Mémoires et gestes, une soirée de performances 

La Kunsthalle Mulhouse, centre d’art contemporain organise, dans le cadre de la Biennale Mulhouse 023 et en partenariat avec le CCN·Ballet de l’Opéra national du Rhin, Mémoires et gestes, une soirée de performances en extérieur ce dimanche 11 juin de 20h à minuit.

Dimanche 11 juin 2023 de 20h00 à minuit

20h30 : Anna Byskov
PITTORESQUE

Le travail d’Anna Byskov se développe à travers différents médiums, vidéos, objets, sculptures, mais c’est dans la performance qu’il trouve un véritable ancrage. Artiste anglo-danoise, née à Quito en Equateur, Anna Byskov
pratique la performance où son corps et son esprit sont engagés vers la voie du burlesque et de la folie. Elle incarne des personnages à la frontière trouble, mêlant fiction et récit personnel, nous emmenant jusqu’aux confins de
l’absurde et de l’incongruité…

21h15 : Compagnie Retouramont – Fabrice Guillot
Environnement Vertical

Duo de danse verticale/mur et espace aérien
Les danseuses plaquées au mur cherchent à créer des espaces pour engager leurs mouvements. Les ouvertures entre les corps et l’architecture sont de plus en plus grandes et permettent les ballants, les courses verticales.
Enfin les danseuses, dans leurs agrès élastiques, entrent dans un territoire ouvert sans contraintes : l’espace aérien

22h00 : Éric Androa Mindre Kolo
Mon corps est un héritage colonial

Éric Androa Mindre Kolo est un « mikiliste » (celui qui a vu le monde, celui qui a voyagé) engagé. Il a grandi à Kinshasa (RD Congo). Il a étudié les beaux-arts à Kinshasa et Strasbourg. Sa pratique se développe entre performances, installations, collages et dessins dans une grande acuité aux questions d’actualité, aux contextes, et à la situation faite aux populations du continent africain, notamment dans leur relation à “mikili” (le monde en
lingala).
Voix et musique : Larousse Marciano

22h45 : Elise Alloin et la Compagnie Strates – Harris Gkekas
INFINIR

Depuis plus de 10 ans, Elise Alloin porte un travail autour de la radioactivité.
Ici De ses observations à la centrale nucléaire de Fessenheim est apparue la question de la posture spécifique du corps humain dans un contexte de
risque et de nécessaire précaution. Pour approfondir cette enquête depuis l’endroit du corps en action, Elise Alloin s’est adressée au chorégraphe Harris Gkekas et ensemble ils créent INFINIR. Comme une enquête poétique sur
les éléments paradoxaux constituant le monde nucléaire, INFINIR vise à rendre visibles les matières, les espaces et les enjeux liés au conditionnement physique et mental de l’industrie nucléaire.

Elise Alloin  photo E.I.

Chorégraphie : Harris Gkekas 
Conception et réalisation des éléments plastiques : Elise Alloin
Création Vidéo : Silvi Simon
Création Musicale : Didier Ambact
Performance : Harris Gkekas & Elise Alloin
Production : Compagnie Strates
Coproduction/Soutien : CCN•Ballet de l'Opéra national du Rhin ; La
Kunsthalle Mulhouse, centre d’art contemporain ; desoblique-Lyon.
Avec le soutien financier de la Région Grand Est et de la Fondation
Daniel et Nina Carasso, sous l’égide de la Fondation de France.
Remerciements : CND à Lyon, Studio CHATHA Lyon, Studio UMA
LAVAL/ DADR Cie
Soirée co-programmée et en partenariat avec le CCN•Ballet de l'Opéra national du Rhin

Vernissage le jeudi 8 juin de 18h à 20h

exposition : Destins Communs d’Omar Ba du 9 juin au 29/10/2023

Informations pratiques

Dimanche 11 juin de 20h à minuit à la Fonderie
Entrée libre et gratuite
Buvette par le collectif ZamZam et foodtruck – « Dakar Passion »,
sur place à partir de 19h
Ouverture de l’exposition Destins Communs d’Omar Ba jusqu’à 22h30
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie 68100 Mulhouse
Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com

LE TEMPS S’ENFUIT SANS DISPARAÎTRE

Jo Kolb Î

exposition  collective en entrée libre du 25 mai au 9 juillet 2023
A la Galerie de la Filature de Mulhouse, Scène nationale de Mulhouse
dans le cadre de Mulhouse 023 biennale de la jeune création contemporaine
Commissaire : Emmanuelle Walter, responsable arts visuels
15e édition du 10 au 13 juin 2023
inauguration samedi 10 juin 17h à Motoco

les artistes exposées :
Cassandre Fournet, Rémy Hans, Gaëtane Verbruggen
lauréat·es du Prix Filature de Mulhouse 019 et Mulhouse 021
Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb,
Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé

Lauréat·es du Prix Filature des éditions 2019 et 2021 de la biennale de la jeune création contemporaine de Mulhouse, Cassandre Fournet, Gaëtane Verbruggen et Rémy Hans ont en commun d’explorer les affinités qui lient entre elles les représentations de la nature, des paysages urbains ou de l’intime, aux divers points de vue de leurs rapports au temps, à la photographie, au dessin et à la peinture. Leurs images, en correspondance les unes avec les autres mais également avec celles de Chloé Charrois, Emmanuel Henninger, Jo Kolb,
Capucine Merkenbrack, Iva Šintić et Chloé Tercé, suggèrent de nouvelles narrations sur les liens qui unissent les corps à leur environnement. Les objets du quotidien, les intérieurs, les paysages urbains, sylvestres ou célestes sont autour des neuf artistes comme des mondes vers lesquels ils·elles se retournent ou se projettent. Pour les capturer, il leur revient de les découvrir et pour les découvrir d’en être intérieurement submergés.
Perceptible dans les représentations qu’ils·elles en produisent, leur ressenti nous laisse l’impression d’avoir vu ces choses de nos propres yeux.

retrouvez cette exposition sur lafilature.org

DES RENDEZ-VOUS EN ENTRÉE LIBRE

EXPOSITION du je. 25 mai au di. 9 juillet 2023
dans le cadre de Mulhouse 023, biennale de la jeune création contemporaine
du ma. au sa. 13h-18h + di. 14h-18h + soirs de spectacles
VERNISSAGE ve. 9 juin 19h
en présence des artistes
CLUB SANDWICH je. 22 juin 12h30
visite guidée de l’expo + pique-nique tiré du sac
(sur inscription 03 89 36 28 28)
VISITES GUIDÉES sur rendez-vous
edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

LES ARTISTES EXPOSÉ·ES À LA FILATURE

CASSANDRE FOURNET cassandrefournet.fr
lauréate du Prix Filature de Mulhouse 019
Diplômée de l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse, Cassandre Fournet vit et travaille à Nantes. Dans son travail centré sur le paysage, la marche et le voyage lui permettent de collecter des photographies qui deviennent ses documents de travail ; un processus important lui permettant de s’immerger dans la totalité du paysage et ainsi de rencontrer tous les détails qui le bordent.
oeuvres présentées : Série Adventice ; Arbre de Paris ; Lapins bleus ; Barrière métacolor avec plaque centrale ; Moucharabieh de
rue ; Poteaux, Potelet, Treillis ; Blanc de Meudon ; Et pourquoi pas sur l’autoroute

