Cours Publics est un cycle de conférences proposé
conjointement par le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace,
la Haute école des arts du Rhin et La Kunsthalle.
Autour d’une thématique, trois intervenants présentent
un courant artistique, un pan de l’histoire de l’art permettant
de recontextualiser la création contemporaine.
Les cours, assurés par des personnalités universitaires
ou du monde de l’art, sont ouverts à tous, sur inscription. Thème 2017 : L’ART A-T-IL TOUS LES DROITS ?
L’art et le droit entretiennent une relation ambigüe
qui évolue entre situations de blocage et fécondes
stimulations. Souvent dans la confrontation, l’un et l’autre
s’imposent des évolutions inscrites durablement,
à la fois dans les pratiques artistiques et dans les textes juridiques.
Si l’on rajoute que l’art n’échappe ni aux progrès technologiques,
ni aux mutations sociétales, il est évident que nous touchons
à une relation en perpétuelle évolution et régulièrement
réinterrogée au regard de cas concrets.
L’art peut-il avoir un rôle transgressif voire contestataire ?
Ou à l’inverse, a-t-il une place d’exception et se soustrait-il
à toute question ? Entre ces deux positions extrêmes,
le débat et l’analyse peuvent prendre place.
En abordant les thèmes de l’imposture, de l’éthique
et de la mutation des formes, ce cycle a pour objet
d’approfondir la complexité du sujet. Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00
à l’Université de Haute-Alsace / Campus de la Fonderie
– Amphithéâtre 1
Jeudi 2 mars 2017 – Le personnage du faussaire de Sophie Yin-Billiet Jeudi 9 mars 2017 – L’art peut-il tout montrer ? de Carole Talon-Hugon Jeudi 16 mars 2017 – Dialogue entre l’art et le droit de Mélanie Clément-Fontaine
Jeudi 2 mars 2017 – Le personnage du faussaire
de Sophie Yin-Billiet
La contrefaçon artistique est perçue avec une certaine
indulgence par le grand public et le personnage du faussaire,
et plus particulièrement celui du pasticheur, jouit même
d’une image populaire au point de susciter souvent l’admiration.
Derrière le fantasme de cette image d’Epinal, la réalité est bien
plus complexe et réellement passionnante. Nous nous proposons
de brosser un bref état des lieux de la contrefaçon artistique
et de revenir sur quelques-uns des plus célèbres faussaires
contemporains.
Formée en histoire de l’art et en muséologie à l’Ecole du Louvre,
Sophie Yin-Billiet rejoint l’Union des Fabricants en 2009
avec la mission d’animer les collections industrielles et
artistiques du Musée de la Contrefaçon. Créé en 1951 pour
la formation des agents de la douane, ce musée situé en bordure
de Paris dans le 16ème arrondissement accueille
désormais près de 15000 visiteurs par an.
Jeudi 9 mars 2017 – L’art peut-il tout montrer ?
de Carole Talon-Hugon
Du Piss Christ de Serrano à Plateforme de Houellebecq
en passant par Lego Concentration Camp Set de Zbigniew Libera,
les relations entre l’art et l’éthique apparaissent bien
comme l’inévitable horizon de questionnements suscités
par certains devenirs contemporains de l’art.
Mais peut-on juger d’une oeuvre au nom de l’éthique ?
Non, répond la doxa contemporaine qui considère que
l’art possède en tant que tel une valeur inquestionnable.
Oui, affirment ceux qui ne croient pas en l’extraterritorialité
de l’art. On prendra ici un recul historique et critique
pour comprendre les tenants et les aboutissants de ces
polémiques afin de dégager une position réfléchie dans
un débat crucial pour notre présent. Carole Talon-Hugon est Professeur de philosophie
à l’Université de Nice et membre de l’IUF.
Elle préside la Société Française d’Esthétique et est directrice
de publication de la Nouvelle Revue d’Esthétique.
Elle a notamment publié L’Esthétique (Puf, 2004).
Le Conflit des héritages (Actes Sud, 2006), Goût et dégoût.
L’art peut-il tout montrer ? (J. Chambon, 2003), Morales de l’art
(Puf, 2009), Art et éthique. Perspectives anglo-saxonnes (éd.)
