Beatrice Cenci, héroïne tragique

À l’occasion des représentations par l’Opéra national
du Rhin de l’opéra Beatrix Cenci d’Alberto Ginastera
créé en 1971, le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
se penche sur cette héroïne qui enflamma l’imaginaire
européen depuis sa mort.

Beatrice Cenci exista bien. Née en 1577 elle appartenait
à l’aristocratie romaine. Son père, parmi d’autres forfaits,
commit l’inceste sur son propre fils et s’apprêtait à en
faire de même sur Beatrice. Un complot familial aboutit
au parricide. Malgré les protestations du peuple romain
ému par la défense de la fille face à la dépravation de son
père, le pape ne gracia pas les meurtriers, et
Beatrice fut décapitée. Elle avait 22 ans.
Les historiens supposent, que le  Caravage a pu y assister.
A l’époque c’était un spectacle public.

Son histoire suscita des œuvres dans bien des domaines:
peinture (son effigie présumée fut exécutée par Guido Reni
ou son élève Elisabetta Sirani), oeuvre MNR, déposée
au Louvre,
Depuis le début du XVIIe siècle, l’histoire tragique de la jeune
romaine Beatrice Cenci n’a cessé de hanter l’imaginaire
d’écrivains, peintres et même photographes et cinéastes.
Le portrait attribué à Guido Reni des collections du
Palazzo Barberini
a largement contribué, auprès de Shelley, Stendhal, Melville
et Cameron, à l’aura de cette femme poursuivie, martyrisée
et violentée par un père tout-puissant et qui ne voit d’autre
issue que le parricide.
L’histoire de la famille Cenci a été transmise oralement de
génération en génération, de fait, il est difficile de démêler
le vrai du faux.
L’époque actuelle est parfois le théâtre de ce fait divers.
La pièce de Percy Bysshe Shelley : une source d’inspiration
pour la littérature.
L’une des influences essentielles d’Alberto Ginastera,
datant de 1819. Shelley est en effet le premier dramaturge à
faire de l’histoire tragique de la famille Cenci une pièce de
théâtre.
Le Théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud se base pour
sa pièce Les Cenci, sur la nouvelle de Stendhal et
sur la pièce de Shelley
.
La tragédie d’Artaud, avec les décors de Balthus est écrite
en prose et revêt presque une forme de conversation
entre les personnages ce qui vise à lui donner un caractère
plus réaliste.
Artaud ajoute « à vue » la scène de la torture de Beatrice
et insistant ainsi sur la cruauté et le malheur.
Il laisse place à une extériorisation des sentiments de
Lucrecia (la belle-mère) et Beatrice sur la vie et la mort
imminente, et l’aspect terrifiant des événements
Le rapport entre personnage et culpabilité est déplacé.
La question ne se pose plus de savoir qui entre
Francesco Cenci et Beatrice est coupable ou innocent.
Il faut encore citer Alexandre Dumas, les Crimes célèbres,
1856, Stendhal, les Cenci 1839, Stephan Zweig, Derniers
Messages, 1945, A. Lapierre, Artemisia, 1998.
Le contexte politique de l’oeuvre : la violence des Cenci
comme métaphore de la violence dictaroriale argentine
L’année de création de l’opéra Beatrix Cenci en 1971
s’inscrit au cours de la « Révolution argentine » datant de
1966 à 1973 et qui est le nom officiel de la dictature militaire
instaurée par le coup d’État du 28 juin 1966 qui
renverse le président Arturo Illia (UCRI), élu en 1963.
En partenariat avec l’Opéra national du Rhin
En langue espagnole
Surtitrages en français et en allemand
Durée approximative : 1 h 30
Conseillé à partir de 14 ans
Opéra en deux actes
Livret de William Shand et Alberto Girri d’après
les Chroniques italiennes de
Stendhal et The Cenci de Percy Shelley
Créé le 10 septembre 1971, au Washington Opera

Commissariat: Dominique Jacquot, conservateur en chef
du Musée des Beaux-Arts en collaboration avec Céline Marcle,
assistante de conservation et Aude-Marie Fritz, service éducatif
des Musées de Strasbourg
De nombreux évènements sont programmés par le musée
des beaux arts de Strasbourg à consulter ici
dont Printemps de Femmes, héroïnes tragiques et artistes
« irrégulières »
Opéra à Strasbourg du 17 au 25 mars
à Mulhouse les 5 et 7 avril 2019

L'Epiphanie

The adoration of the magi, oil on panel, 38.5 x 56.5 cm

Les premiers tableaux de Bruegel sont foisonnants de
personnages, déployés sur de grands formats représentant
des vues de villages et, dans l’esprit de
“L’Éloge de la folie” d’Erasme, dénoncent les travers de la
société sous une forme comique, entre devinettes et moralités :
Bruegel signe en 1560 “Les Proverbes flamands”,
“Le Combat de Carnaval et de Carême” et “Les Jeux d’enfants”.
Mais au fur et à mesure que la situation politique et religieuse
empire son inspiration s’obscurcit : inspiré par Jérome Bosch
(1450-1516) qu’il admire, il crée “Margot la Folle”,
“La Chute des anges rebelles” et “Le Triomphe de la mort”
où l’absurdité du monde se traduit par des scènes d’horreur
panique, visages hallucinés, incendies, monstres et tortures.
Sheila 

Sommaire du mois de septembre 2018

l’Oiseau de Brancusi à la Fondation Beyeler

02 octobre 2018 : Miro au Grand Palais de Paris
05 octobre 2018 :  Mon Nord est Ton Sud
19 octobre 2018 : Füssli, Drame et Théâtre
23 octobre 2018 : « Joana Vasconcelos, I Want to Break Free », au MAMCS
26 octobre 2018 : Namibie l’art d’une jeune génération au musée Würth
29 octobre 2018 : Radiophonic Spaces au Musée Tinguely
30 octobre 2018 : Mathieu Pernot à la Filature de Mulhouse

Radiophonic Spaces au Musée Tinguely

Jusqu’au 27 janvier 2019 au musée Tinguely de Bâle

Exposition en coopération avec l’Université du Bauhaus de Weimar,
la Haus der Kulturen der Welt et l’Université de Bâle.