GAËTANE VERBRUGGEN gaetaneverbruggen.be
lauréate du Prix Filature de Mulhouse 019
Diplômée de l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, Gaëtane Verbruggen a également suivi une année de spécialisation en art thérapie à la Haute école de la Province de Liège.
Lauréate du prix Horlait-Dapsens et du prix Jean et Irène Ransy 2020, elle développe un travail sur la thématique du souvenir. Elle est représentée par la galerie Nadja Vilenne à Liège.
oeuvres présentées : Intérieur, dessin fusain marouflé sur bois, 2023 ;
Site industriel, peinture sur bois, 2021

RÉMY HANS instagram.com/remy.hans1
lauréat du Prix Filature de Mulhouse 021
Diplômé en sculpture et en design urbain d’ART2, École supérieure des Arts à Mons, Rémy Hans trace les contours d’un questionnement mémoriel à la pointe de son porte-mine bleu.
Faisant résonner la mémoire des lieux, ceux en particulier de la région Wallone du Borinage, ses oeuvres figuratives révèlent une ode poétique à la gloire des possibles et du patrimoine.
Rémy Hans est lauréat du Prix du Hainaut des arts plastiques en 2020.
oeuvres présentées : Le Voyageur, photographie imprimée sur tulle ; Memories, feutre a l’eau sur platre ; Les Oubliées (souches) ;
Lettre à un jeune poète ; L’Observatoire ; Monument ; La Forêt

CHLOÉ CHARROIS chloecharrois.com
participante à Mulhouse 019
Diplômée de l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims, Chloé Charrois est artiste plasticienne et performeuse, professeure de dessin et médiatrice culturelle. Elle dessine inlassablement, coud, brode et assemble dans son atelier du Sample à Bagnolet. Elle présente une exposition solo à Maison Vide à Crugny en 2021 puis participe à l’exposition collective Liminal Spaces au centre culturel rémois The Left Place en 2023. oeuvres présentées : Birthday Gurl, Grand galop ; Birthday Gurl, Nature morte à la Birthday Gurl ; Herbier urbain 1 ; Herbier urbain 2 ;
Herbier urbain 5 ; Herbier urbain 6 ; Paperasse, CASH ; Paperasse, BANCO ;
Las Briquetas, Rose ; Las Briquetas, 25 Moulaga Cash 1 ; Las Briquetas, 25 Moulaga Cash 2 ; Las Briquetas, 25 Moulaga Casino 1 ; Happy Birthday, Las Briquetas ; Ré-écrire ; Ré-écrire, Dévotion ; Anniversaire, recherche Gogole

EMMANUEL HENNINGER emmanuelhenninger.art
Autodidacte engagé dans une pratique du dessin contemporain, Emmanuel Henninger s’intéresse à l’iconographie du paysage. Inspiré et souvent immergé dans des contextes naturels, il représente la nature de manière frontale et immersive selon une double approche qui oscille de la vision romantique du paysage préservé à la vision critique du paysage pratiqué ou transformé par l’activité humaine.
oeuvres présentées : Carnets de croquis ; Artefacts ZAD ; Open Pit Mine I, polyptyque ; Paysage minier ; Quadriptyque ; Objets (Corde, cartes, charbon, carnet Moleskine)

JO KOLB dream-foireux.world participante à Mulhouse 017
Diplômé·e de la HEAR, Jo est un·e artiste engagé·e dans une démarche de recherchecréation traitant de l’influence des représentations médiatiques de l’enfance issues de l’idéologie dominante sur nos comportements individuels et collectifs. En parallèle de sa pratique artistique, iel poursuit un doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal depuis 2017.
oeuvres présentées : Dessins ; Uncanny, taies d’oreiller sérigraphiées ; Déranger les photos (tirages papier) ; Déranger les photos
(impressions sur coton percale)

CAPUCINE MERKENBRACK atelier-25.com
Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg (atelier de Communication graphique), Capucine Merkenbrack a collaboré comme designer graphique avec A+Design puis l’Agence et Galerie de photographes VU’. Membres de l’AFD (Alliance française des designers), elle a enseigné à l’école Supérieure d’Art de Cambrai de 2011 à 2016. Elle fonde l’agence de graphisme Atelier 25 (qui collabore avec La Filature, Scène nationale de
Mulhouse depuis 2012) avec Chloé Tercé en 2009.
oeuvres présentées : Encres sur papier Canson

IVA ŠINTIĆ motoco.fr/residents/iva-sintic

Iva Šintić a étudié à l’Académie des Beaux-Arts, à l’Université de Zagreb et à l’Université d’Ulster en Irlande du Nord. Sculptrice, plasticienne, illustratrice, autrice de séries de microéditions, elle joue avec l’image du monde définie par notre système sensoriel et les capacités physiques de notre corps, élargie par le désir de dépasser nos limites à travers la science, l’imagination et la culture.
oeuvres présentées : Roche spatiale ; Comet S01 ; Détail carte du ciel 1 ; Détail carte du ciel 2 ; Pass by

CHLOÉ TERCÉ atelier-25.com
Diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg, Chloé Tercé a fait un passage à la Kunsthochschule de Berlin-Weißensee, a collaboré comme designer graphique avec l’agence Mafia, Atalante-Paris et les éditions Xavier Barral. Membres de l’AFD (Alliance française des designers), elle a enseigné à l’école Supérieure d’Art de Lorraine (Metz) de 2010 à 2014. Elle fonde l’agence de graphisme Atelier 25 (qui collabore avec La Filature, Scène
nationale de Mulhouse depuis 2012) avec Capucine Merkenbrack en 2009.
oeuvres présentées : Copains d’avant, dessins imprimés en risographie ; Carnaval, dessins

Chloé Tercé & Capucine Merkenbrack

Pratique

LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE
20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse
· 03 89 36 28 28 · www.lafilature.org
La Filature est membre de Plan d’Est – Pôle arts visuels Grand Est
et de La Régionale (Art contemporain de la région tri-rhénane)

Découvrez le musée Moco à Amsterdam

Fondé en 2016, le Moco Museum Amsterdam s’engage à exposer des œuvres emblématiques d’artistes modernes et contemporains célèbres et d’étoiles montantes.

Moco Amsterdam est installé dans la Villa Alsberg, une maison de ville du XIXe s. Il bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle en surplombant la Museumplein au cœur d’Amsterdam (entre le Rijksmuseum et le musée Van Gogh). Le bâtiment a été conçu en 1904 par Eduard Cuypers, neveu du célèbre Pierre Cuypers, concepteur de la gare centrale d’Amsterdam et du Rijksmuseum. Cette résidence privée a été l’une des premières maisons familiales construites le long de la Museumplein et a conservé cette fonction jusqu’en 1939. Par la suite, la maison a été léguée aux prêtres qui enseignaient à l’école Saint Nicolas d’Amsterdam, puis elle a été transformée en bureau pour un cabinet d’avocats.

L’occupation de l’espace de la Villa Alsberg par Moco Museum est un acte qui va de pair avec sa raison d’être : rendre l’art accessible à tous et accueillir tous. Au sein du musée Moco, grandit la mission et la vision d’exprimer le pouvoir infini de l’art. Une visite au musée Moco vous place dans le centre d’art d’Amsterdam avec tout à portée de main.

