Le Chemin du Retour

Estelle Hanania – Fred Jourda – Gisèle Vienne
jusqu’au samedi 30 avril
en entrée libre à la Galerie de la Filature, Scène nationale – Mulhouse

Estelle Hanania, Fred Jourda, photo Emmanuelle Walter
Estelle Hanania, Fred Jourda, photo Emmanuelle Walter

Les univers d’Estelle Hanania et de Fred Jourda s’unissent dans une exposition sur le thème de la forêt.
Photographies saisies dans le décor sylvestre d’un spectacle de Gisèle Vienne d’un côté, images de sous-bois du Morvan fixées par la lumière de l’autre. Le seuil des forêts – à la fois réaliste et symbolique chez Estelle Hanania, naturaliste chez Fred Jourda qui représente une frontière que l’on ne franchit pas impunément, qui nous interroge sur ce qui nous anime, sur notre instinct primitif, sur l’ivresse que peuvent générer nos
énergies et notre rapport sensoriel au monde.
Estelle Hanania.JPGAu regard de ces deux séries, on retrouve le court métrage Brando, écrit et réalisé par Gisèle Vienne pour la chanson éponyme de Scott Walker + Sunn O))). On y croise les interprètes de The Pyre dans un chalet au coeur d’une forêt inquiétante qui nous plonge dans un délicieux cauchemar.
Estelle Hanania présente principalement une série d’images prises lors de différentes
répétitions et représentations du spectacle This is how you will disappear de Gisèle Vienne (présenté en 2014 à La Filature). Cette exposition est alimentée de photographies issues d’autres séries que l’artiste aime à réactiver et confronter au fil du temps.
Estelle Hanania
ESTELLE HANANIA

Diplômée de l’École des Beaux-arts de Paris en 2006, lauréate du prix photographie du Festival d’Hyères la même année, Estelle Hanania a d’abord fréquenté la chambre noire de l’École des Beaux-arts, où elle y réalisait ses tirages couleurs grands formats. S’en suivra une expérience de directrice artistique chez Ogilvy avant qu’elle ne se lance complètement dans la photographie. Elle associe rapidement à son travail personnel des commandes pour la presse, y imprimant un style aussi poétique qu’épuré. Ses images, tantôt baignées
d’une lumière chaude, tantôt enveloppées d’un voile bleu et hivernal, oscillent entre douceur et âpreté.
Estelle Hanania
Masques et déguisements sont des motifs récurrents de son iconographie, marionnettes ou hommes des champs, hésitant eux aussi entre figures affables et créatures inquiétantes. Estelle Hanania a publié cinq livres dont trois en collaboration étroite avec la maison d’édition Shelter Press. Le dernier en date, Happy Purim sorti en octobre 2015, sera suivi d’un prochain en 2017 qui retracera la collaboration au long cours
entre la photographe et la metteuse en scène Gisèle Vienne.
Estelle Hanania
FRED JOURDA
« Je suis né à Paris en 1963.
Aujourd’hui je suis tireur couleur.
Je passe le plus clair de mon temps dans l’obscurité de ma cabine.
Je voyage à travers le monde pour trouver d’autres lumières et d’autres horizons.
Je travaille sur le paysage depuis 1996.
J’y trouve une source d’émotion, de contentement, et d’infinie tranquillité intérieure que j’essaye d’exprimer au travers de la lumière, de la couleur et du cadrage.
J’utilise un appareil de type Instamatic, qui du fait du non-contrôle de l’exposition (ouverture et temps de pose), de la mise au point fixe et de la facilité d’emploi, me permet de photographier à tout moment et rapidement, sans autre geste que celui d’appuyer sur le déclencheur.
Fred Jourda
Les pictorialistes de la fin du 19e siècle et du début du 20e comme Edward Steichen, Alfred Stieglitz, Alvin Langdon Coburn, sans oublier les pictorialistes français dont Robert Demachy, m’ont particulièrement influencé dans ma démarche. Mais c’est sans conteste le photographe Bernard Plossu qui est à l’origine de mes débuts.
Ma première exposition intitulée Minimalist s’est tenue au Cap en Afrique du Sud en février 1998, et la deuxième Dépaysage à Paris à la Galerie 213 lors du 1er trimestre 2000. J’ai aussi exposé à la Galerie Chab
Fred Jourda
Touré à Bamako au Mali pendant les 4es rencontres de la Photographie Africaine en octobre 2001. Du 15 au 30 septembre 2002, j’ai participé au 6e Festival International de Photographie d’Alep en Syrie. J’ai également exposé du 20 septembre au 19 octobre 2003 à la Galerie Segeren à Breda aux Pays-Bas dans le cadre du Festival Breda Photo 2003. Puis du 5 février au 27 mars 2004, Land & Urban Scapes, à la Galerie Acte 2, à Paris.
Parallèlement aux photographies de paysages et leurs instantanéités, j’ai travaillé sur la durée en réalisant des portraits de personnes endormies, sans lumière, que j’ai exposées à la Galerie Madé du 2 décembre 2004 au 7 janvier 2005, sous le titre Sombre.
Ces photos de visages et de « paysages intérieurs » ont été réalisées de nuit, sans lumière principale, avec uniquement la réverbération de la lumière de la rue dans la pièce où repose la personne. Personnes endormies, assoupies, en tout cas détendues. Ce qui m’intéresse, outre le fait de faire des photos de nuit, c’est de voir apparaître petit à petit leurs visages au repos, relâchés, voire tranquilles. L’abandon presque
total de la personne dans le sommeil.
Jourda Fred
Puis après plusieurs expositions collectives, j’ai participé aux 150 ans de l’Hôtel Scribe de Paris en montrant une série de paysages sous le titre Dense, du 10 décembre 2010 au 16 janvier 2011. Et dernièrement, en avril 2011, j’ai été invité au Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs à Bordeaux, à montrer des paysages
tirés de mon premier livre, Dépaysage, publié fin 2010 aux Éditions Filigranes. »
Gisèle Vienne
GISÈLE VIENNE
Née en 1976, Gisèle Vienne est une artiste, chorégraphe et metteuse en scène franco-autrichienne.
Après des études de philosophie et de musique, elle se forme à l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette où elle rencontre Étienne Bideau-Rey avec qui elle crée ses premières pièces. Elle travaille depuis régulièrement avec, entre autres collaborateurs, les écrivains Dennis Cooper et Catherine Robbe-Grillet, les
musiciens Peter Rehberg et Stephen O’Malley, l’éclairagiste Patrick Riou et le comédien Jonathan Capdevielle.
Créée en 1999, sa compagnie compte aujourd’hui 14 pièces à son répertoire, dont 10 qui tournent régulièrement en Europe et dans le monde.
Depuis 2005, Gisèle Vienne expose régulièrement ses photographies et installations. Elle a publié le livre/CD Jerk / Through Their Tears en collaboration avec Dennis Cooper, Peter Rehberg et Jonathan Capdevielle aux Éditions DISVOIR en 2011. Le livre 40 Portraits 2003-2008, en collaboration avec Dennis Cooper et Pierre
Dourthe, sort aux Éditions P.O.L en 2012.
oeuvre présentée à La Filature
Brando (création 2014 – durée 9’28)
un court métrage écrit et réalisé par Gisèle Vienne pour la
chanson éponyme de Scott Walker + Sunn O)))
à visionner sur  ici
On y croise la mère et le fils de The Pyre dans un chalet au
coeur des montagnes. Grâce à la voix du crooner Scott Walker
et aux sonorités « drone » inquiétantes du groupe de Stephen
O’Malley, on est plongés dans un délicieux cauchemar. Un
océan de mystères entoure ces êtres, bientôt rejoints par
l’écrivaine dominatrice Catherine Robbe-Grillet.
Un clip complètement hypnotique
« Club Sandwich » :
jeudi 24 mars de 12h30 à 13h40
visite guidée le temps de la pause déjeuner avec pique-nique tiré du sac
gratuit sur inscription :
T 03 89 36 28 34 ou heloise.erhard@lafilature.org
LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE
20 allée Nathan Katz – 68090 Mulhouse cedex
T +33 (0)3 89 36 28 28 – www.lafilature.org
en entrée libre du mardi au samedi de 11h à 18h30,
les dimanches de 14h à 18h et les soirs de spectacles
La Filature est membre de Versant Est, Réseau art contemporain Alsace.
 

Simone Adou en a-pesanteur

Au musée des Beaux Arts de Mulhouse 
jusqu’au 15 mai 2016
C’est une mise à nu de l’artiste. Tout est dans le trait,
un travail sur le corps souffrant, en mutation, en lévitation,
à la fois masculin et féminin, animal et végétal, un corps androgyne
allant vers la lumière, la réconciliation et l’acceptation.
Elle démontre par sa création, sous forme de légèreté, la dualité
de l’être, le dur chemin du cerveau au coeur. C’est une recherche
où elle a mis son corps à contribution, où elle
s’est isolée dans la montagne, sans frivolités, sans palette,
ni tubes de couleurs.
Du dessin sous-jacent des débuts, elle arrive en 2015/16
à un dessin direct  sur lepapier ou la toile.

                                photo Pascal Bichain

Simone Adou nous livre le cheminement de sa création
s’étalant sur 26 ans.
Chez Simone Adou, la création apparait comme une catharsis,
permettant d’exorciser traumatismes et souffrances.
Sa vie est pour elle une matière première qu’elle sublime, portée
par un imaginaire fécond et une perception poétique et
métaphysique du monde.
La connaissance du bouddhisme à partir de 1999, tout d’abord
révélation d’une démarche libératrice, laisse place ensuite à une
réflexion philosophique sur l’existence. L’artiste puise dans cette
sagesse la possibilité d’une distance vis-à-vis d’elle-même, jusqu’à
observer son sujet à la manière d’un anthropologue. Loin d’être
égocentrique, la visée est au contraire centrifuge, menant à une
meilleure compréhension de l’Autre et à une connaissance de soi
en vérité. Le processus est dynamique, il tend au dépassement,
à une constante recherche de sa place dans un univers en mouvement.

