Hervé Di Rosa et les arts modestes

La maison rouge consacre son exposition à Plus jamais seul,
Hervé Di Rosa
et les arts modestes jusqu’au 22 janvier 2017
courez-y sachant qu’Antoine de Galbert, amateur d’art engagé
sur la scène artistique française, annonce sa fermeture pour 2018
Hervé di Rosa
Le jour de ma visite un groupe de jeunes enfants suivait
leur maîtresse,
leur enthousiasme faisait plaisir à voir et
à entendre
.
La maîtresse a eu du mal à les contenir, tant le travail
d’Hervé di Rosa
est populaire dans le bon sens du terme.
Hervé di RosaFigure incontournable de la scène artistique
et acteur majeur de la Figuration libre, Hervé Di Rosa
(né à Sète en 1959) s’est engagé à partir
des années 1980 dans la reconnaissance de l’art
modeste qu’il définit lui-même comme « proche de l’art
populaire, de l’art primitif, de l’art brut mais

ne s’y réduit pas. Il est autant composé d’objets
manufacturés que d’objets uniques, pour la plupart
sans grande valeur marchande mais à forte
plus-value émotionnelle. Les amateurs se retrouvent
au-delà du regard critique, de la notion du bon
ou du mauvais goût, de la rigueur esthétique,
dans un sentiment de bonheur éphémère
et spontané, aux parfums de souvenirs d’enfance
et de plaisirs simples et non théorisés ».
Hervé di Rosa
En 2000, il fonde à Sète le MIAM (Musée International
des Arts Modestes) qu’il préside depuis et
dans lequel il dévoile exposition après exposition
les multiples facettes de cet art modeste.
La maison rouge, qui couvre
les développements du travail d’Hervé Di Rosa
depuis le début des années 1980, met en évidence
la place centrale de cet art qui l’accompagne
dans sa démarche.

Hervé di Rosa
Si la peinture de Matisse, Picabia ou Dubuffet
a pu l’intéresser et l’inspirer, les références
à la bande-dessinée, aux fanzines et aux dessins
animés, ont elles aussi imprégné son travail.
Ce recours à une imagerie colorée et illustrative,
et la reprise des codes de la bande dessinée,
le feront connaître du grand public, avec
ses compagnons d’alors, Robert Combas, François
Boisrond et Rémi Blanchard, comme les tenants
de la Figuration libre. Grand amateur de BD,
Hervé di Rosa
Hervé Di Rosa possède une bibliothèque de plusieurs
milliers de titres. Ces ouvrages et les figurines
qui en sont dérivées et qu’il collectionne, tapissent
littéralement les murs de son atelier parisien.
Hervé di Rosa
Chez Hervé Di Rosa la pratique artistique est aussi
indissociable du voyage et, des oeuvres, objets d’art
et savoir-faire qu’il rencontre ou collecte lors
de ses périples. Il s’en nourrit, élabore de nouvelles
techniques et produit de nouvelles formes : peinture
à la tempera et à la feuille d’or à Sofia en Bulgarie,
bas-reliefs en bois et bronze à la cire perdue
à Foumban au Cameroun, peintures sur bois
à Kumasi au Ghana, arbres de vie au Mexique, laque
au Vietnam…Hervé di Rosa
L’exposition présente une sélection

de ces réalisations et les associe pour certaines aux
productions dont elles sont issues.
Hervé di Rosa
Au-delà de son caractère rétrospectif, le parcours
de l’exposition s’attache ainsi à faire découvrir les
multiples collections entreprises par Hervé Di Rosa
et témoigne de leur rôle capital dans son travail.

Hervé di Rosa tous amoureux
Hervé di Rosa tous amoureux

À parcourir le monde en tant d’étapes, Hervé Di Rosa
a rencontré des artistes et des artisans pour
leur savoir-faire et en a tiré des « oeuvres-carrefours »
qui se posent au coeur des échanges et des
dialogues entre cultures.
« Pendant trente ans, j’ai voulu être capable de cela : appartenir
à une sorte de communauté d’artisans, d’ouvriers. »

Hervé di Rosa
visites guidées
▶ tous les samedis et dimanches à 16 h
La maison rouge
Fondation Antoine De Galbert
10 bd de la Bastille – 75012 Paris
tél. +33 (0) 1 40 01 08 81
fax +33 (0) 1 40 01 08 83
info@lamaisonrouge.org
lamaisonrouge.org
transports
Métro : Quai de la Rapée (ligne 5)
ou Bastille (lignes 1, 5, 8)
RER : Gare de Lyon
Bus : 20, 29, 91

«Magritte. La trahison des images»

L’exposition «Magritte. La trahison des images» au Centre
Pompidou
se termine le 23 JANVIER 2017
Elle propose une approche à ce jour inédite de l’oeuvre de l’artiste
belge René Magritte. Rassemblant les oeuvres emblématiques, comme
d’autres peu connues de l’artiste, provenant des plus importantes
collections publiques et privées, l’exposition offre une lecture
renouvelée de l’une des figures magistrales de l’art moderne.
Magritte
Une centaine de tableaux, de dessins, et des documents d’archives,
sont réunis pour offrir au public cette approche qui s’inscrit dans la
ligne des monographies que le Centre Pompidou a consacré aux
figures majeures de l‘art du 20e siècle :
« Edward Munch. L’oeil moderne », « Matisse. Paires et séries »
et « Marcel Duchamp. La peinture, même ».
Elle explore un intérêt du peintre pour la philosophie,
qui culmine, en 1973, avec Ceci n’est pas une pipe que publie
Michel Foucault, fruit de ses échanges avec l’artiste.
Magritte
Dans une conférence qu’il donne en 1936, Magritte déclare
que Les affinités électives, qu’il peint en 1932, marque un tournant
dans son oeuvre. Ce tableau signe son renoncement à l’automatisme,
à l’arbitraire du premier surréalisme. L’oeuvre, qui montre un oeuf
enfermé dans une cage, est la première de ses peintures vouées
à la résolution de ce qu’il nomme : un « problème ».
Au hasard ou à la