Le Musée Tinguely propose d’explorer 100 ans d’art radiophonique
sous un angle historique et actuel, connu et inconnu grâce à une
expérience unique au sein d’un PARCOURS SONORE.

Tels des aiguilles de recherche de fréquence radio, les visiteur.euse.s,
munis de casques et de smartphones programmés à cet effet,
se déplacent dans l’espace muséal et activent des œuvres en
fonction de leurs mouvements.

Parmi celles-ci, citons notamment celles d’Antonin Artaud,
John Cage et László Moholy-Nagy, mais aussi de
Michaela Mélian, Milo Rau et Natascha Sadr Haghighian.
L’installation a été conçue par l’artiste, architecte et musicien

Cevdet Erek et réalisée par Meso Digital Interiors.
Une interaction entre le son et l’espace mêlant ingéniosité
technique et recherche esthétique invite le visiteur du musée
à plonger dans le monde de la radio.
Dans le même temps, 14 SEMAINES THÉMATIQUES
exploreront le thème de la radio sous différents aspects.

Le public aura la possibilité de contribuer activement à la
découverte et à l’expérimentation de ce médium fascinant.
Depuis près d’un siècle d’existence de la radio, des musiciens, compositeurs,
écrivains, philosophes et artistes plasticiens (et d’autres, nombreux, qui
n’appartiennent a aucune catégorie classique) s’intéressent a la radio comme
medium. Comment produire une émission, l’enregistrer, la diffuser, la capter et
la sauvegarder ? Les bruits de grésillement entre les stations ainsi que le silence
lorsque l’émetteur est muet constituent autant de mystères.
Des travaux de recherche en acoustique consacrés a l’étude du support de
données (le disque vinyle) et de l’environnement de production
(le studio électronique) ont contribué à augmenter la visibilité et la
considération pour ce medium. De l’invention de la radio jusqu’à
aujourd’hui, des producteurs de radio et des artistes interrogent
les formats et les possibilités de diffusion.
Pour la première fois, l’exposition≪ Radiophonic Spaces ≫ réunit
plus de 200 pièces radiophoniques du monde entier, afin de rendre
visible et audible le profond intérêt des artistes de tous horizons pour ce
medium. Des émissions inoubliables cachées au fond d’archives reprennent
vie ; elles illustrent l’histoire d’un medium qui relate également les cent
années de son existence grâce a son ancrage dans l’actualité. Il est
également question des grandes catastrophes du siècle dernier ainsi que
des avancées techniques et sociales de l’époque – jusqu’aux approches
actuelles, comme par exemple la
Documenta Radio (2017).
PARCOURS SONORE
Cette expérience radiophonique s’apparente a celle, réelle, de la radio
FM a très haute fréquence – il s’agit de rechercher parmi des stations
jusqu’à ce qu’une voix, un morceau de musique ou une phrase musicale
invite l’auditeur a s’attarder, a poursuivre son écoute ou au
moins à enregistrer la fréquence de l’émetteur afin de pouvoir retrouver
ultérieurement la station et la voix.
La variété de sons est déroutante, spectaculaire, voire étourdissante, mais
elle reflète l’offre immense proposée par la radio et la possibilité d’une
écoute immédiate.
Des chercheurs en radio ont assemble ces émissions sous forme de
narrations ≫ et de compositions qui partagent un contenu
ou une esthétique acoustique semblable. Elles s’intitulent Histoires
de Disques, Silence Radio, Porte vers l’Inconscient ou encore
Expanded
Radio et réunissent des émissions qui s’intéressent aux studios
électroniques ou proviennent de ceux-ci, et d’autres, comme Ecce Homo,
centrées sur l’homme.
Elles interrogent les Règles Formelles a la radio ou la Radio Mobile
qui permet l’écoute indépendamment d’un lieu et qui a fait de la radio
– au plus tard avec l’invention du transistor – un medium portable
pour des générations entières.
RadioTinguely
≪ RadioTinguely ≫ rend compte des activités du musée a travers
des émissions radio. Celles-ci seront archivées dans des podcasts
disponibles sur le site internet www.tinguely.ch/radiotinguely

Chaque dimanche a 17h : émission radio en direct consacrée
au thème
hebdomadaire, animée par Roger Ehret, à écouter
sur www.tinguely.ch/radiotinguely.

SEMAINES THÉMATIQUES

Pendant les quatorze semaines de l’exposition, quatorze unités
de
programme mettront en lumière les dimensions multiples
de la radio.

