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une dilettante

Bienvenue, au gré de mon humeur, de mes découvertes

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Catégorie : France

Gauguin l’alchimiste

Jusqu’au 22 janvier 2018
au Grand Palais Galeries nationales
entrée square Jean Perrin
Forte d’un ensemble de plus de 230 oeuvres de l’artiste
(54 peintures, 29 céramiques, 35 sculptures
et objets, 14 blocs de bois, 67 gravures et 34 dessins),
Gauguin l’alchimiste est une plongée exceptionnelle
dans le passionnant processus de création du grand artiste.

Paul Gauguin nature morte au profil de Laval

Elle est la première exposition du genre à étudier
en profondeur la remarquable complémentarité des
créations de l’artiste dans le domaine de la peinture,
de la sculpture, des arts graphiques et décoratifs.
Elle met l’accent sur la modernité du processus créateur
de Gauguin (1848-1903), sa capacité à repousser sans
cesse les limites de chaque médium.
Vue de l’exposition Paul Gauguin photo Didier Plowy

Après l’exposition fondatrice Gauguin organisée en 1989,
cette nouvelle collaboration entre l’Art Institute de
Chicago – qui possède un fonds significatif de peintures
et d’oeuvres graphiques de Gauguin – et le musée
d’Orsay – dont la collection de peintures, céramiques
et sculptures sur bois de l’artiste est une des plus
importantes au monde –, permet de présenter sous
un jour nouveau les expérimentations de Gauguin sur
différents supports. Elle montre la production de l’artiste
dans toute sa diversité, à la lumière des recherches
récentes sur les techniques et matériaux utilisés par Gauguin,
s’appuyant notamment sur l’expertise d’Harriet
K. Stratis, Senior Research Conservator à l’Art Institute
de Chicago pour l’oeuvre graphique de Gauguin, ou
les travaux de Dario Gamboni, professeur titulaire
à l’Université de Genève.

Le parcours de l’exposition est ainsi ponctué de salles
proposant une immersion dans les
techniques et les méthodes de travail de l’artiste.
À partir d’une trame chronologique, et enrichie d’un grand
nombre de prêts exceptionnels

(Les aïeux de Teha’amana, Chicago ;
Eh quoi ! Tu es jalouse ?, Musée Pouchkine, etc.
),

l’exposition met en évidence l’imbrication et les apports
mutuels entre schémas formels et conceptuels, mais également
entre peinture et objets : dans ces derniers le poids
de la tradition, moins pesante, permet davantage de libération et un
certain lâcher‑prise. Une sélection resserrée de sources
regardées par Gauguin permet de comprendre
pleinement son processus créatif (céramiques, oeuvres
impressionnistes, art extra-européen…).
Prélude au parcours de l’exposition, « La fabrique des images »
est consacrée aux débuts de Gauguin, de sa
représentation de la vie moderne dans le sillage de Degas
et Pissarro, aux premières répétitions d’un motif,
autour de la nature morte et des possibilités de mise
en abyme qu’elle offre.

« Le grand atelier » se concentre ensuite sur la période
bretonne de l’artiste. L’observation de la vie bretonne,
intégrée, transformée et assimilée, lui permet de dégager
des motifs récurrents qui connaissent de nombreux
avatars (la ronde, la femme assise, la bretonne de dos…)
et d’entamer des recherches formelles en dessin,
peinture et céramique.

« Du sujet au symbole » montre comment Gauguin,
mû par une ambition artistique croissante, s’oriente
vers des compositions de plus en plus investies
de significations morales, qui deviennent le réceptacle de
ses états intérieurs. Leur accomplissement se trouve
dans la mise en scène du « terrible moi » souffrant et
sauvage. Les motifs n’échappent pas à cette mue :
ainsi le baigneur devient Léda, la figure du désespoir
inspiré par une momie du Trocadéro devient une allégorie
de la Misère humaine, et la femme dans les vagues se mue
en Ondine.
« L’imagier des Tropiques » met en évidence la résonance
des traditions maories dans l’oeuvre de Gauguin.
S’il construit lors de son premier voyage à Tahiti
une imagerie personnelle de la vie tahitienne, l’exposition
souligne là encore la puissance de ses recherches
formelles. Le thème récurrent d’une nature « habitée »
traverse les oeuvres réunies dans cette section, comme
en témoignent les pastorales et le développement
du thème de l’Homme dans la nature.

Respiration au sein du parcours, une salle est dédiée
au manuscrit de Noa Noa, très rarement montré au
public.

La section « Mythes et réinventions » met en évidence
l’amplification de la dimension mystique de l’oeuvre
de Gauguin à Tahiti. Face aux traces matérielles restreintes
laissées par les cultes tahitiens, Gauguin invente
à partir de la tradition orale tahitienne un nouveau
langage plastique. La figure de l’inquiétant Esprit des
morts (Buffalo, Albright – Knox Art Gallery) venant
tourmenter les tahitiennes revient sans cesse dans les
oeuvres de cette période.

