Women House à la Monnaie de Paris

« Si la femme était bonne, Dieu en aurait pris une.
bien sûr que si, il a une femme, elle a même un prénom,
ne dit-on pas : Dieu et sa Grande Clémence  »
Quand une fille naît, même les murs pleurent. »


jusqu’au 28 janvier 2018
Women House est la rencontre de deux notions : un genre –
le féminin – et un espace – le domestique. L’architecture et
l’espace public ont été masculins, tandis que l’espace domestique
a été longtemps la prison, ou le refuge des femmes : cette évidence
historique n’est pourtant pas une fatalité et l’exposition,
Women House nous le montre.

Elle rassemble sur 1000 m2
et dans une partie des cours de la Monnaie de Paris,
39 artistes femmes du XXe et XXIe siècle qui se saisissent
de ce sujet complexe et mettent la femme au centre d’une histoire
dont elle était absente. Après l’étape parisienne, Women House
s’exposera au National Museum of Women in the
Arts à Washington D.C.
On ne peut pas dire que les hommes s’y pressent.
L’enjeu de trouver un espace de travail chez soi a été théorisé en
1929 par Virginia Woolf, qui encourageait les femmes à trouver une
chambre qu’elles puissent « fermer à clé sans être dérangé »
dans son essai  « Une chambre à soi ».


C’est la date de « départ » de Women House,
dont l’ambition se poursuit de manière thématique jusqu’à des œuvres
récentes, produites par une jeune génération d’artistes femmes,
en passant par les années 70, moment où les artistes femmes se
rebellent contre la privation d’espace réel – d’exposition, de travail –
et symbolique – de reconnaissance.
Les huit chapitres de l’exposition reflètent la complexité des points
de vue possibles sur le sujet :

ils ne sont pas seulement féministes (Desperate Housewives),
mais aussi poétiques (Une Chambre à soi), politiques (Mobile-Homes)
ou nostalgiques (Maisons de Poupées).

Les 39 artistes de Women House viennent de quatre continents,
de l’historique Claude Cahun jusqu’à une jeune génération :
l’artiste mexicaine Pia Camil, l’iranienne Nazgol Ansarinia,
la portugaise Joana Vasconcelos, l’allemande Isa Melsheimer
ou les françaises Laure Tixier et Elsa Sahal…
Certains noms sont connus (Louise Bourgeois, Niki de Saint Phalle,
Martha Rosler, Mona Hatoum, Cindy Sherman, Rachel Whiteread)
d’autres sont l’objet de redécouvertes récentes liées à une relecture
de l’histoire de l’art plus paritaire (Birgit Jürgenssen, Ana Vieira,
Laetitia Parente, Heidi Bucher).
Des œuvres monumentales sont exposées dans les cours de
la Monnaie de Paris,

Camille Morineau, commissaire, affirme pour sa part
que les artistes femmes n’ont “rien en commun”.
Pas d’essentialisation de leur  travail, donc, mais une volonté
politique, féministe, de  montrer leur travail, pour faire
exploser la bulle d’invisibilité  qui demeure un verrou puissant,
alors qu’il y a 120 ans,  l’école des Beaux-arts était tout
bonnement interdite aux femmes.

Camille Morineau explique qu’avec “Elles”,  au centre Pompidou,
elle avait cherché à écrire une histoire de l’art moderne à
travers un parcours entièrement féminin, pour prendre le
pari qu’elle pouvait raconter cette histoire depuis les collections
du Musée national d’art moderne, en sélectionnant des femmes.
Elle précise rétrospectivement qu’une seule et unique salle
pouvait être labellisée “art féministe”. Le reste déroulant
simplement une proposition de parcours à travers les courants
de l’histoire de l’art moderne.

podcast France culture
podcast la grande table
 
 

FOLLOWERS – la HEAR

Il  vous reste 2 jours pour visiter
FOLLOWERS est une exposition des étudiants du Plateau,
option Art de la HEAR – Haute école des arts du Rhin :
« Il s’agissait de se positionner sur le flot d’images auquel on est
confronté sur internet et les réseaux sociaux en tant que
“followers”, questionner ces images en leur redonnant une
matérialité.  »
Anne Immelé

Shireen Ali, Lena Beckerich, Fred Bello, Neckar Doll,
Silviane de Goër, Alice Guérin, Emma Haëck, Jacques Herrmann,
Hyosook Kim, Ange-Frédéric Koffi, Léa Kreitmann, Nahrae Lee,
Juliette Liou, Vincent Lo Brutto, Emmanuel Michaud,
Océane Pastier, PHiLiPPe PAULiN, Maëlyn Pesquer, Laura Porzio,
Nastassja Ramassamy, Julie Robiolle, Yvan Rochette, Robinson Roumier,
Agathe Sieffert, Pablo Stahl, Marion Stoll, Lydja-Uta Szatkowski,
Hippolyte Tessier.
Etudiants en en 3e , 4e et 5e année option art à la Haute école des arts du Rhin
(Hear), ils ont investis les lieux de La Kunsthalle de Mulhouse.