(Puf., 2011). L’Art victime de l’esthétique, Hermann, 2014),
ainsi qu’une Histoire philosophique des arts (Puf, 2014-17). Jeudi 16 mars 2017 – Dialogue entre l’art et le droitde Mélanie Clément-Fontaine
Le juge n’est pas critique d’art, il apprécie les situations
selon des critères posés par la loi à la lumière des interprétations
jurisprudentielles et bien des débats en art échappent
à la sphère juridique. Ainsi la règle juridique n’intervient
en art que par certains endroits. Inversement parfois,
des expériences artistiques conduisent à repenser la règle de droit
parce qu’elle est à la fois un cadre et un reflet de la vie en société.
A partir les exemples de l’art conceptuel et de l’art collaboratif,
la présente intervention a pour objet d’explorer cette dualité
du droit face à l’art qui conduit le juge tantôt à demeurer
sourd aux revendications de l’artiste, tantôt à interpréter
la règle à la lumière du discours artistique. Mélanie Clément-Fontaine est directrice du laboratoire
de Droit des Affaires et des Nouvelles TEchnologies (DANTE)
de l’Université de Saint-Quentin-Université Paris-Saclay.
Auteur d’un ouvrage L’oeuvre libre publié aux éditions Lacier,
ses recherches portent notamment sur l’accès et le partage
des créations collaboratives et des communs. Elle mène par
ailleurs des projets de recherches pluridisciplinaires sur
les questions liées au développement du numérique. Modalités d’inscription
Inscription uniquement par courrier auprès du Service Universitaire de l’Action Culturelle de
l’Université de Haute-Alsace – Maison de l’Etudiant
– Campus Illberg – 1, rue Werner 68100 Mulhouse
Tarif plein : 20 euros / tarif réduit 10 euros pour l’ensemble
des conférences. Entrée libre pour les étudiants de la HEAR
et de l’UHA. Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Pour tout renseignement concernant l’inscription s’adresser
au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace : 03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr
Le festival les Vagamondes a démarré avec le vernissage de l’exposition « Dérive » de Yusuf Sevinçli, dans la galerie. Feuilletez ici le programme du Festival les Vagamondes du 13 janvier au 23 janvier 2016
Le noir et blanc contrasté du jeune photographe turc Yusuf Sevinçli
oscille entre geste artistique et approche documentaire. Gert Petrus Fieret et Miroslac Tichy, sont des références pour lui parmi « Ils sont trop nombreux, tout au long de l’histoire de la photographie, pour les énumérer tous. August Sander, pour l’approche particulière de ses sujets, Eugène Atget pour son incroyable atmosphère. Robert Frank est très important pour moi, et continue de m’inspirer. Il y a aussi nombre de photographes japonais des années 70, comme Moriyama et Kitajima. William Klein et Nan Goldin figurent parmi mes photographes favoris, et Anders Petersen aussi, qui a une grande influence sur mes
débuts. D’un point de vue plus contemporain, je trouve les travaux de Rinko Kawauchi et Antoine D’Agata extrêmement intéressants. Yusuf Sevinçli Né en 1980 à Zonguldak en Turquie, Yusuf Sevinçli vit et travaille à Istanbul. Il est représenté par la Galerie Les filles du calvaire à Paris et Elipsis Gallery à Istanbul.
Diplômé de la section Communication de l’Université Marmara d’Istanbul en 2003, Yusuf Sevinçli intègre l’année suivante une Masterclass consacrée à la photographie documentaire en Suède, avant de suivre la Reflexions Masterclass de Venise. Il construit alors son travail personnel à travers plusieurs séries, dont Good Dog, qui ont fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives en Turquie et à travers le monde (Mois de la Photo de Moscou, PhotoBiennale de Thessalonique, Festival de photographie Fotografia Europa Reggio Emilia en Italie, Fotografie Noorderlicht aux Pays-Bas, FotoFreo en Australie…). Yusuf Sevinçli présente également ses oeuvres en France, notamment au festival Circulation(s) à Paris en 2012, au Festival Voies Off à Arles en 2013 et au festival Portrait(s) de Vichy en 2015.