Magritte, les Vacances de Hegel 1958
Magritte, les Vacances de Hegel 1958

« rencontre fortuite des machines à coudre et des parapluies »,
succède une méthode implacable et logique, une solution apportée
aux « problèmes » de la femme, de la chaise, des souliers, de la pluie….
Les recherches appliquées à ces « problèmes », qui marquent le tournant
« raisonnant » de l’oeuvre de Magritte, ouvrent l’exposition.
À l’art de Magritte sont associés des motifs (Rideaux, Ombres, Mots,
Flamme, Corps morcelés..), que le peintre agence et recompose
au fil de son oeuvre. L’exposition replace chacun de ces motifs
dans la perspective d’un récit d’invention de la peinture,
de mise en cause
Magritte, les Mémoires d'un Saint 1960
Magritte, les Mémoires d’un Saint 1960

philosophique de nos représentations : aux rideaux, l’antique querelle
du réalisme qui prit la forme d’une joute entre Zeuxis et Parrhasios ;
aux mots, l’épisode biblique de l’adoration du veau d’or qui confronte
la loi écrite et les images païennes ; aux flammes et aux espaces clos,
l’allégorie de la caverne de Platon ; aux ombres, le récit de l’invention
de la peinture relatée par Pline l’ancien.
Magritte, Tentative de l'impossible, 1960
Magritte, Tentative de l’impossible, 1960

EXTRAIT DU TEXTE DE BARBARA CASSIN
Le peintre-roi
« Les tableaux de Magritte qui appartiennent à la série
La Condition humaine renvoient très directement à
l’allégorie de la caverne de Platon, ils l’« imagent » en quelque sorte.
(…] Peindre, c’est selon la définition la plus communément admise
dans nos cultures, cadrée par la définition grecque de l’art en général,
« imiter la nature ». Or voici qu’avec Magritte il s’agit, non pas
de peindre des objets, mais de peindre la ressemblance.
Magritte, la Condition Humaine 1935
Magritte, la Condition Humaine 1935

Peindre donc l’opération même de la mimêsis, peindre quelque chose
comme l’acte de peindre, la peinture en acte. Peindre la peinture. […]
Magritte s’inscrit derechef dans la grande tradition de la peinture,
cosa mentale depuis Léonard de Vinci, et, derechef, avec un tour
de plus : la peinture est non seulement chose mentale,
elle fait voir la pensée, elle la met en visibilité ici et maintenant
dans le monde. »

La Traversée des apparences – Bruno Boudjelal

A la Galerie de la Filature jusqu’au 26 février
dans le cadre du festival les Vagamondes (programme)

Algeria, Algiers, 15 june 2011 In the center of Algiers Algérie, Alger, 15 juin 2011 Dans le centre d'Alger Bruno Boudjelal / Agence VU
Algeria, Algiers, 15 june 2011
In the center of Algiers
Algérie, Alger, 15 juin 2011
Dans le centre d’Alger
Bruno Boudjelal / Agence VU

Français d’origine algérienne, Bruno Boudjelal pratique
la photographie comme un mode de vie qui interroge
sans cesse sa propre identité et nous confronte à la nôtre.
Lorsque son père décide de retourner en Algérie,
il l’accompagne et découvre à la fois un pays, une famille,
un monde traversé de violences, des paysages qui lui parlent
et des individus avec lesquels il dialogue sans savoir
vraiment comment se situer. De là s’ensuivent dix années
d’exploration très personnelle de l’Algérie, entre carnet de voyage
et témoignage, qui vont l’amener à passer du noir et blanc
qui lui semblait une évidence, à la couleur, à assumer de plus
en plus le fait que son point de vue n’est que subjectif,
marqué par son histoire personnelle, mais curieux de mettre
en perspective le quotidien et l’Histoire.
Bruno Boudjelal
Dans les paysages du départ le regard de Bruno Boudjelal
se pose de  « l’autre côté », sur les lieux de partance des
« harragas »,
il explore ces paysages que l’on laisse
derrière soi avant de franchir mers et terres, avant
de franchir clandestinement les frontières.
Si l’utilisation de la couleur blanche provient d’abord d’un
« accident » de l’inexpérience du débutant, de la surexposition,
celui-ci devient porteur de sens. Le panorama s’estompe
de la vue au fur et à mesure que l’on s’éloigne des côtes, avant
de devenir souvenirs qui s’inscrivent dans la mémoire.
De l’éblouissement à l’effacement, là où s’esquissent les
frontières impalpables.
Bruno Boudjelal
Les « harragas » (mot arabe) veut dire brûler. On désigne ainsi les
jeunes qui partent, qui brûlent la route pour essayer de rejoindre
l’Europe. Ils ont demandé à d’autres algériens qui vivent en Espagne
ou en Italie, de leur envoyer des cartes SIM. Elles leurs permettent
de se diriger avec leurs téléphones portables pour s’orienter
pendant la traversée Cela leur permet de photographier et de filmer
leur périple, d’en garder la trace et de les envoyer au pays.
Les petits films proviennent d’une association pour la jeunesse
en Algérie « RAJ »harragasFrantz Fanon
Il est l’auteur des damnés de la terre, psychiatre et intellectuel
martiniquais qui a vécu et travaillé en Algérie (Blida), ainsi qu’en
Martinique et au Ghana. B B souhaitait lui rendre hommage au moment des
célébrations du cinquantenaire de l’Algérie.
bruno-boudjelalCirculation
Pendant 10ans (1993-2003) il n’a pas pu circuler en Algérie,
réduit à la visite de la famille ou des amis. Ce qui ne lui a pas permis de
voir réellement son autre pays. Les autres algériens étaient
réduits au même sort, contrôles, faux barrages, ratissages de l’armée,
rapts, disparitions forcées.
Pourtant il a ressenti un lien très fort, avec ce pays, une proximité et
une intimité, alors qu’il ignorait tout de celui-ci.
Bruno Boudjelal
Pourquoi ses photos sont floues, mal cadrées, c’est d’une part que le matériel
photographique utilisé est sommaire, mais aussi, qu’il fallait ne pas se
faire remarquer en photographiant sous peine d’être arrêter.
Aussi nous livre t’il  par fragments, le puzzle de son identité
reconstituée au fil de ses périples, de sa double appartenance
franco-algérienne, dont son prénom français accolé à son patronyme
algérien est une illustration.
Bruno Boudjelal
Lorsqu’il décide que ce travail en Algérie est terminé, il le structure
sous forme d’exposition, de projection et de livre, puis décide
de se concentrer sur l’Afrique.
C’est ce qui donne la série Goudron Tanger-Le Cap
Les chemins que l’on aimerait emprunter librement et parcourir
à travers ce continent n’existent pas. Les routes sont inexistantes,
en mauvais état, les frontières fermées.
Bruno Boudjelal
Toutes ces raisons empêchent le désenclavement de l’Afrique,
et la libre circulation du peuple africain dans son propre espace.
Tendu entre deux continents, entre deux cultures,
Bruno Boudjelal revendique sa capacité à
comprendre et à transcrire une problématique
complexe entre le Nord et le Sud.