Des offres pratiques, comme la fabrication d’un transistor
(souder une radio, 18.12. – 23.12.2018) ou recevoir des ondes courtes
du monde entier (30.10. – 04.11.2018), enchaineront avec des ateliers
de pièces radiophoniques et la présentation de pièces en direct.
Des balades sonores et ≪ audiowalks ≫ s’intéresseront
spécifiquement à la dimension du son dans notre environnement ;
de même seront étudiées
la notion de ≪ Natural Radio ≫ – la radio sans appareil –
et la question de l’avenir du support ou de sa representation dans les
films (23.10. – 28.10.2018). Grace aux stations de radio qui émettront en
direct du musée, la pratique artisanale de la fabrication d’une radio
pourra être suivie de très près.
Plus de détails sur chaque semaine thématique se trouvent sur :
www.tinguely.ch
Depuis la gare SBB tram n°2 jusqu’à WettsteinPlatz
puis bus n°31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum

La Sécession à Vienne

A la veille du XXe s. apparaît partout en Europe le désir
de créer un art de synthèse des différentes disciplines
artistiques. L’érosion des frontières entre arts majeurs
et arts mineurs et la notion d’art total, ou
«Gesamtkunstwerk»,
furent initiées en Autriche par Joseph Hoffmann (1870-1956),
architecte et directeur des ateliers viennois. Son style sobre et
très épuré dans le mobilier et les arts du métal eut une influence
considérable sur les jeunes générations de designers.
Oskar Kokoschka (1886-1980), Egon Schiele(1890-1918),
et Le Corbusier se sont formés dans ces fameux ateliers d’art
et d’artisanat, inspirés par le mouvement «Arts and Crafts».
Le palais Stoclet d’Hoffmann à Bruxelles et
La frise Beethoven de Klimt présentée dans le pavillon de la
Sécession pour l’exposition de 1902 furent de véritables
démonstrations de ce que devait être une œuvre d’art total.
Gustave Klimt (1862-1918) fondateur avec Joseph Hoffmann
des «Wiener Werkstätte» fut sans conteste la figure la plus
emblématique de la Sécession viennoise ; provocateur et
iconoclaste, Klimt séduisit toute une génération de jeunes artistes.

Klimt, Kokoschka, Schiele ont refusé de désamorcer
la charge sexuelle de leur peinture montrant parfois les
corps nus dans une crudité radicale. Ils firent comprendre
à leurs contemporains que la peinture avait désormais autre
chose à dire ; qu’elle ne pouvait plus être uniquement une
œuvre décorative destinée à relater l’histoire, ou à orner
les murs des édifices privés ou publics.
C’est à Vienne, avec ces artistes que commence, dans le
dernier quart du XIXe l’art moderne.

En 1897, Gustav Klimt quitta le Künstlerhaus conservateur
avec d’autres artistes et fonda un nouveau groupement
artistique sous le nom de Sécession. 1898 vit l’achèvement
du bâtiment portant de même nom.
Sur le terrain mis à disposition par les autorités municipales
sur la Wienzeile près du Naschmarkt,
Joseph Maria Olbrich
érigea pour l’association en 1897/98 un bâtiment d’exposition
moderne de style Art-Nouveau, qui compte aujourd’hui parmi
les édifices les plus connus de Vienne.

La coupole de feuilles dorées (« goldenes Krauthappel »)
est le symbole de la Sécession, et est visible de très loin.
L’architecture créa jadis l’agitation parmi la population.
Le terrain de construction d’origine situé à l’angle
Ringstraße/Wollzeile dut être abandonné suite à
de véhémentes protestations.
(source canal académie)

La Frise Beethoven de Gustav Klimt
voir la vidéo 
est exposée au sous-sol.
L’œuvre de 34 m de long est une interprétation virtuose
de la 9e symphonie de Beethoven et a été achevée par le
peintre d’exception Klimt pour une exposition en 1902.
Aux étages supérieurs, près de 20 expositions temporaires
d’artistes contemporains sont présentées chaque année sur
une surface d’exposition de 1000 m².
La devise du groupement d’artistes trône au-dessus
du portail d’entrée :
À chaque âge son art, à chaque art sa liberté

Les artistes robots

Jusqu’au 9 juillet au Grand Palais
Cette exposition invite tous les publics à expérimenter
des oeuvres créées par des artistes à l’aide de robots
de plus en plus intelligents. Une trentaine d’oeuvres
nous donne accès au monde virtuel immersif et interactif,
à l’expérience sensible du corps augmenté, de l’espace et
du temps bouleversés.

Dans une société de plus en plus machinisée, les artistes
s’intéressent d’autant plus aux robots que l’intelligence
artificielle est en train de bouleverser l’existence des humains
et jusqu’à la condition de l’oeuvre d’art : sa production, son
exposition, sa diffusion, sa conservation, sa réception.
À ce jeu dangereux, ils ont une longue expérience :
depuis les grottes préhistoriques, les artistes ont su jouer
de leur milieu technique. Leur travail est d’autant plus
surprenant qu’ils ont à leur service des logiciels de plus en
plus puissants, qui donnent à l’oeuvre une autonomie de
plus en plus grande, une capacité de générer des formes à
l’infini et une interactivité qui modifie le jeu en permanence.
Les oeuvres contemporaines présentées ici autour de
quelques icônes de visionnaires