L’ultime section « En son décor » est centrée sur l’obsession
de Gauguin, pour les recherches décoratives
dans sa dernière période, aussi bien dans les intérieurs
que dans l’évocation d’une nature luxuriante
(Rupe Rupe, Musée Pouchkine).
Oeuvre d’art totale, sa case à
Hiva Oa (la Maison du Jouir) vient parachever
sa quête d’un âge d’or primitif. L’évocation numérique
sous forme d’hologramme de la Maison du Jouir,
présentée pour la première fois dans une exposition
avec les sculptures qui ornaient son entrée, clôture
le parcours par une découverte de la dernière maison-atelier
de Gauguin. L’occasion d’offrir au public une
immersion inédite dans l’atelier de sa création.

commissariat à Paris : Claire Bernardi, conservateur peinture,
musée d’Orsay ; Ophélie Ferlier-Bouat, conservateur
sculpture, musée d’Orsay ; à Chicago : Gloria Groom,
Chair of European Painting and Sculpture Department, David
and Mary Winton Green curator, Art Institute of Chicago
scénographie : Nicolas Groult et Valentina Dodi
les photos du Grand Palais sont de Didier Plowy

…………………………………
ouverture : les dimanches, lundis et jeudis de 10h
à 20h. Les mercredis, vendredis et samedis de 10h
à 22h. Fermé tous les mardis.
L’exposition de la Fondation Beyeler en 2015 avait
permis de voir  (peut-être) une dernière fois
Nafea faaipoipo, 1892 Quand te maries-tu?
Huile sur toile, 105 x 77,5 cm Collection Rudolf Staechelin ,
qui aurait été vendue pour 300 millions de dollars (?)
au Qatar par son propriétaire.
voir ici le détail
L’exposition de la Fondation Beyeler, privilégiait
les toiles et sculptures de Gauguin, dans un
cheminement complet de sa biographie,
sans comporter les espaces didactiques du
Grand Palais, un peu lassant, qui permettent
de se poser le long du parcours.

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Auteur elisabethPublié le 11 novembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France

Les poissons des grandes profondeurs ont pied – Yves Chaudouët

 
Jusqu’au 17 décembre 2017
10 ans après avoir finalisé la création des Poissons
des Grandes Profondeurs ont pied, Yves Chaudouët,
artiste volontairement iconoclaste et inclassable,
présente sa gigantesque installation de deux cents pièces
de verre : étoiles de mer, méduses, bancs de poissons
suspendus ou délicatement posé, réfléchissent dans la nuit
et invitent le spectateur à une déambulation méditative
et métaphysique.

Francois Schneider Yves Chaudouë

Les premières réflexions et formes sur ces mondes aquatiques
semblent avoir débuté avec un monotype de 1997,
Deux Poissons abyssaux et des séries de lithographie et gravures.
L’oeuvre dense et protéiforme de Yves Chaudouët
emprunte de nombreuses bifurcations, parmi elles un intérêt
évident pour la question du clair-obscur.

Ce dialogue ombre et lumière se retrouve en peinture
notamment mais est décliné dans d’autres pratiques comme
ici avec cette oeuvre sur les abysses. Les questions de suspensions,
au sens propre mais certainement figuré, thème cher
à l’artiste sont dévoilées dans l’installation où se découvre
peu à peu dans l’obscurité, un univers marin en apesanteur.
Dans ce petit théâtre des profondeurs se joue une vie inconnue
et mystérieuse, nourrissant recherches et fantasmes
chez les humains.
L’artiste semble fouiller notre inconscient
– et le sien –, et fait appel à nos sens nous laissant dans
un état de lévitation. Les poissons eux-mêmes inspirant
ce dispositif, évoluent dans des profondeurs où aucune lumière
n’existe, si ce n’est la bioluminescence produite par ces
organismes vivants, que sont les affreux, les méduses,
les étoiles opalines ou les anguille miroirs.

L’obsession d’Yves Chaudouët de rendre visible ces éléments
invisibles l’ont ainsi lancé dans un cycle de création
et de production de longue haleine, dévoilant d’abord
un prototype en 2001 avec le « Poisson des Abysses »,
réalisé à Murano. Il déploie ensuite son projet en collaboration
étroite avec les maîtres verriers du Centre International
d’Art Verrier de Meisenthal en 2006 et 2007,
et il créé ainsi Les Poissons des grandes profondeurs ont pied.
Chacune des pièces de l’installation, combine verre soufflé,
verre travaillé au chalumeau, ou verre argenté.
Parallèlement, Inaliénable(1), polar artistique écrit à 4 mains
raconte la genèse de cette aventure dans la cité verrière,
et une fiction décalée L’affaire du faux poisson(2)
documente le projet.
L’exposition est ainsi l’occasion de découvrir ou re-découvrir
cette » oeuvre majeure, lauréate en 2011 de la première
édition du concours ”Talents Contemporains”
de la Fondation François Schneider.
Ces créatures luminescentes offrent une traversée
poétique exceptionnelle.
À propos d’Yves Chaudouët
Né en 1959 à Paris, Yves Chaudouët vit et travaille
à Bazas en France.
S’enracinant dans la peinture et la poésie, les oeuvres
d’Yves Chaudouët construisent une cosmogonie où mots,
créatures, objets et paysages parlent de leurs relations,
amoureuses, colorées, géométriques, politiques.
Yves Chaudouët a été l’artiste associé de La Criée (Rennes)
en 2015. Ses photographies, installations et peintures
sont présentes dans les collections du CNAP, de la New York
Public Library, du FRAC Artothèque du Limousin, du Centre
des livres d’artistes ou de l’Albertina. Yves Chaudouët
est également l’auteur de nombreux livres, dont le récent
Essai la peinture (Actes Sud, 2015).
(1) Inaliénable, Yves Chaudouët et Yann Grienenberger,
Arles, Actes Sud, 2006
(2) L’affaire du faux poisson, Vincent Gérard, film, 52min, 2008
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France
l’Équipe
Marie Terrieux – Directrice culturelle
Elodie Graff – Responsable des opérations
Sophie-Dorothée Kleiner – Chargée de médiation et des événements
Sylvaine Bahls – Comptable et assistante administrative
Raoul Ermel – Régisseur
Gwenaël D’Anna – Chargé d’accueil, assistant communication et régie
Halima El Hamdi – Chargée d’accueil et assistante administrative
Le Bistr’eau
+33 (0)3.89.82.10.10