Cours Publics 2017

Cours Publics est un cycle de conférences proposé
conjointement par le Service Universitaire de l’Action
Culturelle de l’Université de Haute-Alsace,
la Haute école des arts du Rhin et La Kunsthalle.

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Autour d’une thématique, trois intervenants présentent
un courant artistique, un pan de l’histoire de l’art permettant
de recontextualiser la création contemporaine.
Les cours, assurés par des personnalités universitaires
ou du monde de l’art, sont ouverts à tous, sur inscription.
Thème 2017 : L’ART A-T-IL TOUS LES DROITS ?

L’art et le droit entretiennent une relation ambigüe
qui évolue entre situations de blocage et fécondes
stimulations. Souvent dans la confrontation, l’un et l’autre
s’imposent des évolutions inscrites durablement,
à la fois dans les pratiques artistiques et dans les textes juridiques.
Si l’on rajoute que l’art n’échappe ni aux progrès technologiques,
ni aux mutations sociétales, il est évident que nous touchons
à une relation en perpétuelle évolution et régulièrement
réinterrogée au regard de cas concrets.
L’art peut-il avoir un rôle transgressif voire contestataire ?
Ou à l’inverse, a-t-il une place d’exception et se soustrait-il
à toute question ? Entre ces deux positions extrêmes,
le débat et l’analyse peuvent prendre place.
En abordant les thèmes de l’imposture, de l’éthique
et de la mutation des formes, ce cycle a pour objet
d’approfondir la complexité du sujet.
Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00
à l’Université de Haute-Alsace / Campus de la Fonderie
– Amphithéâtre 1

Jeudi 2 mars 2017 – Le personnage du faussaire de Sophie Yin-Billiet
Jeudi 9 mars 2017 – L’art peut-il tout montrer ? de Carole Talon-Hugon
Jeudi 16 mars 2017 – Dialogue entre l’art et le droit de Mélanie Clément-Fontaine
Jeudi 2 mars 2017 – Le personnage du faussaire
de Sophie Yin-Billiet
La contrefaçon artistique est perçue avec une certaine
indulgence par le grand public et le personnage du faussaire,
et plus particulièrement celui du pasticheur, jouit même
d’une image populaire au point de susciter souvent l’admiration.
Derrière le fantasme de cette image d’Epinal, la réalité est bien
plus complexe et réellement passionnante. Nous nous proposons
de brosser un bref état des lieux de la contrefaçon artistique
et de revenir sur quelques-uns des plus célèbres faussaires
contemporains.