(Tinguely, Schöffer, Molnar, Mohr ou Xenakis)
donnent une bonne idée des interrogations des artistes qui sont
aussi les nôtres :
qu’est-ce qu’un artiste ? Qu’est-ce qu’une oeuvre ?
Que peut bien faire un robot que ne peut pas faire artiste?
S’il est doté d’une intelligence artificielle, un robot a-t-il
de l’imagination? Qui décide : l’artiste, l’ingénieur, le robot,
la regardeuse, le regardeur, tous ensemble ? Peut-on parler
d’une oeuvre collective ?
L’exposition se déroule selon trois séquences :
1. La machine à créer
Les robots s’activent et leurs mouvements sont parfois si
drôles et si « physiques » qu’on leur prêterait volontiers
une dimension animale ou humaine, voire une « psychologie ».
Jean Tinguely, Nam June Paik, Nicolas Schöffer,
Leonel Moura,

Patrick Tresset, So Kanno et Takahiro Yamaguchi,
J. Lee Thompson, Arcangelo Sassolino.
Patrick Tresset, Human Study


2. L’oeuvre programmée
Le robot devient invisible, son programme informatique et
algorithmique intègre l’oeuvre et tout savoir-faire disparaît
au profit de la magie des formes générées à l’infini et qui
changent en fonction des mouvements du corps des
regardeuses et des regardeurs.

Manfred Mohr, Vera Molnar, Iannis Xenakis,
Demian Conrad, Raquel Kogan, Ryoji Ikeda,
Pascal Dombis,

Elias Crespin, Jacopo Baboni Schilingi, Edmond Couchot
et
Michel Bret, Miguel Chevalier, Joan Fontcuberta,
Michael Hansmeyer
et Peter Kogler.

3. Le robot s’émancipe

Le Deep Learning rend le robot de plus en plus intelligent
et actif au point qu’il peut non seulement rivaliser
avec l’humain mais l’augmenter, fusionner avec lui,
le narguer, le doubler ?

Christa Sommerer et Laurent Mignonneau,
Catherine Ikam

et Louis Fléri, Stelarc, Nicolas Darrot, Fabien Giraud et
Raphaël Siboni, Koji Fukada, Oscar Sharp, Daft Punk,
Pascal Haudressy, Memo Akten, ORLAN,
Takashi Murakami.

Des oeuvres immersives, des tableaux, des sculptures, des mobiles,
du cinéma, du design, et de la musique: toutes les créations
présentées dans cette exposition sont le fruit de collaborations
entre des artistes et des programmes robotiques inventés
et mis au service de l’art. Des programmes informatiques non
seulement intelligents, mais aussi génératifs de formes et
de figures inédites qui donnent à voir et à penser.
commissariat : Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art,
Sciences Po
et Jérôme Neutres, directeur de la stratégie et du développement
à la Rmn-Grand Palais
conseil artistique : Miguel Chevalier, artiste
direction technique : Nicolas Gaudelet
scénographie et mise en lumière : Sylvie Jodar, Atelier
Jodar Architecture

graphisme : Éricand Marie

“Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”

C’est ainsi que ce prof diplômé en Lettres Modernes  et en
Arts Plastiques, Matthieu STAHL, s’approprie la phrase
de Picasso,
“Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”

Après avoir balancé son porc, dans l’édition précédente
« Position libre« , c’est le mouvement et la couleur qu’il met
en avant, résultat d’un travail mené entre mars 2017 et
avril 2018. Les fées se sont penchées sur son berceau,
car il est aussi musicien, au sein du groupe PJ@MelloR.
Dans la nouvelle exposition du Séchoir  dont il est
membre fondateur, Madhouse, il laisse courir librement le geste et
la couleur, en compagnie de 14 artistes.
« Né en 2043 (!), je suis tombé dans la peinture rapidement pour
n’en jamais ressortir.
Mon travail est porté par une interrogation constante sur le langage,
sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel
je vis et j’évolue. Mon travail interroge l’espace urbain et la manière
dont nous l’appréhendons en fonction des aléas de déplacement,
de rencontres, de temps. Ce que j’en perçois, je le transforme en
paysage abstrait, « carte heuristique » de mes propres déplacements
physiques et/ou émotionnels dans une réalité urbaine.

Je rends compte de ce monde, dans lequel je vis aussi, par
la construction d’images à partir d’éléments simples (lignes
brisées, traces, fragments de phrases) combinés et recombinés
à l’infini. Je dresse une cartographie sensible d’un espace fait
de tension, de colère apaisées par une recherche d’équilibre par
la couleur et la ligne. L’énergie punk mixée avec des influences
Street Art, les deux tempérées par un vocabulaire abstrait
volontairement simple. Eviter l’esthétisme sans pour autant
perdre de vue son intérêt. Une poésie urbaine. »
Des trucs en rouge ou pas. Sur papier, toiles ou carton. Du rouge
sang, du rouge qui tâche ou tache, énervé ou pas, ce sera en
fonction de mon humeur du jour ou de la nuit, du monde.
Du rouge en (R)évolution. Ça a démarré le 1er mars 2017.
M.S
.

En effet vous pouvez constater sa recherche par le geste et le rouge
notamment par un haïku  qui vole sur une partition en papier,
en notes ou signes noirs, sur fond rouge.
Autre variante, sur fond bleu, toujours le rouge où le pinceau court
en liberté, avec une touche de japonisme et un zeste de torii.

Il vous donne rendez-vous pour le VERNISSAGE
Le vendredi 20 avril à partir de 18h30 suivi d’une
soirée mémorable !
avec une foultitude d’évènements associés

Le Séchoir, rue Josué-Hofer, à Mulhouse.
Exposition Madhouse visible du vendredi
20 avril au 27 mai.
Visite en accès libre, le samedi et le dimanche,
de 14 h à 18 h.