Le projet initié par leurs professeurs  : Edouard Boyer, Ivan Fayard,
Anne Immelé
explore les nouvelles formes et les nouveaux statuts
de l’image à l’ère des réseaux sociaux. Tout un questionnement
qui est d’actualité qui les orientait à travailler en 2 dimensions,
tout en leur laissant la liberté de leur propre interprétation.
Chaque étudiant a produit sa pièce durant l’année, pour ensuite
collaborer à la mise en espace pour cette exposition, force discussions
et conseils des coordinateurs.
Tous les médiums ont été utilisés, tant qu’il s’agit d’image :
peinture, photo, vidéo, dessin, édition, sculpture …
Une performance a eu lieu pendant le vernissage (que j’ai manquée
pour cause de vernissage à Colmar) qui consistait à reproduire un
épisode de The joy of painting , célèbre show télévisé diffusé aux
États-Unis dans les années quatre-vingt.
Lena Beckerich : A walk in the wood, hommage à Bob Ross
la performance consistait à reproduire en direct,
en suivant un tutoriel qui apprenait à peindre des paysages,
l’image à partir d’une toile blanche. Aussi se pose la question
de savoir qui est l’auteur de l’image ?
L’inspiration vient aussi de Dafen, un village chinois où
8 000 artistes produisent à la chaîne trois à cinq millions
de tableaux par an.

Frèd Bello, les légos
Une autre performance que j’ai ratée, si vous avez des photos je suis
preneuse 😳 , Yvan Rochette a crée un masque en plâtre,
genre scaphandre. C’est un performer en tenue d’Adam qui s’en est
paré et  s’est promené lentement dans l’exposition, s’arrêtant devant
les oeuvres, à la surprise des visiteurs, déclenchant l’hilarité,
la gêne, la curiosité
Questionnement sur le regard et l’identité , quelle image
l’on renvoie de soi, quand on est tout nu, juste à l’abri d’un
masque.
La mythologie est assez évoquée, notamment par le dessin
de Lydja-Uta Szatkowski, qui s’interroge sur la légende
grecque qui circule sur les réseaux sociaux, sur la déesse
de la Lune Sénélé. A chaque éclipse de lune, on dit que Séléné
allait être mangée par un dragon. Lydja est séduite et amusée
par l’idée que la légende de Sénélé, relayée par les réseaux
sociaux, lui accorde le statut, de vampire, qu’elle lui préfère
à la légende originelle.
O Serapis, film d’Emmanuel Michaud où le collectif des élèves
semble rendre hommage à la divinité syncrétique, en le parant
de leurs bijoux, puis en le dépouillant, en une sorte de rite.
Idole déchue ?
Une autre vidéo sur la société de consommation, de Philippe Paulin
The Stupid Beast
D’autres évoquent les images smartphones, les dessins d’enfants –
Léa Kreitmann .
D’autres encore reprennent des photos de l’enfance, en extraient les
détails, pour les repeindre.
Une autre vidéo De Abdomen à Zygote » d’Emma Haëck
Pablo Stahl dès l’entrée nous propose un slogan en poster
“Devenez votre carrière”

Autoportrait, lorsque l’on sait que ses parents sont artistes
bon sang ne saurait mentir !
Hippolyte Tessier
propose de nous servir en
images multiples sérigraphiées

L’exposition se tient du 13 au 18 janvier,
de 12 h à 18 h
Suivez-les
Si j’ai commis des inversions ou des erreurs je suis ouverte
à toutes suggestions.

Cristina De Middel "Muchismo"

La galerie de la Filature, scène nationale- Mulhouse /
la Filature
, scène nationale- Mulhouse présente jusqu’au
9/3/2018
dans le cadre du festival Les Vagamondes
« Muchismo » de Cristina De Middel (sur France Inter)


C’est sous le commissariat du critique d’art, commissaire d’exposition,
découvreur insatiable et auteur prolifique, Christian Caujolle
que l’ exposition monographique de l’artiste espagnole
Cristina de Middel, se déploie sur les cimaise de la galerie.
C’est à la fois un travail photographique et d’édition.