Formée en histoire de l’art et en muséologie à l’Ecole du Louvre,
Sophie Yin-Billie
t rejoint l’Union des Fabricants en 2009
avec la mission d’animer les collections industrielles et
artistiques du Musée de la Contrefaçon. Créé en 1951 pour
la formation des agents de la douane, ce musée situé en bordure
de Paris dans le 16ème arrondissement accueille
désormais près de 15000 visiteurs par an.
Jeudi 9 mars 2017 – L’art peut-il tout montrer ?
de Carole Talon-Hugon
Du Piss Christ de Serrano à Plateforme de Houellebecq
en passant par Lego Concentration Camp Set de Zbigniew Libera,
les relations entre l’art et l’éthique apparaissent bien
comme l’inévitable horizon de questionnements suscités
par certains devenirs contemporains de l’art.
Mais peut-on juger d’une oeuvre au nom de l’éthique ?
Non, répond la doxa contemporaine qui considère que
l’art possède en tant que tel une valeur inquestionnable.
Oui, affirment ceux qui ne croient pas en l’extraterritorialité
de l’art. On prendra ici un recul historique et critique
pour comprendre les tenants et les aboutissants de ces
polémiques afin de dégager une position réfléchie dans
un débat crucial pour notre présent.
Carole Talon-Hugon est Professeur de philosophie
à l’Université de Nice et membre de l’IUF.
Elle préside la Société Française d’Esthétique et est directrice
de publication de la Nouvelle Revue d’Esthétique.
Elle a notamment publié L’Esthétique (Puf, 2004).
Le Conflit des héritages (Actes Sud, 2006), Goût et dégoût.
L’art peut-il tout montrer ? (J. Chambon, 2003), Morales de l’art
(Puf, 2009), Art et éthique. Perspectives anglo-saxonnes (éd.)
(Puf., 2011). L’Art victime de l’esthétique, Hermann, 2014),
ainsi qu’une Histoire philosophique des arts (Puf, 2014-17).
Jeudi 16 mars 2017 Dialogue entre l’art et le droit de
Mélanie Clément-Fontaine
Le juge n’est pas critique d’art, il apprécie les situations
selon des critères posés par la loi à la lumière des interprétations
jurisprudentielles et bien des débats en art échappent
à la sphère juridique. Ainsi la règle juridique n’intervient
en art que par certains endroits. Inversement parfois,
des expériences artistiques conduisent à repenser la règle de droit
parce qu’elle est à la fois un cadre et un reflet de la vie en société.
A partir les exemples de l’art conceptuel et de l’art collaboratif,
la présente intervention a pour objet d’explorer cette dualité
du droit face à l’art qui conduit le juge tantôt à demeurer
sourd aux revendications de l’artiste, tantôt à interpréter
la règle à la lumière du discours artistique.
Mélanie Clément-Fontaine est directrice du laboratoire
de Droit des Affaires et des Nouvelles TEchnologies (DANTE)
de l’Université de Saint-Quentin-Université Paris-Saclay.
Auteur d’un ouvrage L’oeuvre libre publié aux éditions Lacier,
ses recherches portent notamment sur l’accès et le partage
des créations collaboratives et des communs. Elle mène par
ailleurs des projets de recherches pluridisciplinaires sur
les questions liées au développement du numérique.
Modalités d’inscription
Inscription uniquement par courrier auprès du
Service Universitaire de l’Action Culturelle de
l’Université de Haute-Alsace – Maison de l’Etudiant
– Campus Illberg – 1, rue Werner 68100 Mulhouse

Tarif plein : 20 euros / tarif réduit 10 euros pour l’ensemble
des conférences. Entrée libre pour les étudiants de la HEAR
et de l’UHA.

Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Pour tout renseignement concernant l’inscription s’adresser
au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université
de Haute-Alsace : 03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr

Cy Twombly

jusqu’au 24 avril 2017 au centre Pompidou

Roland Barthes et Cy Twombly :
le « champ allusif de l’écriture »
Twombly
« […] le “gauche” (ou le “gaucher”) est une sorte d’aveugle :
il ne voit pas bien la direction, la portée de ses gestes ;
sa main seule le guide, le désir de sa main, non son aptitude
instrumentale ; l’œil, c’est la raison, l’évidence, l’empirisme,
la vraisemblance, tout ce qui sert à contrôler, à coordonner,
à imiter, et comme art exclusif de la vision, toute notre peinture
passée s’est trouvée assujettie à une rationalité répressive.
D’une certaine façon, Twombly libère la peinture de la vision,
car le “gauche” (le “gaucher”) défait le lien de la main et de l’œil :
il dessine sans lumière (ainsi faisait Twombly, à l’armée) ».