Simone Adou se concentre sur les techniques graphiques et les
aborde toutes : crayon, aquarelle, sanguine, encre, lavis, pastel.
Le trait est sûr, précis, rapide ; parfois des lavis ou des taches ombrent
ou brouillent la forme. L’artiste dessine sur du papier Ingres écru,
qu’elle affectionne, pour sa fragilité et sa sensualité, à la trame visible,
et expose ses oeuvres avec un dispositif scénique de suspensions
qui les arrachent à la terre.

En apesanteur… avec des techniques mixtes écrit-elle

Les VII chambres
A l’entrée des espaces le visiteur peut  s’appuyer sur des textes poétiques écrits par l’artiste pour découvrir les sept chambres de la Villa Steinbach. Elles ne correspondent pas à un descriptif des oeuvres, mais aux émotions produites en regard des oeuvres.
Chacune de ses chambres représente un fragment de sa vie.
« Telle la musique de chambre ou le cinéma d’art et d’essai ou l’essai poétique, l’exposition est une déambulation intimiste qui nous invite là où l’on se met à nu : la chambre.
Invitation ou rituel à pénétrer dans sept chambres, sept passages symboliques d’une tranche de vie à l’autre constituant le parcours de ma vie avec un intervalle de 26 années entre la première et la dernière. Plus d’une centaine d’oeuvres presque exclusivement sur Ingres, ce papier écru si particulier où se lit la trame de la grille qui a formaté la pâte de papier, le papier semblant être un support idéal pour l’absorption de cette farandole émotionnelle… mais également une «deuxième peau» au travers de laquelle je respire et transmets mes expériences sensorielles et sensuelles.»
Simone Adou

Chambre I : La souffrance
elle s’est « amusé » à reproduire les caricatures  du public des vernissages,


les Trois Grâces évoquant pour elle l’amour, les 3 faunes, la solitude et la dissection la haine, (femme tenant à bout de bras ses entrailles) dessinés à la sanguine.
elle illustre les 4 souffrances : la saisie, la répulsion, l’orgueil, la jalousie. (Les voiles de l’esprit (VoieDuBouddha)

« Passer d’une pièce à l’autre afin de l’habiter chacune pleinement et y laisser ses mues
Y consacrer des temps différents selon la chambre où la coquille de l’instant reste intacte […..]


La fleur au scalpel, j’explore ces corps monstrueux, écorchés, étonnamment touchants, sur la table opératoire de nos émotions à la recherche d’une certaine esthétique, dans cette expression graphique presque caricaturale qui te va si bien !
Alors : toucher – enfin – la peau de tes yeux. »

Chambre II : Les entrailles

[…] Dans mon ventre quelquechose naît, picote –
Oh ! nudifier la feuille et la charger à l’extrême –
te caresser et te maltraiter jusqu’à te rendre à l’invisible –
Je le voudrais !
Je me livre et me délivre…

Chambre III : Epuration : la ligne

ils se regardèrent et ils comprirent que le reflet frontal ne pouvait les satisfaire

alors ils créèrent un miroir pour se regarder de-derrière-d’eux et aussitôt il se reconnurent…

Chambre IV : L’apesanteur
Objet, corps et reflet en lévitation, pastels secs sur vélin d’Arches noir, 2010
…[Quelle image donne-t-on à son existence ?
Il faut aller gratter l’ombre de soi-même en équilibre sur un fil pour découvrir la nature
véritable de notre âme.
Le chemin est à l’image de nos vies tels des fragments subtils s’emboitant les uns dans les
autres et se répondant en écho –
Mes couleurs sont éléments : jaune pour la terre – rouge pour le feu – bleu pour le cosmos-
Le chemin est prêt : c’est une quête.]…

Chambre V : L’équilibre

                                                          Lucy in the sky 1999

Des ékilibr, techniques mixtes sur papier Ingres, 1999
Nous naissons du «dedans» pour vivre «au dehors» –
L’illusion du grand angulaire nous rappelle que le début et la fin se touchent – Celui qui a trouvé va mourir –
Celui qui cherche va naître –
Au centre se trouve l’équilibre…
(Yves Coppens et les Beatles)

Chambre VI : Espace-temps

Ce corps et tous ces corps marchent sur la Terre et ce pas et tous ces pas résonnent en elle – chaque pas englouti grossit la fréquence de sa Mémoire – l’engrosse des consciences oubliées
– l’ensanguinise –
La Terre : «Me mettre pieds nus et marcher sur la mousse fraîche – Oui – Je le voudrais !
Je regarderais mes pieds s’imbiber de sève et s’enfoncer dans un bruit de bulle-qui-éclate
– Comme ce serait bon !»
Le Reflet :
«Avance, avance toujours et sois tout entier dans tes pas.»

Chambre VII : La conscience

Ma création s’inscrit dans tout un processus de transformation
intérieure qui aura une
répercussion directe sur ma vie artistique.
La conscience de ce qui est essentiel, le discernement, le sens
de nos propres actions et
des évènements de notre existence,
toute cette observation rigoureuse du dedans

intimement reliée au dehors, m’ouvrira la voie d’une
Porte sensorielle, m’obligera à soulever
des voiles, m’assoir à coté
de mes peurs archaïques et les reconnaître…

De cette fouille interne est née la série des « Ancêtres»
un travail sollicitant les sens et les

sensations, plongeant le regard dans l’intime, me forçant à
pénétrer, aller au travers du
Désir afin d’intercepter notre processus
mental et le forcer à se retourner pour mieux se
voir sous tous les
angles possibles.

Dans cet interstice j’ai créé des corps anthropomorphiques,
mi-homme, mi-animal, mi-déïté
issus d’un lointain passé à travers
un gigantesque arbre généalogique aux embranchements

incertains…
Cette famille d’ancêtres peuplée d’androgynes, de lycanthropes,
d’êtres cornés-passeurs
d’âmes tout droit sortis des tiroirs de
l’inconscient, renoue avec une expression graphique

presque caricaturale des débuts mais représentée avec une
grande profondeur de
sentiments. Pour exprimer cette idée,
j’ai choisi un matériau qui me colle à la peau depuis

toujours : le papier. Le papier me permet de poser mes pattes,
d’ouvrir le Geste et déployer
des constellations graphiques,
elliptiqu
es en tous genres afin de mieux m’identifier.

Simone Adou est née à Thann en 1958, formée à l’Ecole des
Beaux-Arts de Mulhouse et à l’Ecole des Arts Décoratifs
de Strasbourg, Simone Adou vit et travaille à Mulhouse,
dans son atelier du quai d’Oran.

son site : https://www.simoneadou.com/
la plupart des textes sont de Simone Adou
Les + de l’exposition
visite guidée, le 24 avril 2016
Vendredi 29 avril à 19 h
CONTES ET LEGENDES
A partir de 7 ans
La légende d’Altan
Musique nomade de Mongolie
Avec Michel Abraham du groupe URYA
Il y a plus de 2.000 ans dans les montagnes de l’Altaï, au nord-ouest
de la Mongolie vivait un garçon prénommé Altan. Ce jour-là,
il ramassait de maigres racines au bord de la rivière Eeven.
C’est qu’il vivait modestement et même si son prénom signifie
« or » en mongol, lui et sa famille étaient très pauvres.
Jeudi 12 mai 19h CINEMA
Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures
CINE-CLUB proposé par Musées Mulhouse Sud Alsace
Film thaïlandais du réalisateur Apichatpong Weerasethakul, sorti
en 2010. Il remporte la Palme d’or lors du festival de Cannes 2010.
Oncle Boonmee souffre d’insuffisance rénale grave.
A Jen, sa belle-soeur venue lui rendre visite dans la ferme
qu’il dirige, il explique qu’il dépend de l’aide que lui apporte
l’un des ouvriers immigrés laotiens qu’il a embauché sans
savoir si ses papiers étaient en règle, Jaai. Jen découvre la vie
quotidienne et le travail auprès des ruches, des abeilles et du
miel qui occupe Boonmee. Un soir qu’ils dînent sous la veranda,
la défunte épouse de Boonmee se matérialise. Puis sort des
ténèbres un être hirsute, le fils disparu de Boonmee, devenu
un singe par amour de la photographie, de la forêt et d’un
singe fantôme qu’il a suivi d’arbre en arbre…
réserver auprès du musée, places limitées 03 89 33 78 11

Un catalogue très original, au prix de 10 Euros est en vente à l’accueil du musée.
Musée des Beaux-Arts – Musées Mulhouse Sud Alsace
Horaires
Ouvert tous les jours, sauf mardis et jours fériés de 13h à 18h30
Du 1er juillet au 31 août :  de 10h à 12 h et de 13h à 18h30
entrée du musée des BA gratuite

Plongeons, Fondation François Schneider

Carte blanche à la HEAR jusqu’au 29 mai 2016
Un partenariat avec les lieux d’enseignement est une idée qui suit son chemin, et se concrétise donc avec la HEAR sur le thème du plongeon. Des travaux d’étudiants, jeunes artistes diplômés de la HEAR et artistes-enseignants constituent le contenu de cette proposition thématique.
Le commissariat est assuré par deux artistes-enseignants de l’option Art, Le Plateau à Mulhouse : Anne Immelé et Edouard Boyer.
Coordination de l’exposition Auguste VONVILLE
Clémentine IAIA, Deep End 2016                                              Titre : « DEEP END » – 2016

Clémentine IAIA
Cette installation comprend un plongeoir en verre fixé au mur à 4m de hauteur et une projection vidéo ; elle forme un ensemble avec celle d’ Elise Grenois qui expose une ligne d’eau faite de morceaux de verre assemblés.

