Soirée rencontre au cinéma Bel Air Robert Cahen & Jean Paul Fargier

Robert Cahen appartient à ces pionniers de l’art vidéo au même titre qu’un Nam Jun Paik ou qu’un Bill Viola.

Dans le livre intitulé « De la trame au drame », Jean-Paul Fargier a rassemblé ses écrits sur l’émergence de l’art vidéo et la place qu’occupe Robert Cahen dans cette histoire.

Un mouvement artistique né dans le sillage de Pierre Schaeffer, où la musique concrète et le son ont commencé à se confronter à l’image électronique, ses machines, ses possibles.

L’exploration de ce nouveau champ de création a permis à Robert Cahen de livrer une œuvre incroyablement riche, pleine de sensibilité, d’inventivité poétique.

Dans l’entretien réalisé pour Mulhouse Art Contemporain, Jean-Paul Fargier retrace cette époque pionnière et la manière dont Robert Cahen y a fondé son art.


Site de Robert Cahen
4° de couverture

Vidéos et signatures
• L’art vidéo et l’oeuvre de Robert Cahen par Jean-Paul Fargier
• Ci-dessous l’entretien entre Jean Paul Fargier et Robert Cahen animé par Dominique Bannwarth président  de Mulhouse Art Contemporain
suite 2

• Philippe Schweyer, éditeur du livre, directeur de Médiapop-éditions

Salle comble au Bel-Air pour la soirée organisée par Mulhouse Art Contemporain à l’occasion de la parution de « Robert Cahen. De la trame au drame » de Jean-Paul Fargier. L’occasion de redécouvrir sur grand écran une sélection de films de Robert Cahen (avec un son parfait), d’écouter les deux amis dialoguer avec Dominique Bannwarth avant de refaire un peu le monde en sirotant quelques canettes entre amis. Carton plein pour le libraire reparti avec un seul exemplaire du livre fraîchement édité par Médiapop et déjà presque épuisé. Prochaine étape ce soir à la Maison de l’image à Strasbourg.
Librairie 47 ° Nord

Année Boulez centenaire

Pierre Boulez est né le 26 mars 1925. Il aurait eu 100 ans cette année. Un centenaire que la Philharmonie de Paris se doit de célébrer, tant est grande sa dette envers l’homme et sa vision fondatrice. Plus qu’un simple hommage, c’est un portrait multifacettes du maître que la programmation de la Philharmonie esquisse.

A voir
Memoriale -2011 – vidéo de Robert Cahen au musée de la Musique de la Philharmonie de Paris
– Reponz 1985

Ecart Prodution
édition d’un DVD

L’art d’être grand père

Question :

A quand une exposition photos ?

Marina Abramović en Suisse

Le Kunsthaus Zürich présente la première grande rétrospective de l’artiste Marina Abramović en Suisse, jusqu'  au 16 février 2025
L’exposition au Kunsthaus Zürich a été conçue en étroite collaboration avec
l’artiste. Mirjam Varadinis, curator-at-large du Kunsthaus Zürich, en a assuré le
commissariat. La rétrospective est réalisée en coopération avec la Royal Academy
of Arts, de Londres, le Stedelijk Museum d’Amsterdam et le Bank Austria
Kunstforum de Vienne.
 Mirjam Varadinis, la commissaire de l’exposition, “les réactions sont très variées”. 


Marina Abramović (*1946, Belgrade) est l’une des artistes contemporaines les
plus importantes. En plus de 55 ans de carrière, elle a réalisé des
performances légendaires qui sont entrées dans l’histoire (de l’art). 
Cette exposition comprend des oeuvres de toutes les périodes de la carrière de l’artiste et remet en scène live certaines performances historiques. Un nouveau travail est en outre créé spécialement pour le Kunsthaus, et implique directement le public.

Long durational performances

Marina Abramović a fait sa marque de fabrique de ses «long durational
performances»: des prestations inscrites dans la durée, exténuantes, dans
lesquelles l’artiste met à l’épreuve les limites du corps et de l’esprit et invite le
public à partager ces expériences avec elle.

Dans les oeuvres de ses débuts, elle
testait surtout les limites physiques. Dans ce domaine, on se souvient encore de
la série des «Rhythm Performances», dans lesquelles Marina Abramović exposait
son corps à des situations extrêmes, et expérimentait avec diverses formes de
perte de contrôle. Dans ses travaux plus récents, elle s’est plutôt intéressée à la
transformation mentale, au thème de la «guérison», et s’est attachée à proposer
une nouvelle expérience de soi aux visiteurs.

Avec ses «Transitory Objects»,
qu’elle réalise depuis le début des années 1990, Marina Abramović appelle le
public à interagir. Elle conçoit ces objets comme des outils permettant de mieux
se connaître soi-même. Pleine conscience, décélération, et partant, une autre
expérience du temps et de soi, ont toujours joué dans ces oeuvres un rôle central
– bien avant que ces thèmes ne soient en vogue dans la société. Par ailleurs,
l’artiste a développé la «méthode Abramović», un système destiné à approfondir
ces pistes avec le public, et à créer des possibilités pour vivre l’instant présent
plus consciemment et se connecter à ici et maintenant.

DES OEUVRES DE TOUTES LES PÉRIODES DE LA CARRIÈRE DE L’ARTISTE – UN
PUBLIC IMPLIQUÉ DANS LES PERFORMANCES

La vaste rétrospective organisée au Kunsthaus Zürich donne un aperçu du travail aux multiples facettes de cette artiste unique en son genre. On peut y voir des oeuvres de toutes les phases de sa carrière, relevant de différents genres: vidéo, photographie, sculpture et dessin.

Des performances iconiques sont également reproduites en live, comme «Imponderabilia» (1977) et «Luminosity» (1997).