Depuis 2008, son travail fait souvent l’objet de publications dans des ouvrages collectifs consacrés à la photographie (Image Makers, Image Takers: The Essential Guide to Photography chez Thames&Hudson) ainsi que dans différents magazines internationaux. « J’ai démarré vers l’âge de 20 ans, pendant mes années universitaires. J’étais étudiant en journalisme et mon premier contact avec la photographie s’est fait lors des cours d’histoire du photojournalisme. Plus que par sa pratique, j’ai donc tout d’abord été attiré par l’histoire de la photographie et par ses figures iconiques, par le sens de ses messages et par l’effort de compréhension de la puissance de l’image. Je reste aujourd’hui persuadé qu’au-delà du style de chacun, un photographe ou un artiste usant de la photographie se doit de connaître l’histoire de cette dernière, afin de pouvoir appréhender à leur juste valeur les capacités du médium. »
Yusuf Sevinçli Ilnous livre les vestiges d’une culture encore vivace dans un pays en pleine mutation, comme par exemple l’image d’une des dernières maisons stambouliotes, bâtie en bois, livrée au feu, ou celle d’oiseaux s’envolant du fond d’une ruelle pentue et ruisselante. Ou bien encore, il capte cette vision hallucinatoire d’un réparateur qui ne descendra probablement plus de son lampadaire tant il semble y être accroché pour toujours. La nostalgie est au coin de l’énième impasse du quartier Beyoglù où Sevinçli se promène à longueur de jour et de nuit, mais la vivacité photographique de ses captations rappelle leur contemporanéité.
À l’occasion, il nous parle d’amour, s’arrête sur le charme d’un corps en livrant au regard un morceau de peau d’où affleure une sensuelle fragrance. Quelques visages enfantins frappent par leur innocence illuminée, rappelant l’imagerie des frères Lumière ou de Chaplin. Des bambins masqués jouent dans les ruelles et les terrains vagues, tandis que des petites filles surgissent dans des images, telles des merveilles, anges éternels, emblèmes du désir d’enfance. Leurs minois, au regard malin, fixent avec candeur le spectateur, comme ceux de ces jeunes filles que l’on dirait siamoises tant leurs frimousses se serrent l’une contre l’autre.
Yusuf Sevinçli sait aussi saisir les errants et autres noctambules qui colorent Istanbul demixité et de fantaisie, à la croisée des cultures. Il tire de leurs corps des volumes et des aplats contrastés, tel ce dos d’homme où s’étale un liquide blanchâtre qui rappelle un « dripping » abstrait. Il capte souvent un détail, un fragment, comme les jolies jambes au collant percé d’une punkette, des chardons plantés dans un vase, l’ampoule pendant d’un plafond écaillé (…) pour lui accorder un autre destin visuel. Les formes surgissent de l’ombre, traversant des rais de lumière et les rayures subies par le négatif, pour créer des prismes et des illuminations. Les images sont généralement structurées par l’éclairage mais peuvent contenir une géométrie de par leur sujet : pans d’immeubles abstraits, ossature de barnum laissé à l’abandon sur une plage lunaire, architectures au futurisme vieillot issues des vestiges d’un palais de la découverte décati.
Il n’y a pas nécessairement de message dans l’oeuvre de Yusuf Sevinçli, ou alors, il est allusif, comme s’il désirait s’abstraire des remous politiques, pour se soucier de ce qu’il reste de l’humanité, à la manière d’un Sergio Larrain dont les images éclairent le futur douloureux du Chili de leur pureté éblouissante4. Ce photographe est en effet un fabricant de rêves en image. Dans les derniers travaux, son errance visuelle s’est élargie à l’Europe où il voyage. De Naples à Paris en passant par Marseille5, il poursuit sa quête d’un monde silencieux où seul le bruissement fugace de la vie le maintient en éveil.
SÉRIES EXPOSÉES À LA FILATURE « MARSEILLE » : 15 tirages en noir et blanc et en argentique
aux formats 50 x 75 cm et 30 x 45 cm
Suite à une résidence en 2013 au Percolateur, plateforme pour la création photographique en Méditerranée, Yusuf Sevinçli a livré sa vision de Marseille dessinant le portrait d’une ville multiculturelle.
Les photos réalisées ont été publiées sous forme de livre en 2014 aux Éditions Le Bec en L’Air.
« GOOD DOG » : 17 tirages en noir et blanc et en argentique aux formats 80 x 120 cm, 50 x 75 cm et 30 x 45 cm Yusuf Sevinçlidéveloppe un concept picaresque, une approche photographique faite d’instabilité et d’errance. Il se contente de photographier son environnement, ses angoisses et ses questionnements au quotidien, et voit en la photographie le moyen de rester connecté aux choses et aux êtres, une réponse – sa réponse – à l’environnement qui l’entoure et aux mouvements qui l’habitent, une réflexion à la fois profonde et naïve. Sa série Good Dog a donné lieu à un ouvrage publié en 2012 aux Éditions Filigranes.