Singulière et prolifique, Cristina De Middel (Alicante, 1975),
est nominée 2017, par l’agence Magnum Photos et
reçoit le Prix national de la photographie du ministère
de la Culture espagnol
. Pour son projet Muchismo, créé à
Madrid en juin 2017, Cristina de Middel choisit de revisiter
l’intégralité de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent et dans
une accumulation colossale.

Elle a rassemblé 430 images réalisées dans le cadre de six séries
de photos prises en Zambie, au Brésil, en Inde, en Ecosse et
en Chine. Cela ressemble presque à un storybord  désordonné ,
dans sa présentation, tant il est prolofique.

Elle nous raconte en images, des histoires bien à elle, en dehors
des clichés du photojournalisme dont elle et issu. On peut retrouver
certains récits parce qu’ils ont un même encadrement, mais pas
forcément.

Sa série Les Afronautes en 2012 a connu un immense succès
Elle démontre aussi que l’on peut raconter des histoires avec
des photos, en faisant croire à un lieu, alors que c’est une mise
en scène. Christina de Middel nous invite à un jeu de piste en
y ajoutant aussi de l’humour et de l’insolite.

L’aventure de quelques géologues, astrologues et autres professions
en logue qui tentent de s’approcher d’une île inconnue, obligés
de la contourner car leur embarcation trop luxueuse ne leur permet
pas d’accoster, se rabattent sur une île étrangère, pour immortaliser
leur exploit.
En Chine elle revisite le petit livre rouge de Mao, à l’envers, en
pratiquant une censure à sa manière.
Correction au tipex, apportée par Cristina sur la première photo et
ci-dessous.
Elle développe depuis plusieurs années une recherche personnelle,
dans une approche plus conceptuelle, abandonnant peu à peu
la presse pour le monde de l’art, en prenant presque le contrepied
du photojournalisme.

A vous de réunir le puzzle dans la somme de photos exposée.
je constate que j’ai utilisé l’adjectif prolifique à plusieurs reprises,
c’est en fait ce qui la caractérise avec son enthousiasme et sa bonne
humeur.

Claude Monet, Collectionneur

Claude Monet, le plus célèbre des peintres impressionnistes,
fut aussi le plus secret de leurs collectionneurs. A l’exception
de ses estampes japonaises, on ignore les chefs-d’oeuvre qu’il
a réunis tout au long de sa vie. Ils constituent pourtant
le panthéon artistique et sentimental du maître de Giverny.
C’est un ensemble aussi rare qu’exceptionnel, qu’il ne montrait
qu’à ses amis proches.

Légataire universel du fils du peintre, dépositaire du premier
fonds mondial d’oeuvres de Claude Monet ainsi que de
certaines oeuvres de ses amis, le musée Marmottan Monet
a entrepris de reconstituer la collection personnelle
du chef de file de l’impressionnisme.

En partie dispersée à sa mort et tombée depuis dans l’oubli,
il aura fallu mener une étude approfondie – digne d’une enquête
policière – pour reconstituer cet ensemble disparu
et établir la date et les circonstances dans lesquelles peintures,
dessins, sculptures entrèrent à Giverny.

L’exposition présente une centaine d’oeuvres provenant
du musée Marmottan Monet, mais aussi des Etats-Unis,
d’Amérique Latine, du Japon et d’Europe.
Le Moma, Le Metropolitan Museum de New York,
la National Gallery de Washington, les musées de Houston,
de San Francisco, de Saint-Louis, le Musée de Sao Paulo,
le Musée National d’art occidental et le Sompo Museum à Tokyo,
La Staatsgalerie de Stuttgart, le musée de Langmatt à Baden,
le musée d’Orsay et le musée Rodin à Paris ainsi que plusieurs
collections particulières ont prêté certains de leurs fleurons.
On retrouve Delacroix, Corot, Boudin, Jongkind, Manet,
Renoir, Caillebotte, Cézanne, Morisot, Pissarro,
Rodin, Signac et Toulouse-Lautrec. Au-delà de ses grands noms,
Monet nous fait découvrir d’autres talents :
Paul Baudry, Carolus-Duran, Jules Chéret, Henri Fantin-Latour,
Jean-Louis Forain, Constantin Guys, Jean-Jacques Henner,
Charles Lhullier, Georges Manzana et Lucien Pissarro
(deux des fils de Camille Pissarro), Gilbert de Séverac.
Le parcours retrace l’histoire inconnue de la collection
et les différentes phases de sa constitution.
Durant sa jeunesse, Monet, sans le sou, ne peut acquérir
d’oeuvre d’art. Les peintures qu’il réunit sont avant tout
des cadeaux : des portraits de lui et de sa première épouse,
Camille peints par ses proches durant leurs années de
compagnonnage.
Une imposante toile de Manet représentant le
couple dans le bateau-atelier connu sous le titre Monet
peignant dans son atelier (Stuttgart, Staatsgalerie)
est au coeur de cette section qui compte de nombreuses
toiles de Renoir dont Madame Monet et son fils au jardin
(National Gallery, Washington).
Vient ensuite le temps des échanges et de la reconnaissance mutuelle.
A Rodin, Monet offre une toile de Belle-Ile contre un
bronze : Jeune mère à la grotte (Musée Marmottan Monet).
Le peintre possède également deux plâtres dont Bacchantes
s’enlaçant dédicacée sur la base :
« Au grand maître C. Monet, son ami Rodin » (collection particulière),
l’une des découvertes de l’exposition, présentée pour la première
fois au public. Dans cette section, sont également montrées
les oeuvres de Caillebotte et de Berthe Morisot.
Si certaines sont offertes par leur auteur de leur vivant
au maître d’autres tels Chrysanthèmes de Caillebotte
(Paris, musée Marmottan Monet) et de Julie et Laërte de
Berthe Morisot (Paris, musée Marmottan Monet) sont
reçues par le peintre en souvenir de ses amis défunts.