C’est l’un des établissements culturels les plus fréquentés de la ville.  On y retrouve des oeuvres iconiques de quelques uns des plus grands noms de l’art moderne et contemporains, comme Wahrol, Lichtenstein, Dali ou Banksy, Icy & Sot, JR, KAWS, Keith Haring, Jeff Koons, Damien Hirst, Tracey Emin, Yayoi Kusama, THE KID, Andy Warhol, Studio Irma, Abrahamowitz et tant d’autres !
Le Musée Moderne Contemporain (Moco) a élu domicile dans l’historique Villa Alsberg sur Museumplein (Honthorststraat 20, 1071 DE Amsterdam, NL)
et l’ancien Palacio Cervelló (c / Montcada 25, 08003 Barcelone, SP).  

Celui d’Amsterdam est connu pour sa collection de Banksy, un artiste de rue britannique, ainsi que pour sa collection d’oeuvres de Salavador Dali.


Il propose plusieurs expositions et collections entièrement consacrées à l’art contemporain et moderne, et séduit ainsi les amoureux d’art. C’est une attraction populaire pour les amateurs d’art et les touristes.

Le musée Moco se concentre sur des artistes confirmés avec une vision unique.

« Nous représentons la voix de la rue et nous faisons confiance à l’art en tant que véhicule incroyable pour nous aider à y arriver. » 

Kim & Lionel, fondateurs du Moco Museum

Moco Museum plaide pour le modèle de musée inclusif. Nous créons des spectacles et des expositions accessibles à Amsterdam et à Barcelone qui éclairent, inspirent et responsabilisent la communauté. Pour cette raison, Moco est devenu une destination de choix pour les amateurs d’art du monde entier.

« Nous utilisons le pouvoir de l’art pour défier la norme, défendre la vérité, ouvrir les esprits et remettre en question le monde qui nous entoure. »

Voix des rues

Moco embrasse la voix du street art parce qu’il connecte les gens, défie les idéologies et active l’implication. À Barcelone et à Amsterdam, le Moco Museum met un point d’honneur à exposer des œuvres d’artistes comme JR, OsGemeos, Icy & Sot, Stik et Banksy pour encourager les conversations sur notre monde et notre existence partagée.

Osez changer

Comme cela se reflète dans la collection d’art de Moco, il en va de même pour le soutien philanthropique du musée à des œuvres caritatives telles que Movement On The Ground, Aidsfonds, Metakids. Moco Museum s’efforce d’autonomiser et d’aider les autres dans la mesure du possible. Notre esprit fondateur a toujours été de voir le monde si éclairé que la paix et l’unité sont inévitables. Une partie des recettes du musée Moco est reversée à des œuvres caritatives proches du cœur des initiateurs.

Découvrez et explorez le Moco Museum Amsterdam et le Moco Museum Barcelona. Libérez le pouvoir de l’art pour nous réveiller, nous secouer et nous faire plaisir.

Dans l’art nous avons confiance.

RENDEZ NOUS VISITE!

Important

Le Musée Moco ne disposant pas d’ascenseurs et comptant plusieurs marches d’escalier, il ne convient pas aux visiteurs à mobilité réduite.
Dès mon arrivée, l’accueil m’a immédiatement donné un tabouret afin de rendre ma visite plus agréable et moins fatigante, sans que j’en exprime la demande

Sommaire du mois de mai 2023

Biennale Mulhouse 023, galerie de la Filature

21 mai 2023 : Germaine Richier, Sculpteur
18 mai 2023 : Éternel Mucha
14 mai 2023 : GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES
10 mai 2023 : Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
07 mai 2023 : Marc Desgrandchamps – Silhouettes
01 mai 2023 : Sarah Bernhardt et la femme créa la star

Germaine Richier, Sculpteur

« O ! la nature !… les animaux !… oh ! les insectes !…
j’ai eu des cocons pour observer les vers à soie.
O !… les mantes religieuses, les fourmis, les
sauterelles !… Les sauterelles, j’en avais des
régiments. »
Extrait de l’interview de Germaine Richier avec Paul Guth,
Figaro littéraire, 7 avril 1956

Au Centre Pompidou, Paris, jusqu'au 12 juin 2023
commissaire de l'exposition : Ariane Coulondre,
Introduction

Germaine Richier occupe une position centrale dans l’histoire de la sculpture moderne. Formée à la tradition d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, elle s’affirme comme profondément originale et radicale en à peine plus de 25 ans, des années 1930 à sa disparition précoce en 1959. L’exposition révèle comment Richier opère une revitalisation de la figure, forgeant après-guerre de nouvelles images de l’homme et de la femme.

Naissance d’une vocation
Exil en Suisse

Germaine Richier naît en 1902 dans une famille de minotiers et de
viticulteurs du sud de la France.
Son enfance est marquée par son intérêt pour la nature et son
goût pour la liberté. Après avoir découvert les sculptures romanes de l’église Saint-Trophime d’Arles, Germaine Richier se passionne pour la sculpture.
Germaine Richier entre à l’École des beaux-arts de Montpellier en 1921.
Très tôt, elle se fait remarquer par son talent, et décroche une
troisième-médaille en « tête-sculpture » en 1924.
Arrivée à Paris en octobre 1926, Germaine Richier commence à travailler
chez Robert Coutin, avant de rejoindre l’atelier d’Antoine Bourdelle.
En 1933, elle emménage dans son propre atelier avec le sculpteur Otto
Bänninger qu’elle épouse en 1929.
L’artiste lance sa carrière en réalisant des portraits sculptés qui lui
assurent une rémunération stable.

Germaine Richier expose dans la première exposition consacrée aux
femmes artistes organisée par le musée du Jeu de Paume. 1937.

Au début de la guerre, (1939/1945)  Germaine Richier, artiste désormais de
renommée internationale, reste en Suisse, pays natal de son époux.
Pendant cette période, elle collecte toutes sortes de matériaux dans
la nature qu’elle utilise dans ces nouvelles sculptures. Apparaissent
alors ses premières figures hybrides.
À son retour à Paris,en 1946, le travail de Germaine Richier prend un nouvel essor. Elle commence les sculptures à fils et inaugure de nouvelles techniques
comme l’utilisation de la filasse et de la couleur avec ses amis peintres

La polémique du Christ d’Assy

En 1950, Germaine Richier réalise un Christ en croix pour l’église Notre-
Dame-de-Toute-Grâce du Plateau-d’Assy (Haute-Savoie).
Suite à une violente polémique contre le caractère abstrait et misérable de
l’objet sacré, l’oeuvre est décrochée en 1951 et ne sera réhabilitée qu’en
1969.

La consécration

Une exposition consacrée à Germaine Richier se tient au Musée
national d’art moderne. C’est la première fois que l’institution dédie
une rétrospective à une artiste femme, depuis son ouverture en 1947.

Dernière rétrospective

Affaiblie par son cancer, Germaine Richier peint ses oeuvres antérieures
et le plâtre original de L’Échiquier, grand.
Le musée Picasso d’Antibes lui consacre une exposition inaugurée en
juillet. L’artiste décède le 31 juillet, quelques jours après l’inauguration .