Marina Abramović avait exécuté «Imponderabilia» pour la première fois à Bologne avec Ulay (1943–2020), son compagnon d’alors. Tous deux se tenaient nus à l’entrée du musée, face à face, et les visiteurs devaient se faufiler entre leurs corps. C’était une métaphore du fait que les artistes sont les piliers du musée, et que passer cette porte représente une expérience qui vous fait entrer dans un nouvel univers, celui de l’art. Cette expérience était et reste, à bien des égards, «impondérable», différente d’un individu à l’autre, mais dans tous les cas, elle constitue une rencontre puissante. À Zurich aussi, cette performance est présentée dès le début de l’exposition afin de conduire le public, physiquement et mentalement, dans un autre espace, voire de le mettre dans un autre état. En effet, la rétrospective organisée au Kunsthaus Zürich est bien plus qu’une exposition classique. C’est une expérience qui met en jeu les cinq sens, et invite le public à interagir et à participer directement. Cet accent mis sur les travaux participatifs fait de l’exposition une expérience unique et distingue la
rétrospective zurichoise des présentations qui l’ont précédée. Enfin, avec le

travail «Decompression Chamber», spécialement conçu pour le Kunsthaus
Zürich, Marina Abramović incite le public à faire halte un instant et à «décompresser», c’est-à-dire à se détendre et à adopter un autre état d’esprit, un autre état émotionnel, afin de se découvrir soi-même sous une forme nouvelle –mais aussi de percevoir autrement le monde.

RE-PERFORMANCES

Aujourd’hui, les re-performances ne sont plus réalisées par Marina Abramović
elle-même, mais par des performeurs et des performeuses locales. L’artiste
attache beaucoup d’importance à la transmission de son savoir à une nouvelle
génération. À cet effet, elle a créé le Marina Abramović Institute (MAI), qui
accompagne le processus de casting des performeurs et organise également des
événements avec de jeunes artistes de performance.

Vidéo

AUTOUR DE L’EXPOSITION: PROGRAMME / VISITES GUIDÉES

Les performances live de l’exposition, qui ont lieu tous les jours à intervalles
réguliers, s’accompagnent d’un programme de manifestations varié.
5 février: Marinas Choice: «The Space inbetween – Marina and Brasil»,
introduction de la commissaire Mirjam Varadinis.
Pour plus d’informations sur le programme, consulter
www.kunsthaus.ch/fr/besuch-planen/ausstellungen/marina-abramovic/ et
www.arthouse.ch.
Les visites guidées publiques en allemand ont lieu le dimanche à 11 h et le jeudi
à 18 h 30 (le jeudi 26 décembre: à 15 h).

THOSE EYES – THESE EYES – THEY FADE

MUSÉE DES BEAUX-ARTS, Mulhouse, jusqu’au 5 janvier 2025, tous les jours (sauf le mardi et les jours fériés): 13h – 18h30
et pendant le marché de Noël : 13h – 19h
Bénédicte Blondeau -Bernard Plossu –  Nigel Baldacchino – Raymond Meeks -Awoiska van der Molen
Commissaire : Anne Immelé

Dans le cadre de la 6e édition de la BPM, l’exposition those eyes – these eyes – they fade explore les liens souterrains unissant l’humain aux mondes vivants, et ce, depuis la nuit des temps. Offrant un parcours entre des espaces urbains et naturels, elle se veut être une méditation prolongée, une contemplation
active et poétique. Les oeuvres, parfois intimes parfois plus objectives, reflètent la vision personnelle des photographes et invitent à une expérience visuelle et émotionnelle plutôt qu’à une compréhension littérale.

Les installations photographiques encouragent le public à naviguer à travers des environnements aux contrastes marqués, suscitant une diversité de perceptions. Comme des images qui apparaissent à chaque clignement d’oeil, l’exposition propose des visions d’un monde en mouvement, mettant en évidence l’interconnexion entre les humains et les autres êtres vivants, y compris les plantes. Pour Emanuele Coccia, les plantes ont modifié la structure métaphysique du monde. Selon lui, c’est aux plantes qu’il faut demander
ce qu’est le monde car ce sont elles qui « font monde ». Cette connexion de la vie humaine avec celle des plantes, des minéraux, des différents organismes est primordiale dans la conception de mondes – devenus impossibles aujourd’hui – mais possibles demain.
Une première forme de those eyes – these eyes – they fade a été présentée en 2022 à l’espace Valletta Contemporary à Malte.

Quelques vues sur FaceBook

Bénédicte Blondeau

Avec Ondes, Bénédicte Blondeau documente les flux d’énergie qui façonnent nos existences tout en débordant nos capacités de perception. Cette série traite du lien entre notre origine et notre destination ultime. Ce même lien qui nous unit à des époques lointaines, aux premières formes de vie et au cosmos,
dans une vision d’interconnexion et d’interdépendance. Ondes présente une vision du réel qui n’oublie pas que celui-ci renvoie aussi à ce qu’on ne voit pas. C’est une exploration des éléments basée sur le principe que tout est en perpétuelle transformation, que nous soyons capables de le percevoir ou non.

Née à La Louvière, en Belgique, Bénédicte Blondeau a étudié la photographie à Gand et à Lisbonne, obtenant un master en communication appliquée à l’IHECS, à Bruxelles. Elle a participé à diverses expositions et conférences à travers l’Europe et son travail a été publié dans de nombreux magazines à l’international. En 2019, son premier livre photo Ce qu’il reste est paru chez l’éditeur portugais XYZ Books. En 2021, sa première exposition monographique a eu lieu au Photoforum Pasquart en Suisse. Bénédicte Blondeau a également travaillé comme réalisatrice de films documentaires et est actuellement
commissaire d’expositions photographiques pour PEP – photographic exploration project qu’elle a fondé à Berlin en 2019.

Bernard Plossu

La nature prisonnière de Bernard Plossu rassemble des clichés des années 1970, pris en France et aux États-Unis, illustrant la mise en scène artificielle de la nature dans des espaces pleinement bétonnés. Des arbres solitaires, ou presque, fournissent des effusions d’une vie végétale qui tente d’échapper au contrôle
de l’humain dans des environnements conçus par et pour lui. Face à ces images en noir et blanc, Bernard Plossu propose d’y opposer la chaleur de l’exubérante végétation du bassin méditerranéen. Après une vie de voyage, c’est au contact de cette nature côtière et généreuse que le photographe vit désormais, sans
oublier de lui rendre hommage par l’image.

Né en 1945 au Vietnam, Bernard Plossu réalise ses premières photos à treize ans, lors d’un voyage au Sahara avec son père. En 1965, il part au Mexique où il photographie ses amis beatniks avec lesquels il expérimente l’errance et la liberté. Il voyage chez les Indiens mayas, en Californie, en Égypte, en Inde, au Niger. En 1977, Bernard Plossu s’installe au Nouveau-Mexique. Il y perfectionne un style visuel direct caractérisé par une absence totale d’effet. Dans les années 1980, Il revient vivre en Europe et continue de marcher notamment en Espagne, en France, en Turquie ou sur les petites îles italiennes.
Ses images sensuelles et silencieuses évoquent la douceur des corps, de la matière, du mouvement. Il est l’auteur de très nombreux ouvrages ayant fait date, tels que Le Voyage mexicain, The African Desert, Au Nord, Avant l’âge de raison ou L’heure immobile.