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Auteur elisabethPublié le 3 novembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France

Fonte – Anna Katharina Scheidegger

Jusqu’au 17 décembre 2017
La Fondation François Schneider présente plusieurs
artistes, dont Anna Katharina Scheidegger, dont vous
avez pu admirer les photos dans l’exposition
Cold Wave, dans la Galerie de la Filature de Mulhouse.
C’est une proposition d’Emmanuelle Walter,
La Filature, scène nationale, Mulhouse
et sous le commissariat de Sagaprojects.

Fonte est une exposition consacrée à la question
de la fonte des glaces et des changements
climatiques. Anna Katharina Scheidegger nous livre
sa vision d’un monde fragile et d’une nature endolorie
à travers des séries de photographies, films, installation
et une performance sur la glace. L’artiste rassemble
ici différents chapitres de ses recherches et créations,
mêlant à la fois une approche ethnologique, environnementale
mais aussi psychanalytique.

Intriguée et inspirée par les mythologies du canton
du Valais (Suisse), racontant l’histoire des pauvres âmes
(Arme Seelen), attrapées et enfermées dans la glace au
moment de leur mort, Anna Katharina Scheidegger
propose une relecture de ces rites et traditions.

Pour la série head of roses, elle coule son propre visage
en glace dans des moules en silicone et en créé des images
à la fois effrayantes et poétiques. Sa découverte en 2011
de la technique d’emballage des glaciers suisses avec
des bâches, afin de stopper les rayons UV réduisant la
fonte des glaciers, a donné lieu à un étonnant travail
à la chambre. Sur ses tirages argentiques se dégagent
des paysages de neige et de rocaille, emballés et pansés
de tissus blanc. On n’est plus ici dans du land art mais
dans des interventions environnementales.

L’artiste poursuit sa recherche en tentant de repeindre
les montagnes en blanc (Film, White Out), acte engagé
mais aussi absurde qu’infini. Ailleurs, les petites âmes
avalées par les glaciers se retrouvent flottantes,
coulantes et dansant dans l’espace. Elles nous
interrogent sur nos croyances et le cycle de la nature.

Tour à tour scientifique, lyrique, expressionniste,
minimaliste, l’oeuvre d’Anna Katharina Scheidegger
est empreinte d’un esthétisme détaché des conventions,
flirtant parfois avec les limites de la séduction mais
marquée d’une vraie gravité. L’artiste nous fait à la
fois prendre conscience de notre environnement
et de notre identité.
Dans le cadre des ateliers dégustation du Bistr’eau.
Visite guidée tout public | Dimanche 12 novembre 15h
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €).
Les images flottantes, La Filature Nomade |
Mercredi 15 novembre 16h
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire (place limitée).
Dans ce récit, Patrick Corillon propose une heure
de voyage dans le monde des images sans jamais
nous en montrer une.
À l’aide d’un dispositif scénographique minimal,
Patrick Corillon prend le spectateur par la main et
par le coeur, pour le sortir du monde des images
imposées et lui donner tout pouvoir d’inventer
lui-même de nouvelles histoires.
Conversation entre Emmanuelle Walter
(Conseillère artistique arts visuels pour La Filature)
et Anna Katharina Scheidegger |
Samedi 18 novembre à 14h30
Accessible pour l’achat d’un billet d’entrée (3 à 5 €)
| Réservation obligatoire (place limitée).
Stop Motion, atelier enfants animé par
Anna Katharina Scheidegger |
Dimanche 19 Novembre de 14h30 à 18h.
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée
(3€ et gratuite pour les -12ans) |
Réservation obligatoire (place limitée).
Le « stop motion » ou image par image, est une technique
de film d’animation. Les enfants avec l’artiste
découvrent l’exposition et l’univers de l’artiste, pendant
qu’un groupe réfléchit à une histoire, des décors,
des personnages, un second part à la conquête du son !
L’artiste effectuera le montage final.
Les questions environnementales et notamment la
protection de la planète et de l’eau seront les sujets choisis.
Mois du film documentaire |
Jeudi 23 novembre 19h30
Tarif unique de 3€ | Réservation obligatoire (place limitée).
Une sélection de courts et longs métrages sur
la question de l’eau.
Programmation par Catherine Mueller.
Glaciers – Entre mythe et réalité |
Samedi 2 décembre à 14h30
Tarif de 3 € en plus du billet d’entrée |
Réservation obligatoire en précisant l’horaire (place limitée).
14h30 – 16h : Conférence de Geoffrey Klein, spécialiste
climat
, en présence de l’artiste, causes, conséquences
et prévention.
16h30 – 17h30 : Lecture de textes choisis autour des mythes
valaisans par Auguste Vonville.
Un vin ou chocolat chaud offert pour l’achat du billet d’entrée.
Le Bistr’eau proposera des spécialités valaisannes.
+33 (0)3.89.82.10.10