Informations pratiques

Centre Pompidou

Place Georges-Pompidou
75004 Paris

Métro :
Rambuteau Métro ligne 11
Hôtel de Ville Métro ligne 1 Métro ligne 11

Châtelet Métro ligne 1 Métro ligne 4 Métro ligne 7 Métro ligne 11 Métro ligne 14
RER :
Châtelet Les Halles RER A, Paris - picto RER B, Paris - picto RER D, Paris - picto

Horaires
Ouvert tous les jours, sauf les mardis
Fermeture annuelle : le 1er mai

  • Musée + Expositions : 11h – 21h
  • Nocturnes : les jeudis jusqu’à 23h dans les espaces d’exposition
    du niveau 6 (galeries 1 et 2) 
  • Atelier Brancusi : 14h – 18h
  • Galerie des enfants : 11h – 19h
  • Librairie et Boutique : 11h – 21h45

     

Éternel Mucha

Alphonse Mucha, L’Épopée slave, cycle n° 1 : Les Slaves dans leur patrie d’origine, entre le fouet turanien et l’épée des Goth (entre le IIIe et le VIe), 1912, tempera à l’oeuf et huile sur toile, 610 x 810 cm, Château de Moravsky Krumlov, © Mucha Trust

Au Grand Palais Immersif, jusqu'au 5 novembre 2023
commissariat : Tomoko Sato, conservatrice de la Fondation Mucha, Prague.
scénographie : ATTA – Atelier Tsuyoshi Tane Architects
graphisme : Chevalvert
conception lumière : Atelier Audibert
production audiovisuelle et développement multimédia : Artisans d'idées/Mardi 8
conception audiovisuelle et multimédia : Artisans d’idées/Lundi8
réalisation de l’espace Arcane : Fortiche Production © Riot Games
réalisation de l’expérience olfactive : TechnicoFlor
expérience musicale et sonore : production par le Studio Radio France ; composition par Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando
spatialisation, mixage en son immersif : Frédéric Changenet
Au delà de l’Art Nouveau

Au tournant du XXe siècle, Alphonse Mucha (vidéo) était l’un des artistes les plus célèbres d’Europe. Figure majeure de l’Art Nouveau, inventeur d’un art graphique original, son oeuvre articule beauté féminine et nature stylisée
à une composition et une typographie résolument innovantes. Dès sa création, le « style Mucha » fascine.
Il est appliqué à une variété d’oeuvres et d’objets qui ornaient alors les maisons des amateurs d’art dans le monde entier.
L’exposition raconte au visiteur l’histoire d’Alphonse Mucha et de son ambition humaniste en trois actes : en tant que maître de l’affiche à Paris ; au tournant de sa carrière en 1900, lorsqu’il s’implique fortement dans
l’Exposition universelle de Paris ; et à travers la présentation de ses oeuvres monumentales, notamment L’Épopée slave, qui développe une vision de l’histoire slave comme modèle pacifiste du monde qui résonne aujourd’hui plus que jamais. L’exposition s’intéresse également à son influence permanente :
du mouvement pacifiste « Flower Power » des années 60, en passant par les mangas japonais, les super-héros, les artistes de rue et même dans l’art du tatouage.

Une redécouverte du maître de l’Art Nouveau, artiste-philosophe source d’inspiration pour la création d’aujourd’hui.

             Arcane, League of legends 2022
             Fortiche Production © Riot Games

Au coeur de l’effervescence parisienne de la Belle Époque, Alphonse Mucha invente un nouveau langage visuel, qui continue d’inspirer aujourd’hui un grand nombre d’artistes. Tout au long du parcours, l’exposition met en lumière la grande modernité de l’oeuvre et des influences philosophiques de cet artiste majeur, modèle de nombreux créateurs.
Les visiteurs sont invités à découvrir l’influence de Mucha en particulier dans la série télévisée Arcane dont les décors sont inspirés par l’oeuvre de l’artiste.
Immersive et interactive, l’exposition utilise les technologies de projection les plus avancées, dans une scénographie captivante afin de permettre une expérience inédite de l’oeuvre et des influences de Mucha.


La dimension immersive de l’exposition est accentuée grâce à l’univers olfactif créé par TechnicoFlor, sollicitant ainsi tous les sens des visiteurs.
Spécificité de GPI

une création musicale originale est composée spécialement pour l’exposition par le Studio de Radio France, Benoît de Villeneuve et Benjamin Morando proposent une partition contemporaine, dans laquelle viendront se glisser des citations d’oeuvres de compositeurs de l’époque de Mucha.
Grâce à des images en très haute définition, l’exposition immersive Éternel Mucha offre au public une plongée au coeur de l’oeuvre de cet artiste avant-gardiste, icône du raffinement, de l’élégance et de la modernité.
Une exposition pour redécouvrir un artiste d’avant-garde qui influence aujourd’hui encore les créateurs contemporains, inventeur de l’Art Nouveau, pionnier de l’art de l’affiche et précurseur de la publicité.

Le Pater

D’Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l’Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique
et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle. Sous la forme d’un livre qui illustre la prière Notre Père, Mucha y inscrit
un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l’humanité, de l’obscurité de l’ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d’entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l’artiste.
Les planches de l’ouvrage, numérisées depuis l’exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d’appréhender Le Pater dans son ensemble et d’en saisir les enjeux. On y découvre d’abord, par l’essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l’oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d’un point de vue franc-maçonnique.
Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l’art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l’ensemble, permettant au lecteur d’aujourd’hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.

Sarah Bernhardt, une rencontre qui a marqué l’histoire

Mucha et Sarah Bernhardt se rencontrent en 1894. L’artiste propose une affiche pour Gismonda. Sarah Bernhardt découvre l’oeuvre et s’écrie :

« Ah ! Que c’est beau ! Dorénavant, vous travaillerez
pour moi, près
de moi. Je vous aime déjà. »

C’est le début d’une histoire d’amitié et de fidélité.
« J’ai imaginé le Parfum de cette comédienne mythique« .
Jacques Guerlain, en 1900, lui dédie: Voilà pourquoi
j’aimais Rosine.
Le parfum présenté est une réécriture de cet accord floral-oriental avec la violette et le camélia, les fleurs préférées de Sarah Bernhardt.
Tête hespéridée bergamote et citron, Coeur floral iris, violette, rose, camélia et jasmin, une touche aromatique lavande, Fond vanille et fève tonka et une note inattendue de thé fumé, lapsang souchong.

informations pratiques

Grand Palais Immersif
110 rue de Lyon, 75012 Paris

au studio Bastille (en haut des grandes marches de l’Opéra Bastille)

horaires d’ouverture :
lundi de 12h à 19h00, mercredi au dimanche de 10h à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h
fermeture hebdomadaire le mardi
créneau réservé aux scolaires le lundi à 11h
horaires d’ouverture du 22 avril au 7 mai
du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00,
nocturne le mercredi jusqu’à 21h00
fermeture hebdomadaire le mardi
les samedis et dimanches de 10h00 à 19h30
accès :
métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER)
bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91
informations et réservations :

GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES

Giovanni Bellini, Christ mort soutenu par deux anges, vers 1470-1475, tempera et huile (?) sur bois, 82,9 cm × 66,9 cm,
Gemäldegalerie, Berlin © Staatliche Museen zu Berlin, Gemäldegalerie / Christoph Schmidt; Public Domain Mark 1.0

Au Musée Jacquemart André, jusqu'au 17 juillet 2023
Commissaires
Neville Rowley est conservateur des peintures et des sculptures italiennes des XIVe et XVe siècles à la Gemäldegalerie et au Bode-Museum de Berlin
Pierre Curie est Conservateur général du patrimoine. Spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle
Scénographie :
Hubert le Gall est designer français, créateur et sculpteur d’art contemporain

Pour sa dernière grande exposition avant de fermer pour un an d’importants travaux de restauration, le Musée Jacquemart-André propose la première exposition en France parlant de l’un des fondateurs de l’école vénitienne, Giovanni Bellini (1435-1516).
À travers une cinquantaine d’oeuvres issues de collections publiques et privées européennes, dont certaines présentées pour la première fois, cette exposition met en lumière l’art de Giovanni Bellini et les influences artistiques qui imprègneront son langage pictural. Par une mise en regard de ses oeuvres et celles de ses maîtres à penser, cette exposition – la première jamais consacrée en Europe à cette thématique – montre comment son langage artistique n’a eu de cesse de se renouveler tout en développant une part indéniable d’originalité. Réparties selon un ordre chrono-thématique, les tableaux de Bellini constituent le fil rouge de l’exposition et sont accompagnés des « modèles » qui les ont inspirés.