Nigel Baldacchino

Dans Pinetu, Nigel Baldacchino capture les arbres du Jubilee Grove, un espace vert urbain à Malte.
Chargé d’histoire pour les habitant·es, ce bosquet charrie avec lui plusieurs strates d’une honte aux accents catholiques. Il s’y déroule une culture de drague masculine active mais secrète alors que le lieu, témoin d’épisodes de violence, sert également de refuge aux sans-abris et de zone de consommation d’héroïne.
Les formes uniques des arbres deviennent des métaphores des divers parcours de vie, bifurquants et entrelacés, tandis que l’espace porte également la mémoire personnelle de l’artiste qui a grandi non loin de celui-ci. Ne représentant que la végétation du parc et non sa population y vivant souvent une double vie, Nigel Baldacchino choisit d’éluder toute représentation explicite et sensationnaliste au profit du trouble de la suggestion.

Né en 1989, Nigel Baldacchino est un artiste et un architecte basé à Malte. Sa pratique artistique s’étend à divers médias, dont la photographie, la production musicale, la vidéo, le texte et la conception d’objets et d’espaces physiques. Son élan vers la photographie dépasse le cadre de thèmes donnés et est souvent alimenté par ses propres réflexions sporadiques sur la façon dont les gens se rapportent au monde qui les entoure, par leur présence dans l’espace et la perception qu’ils en ont.

Raymond Meeks

Réalisées dans le désert californien au début de l’année 2024, les photographies de la série Erasure, after nature s’inscrivent dans les ruines du capitalisme. De la présence humaine il ne reste que des objets laissés au rebut et des vestiges, tels des ruines d’un passé glorieux désormais incompréhensible ou insupportable.
À la manière de la démarche qui caractérisait ses précédents travaux, le photographe a cherché à recenser des motifs et des textures témoignant de la vie itinérante ayant cours dans des espaces marginalisés. Par l’immersion totale dans ces territoires, son observation minutieuse devient une analyse des migrations humaines.

Connu pour ses livres et ses images qui s’attachent aux questions de mémoire et de lieu, Raymond Meeks explore la manière dont le paysage peut façonner l’individu et, de manière plus abstraite, la façon dont un lieu, même absent, peut continuer à exercer un pouvoir de fascination sur l’être humain. Son travail fait partie des collections permanentes de la National Gallery of Art à Washington D.C., de la George Eastman House à Rochester et de la Bibliothèque nationale de France. Ses expositions personnelles ont eu lieu chez Casemore Kirkeby à San Francisco et chez Fotografia Europea en Italie. En 2018,
son livre Halfstory Halflife (Chose Commune) a été sélectionné parmi les finalistes du prix Paris Photo / Aperture.

Awoiska van der Molen

Awoiska van der Molen présente deux séries dont les sujets sont éloignés spatialement mais se rejoignent dans l’impression de silence qui s’en dégage. Urban offre des scènes nocturnes contemplatives de la ville qui nous relient à une mémoire profonde. L’espace urbain s’y trouve comme figé dans un moment suspendu où seules les lumières artificielles rappellent une présence humaine latente. Les photographies du projet The Living Mountain forment quant à elles une plongée dans un univers isolé, préservé et luxuriant. La profondeur de leurs ombres rappelle par moments la lueur argentée des nuits de pleine lune. Deux idées de la densité sont ainsi mises en regard.

Née en 1972, Awoiska van der Molen est une artiste photographe néerlandaise. Elle a étudié l’architecture et le design, puis la photographie à la Minerva Art Academy Groningen et à la Hunter City University de New York. En 2003, elle
obtient une maîtrise en photographie à l’Académie St. Joost de Breda, aux Pays-Bas. Awoiska van der Molen est connue pour ses images analogiques monumentales en noir et blanc qui représentent son expérience de l’espace primordial et psychologique dans le monde qu’elle photographie.
Les oeuvres de la série The Living Mountain ont été prêtées par la Collection d’entreprise Neuflize OB

Informations pratiques

MUSÉE DES BEAUX-ARTS,
4 Place Guillaume Tell, Mulhouse
Ouvert tous les jours
(sauf le mardi et les jours fériés)
de 13 à 18 h 30

SECONDARY Matthew Barney

Jusqu'au 8 septembre 2024, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain
Commissaire de l’exposition : Juliette Lecorne
Chargée de projets artistiques : Alessia Pascarella

La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première exposition institutionnelle de Matthew Barney en France depuis plus de 10 ans. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir la dernière installation vidéo de
l’artiste américain, intitulée SECONDARY, aux côtés d’oeuvres spécialement créées pour l’occasion. Pour accompagner l’exposition, la Fondation Cartier propose également une programmation exceptionnelle d’événements et de performances.

L’exposition investit l’ensemble des espaces de la Fondation Cartier et présente pour la première fois une sculpture en terre cuite représentant un power rack
[équipement conçu pour la pratique de l’haltérophilie].
Cette oeuvre évoque la chorégraphie matérielle de SECONDARY, dans laquelle le métal, la céramique et le plastique sont manipulés par les interprètes en temps
réel. Ces matériaux suggèrent des qualités de force, d’élasticité, de fragilité et de mémoire, et chacun, à sa manière, incarne un personnage.

L’exposition comprend par ailleurs une sélection des premières oeuvres vidéo de Matthew Barney, intitulées DRAWING RESTRAINT, commencées en 1987 alors qu’il était encore en école d’art. Inspiré par les principes d’entraînement de résistance musculaire, l’artiste imposait des contraintes à son corps pendant qu’il dessinait, exposant ensuite, comme des installations in situ, les dessins et vidéos qui en résultaient, ainsi que les équipements utilisés. Cette série a lancé Matthew Barney dans son exploration des limites du corps et de la relation
entre contrainte et créativité. Il s’agit de l’oeuvre la plus ancienne de l’artiste, qui a notamment jeté les bases de la création de SECONDARY.

À l’occasion de cette exposition, Matthew Barney réalise également DRAWING RESTRAINT 27, la dernière vidéo de sa série éponyme, qu’il filmera dans les espaces de la Fondation Cartier. Cette performance in situ sera réalisée par Raphael Xavier dans le rôle du joueur des Oakland Raiders, Jack Tatum. Elle sera ensuite diffusée dans l’exposition.