(NM, 9)
C’est ce texte de Roland Barthes qui me vient à l’esprit en
parcourant l’exposition du centre Pompidou. Même si cela
ne convient pas au défunt artiste, (1928-2011) cela tient du graffiti.
Cy Twomblyn’affectionnait pas le terme « graffiti » dont la critique
les affuble. Le chef-d’oeuvre de la décennie est sans
conteste la série de peintures blanches réalisées en 1959
à Lexington, que Leo Castelli refuse pourtant d’exposer
Twombly LexingtonLa rétrospective complète de l’oeuvre de l’artiste
américain Cy Twombly, exposition d’une ampleur inédite
sera uniquement présentée à Paris. Elle rassemble des prêts
exceptionnels, venant de collections publiques et privées
du monde entier, les oeuvres emblématiques de l’artiste.
Construite autour de trois grands cycles :
Twombly« Fin 1963, alors que John F. Kennedy est assassiné à Dallas,
Cy Twombly consacre un cycle de neuf peintures à l’empereur
romain Commode (161-192), décrit comme cruel et sanguinaire.
L’artiste traduit le climat de violence du règne de l’héritier
de Marc Aurèle, marqué par la terreur et les exécutions,
Exposé à la galerie Leo Castelli à New York au printemps 1964,
le cycle reçoit un accueil extrêmement défavorable de la part
de la critique. Le public new-yorkais, qui s’enthousiasme alors
pour le minimalisme naissant, comprend mal le génie pictural
de Cy Twombly et sa capacité à transcrire sur la toile les phases
psychologiques complexes qui marquèrent la vie et la mort de
l’empereur romain. À l’issue de l’exposition,
Cy Twombly récupère les oeuvres du cycle « Commodus »
qui fut vendu à un industriel italien, puis acquis
en 2007 par le musée Guggenheim de Bilbao. »
Nine Discourses on Commodus (1963), Fifty Days at Iliam
(1978) et Coronation of Sesostris (2000),
cette rétrospective retrace l’ensemble de la carrière
de l’artiste à travers un parcours chronologique de
cent quarante peintures, sculptures, dessins
et photographies permettant d’appréhender toute la richesse
d’une oeuvre, à la fois savante et sensuelle.
twombly
Né en 1928 à Lexington, Virginie, Cy Twombly est décédé en 2011,
à l’âge de quatre-vingt-trois ans, à Rome où il a passé une
grande partie de sa vie. Unanimement salué comme l’un des plus
grands peintres de la seconde moitié du 20e siècle, Twombly
qui, depuis la fin des années 1950, partageait sa vie entre l’Italie
et les États-Unis, « syncrétise » l’héritage de l’expressionisme
abstrait américain et les origines de la culture méditerranéenne.
Twombly coronation of cestorie
Empire of Flora en est un exemple éloquent. Des fragments de
corps épars, féminins comme masculins, parsèment les toiles
qui semblent conserver la mémoire sensuelle des chaudes nuits romaines.
Cy Twombly empire of FloraDe ses premiers travaux du début des années 1950, marqués
par les arts dits primitifs, le graffiti et l’écriture, jusqu’à ses
dernières peintures aux couleurs exubérantes, en passant par
ses compositions très charnelles
du début des années 1960 et sa réponse à l’art minimal
et conceptuel dans les années 1970,
cette rétrospective souligne l’importance que Cy Twombly
accorde aux cycles et aux séries dans lesquels il réinvente
la grande peinture d’Histoire.
twombly1
La présentation des sculptures surprend,
dans l’angle vitré du musée, avec la vue sur Montmartre.
Constituées d’éléments disparates, les sculptures
de Cy Twombly peuvent être qualifiées
d’« assemblages » et d’« hybridations ».
Twombly
Élaborées à partir d’objets trouvés (morceaux de bois, fiches
électriques, cartons, fragments de métal, fleurs séchées
ou artificielles), ces combinaisons de formes
brutes sont unifiées par un mince revêtement
de plâtre. Le blanc dont elles sont badigeonnées fait naître
à leur surface de subtiles nuances, accroche la lumière
et leur octroie une apparence spectrale.
En ce sens, l’artiste, dans un entretien avec le critique
d’art David Sylvester, soulignait :
« La peinture blanche est mon marbre ».
Cy Twombly avait l’esprit délicieusement mal tourné,
lorsqu’il le voulait. Pourtant il s’irrita le jour où Kirk Varnedoe
découvrit les quatre lettres du mot « FUCK » écrit au bas de
la peinture Academy (1955). On peut d’ailleurs lire
le même mot devant l’inscription « Olympia » dans la peinture
éponyme – ce qui change drôlement la donne !
twombly-apollo
Dans le même ordre d’idées, Paul Winkler, ancien directeur
de la Menil Collection à Houston, rappelle ce que Twombly lui dit
un jour qu’il se trouvait en sa compagnie devant l’oeuvre Apollo (1963).
Alors qu’il pensait que l’oeuvre faisait référence au monde grec,
l’artiste lâcha ce commentaire laconique :
« Rachel et moi, on adorait aller danser au théâtre de
l’Apollo à Harlem. »
En d’autres temps, Cy Twombly
ne put s’empêcher, tout en sachant qu’au XVIIe siècle
le mot avait une tout autre signification, d’inscrire
l’expression « Private Ejaculations » dans toute une suite
de dessins de 1981-1982. On l’imagine devant
ces oeuvres, un sourire narquois au coin des lèvres !

podcast France culture la Dispute
une vie une oeuvre

TwomblyGrâce à l’application gratuite du Centre Pompidou le visiteur plonge
dans les méandres de l’inspiration
de Cy Twombly, des textes fondateurs de la mythologie grecque
à la poésie élisabéthaine. Une échappée qui entremêle les propos
de Cy Twombly, d’historiens d’art ou de penseurs tels que Roland Barthes.
Disponible en français, anglais et espagnol

Fantin-Latour, À fleur de peau

Au Musée du Luxembourg jusqu’au 12 février 2017
Cette exposition met en lumière les oeuvres les plus
emblématiques d’un artiste surtout connu pour ses
natures mortes et ses portraits de groupe, et révèle
également la part importante occupée dans son œuvre
par les peintures dites
« d’imagination ».
Fantin Latour autoportrait
Très attaché dès sa jeunesse à la restitution fidèle de la réalité,
Fantin-Latour explora également, avec délectation,
une veine plus poétique qui le rapproche des symbolistes.
L’exposition, qui embrasse toutes les facettes de cette
riche carrière, propose un parcours dense rassemblant
plus de cent vingt oeuvres, tableaux, lithographies,
dessins et autres études préparatoires.
vue-de-lexpo-fantin-latour-les-brodeuses
Suivant un plan chronologique, l’exposition s’ouvre sur les œuvres
de jeunesse de l’artiste, en particulier les troublants autoportraits
qu’il réalise dans les années 1850-1860. Confiné dans l’atelier,
Fantin-Latour trouve alors ses sources d’inspiration au coeur de
son intimité : modèles captifs, ses deux soeurs sont mises en scène
en liseuses ou en brodeuses, tandis que les natures mortes savamment
composées des années 1860 révèlent, déjà, les qualités d’observation
exceptionnelles du jeune artiste.
Fantin Latour un atelier aux Batignolles
Un atelier aux Batignolles 1870 huile sur toile ;
204 x 273,5 cm Paris, musée d’Orsay,
Fantin Latour Coin de Table
Coin de table
de gauche à droite : Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Elzéar Bonnier,
Léon Valade, Emile Blémont, Jean Aicart, Ernest d’Hervilly, Camille
Pelletan 1872 huile sur toile ; 161 x 223 cmParis, musée d’Orsay
Les coups d’éclat de la décennie 1864-1872, période charnière
dans le travail de Fantin-Latour, sont mis en lumière dans
la seconde partie de l’exposition. Mu par de grandes ambitions,
le jeune artiste travaille alors intensément, innovant avec panache
dans le domaine du portrait de groupe.
Fantin Latour, Hommage à Delacroix
Avec l’Hommage à Delacroix, le premier de ses grands portraits
de groupe, il inscrit son nom dans l’histoire d’une certaine
modernité, aux côtés de Delacroix ou de Manet.
Avec Le Toast (1864-1865), Un atelier aux Batignolles (1870) et
Coin de table (1872), il multiplie les oeuvres à valeur de manifestes.
fantin-latour-nature-morte
La troisième partie de l’exposition présente les séries de
natures mortes et de portraits que l’artiste réalise entre
1873 et 1890. À l’exception des portraits de commande, qui se
raréfient peu à peu dans son oeuvre, il qualifie lui-même
la plupart de ces toiles d’ « études d’après nature ».
fantin-latour-capucines-doubles
Les somptueux portraits de fleurs qu’il brosse alors par dizaines
témoignent d’un talent rare dans la composition des
bouquets autant que d’une exceptionnelle virtuosité dans
le rendu des matières.  Ses portraits, qu’ils soient posés ou
plus intimistes, illustrent eux aussi un sens aigu de l’observation.
fantin-latour-la-nuit