RE-SET : assimilation et transformation dans la musique et dans les arts visuels depuis 1900

RE-SET : assimilation et transformation
dans la musique et dans les arts visuels depuis 1900
jusq’au 13.5.2018

Une collaboration entre la Fondation Paul Sacher
et le Musée Tinguely
L’exposition interdisciplinaire au Musée Tinguely
est consacrée au sujet éclectique de la réinterprétation
artistique dans la musique au XXe siècle et dans
l’art contemporain.
Jusqu’ au 13 mai 2018
sont présentés
des manuscrits de musique et des œuvres d’art qui
reprennent, paraphrasent, transforment ou même
démantèlent le contenu, la structure ou la conception
d’œuvres existantes.
Le contenu et l’espace de l’exposition sont divisés en deux
parties. L’accent est mis sur la partie musicale, divisée
en quatre sections au deuxième étage :
les arrangements par les compositeurs et compositrices tiers,
les arrangements par les compositeurs et compositrices
de leurs propres œuvres, les emprunts à la musique folklorique
et les adaptations populaires.
Cette exposition unique présente environ 180 manuscrits
de musique
, des correspondances, des enregistrements
sonores, des instruments et des documents d’images et
de film appartenant à la Fondation Paul Sacher
,
l’un des centres de recherche les plus renommés dans le domaine
de la musique du XXe et XXIe siècle.
Les œuvres exposées ont été créées par des compositeurs et
interprètes célèbres tels qu‘Igor Stravinsky, Anton Webern,
Edgard Varèse, Pierre Boulez, Luciano Berio,
Sofia Gubaidulina, György Ligeti, Wolfgang Rihm,
Heinz Holliger et Steve Reich.


Des études de cas illustrent les diverses catégories de références
artistiques présentes dans leur travail de façon visuellement
intéressante. Celles-ci impliquent des figures emblématiques
de l’histoire de la musique – de Bach aux Beatles, de Debussy à
Disney. La diversité des objets exposés ainsi que les documents
audiovisuels mis à disposition sur une tablette donnent lieu
à une image vivante des arrangements artistiques dans
la musique depuis 1900.
La partie de l’exposition consacrée à l’histoire de l’art
attire notre attention sur le concept emblématique du
readymade de Marcel Duchamp. Cette idée a connu un succès
sans précédent des années 1960 jusqu’ à nos jours.
Elle pose la question de savoir comment ce concept a été intégré
comme stratégie artistique et dans quelle mesure il sert de
catalyseur à de nouvelles œuvres d’art.
En plus des œuvres de John Baldessari, Marcel Duchamp,
Hans Haacke, Sherrie Levine et Jean Tinguely, sont présentées
les postures actuelles de Saâdane Afif, Pierre Bismuth et
l’artiste galloise Bethan Huws.

Heidy Zimmermann, Simon Obert (pour la musique)
et Annja Müller-Alsbach (pour les arts visuels) ont assuré
le commissariat  de cette exposition qui a été réalisée en
collaboration intime avec Fondation Paul Sacher.
MUSIQUE
Étrangement inconnu – les compositeurs & compositrices
en dialogue avec leurs pairs
Dans le domaine de la musique, comme dans l’art en général,
l’étude des grands maîtres de la discipline fait depuis des
siècles partie de la formation à la composition.
Il s’agit d’apprendre des « anciens » afin de faire différemment,
ou mieux. Au XXe siècle encore, les compositeurs et
compositrices consultent des ouvrages de leurs prédécesseurs
dans le but de les étudier ou de les retravailler. Cela leur permet
d’apprendre à connaître les acteurs incontournables de
l’histoire de la musique, quel que soit leur degré de notoriété.
L’on doit à Mauricio Kagel cette phrase marquante :
« Les musiciens ne croient peut-être pas tous en Dieu,
mais tous croient en Bach ».
Avec « RE-SET »,
Anton Webern, Stravinsky, György Kurtág, Sofia Gubaidulina
ainsi que Kagel lui-même présentent des hommages, mais
également des réactions critiques au monument qu’est Bach.
Lorsqu’ils recherchent de nouveaux univers sonores, certains
compositeurs remontent parfois jusqu’au Moyen Age :
Harrison Birtwistle, Salvatore Sciarrino et Heinz Holliger
trouvent de l’inspiration dans le travail de
Guillaume de Machaut.

D’autres s’inspirent de Carlo Gesualdo, présumé meurtrier
de son épouse ; « RE-SET » montre comment Igor Stravinsky,
Peter Eötvos, Sciarrino et Klaus Huber développent les pièces
vocales à l’harmonie audacieuse de Gesualdo.
Grâce aux instrumentations des miniatures pour piano
d’Arnold Schönberg, la façon dont les compositeurs novices
et expérimentés jouent avec les timbres peut être observé.
Enfin, l’orchestration par Claude Debussy des
Gymnopédies d’Erik Satie est un exemple magnifique de
service rendu entre amis compositeurs.
Igor Stravinsky est l’un des compositeurs les plus représentatifs
du concept de work in progress, comme en témoigne son
Oiseau de Feu, 1910 : à partir du ballet composé initialement,
il a créé plusieurs suites de concert, puis en a extrait et retravaillé
certaines parties pour en faire des pièces virtuoses pour violon.
En 1929, il a lui-même enregistré une version pour piano
de cette pièce afin qu’elle puisse être reproduite sur des rouleaux
de papier et utilisée pour des pianos mécaniques.