SECONDARY

Filmée dans le studio de sculpture de Matthew Barney à Long Island City, New York, aux États-Unis — où elle a été dévoilée pour la première fois au printemps 2023 —, l’installation SECONDARY se compose de cinq vidéos
tournées sur un terrain de football américain reconstitué.
Pendant 60 minutes, onze performeurs — principalement des danseurs aux corps vieillissants, parmi lesquels on retrouve aussi l’artiste — représentent l’action qui se joue sur le terrain.

L’intrigue de SECONDARY gravite autour du souvenir de l’incident survenu lors d’un match de football américain professionnel le 12 août 1978 : un impact violent entre le défenseur des Oakland Raiders, Jack Tatum, et le receveur de l’équipe des New England Patriots, Darryl Stingley, causant la paralysie à vie de ce dernier.
Rediffusé en boucle dans les médias sportifs, cet événement tragique restera gravé dans les esprits des fans de football américain et du jeune Barney, lui-même quarterback débutant à l’époque.

Cette nouvelle oeuvre montre la superposition complexe de la violence réelle et de sa représentation, de même que sa célébration dans l’industrie du divertissement sportif. Elle examine ce jeu et la culture qui lui est associée à travers une sémantique du mouvement développée en collaboration avec les performeurs, le chorégraphe David Thomson et Barney lui-même.

Le résultat est une étude intensément physique et corporelle qui porte sur chaque élément du jeu, des exercices aux rituels d’avant-match en passant par les moments d’impact et leurs replays diffusés au ralenti.

Matthew Barney

Né à San Francisco, en Californie, et ayant grandi à Boise, dans l’Idaho, vit et travaille aujourd’hui à New York. Artiste polymorphe, sa pratique englobe le film, la performance, la sculpture et le dessin.
Il est célèbre pour ses longs métrages
The Cremaster Cycle (1994-2002), River of Fundament (2014) et Redoubt (2019), ainsi que sa série de vidéos
DRAWING RESTRAINT (depuis 1987).
En tant que sculpteur, Barney travaille avec des matériaux tels que la vaseline, le bronze, les polymères contemporains
et, pour la première fois avec SECONDARY, la terre cuite, afin de créer des objets et des installations intrinsèquement liés à son univers cinématographique.
Matthew Barney a présenté des projets d’envergure dans le cadre d’expositions individuelles à la Fondation Cartier pour l’art contemporain (1995), au Guggenheim, New York (2002), au 21st Century Museum of Contemporary
Art, Kanazawa, Japon (2005), au Morgan Library and Museum, New York (2013), au Haus der Kunst, Munich, Allemagne (2014), à la Yale University Art Gallery (2019) et au Schaulager, Bâle, Suisse (2010 et 2021).
Matthew Barney a reçu le prix Aperto à la Biennale de Venise (1993), le Hugo Boss Prize (1996), le Kaiser Ring Award à Goslar, en Allemagne (2007), le Golden Gate Persistence of Vision Award lors de la 54e édition du Film Festival de San Francisco (2011) et a été élu à l’Académie américaine des Arts et des Lettres (2024).

MÉDIATION CULTURELLE

Au plus près de la création contemporaine et des visiteurs de tous horizons
Au coeur du bâtiment iconique de Jean Nouvel, les médiatrices et médiateurs culturels de la Fondation Cartier créent avec les visiteurs un dialogue singulier et continu autour de la création contemporaine. Ces échanges sont nourris par la diversité de leurs parcours, leur enthousiasme et leur connaissance fine des artistes et des thématiques de la programmation. Leur engagement et leur
sensibilité permettent d’offrir aux visiteurs une expérience unique de partage et de transmission.
À l’occasion de l’exposition SECONDARY, Matthew Barney, le programme de médiation culturelle s’étoffe. Les médiatrices et médiateurs culturels accompagnent le public à la découverte de Matthew Barney et de sa dernière installation vidéo.
VISITES TOUT PUBLIC détail ici

Les Soirées Nomades de la Fondation Cartier proposent une programmation spéciale autour de l’exposition, présentant notamment le travail de certains des artistes impliqués dans la réalisation de SECONDARY comme le
compositeur Jonathan Bepler et les performeurs Wally Cardona, David Thomson, Shamar Watt et Raphael Xavier.


                       Jacquelyn Deshchidn
                      Chant de l’hymne national

Elle comprend des premières oeuvres, des compositions musicales et une variété d’oeuvres chorégraphiques couvrant les vocabulaires du mouvement postmoderne, de la danse-contact-improvisation, du krump et du break.
Cette exposition présentée à la Fondation Cartier fait partie d’une série d’expositions autour de SECONDARY programmées en 2024, dont notamment : SECONDARY: object replay à la Gladstone Gallery, New York
(16 mai – 26 juillet) ; SECONDARY: light lens parallax
à Sadie Coles HQ, Londres (24 mai – 27 juillet) ;
SECONDARY: commencement à Regen Projects,
Los Angeles (1er juin – 17 août) ; SECONDARY: object
impact à la Galerie Max Hetzler, Paris (7 juin – 25 juillet).

La Quinzaine de la Danse

Édito

6e édition du 7 au 26 mars 2024

Depuis six ans, La Quinzaine de la Danse est devenue un rendez-vous incontournable sur le territoire de l’Agglomération mulhousienne.
Il permet de partager et de faire rayonner le travail que nous portons ensemble à trois structures. Aujourd’hui, plus que jamais, nous pensons qu’il nous faut retrouver du sens et continuer à favoriser l’accès du plus grand nombre aux œuvres. Nous nous plaçons ensemble, artistes, spectateur·rices, en plein milieu d’un monde qu’il nous faut sans cesse interroger, comprendre, poétiser. Engagée sur les enjeux esthétiques et les questions de société, la programmation ouvre les regards vers tant d’horizons. C’est dans cette perspective que nous nous sommes engagés à représenter et soutenir la danse dans sa pluralité. La multiplicité des styles et la richesse des cultures chorégraphiques représentées dans nos structures nous permettent de programmer sur ce temps de festival une grande diversité d’artistes. Nous renforçons nos liens avec le Canada en accueillant deux propositions qui traversent l’Atlantique pour venir à votre rencontre.

Venez célébrer la danse à nos côtés, voyagez d’une structure à l’autre, profitez du pass Quinzaine, vibrez avec les propositions qui gravitent autour de La Quinzaine. Bon festival !