« L’aspect émotionnel des photographies de Good Dog est physiquement instable. Yusuf Sevinçli ne s’attarde pas. Il marche, il explore, il observe et il repart. Il prélève presque compulsivement des morceaux de réalité qui sont toujours différents, mais qui peuvent finalement trouver des similitudes et devenir une série d’images. C’est un concept picaresque de la photographie, presque sans-abri, errant, qui rejette la stabilité et la sérénité d’un foyer, même visuel, et qui rendent vivant. Les sujets deviennent des pièces qui s’assemblent et révèlent la matière qu’est la représentation de la réalité à travers l’oeil de l’artiste. L’émotion s’éloigne des sentiers battus et réinvestit la rue, nous montrant sa vraie nature. » Christine Ollier, 2012
« VICHY, 2015 » : 11 tirages en noir et blanc et en argentique aux formats 80 x 120 cm, 50 x 75 cm et 30 x 45 cm En résidence à Vichy pendant un mois, Yusuf Sevinçli a arpenté la ville et posé un regard plein d’humanité sur ses habitants, leur rapport à la ville, à l’autre, au monde. Son travail a fait l’objet d’un focus lors du festival Portrait(s) 2015, ainsi que de la publication de Walking aux Éditions Filigranes. « À quoi tient l’âme d’une ville ? À la rectitude des trottoirs étroits, lissés par le temps ? Aux taches de rousseur d’enfants saisis par les frimas ? Aux noctambules qui errent sous la fusion des lampadaires ? Une ville livre ses secrets à ceux qui l’arpentent sans fin, poussent la porte des bars, déjeunent sur le coin d’un comptoir et dînent au coin d’un autre, croisent les gavroches le matin sur le chemin de l’école et les retraités l’après-midi, qui siestent sur les bancs. En acceptant de conduire au printemps dernier une résidence à Vichy, Yusuf Sevinçli a endossé la figure du photographe marcheur, du flâneur indocile qui guette les offrandes du jour et les blêmissements du couchant : ici un croupier à la pâleur lunaire, là un chien mouillé convoquant les derniers fantômes de la nuit. Bien malin qui serait capable de reconnaître dans les images funambulesques de ce jeune
photographe turc les coquetteries de Vichy la française, Vichy la bourgeoise, arc-boutée sur ses façades art nouveau, ses villas néoclassiques et les splendeurs de l’Allier. La ville thermale, qui vit naître l’écrivain voyageur Albert Londres, devient une terre de rencontres et d’aventures, une projection mentale, un poème visuel né des chimères d’un artiste stambouliote qui pratique les déplacements dans tous les sens du terme, physiques et psychiques. Vichy, grâce à lui, s’éveille d’un drôle de rêve où passent des guirlandes de lumières et des gamins aux poings serrés. […]Sous la griffe du regard nomade de Yusuf Sevinçli, Vichy est dessaisie de son histoire et de sa géographie, elle flotte dans un espace-temps qui est celui du rêve éveillé, elle chaloupe et chavire, traversée de fulgurances, filochée de brouillard, sertie de noirs charbon et de blancs incandescents qui la rendent à la fois plus ardente, plus nerveuse et plus insaisissable. » Natacha Wolinski, Walking, Éditions Filigranes / festival Portrait(s) 2015 « POST I » : 17 tirages en noir et blanc et en argentique aux formats 80 x 120 cm, 50 x 75 cm et 30 x 45 cm « POST II » : 8 tirages en noir et blanc et en argentique aux formats 80 x 120 cm, 50 x 75 cm et 30 x 45 cm « PARIS » : 4 tirages en noir et blanc et en argentique
2 Michel Poivert, La Photographie contemporaine, Paris, Flammarion, 2002.
3 Christian Caujolle accorda une place importante à leurs images dans les colonnes de Libération dont il fut le directeur photo pendant des années, il collabora par la suite avec nombre d’entre eux dans la cadre de l’agence et de la galerie VU’.
4 Cf. expositions Sergio Larrain, commissariat Agnès Sire, église Sainte-Anne, RIP d’Arles et Fondation Henri Cartier-Bresson Paris, 2013.
5 Yusuf Sevinçli a été invité en résidence par l’association Le percolateur, exposition à l’Atelier de Visu, Marseille, octobre 2013.