Dorénavant Monet porte le plus grand intérêt aux oeuvres
qui enrichissent sa collection. Il les sélectionne avec attention.
C’est le cas de Paysannes plantant des rames (Sheffield Museum)
de Pissarro que son auteur destinait aux musées nationaux
et que Monet choisit en remerciement de l’aide apportée
à son ami pour l’achat de sa maison.
A partir des années 1890, la situation financière de Monet
s’améliore. L’artiste achète de nombreuses oeuvres d’art.
C’est le moment où il acquiert des souvenirs de ses prédécesseurs :
aquarelles, pastels, dessins et peintures parmi lesquelles

il faut citer Corot « Ariccia, Palais Chigi » (musée Langmatt)
et « Rue en Avignon » de Jongkind (Paris, musée Marmottan Monet).
Monet se fournit auprès des marchands de Renoir et de
Cézanne qui sont les deux artistes les mieux représentés de
sa collection. Il débourse d’importantes sommes pour Baigneuse
assise (Metroplitan Museum, New York) et Mosquée.

Fête arabe (musée d’Orsay, Paris) de Renoir. Parmi les nombreux
Cézanne qu’il emporte, citons l’un de ses plus grands chefs-d’oeuvre :
Le Nègre Scipion (Museu de Arte, São Paulo) exceptionnellement
prêté pour l’exposition.
A partir de 1892, Monet acquiert également plusieurs portraits
de la famille de sa seconde épouse, Alice Hoschedé.
(Carolus-Duran)

Les effigies de sa femme, de ses beaux-enfants et de leur père,
Ernest Hoschedé leurs sont offerts. Un portrait de son beau-fils
Jacques Hoschedé enfant peint par Manet en 1876 et intitulé

Garçon dans les fleurs (Tokyo, Musée National d’art occidental),
est quant à lui au coeur d’une bataille judiciaire qui déchire
la famille au lendemain de la mort d’Alice et révèle
un aspect tout à fait inconnu de sa vie de Monet.

Une large sélection d’estampes japonaises provenant de la maison
de Giverny rend hommage à l’aspect le mieux connu de la collection
de Claude Monet. Considérée comme ayant peu de valeur à
la mort du peintre comme c’est aussi le cas des Nymphéas
exposés dans leur continuité, ces oeuvres restent dans la
demeure du peintre pendant de nombreuses années tandis
que les Corot, Cézanne, Manet et autre Renoir sont vendus
à grand prix par le fils du peintre, Michel, dès 1927.
Pour la première fois depuis lors, la collection dispersée
de Claude Monet renait en son musée,
le musée Marmottan Monet.

A signaler la circulation extrêmement difficile au milieu
des groupes 😡
Exposition se termine le 14 janvier 2017

L’art du pastel de Degas à Redon

Jusqu’au 8 avril 2018
C’est au Petit Palais  que sont présentés pour la première
fois au public un ensemble de 130 pastels
, tous issus
de ses collections.