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France

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Auteur elisabethPublié le 1 novembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, Cinéma, France, Photographie, Vidéo

La mort à sens unique – Bernard Fischbach

Ancien journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace,
Bernard Fischbach a été directeur de la collection des
Polars Régionaux aux éditions du Bastberg pendant des années.


Il est l’auteur de nombreux livres, historiques ou romanesques,
parmi lesquels plusieurs romans policiers (Monsieur Crime Parfait…).
La mort à sens unique
Paru en septembre 2017 Roman (broché)
« Estelle est encore jeune et jolie. Elle a eu des malheurs dans
sa vie, mais elle a décidé de les surmonter à sa façon.
Avec son dernier amant, elle se sent bien, enfin. Cette fois-ci,
c’est le bon, elle en est sûre… Les quelques moments de
bonheur qu’ils partagent suffisent à lui réchauffer le cœur.
Mais dans l’atmosphère paisible de cette petite ville d’Alsace,
une femme se met à tuer.
Avec un sang-froid impensable
et une sauvagerie inouïe. La police commence par
patauger dans la neige fondue des scènes de crime, toutes
plus atroces les unes que les autres. Les morts violentes
s’accumulent autour d’Estelle. Elle qui voulait simplement
tout oublier dans les bras de son Brice se retrouve immergée,
en une série de nuits glacées, dans la terreur. »
En vente en librairie
Signature le 9/12 à la librairie Bisey Mulhouse
Signature le 2/12 à Librairie Littéra

 

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Auteur elisabethPublié le 30 octobre 201719 mars 2020Catégories Actualité, France, Livres

Irving Penn

Cette exposition est organisée par le Metropolitan Museum
of Art à New York et la Réunion des musées nationaux –
Grand Palais, en collaboration avec la
Fondation Irving Penn

jusqu’au 29 janvier 2018 Grand Palais Galeries nationales
L’année 2017 marque le centenaire de la naissance
d’Irving Penn (1917-2009), l’un des maîtres de la
photographie du XXe siècle. L’exposition est la
première grande rétrospective consacrée à l’artiste
américain en France depuis sa mort.

Irwing Penn, Lisa Fonssagrives-Penn

Elle retrace les soixante-dix années de sa carrière,
avec plus de 235 tirages photographiques entièrement
réalisés du vivant de l’artiste et de sa main, ainsi qu’une
sélection de ses dessins et peintures.
L’exposition Irving Penn offre une vision complète
de l’ensemble des sujets majeurs de son travail :
la mode, les natures mortes, les portraits, les nus,
la beauté, les cigarettes et les débris.

Certaines séries cultes, comme les nus, les mégots
et les petits métiers sont ici présentées en profondeur.
Issu d’une formation aux beaux-arts, Irving Penn
développe un corpus d’images marqué par une élégante
simplicité, un certain goût pour le minimalisme et
une rigueur remarquable, du studio jusqu’au tirage auquel
Penn accorde un soin méticuleux.

Suivant un parcours tout à la fois chronologique
et thématique, les visiteurs découvrent la production de
l’artiste depuis ses débuts à la fin des années trente,
jusqu’à son travail autour de la mode et des natures
mortes des années 1990-2000.

L’exposition s’ouvre sur les premières natures mortes
en couleur que l’artiste a photographiées pour Vogue
à partir de 1943, précédées par des scènes de rue
à New York et des images du sud des Etats-Unis, du
Mexique, de l’Europe. Après la guerre, son travail
se déplace de la rue au studio, qui devient le lieu exclusif
de ses prises de vue pendant toute sa carrière.
En 1947-48, il réalise pour le magazine Vogue des portraits
d’artistes, écrivains, couturiers et autres personnalités
du monde de la culture, de Charles James et Salvador
Dali à Jerome Robbins, Spencer Tracy, Igor Stravinsky
et Alfred Hitchcock.
Irving Penn, Marcel Duchamp

En décembre 1948, il voyage jusqu’à Cuzco au Pérou,
où il photographie les habitants et les visiteurs venus
en ville pour les festivités de fin d’année.
Ses enfants de Cuzco sont devenus un chef-d’oeuvre
de l’histoire de la photographie.