Pour sa dernière grande exposition avant de fermer pour un an d’importants travaux de restauration, le Musée Jacquemart-André propose la première exposition en France parlant de l’un des fondateurs de l’école vénitienne, Giovanni Bellini (1435-1516).
À travers une cinquantaine d’oeuvres issues de collections publiques et privées européennes, dont certaines présentées pour la première fois, cette exposition met en lumière l’art de Giovanni Bellini et les influences artistiques qui imprègneront son langage pictural. Par une mise en regard de ses oeuvres et celles de ses maîtres à penser, cette exposition – la première jamais consacrée en Europe à cette thématique – montre comment son langage artistique n’a eu de cesse de se renouveler tout en développant une part indéniable d’originalité. Réparties selon un ordre chrono-thématique, les tableaux de Bellini constituent le fil rouge de l’exposition et sont accompagnés des « modèles » qui les ont inspirés.
Bellini fréquente avec son frère Gentile, l’atelier de leur père, Jacopo Bellini, peintre de formation gothique bientôt rompu aux nouveautés renaissantes venues de Florence. Le jeune artiste s’imprègne à la fois de l’art de son père et de son frère, mais aussi de son beau-frère Andrea Mantegna, que sa soeur Nicolosia, épouse en 1453. Le classicisme, les formes sculpturales et la maîtrise
de la perspective de Mantegna exercent une profonde influence sur l’artiste. Sa peinture devient plus monumentale, notamment grâce à l’étude des oeuvres du sculpteur florentin Donatello, visibles à Padoue.
Le style de Bellini change de cap avec l’arrivée à Venise en 1475 d’Antonello de Messine qui unit le goût flamand du détail avec les constructions spatiales des artistes d’Italie centrale. Giovanni emprunte à l’art flamand la technique de la peinture à l’huile apportant une nouvelle inflexion esthétique à son oeuvre. Autre source d’inspiration, l’art byzantin, et plus particulièrement les Madones byzantines, marque ses représentations de Vierges à l’Enfant. Il développe également des thématiques représentées par des peintres plus jeunes, comme celle des paysages topographiques inspirés de Cima da Conegliano. Son ultime période est caractérisée par une touche plus vibrante d’une grande modernité. Ce seront les innovations de ses meilleurs élèves – et notamment Giorgione et Titien – qui pousseront le vieux Bellini à réinventer son style. L’exposition au Musée Jacquemart-André souligne la quête incessante de Giovanni vers de nouvelles aspirations et permet de comprendre en quoi son langage pictural est fait de jeux de miroirs et d’influences, qu’il synthétise magistralement à travers la maîtrise de la couleur et de la lumière. L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de la Gemäldegalerie de Berlin et notamment du Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, de la Galleria Borghese de Rome, du Museo Correr, des Gallerie dell’Accademia et de la Scuola Grande di San Rocco de Venise, du Musé e Bagatti Valsecchi de Milan, du Petit Palais de Paris, et du musée du Louvre ainsi que de nombreux prêts de collections privées d’oeuvres dont certaines n’ont encore jamais été montrées au public.

PARCOURS DE L’EXPOSITION

Dans l’atelier de Jacopo

Giovanni Bellini naît à Venise vers 1435. Il est un fils de Jacopo Bellini (1400-1470), peintre de renom de l’époque, qui travaille dans le style en vogue dans l’Europe entière et connu aujourd’hui sous le nom de Gothique international. Jacopo a appris son métier auprès de Gentile da Fabriano (1370-1427), à qui il rendra hommage en appelant son fils légitime du même prénom. L’oeuvre de Jacopo est marquée par un allongement des figures, une perspective marquée et une observation minutieuse de la nature. Si sa peinture ne permet pas de soupçonner son intérêt pour le développement d’une peinture plus réaliste, tendance qui s’affirme à Florence depuis le milieu des années 1420, ses livres de modèles trahissent cette préoccupation qui marquera profondément les débuts du jeune Giovanni. Bien que né hors mariage, Giovanni est élevé dans le foyer paternel et se forme, avec son grand frère Gentile (1429-1507), au sein de l’atelier de Jacopo. A l’instar de son frère Giovanni se fond d’abord dans le moule en copiant au plus près les oeuvres du père, et, jusqu’au milieu des années 1450, il est difficile de distinguer avec certitude sa main dans les productions des Bellini. Le jeune peintre absorbe avec talent les nombreuses nouveautés de l’époque et la variété de différents langages artistiques en déployant une extraordinaire créativité. Cette première salle présente des oeuvres de cette matrice familiale, dont certaines ont été créées à plusieurs.

Les modèles padouans

En 1453, le mariage de Nicolosia Bellini, fille de Jacopo, avec Andrea Mantegna (1431-1506), artiste majeur du Quattrocento, constitue un événement fondamental pour Giovanni.  Mantegna remet au goût du jour la culture antique, en suivant notamment la voie tracée par le sculpteur florentin

                                            Christ mort
Donatello
(vers 1386-1466).
Giovanni, loin d’être insensible à l’ambition résolument moderne de Donatello, délaisse alors les leçons de Jacopo pour se tourner vers de nouveaux modèles. Le départ en 1460 de Mantegna pour Mantoue, où il est nommé peintre officiel de la cour, représente une rupture et une nouvelle évolution dans l’oeuvre de Giovanni qui affirme peu à peu sa personnalité. La Sainte Justine, présentée dans cette salle, est le manifeste d’une véritable mue picturale : tout en s’inspirant de Donatello et Mantegna, Bellini réussit à transformer sa peinture en lui apportant une intense lumière d’ensemble. Bellini a trouvé son style et son public : il va se spécialiser dans la production de Vierge à l’Enfant pour des commanditaires privés, répliquant ses compositions afin d’en tirer un meilleur profit.

                                                  Giovanni Bellini,

Réminiscences byzantines

Durant des siècles, Venise aura d’abord été une colonie de Byzance puis un partenaire commercial privilégié de la capitale de l’Empire romain d’Orient. Grâce à sa position stratégique, sa prospérité économique et ses liens avec l’Orient, Venise devient l’une des villes les plus riches et cosmopolites du monde chrétien. En 1453, lorsque Constantinople tombe aux mains des Ottomans, des milliers de réfugiés affluent à Venise apportant avec eux nombre de manuscrits grecs, d’icônes et de reliques. L’ancienne culture de la Lagune, régénérée par ce mouvement migratoire, revient en force dans les modèles que se choisissent les artistes vénitiens. Bellini adopte alors parfois le fond d’or, ou tels gestes codifiés de la manière orientale, tout en les intégrant aux nouveautés plastiques dont il est le génial promoteur.