Charles Léandre

Cette exposition est l’occasion de faire découvrir
aux visiteurs un pan assez méconnu de l’histoire de cette
technique délicate,  en offrant un panorama des principaux courants
artistiques de la seconde moitié du XIXe siècle, de l’Impressionnisme
au Symbolisme. Hormis quelques pièces souvent
reproduites, ces oeuvres, très fragiles, sont pour la plupart
inédites. Elles sont montrées de manière exceptionnelle
pendant six mois avant de retourner en réserve.
Le pastel est souvent associé au XVI I Ie siècle, véritable âge d’or
de cette technique. Cependant, les générations qui suivent les célèbres
portraitistes Rosalba Carriera (1674-1757) et Maurice Quentin
de la Tour (1704-1788) se détournent, pour la plupart de ce médium.
Ni David, ni Ingres ne l’adoptent.
Léon Riesener

Au XIXe siècle le pastel devient
progressivement un genre autonome, apprécié des artistes romantiques
comme Léon Riesener et des peintres réalistes qui utilisent
cette technique pour des sujets variés. C’est dans le dernier quart
du XIXe siècle puis au début du XXe siècle, que le pastel bénéficie
d’un véritable renouveau dont témoignent la grande majorité des
oeuvres présentées au Petit Palais.
Le parcours de l’exposition est organisé autour de cinq sections.
À la fois chronologique et thématique, il s’attache à présenter
les différents courants esthétiques et leur cercle d’artistes afin
de montrer que le pastel est un outil d’expérimentation au service
d’une forme de modernité.L’exposition commence en 1800 avec La princesse
Radziwill d’Elisabeth Vigée-Lebrun
et s’achève
vers 1930 avec La Roseraie de Ker-Xavier Roussel mais la
grande majorité des oeuvres exposées sont datées entre 1860
et 1920. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir les fleurons de la
collection avec des oeuvres impressionnistes
Berthe Morisot

de Berthe Morisot, Auguste Renoir, Paul Gauguin, Mary Cassatt
et Edgar Degas
, mais aussi l’art plus mondain d’un James Tissot,
de Jacques-Émile Blanche, de Victor Prouvé ou de Pierre Carrier-Belleuse.
Pierre Carrier Belleuse

Point d’orgue de cette collection, un très bel ensemble d’oeuvres
symbolistes sont présentées avec des artistes comme Lucien Lévy-Dhurmer,
Charles Léandre, Alphonse Osbert, Émile-René Ménard ,
artistes dont j’ignorai l’existence jusqu’à présent. Plusieurs pastels
remarquables d’Odilon Redon.
Lucien Levy-Dhurmer

L’exposition est aussi l’occasion d’initier les visiteurs à la technique
du pastel et à la question de la conservation des oeuvres sur papier,
particulièrement sensibles aux effets de la lumière et qui ne peuvent
donc être exposées de façon permanente.
Armand Guillaumin

La technique du pastel infiniment séduisante par sa matière et
ses couleurs, permet une grande rapidité d’exécution et traduit
une grande variété stylistique : de la simple
esquisse colorée, souvent étape préparatoire aux tableaux,
aux oeuvres achevées, le pastel est à la croisée du dessin et de
la peinture.
L’exposition est accompagnée par la publication du catalogue
raisonné de la collection.
COMMISSARIAT :
Gaëlle Rio : conservatrice au Petit Palais, chargée des
collections d’arts graphiques des XVI I Ie-XXe siècles
Une application gratuite pour smartphone accompagne les visiteurs.
Un parcours thématique est également disponible sur le portail
des collections de Paris Musées et permettra de prolonger
et d’approfondir la visite de l’exposition :
http://parismuseescollections.paris.fr/fr
 

Le jardin secret des Hansen, la collection Ordrupgaard

C’est jusqu’au 22 janvier 2018
Je m’étais juré de ne plus revenir dans ce musée, trop exigu,
mais alléchée par l’affiche, j’y suis retournée.
Une amélioration, dans le vestiaire ouvert à tous vents,
il y a des casiers pour ranger ses affaires.

Le Musée Jacquemart-André, présente  la collection d’Ordrupgaard
constituée par un couple féru d’art, les danois Wilhelm (1868 – 1936)
et Henny (1870 – 1951) Hansen. Homme d’affaires passionné d’art,
esprit indépendant et visionnaire, Wilhelm Hansen assemble en
seulement deux ans entre 1916 et 1918 une collection unique en
Europe d’œuvres représentatives de l’impressionnisme et du
post-impressionnisme de la seconde moitié du XIXe et du début
du XXe siècle. Une sélection de plus de 40 tableaux est présentée
pour la première fois à Paris, au Musée Jacquemart-André.