L’artiste se lasse pourtant peu à peu des portraits et des
natures mortes, ainsi que le révèle la quatrième partie de l’exposition.
« Je me fais plaisir » : par cette phrase écrite dans une lettre
à son ami et marchand Edwards en 1869, Fantin-Latour évoque
les oeuvres dites  « d’imagination » qui occupent une part croissante
dans son oeuvre au fil des années.
Nourries de sa passion pour la musique, inspirées par des sujets
mythologiques ou odes à la beauté du corps féminin sous couvert
de chastes allégories, ces oeuvres révèlent un visage moins connu de l’artiste.

Henri Fantin-Latour
Entre l’austérité des portraits familiaux, la richesse des natures
mortes et la féerie des tableaux d’imagination se dessine
ainsi un personnage tout en nuances, dont la personnalité
complexe se trouve éclairée par l’abondante correspondance
qu’il entretint avec plusieurs de ses amis et artistes de l’époque.

Henri Fanti-Latour, détail hommage à Berlioz
Henri Fanti-Latour, détail hommage à Berlioz

L’exposition innove d’ailleurs en consacrant une salle au processus
créatif de Fantin-Latour qui, centrée sur L’Anniversaire
peint en 1876, présente en parallèle peintures, dessins et
lithographies retravaillées à de nombreuses reprises.
Cette rétrospective est enfin l’occasion de dévoiler au public
un corpus de photographies inédit, saisissant répertoire
de formes pour l’artiste.
Henri Fantin-Larour, Finale de la Walkyrie
Henri Fantin-Larour, Finale de la Walkyrie

Au-delà de la mise en lumière du genre traditionnellement
mineur de la nature morte, érigé par Fantin-Latour
en véritable portrait de fleurs, l’exposition souhaite brosser
l’image d’un artiste en prise avec les débats de son temps,
entre passion du réel et besoin d’évasion, qui a su s’imposer,
malgré sa discrétion, comme une figure marquante de son siècle.
podcast France culture, la Dispute

Sommaire de décembre 2016

Fondation Cartier

Cai Guo-Quiang, White Ton
Cai Guo-Quiang, White Ton

01 décembre 2016 : Frederic Versolato «47° Nord», la latitude de Mulhouse
03 décembre 2016 : Maurizio Cattelan – Not Afraid of Love
11 décembre 2016 : Oscar Wilde, l’impertinent absolu
20 décembre 2016 : Sites éternels, De Bâmiyân à Palmyre
22 décembre 2016 : Hodler Monet Munch – Peindre l’impossible
24 décembre 2016 : Noël 2016
 

Noël 2016

Joyeux Noël à tous mes lecteurs

L'adoration des Berger, Georges de la Tour, vers 1645
L’adoration des Bergers, Georges de la Tour, vers 1645