Le work in progress repose en fin de compte sur un principe
créatif résolument moderne: certaines idées peuvent pour
ainsi dire hanter les compositeurs, elles « mijotent » avant d’être
concrétisées de manières variées dans toute une série d’œuvres.
Cela se manifeste notamment chez Pierre Boulez, György Ligeti
ou Wolfgang Rihm.
Modernité ancienne – Emprunts à la musique folklorique
Depuis des siècles, la musique folklorique est une source
d’inspiration pour les compositeurs. Au XXe siècle, cependant,
l’approche ethnologique et les capacités d’enregistrement
du phonographe ont donné à la musique traditionnelle un
poids nouveau. Les compositeurs découvrent la musique folklorique
comme un matériau authentique, pour ne pas dire nouveau,
pour des compositions modernes.

Béla Bartók est parmi les premiers à collectionner les mélodies
folkloriques en Europe du Sud-Est. Il le fait avec une minutie scientifique,
mais aussi pour en tirer la base de ses propres compositions.
Sándor Veress, qui a immigré en Suisse en 1949 suit ces traces en
menant des enquêtes de terrain intensives et en arrangeant de
nombreuses chansons folkloriques.
Luciano Berio esquisse un voyage musical autour du monde
avec ses Folk Songs, et Steve Reich étudie l’art du tambour
africain au Ghana, une expérience à partir de laquelle émerge
sa pièce culte Drumming. Alb-Chehr de Heinz Holliger
reprend une légende valaisanne avec une
« musique fantasmagorique alpine » pour les Spillit
(ménestrels) du Haut-Valais. Cette musique folklorique
fictive se mêle à des sons expérimentaux et se dissocie
ainsi de façon ironique de la musique folklorique suisse banalisée.

Élitisme sous-jacent – Popularisation et anoblissement
Les compositeurs du XXe e siècle ne se sont pas inspirés
du jazz et de la musique populaire aussi souvent qu’ils
l’ont fait avec des morceaux de l’histoire de la musique
ou du folklore. L’une des principales raisons de cette
réticence réside peut-être dans ces principes structurels
contradictoires : Alors que la musique dite classique
du XXe siècle renonce en grande partie à la tonalité et
aux rythmes réguliers, ceux-ci représentent les pierres
angulaires des musiques populaires ; et tandis que dans
l’avant-garde musicale, surtout après 1945, prévaut une
esthétique de discontinuité linéaire de la mélodie,
la musique populaire s’accroche à ces caractéristiques
de base que sont la mélodie et l’accompagnement.
Néanmoins, il y eut de fréquentes adaptations de
la musique populaire, qui ont souvent donné lieu
à des exemples aussi remarquables que surprenants.
Notamment lorsque Dmitri Chostakovitch orchestre
le tube Tea for Two, lorsque Conlon Nancarrow utilise
des motifs de boogie-woogie ou lorsque Louis Andriessen
et Luciano Berio créent des parodies de chansons
des Beatles.
Sans oublier, dans ce contexte, l’usage de la musique à des
fins médiatiques, notamment pour le cinéma.
L’adaptation du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky
ou des Atmosphères de György Ligeti à la bande sonore
de films a par exemple donné lieu à une diffusion et
une popularisation que leur version originale n’aurait
sans doute pas connue.
ARTS VISUELS
L’histoire de l’art est, de par sa nature même, un système complexe
de citations et de réitérations de motifs existants, ainsi que
leur remodelage créatif et leur remise en scène. En fait, l’art
a toujours été reproductible, mais jamais il n’avait été aussi
simple qu’aujourd’hui de reproduire et de retravailler
des incunables de l’histoire de l’art, sans parler de l’environnement
visuel quotidien. Le prologue de l’exposition « RE-SET » se
concentre sur la question de savoir comment l’idée emblématique
du readymade de Marcel Duchamp sert de catalyseur à de nouvelles
œuvres. Le concept du readymade en tant qu’objet de tous les jours
préexistant, préfabriqué, déclaré « sculpture toute faite » par le geste
de sa seule sélection, n’avait été formulé par Duchamp au début
des années 1910 uniquement comme idée conceptuelle existante.
Ce concept a marqué la fin de tous les paramètres traditionnels
de la création artistique valables jusqu’alors : la conception individuelle,
le savoir-faire artisanal, l’unicité et par conséquent l’idée du
chef-d’œuvre, la distinction entre l’original et la copie –
tous ces termes ont été radicalement remis en question.
Dans les années 1960, ces paramètres avaient un caractère
hautement explosif sur le chemin vers l’œuvre ouverte.
De nombreux artistes ont déclaré le principe du readymade
comme catalyseur de leur travail. Ce principe a été réinterprété
à plusieurs reprises, est devenu indépendant et a finalement
été assimilé au terme objet trouvé. La liste des artistes qui s’y réfèrent
jusqu’à nos jours est longue.
La présentation  montre une sélection ciblée.

Au début de l’exposition se trouve la Boîte-en-valise de
Marcel Duchamp,
un musée portatif en format miniature
contenant son œuvre. Cet ouvrage a été reproduit en sept
séries entre 1941 et 1968.  Par un geste simple et ironique,
Pierre Bismuth modifie un code existant dans le Gucci
Traveler’s Folding Item, 2012, bouleversant ainsi notre
perception et notre appréciation esthétique de l’art.

John Baldessari traite de la différence entre la répétition
et le répété dans Repository, 2002. Saâdane Afif utilise l’inclusion
réciproque de différentes sources d’inspiration et de médias comme
catalyseur pour ses projets souvent interdisciplinaires, qui se
caractérisent par de longs processus de conception.