La HEAR, Directeur David Cascaro
Établissement public, la Haute école des arts du Rhin (HEAR) dispense des enseignements supérieurs (bac+3 à bac+5) en arts plastiques (Art, Art-Objet, Communication graphique, Design, Design textile, Didactique visuelle, Illustration, Scénographie) et musique (musique classique, ancienne et contemporaine, jazz et musiques improvisées). Implantée à Mulhouse et Strasbourg, la HEAR prépare ses étudiants à devenir des créateurs, auteurs et musiciens autonomes capables d’interpréter ou d’inventer des langages artistiques. Incitant ses étudiants à acquérir une expérience internationale, la HEAR a établi des partenariats avec 80 établissements de 30 pays. La HEAR est née en 2011 de la fusion de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, de l’école supérieure d’art de Mulhouse – Le Quai et des enseignements supérieurs de la musique du conservatoire de Strasbourg.

 Léa Guzzo directrice de la Fondation Schneider
Léa Guzzo
directrice de la Fondation Schneider

Le plongeon comme événement, singulier, multiple, collectif, comme geste aussi, comme rupture, comme relation du corps à l’élément « eau », mais aussi à l’élément « air » et à l’attraction de l’élément « terre », le plongeon comme sensation donc, mais aussi comme image, le plongeon n’existe que par l’eau et figure une relation archaïque de l’homme au monde.
Lespace du Centre d’Art Contemporain de la Fondation François Schneider provoque l’imaginaire. L’exposition sera sans nul doute source de nouveaux regards et sera l’occasion de nouvelles découvertes.
Les artistes
(étudiants, jeunes artistes diplômés de la HEAR et artistes-enseignants)
Edouard Boyer, Caroline Colas, Pauline Dubost, Ivan Fayard, Bruno Grasser, Elise Grenois, Camille Grosperrin, Clémentine Iaia, Zoé Inch, Anne Immelé, Olivier Letang, Julia Mancini, Simon Morda-Cotel, Claire Morel, Raphaël-Bachir Osman, Yvan Rochette, Emilie Saccoccio, Flora Sopa, The Fine Art Collection, Gilles Toutevoix.
Quelques artistes :
Anne IMMELÉ
La mélancolie est un plongeon léger dans la pesanteur. L’agencement des photographies montre un passage depuis des lieux de l’intimité vers des lieux de l’immémorial habités par l’eau, comme une métaphore du plongeon en soi-même.
Anne Immelé            « Et la mélancolie errante au bord des eaux », 1995-2016
Installation photographique, dimensions variables
© Anne Immelé
Edouard BOYER
Titre : « PLONGEONS » – 2016
PLONGEONS est un polyptique extrait du projet COVER. COVER est une série de couples de magazines rapprochés par l’étrange similitude de leurs couvertures et scannés ensemble. COVER est une collection et une biographie : une collection des correspondances entre les époques comprises dans la période de la vie d’Edouard Boyer
Edouard Boyer

                                     « Plongeons », (détail) 2016
Tirage photographique sur papier, encadré
polyptique,              dimensions variables

© Edouard Boyer

Elise GRENOIS
En écho au plongeoir de Clémentine IAIA, j’ai souhaité réaliser cette ligne d’horizon, conçue comme une ligne d’eau, constituée de morceaux de verre. Ils sont polis par le mouvement incessant de l’eau, et racontent l’impact du temps sur les éléments. La ligne est droite, impassible, semble figée, alors que sa matière même vibre de l’incessant va et vient des vagues. Tout comme le plongeoir, cette ligne d’horizon est un artefact, témoin suspendu d’une temporalité plus large et des mouvements naturels et humains qui l’ont générée.
Elise GRENOIS                             « Mer de verre », 2016
Ligne de verre, dimensions variables
© Elise Grenois

Yvan ROCHETTE
Intéressé par les processus de modification autonome de la matière, Yvan Rochette propose une vidéo issue d’une série d’immersions dans l’eau de différents matériaux. Pour cette vidéo, il s’agit d’un bloc d’argile déshydraté qui va se désintégrer progressivement et produire une expérience sonore qui est enregistrée et restituée.

Yvan ROCHETTE « Expérience sculpturale 3.2 : 785 gramme d’argile dans 60 litres d’eau », 2016 vidéo, dimensions variables © Yvan Rochette                              « Expérience sculpturale 3.2 : 785 gramme d’argile dans
60 litres d’eau », 2016

vidéo, dimensions variables
© Yvan Rochette

Raphael-Bachir OSMAN
Un projecteur est posé sur un mur de briques de lait. La vidéo, séquence de stage diving, est diffusée en boucle et projetée en contre-plongée sur du lait contenu dans un plateau de cafétéria. Le stage diving est un plongeon dans la foule depuis la scène d’un concert.
Raphael-Bachir OSMAN « Milk Diving », 2016 Installation, dimensions variables © Raphaël-Bachir Osman                                                « Milk Diving », 2016
Installation, dimensions variables
© Raphaël-Bachir Osman

Raphael-Bachir OSMAN « Milk Diving », 2016 Installation, dimensions variables © Raphaël-Bachir Osman
Simon MORDA-COTEL
A mi-chemin entre la sculpture et l’installation, RENVERSEMENT prend la forme d’un miroir d’eau carré, encadré par une plate-forme en bois légèrement surélevée. Le spectateur est alors invité à monter sur l’oeuvre pour faire une expérience physique et visuelle.
Simon MORDA-COTEL                                                   « RENVERSEMENT » – 2016
Ivan FAYARD
Les « souffles » d’Ivan Fayard sont des « monochromes contrariés » précise l’artiste.
Il opère en soufflant sur la toile recouverte d’au minimum deux couches colorées.
La durée et la puissance de l’air expulsé produit un halo variable, qui littéralement découvre le monochrome sous-jacent.
Ivan Fayard, « Souffles » - 2016Souffles » – 2016
THE FINE ART COLLECTION
The Fine Art Collection est un binôme formant une entité depuis 2011. Le collectif, après l’obtention du DNSEP à la HEAR – Mulhouse, continue ses occupations artistiques pendant deux ans avant d’intégrer le post-diplôme à l’EMA Fructidor de Chalon-Sur-Saône.
« Ex voto suscepto » - 2016
« Ex voto suscepto » – 2016
N’a-t-on pas tous jeté une piécette, même deux, dans une fontaine ? Geste magique destiné à concrétiser nos voeux les plus ardents.
Ex voto suscepto s’offre aux visiteurs pour autoriser leurs souhaits. Après le temps de l’exposition, le trésor de ses pièces financera l’oeuvre suivante de TFAC. Ex voto suscepto est une apparition qui génère une économie que chaque geste, chaque participation accomplit.       
Visites guidées par un médiateur culturel sont programmées :
les dimanches 10 avril et 8 mai à 15h00

Visites guidées par les artistes exposés
suivie d’un concert à 16h30
proposé par l’Académie Supérieure de Musique de Strasbourg (HEAR)
les dimanches 24 avril et 29 mai à 15h00
Centre d’Art Contemporain
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller Tel: + 33 (0)3 89.82.10.10 Fax : +33 (0)3 89.76.75.49
info@fondationfrancoisschneider.org
www.fondationfrancoisschneider.org

VAN DOESBURG au Bozar de Bruxelles

 le Stilj sur France culture en podcast
Theo Van DoesburgJusqu’au 29.05.2016
Le programme que BOZAR organise dans le cadre de la Présidence des Pays-Bas, témoigne du rôle novateur qu’ont joué l’art et l’architecture de l’avant-garde néerlandaise, vu dans un contexte européen. Par la même occasion, l’exposition établit un pont entre De Stijl et la création actuelle. En se référant au vocabulaire de De Stijl, et plus particulièrement à celui de Theo van Doesburg, dont le rayonnement a été capital, un dialogue s’établit entre l’architecture, l’urbanisme, le design, la littérature et les nouvelles technologies actuelles. C’est une opportunité pour les Pays-Bas de pouvoir mettre en évidence leur tradition culturelle, qui a toujours été ouverte au monde et à l’avenir, et qui se présente telle une véritable source d’inspiration à l’intérieur d’un contexte éminemment européen.
Theo Van Doesburg
VAN DOESBURG, Une nouvelle expression de la vie, de l’art et de la technologie
Au cours de la Première Guerre mondiale, un des mouvements artistiques les plus importants de l’époque vit le jour aux Pays-Bas. C’est dans la revue De Stijl que le groupe se manifesta d’abord. Piet Mondrian
Mondrian et Theo van Doesburg (1883-1931) en furent les fondateurs et inspirateurs. Van Doesburg devint un des représentants majeurs de ce nouveau courant qui aura un impact énorme sur l’avant-garde européenne.
Comme Piet Mondrian, Theo van Doesburg , était convaincu qu’un art nouveau mènerait à un monde nouveau et meilleur. Ils ambitionnaient une réforme radicale de l’art qui irait de pair avec les changements scientifiques et sociaux.

Van Doesburg, Stained-Glass Composition III, teacher's house in Sint Anthoniepolder, municipality of Maasdam, 1917
Van Doesburg, Stained-Glass Composition III,
teacher’s house in Sint Anthoniepolder, municipality
of Maasdam, 1917

La Nouvelle Plastique ou le Néo-Plasticisme est un art abstrait et géométrique dans lequel l’harmonie et l’équilibre priment, un art qui transgresse les frontières et qu’on retrouve également dans l’architecture, le design, la typographie, etc. Sous la conduite dynamique de Theo van Doesburg, les idées de De Stijl se propagèrent à toute allure à travers l’Europe et on assista à des pollinisations croisées avec d’autres courants artistiques.
Theo Van Doesburg, Contre-composition V 1924
Theo Van Doesburg,
Contre-composition V
1924

C’est ainsi que l’art abstrait, l’architecture moderne et le design ont connu un développement en profondeur et durable.
Aussi, peut-on dire que De Stijl aura été l’apport le plus important des Pays-Bas à l’art du XXe siècle.