Envoyé à Paris en 1950 par le magazine Vogue,
Penn est ensuite révélé comme véritable maître
du portrait de mode, produisant quelques-unes
des plus grandes icônes photographiques du XXe siècle.
Beaucoup sont des études de Lisa Fonssagrives-Penn,
la femme et muse de l’artiste, portant des modèles
hautecouture des années 1950. En parallèle pendant
ce séjour à Paris, il commence une étude photographique
des Petits Métiers, une série de portraits qui puise
ses racines dans une tradition établie en gravure depuis
des siècles et qu’il continue à Londres et New York.
Toutes ces prises de vue emploient le même fond, un
rideau peint trouvé à Paris qu’il a conservé dans son
studio tout au long de sa carrière et qui est présentée
dans l’exposition.
Irving Penn, le Boucher

commissariat : Maria Morris Hambourg, commissaire indépendante
et fondatrice du Département de la Photographie au
Metropolitan Museum of Art, New York et Jeff L. Rosenheim,
Joyce Frank Menschel conservateur en charge du Département
de la Photographie au Metropolitan Museum of Art, New York ;
Jérôme Neutres, commissaire et directeur de la stratégie
et du développement à la Rmn-Grand Palais.
scénographie : Myrtille Fakhreddine et Nissim Haguenauer,
Gare du Nord Architecture
publication aux éditions de la Rmn-Grand
Palais, Paris 2017
Sur France Culture
L’Art et la Matière podcast

 Conférence inaugurale de l’expo Irving PENN

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Auteur elisabethPublié le 19 octobre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France, Photographie

Rubens, Portraits princiers

Jusqu’au 14 janvier 2018 au
Musée du Luxembourg
Cette exposition rassemble environ soixante-cinq peintures
parmi lesquelles des prêts exceptionnels tels Marie de Médicis
(Musée du Prado
) et Louis XIII (Melbourne), seul portrait de
souverain conservé peint devant le modèle.

Cette exposition a deux héros : une reine et un peintre.
La première, Marie de Médicis (1573-1642), veuve
d’Henri IV et mère de Louis XIII, est un personnage
majeur de l’histoire politique et diplomatique du premier
tiers du XVIIe siècle.
Le second, Pierre Paul Rubens (1577-1640),
est le peintre le plus célèbre de son temps.
Leur influence se déploie alors sur toute l’Europe.

Marie de Médicis, par ses origines familiales et les
alliances de ses enfants, est liée à toutes
les dynasties régnantes.
Rubens, au cours de ses voyages, plus que n’importe
quel peintre de l’époque baroque, opère dans tous
les foyers artistiques renommés, mêlant parfois création
et diplomatie. Une part méconnue, mais pourtant
essentielle, de l’oeuvre gigantesque et protéiforme
de l’artiste est ici révélée : ses portraits de rois
et reines, princes et princesses.

Lui sert d’écrin le Musée du Luxembourg, dans l’enceinte
du palais que Marie de Médicis a fait édifier à partir
de 1615 et pour lequel elle commanda à Rubens un
ensemble de toiles monumentales illustrant sa vie.
Cette exposition est aussi un album de famille de
Marie de Médicis. Des portraits peints par les rivaux
de Rubens, des mêmes modèles, à des dates
similaires, dévoilent l’originalité du maître dans ce
domaine aussi codifié que prestigieux.

Pierre Paul Rubens (1577-1640) fut un génie protéiforme.
Son oeuvre immense aborde quasiment
tous les sujets de la peinture. Ses portraits princiers
restent peu connus, ils sont pourtant essentiels
dans sa carrière. Peindre le portrait d’un souverain
est la commande la plus prestigieuse que peut
recevoir un peintre à l’époque, cet exercice doit
notamment permettre de flatter la sensibilité du
modèle.
S’il est connu que Rubens a reçu des commandes
de la part des rois, reines, princesses et
princes de son temps, jamais encore une exposition
ne leur a été consacrée.
L’exposition est présentée au Musée du Luxembourg,
dans le palais pour lequel Rubens réalisa un
de ses principaux chefs d’oeuvre : la galerie Médicis,
ensemble de tableaux monumentaux sur la vie
de Marie de Médicis, installés dans l’aile Richelieu
du musée du Louvre. La vie de la souveraine et
la carrière de Rubens s’entrecroisent.
Dans un parcours à travers les cours d’Europe,
tel un album de famille, l’exposition montre les
effigies de Marie de Médicis et des souverains
de son temps dont Rubens dressa le portrait et
qui, des Habsbourg à la cour de Mantoue,
ont tous un lien de parenté avec elle avant même
qu’elle ne devienne la mère et la belle-mère des rois
de France, d’Espagne et d’Angleterre.
Rubens naît dans une famille aisée originaire
d’Anvers et reçoit une éducation humaniste.
Il exerce un temps le rôle de page, ce qui lui permet
d’acquérir les comportements et l’aisance qui lui sont
utiles pour côtoyer par la suite les grands personnages
de son temps.