Cours Publics est un cycle de conférences proposé conjointement par le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace, la Haute école des arts du Rhin et La Kunsthalle.
C’est la 6e année que les cours reprennent, au vue de leur succès.
Autour d’une thématique, trois intervenants présentent un courant artistique, un pan de l’histoire de l’art permettant de recontextualiser la création contemporaine.
Les cours, assurés par des personnalités universitaires ou du monde de l’art,
sont ouverts à tous, sur inscription.
Thème 2016 : ART ET ESPACE(S) PUBLIC(S)
Si l’on considère l’espace public comme l’ensemble des espaces de passage et de rassemblement à l’usage de tous, il semble alors évident que son devenir est une affaire partagée.
Comment les artistes s’y inscrivent-ils ? La pluralité des réponses est à l’image de la richesse du sujet. Certains créent dans la ville, d’autres avec la ville. Il y en a qui composent avec l’architecture et d’autres qui privilégient les expériences sensibles et sociales. Quelques-uns se rangent du côté de la ville minérale quand d’autres lui préfèrent
ses terrains vagues et indéfinis.
Entre gestes affirmés et micro-actions, entre objet monumental et interpellation participative, les enjeux de l’art dans l’espace public ne cessent d’évoluer et de se réinventer.
Ce cycle a pour objet de donner la parole à différents acteurs de ce jeu urbain qui dépasse largement la sphère artistique et s’inscrit en profondeur dans la métamorphose de notre société. Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00
– La Fonderie / Amphithéâtre Jeudi 25 février – Conférence d’Yvan Detraz Jeudi 3 mars – Conférence d’Alain Bernardini Jeudi 10 mars – Conférence de Jérôme Poggi
Jeudi 25 février 2016 – Yvan Detraz
Peut-on imaginer un urbanisme laboratoire, complémentaire à l’urbanisme planifié et
« fait pour durer » ?
Un urbanisme de préfiguration qui défriche et teste des possibles, un urbanisme qui mise sur l’imagination et la capacité d’action des habitants, un urbanisme permissif, reposant sur des interventions légères et éphémères et offrant une place réelle à l’appropriation, un urbanisme qui révèle et augmente le potentiel poétique et d’usage
des lieux… Un urbanisme qui contribue à lutter contre l’appauvrissement de l’espace public et le repli sur soi, en réinventant des espaces communs désirables… Yvan Detraz est architecte,directeur et cofondateur du Bruit du frigo, collectif pluridisciplinaire de création et d’intervention urbaine, créé en 1997. Il y développe notamment un travail exploratoire sur la réappropriation des
périphéries urbaines, à travers les projets Refuges périurbains et Randonnées périurbaines. Bruit du frigo initie des démarches artistiques, contextuelles et participatives mêlant installations temporaires ou pérennes, microarchitectures
et actions collectives.
Jeudi 3 mars 2016 – Alain Bernardini
En s’appuyant sur une sélection de ses images et installations photographiques, Alain Bernardini questionnera la notion de « pouvoir » de l’image, qu’il rattache à la connaissance de l’iconographie, au contexte de l’élaboration, à la
forme de présentation, et au lieu de l’exposition. Dans sa recherche artistique, non seulement le contexte social du territoire et /ou de l’individu, mais aussi les espaces publics sont des éléments déterminants qui influencent ce qu’il
qualifie de puissance active de l’image et de sa réception.
Tout passant est amené un jour à être spectateur, mais
aussi usager, voire acteur, de l’espace public et les enjeux de cette puissance varient ainsi selon les rôles tenus tour à tour. Alain Bernardini est artiste, professeur associé et directeur du Master Département Photographie et Art contemporain à l’Université Paris 8. Il participe à de nombreuses expositions et répond depuis 2014 à une commande publique du Cnap et du BBB de Toulouse sur le thème de la photographie dans l’espace public avec le projet Recadrée. Porte-Image. Borderouge Nord.