Van Doesburg, Arithmetic Composition, 1929-1930
Van Doesburg, Arithmetic Composition, 1929-1930

Cette exposition kaléidoscopique, conçu par la commissaire Gladys Fabre, présente Théo van VAN DOESBURG, Une nouvelle expression de la vie, de l’art et de la technologie :
Doesburg tel un propagandiste nomade. Une personnalité fascinante, éternellement à la recherche d’une esthétique nouvelle et dynamique qui, en interaction avec la science et la technologie contemporaines, et tout en tenant compte de la complexité de la vie ainsi que de l’attitude des avant-gardistes, pourrait réformer le monde.
Bart Van der LeckL’exposition débute en 1917 avec l’explicitation de l’art et des idées du mouvement De Stijl. La revue et le courant artistique éponyme (1917-1927) ont été fondés en 1917 à Leyde. La publication peut être considérée comme le reflet exact des intentions de Van Doesburg qui voulait diffuser l’esthétique néo-plastique ainsi que sa propre esthétique, caractérisée par une liberté absolue en constante évolution. On découvre toutes les facettes de l’oeuvre multiple de l’artiste : les expressions néo-plastiques et dadaïstes (réalisées sous le pseudonyme I. K. Bonset), ensuite, en rupture avec Mondrian, l’Élémentarisme (1924-26) et finalement l’Art concret (un collectif groupé autour de l’art géométrique abstrait fondé en 1930 par Van Doesburg) .
L’accent sest également mis sur les collaborations fructueuses entre Van Doesburg et d’autres artistes éminents de l’avant-garde. L’exposition montre des oeuvres des premiers membres du De Stijl :
Mondrian, Bart van der Leck, Vilmos Huszar, J.J. Oud, Gerrit Rietvelt, Cornelis van Eesteren, Georges Vantongerloo et de certains contemporains tels El Lissitzky, Kurt Schwitters, Hans Richter, Hans Arp, Domela, Vordemberge, Gildewart, Jean Hélion, Carlsund etc…
Hans Arp
Hans Arp

Cette manifestation se focalise sur l’importance accordée à l’interdisciplinarité et au processus interactif qui contribuera au développement d’un style nouveau, en accord avec une nouvelle façon de vivre, qui réunisse en même temps l’art et l’architecture, le cinéma, la poésie, la littérature, le design, la typographie, etc. La dynamique créative de
l’avant-garde occupera donc la place d’honneur. Une dynamique qui, à travers différentes esthétiques et idéologies politico-culturelles et à partir des principes fondamentaux du Néo-Plasticisme, jettera les bases de l’art futur non plus individuel mais
universel.
Bozar Van DoesburgL’exposition se compose de plus de cent tableaux, dessins, photographies, revues, publications, meubles, maquettes et de reproductions de plans d’architecture.
La plupart de ces oeuvres provient de musées néerlandais. Il est important qu’une grande
partie du patrimoine artistique néerlandais soit exposé à Bruxelles.
Ce sera une occasion unique car l’oeuvre de Theo van Doesburg et l’avant-garde néerlandaise n’ont jamais connu de grande rétrospective en Belgique.
Gladys Fabre
Gladys Fabre est historienne de l’art, commissaire
d’expositions et auteur de nombreux ouvrages, spécialisée en l’art de l’avant-garde et du
modernisme.
En tant que commissaire et adviseur scientifique, elle a réalisé différentes expositions internationales  en France, en Allemagne, en Espagne, en Suisse et
aux État Unis.
PALAIS DES BEAUX-ARTS – BOZAR
WWW.BOZAR.BE | +32 (0)2 507 82 00

Musée Calouste-Gulbenkian à Lisbonne

Le musée Calouste-Gulbenkian (Museu Calouste Gulbenkian en portugais) est un musée situé à Lisbonne. L’institution fut fondée selon les dernières volontés de l’homme d’affaires arménien Calouste Gulbenkian, afin d’abriter et de présenter au public ses collections privées composées de plus de 6 000 pièces dont 1 000 font partie de l’exposition permanente.
edificio
Né en 1869 à Scutari, Calouste Gulbenkian était un homme d’affaires important qui fit fortune dans le domaine des industries pétrolières. Collectionneur d’une sensibilité et d’une connaissance exceptionnelles, il vécut les treize dernières années de sa vie à Lisbonne où il décéda en 1955. Manifestant le souci de voir les œuvres d’art qu’il avait rassemblées pendant près de quarante ans réunies sous un même toit, il institua une fondation portant son nom, dont les statuts furent approuvés en 1956. Situé à l’intérieur de l’un des plus beaux parcs de la capitale portugaise, le Parc de Santa Gertrudes, à l’intersection des avenues Berna et António Augusto de Aguiar, le Musée Calouste Gulbenkian fut inauguré en 1969. Le bâtiment, signé Atouguia, Cid et Pessoa, constitue une référence de l’architecture muséologique portugaise, avec de nombreuses ouvertures vers l’extérieur, permettant au visiteur d’établir un dialogue permanent entre la nature et l’art.
Visite virtuelle
Gulbenkian art moderne
En 1983 a été adjoint au musée un centre d’art moderne qui a été pendant de nombreuses années le seul d’importance au Portugal. Aujourd’hui encore, il joue un rôle important en organisant des rétrospectives et en soutenant l’activité artistique. On peut y découvrir quelques-uns des maîtres de la peinture portugaise des années 1910 à nos jours comme Eduardo Viana, Amadeo de Souza-Cardoso ou José de Almada Negreiros dont le musée conserve le célèbre Portrait de Fernando Pessoa au café Irmãos Unidos.

Les trois Grâces, Jean Goujon
Les trois Grâces, Jean Goujon

La répartition et l’articulation des galeries d’exposition permanente, toutes situées au premier étage, autour de deux patios, ont été orientées par une systématisation chronologique et géographique qui a été à l’origine de deux circuits indépendants correspondant aux deux époques traitées par le musée : le premier circuit est consacré à l’art classique et oriental (Égypte, Mésopotamie, arts d’Islam, Arménie…) tandis que le second est consacré à la sculpture et la peinture européenne, du XIe au XXe siècle.
Tasse 3e dynastie
Tasse 3e dynastie

L’éclectisme de l’ensemble reflète les préférences du collectionneur, qui s’est laissé guider en permanence par ses goûts personnels.
Le circuit se déploie à travers les galeries réservées à l’Égypte, à la Grèce et à Rome (en passant par l’Assyrie), à l’Orient islamique ainsi qu’à l’Extrême-Orient.
Vase
Les œuvres de la première salle témoignent de différents moments historiques et artistiques de la civilisation égyptienne, de l’Ancien Empire jusqu’à l’Époque romaine. L’art égyptien est représenté notamment par une riche collection de statuettes et de statues funéraires polychromes, une barque solaire en bronze (Djedher) de la XXXe dynastie et un masque de momie en argent doré. Des témoignages de l’art mésopotamien et gréco-romain, et en particulier une sélection de monnaies grecques et de médaillons d’Aboukir suivie d’un monumental bas-relief assyrien en albâtre provenant du palais de Nimrud (IXe siècle av. J.-C.), sont exposés dans la galerie suivante. On peut également admirer une tête féminine en marbre blanc attribuée au sculpteur grec Phidias (Ve siècle av. J.-C.)
barque
C’est peut-être en raison de ses origines que Calouste Gulbenkian révéla un intérêt particulier pour la production artistique de l’Orient et acquit de nombreux objets : des céramiques, des tapis, des tissus, des enluminures, des reliures et des lampes de mosquée. Ces pièces qui reflètent les tendances les plus variées des arts perse, turc, syrien, caucasien, arménien et indien, du XIIe au XVIIIe siècle, sont exposés dans la galerie de l’Orient islamique avec un choix exceptionnel de faïences d’Iznik ornées de tulipes, de jacinthes ou d’œillets, de tapis turcs et persans, de lampes de mosquées émaillées du XIVe siècle.
Tapis
À la fin de ce circuit se trouve la galerie d’art de la Chine et du Japon, avec un grand nombre de porcelaines, de pierres dures, d’objets laqués et de tissus. Le mécène était attiré par les estampes japonaises,
Biombo de "Coromandel" Gulbenkian
Biombo de « Coromandel » Gulbenkian

les paravents laqués et la porcelaine chinoise des périodes tardives (XVIIe et XVIIIe s), caractérisée par des motifs décoratifs très colorés et assez exubérants (lions, dragons verts, etc.).
Manuscrit
Le second parcours est consacré à l’art européen, avec des sections présentant des livres manuscrits enluminés, des ivoires, des peintures, des sculptures, des médailles, des tapisseries et des tissus, ainsi que des pièces de mobilier, d’orfèvrerie et de verrerie. Ces objets illustrent les manifestations artistiques qui se sont affirmées dans différentes régions, du XIe siècle jusqu’à la moitié du XXe siècle.
Dragons
Cette section débute par un ensemble d’ivoires français du XIVe siècle et de livres manuscrits enluminés, suivis d’une sélection de sculptures et de peintures du XVe au XVIIIe siècle. L’école flamande est représentée par Jean de Liège, Rogier van der Weyden et Dirk Bouts. Les artistes italiens sont illustrés par Domenico Ghirlandaio (Portrait de jeune fille), des vues de Vittore Carpaccio, Giovanni Battista Moroni. Le XVIIe siècle est surtout représenté par des peintres du Nord : Frans Hals, Jacob van Ruisdael et pour terminer, Rembrandt (Portrait de vieillard) et Pierre Paul Rubens avec le Portrait d’Hélène Fourment que Gulbenkian acquit en 1925 au musée de l’Ermitage de Leningrad, à une époque où le gouvernement soviétique, friand de devises, vendait les collections réunies par Catherine II de Russie.
Rembrandt, Hélène de Fourment
Rembrandt, Hélène de Fourment