Benoît André, Bruno Bouché, Thomas Ress

Initiée par Thomas Ress, directeur de l’ESPACE 110 – Centre Culturel d’Illzach et également portée par Benoît André, directeur de La Filature, Scène nationale de Mulhouse et Bruno Bouché, directeur du CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin, la 6e édition de La Quinzaine de la Danse offre au public de l’agglomération mulhousienne un programme inédit dans plusieurs lieux partenaires.


Le programme

Téléchargez le programme de la quinzaine de la danse ici

Infos pratiques

PASS QUINZAINE

Le premier spectacle à plein tarif donne accès aux autres spectacles au tarif partenaires sur présentation du premier billet, dans toutes les structures

Les adresses de La Quinzaine :

ESPACE 110 – CENTRE
CULTUREL D’ILLZACH

1 avenue des rives de l’Ill
68110 ILLZACH
+33 (0)3 89 52 18 81
www.espace110.org

LA FILATURE, SCÈNE
NATIONALE DE MULHOUSE

20 allée Nathan Katz
68100 MULHOUSE
+33 (0)3 89 36 28 28
www.lafilature.org

CCN•BALLET DE L’OPÉRA
NATIONAL DU RHIN

38 passage du Théâtre
68100 MULHOUSE
+33 (0)3 89 45 94 10
www.operanationaldurhin.eu

PATINOIRE OLYMPIQUE
DE MULHOUSE

47 boulevard Charles Stoessel
68200 MULHOUSE

LA PASSERELLE, CENTRE
SOCIAL ET RELAIS CULTUREL

au Trèfle, allée du Chemin Vert
68170 RIXHEIM
+33 (0)3 89 54 21 55
www.la-passerelle.fr

GYMNASE MAURICE
SCHOENACKER

rue Jules Verne
68200 MULHOUSE

MUSÉE DES BEAUX-ARTS
4 place Guillaume Tell
68100 MULHOUSE
+33 (0)3 89 33 78 11
www.beaux-arts.musees-mulhouse.fr

MAISON DE L’ÉTUDIANT –
UNIVERSITÉ DE HAUTE-ALSACE

1 rue Alfred Werner
68200 Mulhouse

téléchargez la plaquette de La Quinzaine de la Danse 2024

Voir aussi

 

On achève bien les chevaux

Création mondiale. Production du CCN • Ballet de l’Opéra national du Rhin et de La Compagnie des Petits Champs.

D’après They Shoot Horses, Don’t They? (1935) de Horace McCoy.

Règlement du marathon de danse à l’usage des compétiteurs:
1. La compétition est ouverte à tous les couples amateurs ou professionnels. — 2. Le marathon n’a pas de terme fixé : il est susceptible de durer plusieurs semaines. — 3. Le couple vainqueur est le dernier debout après abandon ou disqualification des autres compétiteurs. — 4. Les compétiteurs doivent rester en mouvement 45 minutes par heure. — 5. Un genou au sol vaut disqualification. — 6. Des lits sont mis à disposition 11 minutes durant chaque pause horaire. — 7. Baquets à glaçons, sels et gifles sont autorisés pour le réveil. — 8. Les compétiteurs se conforment aux directives de l’animateur. — 9. Sponsors et pourboires lancés sur la piste par le public sont autorisés. — 10. Des collations sont distribuées gracieusement durant la compétition. — 11. L’organisateur décline toute responsabilité en cas de dommage physique ou mental.

En 1935, l’écrivain américain Horace McCoy décrivait dans On achève bien les chevaux le spectacle mortifère d’individus tombés dans la misère, réduits pour quelques dollars à danser jusqu’à épuisement pour divertir un public en mal de sensations fortes. Après une première adaptation au cinéma par Sydney Pollack en 1969, Bruno Bouché, Clément Hervieu-Léger et Daniel San Pedro s’emparent à leur tour de ce roman noir pour créer ensemble une nouvelle forme de danse-théâtre, réunissant sur scène quarante-quatre danseurs, comédiens et musiciens.

Coproduction avec la Maison de la danse, Lyon-Pôle européen de création, la Scène nationale du Sud Aquitain et la Maison de la culture d’Amiens, Pôle européen de création et de production

Distribution

Adaptation, mise en scène et chorégraphie : Bruno BouchéClément Hervieu-LégerDaniel San Pedro

Assistant mise en scène et dramaturgie : Aurélien Hamard-Padis
Scénographie : Bogna Grażyna JaroslawskiAurélie Maestre
Costumes : Caroline de Vivaise 
Lumières : Alban Sauvé
Son : Nicolas Lespagnol 

Les artistes

Comédiens : Louis Berthélémy, Luca Besse, Clémence Boué, Stéphane Facco, Joshua Hoffalt, Juliette Léger, Muriel Zusperreguy, Daniel San Pedro

Musiciens : M’hamed El Menjra, David Paycha, Noé Codjia, Maxime Georges

CCN • Ballet de l’Opéra national du Rhin

Soirée des 30 ans de La Filature, Scène nationale de Mulhouse

samedi 30 septembre 2023

EN PRÉSENCE DE

Josiane Chevalier Préfète de la Région Grand Est
Franck Leroy Président de la Région Grand Est
Frédéric Bierry Président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA)
Michèle Lutz Maire de Mulhouse
Bertrand Jacoberger Président de La Filature, Scène nationale de Mulhouse
Benoît André Directeur de La Filature, Scène nationale de Mulhouse

AU PROGRAMME

17h30 Lancement officiel
18h Les Voyages
Compagnie XY
création in situ aux abords du Théâtre · cirque (voir p.5)
19h Ici Ailleurs
Aglaé Bory
vernissage de l’exposition (voir p.9)
20h Le Tartuffe ou l’Hypocrite
Molière · Ivo van Hove · Comédie-Française
portrait Ivo van Hove · théâtre (voir p.4)
+ exposition d’affiches de saison La Filature, Scène nationale de Mulhouse
Colorée, vibrante, parfois surprenante, l’identité visuelle de La Filature a évolué au fil des années. Les affiches présentées
dans le cadre de cette exposition sont le reflet de 30 années de programmation ! À découvrir dans le hall.