Jeudi 10 mars 2016 – Jérôme Poggi
Les Nouveaux commanditaires est un dispositif initié et soutenu par la Fondation de France. Cette action permet à tout groupe de personnes qui en exprime le désir et en justifie le besoin dans un but d’intérêt général de passer commande d’une oeuvre d’art à un artiste. Un réseau de huit médiateurs agréés par la Fondation de France, et réunis au sein de la Société des Nouveaux commanditaires, met en oeuvre cette action à travers la France. Le modèle des Nouveaux commanditaires a été repris dans plusieurs pays européens, dont la Belgique, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, la Suède… Jérôme Poggi est médiateur pour l’action des Nouveaux Commanditaires qu’il met en oeuvre en Ile-de-France à travers la structure « not-for-profit » SOCIETIES (anciennement Objet de production) qu’il a fondée en 2004. Historien
et critique d’art, spécialisé dans l’histoire du commerce de l’art, il est l’auteur de nombreux articles, ouvrages et films documentaires. Jérôme Poggi a fondé sa galerie en 2009 après avoir exercé pendant plusieurs années dans le milieu institutionnel de l’art. Modalités d’inscription
Inscription uniquement par courrier auprès du Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute- Alsace – Maison de l’Etudiant – Campus Illberg – 1, rue Werner 68100 Mulhouse Tarif plein : 20 euros / tarif réduit 10 eurospour l’ensemble des conférences. Gratuit pour les étudiants de la HEAR
et de l’UHA.
Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Pour tout renseignement concernant l’inscription
s’adresser au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace : 03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr
A vos agendas
LES VAGAMONDES : festival d’arts & de sciences humaines
4e édition dédiée aux cultures du Sud Fellag / Blitz Theatre Group / Rocío Molina / Dhafer Youssef / Emma Dante Héla Fattoumi & Éric Lamoureux / Lina Majdalanie & Rabih Mroué Amir Reza Koohestani / Zad Moultaka / Cie Massala / Yusuf Sevinçli
Un focus sur la création méditerranéenne du 13 au 23 janvier où se succéderont des propositions de théâtre, danse, musique, humour, mais aussi des événements en entrée libre : rencontres avec les artistes, conférences, expositions… Pour cette 4e édition, La Filature s’associe à de nombreux partenaires et propose des rendez-vous « sciences humaines » dans tout Mulhouse !
Une mer qui relie autant qu’elle sépare. Car la coexistence ne va
jamais de soi. Il faut la vouloir, il faut la construire, l’interroger, en
permanence. C’est bien là que réside la raison d’être de ce festival
qui, à travers les arts et les sciences humaines, nous ouvre vers la
connaissance et la reconnaissance de l’Autre dans sa diversité. Par
les arts, mais aussi la géographie, l’histoire, la géopolitique ou
encore la gastronomie et le vin, nous aborderons beaucoup des
questions de société qui animent notre actualité. Nous entendrons
parler de logique des frontières, de migration des peuples et de
mondialisation. Nous verrons également que nombreux sont les
spectacles qui questionnent – parfois avec beaucoup d’audace – la
place de la femme dans le périmètre méditerranéen.
Pour cette 4e édition, l’équipe de La Filature s’est entourée d’une multitude d’acteurs locaux à l’initiative de l’association « Les Cafés Géographiques ».
Nous oeuvrerons ainsi à ce que ce festival soit une véritable
rencontre de l’Autre. Une fête mêlant allègrement arts visuels, théâtre, cinéma, conférences, débats, danse et performances avec comme ligne de mire cette mer qui nous est donnée en partage. mercredi 13 janv. 19h en entrée libre INAUGURATION DU FESTIVAL + VERNISSAGE DE L’EXPOSITION DE YUSUF SEVINÇLI
mais aussi de l’installation végétale de Sophie Larger & Stéphanie Buttier dans le hall de La Filature RESTAURATION Du mercredi 13 au mercredi 20 janvier, l’association Épices proposera une restauration les soirs de spectacles. Vendredi 22 et samedi 23 janvier, l’association Franco-Amazigh concoctera des spécialités berbères :
restauration, salon de thé et pâtisseries à savourer en musique ; et samedi 23, le couscous traditionnel du Nouvel An berbère. Programme complet à consulter
C’était the place to be 💡
Un ou une, après midi, mot invariable, aussi j’opte pour le féminin,
féminine comme l’est Yoyo Maeght.
Femme généreuse, sensible, intelligente et enthousiaste,
elle nous a conté son enfance atypique, parmi
les artistes, en nous permettant de partager ses souvenirs, d’où jaillissent
des noms magiques, adorée par des grands’parents, qu’elle vénère.
Elle nous a communiqué son admiration, pour son « papy chéri »
dont elle était la petite fille préférée, qui lui a transmis sa passion pour l’art
et les artistes, avec un bonheur et une joie de vivre toujours intact.