Paul Rubens, 
Brughel de Velours pour le paysage, l’Infante Isabelle

Il gagne l’Italie pour parfaire
sa formation de peintre, s’inspirant notamment
de Titien, auteur de portraits fameux de Charles
Quint et de Philippe II, et devient rapidement un
des peintres de la cour des Gonzague à Mantoue.
En 1609 il revient à Anvers pour devenir le peintre
de la cour des Flandres. A ce titre, il exécute
les portraits officiels des princes Habsbourg.
Il prolonge son séjour parisien destiné à honorer la
commande de Marie de Médicis pour le Palais du
Luxembourg en 1621, pour peindre Louis XIII, fils
de Marie de Médicis, et son épouse Anne d’Autriche,
soeur de Philippe IV, roi d’Espagne.
Celui-ci l’appelle ensuite à Madrid pour exécuter des portraits
de lui et de sa famille.
commissariat : Dominique Jacquot, conservateur en chef du musée
des Beaux-Arts de Strasbourg
sur France culture : l’Art et la Matière podcast sur Rubens
Avec Emmanuel Coquery, Directeur scientifique de la Rmn-Grand Palais, découvrez cette facette méconnue du travail de Rubens.

Conférence inaugurale

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Auteur elisabethPublié le 15 octobre 2017Catégories Art, Arts plastiques, FranceUn commentaire sur Rubens, Portraits princiers

Sommaire du mois de septembre 2017

Véronique Arnold, à la galerie Stampa de Bâle

« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament »
à la galerie Stampa à Bâle, en écho à l’œuvre d’Hannah Arendt.
Une tentative sensible de faire mémoire, de réveiller
« l’intelligence du cœur ».
Le titre est une phrase de René Char prononcée en 1946
et citée dans la préface de « La Crise de la culture ».
jusqu’au 21 octobre
06 septembre 2017 : Manish Nai
07 septembre 2017 : La Terre la plus contraire
25 septembre 2017 : Chagall Les années charnières 1911-191
27 septembre 2017 : Stephen Gill – Un photographe anglais
29 septembre 2017 : Steve Roden à la Kunsthalle
 

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Auteur elisabethPublié le 30 septembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, Etranger, France, kunsthalle, Photographie, Sommaires mensuels

Stephen Gill – Un photographe anglais

En ouverture de saison 17-18
La Filature, Scène nationale
présente à la Galerie en entrée libre Stephen Gill

C’est un photographe expérimental, conceptuel et
documentaire, dont la pratique inclut souvent des
références à son lieu de résidence.
L’exposition à La Filature présente une large sélection
de ses photographies opérée parmi les séries
Billboards, Hackney Flowers, Buried, Talking to Ants,
Pigeons, Best Before End, Coexistence,
Coming up for Air,
B Sides et Energy Fields.

Jusqu’au  dimanche 12 novembre 2017

Photographe anglais, très tôt repéré par son
compatriote Martin Parr (présenté à la Filature en 2015)
pour ce regard attentif porté aux pans souvent négligés
de notre société,  Stephen Gill (1971) a fait oeuvre de sa
ville, Londres.
Au travers de séries photographiques menées souvent
parallèlement, il portraiture non la mégapole, mais un
tissu urbain et ses habitants.

Le voici photographiant Londres et ses oiseaux, le revers
de ses panneaux publicitaires, les passants perdus dans
ses rues, les usagers de ses trains.
Puis, rapidement, il restreint son champ d’action à
son seul quartier, Hackney,
centre d’un vaste marché alimentant les populations
défavorisées, et dont le destin a été scellé avec les
Jeux Olympiques en 2012 et ses grands chantiers.

Pendant près de quinze années, il arpente ses rues et
terrains vagues.
C’est sur ce territoire mi-ville mi-friche que
Stephen Gill réalise plusieurs séries photographiques
qui feront date.
Qu’il s’agisse d’Hackney Flowers, dans laquelle il appose
sur ses images les fleurs récoltées lors de ses
promenades ou encore Talking to Ants, où il immisce
dans la lentille même de l’appareil des objets trouvés à
proximité, il poursuit sa quête d’imprégnation du lieu
dans l’image. Naissent, au travers de cette pratique
photographique, des objets sédimentés, entre album de
souvenir et herbier. Le voici devenu « ant », fourmi,
attentif à ce que le paysage formule au travers du moindre
de ses détails.
Viennent ensuite les séries plus récentes telle Pigeons,
par laquelle, appareil fixé au bout d’un bras téléscopique,
il investigue le dessous des ponts et autres recoins peu
reluisants de nos villes pour portraiturer les pigeons dans
leur environnement et révéler cet infra-monde qu’ils
habitent. Ou encore Best Before End, qui semble boucler
un cycle pour cet explorateur urbain, exposant là toute
l’intensité de la vie au coeur de la mégapole par
l’introduction dans le processus de développement
de ses tirages de ces boissons énergétiques désormais
si répandues.
Ses expositions
Les oeuvres de Stephen Gill sont présentes dans de
nombreuses collections privées et publiques et ont
également été exposées dans des galeries internationales
telles que The National Portrait Gallery, The Victoria
and Albert Museum, agnès b.,
Victoria Miro Gallery (Londres) ;
Sprengel Museum (Hanovre) ; Tate (Londres) ;
Galerie Zur Stockeregg (Zurich) ; Archive of Modern Conflict
(Londres) ; Gun Gallery (Stockholm) ; The
Photographers’ Gallery (Londres) ;
Leighton House Museum (Londres) ; Haus Der Kunst (Munich),
ainsi que des expositions personnelles dans des festivals
et des musées dont les Rencontres d’Arles, le festival de
photographie Contact à Toronto, PHotoESPAÑA
et enfin à FOAM (Amsterdam).