Son travail Fountain–1917 (A collection), 2018, sera présenté
pour la première fois dans son intégralité à Bâle. En plus de l’importante
installation Forest, 2008/2009, de l’artiste galloise Bethan Huws,
un certain nombre de ses œuvres récentes témoignent de l’intense
débat intellectuel avec Marcel Duchamp.
Marcel Duchamp & Jean Tinguely

Tinguely avait pu rencontrer personnellement en 1959 celui
qui était pour lui sa première référence artistique, à l’occasion
de son exposition des Méta-Matics à la galerie parisienne
d’Iris Clert. Ill devait le rencontrer de nouveau an 1960 à New York.
Duchamp qui, des décennies auparavant, avait lui aussi intégré
la mécanique, le jeu et le hasard dans son art, fascinait Tinguely.
La connaissance de son œuvre ainsi que la relation d’amitié
qui s’était nouée se sont révélées très importantes pour le
développement artistique de Tinguely.
Concerts pendant l’exposition au Musée Tinguely:
21 mars 2018, 19h | Uri Caine, Solo on Piano
18 avril 2018, 19h | XASAX Saxophone Quartet, Original & Re-Set
29 avril 2018, 16h30 | Moritz Eggert, Hämmerklavier et al.
Billets de concert:
inclus dans le prix d’entrée du musée, sans réservation préalable
Publications
RE-SET. Rückgriffe und Fortschreibung in der Musik seit 1900
Cette exposition s’accompagne d’une riche publication,
« RE-SET. Rückgriffe und Fortschreibungen in der
Musik seit 1900 » publiée par Simon Obert et Heidy Zimmermann,
 

Joseph BEY – Le murmure des ombres

C’est à l‘Espace Malraux de Colmar
jusqu’au 11 mars 2018.

Pour Joseph Bey la chanson de Johnny est toujours
d’actualité, Noir c’est Noir, mais le parallèle
s’arrête là.
Dans lAge Sombre il établit une cartographie de la
contemplation à la galerie Courant d’Art Mulhouse, rue
des tanneurs.
A la galerie Cheloudiakoff 1bis rue des Capucins
il nous emmène d’un Rivage à l’Autre dans un
Naufrage Céleste.


En fait de naufrage, c’est une plongée dans le noir,
décliné avec les gris et les blancs de toutes les nuances.
Du noir des moines: la galerie se situe rue des Capucins !
Dans l’exposition collective à la Fondation Fernet Branca,
Prendre le temps,
avec ses amis artistes, il montre
ses Plaques accidentées, poncées, érodées comme le sol
qu’il aime fouler, inlassable, lorsqu’il marche par monts et
par vaux.
photo Joseph Bey

Le noir est une couleur !
Cette assertion servit de titre, en 1946, à l’une des premières
expositions d’après-guerre organisée à la galerie
Maeght, à Paris: Bonnard, Matisse, Braque, Van Velde
et d’autres y mêlaient leurs pinceaux.
[Révélé au XIXe siècle par les sombres visions de Goya
et de Victor Hugo, justifié par les fantasmagories informes,
infernales et chimériques d’Odilon Redon, retrouvé par
Manet dans les ombres de Velázquez, le noir fut la paradoxale
aurore du XXe siècle, alors qu’il s’annonçait comme le
crépuscule du siècle précédent, symboliste et romantique.
Et puis Matisse vint et l’affirma, le théorisa précocement,
et le clama comme un mot d’ordre : le noir est une couleur…..]
extrait d’un texte de Dominique Païni,
(il fut à sa tête pendant une courte période)

Podcast Histoire du noir Michel Pastoureau
Si vous pensez que Joseph n’utilise qu’un seul pot
de couleur noire je vous invite à regarder cette vidéo (amateur)
tournée dans son atelier de Riedisheim, où ce professeur de physique,
nous emmène dans sa galaxie. A 14 ans il suit avec passion l’alunissage
d’Apollo 11. Depuis devenu adulte sa quête de la lumière est restée
intacte. Le marcheur de Compostelle, mystique et intellectuel,
pose les questions de l’espace, de la création de l’univers et du
Big Bang.
On assiste d’abord au noir profond, puis à l’allumage des étoiles,
à la recherche du Graal.

Ses toiles exposées à l’espace Malraux ne sont nullement abstraites,
présentées un peu comme sur une table, le Champ des plaques,
nous convie à la contemplation, de la voie lactée.
En prenant les escaliers l’ombre de l’émerveillement
surplombe, la dernière ombre.
Joseph Bey crédit photo

Il faut grimper à la mezzanine,  une lunette vous permet de
zoomer sur  les détails des mystérieuses étoiles  qui
enrichissent la texture des toiles, où l’on  voit des noirs brillants,
des gris très clairs,  des gris colorés de bleu, de rouge,
des toiles de lumière,  dont les structures de la matière animent
le noir.
Le parcours de la galerie  permet de contempler et de  déambuler
devant la dernière ombre, le souffle de Jack, l’obscur désir,
petit Chemin aux confins du temps, l’ombre du doute,
la conquête de
l’inouï, le chant de la dernière ombre.
Dans l’annexe se dressent ses Monolithes noirs.