L’art européen de la période de la Renaissance est illustré par des tapisseries de Mantoue et de Bruxelles, par une petite collection de médailles de grande valeur, comprenant un ensemble considérable d’œuvres de Pisanello, par un nombre restreint de livres imprimés, ainsi que par un ensemble de sculptures parmi lesquelles on distingue les œuvres d’Antonio Rossellino et d’Andrea della Robbia.
Gulbenkian
Calouste Gulbenkian, qui vécut longtemps à Paris, voua une attention particulière à l’art français qui occupe une place d’honneur dans les salles du musée. Les galeries du XVIIIe siècle réunissent des peintures de Nicolas de Largillierre, de Louis-André-Gabriel Bouchet (Cupidon et les Trois Grâces), d’Hubert Robert (deux études représentant les jardins de Versailles), de Jean Honoré Fragonard, de Nicolas-Bernard Lépicié, de Marc Nattier, de Maurice Quentin de La Tour, de Nicolas Lancret (Fête galante) ainsi qu’un petit tableau d’Antoine Watteau, entre autres.
Diane, J B Houdon
Diane, J A Houdon

On trouve également des sculptures de Jean-Baptiste II Lemoyne, de Jean-Baptiste Pigalle, de Jean-Jacques Caffieri et de Jean-Antoine Houdon, auteur de la statue en marbre « Diane », l’un des chefs-d’œuvre de la collection. On peut également admirer des tapisseries provenant des manufacture des Gobelins, de Beauvais et d’Aubusson ainsi qu’un ensemble de meubles des époques Régence, Louis XV et Louis XVI créés par des artistes tels que Charles Cressent, Jean-François Oeben, Jean-Henri Riesener, Georges Jacob, Martin Carlin et Claude Séné. Les collections se composent également de pièces d’orfèvrerie, œuvres des meilleurs orfèvres français tels que François-Thomas Germain, Antoine-Sébastien Durant, Louis-Joseph Lenhendrick, Jacques Roettiers et Henry Auguste ainsi que des porcelaines de Sèvres.
Corot
Le XVIIIe siècle est également mis à l’honneur dans l’espace spécialement consacré au grand peintre vénitien Francesco Guardi, avec 19 tableaux représentant des vues (vedute) et des « caprices » qui mêlent architectures réelles et imaginaires, exécutés à partir de 1760. Cet ensemble, unique au monde, illustre Venise à l’époque de sa splendeur, de ses fêtes opulentes et de ses régates sur fond de lagune ou de Grand Canal. Une de ses vedute s’inspire notamment du projet de Andrea Palladio pour le second pont sur le Rialto.
Turner, le naufrage
La salle réunit également des exemplaires des portraitistes anglais les plus réputés, comme Thomas Lawrence et Thomas Gainsborough. Joseph Mallord William Turner (Quillebeuf, Le Naufrage), avec ses motifs marins et précède les dernières salles du musée où se trouve exposé l’art du XIXe siècle. Très sensible à la nature, Gulbenkian collectionnait les peintures de l’École de Barbizon, avec des œuvres de Jean-Baptiste Corot, de Jean-François Millet, de Stanislas Lépine, de Théodore Rousseau, de Charles-François Daubigny et de Henri Fantin-Latour. Le courant impressionniste est représenté par des œuvres d’Eugène Boudin, d’Édouard Manet (La Bulle de savon), d’Auguste Renoir, de Claude Monet ou d’Edgar Degas (Autoportrait).
La bulle de savon, Edourd Manet
La bulle de savon, Edourd Manet

On peut également citer le préraphaélite Edward Burne-Jones avec Le Miroir de Vénus (1871)
Le miroir de Venus, Edouard Burne-Jones
Le miroir de Venus, Edouard Burne-Jones

Dans la collection Gulbenkian, la vision artistique du XIXe siècle est soulignée par la présentation de sculptures de Jean-Baptiste Carpeaux, Antoine-Louis Barye, Jules Dalou, Auguste Rodin.
Gulbenkian
La visite du musée s’achève dans la salle 12 consacrée à l’Art nouveau où est présenté un ensemble de bijoux, parures, verreries, ivoires de René Lalique, considéré unique au monde. Lalique fut l’unique artiste moderne dont Calouste Gulbenkian devint le client et l’ami ; il acquit 169 de ses créations entre 1895 et 1937.
Pectoral, Lalique
Pectoral, Lalique

Ce musée est une pure merveille, entouré d’un parc où il fait bon flâner
Gulbenkian
 

Daniel Buren investit le Palais des Beaux-Arts

au Bozar de Bruxelles jusqu’au 22.05.2016
Daniel Buren, artiste français de renommée internationale est connu pour ses interventions in situ, caractérisées par la présence d’un motif récurrent constitué d’une alternance de bandes blanches et colorées. Le caractère spécifique et la nature souvent éphémère des travaux de Daniel Buren (80% de ses oeuvres n’existent plus !) rendent impossible l’idée d’une rétrospective classique de son oeuvre.
Buren, Fresque Bruxelles
Avec cette exposition intitulée Une Fresque, Daniel Buren propose une réponse originale à cette problématique. Cette exposition est conçue comme une traversée visuelle et temporelle au cours de laquelle Daniel Buren instaure un dialogue entre son travail et des oeuvres choisies de plus de 70 artistes du XXe et XXIe siècle. Ces artistes qui ont marqué son propre parcours artistique, de Paul Cézanne, Fernand Léger à Pablo Picasso, en passant par Jackson Pollock, Sol LeWitt jusqu’à Pierre Huyghe et bien d’autres.
Expo Buren
En outre, une oeuvre spécifique, sous la forme d’un film réalisé par l’artiste, propose un vaste panorama de ses travaux des années ’60 à nos jours, et plus particulièrement de ses interventions éphémères. Cette véritable ‘fresque’ aux multiples écrans est constituée d’images d’archives, d’extraits de films, de commentaires et d’interviews…
En marge du circuit d’exposition, Daniel Buren va réaliser une intervention dans le Hall Horta en relation avec l’architecture du Palais des Beaux-Arts.
Daniel Buren a conçu et imaginé Une Fresque spécifiquement pour les espaces du Palais des Beaux-Arts, en collaboration avec le commissaire Joël Benzakin.
Cette exposition se veut une étape incontournable dans le parcours récent de Daniel Buren.

Buren Photo-souvenir : Les Deux Plateaux, sculpture permanente in situ, cour d'honneur du Palais-Royal, Paris, 1985-1986. Détail. © DB-ADAGP Paris
Buren Photo-souvenir : Les Deux Plateaux, sculpture permanente in situ, cour d’honneur du Palais-Royal,
Paris, 1985-1986. Détail. © DB-ADAGP Paris

Daniel Buren a également à son actif des oeuvres permanentes, conservées dans des collections publiques et privées les plus prestigieuses. L’une des plus célèbres étant Les Deux Plateaux (1986), une gigantesque installation de 3000 m² dans la cour d’honneur du Palais-Royal, à Paris. Il a ainsi investi, entre autres, le Centre Georges Pompidou en 2002, le Guggenheim de New York en 2005, et plus récemment, la nef du Grand Palais lors de Monumenta 2012.

Monumenta Paris
Monumenta Paris

Depuis 1967, Daniel Buren utilise pour ses interventions un motif récurrent inspiré des stores des magasins et bistrots parisiens : une alternance de bandes verticales blanches et colorées, chacune d’une largeur de 8,7 cm. L’artiste cherchait un signe, un outil visuel, capable de s’imposer dans et en dehors du musée. La rue ou les espaces d’exposition de toute nature sont ainsi devenus ses lieux d’intervention privilégiés, les bandes alternées n’ayant de signification que par le rapport qu’elles entretiennent avec le site où elles sont installées. L’erreur serait de ne les considérer que pour elles-mêmes, car elles ne sont qu’un moyen destiné à révéler un lieu et opérer le nécessaire déplacement du regard voulu par l’artiste.
Richard Long et Penone
Cette exposition est avant tout construite à partir du point de vue de l’artiste, de ses réponses particulières à la possibilité – compte tenu des exigences de son travail – de
« figurer » une traversée, un parcours dévoilant les relations qu’il entretient avec son époque et les différentes tendances de l’art, ou plus largement de la culture, qui ont intéressé ou influencé sa pratique. Travaillant in situ, Daniel Buren continue d’affirmer sa spécificité au travers de nombreuses interventions, la plupart du temps éphémères, qui constituent la majorité de ses travaux. Comment, dès lors, rendre compte de la richesse de ses réalisations et de leurs rapports aux contextes de leurs apparitions, qu’elles soient éphémères ou pérennes ? Cette simple question a immédiatement soulevé les problèmes posés par l’idée d’une rétrospective et de son impossibilité, comme l’avait très bien montré son exposition au Centre Georges Pompidou, « Le Musée qui n‘existait pas », en 2002.
Une Fresque cherche à répondre, d’une manière active, non chronologique et comme souvent, surprenante, à ces questions. Construite autour d’un dialogue entre l’artiste et le commissaire de l’exposition, Joël Benzakin, elle s’articule autour de deux grandes propositions : une ‘exposition collective’ et un film.