La Filature, Scène nationale – Mulhouse
20 allée Nathan Katz – Mulhouse – T 03 89 36 28 28
Apéro photos
mercredi 18 octobre 19 h 15
réflexion autour d’une photographie
photographie + apéritif
gratuit : inscription 03 89 36 28 28
Il est toujours difficile de photographier des photos
 

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Auteur elisabethPublié le 27 septembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France, Photographie, Vidéo

La Terre la plus contraire

La Fondation Fernet Branca présente jusqu’au
8 octobre, des artistes femmes distinguées par le
prix Marcel Duchamp, organisée par l’ADIAF
à l’invitation Pierre-Jean Sugier,
directeur de la Fondation.
Après les photos de Marie Bovo,   le trio de Métamorphoses
avec Véronique Arnold, Gabrielle Chiari, et
Frédérique Lucien, Claire Morgan ,
la fondation fait la part belle aux artistes femme.
Cela rappelle l’évènement du centre Pompidou
Elles.

Farah Atassi, Landscape Women

Avec le concours de la commissaire Alicia Knock,
l’exposition présente le travail de :
Farah Atassi, Yto Barrada, Maja Bajevic,
Valérie Belin, Carole Benzaken, Rebecca Bournigault,
Valérie Favre, Joana Hadjithomas, Valérie Jouve,
Charlotte Moth, Zenib Sedira, Anne-Marie Schneider,
Ulla von Brandebourg.
La Terre la plus contraire, est un titre emprunté à la poétesse
argentine Alejandra Pizarnik (1936/1972)
expatriée à Paris.

Un point de départ ferme et sur; un lieu depuis lequel
partir […] A P l’enfer musical

Le parcours à géographie variable, partant de l’expérience
physique et surtout politique du territoire, se déroule dans les
espaces du centre, offrant une plongée dans l’art de notre temps.
L’exposition a été articulée autour de la notion de territoire,
qu’il soit géographique, politique ou intime. Il est souvent
question d’exploitation économique dans la première partie.
Géographique et politique
Les gardiennes de mémoires
Depuis les photographies de Zineb Sedira sur les routes du sucre

Zineb Sedira, Sugar Silos

Ismyrne,  fragments d’un essai poétique, entre histoire et
mémoire, est un film de Joana Hadjithomas.
Les
vidéos sobres de Maya Bajevic refusent l’habillage
esthétique. L’artiste montre les mécanismes de domination
économique sur les échanges nord/sud dans le
commerce du textile à travers cinq toiles représentant des motifs
traditionnels, et des documents d’époques (photo, bons de
commande, articles de journaux…)

Maja Bajevic, Import/Export

Les photographies de Valérie Jouve appartiennent
au domaine de l’antropologie, ainsi qu’aux domaines de la sociologie,
de la représentation du monde.

Valérie Jouve, les Paysages


Les aquarelles de Rebecca Bournigault, sont influencées
par l’actualité.

Rebecca Bournigault, les Emeutiers, Russie, Hong Kong, Chili

Les photographies  d’Yto Barrada sont un brin déshumanisées,
avec ses femmes travaillant dans  des usines
au conditionnement de crevettes, dans la zone franche de Tanger.
Yto Barrada

Thème qui m’intéresse le plus :
l’espace (ou la notion de l’espace et du corps)
Alejandra Pizarnik, journaux 1959-1971
L’intime, le corps
Puis vient le  territoire plus intime , celui du corps
parfois élargi au paysage, l’univers du théâtre,
symbolisé par les rideaux devenus jupes
d’Ulla von Brandenburg
Ulla von Brandenburg,
Blue Curtain, Yellow Curtain, Pink Curtain

Carole Benzaken, déroule son journal pictural de 40 ans
de peinture, le passage des saisons, de l’été paradis perdu, à l’hiver.
Carole Benzaken

Valérie Favre  , dont vous avez pu voir l’exposition monographique
au MAMCS, rend  hommage à ses maîtres
à travers des autoportraits réalisés à la manière de
De Chirico et Hugo Ball.
Valérie Favre

Farah Atassi  s’exerce à la peinture à la manière d’un Mondrian
ou d’un Malevitch, avec des formes géométriques en toile de fond,
d’où émergent d’autres formes géométriques. (1ere photo)
Valérie Belin montre des vanités avec ses photographies
en noir et blanc, très contrastées, de robes précieuses, entourées
de papier de soie, conservées dans des boites.
Valérie Belin

Charlotte Moth, projette des diaspositives

Charlotte Moth

Anne-Marie Schneider dessine comme un enfant.
Ses gouaches lui permettent de donner forme à ses rêves
et cauchemars
Anne-Marie Schneider, les Migrants