Comment ne pas l’envier quand on sait que son quotidien était Miro, Matisse,
Braque, Calder, Giacometti, Malraux, Prévert, qu’elle a pianoté avec Duke Ellington,
qu’elle s’est baigné avec Yves Montant. Son grand’père Aimé Maeght
a permis aux petites filles d’inaugurer la Fondation Maeght en présence d’André Malraux.
Elle nous a fait partager une branche de l’histoire de l’art qui s’est écrite
avec la création de la Fondation Maegth, sa construction par Josep Lluís Sert,
dans un esprit avant-gardiste de l’époque soucieuse du respect de l’environnement,
Aucun arbre n’a été abattu, les murs les ont simplement contournés.
Elle évoque ses conversations avec les artistes, son tonton Miro, qui reste pour
elle, un phare dans son existence, l’élégance d’Aimé Maeght, son entousiame
à aller toujours de l’avant, tempéré par le bon sens de la provençale Marguerite.
L’amour de ses grand’parents, qui a uni ce couple aventureux dans le domaine de l’art.
Je vous invite à lire la Saga Maeght où elle conte merveilleusement toute l’aventure,
de la naissance du jeune orphelin, au mariage, à la création du premier magasin
à Cannes, éditeur, à la galerie parisienne, encouragée et soutenu financièrement par
Pierre Bonnard, pour aboutir à la création de la Fondation avec les amis artistes
des Maeght. Elle y exprime son admiration et rend hommage à son grand’père.
Elle raconte comment l’alchimie a fonctionné entre eux, comme dans une ruche, où l’esprit ouvert d’Aimé Maeght attirait et permettait aux artistes qui lui faisaient confiance de s’épanouir et d’acquérir une notoriété.
Ceci c’est passé au Séchoir, situé dans l’ancienne tuilerie de la famille LESAGE (groupe TOL et RECTOR), LE SECHOIR prend la suite de l’ancienne Maison de la Céramique, centre de formation et d’exposition autour de la Céramique contemporaine qui a fermé ses portes en 2002. Autour d’une surface de 300m2 d’exposition prennent place des ateliers d’artistes.
C’est un espace de création et d’échange entre des artistes résidents, des artistes associés, des artistes invités, les habitants de l’agglomération mulhousienne (et au-delà) et le tissu économique et social de Haute-Alsace
Sandrine Stahl, est la Présidente de l’association Le Séchoir.
N’hésitez pas à pousser la porte et de consulter leur programme
Mais aussi à pousser votre route jusqu’à la Fondation Maeght à St Paul de Vence
(avec Easyjet, Bâle/Mulhouse – Nice, il suffit de traverser le boulevard depuis le terminal, en passant sous le pont, de prendre le bus n°400 de la compagnie de transport
de la Côte d’Azur, qui vous transporte pour un prix modique et vous dépose presque devant la Fondation, encore une montée d’un quart d’heure, eh oui la Fondation se mérite, et c’est l’Arcadie)
Conférence de Philippe Dagen et soirées de chansons de Jacques Brel à la Fondation Beyeler. L’exposition « Paul Gauguin » à la Fondation Beyeler a commencé de manière foudroyante – déjà 50 000 visiteurs ont vu les oeuvres de cet artiste français exceptionnel. Aussi diversifiées et remarquables que les chefs-d’oeuvre de Gauguin sont les manifestations organisées à l’occasion de l’exposition. Philippe Dagen, agrégé d’histoire, professeur à la Sorbonne et critique d’art, donnera une conférence intitulée «Paul Gauguin, la résurrection du primitif ?» le mercredi 11 mars 2015 à 18h30.
Paul Gauguin – la résurrection du primitif ?
Après 1900, désireux de renouveler fondamentalement l’art, de nombreux représentants de différents courants d’avant-garde ont fait des emprunts aux peuples alors dits primitifs d’Afrique ou d’Océanie. Ils ont ainsi suivi l’exemple de Paul Gauguin, que sa quête d’authenticité avait poussé à aller s’installer en Polynésie. Dans cette conférence, le célèbre historien de l’art, Philippe Dagen, écrivain et critique d’art au quotidien français Le Monde, se penche sur la question du « primitif » chez Gauguin. PAUL GAUGUIN et l’art contemporain
De nombreux artistes modernes et contemporains se sont référés à maintes reprises à l’œuvre révolutionnaire de Gauguin.