Photo-souvenir : Around the corner, travail in situ, in « The eye of the storm », Guggenheim Museum, New York, mars-juin 2005. Détail. © DB-ADAGP Paris
Photo-souvenir : Around the corner, travail in situ, in « The eye of the storm », Guggenheim Museum,
New York, mars-juin 2005. Détail. © DB-ADAGP Paris

Cette exposition de Daniel Buren constitue donc une étape incontournable pour une plus large compréhension de son travail, des enjeux esthétiques qu’il affirme et de la richesse insoupçonnée de ses nombreuses réalisations permanentes et éphémères dont la mémoire ne nous était jusqu’alors accessible qu’au travers de nombreuses publications.
Cette grande ‘fresque’ des travaux de Daniel Buren va permettre de mieux entrevoir la diversité, l’intelligence, la générosité et l’importance de son oeuvre.
Une « Exposition collective »

Mario Merz
La quasi-totalité du parcours de l’exposition et des espaces qui lui sont attribués accueille un choix d’oeuvres, non exhaustif, de plus de 70 artistes du XXe et XXIe siècle, sélectionnées et disposées par Daniel Buren. Cette proposition est conçue comme une traversée visuelle et temporelle au cours de laquelle Daniel Buren instaure un dialogue entre son travail et les oeuvres sélectionnées. Elles ont marqué d’une manière ou d’une autre son propre parcours artistique, de Paul Cézanne, Fernand Léger à Pablo Picasso, en passant par Jackson Pollock, Sol LeWitt jusqu’à Pierre Huyghe et bien d’autres.
Sophie Calle                                                     Sophie Calle
Daniel Buren :
« Chaque choix – celui d’un artiste et celui d’une oeuvre précise – a été décidé en suivant une ligne directrice articulée autour de mon propre parcours d’artiste. Je parle donc ici en termes d’admiration, d’influence, de rapprochement, d’interrogation, de stimulation et de projection, en traversant l’histoire de l’art de ces 150 dernières années. Toutes les oeuvres représentent des étapes essentielles dans ma pratique, aucune n’est anodine ou aléatoire, et je me permets d’insister sur l’apport essentiel que constitue chacune d’entre elles dans l’exposition ».

Buren Photo-souvenir : Sha-Kkei ou Emprunter le paysage, travail in situ, Ushimado (Japon), novembre 1985. Détail. © DB-ADAGP Paris
Buren Photo-souvenir : Sha-Kkei ou Emprunter le paysage, travail in situ, Ushimado (Japon), novembre 1985.
Détail. © DB-ADAGP Paris


Le film
Le second axe important de cette exposition est constitué par un film de Daniel Buren, qui est à la fois document et oeuvre à part entière. Le film réunit une très large sélection de ses interventions, depuis le début de sa carrière jusqu’à aujourd’hui, au travers d’une minutieuse sélection d’images de ses travaux et de leur contexte, d’archives audio-visuelles d’expositions, d’entretiens, d‘interviews, de débats, d’extraits de films sur Daniel Buren, d’archives sonores, radiophoniques, de commentaires et d’interviews actualisés de personnalités de différentes disciplines parlant de leur rapport aux oeuvres de Daniel Buren. Un film qui est présenté comme un mur d’images où se croisent, sans brouhaha, une multitude d’images, fixes et animées, de paroles et de sons ; le déroulement d’un parcours artistique, vu par son auteur et ouvert simultanément à d’autres points de vues : par analogie, une véritable ‘fresque’.

Photo-souvenir : Daniel Buren La Ligne rouge, travail in situ, Lac de Teda, Tianjin, Chine, septembre 2005. Détail © DB – ADAGP Paris
Photo-souvenir : Daniel Buren La Ligne rouge, travail in situ, Lac de Teda, Tianjin, Chine, septembre
2005. Détail © DB – ADAGP Paris

Daniel Buren : « Le film qui s’intitulera ‘Une Fresque’, sera la première tentative de mettre en images une sorte de rétrospective la plus complète possible de mon travail depuis les années 60 à aujourd’hui. Comme j’ai déjà effectué plus de 2.600 expositions, il ne s’agira pas d’être exhaustif, mais de remettre en mémoire une majorité d’oeuvres détruites et permettre ainsi une perspective cohérente et la plus complète possible, aux spectateurs. Ce film comportera des images d’archives, des entretiens (anciens) et d’autres réalisés spécialement pour ‘Une Fresque’, des extraits de films, des extraits de vidéos, et tout autant d’images, de sons, s’étendant sur plus d’une cinquantaine d’années de travail… »
Performance ‘Couleurs Superposées’

Buren Photo-souvenir : Couleurs superposées, Acte II 60', travail in situ, Musée Laforêt, Tokyo, octobre 1982. Détail. © DB-ADAGP
Buren Photo-souvenir : Couleurs superposées, Acte II 60′, travail in situ, Musée Laforêt, Tokyo, octobre 1982.
Détail. © DB-ADAGP

23 avril 2016
Daniel Buren présentera sa performance Couleurs superposées au Palais des Beaux-Arts lors du week-end de ART BRUSSELS (22-24 april 2016).
Couleurs superposées a été initié à Genazzano en Italie en 1982 dans le cadre du projet collectif intitulé « La zattera di Babele » (Le radeau de Babel).
Travail réalisé en public, d’une durée d’une heure, et composé d’actions successives de collage et de décollage. Pendant une quarantaine de minutes, cinq acteurs collent sur un mur des papiers rayés de blanc et de couleurs en suivant les instructions de l’artiste et en faisant se superposer exactement les bandes blanches. Les spectateurs découvrent des couleurs et des formes qui apparaissent puis disparaissent lors de chaque nouvelle superposition. Durant les vingt autres minutes, les acteurs, toujours en suivant les indications de l’artiste, déchirent les papiers qui viennent d’être collés, faisant réapparaître les couches précédentes par fragments. Les spectateurs sont les témoins de l’évolution du travail, sur un tableau qui n’est jamais fini et dont les différentes étapes ne sont retenues qu’en souvenir.

 BOZAR Palais des Beaux-Arts,
Rue Ravenstein 23 , 1000 Bruxelles
Ouvert : Mardi à dimanche, 10h > 18h (Jeudi : 10h > 21h)
Fermé : Lundi
Tickets: € 12-10 (BOZAR-friends)
Combitickets:
Daniel Buren + Theo Van Doesburg : € 16-14 (BOZAR-friends)
Comme un jeu d’enfant Daniel Buren à Strasbourg

Rembrandt en noir et blanc au Bozar, Bruxelles

Exposition: 26.02 > 29.05.2016 au Bozar de Bruxelles

RembrandtRembrandt Harmenszoon van Rijn (1606-1669) était un peintre, graveur et dessinateur néerlandais. Il est généralement considéré comme l’un des plus grands peintres européen et comme le maître hollandais le plus important du 17e siècle. Son oeuvre la plus connue est sans nul doute La Ronde de nuit (De Nachtwacht,1642), qui attire chaque jour des milliers de visiteurs au Rijksmuseum d’Amsterdam.
Alors qu’aujourd’hui, ce sont surtout ses peintures qui récoltent les louanges, c’est en réalité grâce à ses gravures que son oeuvre est devenue si populaire. Rembrandt y traite les mêmes thèmes que dans son oeuvre peinte, mais elles ne servent pas d’études préparatoires : l’art de la gravure était pour lui une discipline à part entière.
La gravure pouvait être facilement et largement diffusée à prix démocratique, ce qui contribué à établir la réputation de l’artiste.
rembrandt 1
L’exposition Rembrandt en noir & blanc offre un large aperçu de l’oeuvre gravée de Rembrandt. Près de 85 gravures témoignent de la diversité des thèmes abordés : des scènes bibliques, mythologiques et allégoriques, mais aussi des scènes de la vie quotidienne, comme cette conversation entre deux agriculteurs convenant qu’il fait
« un froid rigoureux » (« tis vinnich kout »).
Rembrandt 3Outre des paysages, des nus et des portraits, ce sont surtout les autoportraits qui sont très connus. Parmi les chefs-d’oeuvre de l’exposition, citons La Pièce aux cent florins (ca 1648), l’autoportrait de Rembrandt appuyé sur un rebord de pierre (1639), (photo 1) Adam et Eve (1638) ou Vue d’Amsterdam (ca 1640-1641).
Rembrandt vue d'Amsterdam 1640Qu’est-ce que ces gravures ont de si particulier ? Rembrandt maîtrise le medium de façon magistrale et joue souvent avec la lumière et l’ombre. Il semble posséder par-dessus tout un talent photographique avant la lettre. Son sens aigu de l’observation et son sentiment du timing font souvent de ses gravures une sorte d’« instantané », saisissant le moment, juste avant ou juste après l’action. Dans Tobie l’aveugle (De Blinde Tobit, 1651),
Rembrandt, Tobie aveugleRembrandt dépeint une scène biblique : il ne s’agit pas du moment précis où le père et le fils tombent dans les bras l’un de l’autre après avoir été longtemps séparés, mais celui juste avant, quand le père se précipite vers la porte, dans un mélange d’enthousiasme et d’anxiété. Tout semble par ailleurs très réaliste : pas de corps idéalisés chez Rembrandt, mais un Adam et Ève (1638) de chair et de sang.
Rembrandt Adame et EveSoulignons que ces gravures sont des originaux du 17e siècle : la plupart des épreuves ont été réalisées par Rembrandt lui-même ou dans son atelier. Dans ses peintures, de larges parties étaient souvent réalisées par des élèves. Dans ses gravures par contre, ce qui est de de sa main ou non laisse peu de doute : une plaque de gravure est si petite que seul le maître a pu y travailler.
Rembrandt vue d'Amsterdam 1640
La collection privée Jaap Mulders
Les gravures proviennent toutes de la collection privée du Néerlandais Jaap Mulders. Cet entrepreneur et ancien directeur du Ballet national des Pays-Bas collectionne depuis plus de 15 ans des gravures originales de Rembrandt. Il en possède près de 150, la moitié des 290 gravures de l’artiste.
J’ai eu l’occasion de le remercier pour le bonheur immense et le plaisir qu’il nous fait partager
Jaap Mulders
Application interactive
L’utilisation d’une tablette du visiteur est comprise dans la visite. Une application spécialement conçue pour l’occasion incite le public à examiner les gravures de près et à apprécier la complexité des techniques utilisées.
Rembrandt, eaux fortes, Bozar
Le visiteur reçoit des renseignements sur chacune des oeuvres. En scannant la gravure, il obtient des informations supplémentaires sur le contexte de l’oeuvre, une vidéo avec une brève présentation par le collectionneur Jaap Mulders, des images en haute résolution permettant d’étudier la gravure dans le moindre détail.
L’application permet également d’aborder de manière ludique la technique de la gravure. Pour les plus jeunes visiteurs (et leurs familles), « Trouve les différences » et « Que sais-tu de Rembrandt ? » sont proposés. Avec ces jeux, les visiteurs apprennent de manière ludique à distinguer une gravure originale d’une fausse.
INFORMATIONS PRATIQUES
Rembrandt en noir & blanc
26.02 > 29.05.2016
BOZAR Palais des Beaux-Arts,
Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles
Ouvert: De mardi à dimanche: 10h > 18h (jeudi: 10h > 21h)
Fermé: Lundi
Tickets: € 10-8 (BOZAR-friends)
L’utilisation d’une tablette du visiteur est comprise dans la visite.
Combitickets:
Rembrandt + Theo van Doesburg : € 12-10 (BOZAR-friends)
BOZAR INFO& TICKETS
www.bozar.be – info@bozar.be – 0032 2 507 82 00