Le crépuscule des Dieux

L’un des derniers tableaux de Bellini, La Dérision de Noé , représente le patriarche qui a sauvé l’humanité du Déluge. Celui-ci n’est pas triomphant, mais nu, ivre, endormi et raillé par l’un de ses fils : c’est le testament pictural de Giovanni Bellini, qualifié par Roberto Longhi d’oeuvre inaugurale de la peinture moderne.


Pendant trois siècles, l’école vénitienne suivra la voie ouverte par le vieux maître : lui qui a en permanence assimilé et intégré le style des autres, devient la référence incontournable pour nombre d’artistes vénitiens, à
commencer par son élève et héritier spirituel, Vittore Belliniano (actif entre 1507 et 1529).

INFORMATIONS PRATIQUES

ADRESSE
Musée Jacquemart-André, Propriété de l’Institut de France
158, boulevard Haussmann – 75008 Paris
Téléphone : + 33 (0) 1 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com
ACCÈS
Le musée se situe à 400m de la place Charles de Gaulle-Étoile.
Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe du Roule)
RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)
Bus : 22, 43, 52, 54, 28, 80, 83, 84, 93.
Parc de stationnement : Haussmann-Berri, au pied du musée, ouvert 24h/24.
HORAIRES
Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Nocturnes les lundis jusqu’à 20h30 en période d’exposition.

www.musee-jacquemart-andre.com

Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito


Bernardo Cavallino (1616-1656) Ste Lucie, vers 1645-1648,
huile sur toile 129,5 
x 103 cm

Jusqu'au 25 juin 2023 le Musée Magnin de Dijon expose les Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
commissariat général : Bruno Ely, conservateur en chef, directeur du musée Granet,
Sophie Harent, conservateur en chef, directeur du musée Magnin,
Giancarlo Lo Schiavo, président de la Fondazione De Vito
commissariat scientifique : Nadia Bastogi, directrice scientifique de la Fondazione De Vito,
Paméla Grimaud, conservateur au musée Granet,
scénographie et graphisme : Camargo A&D
Portrait d’un collectionneur singulier

                                       Vaglia, Fondazione De Vito
                                      © Fondazione De Vito, Vaglia (Firenze)

Giuseppe De Vito était un ingénieur doué d’une remarquable inventivité, qui lui a valu un immense succès en tant qu’entrepreneur.
Même à l’époque où il ne s’intéressait pas encore au monde de l’art, il une forte influence sur ses choix de collectionneur. Le souvenir de sa jeunesse passée à Naples, pourtant à une période difficile, a certainement exercé une forte influence sur ses choix de collectionneur. Et, à partir du moment où il est devenu un amateur passionné d’art napolitain, il a tout de suite accordé une attention particulière aux jeunes générations de chercheurs, qu’il encourageait toujours à approfondir leurs études en leur faisant part de ses suggestions et en leur apportant une aide financière.
Giuseppe De Vito a eu une brillante carrière dans l’industrie et les télécommunications, mais il a aussi mis toute son énergie dans la constitution de sa collection. Plus qu’un collectionneur, Giuseppe De Vito a été, d’emblée, un spécialiste, en ce sens que la formation de sa collection est issue de ses recherches. Ses achats étaient en effet déterminés par la place
que le tableau concerné pouvait occuper dans l’histoire de la peinture napolitaine du XVIIe siècle, dont il avait entrepris l’analyse. En d’autres termes, il recourait à une méthode diamétralement opposée à celle qu’adoptaient les collectionneurs traditionnels.
extraits du catalogue de l’exposition NB & SH & GLS


                                         vue de la salle du collectionneur

« Naples est un paradis ; chacun vit dans une sorte
d’ivresse et d’oubli de soi-même. »
Johann Wolfgang von Goethe

Le parcours

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais, le musée Magnin à Dijon et le
musée Granet à Aix-en-Provence, avec la collaboration de la
Fondazione De Vito.
L’exposition souhaite révéler au public la qualité et la richesse de la collection de tableaux napolitains du Seicento réunie par l’ingénieur et historien de l’art Giuseppe De Vito (Portici, 1924-Florence, 2015).
Cet ensemble exceptionnel est aujourd’hui abrité dans la villa historique d’Olmo, près de Florence, siège de la Fondation qu’il a créée et dans laquelle ont été installées les oeuvres après la mort de l’érudit.

            Le Char de Battagliono vers 1650 Andres Vaccaro(1604-1670)

Quarante tableaux sur les soixante-quatre oeuvres conservées dans la collection De Vito sont présentés pour la première fois en France. Ils permettent de montrer les choix de l’amateur et de faire voyager le visiteur
Francesco Fracanzano (1612-1658) Paolo Finoglio (1590-1645)
Giovani Ricca (1603-1656?)

dans la Naples foisonnante du XVIIe siècle, alors l’un des plus importants centres artistiques d’Europe.
Le parcours est organisé en sections thématiques mettant en évidence quelques-unes des personnalités artistiques les plus éminentes du temps.
Nés de donations et de legs de grands collectionneurs, les musées Magnin à Dijon et Granet à Aix-en-Provence abritent quant à eux des oeuvres napolitaines jusqu’ici peu étudiées. Elles font naturellement écho

Massimo Stanzione, vers 1585 – Naples, 1656) St Jean Baptiste dans le désert

à celles de la Fondazione De Vito, en forme de contrepoint, et dans une présentation propre à chacun des deux musées.


Maître de l’Annonce aux Bergers  (actif entre 1625 et 1650)  homme méditant devant un miroir

Les tableaux de Battistello Caracciolo, Jusepe de Ribera, Francesco Fracanzano ou de l’énigmatique Maître de l’Annonce aux bergers montrent l’influence du Caravage et le développement du naturalisme à Naples. Les oeuvres d’autres artistes comme Massimo Stanzione, Bernardo Cavallino, Antonio De Bellis
ou Micco Spadaro témoignent d’un enrichissement dû aux influences du classicisme romain et émilien, du colorisme vénitien et des modèles du nord de l’Europe, qui commencent à se frayer un chemin dans la cité parthénopéenne à partir de 1630. Les genres chers aux artistes napolitains, comme la bataille, représentée par les toiles d’Aniello Falcone,

                                           Luca Forte

et la nature morte, avec ses plus remarquables représentants comme Luca Forte, Paolo Porpora, les Recco et les Ruoppolo, font l’objet de sections spécifiques. Enfin, plusieurs toiles de grande qualité soulignent les innovations des deux grands protagonistes de la seconde moitié du XVIIe siècle, Mattia Preti et Luca Giordano.


Andre Vaccaro (1604-1670)Sainte Agathe
Giovanni Franceco De Rosa dit Pacecco De Rosa Ste Marie Madeleine pénitente 1648-1650
L’accrochage est complété de documents d’archives (lettres, photographies…) ainsi que d’une vidéo.
Cette exposition sera ensuite présentée au musée Granet, à Aix-en-Provence, du 15 juillet au 29 octobre
2023.
La Fondazione Giuseppe e Margaret De Vito per la Storia dell’Arte Moderna a Napoli a été créée le 5 mai 2011 par Giuseppe De Vito, et son épouse Margaret, dans le but de promouvoir les études sur l’histoire de l’art
moderne à Naples.