A ne pas manquer :
Dimanche 21 janvier à 15h – Présentation de l’exposition
par Sylvie Messier, historienne de l’Art.
Jeudi 1er février à 18h30 – Lecture par Éric Kheliff comédien
d’un extrait du livre de Jean Paul Marcheschi
«Goya – Voir l’obscur» suivie d’une intervention musicale
de Marc Bernadinis.
Dimanche 11 février à 15h – Carte Blanche musicale
aux élèves du CRD de Colmar.
Dimanche 18 février à 15h – Entretien autour d’une oeuvre,
entre les artistes Denis Ansel et Joseph Bey.
Samedi 3 mars à 14h30 – Conférence sur la matière noire
par Jean-Luc Bubendorff, maître de conférence à l’UHA –
Au Pôle Média Culture Edmond Gerrer.
Espace d’Art Contemporain André Malraux
4 rue Rapp 68000 COLMAR
Horaire
du mardi au dimanche de 14h à 18h, sauf le jeudi
de 12h à 17h. Fermé le lundi.
Renseignements : Thomas Perraudin au 03 89 24 28 73

Les aléas des spectacles publics

Je suis abonnée à l’opéra national du Rhin depuis
des lustres.
Depuis 2 ans, j’avais 2 handicaps à surmonter, dans la
rangée derrière moi, un homme âgé de très forte
corpulence, se déplaçant avec des béquilles, les oubliait
allègrement pour les laisser tomber contre mon dossier,
avec une belle régularité., dossier sur lequel il s’appuie
avec beaucoup de force pour se redresser, se lever, bouger.
Malgré mes interventions, cela lui était totalement indifférent,
ne prenait aucun égard et ne s’excusait jamais.
Pour accompagner le début du spectacle son épouse ne
manquait jamais de déplier un bonbon, en faisant bien bruisser
le papier, pour elle cela  devait tenir lieu de prélude.
Devant moi un monsieur d’un mètre 85, m’offrait la vue
sur un crâne chauve, avec un reste de cheveux en
couronne sur les bords.
Je devais me tortiller dans mon fauteuil pour avoir
une lucarne avec vue sur la scène. Aussi je décidais de
demander un changement de place pour cette nouvelle saison.
Pour les noces de Figaro j’inaugurerai ma nouvelle place,
un peu angoissée, dans l’ignorance de mes voisins, immédiats,
devant, derrière et côté.
Je vis arriver un couple dans la rangée devant la mienne,
une petite dame et un monsieur très grand, angoisse,
et ravissement c’est la petite dame qui s’est assise devant moi.
Dans la rangée derrière moi, j’ai pris 3 coups de sacs sur ma tête,
sans que l’agresseur daigne s’excuser.
Au premier acte cela se présentait fort bien, la petite dame devant
moi, m’offrait pleine vue sur la salle.
Devant elle un grand monsieur la gênait beaucoup, il bougeait,
s’inclinait tantôt à droite puis à gauche, sa belle et abondante
chevelure naviguait curieusement, parfois il se penchait carrément
en avant, obstruant tout la vue de la petite dame. A sa droite,
un monsieur qui remplissait bien son fauteuil, mettait
sans cesse ses jumelles pour bien voir le spectacle.
A ma droite un couple, dont le monsieur avait tombé la veste.
Après l’entracte ma crainte se confirma, le couple devant moi
avait échangé les  places, il fallait que je m’accommode du crâne
avec des cheveux épars du monsieur. Ce n’est pas un coup de sac
que j’ai pris de la part de la personne derrière moi, mais l’intégralité
du sac, genre sac à provision bien rempli, qui lui a échappé
des mains, pour atterrir sur ma tête, là j’ai eu droit à une petite excuse.
Puis mon voisin de droite a décidé que notre accoudoir commun
lui appartenait, en y mettant son bras pour retenir sa tête.
Puis au fur et à mesure que le temps passait, il partageait
son veston avec mes genoux. J’ai horreur de partager ce genre
d’intimité avec un inconnu.
Quelle belle musique, de fort belles voix, avec des ensembles
mozartiens magnifiques en parfait accord avec l’orchestre.
Que de contrariétés afin d’entacher ce pur bonheur.
Quelques messieurs se sont levés pendant le 1er acte pour aller
aux toilettes, l’un étant en bout de rangée centrale, a fait lever
toute la rangée, alors qu’il pouvait sortir à droite, mais comme
les toilettes des messieurs sont à gauche, en partant de la salle,
il a trouvé plus commode d’emprunter le chemin le plus court
pour lui. Certainement qu’il y avait une urgence, mais au retour,
il est revenu par la même voie, dérangeant à nouveau les
mêmes personnes, et en faisant profiter de son physique imposant,
les personnes assises dans les rangées derrière.
Le sans gêne et la mauvaise éducation sont les plaies des
manifestations publiques.
Il y a aussi une catégorie que j’appelle les « touristes », qui viennent
habillés de leur doudoune, chapeau, gants, parapluie, qui ignorent
le vestiaire, qui ne veulent pas perdre de temps à la sortie, pour
récupérer leur affaires. D’autre qui se lèvent dès la fin, pour être les
premiers dans le parking, afin de sauter dans leur véhicule, estimant
que les chanteurs n’ont pas besoin d’applaudissements.
L’autre galère ce sont aussi les adolescents, qui préfèrent consulter
les smartphones, pendant les spectacles qu’on leur impose,
prendre des photos, alors que c’est interdit, surtout pendant
un spectacle d’acrobatie, où le flash est particulièrement dérangeant.
Les profs, eux s’étant octroyés les meilleures places et laissant leurs élèves
sans surveillance.