Alfred Sisley

De Corot à Cézanne et Matisse, en passant par les paysages
changeants de Monet, Pissarro, Sisley et les doux portraits
de Renoir, Morisot ou Gonzalès, l’exposition permet de découvrir
des trésors peu connus en France. Sont également mis à l’honneur
des artistes aussi emblématiques que Degas, Manet ou Courbet,
avant un final consacré à l’art vibrant et sensuel de Gauguin.
Renoir

Après le Musée Jacquemart-André, l’exposition sera présentée
dans d’autres musées d’envergure en Europe et dans le monde,
comme le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa.
Wilhelm et Henny Hansen, les fondateurs
Paul Gauguin, la Petite Rêve

Né à Copenhague le 27 novembre 1868, Wilhelm Hansen
s’est bâti une remarquable carrière dans l’assurance en fondant
la compagnie danoise Dansk Folkeforsikringsanstalt et en
dirigeant Hafnia, une autre compagnie d’assurance danoise.
D’esprit indépendant et visionnaire, Wilhelm Hansen
s’est passionné pour l’art, et plus particulièrement pour l’art français,
qu’il a collectionné pour son plaisir, mais aussi pour lui donner
une large audience au Danemark.
Il a d’ailleurs organisé à Copenhague des expositions d’envergure
présentant des prêts d’importants musées français.
Odilon Redon

Il fait la rencontre de sa femme Henny en 1887, lors d’une
représentation au Théâtre Royal. Ils se marient le 30 octobre 1891
et adoptent leur fils, Knud Wilhelm, en 1908.
L’intérêt de Wilhelm Hansen pour l’art remonte à ses années d’études :
son ami Peter Hansen, qui deviendra l’un des membres du collectif
de peintres danois Fynboerne, l’introduit dans le milieu artistique.
Certains de ces artistes deviendront des intimes de Wilhelm et Henny
qui, tout au long de leur vie, vont étoffer leur collection en y intégrant
des peintures d’artistes danois, puis des œuvres majeures des
impressionnistes français.
Edgar Degas

Ordrupgaard, le lieu
En 1916, Wilhelm et Henny Hansen achètent un terrain près
d’Ordrup Krat, au nord de Copenhague, et font appel à l’architecte
Gotfred Tvede pour y construire une résidence d’été.
Leur engouement pour ce lieu les décide finalement à en faire
leur résidence principale et à y inclure une galerie d’art pour
abriter leur collection de peintures françaises.
Edouard Manet

Imposant manoir, Ordrupgaard a été conçu comme une
demeure lumineuse, dont les nombreuses fenêtres, le jardin d’hiver
et la serre permettent un dialogue inspirant avec le parc environnant.
Le manoir et la collection sont inaugurés le 14 septembre 1918.
Dès cette date, les Hansen prévoient une ouverture hebdomadaire
au public de leur collection, fidèles à leur volonté d’offrir à l’art français
une large audience au Danemark.
L‘application smartphones et tablettes
Cette application vous permet de découvrir les plus belles œuvres
de l’exposition grâce à 20 commentaires d’oeuvres et la bande-annonce
de l’exposition. Une visite en très haute définition avec une
profondeur de zoom exceptionnelle !

Tarif : 2,99 €

Nuit des musées bâlois 2018

A vos agendas 19 janvier 2018

L’ouverture en nocturne des musées de Bâle pour une nuit
très spéciale est toujours un succès. Le principe ?
Avec l’achat d’un pass à 22,50€, vous accédez à près de
200 activités organisées dans l’un des 37 lieux participants
et vous profitez gratuitement du réseau de transport en commun.
Organisation suisse, qu’on se le dise.
C’est l’occasion de découvrir les musées autrement à travers
des concerts, lectures, workshop, ateliers, expériences sensorielles,
performances,  ateliers créatifs, jeux…

Laissez-vous entraîner dans une promenade nocturne au sein
de l’unique univers des musées bâlois.
La nuit des musées est une fête des histoires, des cultures,
des sciences et des arts. Elle transforme chaque année l’atmosphère
de l’ensemble de la ville.  Un parcours du Münchenstein à Riehen à
travers la ville ainsi que de l’autre  côté de la frontière
à St. Louis et Weil am Rhein.
Le billet Nuit des musées vous offre une mobilité maximale :
circulez librement avec divers moyens de transport a partir
de 17 heures jusqu’ à la fin du service.
Concoctez directement votre programme selon vos centres
d’intérêts en vous connectant sur le nouveau site internet
de la Nuit des musées bâlois. (allemand-anglais-français)

Au Musée d’anatomie, on pourra élucider une scène de crime
façon Cluedo avec l’aide de l’Institut de médecine légale de Bâle
ou reconstituer un squelette façon Lego avec un certain nombre
d’os à disposition.
Au Musée historique, on pourra se détendre dans une atmosphère
sous marine au son des baleines ou construire un sous-marin
à partir de matières premières simples.
Au musée Tinguely
PerformanceProcess programme spécial
avec San Keller & Heinrich Lüber
Coup de ciseau,