Métamorphoses, fondation Fernet Branca

à la Fondation Fernet Branca jusqu’au 27 mars 2016

Frédérique Lucien et Véronique Arnold

Si la vue de torses nus masculins des Muses de Didier Paquignon, dans l’âge mûr vous interpelle, voire vous renvoie à votre propre déclin, la bonne solution est de vous limiter
au rez-de-chaussée du musée. (encore que vous auriez tort !)
L’approche féminine du dessin du corps donne une résonance particulière plus tendre et vient en contrepoint de l’exposition joyeuse des corps d’hommes semi-vêtus de Didier Paquignon, au premier étage.
Pierre Jean Sugier y a réuni 3 artistes dont la créativité avec des techniques anciennes,
prennent des chemins vers des formes rayonnantes, par le dessin, la broderie, l’aquarelle.
Métamorphoses est la glorification du corps, par ses fragments, ses traces, son langage,
dans l’espace temps, son évocation.
C’est la rencontre de trois artistes femmes, chacune dans la spécificité de son art.
Pierre Jean Sugier
L’idée de Pierre Jean Sugier, directeur du centre d’art Fernet Branca, était de traiter du dessin, en réunissant 3 artistes, tout en insistant
sur le fait qu’elles sont artistes, indépendamment de la question sexuée. L’exposition
montre du dessin dans différents médium, collages, découpage, crayon, aquarelle, fusain
peinture, tissus, bois, broderie, avec des références au végétal, à l’animal.
Fréderique Lucien
Le titre « Métamorphoses » illustre l’importance du dessin pour ces trois artistes.
L’examen attentif de leur vision sur la nature et le corps, révèle une chimérique abstraction, n’apparaissant que par la grâce du dessin.
Au travers des corps et des plantes découpées de Frédérique Lucien, nos sens se transforment, et laissent surgir l’illusion d’un regard déformé sur la réalité. Nous sommes ici dans la matière même, celle qui aspire à laisser se confondre le sujet et sa perception. On accède ici à ces transformations, transportés par une « véritable poésie des lignes ».
Frédérique LucienChez Gabriele Chiari, le dessin est résolument le couronnement d’une recherche d’absolu. La forme émerge du souvenir, se répandant dans la couleur, prenant corps dans le papier, par le format et au sein de l’espace. L’âme devient ici matière, on perçoit la main qui trace le trait, l’énergie du geste qui construit la pensée. L’aquarelle devient alors matière organique faite de mille et une cellules distinctes. Elle se fonde dans une entité, et semble se réaliser sous nos yeux comme une alchimie corporelle et physiologique
Gabriel Chiari
La pratique de l’aquarelle de Gabrielle Chiari, est à la manière de Pénélope, déterminée à avancer le jour, pour mieux défaire la nuit et recommencer le lendemain. La contemplation de paysages floraux est une source indirecte pour elle, ainsi que l’usage dans sa pratique de vaporisateurs, d’arrosoir, de tuyaux en tous genres.
Gabriel Chiari
.Véronique Arnold, quant à elle, enrichit son œuvre par la construction d’installations reliant entre eux objets, contenus conceptuels, poésies, dessins…
Nous entrons ici dans un univers linguistique et charnel, d’où émerge le dessin appliqué sur des papiers uniques et rares, ou à même des broderies précieuses, symboles de la protection d’un corps absent, et pourtant si présent.
Veronique Arnold
 
Véronique Arnold
Le travail de Frédérique Lucien peut-être considéré comme la colonne vertébrale de l’exposition, les aquarelles de Gabrielle Chiari dans le geste, et les traces dans les broderies de Véronique Arnold, s’unissent et interrogent l’intime du corps, on a déjà vu son travail délicat érudit et poétique, évoquant le mythe du potier Dibutade, et de sa fille dans l’exposition « Dessins d’ombres » au musée des beaux Arts de Mulhouse
Véronique Arnold
Pierre Jean Sugier souhaitait passer de l’abstraction à la figuration, moyennant ce lien.
Très vite le travail présenté dépasse la simple utilisation de technique et vient déborder sur
la sculpture, la céramique et l’installation.
Le geste de l’artiste portant son regard sur le monde, son observation, le souvenir, la forme, la définition du dessin.
En réunissant ces 3 artistes, c’est une façon d’ouvrir le regard, de permettre le dialogue entre elles, d’enrichir le regard.
Frédérique Lucien
Ouverture :
Du mercredi au dimanche 13h-18h
de plus amples détails sur Bâle en français
Découverte de l’exposition «Métamorphoses» à la Fondation Fernet Branca de Saint Louis grâce à une visite guidée en compagnie de son directeur Pierre-Jean Sugier. Fondation Fernet Branca
68300 Saint-Louis
Office de Tourisme du Pays de Saint-Louis Huningue
Renseignements :
03 89 70 04 49
Horaires : Dimanche 20 Mars 2016 à 9h45
Tarifs : 20€ sur réservation
Attention, places limitées, inscription obligatoire à l’Office de tourisme du Pays de Saint-Louis.

Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage

Tout est paysage !
La Fondation Beyeler ouvre l’année 2016 sur la première rétrospective du XXIème siècle consacrée en Suisse à l’oeuvre polymorphe, pleine d’imagination et débordante de couleurs de Jean Dubuffet. L’exposition

Jean Dubuffet Mêle moments, 1976 Acryle sur papier entoilé, 248,9 x 360,7 cm Collection privée, Courtesy Pace Gallery © 2015, ProLitteris, Zurich Photo: courtesy Pace Gallery
Jean Dubuffet
Mêle moments, 1976
Acryle sur papier entoilé, 248,9 x 360,7 cm
Collection privée, Courtesy Pace Gallery
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: courtesy Pace Gallery

« Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage »
(vidéo du vernissage)
se tient jusqu’au 8 mai 2016 et présente une centaine d’oeuvres du peintre et sculpteur français, véritable maître de l’expérimentation, qui a donné de nouvelles impulsions à la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle. Parmi les travaux exposés, on pourra voir la spectaculaire oeuvre d’art total Coucou Bazar, une installation spatiale avec des costumes partiellement animés.
Jean Dubuffet  Fumeur au mur, 1945  Huile sur toile, 115.6 x 89 cm  Julie and Edward J. Minskoff  © 2015, ProLitteris, Zurich
Jean Dubuffet
Fumeur au mur, 1945
Huile sur toile, 115.6 x 89 cm
Julie and Edward J. Minskoff
© 2015, ProLitteris, Zurich

Jean Dubuffet (1901–1985) fait partie des artistes qui ont profondément marqué la seconde moitié du XXe siècle. Stimulé par les travaux d’artistes en marge du circuit culturel, Dubuffet a réussi à s’affranchir des traditions et à réinventer l’art. L’influence de Dubuffet se fait encore sentir dans l’art contemporain et le Street Art, par exemple dans les travaux de David Hockney, Jean-Michel Basquiat et Keith Haring.
Jean Dubuffet  Vache la belle fessue, 1954  Huile sur toile, 97 x 130 cm  Collection Samuel et Ronnie Heyman – Palm Beach, FL  © 2015, ProLitteris, Zurich
Jean Dubuffet
Vache la belle fessue, 1954
Huile sur toile, 97 x 130 cm
Collection Samuel et Ronnie Heyman – Palm Beach, FL
© 2015, ProLitteris, Zurich

Dans la première grande rétrospective montée en Suisse au XXIe siècle, la Fondation Beyeler présente à travers une centaine d’oeuvres la création riche en facettes et très diversifiée de Jean Dubuffet. Cette exposition prend pour point de départ sa représentation fascinante du paysage, susceptible de se transformer également en corps, en visage et en objet. Dans ses oeuvres, l’artiste avide d’expériences a utilisé des techniques inédites et des matériaux nouveaux, tels que le sable, les ailes de papillons, les éponges et le mâchefer, créant ainsi un univers pictural tout à fait singulier et d’une grande originalité.
Jean Dubuffet  Le viandot, 1954  Mâchefer, 36,5 x 16 x 9 cm Moderna Museet, Stockholm, legs 1989 Gerard Bonnier  © 2015, ProLitteris, Zurich  Photo: Moderna Museet, Stockholm / Albin Dahlström
Jean Dubuffet
Le viandot, 1954
Mâchefer, 36,5 x 16 x 9 cm
Moderna Museet, Stockholm, legs 1989 Gerard Bonnier
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: Moderna Museet, Stockholm / Albin Dahlström

Parallèlement à des peintures et des sculptures issues de toutes les phases de création majeures de l’artiste, cette exposition présente la spectaculaire oeuvre totale de Dubuffet intitulée Coucou Bazar, associant peinture, sculpture, théâtre, danse et musique.
Jean Dubuffet  Coucou Bazar, 1972-1973  Vue d'installation Collection Fondation Dubuffet, Paris  © 2015, ProLitteris, Zurich  Photo: Les Arts Décoratifs, Paris/Luc Boegly
Jean Dubuffet
Coucou Bazar, 1972-1973
Vue d’installation Collection Fondation Dubuffet, Paris
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: Les Arts Décoratifs, Paris/Luc Boegly