Feuilletez ici le programme

Les lauréats du prix Praemium Imperiale 2023

Olafur Eliasson, Beauty, 1993, vue in situ au Moderna Museet-Stockholm, 2015 © Anders Sune Berg Berlin © Tanya Bonakdar Gallery

Mardi 12 septembre,  sur le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France à Paris, a eu lieu la cérémonie d’annonce des lauréats de la 34e édition du Praemium Imperiale, « Nobel des arts ».
Vija Celmins (États-Unis) a été choisie dans la catégorie Peinture, tandis qu’Olafur Eliasson (Danemark, Islande) s’illustre dans la catégorie Sculpture. Dans la catégorie Musique, Wynton Marsalis (États-Unis) a été sélectionné. Diébédo Francis Kéré (Burkina Faso, Allemagne) brille dans la catégorie Architecture et Robert Wilson (États-Unis) remporte la catégorie Théâtre-Cinéma.
Le Prix d’encouragement pour les jeunes artistes a quant à lui été remis à deux programmes américains, la Harlem School of Arts de New York et au Rural Studio d’Alabama.

2023 Laureates

Un des prix artistiques internationaux les plus prestigieux

Chaque lauréat reçoit la somme de 15 millions de yens (soit environ 96 000 euros), un diplôme et une médaille remis à Tokyo, le 18 octobre prochain, par Son Altesse Impériale le prince Hitachi, oncle de l’empereur Naruhito du Japon et parrain d’honneur de la Japan Art Association, la plus ancienne fondation culturelle du Japon. Le Praemium Imperiale, surnommé le « Nobel des arts », compte parmi les plus prestigieux prix artistiques internationaux. Il a été créé en 1988 par la Japan Art Association et distingue chaque année, grâce au mécénat du groupe media Fujisankei, des artistes ou collectifs dans les domaines de la peinture, la sculpture, l’architecture, la musique, le théâtre et le cinéma.
Six comités internationaux élaborent une liste d’artistes qui est soumise ensuite à un jury japonais qui procède à la sélection finale. Les lauréats sont choisis
« pour leurs réalisations artistiques, leur rayonnement international et parce qu’ils ont contribué, par leur œuvre, à enrichir l’humanité »,
explique le Praemium Imperiale dans un communiqué. En tout, le palmarès compte 170 artistes. On y retrouve Christo, Niki de Saint Phalle, Norman Foster, Frank Gehry, Pierre Soulages, David Hockney, Anish Kapoor, Sebastião Salgado ou encore Ai Weiwei.

Des lauréats sensibles à la fragilité et à la beauté de la Nature

Cette année, plusieurs lauréats font la part belle à la beauté et à la fragilité de la Nature. Composées de nuances infinies de noirs, blancs et gris, les peintures et dessins de Vija Celmins représentent méticuleusement le monde naturel et nous emmènent vers des espaces inconnus. Après avoir commencé dans l’expressionnisme abstrait, l’artiste plasticienne américaine abandonne la couleur pour une palette monochrome. Ses œuvres sont conservées dans de prestigieuses collections comme le Museum of Modern Art (MoMA) à New York et la Tate Modern à Londres et ont été exposées au Centre Pompidou à Paris ou encore au Ludwig Museum à Cologne.

Vija Celmins, lauréate du prix dans la catégorie Peinture, dans son studio de Long Island à New York, mai 2023 ©️ The Japan Art Association ©️ The Sankei Shimbun

Olafur Eliasson exploite quant à lui les éléments naturels (tels que la couleur, la lumière, l’eau et la glace) pour réaliser des œuvres qui invitent à la méditation et qui modifient notre perception pour « éveiller les consciences tout en créant l’émerveillement », précise le Praemium Imperiale. Sculptures, installations, peintures, photographies, vidéos… Bien qu’il prenne différentes formes, le travail de l’artiste peut être éphémère, mais non moins poétique, et prend vie à travers le regard du visiteur. « L’art éphémère a d’autant plus besoin de l’observateur qu’il a très peu de réalité concrète – juste de la lumière, de l’air, du mouvement, ou quelque chose d’intangible, décrit Olafur Eliasson. La présence des spectateurs devient donc plus importante encore : ces derniers complètent l’œuvre en coproduisant l’expérience. » En 2003, il a représenté le Danemark à la Biennale de Venise et a marqué les esprits avec son soleil géant dans le Turbine Hall à la Tate Modern de Londres, qui a connu un succès international et a attiré plus de deux millions de visiteurs.

Olafur Eliasson à Berlin, mai 2023 ©️ The Japan Art Association ©️ The Sankei Shimbun

Une architecture au service de la justice sociale

Diébédo Francis Kéré met quant à lui l’innovation au service d’un projet visant à accroître le bien-être des communautés. L’architecte burkinabé s’engage en faveur de la justice sociale et estime que « même les plus dépourvus ont droit au confort et à la beauté », déclare-t-il au journal « Le Monde ». Il associe savoir-faire artisanal africain et design moderne pour réaliser ses bâtiments. Diébédo Francis Kéré a reçu le Prix Aga Khan d’Architecture en 2004 pour son École primaire de Gando et a été le premier architecte africain à remporter le prix d’architecture Pritzker, en 2022.

Diébédo Francis Kéré au studio Kéré Architecture, Berlin, mai 2023 ©️ The Japan Art Association ©️ The Sankei Shimbun

En plus d’être l’auteur de productions théâtrales les plus marquantes de ces dernières décennies (par leurs décors travaillés, d’étonnants éclairages et des chorégraphies radicales), Robert Wilson travaille également le dessin, la sculpture, le verre ou encore la photographie et crée ainsi des œuvres expérimentales où dialoguent les arts visuels et les arts vivants. Lauréat du Lion d’or de la Biennale de Venise, le metteur en scène et plasticien a déjà été honoré à maintes reprises et est notamment membre de l’Académie américaine des Arts et des Lettres ainsi que de l’Académie des arts de Berlin.