à ne pas confondre avec Sam Keller directeur de la
Fondation Beyeler
Les enfants et leurs familles pourront aussi participer à divers ateliers
: atelier de collage d’images avec Rebekka Moser au Kunstraum
Riehen, atelier pour créer son propre badge avec les illustrateurs
Eva Rust et Andreas Lori au Musée de la caricature et du
dessin humoristique.
De nombreuses visites guidées sont aussi organisées, y compris
en français, dans les musées ou dans la ville.
Ce n’est bien sûr qu’un petit aperçu de toutes les activités proposées.Pierre-Jean Sugier , directeur de la Fondation Fernet-
Branca , présente son programme 2018
Robert Combas pour la Nuit des Musées de Bâle
Vendredi 19 janvier
2018 18h à 2h du matin
Du 19.01.2018 au 18.02.2018 :
Exposition Rock’n Roll avec Robert Combas, Thomas Lévy-
Lasne et Benoit Grimbert
En Alsace
Les bus de la ligne de navette jaune circulent jusqu’à la fin
de la Nuit des Musées jusqu’à Saint-Louis
(arrêt Fondation Fernet-Branca).
Dernier départ de Bâle: à 1h20 du Fischmarkt.
Infos pratiques
Passmusées
20 tickets à gagner pour la Nuit des musées bâlois,
le 19 janvier 2018
Gagnez 2 billets pour la Nuit des musées bâlois,
le 19 janvier 2018. Cliquez sur le lien suivant afin
de participer au jeu-concours.
Date limite de participation : 7.1.2018
Renseignements :
00 41 61 267 84 01
www.museumsnacht.ch
Horaires :Vendredi 19 Janvier 2018 de 18h à 2h
Tarifs :
Prévente  dans tous les musées participants ainsi que
divers points de vente, également en Alsace et
en Bade-Wurtemberg.
Tarif normal : CHF 24.- / 22,50€
Moins de 26 ans (sur présentation d’une carte d’identité) :
Gratuit

Détenteurs de la CarteCulture et Passmusées :
CHF 12.- / 11€
 

Sommaire du mois de décembre 2017

Lucien Levy-Dhurmer
L’hymne à la Joie, Beethoven, l’Appassionata

02 décembre 2017 : La Fondation Beyeler
03 décembre 2017 : Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse
04 décembre 2017 : Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)
06 décembre 2017 : Anders Zorn
10 décembre 2017  : Les aléas des spectacles publics
16 décembre 2017 :  Hommage à Malou Willig
18 décembre 2017 :  David Hockney
19 décembre 2017  : Malick Sidibé Mali Twist
21 décembre 2017 :  America ! America ! How real is real ?
23 décembre 2017 :  Gilgian Gelzer / Raul Illarramendi – streaming
24 décembre 2017 :  Raúl Illarramendi
25 décembre 2017 :  Joyeux Noël

Joyeux Noël

C’est dans l’atelier de Nicolas de Haguenau à Strasbourg
que l’ensemble du retable d’Issenheim a
probablement été exécuté au début du 16e siècle.
Sculpteur cité dans la capitale alsacienne entre 1486 et 1529,
il a réalisé de nombreux retables dont celui du maitre-autel
de la cathédrale de Strasbourg vers 1500.
L’énigmatique Grünewald, de son vrai nom
Mathis Gothart Nithart est quant à lui
né à Wurtzbourg vers 1480 et mort à Halle
en 1528. Peintre et ingénieur hydraulicien,
c’est un homme de sciences sensibilisé
aux questions de la nature et des techniques.
Son oeuvre connu est relativement modeste :
dix oeuvres peintes et une quarantaine de dessins
la composent.
La première ouverture du retable s’ouvre
sur les panneaux lumineux de l’Annonciation,
du Concert des Anges, de la Nativité et de la Résurrection, qui
expriment tous des symboles de joie et d’espoir.
Musée Unterlinden de Colmar

Raúl Illarramendi

C’est le dessin qui lie  les artistes
Gilgian Gelzer et Raúl Illarramendi que
la Fondation Fernet-Branca  présente jusqu’au
11 février 2018
Raúl Illarramendi, est né en 1982 à Caracas, Venezuela,
Il vit et travaille à Méru, France.

Le non-sujet
Ecrit par l’artiste
Mes dessins, qui appartiennent à des séries distinctes
et apparemment très différentes l’une de l’autre,
visent à donner corps à un sujet qui en réalité n’existe pas.
Ce qui m’intéresse est de développer une représentation
cohérente et effective d’un sujet qui n’est pas vraiment
un sujet et où le dessin n’est pas tout à fait un dessin,
mais plutôt quelque chose proche de la peinture, d’un point
de vue à la fois mécanique et conceptuel.

