.
Tous ces paysages qui sont le fruit d’un façonnement perpétuel,
il s’évertue donc à les citer, les authentifier, les représenter comme
un pur effet du temps en traitant le plus justement
possible de leurs équilibres et leurs bouleversements.
Il a publié une dizaine de livres, souvent des bijoux, portés par des
textes de complices bien choisis – Jean-Christophe Bailly,
Jean-Luc Nancy, Philippe Lacoue-Labarthe, Gilles A. Tiberghien,
Jean Echenoz

Commissariat de l’exposition : Pierre Jean Sugier,
directeur de la Fondation Fernet Branca
Thibaut Cuisset en 6 dates
19 mars 1958 Naissance à Maubeuge (Nord).
1991 Expose au Musée de l’Elysée, à Lausanne (Suisse).
1992 Est à la villa Médicis à Rome
1992 Est aux Rencontres photographiques d’Arles.
2010 A l’Académie des Beaux-Arts de Paris.
19 janvier 2017 Mort à Villejuif (Val-de-Marne).
Un catalogue est édité pour l’occasion sur la commande
de la Fondation Fernet‐Branca « Les Trois‐Frontières »
en vente à la Fondation

La Traversée des apparences – Bruno Boudjelal

A la Galerie de la Filature jusqu’au 26 février
dans le cadre du festival les Vagamondes (programme)

Algeria, Algiers, 15 june 2011 In the center of Algiers Algérie, Alger, 15 juin 2011 Dans le centre d'Alger Bruno Boudjelal / Agence VU
Algeria, Algiers, 15 june 2011
In the center of Algiers
Algérie, Alger, 15 juin 2011
Dans le centre d’Alger
Bruno Boudjelal / Agence VU

Français d’origine algérienne, Bruno Boudjelal pratique
la photographie comme un mode de vie qui interroge
sans cesse sa propre identité et nous confronte à la nôtre.
Lorsque son père décide de retourner en Algérie,
il l’accompagne et découvre à la fois un pays, une famille,
un monde traversé de violences, des paysages qui lui parlent
et des individus avec lesquels il dialogue sans savoir
vraiment comment se situer. De là s’ensuivent dix années
d’exploration très personnelle de l’Algérie, entre carnet de voyage
et témoignage, qui vont l’amener à passer du noir et blanc
qui lui semblait une évidence, à la couleur, à assumer de plus
en plus le fait que son point de vue n’est que subjectif,
marqué par son histoire personnelle, mais curieux de mettre
en perspective le quotidien et l’Histoire.
Bruno Boudjelal
Dans les paysages du départ le regard de Bruno Boudjelal
se pose de  « l’autre côté », sur les lieux de partance des
« harragas »,
il explore ces paysages que l’on laisse
derrière soi avant de franchir mers et terres, avant
de franchir clandestinement les frontières.
Si l’utilisation de la couleur blanche provient d’abord d’un
« accident » de l’inexpérience du débutant, de la surexposition,
celui-ci devient porteur de sens. Le panorama s’estompe
de la vue au fur et à mesure que l’on s’éloigne des côtes, avant
de devenir souvenirs qui s’inscrivent dans la mémoire.
De l’éblouissement à l’effacement, là où s’esquissent les
frontières impalpables.
Bruno Boudjelal
Les « harragas » (mot arabe) veut dire brûler. On désigne ainsi les
jeunes qui partent, qui brûlent la route pour essayer de rejoindre
l’Europe. Ils ont demandé à d’autres algériens qui vivent en Espagne
ou en Italie, de leur envoyer des cartes SIM. Elles leurs permettent
de se diriger avec leurs téléphones portables pour s’orienter
pendant la traversée Cela leur permet de photographier et de filmer
leur périple, d’en garder la trace et de les envoyer au pays.
Les petits films proviennent d’une association pour la jeunesse
en Algérie « RAJ »harragasFrantz Fanon
Il est l’auteur des damnés de la terre, psychiatre et intellectuel
martiniquais qui a vécu et travaillé en Algérie (Blida), ainsi qu’en
Martinique et au Ghana. B B souhaitait lui rendre hommage au moment des
célébrations du cinquantenaire de l’Algérie.
bruno-boudjelalCirculation
Pendant 10ans (1993-2003) il n’a pas pu circuler en Algérie,
réduit à la visite de la famille ou des amis. Ce qui ne lui a pas permis de
voir réellement son autre pays. Les autres algériens étaient
réduits au même sort, contrôles, faux barrages, ratissages de l’armée,
rapts, disparitions forcées.
Pourtant il a ressenti un lien très fort, avec ce pays, une proximité et
une intimité, alors qu’il ignorait tout de celui-ci.
Bruno Boudjelal
Pourquoi ses photos sont floues, mal cadrées, c’est d’une part que le matériel
photographique utilisé est sommaire, mais aussi, qu’il fallait ne pas se
faire remarquer en photographiant sous peine d’être arrêter.
Aussi nous livre t’il  par fragments, le puzzle de son identité
reconstituée au fil de ses périples, de sa double appartenance
franco-algérienne, dont son prénom français accolé à son patronyme
algérien est une illustration.
Bruno Boudjelal
Lorsqu’il décide que ce travail en Algérie est terminé, il le structure
sous forme d’exposition, de projection et de livre, puis décide
de se concentrer sur l’Afrique.
C’est ce qui donne la série Goudron Tanger-Le Cap
Les chemins que l’on aimerait emprunter librement et parcourir
à travers ce continent n’existent pas. Les routes sont inexistantes,
en mauvais état, les frontières fermées.
Bruno Boudjelal
Toutes ces raisons empêchent le désenclavement de l’Afrique,
et la libre circulation du peuple africain dans son propre espace.
Tendu entre deux continents, entre deux cultures,
Bruno Boudjelal revendique sa capacité à
comprendre et à transcrire une problématique
complexe entre le Nord et le Sud.

Sommaire de décembre 2016

Fondation Cartier

Cai Guo-Quiang, White Ton
Cai Guo-Quiang, White Ton

01 décembre 2016 : Frederic Versolato «47° Nord», la latitude de Mulhouse
03 décembre 2016 : Maurizio Cattelan – Not Afraid of Love
11 décembre 2016 : Oscar Wilde, l’impertinent absolu
20 décembre 2016 : Sites éternels, De Bâmiyân à Palmyre
22 décembre 2016 : Hodler Monet Munch – Peindre l’impossible
24 décembre 2016 : Noël 2016
 

Sommaire de novembre 2016

Laurent Impeduglia, ST'ART 2016 Galerie Jean-François Kaiser prix ST'ART 2016
Laurent Impeduglia, ST’ART 2016
Galerie Jean-François Kaiser
prix ST’ART 2016

01 novembre 2016 : « Die Kerze »
04 novembre 2016 : Talents contemporains 2014
06 novembre 2016 : Carl Andre : Sculpture as place, 1958-2010
10 novembre 2016 : Machines musicales / Musique machinale
12 novembre 2016 : « Still-Leben » dans le cadre de La Regionale 17
13 novembre 2016 : ST-ART 2016
15 novembre 2016 : Joëlle Tuerlinckx Nothing for Eternity
18 novembre 2016 : TGV contre X
22 novembre 2016 : « Kunihiko Moriguchi – Vers un ordre caché »
26 novembre 2016 : ST’ART 21 e 2016