Lu sur connaissance des arts

Sommaire du mois de juillet 2023

La villa des Roches Brunes à Dinard

30 juillet 2023 : Art is Magic Jeremy Deller
28 juillet 2023 : « FOREVER SIXTIES » Au Couvent des Jacobins de Rennes
27 juillet 2023 : Attention ARNAQUE
24 juillet 2023 : Irving Penn, Portraits d’artistes à la Villa Les Roches Brunes, Dinard
23 juillet 2023 : « Traînard : collectionneur, amateur et curieux »
22 juillet 2023 : A la rencontre de Vincent Gicquel via François Pinault
19 juillet 2023 : Week-end Membership Bretagne
10 juillet 2023 : Abdelkader Benchamma – Géologie des déluges
03 juillet 2023 : David Zuccolo
01 juillet 2023 : Charmion von Wiegand

Janet Cardiff & George Bures Miller Dream Machines

The Forty Part Motet

Au musée Tinguely de Basel du 7 juin au 24 septembre 2023
Commissaire de l'exposition: Roland Wetzel              
Assistante: Tabea Panizz
À partir du 1er juillet 2023, l'exposition sera augmentée extra muros d'une installation au sein de la Druckereihalle Ackermannshof (Bâle).
Les Travaux

Le couple d’artistes canadiens Janet Cardiff (*1957) et George Bures Miller (*1960) crée des installations stimulant tous les sens.  Leurs installations sonores et leurs performances multimédias, vont crescendo. À travers l’exposition Dream Machines, le Musée Tinguely propose, pour la première fois en Suisse, un large aperçu de leur œuvre : des premiers travaux sonores interactifs jusqu’aux installations dystopiques et immersives plus récentes. Leurs travaux rendent hommage à des pratiques culturelles riches d’une longue tradition à l’instar du cinéma, du théâtre ou de la musique. Du 7 juin au
24 septembre 2023, le musée invite le public à un voyage et à une immersion dans des univers oniriques et poétiques en explorant in situ leurs œuvres multimédiales mises en scène avec détail. Le travail du couple met en avant l’interaction et la participation du public dans leurs installations, mettant en scène des environnements où le visiteur se trouve non seulement spectateur, mais également acteur. Leurs créations nous invitent à nous immerger dans un univers sonore éclectique, qui interagit avec l’espace et les images, mélangeant les références culturelles et historiques dans un dialogue fluide entre l’art et le spectateur.

À partir du 1er juillet 2023, l’exposition sera augmentée extra muros d’une installation au sein de la Druckereihalle Ackermannshof (Bâle).
(image ci-dessus)

La réalité augmentée

La carrière de ce couple d’artistes, longue de plus de trente ans, débute par des ‘promenades audio’ adaptées à un lieu spécifique avec des walkmans ou des discmans. À partir de l’an 2000, il développent une forme particulière de réalité augmentée en élargissant d’une dimension leurs promenades au moyen de différents lecteurs vidéos : une expérience décrite par les participant.e.s comme une sorte de cinéma interactif qu’on expérimente avec le corps. Les installations présentées au Musée Tinguely invitent également le public à participer et à plonger dans des univers oniriques.


Pour ce faire, Cardiff et Miller adoptent différentes approches techniques afin de créer des expériences sonores variées. To touch (1993), The Cabinet of Curiousness (2010) et

Experiment in F# Minar (2013) jouent avec la possibilité d’activer le son par le mouvement. Le contact ou l’ombre d’un corps donnent vie aux œuvres et libèrent des bruits du quotidien, des mélodies, des compositions musicales ou des voix chuchotées.

La création

L’œuvre de Cardiff & Miller se nourrit d’une fascination pour des pratiques culturelles imaginatives comme l’écriture et la narration, le cinéma, le théâtre (de marionnettes), l’opéra et la musique.

 Tous deux travaillent délibérément avec l’inconscient et les rêves qui autorisent des associations d’idées imaginaires et souvent disruptives. The Instrument of Troubled Dreams (2018) permet ainsi de composer sa propre bande originale de film. Les touches du mellotronne – une forme primitive analogue du sampler – produisent une variété de sons numériques :

                                                   mellotronne

du crépitement de la pluie, en passant par un chant et un morceau d’orgue, jusqu’à des aboiements de chien ou à des échanges de tirs. Une intrigue imaginaire peut ainsi être racontée de manière combinée ou séquentielle. En revanche, The Muriel Lake Incident (1999) nous plonge de nouveau dans une salle de cinéma miniature. Les casques audio ne restituent pas uniquement le son du film projeté: le système audio binaural rend le son dans l’espace tout en créant l’illusion d’être assis au milieu d’un public de cinéma produisant de légers bruits, chuchotant ou mangeant du popcorn. Le récit narratif s’efface au profit des spectateur.trice.s qui prennent part activement à la scène.

L’apothéose macabre

Les deux artistes témoignent de leur fascination pour l’autonomie des machines dans l’œuvre de Jean Tinguely et le considèrent comme l’une de leurs influences majeures. Comme dans la présentation de la collection au Musée Tinguely, l’installation The Killing Machine (2007) requiert de presser un bouton rouge pour déclencher un spectacle pour ainsi dire encore plus sinistre. Inspiré de la nouvelle La Colonie pénitentiaire (1919) de Franz Kafka, deux bras robotisés entreprennent une danse macabre en malmenant une victime imaginaire allongée sur un fauteuil de dentiste à l’aide de leurs aiguilles acérées. Dans Sad Waltz and the Dancer Who Couldn’t Dance (2015), la machine oblige une marionnette à danser maladroitement.

escape room

Des installations spatiales comme Opera for a Small Room (2005) ou Escape Room (2021) permettent enfin aux visiteur.euse.s de pénétrer entièrement dans les univers créés par Cardiff & Miller pour fuir la réalité. Aménagés à l’aide d’une multitude de petits éléments et détails, ces espaces donnent l’impression que leurs habitant.e.s peuvent surgir à chaque instant. Des effets sonores et lumineux mis en scène avec soin donnent vie à la pièce, stimulent l’imagination et évoquent des rêves oubliés depuis longtemps.

The Forty Part Motet (2001)

Du 1er juillet au 10 septembre, une pièce majeure sera visible au sein de l’imprimerie du Ackermannshof à Bâle: The Forty Part Motet (2001), une installation musicale majeure de Janet Cardiff. Cette installation sonore repose sur une composition vocale spirituelle: le motet Spem in Alium (vers 1570) pour huit chœurs à cinq voix de Thomas Tallis. Le duo d’artistes a enregistré individuellement les voix de quarante chanteur.euse.s sur différentes pistes audio afin de les restituer à l’unisson. Disposés en ovale, quarante haut-parleurs représentant autant de choristes restituent la sculpturalité du son dans l’espace.

Ce projet d’exposition est une coopération avec le Lehmbruck Museum de Duisbourg. Au printemps 2022, l’exposition y a été présentée à l’occasion de la remise du prix Wilhelm Lehmbruck au couple d’artistes en 2020 qui fut également décerné à Jean Tinguely en 1976.