Je représente des signes et des traces laissés par une activité
spontanée; en revanche les signes et les traces que moi
j’utilise pour les faire, ceux- ci, disparaissent dans l’action.
Le dessin est ainsi oublié de deux façons: avant tout à cause
de la technique cirée et brillante que j’utilise,
qui fait disparaitre les signes faits au crayon, et
deuxièmement à cause de l’image produite,
qui représente l’expérience esthétique et sensoriale
d’un medium complètement différent.

“Nature” me permet d’avoir à disposition un grand nombre
de compositions, au point que je ne dois plus que chercher
des nouvelles façons de représenter ces évènements.
En arrivant en France, j’ai commencé à regrouper
et archiver des centaines de photographies
nocturnes des taches d’urine à côté des trottoirs.
Ces taches me rappelaient les anciennes
peintures de paysage chinois et ce parallèle était à
mon sens évident. J’ai donc commencé
d’utiliser ces taches dans mes oeuvres, en imitant
l’effet de flou et la viscosité de l’encre sur
papier avec une mine à plomb.
J’ai ainsi commencé
avec le dessin, en essayant de faire ce
qu’il n’était pas censé de faire, en refusant de concevoir
la ligne comme un moyen pour construire l’espace
dans la page, au privilège d’un remplissage perpétuel
de la surface, comme le ferait la peinture.
En dessinant une pierre, je peux lui faire faire ce
que je veux vraiment qu’elle fasse, en tenant sous mon
contrôle ses forces et ses limites. Une autre
source fructueuse d’inspiration est la trace de
saleté laissée sur les portes des camions ou des
garages, accumulation de signes de doigts et griffures
qui restent à travers le temps.

Ce qui m’intéresse n’est pas la prouesse frivole
d’utiliser un crayon pointu pour reproduire la nature
dans les détails, mais plutôt le dialogue qui nait
quand on essaye de faire fonctionner une image,
un dialogue qui est modéré par les limites des techniques
choisies. Je ne peux achever ces images que par
le dessin et non pas par n’importe quelle
autre technique. Le résultat est une esthétique
très charmante. J’ai commencé à me confronter
à la séduction de la peinture en tant que matériel
et technique capable de représenter une abstraction.
Abstraction en tant qu’image et en tant que processus.

En dessinant l’abstraction, plutôt qu’en dessinant
de manière abstraite, je peux me concentrer
sur le travail de représentation, en réalisant une image
cohérente et objective, et esquiver en même temps
la narration et la figuration tout en cherchant sans
arrêt des nouvelles formes.

Plus précisément, mon travail se compose de plusieurs
séries qui traitent des différents aspects de ce dialogue.
Pour la série « T.F » (taches formalistes), “Stains that look
like” and “Shapes” (mine de plomb sur papier),
le sujet principal est la question de la
représentation de la fluidité de la peinture.
J’utilise tout genre de pinceau, du plus léger
jusqu’au plus dur, en appliquant des couches afin
de créer une fusion continue. Les images créées
sont deux : l’abstraction à l’intérieur des taches,
diffusant un flux d’énergie interrompu par une
frontière pointue, une coupe nette dévoilant le blanc
du papier qui peux délimiter à selon de la série soit
un territoire géométrique, soit un profil reconnaissable
ou bien un objet.

J’utilise des associations de couleurs déjà existants,
les mêmes couleurs que je trouve sur les portes
et la patine laissée par les empreintes des mains
après une longue période d’usage et d’abus de la surface.
Je pense à l’effet que la poudre et la saleté donneraient sur
une voiture jaune et à comment tirer de cela une
peinture/dessin. Pour réaliser ces images j’utilise du papier
coloré et je dessine les espaces négatifs à partir des
traces peintes. Chaque signe, chaque égratignure et
chaque trace est borné et terminé par le remplissage
de mon crayon ; enfin, le fait de laisser la couleur
sur le papier permet l’achèvement du dessin. C’est
justement l ’absence du dessin qui fait l’image.
Dans le cadre de l’exposition de
Gilgian Gelzer
 et Raúl Illarramendi,
Pierre-Jean Sugier
, directeur et commissaire
de l’exposition propose une visite guidée gratuite
 le samedi 13 janvier à 14h.
Pour s’inscrire : +33 3 89 69 10 77 /
info@fondationfernet-branca.org
La Fondation est ouverte du
mercredi au dimanche de 13 h à 18 h