Massimo Stanzione Judith tenant la tête d’Holopherne et
Salomé portant la tête de Jean Baptiste

Massimo Stanzione La Lapidation de St Paul  1642-1643

Informations pratiques

Musée Magnin
4 rue des Bons Enfants
21000 Dijon

horaires d’ouverture :
tous les jours sauf les lundis, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h

A proximité du musée des Beaux Arts de Dijon
un vrai coup de coeur

Marc Desgrandchamps – Silhouettes

Marc des Grandchamps devant le Centaure incertain, 2022, huile sur toile diptyque 200 x 300 © Courtesy Galerie Eigen + Art Leipzig/Berlin © Adagp, Paris 2023
 ( Du 12 mai au 28 août 2023,le musée des Beaux-Arts de Dijon présente une importante exposition consacrée à Marc Desgrandchamps,l’un des peintres français les plus remarqués de sa génération.
Commissariat de l’exposition :
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice des musées de Dijon.
Pauline Nobécourt, historienne de l’art. 
Assistées de Virginie Barthélemy, assistante projets aux musées de Dijon. À découvrir au musée Magnin : Dia-logues, du 12 mai au 28 août 2023

    Pauline Nobécourt, Marc Desgrandchamps, Frédérique Goerig-Hergott

Avant-propos

Marc Desgrandchamps, peintre des grands espaces, des grandes toiles, de l’écologie ? du plein air ? de la liberté ? Approchez-vous des toiles, les silhouettes, évoluant dans l’espace, vêtues de couleurs vives, chaussées de tennis, dotées de smartphones voire de cameras, enfourchant des bicyclettes sont bien intrigantes. Quelle histoire racontent t’elles ?
Une histoire de l’art dans le champ contemporain.
Cette exposition réunie un ensemble significatif de 47 grandes toiles et polyptyques accompagnés de dessins, répartis en six salles et thématiques distinctes, dans le nouvel espace  au 3 étage du musée.

Mots de la commissaire

extrait]….[Sa connaissance très fine de l’histoire de l’art ne se limite pas à la peinture ancienne, moderne et contemporaine. Elle s’étend également à d’autres domaines comme le cinéma, la musique et la photographie, sans oublier la littérature.
Autant de champs de curiosité qui ont nourri sa pratique, truffée de références multiples. Ses œuvres sont d’ailleurs pensées sur le principe du montage cinématographique : le rapprochement d’images, de scènes, de personnages dans des décors urbains ou naturels produit des narrations évocatrices et pourtant complexes à analyser.
Frédérique Goerig-Hergott, conservatrice en chef  et directrice
des musées de Dijon.

Parcours de l’exposition

Déployée dans six salles du 3e étage du musée des Beaux-Arts de Dijon, l’exposition Marc Desgrandchamps – Silhouettes, vise à faire le point sur les dix dernières années de création de Marc Desgrandchamps. Cet événement explore sept thématiques distinctes au travers d’un parcours conçu pour appréhender les multiples facettes de l’œuvre de Marc Desgrandchamps, et dévoile ainsi un travail attentif à saisir les ambivalences d’un monde imprégné de crises, qui peut néanmoins se révéler d’une beauté indubitable, tout particulièrement dans les paysages. Engagé dans un dialogue permanent et vivant avec l’art ancien et la modernité, Desgrandchamps se saisit également d’images et d’histoires, qui amènent le public à revisiter l’histoire des arts.

Antinomies

L’exposition s’ouvre sur une œuvre emblématique des années 1990, Les Effigies, illustrant d’emblée le rapport qui s’établit, dans les peintures de Marc Desgrandchamps, avec des problématiques liées au contexte même de leur réalisation. Frappé par le retour de conflits meurtriers en Europe lors
des guerres de Yougoslavie, il dresse au milieu d’une nature en friche d’inquiétantes silhouettes érigées comme un avertissement. À travers elles, l’artiste évoque la réapparition d’une forme de barbarie, à un moment de l’histoire où cette notion semblait se rapporter à un passé révolu. Le
présent la fait pourtant revenir au premier plan, et la réalité tragique de ce constat n’est jamais loin des considérations auxquelles l’artiste nous renvoie..

                                Les Effigies 1995, Centre Pompidou

Un matin du temps de paix

Les années 2010 ouvrent une période de renouvellement dans la pratique de Marc Desgrandchamps. Les grands espaces prédominent, se déployant dans des
compositions qui peuvent comporter plusieurs panneaux mis côte à côte. L’artiste exploite pleinement les possibilités de ce format et des combinaisons déterminées par les polyptyques, qu’il assemble à la manière d’un montage cinématographique.
La jonction entre les panneaux se traduit en effet, pour utiliser un terme qui appartient à l’univers du cinéma, par des « faux-raccords » qui rompent la continuité entre les panneaux.
De légers décalages en résultent, significatifs de la manière dont l’artiste conçoit l’art figuratif : dans une conscience très vive que la relative harmonie d’« un matin du temps de paix » – pour reprendre le titre d’une œuvre de 2022 – peut à tout instant voler en éclats. Si les paysages dans lesquels nous
emmène son œuvre semblent au premier abord s’apparenter à des havres de paix, ils sont aussi traversés de considérations plus graves, incarnées sous les apparences déstabilisantes de monstres ou de Centaures incertains – autre titre attribué à un tableau de 2022 – que l’on voit faire intrusion aux
côtés de figures familières.

Un matin du temps de paix, 2016 Courtesy Galerie Lelong & Co Paris

Paysages

Les formes végétales font, au même titre que la figure humaine, partie de ces silhouettes qui reviennent fréquemment dans l’univers de
Marc Desgrandchamps. Les arbres en particulier, dont la structure peut devenir
le sujet principal d’une œuvre, voire d’une exposition.Elle se
concentre sur des motifs qui nous renvoient
à nos propres perceptions du monde et à ce
que nous pensons connaître de notre époque,
à commencer par les objets qu’elle produit.
Des objets abandonnés sur le sable, délaissés
par leur propriétaire, qui nous montrent que l’artiste a aussi le regard tourné vers une réalité contemporaine. À travers celle-ci, il nous renvoie à un champ d’interrogations lié au sens même de ces objets en plastique,
devenus aussi éternels que le marbre des statues antiques

Entre passé et présent

Les scènes représentées par Marc Desgrandchamps sont traversées de références à une Antiquité appréhendée à la manière d’un monde disparu, que
notre culture contemporaine s’approprie et réinvente. L’intemporalité des figures s’accompagne paradoxalement de phénomènes de transparence, liés à la facture adoptée par l’artiste. Plutôt que de travailler la peinture à l’huile dans son épaisseur, il la dilue, obtenant ainsi une matière très fluide, à l’origine des effets de surimpression toujours à l’œuvre dans sa pratique.
L’artiste résume en une formule éclairante ce principe de superposition
temporelle :

« je suis sensible au fait qu’une passante dans la rue puisse avoir la même démarche qu’une Pompéienne il y a deux mille ans ».