Cette exposition montre des oeuvres issues d’importants musées internationaux et de grandes collections particulières. Elle a été généreusement soutenue par la Fondation Dubuffet de Paris. Entre autres les prêteurs sont : le MoMA et le Guggenheim à New York; le Centre Pompidou, la Fondation Louis Vuitton et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à Paris; la National Gallery, le Hirshhorn Museum and Sculpture Gardens à Washington; le Detroit Institute of Arts; le Moderna Museet de Stockholm; le Museum Ludwig de Cologne; la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe; le Kunsthaus Zürich et bien d’autres encore.
Jean Dubuffet  J'habite un riant pays, 1956  Huile sur toile (assemblage), 146 x 96 cm Collection of Charlotte and Herbert S. Wagner III  © 2015, ProLitteris, Zurich Photo: © Acquavella Modern Art
Jean Dubuffet
J’habite un riant pays, 1956
Huile sur toile (assemblage), 146 x 96 cm
Collection of Charlotte and Herbert S. Wagner III
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: © Acquavella Modern Art

En 1942, à 41 ans, Jean Dubuffet renonce à son métier de négociant en vins pour pouvoir se consacrer entièrement à l’art. Dans sa recherche d’un art nouveau et authentique affranchi des normes culturelles et des conventions esthétiques, il crée des tableaux qui sont d’abord fortement influencés par le langage formel et le mode narratif des dessins d’enfants. La représentation de personnages aux couleurs intenses de 1943 intitulée Gardes du corps et appartenant au premier ensemble d’oeuvres de Dubuffet, Marionnettes de la ville et de la campagne, marque un véritable tournant dans sa création.
Jean Dubuffet  Gardes du corps, 1943  Huile sur toile, 116 x 89 cm  Private Collection, courtesy Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva  © 2015, ProLitteris, Zurich Photo: Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva
Jean Dubuffet
Gardes du corps, 1943
Huile sur toile, 116 x 89 cm
Private Collection, courtesy Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: Saint Honoré Art Consulting, Paris and Blondeau & Cie, Geneva

Dès le tout début de son activité artistique, Dubuffet traite le thème du paysage avec une grande originalité : faisant porter l’éclairage sur une sorte d’extrait, de fragment de (sous-)sol ou de terrain recouvert de végétation, il préfigure ce qui sera un motif central de son oeuvre. Une sorte de trame hachurée subdivise les vastes surfaces en plusieurs niveaux, dans lesquelles on peut voir des parcelles, des chemins ou des rues, mais aussi des strates géologiques s’enfonçant dans la profondeur de la terre.
Dans Bocal à vache par exemple, une vache blanche occupe le centre d’un champ vert, lui-même contenu dans une sorte de récipient qui a pour ainsi dire absorbé l’animal ; la vache n’est plus sur le champ, mais plutôt dans ou sous le champ.
Jean Dubuffet Bocal à vache, 1943  Huile sur toile, 92 x 65 cm  Collection privée  © 2015, ProLitteris, Zurich  Photo: P. Schälchli, Zurich
Jean Dubuffet
Bocal à vache, 1943
Huile sur toile, 92 x 65 cm
Collection privée
© 2015, ProLitteris, Zurich
Photo: P. Schälchli, Zurich

Dans Desnudus de 1945, ce sont des champs et des chemins que le corps humain a incorporés, intégrant un paysage dans la forme masculine nue. Le corps devient paysage, le paysage devient corps.
Chose remarquable, l’interaction entre enveloppe extérieure et vie intérieure apparaît également dans les premiers paysages urbains de Dubuffet, où des façades de maisons avec leurs ouvertures de fenêtres et de portes occupent une place centrale. Par ce regard frontal sur les immeubles aux étages superposés, Dubuffet révèle également au spectateur la vie intérieure géologique d’un paysage urbain imaginaire. L’étroite relation entre sol et mur allait encore l’occuper dans des ensembles d’oeuvres plus
tardifs.
Jean Dubuffet  Façades d'immeubles, 1946  Huile sur toile, 151 x 202 cm  National Gallery of Art, Washington, The Stephen Hahn Family Collection, 1995.30.3  © 2015, ProLitteris, Zurich
Jean Dubuffet
Façades d’immeubles, 1946
Huile sur toile, 151 x 202 cm
National Gallery of Art, Washington, The Stephen Hahn Family Collection, 1995.30.3
© 2015, ProLitteris, Zurich

L’exposition « Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage » a été soutenue par :
Dr. Christoph M. und Sibylla M. Müller
Commissaire de l’exposition Raphaël Bouvier (vidéo)
Images courtoisie de la Fondation Beyeler

Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Performances (vidéo)
tous les mercredis à 15h00 et 17h00
tous les dimanches à 14h00 et 16h00
Visite guidée publique en français
28 février Dimanche  15.00 – 16.00:
Conférence :
3 mars 18.30: conférence de  Sophie Webel directrice de la Fondation Dubuffet Paris
Manifestation comprise dans le prix d’entrée du musée.

Catalogue  en allemand ou en anglais Jean Dubuffet
Metamorphosen der Landschaft
en vente à la boutique
Livres en français
je remercie les éditeurs pour leurs envois 😮 


Jean Dubuffet & Marcel Moreau
De l’art Brut aux Beaux-Arts convulsifs
en vente à l’Atelier de l’art contemporain
édités par François-Marie Deyrolle
La Folie de l’Art Brut
Editions Séguier, rédigé par Roxana Azimi
Docteur en histoire (Ecole des hautes études en sciences sociales),
Roxana Azimi est journaliste spécialisée en art contemporain
Quelques podcasts et vidéos
Jean Gibault Président de la fondation Dubuffet (video)
France Culture la Dispute
Jean Dubuffet. Entretien avec Delphine Renard  (vidéo)
 

Art Karlsruhe 2016

L’édition 2016 du salon art KARLSRUHE vient d’ouvrir ses portes
Ce sont 218 galeries qui occupent les 35 000 m2 environs,
dont 31 galeries supplémentaires , de nouveaux visages dans les
4 halls d’exposition.
Du 18 au 21 Février c’est l’art en 3 D, à la « Messe », un dialogue entre
peintures, photos et sculptures.
C’est la 13e édition, regroupant 13 pays et tout ceci à l’initiative
depuis 2003, du commissaire Ewald Karl Schrade

Ewald Karl Schrade
Ewald Karl Schrade

C’est un « paysage artistique » clairement structuré, à l’architecture expressive, qui voit le jour, ceci afin de favoriser la confrontation intensive avec les œuvres d’art et leur plus forte perception, tout en invitant à l’achat plaisir en toute détente.
Beaucoup One-Artist-Shows, généreux espaces d’art sculptural et de nombreuses oasis de repos  procurent un meilleur aperçu pour flâner agréablement dans les halls. Visiteurs et collectionneurs savourent le plaisir de partir à la découverte. Les organisateurs
Compte sur à peu près 50 000 visiteurs
Les créations plastiques déjà établies sont délibérément mises en balance avec des expériences artistiques récentes. C’est ce qui fait la séduction particulière du salon.
vue d'art Karlsruhe
La structure thématique des halls apporte aussi une plus grande clarté.
Dans le hall 1, vous trouverez essentiellement les éditions originales et la photographie,
les halls 2 ( Classique moderne (après 1945) + Art contemporain)
et 3 étant entièrement consacrés à la peinture et aux sculptures ( L’art moderne classique (avant 1945) » + Art contemporain )
.
Pour mieux l’apprécier, la «Contemporary art 21» est regroupées dans un hall qui leur est réservé:
le hall 4 (dm Arena).

Parmi les moments les plus attendus de l’édition 2016, l’exposition exceptionnelle de la fondation messmer (kunsthalle messmer, RIEGEL AM KAISERSTUHL), présente les oeuvres d’André Evard, un des peintres les plus importants de l’art moderne suisse (« André Evard – Pionnier de l’art concret et constructif », dm-arena).
Kirchner
Tout comme l’exposition exceptionnelle du Musée Kirchner de Davos, qui montre des peintures et des gravures du peintre et graphiste Ernst Ludwig Kirchner mais met l’accent également sur les créations photographiques de l’artiste peu connues aujourd’hui et jamais exposées par le passé (« Le peintre en photographe », hall 1).
J’ai retenu celle-là, un dessin et la photo ci-dessus, où Kirchner pratique le nudisme entre amis.
Le baiser de Kirschner
 
la Galerie van der Koelen, Jens J. Meyer et son installation/sculpture
Jens. J. Meyer
Jens. J. Meyer

Radial Art Contemporain, Frédéric Croiser, avec Ewerdt Hilgemann et sa sculpture momumentale
fait partie de la section One-Artit-Show
Radial Hilgemann
Autre strasbourgeois et ses artistes baroques
Ritsch-Fisch galerie
Ritsch-Fish
L’Estampe de Strasbourg, ses aquatintes et peintures, gravures, dessins
galerie l'estampe
Les Editions Remy Bucciali de Colmar
ici une oeuvre de Michel Cornu présentée par Rémy Bucciali
Bucciali - Cornuun coup de coeur pour Yann Faisant et Opus Magnum, horticulteur, alchimiste, artiste
séduit avec sa pomme  bronze et or, appuyée sur la théorie du nombre d’or, garnie d’une  feuille de Gingko Biloba aux propriétés de résistance (Fukushima)
présentée par la galerie Laurence Guerrieri,
Yann FaisantA la galerie Valentien, de Stuttgart quelques belles signatures où tout un mur
extérieur est consacrée à Anne-Sophie Tschiegg
Tschiegg Anne-Sophie
anOTHER art gallery ltd.
un anglais Paul Critchley a peint des trompe l’oeil
vous pouvez vous promener à travers sa maison tout en achetant ses peintures
Paul Critchley
Il faut bénéficier d’une santé solide pour arpenter tous les 4 Halls de  12 500 m² chacun, sans colonnes, de plain-pied, avec éclairage naturel, climatisés, avec des coins pause
pour des drinck et des  en-cas.