Le prix Marcel Duchamp est une distinction créée en 2000,
à l’initiative de collectionneurs français et de l’ADIAF,
Association pour la diffusion internationale de l’art français.
Le prix est remis tous les ans pendant la FIAC, Foire
internationale d’art contemporain. Plus de 70 artistes, lauréats
et nommés
, ont été distingués par le Prix Marcel Duchamp
depuis son lancement.
Fondation Fernet Branca
2, rue du Ballon St Louis
Horaire
du mercredi au dimanche
de 13 h à 18 h

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Auteur elisabethPublié le 7 septembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France, Photographie, Vidéo5 commentaires sur La Terre la plus contraire

Manish Nai

Manish Nai, la Matière comme medium
Jusqu’au 8 octobre à la Fondation Fernet Branca

Issu d’une famille de négociants textiles,
Manish Nai a commencé dès le début des années
deux-mille, à exploiter les possibilités offertes
par la jute, fibre végétale largement utilisée en Inde,
principalement dans l’habillement et dans le secteur
de la construction.

Manish Nai, toile de jute indigo, papier, huile sur toile

Détournée de sa destination originaire, la jute alors
compressée par l’artiste et agglomérée à du carton
de récupération, devient la matière première d’ensembles
sculpturaux monolithiques aux arrêtes saillantes
et parfaitement rectilignes. Accolées à une structure en bois,
les sculptures compressées de Manish Nai s’inscrivent
à la frontière des plans bidimensionnels et tridimensionnels.
Manish Nai, installation de 65 photographies impression numérique, sur papier Hahnemuhle

La série des Billboards part d’une exploration sociologique
de l’espace public de Bombay. Suite à la période de récession
entamée par l’économie mondiale en 2008, une multitude
de panneaux d’affichages étaient laissés partiellement vacants,
sans publicités.
Photographiés sur les bords des routes puis combinés et arrangés
digitalement par l’artiste, ces compositions mettent en œuvre
le concept de sérendipité, ou  heureux hasard :
« Jusqu’à ce que le papier soit arraché, je n’ai aucune idée de
ce qui apparaitra sur le mur. »
De ce procédé de création émergent des formes et motifs
abstraits, géométriques et entrecoupés par des bribes
de mots et de phrases désorganisés dont la signification
initiale devient supplantée par les seules propriétés esthétiques
de l’ensemble. On peut penser aux affichistes tels Raymond Hains.
Manish Nai, vêtements usagers compressés

Plus singulières, les sculptures compressées faites de journaux
ainsi que l’assemblage de bâtonnets bariolés en tissus
de récupération procèdent de la réutilisation et de la
pérennisation d’objets à la durée de vie généralement éphémère.
Il y a du Boltanski, dans cette récupération.
Intimement liées au mode de vie indien, le pays comptant
près de cent quotidiens différents, dans dix-neuf langues,
les sculptures de journaux sont compressées puis moulées
autour d’une légère armature de bois.

La fraîcheur et la spontanéité de la démarche de Nai
dans le choix de ses matériaux provient de la grande
distance qui le sépare de ces repères historiques.
Il instaure néanmoins une sorte de dialogue avec quelques
figures emblématiques du modernisme occidental d’après-guerre
lorsque son intérêt pour la matérialité du jute le pousse
à réaliser des formes simples, unitaires, telles que le cube
et la colonne, très répandues dans l’art minimaliste.
Or, même si ses oeuvres semblent extraites de leur contexte,
le regard de Nai est loin d’être indifférent aux innombrables
sollicitations qu’offre le spectacle de la vie quotidienne
d’une mégalopole comme Bombay, son lieu de résidence.
De manière significative, ce sont les façades de l’espace
urbain, les murs boursouflés, dévorés par le temps et
rongés par l’érosion, qui constituent sa toile de fond et
attirent le plus son attention.
« Lorsque je parcours la ville, je recherche des moments
de vacuité et de planéité. Pour moi, les panneaux d’affichage
vides et les murs de béton sont comme des oeuvres d’art. …
J’ai souvent observé des ouvriers du bâtiment façonnant
des murs en jetant du ciment dans des dalles, on aurait dit
qu’ils réalisaient une peinture gestuelle ».
Manish Nai, Grillage métallique

Souvent recouverts d’une couche de peinture blanche ou
sommairement dissimulés avec du papier ou du plastique,
dans l’attente des messages et images publicitaires qui sont
leur raison d’être, les panneaux d’affichage vides qui ont séduit
l’oeil aiguisé de Nai offrent une gamme surprenante de
figures et d’accidents picturaux inattendus – monochrome,
grille, collage, glacis, lettres ou chiffres en filigrane.
Les photographies de ces « abstractions trouvées »
fascinent autant que son travail autour de matériaux
plus vernaculaires, auquel elles fournissent un contrepoint
ingénieux.
Manish Nai, Tondo toile de jute indigo

Né en 1980 à Gujarat, en Inde, Manish Nai est diplômé
en arts plastiques de la L.S. Raheja School of Art de Bombay.
Manish Nai vit et travaille à Bombay.
Fondation Fernet Branca St Louis
2 rue du Ballon
Horaire
du mercredi au dimanche
13 h à 18 h

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Auteur elisabethPublié le 6 septembre 2017Catégories Art, Arts plastiques, France

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