Hodler Monet Munch – Peindre l’impossible

Le musée Marmottan Monet présente jusqu’au
22 janvier 2017
C’est à Philippe Dagen, critique et historien d’art,
journaliste
au Monde, que l’on doit l’exposition éblouissante
qui réunit trois stars à la recherche de l’impossible
représentation, du soleil, de l’eau, de la neige et de leur
effet.
« J’ai repris encore des choses impossibles à faire : de l’eau
avec de l’herbe qui ondule dans le fond… c’est admirable
à voir, mais c’est à rendre fou de vouloir faire ça »
Claude Monet
claude-monet
Pourquoi réunir le temps d’une exposition
Ferdinand Hodler, Claude Monet et Edvard Munch ?
Un Français né en 1840 et mort en 1926, un Suisse né en 1853
et mort en 1918 et un Norvégien né en 1863 et mort en 1944 :
la composition du trio peut paraître étrange. Ils ne se sont
même pas rencontrés, et, s’il ne fait aucun doute qu’Hodler
et Munch ont souvent regardé Monet, la réciproque n’est
pas démontrée.
Circonstance aggravante : l’histoire de l’art a pris l’habitude de
les classer dans des catégories différentes, impressionnisme,
postimpressionnisme ou symbolisme.
Or c’est ce classement que le commissaire  propose de
remettre en cause en montrant que leurs
oeuvres ont bien plus à se dire entre elles qu’on ne le croirait.
Une évidence historique d’abord : ces peintres sont des
contemporains, bien qu’ils appartiennent à des générations
différentes. Ils vivent dans le même monde en cours de mutation,
l’Europe d’avant et d’après la Première Guerre Mondiale.
Ils en éprouvent les mutations techniques, politiques
et sociales. Celles-ci affectent leur mode de vie et leurs pratiques
artistiques. Ainsi tous trois sont-ils des voyageurs et découvrent
des lieux et des motifs auxquels, un demi-siècle plus
tôt, ils n’auraient pu accéder.
hodler
Monet se rend en Norvège, Hodler monte jusqu’aux glaciers
alpins, Munch va et vient du nord au sud de l’Europe.
Ainsi sont-ils aussi les contemporains du développement
accéléré des sciences physiques et naturelles qui procèdent
par expérimentations et séries – modèles que tous trois,
à des degrés divers, introduisent dans leur processus créatif.
Ces expérimentations, ces séries, c’est-à-dire une conception
méthodique, tous trois la mettent en oeuvre pour affronter
les difficultés de la représentation de motifs qui, en raison
même de leurs particularités, deviennent pour eux des obsessions.
« J’ai repris encore des choses impossibles à faire : de l’eau avec
de l’herbe qui ondule dans le fond… c’est admirable à voir,
mais c’est à
rendre fou de vouloir faire ça. »
Ces mots sont de Monet, mais ils pourraient être ceux du peintre
qui, jusqu’à sa mort, s’obstine à étudier l’horizon des Alpes
depuis sa fenêtre, de l’aube au crépuscule
Hodler. Ou de celui qui, insatisfait, revient jusqu’à la dépression
sur les mêmes motifs, une maison rouge, des marins dans la neige,
le couchant regardé en face, la nuit boréale – Munch.
Comment peindre de face l’éclat éblouissant du soleil,
avec de simples couleurs à l’huile sur une
simple toile ? edvar-munchComment peindre la neige dont l’éclat et la blancheur ne cessent
de varier à la moindre nuance de la lumière ? Comment suggérer
les mouvements et variations de la lumière sur l’eau,
malgré l’immobilité de la peinture ?
Tous trois mettent ainsi la peinture à l’épreuve de l’impossible.
L’exposition les suit pas à pas dans ces recherches en comparant
sans cesse leurs tentatives, en organisant des confrontations
visuelles entre les trois artistes dans un espace repensé pour
l’occasion afin d’accueillir une vingtaine d’oeuvre de chacun.
Les sujets, c’est-à-dire les problèmes
: haute montagne, soleil, neige, eau vive.
Le parcours les réunit une dernière fois sous le signe de la couleur
dégagée du devoir d’imitation, jusqu’à leurs oeuvres ultimes,
elliptiques et libres – si libres qu’elles n’ont guère été comprises
de leurs contemporains.
Podcast les regardeurs sur France culture
Grâce à un partenariat exceptionnel entre le Munchmuseet d’Oslo et
le musée Marmottan Monet, elle présente
des oeuvres du peintre norvégien qui, pour certaines, n’ont jamais
été vues à Paris. La générosité de plusieurs collections privées suisses
permet d’y réunir un ensemble Hodler non
moins exceptionnel, que ce soit par sa qualité ou sa rareté.

Horaires d’ouverture

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Dernière entrée : 17h30
Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h
Dernière entrée : 20h30

Sites éternels, De Bâmiyân à Palmyre

Jusqu’au 9 janvier 2017 au Grand Palais
Galerie sud-est

© UNESCO
© UNESCO

Il y a plus d’un an, à la suite des terribles destructions
subies par la ville de Palmyre, le Président de la République
François Hollande a souhaité que la France prenne une part
active dans la préservation du patrimoine en danger.
C’est à son initiative que j’ai rassemblé, en tant que
Président-directeur du musée du Louvre, cinquante
propositions sur cette question, après avoir pendant plusieurs
mois écouté et consulté les experts mais aussi
visité certains de ces lieux martyrs.
Jean-Luc Martinez

sites-eternets-vue-de-lexpoLa Rmn-Grand Palais et le musée du Louvre se sont
mobilisés pour présenter, sous le haut patronage
de l’UNESCO, une exposition gratuite permettant de
découvrir ou redécouvrir les splendeurs de grands
sites archéologiques aujourd’hui dans des zones à risque,
Bâmiyân, Khorsabad, Palmyre, la Mosquée des Omeyyades
de Damas et le Krak des Chevaliers, sites du patrimoine
universel particulièrement menacés par les conflits en
Afghanistan et au Moyen Orient.

Palmyre Arche, reconstruction 3D image 3D © Iconem, DGAM
Palmyre
Arche, reconstruction 3D
image 3D
© Iconem, DGAM

Cette exposition a pour ambition de sensibiliser
le grand public à la notion de patrimoine en danger par
l’évocation de sites emblématiques.
Selon UNESCO, pour la seule Syrie, les six sites du patrimoine
mondial ainsi que d’innombrables autres sites culturels
et archéologiques ont été endommagés ou pillés, voire détruits
à différents degrés.

Relief funéraire de Taimé et de sa femme Hadira 1ère moitié IIIe siècle après J.-C. Palmyre (ancienne Tadmor), Syrie calcaire ; 43 x 63 x 18 cm Paris, musée du Louvre
Relief funéraire de Taimé et de sa femme
Hadira
1ère moitié IIIe siècle après J.-C.
Palmyre (ancienne Tadmor), Syrie
calcaire ; 43 x 63 x 18 cm
Paris, musée du Louvre

L’exposition se veut immersive en plongeant le visiteur
au coeur de ces sites grâce à une projection d’images(voir ici)
des lieux à 360° dans l’espace d’exposition. L’émergence de nouvelles
techniques de prises de vue par drônes et de reconstitutions
numériques ont permis en effet d’avoir un relevé de l’état actuel
de ces sites devenus inaccessibles car situés en zone de conflit.
Aux images filmées sont intégrées de façon dynamique
des documents d’archives, dessins, gravures, photographies
anciennes, donnant la mesure de l’évolution des différents sites
à travers le temps.