Informations pratiques

Musée Tinguely
I Paul Sacher-Anlage 1 l 4002 Bâle

Vernissage: mardi 6 juin 2023 à 18h30

Vidéo

Heures d’ouverture:
mardi- dimanche 11h-18h, jeudi 11h-21h,
pendant la semaine de la foire ART Basel
9h-19h, jeudi 9h-22h

Site Internet : www.tinguely.ch

Réseaux sociaux : @museumtinguely 1  #museumtinguely #cardiffmiller #dreammachine

Éternel Mucha

Alphonse Mucha, L’Épopée slave, cycle n° 1 : Les Slaves dans leur patrie d’origine, entre le fouet turanien et l’épée des Goth (entre le IIIe et le VIe), 1912, tempera à l’oeuf et huile sur toile, 610 x 810 cm, Château de Moravsky Krumlov, © Mucha Trust

Au Grand Palais Immersif, jusqu'au 5 novembre 2023
commissariat : Tomoko Sato, conservatrice de la Fondation Mucha, Prague.
scénographie : ATTA – Atelier Tsuyoshi Tane Architects
graphisme : Chevalvert
conception lumière : Atelier Audibert
production audiovisuelle et développement multimédia : Artisans d'idées/Mardi 8
conception audiovisuelle et multimédia : Artisans d’idées/Lundi8
réalisation de l’espace Arcane : Fortiche Production © Riot Games
réalisation de l’expérience olfactive : TechnicoFlor
expérience musicale et sonore : production par le Studio Radio France ; composition par Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando
spatialisation, mixage en son immersif : Frédéric Changenet
Au delà de l’Art Nouveau

Au tournant du XXe siècle, Alphonse Mucha (vidéo) était l’un des artistes les plus célèbres d’Europe. Figure majeure de l’Art Nouveau, inventeur d’un art graphique original, son oeuvre articule beauté féminine et nature stylisée
à une composition et une typographie résolument innovantes. Dès sa création, le « style Mucha » fascine.
Il est appliqué à une variété d’oeuvres et d’objets qui ornaient alors les maisons des amateurs d’art dans le monde entier.
L’exposition raconte au visiteur l’histoire d’Alphonse Mucha et de son ambition humaniste en trois actes : en tant que maître de l’affiche à Paris ; au tournant de sa carrière en 1900, lorsqu’il s’implique fortement dans
l’Exposition universelle de Paris ; et à travers la présentation de ses oeuvres monumentales, notamment L’Épopée slave, qui développe une vision de l’histoire slave comme modèle pacifiste du monde qui résonne aujourd’hui plus que jamais. L’exposition s’intéresse également à son influence permanente :
du mouvement pacifiste « Flower Power » des années 60, en passant par les mangas japonais, les super-héros, les artistes de rue et même dans l’art du tatouage.

Une redécouverte du maître de l’Art Nouveau, artiste-philosophe source d’inspiration pour la création d’aujourd’hui.

             Arcane, League of legends 2022
             Fortiche Production © Riot Games

Au coeur de l’effervescence parisienne de la Belle Époque, Alphonse Mucha invente un nouveau langage visuel, qui continue d’inspirer aujourd’hui un grand nombre d’artistes. Tout au long du parcours, l’exposition met en lumière la grande modernité de l’oeuvre et des influences philosophiques de cet artiste majeur, modèle de nombreux créateurs.
Les visiteurs sont invités à découvrir l’influence de Mucha en particulier dans la série télévisée Arcane dont les décors sont inspirés par l’oeuvre de l’artiste.
Immersive et interactive, l’exposition utilise les technologies de projection les plus avancées, dans une scénographie captivante afin de permettre une expérience inédite de l’oeuvre et des influences de Mucha.


La dimension immersive de l’exposition est accentuée grâce à l’univers olfactif créé par TechnicoFlor, sollicitant ainsi tous les sens des visiteurs.
Spécificité de GPI

une création musicale originale est composée spécialement pour l’exposition par le Studio de Radio France, Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando proposent une partition contemporaine, dans laquelle viendront se glisser des citations d’oeuvres de compositeurs de l’époque de Mucha.
Grâce à des images en très haute définition, l’exposition immersive Éternel Mucha offre au public une plongée au coeur de l’oeuvre de cet artiste avant-gardiste, icône du raffinement, de l’élégance et de la modernité.
Une exposition pour redécouvrir un artiste d’avant-garde qui influence aujourd’hui encore les créateurs contemporains, inventeur de l’Art Nouveau, pionnier de l’art de l’affiche et précurseur de la publicité.

Le Pater

D’Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l’Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique
et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle. Sous la forme d’un livre qui illustre la prière Notre Père, Mucha y inscrit
un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l’humanité, de l’obscurité de l’ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d’entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l’artiste.
Les planches de l’ouvrage, numérisées depuis l’exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d’appréhender Le Pater dans son ensemble et d’en saisir les enjeux. On y découvre d’abord, par l’essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l’oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d’un point de vue franc-maçonnique.
Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l’art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l’ensemble, permettant au lecteur d’aujourd’hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.

Sarah Bernhardt, une rencontre qui a marqué l’histoire

Mucha et Sarah Bernhardt se rencontrent en 1894. L’artiste propose une affiche pour Gismonda. Sarah Bernhardt découvre l’oeuvre et s’écrie :

« Ah ! Que c’est beau ! Dorénavant, vous travaillerez
pour moi, près
de moi. Je vous aime déjà. »

C’est le début d’une histoire d’amitié et de fidélité.
« J’ai imaginé le Parfum de cette comédienne mythique« .
Jacques Guerlain, en 1900, lui dédie: Voilà pourquoi
j’aimais Rosine.
Le parfum présenté est une réécriture de cet accord floral-oriental avec la violette et le camélia, les fleurs préférées de Sarah Bernhardt.
Tête hespéridée bergamote et citron, Coeur floral iris, violette, rose, camélia et jasmin, une touche aromatique lavande, Fond vanille et fève tonka et une note inattendue de thé fumé, lapsang souchong.

informations pratiques

Grand Palais Immersif
110 rue de Lyon, 75012 Paris

au studio Bastille (en haut des grandes marches de l’Opéra Bastille)

horaires d’ouverture :
lundi de 12h à 19h00, mercredi au dimanche de 10h à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h
fermeture hebdomadaire le mardi
créneau réservé aux scolaires le lundi à 11h
horaires d’ouverture du 22 avril au 7 mai
du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h00
fermeture hebdomadaire le mardi
les samedis et dimanches de 10h00 à 19h30
accès :
métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER)
bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91
informations et réservations :