C’est ainsi que dans les années 1960, l’artiste français Martial Raysse a rendu hommage aux tableaux emblématiques de Gauguin représentant des Tahitiennes assises sur la plage dans un assemblage intitulé « Souviens-toi de Tahiti en septembre 61 ». Loin de toute illusion d’authenticité exotique, la Tahitienne de Raysse est transformée en touriste blonde et futile qui se protège de la chaleur sous un parasol.
Dans son grand « Portrait of Paul Gauguin on the Eve of His Attempted Suicide Tahiti », l’artiste australien Brett Whiteley pare la vie tragique de Gauguin d’une actualité nouvelle. Whiteley prend pour point de départ de son tableau la liberté que l’artiste est allé chercher sous les tropiques et fait de lui une figure culte de la génération hippie.
C’est à un commentaire critique sur Gauguin que se livre Sigmar Polke en 1983 dans sa toile « Die Lebenden stinken und die Toten sind nicht anwesend », où il transforme les célèbres motifs tahitiens de Gauguin en impressions pseudo exotiques de tissu décoratif bon marché.
Mais c’est sans doute la peinture de Peter Doigqui rend à Gauguin l’hommage le plus actuel. Son intensité chromatique et sa planéité, tout comme ses motifs, éveillent de nombreux échos avec des toiles de Gauguin, comme le montre bien la juxtaposition du « Cheval blanc » de Gauguin de 1898 et de la « Grande Riviere » de Doig de 2001/2002. À l’image des « paradis perdus » tahitiens de Gauguin, les paysages idylliques de Trinidad réalisés par Doig sont des collages de mondes merveilleux situés entre réalité, désir et mélancolie.
Venez constater ces similitudes par vous-mêmes en visitant l’exposition PETER DOIG ouverte jusqu’au 22 mars 2015.
Philippe Dagen
Philippe Dagen est un des meilleurs spécialistes de l’art moderne et contemporain qu’il défend souvent contre ses détracteurs. Ainsi il plaide la cause des jeunes créateurs en butte aux académismes en tout genre. Pour lui, les musées ressemblent trop souvent à des sarcophages et le culte du passé nous empêche d’apprécier les oeuvres de notre temps. Philippe Dagen a également consacré plusieurs ouvrages à l’art de la Belle Epoque et de la Première Guerre :
Pour ou contre le fauvisme, Le Silence des peintres, Les artistes face à la Grande Guerre.
Il a aussi publié quatre romans, où l’humour s’allie à l’émotion, tous publiés chez Grasset. Celles et ceux qui désirent se préparer à sa conférence se reporteront d’autant plus facilement à son étude, Le Peintre, le poète, le sauvage, les voies du primitivisme dans l’art français, qu’elle est disponible en édition de poche.
Cette conférence donnée en français est organisée en collaboration avec l’Alliance Française de Bâle et la Société d‘Études Françaises de Bâle. La présence à cette manifestation est comprise dans le prix d’entrée du musée.
Aux soirées de chansons de Jacques Brel le chanteur britannique Marc Almond et l’acteur allemand Dominique Horwitz entraînent les spectateurs dans l’univers de Jacques Brel, qui était un grand admirateur de Paul Gauguin.
Soirées de chansons de Jacques Brel
Paul Gauguin et le chanteur Jacques Brel ont été fascinés par l’île d’Hiva Oa dans les Marquises, où ils sont tous deux enterrés, à quelques mètres l’un de l’autre. Ce point commun a donné à la Fondation Beyeler l’idée de consacrer deux soirées de chansons à Jacques Brel : Marc Almond chante Jacques Brel Jeudi 12 mars 2015, 19h00
L’auteur-compositeur-interprète britannique Marc Almond a été une grande vedette des années 1980 avec son group Soft Cell et a vendu plus de 30 millions d’albums dans le monde entier. Avec les musiciens Neal Whitmore et Martin Watkins, il convie les visiteurs de la Fondation Beyeler à un voyage musical dans le temps. Tarif : CHF 85.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 70.- L’entrée du musée est comprise dans le prix. Dominique Horwitz chante Jacques Brel Mercredi 15 avril, 19h30
La voix de l’acteur et chanteur Dominique Horwitz entraîne les spectateurs
dans l’univers de Jacques Brel. Tarif : CHF 65.- / ART CLUB, FREUNDE: CHF 40.- L’entrée du musée est comprise dans le prix. Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00
Partager la publication "Conférence et chansons à la Fondation Beyeler"