Déjeuner sur l’herbe

Parmi les expériences esthétiques qui ont durablement marqué Marc Desgrandchamps, la découverte du tableau d’Édouard Manet,
Le Déjeuner sur l’herbe (1863), détient une place des plus fécondes. L’artiste n’est pas resté indifférent à la force transgressive de ce
tableau qu’il se souvient avoir vu très jeune.
De petits groupes de personnages réduits à leurs silhouettes se rassemblent dans un parc ou sur les rives d’un lac, échangent quelques paroles, installent une chaise longue ou un parasol à proximité de leurs serviettes de bain. La scène de Sans titre (2012) ou Sans titre (2013) pourrait être tirée d’un album de
famille, la trame n’en retient qu’un souvenir paisible. Les conflits ou les catastrophes qui peuvent se produire simultanément dans le monde restent hors-champ. 

Regards sur l’histoire des arts

La diversité des sources visuelles convoquées dans les œuvres de Marc Desgrandchamps témoigne de l’inépuisable curiosité intellectuelle qui nourrit sans cesse sa pratique. Il associent parfois à des thèmes personnels, nous renvoyant, dans Les Lettres par exemple, aux origines de la peinture
ou du dessin. (Dibutade)

Fragments

Dans sa peinture, Marc Desgrandchamps ne cherche pas à reconstituer une vision harmonieuse et cohérente du monde : il assume au contraire l’hétérogénéité de ses sources visuelles, provoquant par là des carambolages d’images qui peuvent s’avérer déroutants. Des formes proches de l’abstraction s’interposent. » C’est un point de vue résolument novateur qui est adopté dans
Une traversée, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les œuvres à venir.
C’est ainsi que l’exposition se clôt sur un paysage aérien, sans rien révéler de la réalité à laquelle il se rapporte.

Focus sur deux toiles

Sans Titre, 2020

Dans un cadre architectural sobre, deux silhouettes féminines dont on ne devine pas les visages contemplent une statue drapée. Leur allure contemporaine – jeans, baskets, téléphone à la main – peut faire penser à deux visiteuses dans un monument. Pourtant, comme souvent chez Marc Desgrandchamps, la scène est d’une simplicité trompeuse. À mesure qu’on regarde le tableau, elle se fait plus opaque. L’architecture est loin d’être anodine. Il s’agit d’une reconstitution de l’espace peint par Piero della Francesca dans la célèbre Flagellation du Christ (vers 1460).

Acquisition par la ville de Dijon en 2022

Sans titre, 2012

Dans un espace portuaire, une silhouette anonyme, sans visage et translucide, se fond dans un paysage lumineux. L’élégance du costume tranche avec le décor industriel. La composition est complexifiée par des amas de peinture noire flottant à la surface de la toile. Ces formes indistinctes, leitmotiv dans l’œuvre
de Desgrandchamps, fonctionnent comme des retardateurs de perception. Elles mettent la scène à distance et ajoutent une épaisseur à la toile. Le cerne blanc autour du personnage fonctionne comme un repentir apparent et relève de la même logique. Sur le mur à droite, les doubles flèches sur
fond rouge, la cible de la Royal Air Force ainsi
que l’inscription « The young mod’s forgotten story » font écho au mouvement des mod’s.
Cette contre-culture anglaise a rassemblé une partie de la jeunesse britannique des années 1950 et 1960 autour d’une passion pour le jazz moderniste
(à l’origine du terme mod’s) puis pour le blues et la soul.
Don de l’artiste au musée des Beaux-Arts de Dijon en 2022

Informations pratiques

Temps forts de la programmation culturelle
à retrouver ici
et sur Nomade, , guide multimédia du musée des Beaux-Arts de Dijon

Sarah Bernhardt et la femme créa la star

 Portrait de Sarah Bernhardt par Georges Clairin
Huile sur toile, 1876 © Paris Musées / Petit Palais

Jusqu'au 27 août 2023 au Petit Palais de Paris
Commissariat général :  Annick Lemoine, directrice
du Petit Palais
Commissaires : Cécilie Champy-Vinas, directrice du
musée Zadkine, Stéphanie Cantarutti, conservatrice
en chef des peintures du XIXe siècle au Petit Palais

Figure emblématique du tournant des XIXe et XXe siècles, la « Divine »
Sarah Bernhardt (1844-1923), actrice tout autant qu’artiste, fait l’objet d’une
exposition exceptionnelle au Petit Palais à l’occasion du centenaire de
sa mort. Le musée détient l’un de ses plus beaux portraits peint par son ami
Georges Clairin ainsi que plusieurs sculptures qu’elle a elle-même
réalisées.

« Je n’étais pas de la moyenne ; j’avais du “ trop” et
du “ trop peu”. Et je sentais bien qu’il n’y avait rien
à faire à cela. »
Sarah Bernhardt

Le parcours de l’exposition

Vidéo
Le parcours de l’exposition retrace grâce à près de 400 oeuvres la vie et la carrière de ce « Monstre sacré », terme inventé pour elle par Jean Cocteau.
Elle présente également des aspects de sa vie moins connus comme
son activité de peintre et d’écrivain mais surtout de sculptrice.

Interprète mythique des plus grands dramaturges comme Racine, Shakespeare…,
Sarah Bernhardt ne cesse de triompher sur les scènes du monde entier. L’exposition évoque ses plus grands rôles grâce à la présentation de ses costumes de scène, de photographies, de tableaux, d’affiches…
Sa « voix d’or » (Victor Hugo) et sa silhouette longiligne, atypique à l’époque, fascinent autant le public que le monde artistique et littéraire qui lui voue un véritable culte. Elle est l’amie des artistes comme Gustave Doré, Georges Clairin, Louise Abbéma, Alfons Mucha, mais aussi des écrivains comme Victor Hugo, Edmond Rostand, Victorien Sardou ou Sacha Guitry et des
musiciens tels Reynaldo Hahn.

                                                         autoportrait
Artiste elle-même, une section entière de l’exposition revient sur cet aspect moins connu de sa vie. Des photographies comme des tableaux la montrent « au
travail » et de nombreuses sculptures témoignent de son talent.

                                                      Atelier de Sarah Bernhardt

Ses objets fétiches

De multiples objets lui ayant appartenu illustrent également la
« Sarah intime », son intérieur, sa garderobe, et rappellent son goût pour les excentricités et les bizarreries, comme cette photographie qui la représente
faisant la sieste dans un cercueil.

L’influenceuse

D’un caractère indomptable, Sarah Bernhardt peut être considérée comme l’une des premières grandes star. Un chapitre de l’exposition est d’ailleurs dédié à ses tournées dans le monde entier. Véritable influenceuse avant l’heure, elle a utilisé son image pour promouvoir ses spectacles ou faire de la publicité
pour des marques aussi diverses que Saupiquet, LU ou encore La Diaphane, une poudre de riz. En clin d’oeil à cet aspect de sa personnalité, le Petit Palais a créé
un compte Instagram qui lui est dédié, l’occasion pour la Divine de se raconter à la première personne et de présenter son cercle d’amis, son Paris, les lieux
qu’elle aime et qu’elle fréquente… 
ici :  https://www.instagram.com/sarahbernhardtofficiel/

Les Affiches avec Mucha
Décès

À sa mort en 1923, à l’âge de 79 ans, elle est devenue depuis longtemps une véritable icône et l’engouement dont elle fait l’objet préfigure le culte
dont bénéficièrent les grandes étoiles du cinéma du XXe siècle.
L’exposition du Petit Palais rend hommage à cette femme hors norme – libre, engagée et passionnée – entrée dès son vivant dans la légende.
Funérailles

Pratique

Petit Palais
Avenue Winston Churchill 75008 Paris
Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Vendredi et samedi jusqu’à 20h
Accès
Métro  1