Après un espace introductif qui apporte un éclairage sur la
problématique du patrimoine en danger, l’exposition s’organise
en deux sections, le
Site Universel et le Laboratoire des images :

Palmyre détail

– dans le Site Universel, sont projetés quatre films
sur quatre sites archéologiques majeurs, dans un
vaste
panorama à 360°, permettant une expérience immersive
inédite du visiteur. Chaque film apporte un éclairage particulier
sur la destruction, la conservation, la restauration de ce patrimoine
en danger : le pillage des antiquités et le trafic illicite pour
Khorsabad, la reconstruction et ses enjeux pour Palmyre,
la (re)découverte archéologique pour la mosquée des Omeyyades,
enfin la conservation et la valorisation des ruines pour
le Krak des chevaliers. Les quatre sites sont chacun évoqués
par une oeuvre emblématique du musée du Louvre.

Khorsabad,
Khorsabad,

Le Laboratoire des images dédié notamment
aux techniques de relevés utilisées par les archéologues
et
leur évolution à travers les âges, est organisé comme un
cabinet de curiosité dans lequel sont présentés, pour chaque site,
les différents outils qui ont permis de rendre compte de
leurs connaissances : d’abord

Fraguement de mosaïque
Fragment de mosaïque

gravures, peintures, aquarelles, plans, puis photographies
et plus récemment images numériques et drones
pour proposer des reconstitutions scientifiques.
Les images rapportées par les touristes qui ont pu visiter
ces lieux avant leur altération récente et avant qu’ils ne
soient rendus inaccessibles par les conflits sont aujourd’hui
des supports précieux.

Krak des Chevaliers
Krak des Chevaliers

La parole est également donnée à des citoyens des pays
touchés notamment syriens et irakiens, archéologues
ou profanes, à travers différents témoignages.

Pour la première fois, une reconstitution 3D dynamique,
en réalité augmentée, est présentée. Les visiteurs
peuvent suivre sur tablette la reproduction interactive et en
volume de Palmyre, et notamment observer la destruction
de son arche pièce par pièce et sa reconstruction simulée.

Elèves de l'école de Damas qui relèvent les mosaïques de la Grande Mosquée 1928-1929
Elèves de l’école de Damas qui relèvent les mosaïques de la Grande Mosquée 1928-1929

Les quatre sites présentés dans l’espace universel
sont importants pour quatre civilisations différentes :

Khorsabad, ville de la Haute-Antiquité fondée par le roi Sargon II
(713-706 av. J.-C.) dans la province de Ninive, fût l’une des
capitales du grand empire néo-assyrien qui réussit à dominer
la plus grande partie du Proche-Orient dans la première moitié
du I
er millénaire avant notre ère ;

Lion couché rugissant vers 700 av. J.-C. Khorsabad, trouvé fixé au dallage d’une façade du palais bronze Paris, musée du Louvre, département des antiquités orientales
Lion couché rugissant
vers 700 av. J.-C.
Khorsabad, trouvé fixé au dallage d’une façade du palais
bronze
Paris, musée du Louvre, département des antiquités
orientales


Palmyre, au coeur du désert, à michemin
entre la côte méditerranéenne et l’Euphrate, ancien relais caravanier
dont on retient la splendeur à l’époque romaine mais
dont l’existence remonte au II
e millénaire
avant notre ère ;

Grande mosquée des Omeyyades de Damas, Edicule
Grande mosquée des Omeyyades de Damas, Edicule

la Grande Mosquée, édifiée au coeur de Damas par
la dynasties des Omeyyades (661-750), est l’un des plus anciens
chefs-d’oeuvre de l’architecture islamique ;
le Krak des Chevaliers, château fort datant de l’époque des croisades,
situé dans l’ouest de la Syrie, est l’un des châteaux croisés les plus
prestigieux et les mieux conservés.

Bassin du sultan al-‘Adil II Ahmad ibn ‘Umar al-Dhaki al-Mawsili Syrie, 1238-1240
Bassin du sultan al-‘Adil II Ahmad ibn ‘Umar al-Dhaki
al-Mawsili
Syrie, 1238-1240

L’exposition se poursuit en ligne sur le site
du ministère Culture e de la communication

Le musée du Louvre-Lens présente du 2 novembre 2016
au 23 janvier 2017 une exposition consacrée à la Mésopotamie,
située pour l’essentiel en Irak actuel, berceau de l’économie
moderne et de l’écriture,

« L’Histoire commence en Mésopotamie. »

commissariat général : Jean-Luc Martinez,
président-directeur du musée du Louvre

commissaires : Yannick Lintz, directrice du Département
des Arts de l’Islam du musée du Louvre ;

Marielle Pic, directrice du Département des Antiquités
orientales du musée du Louvre

scénographie : Sylvain Roca et Nicolas Groult

réalisateur : Olivier Brunet

documentation scientifique : Thomas Sagory,
chef du service du développement numérique du Musée
d’Archéologie
nationale – Domaine national de
Saint-Germain-en-Laye et responsable de la collection
Grands sites archéologiques

ouverture :
tous les jours de 10h à 20h, nocturne
le mercredi jusqu’à 22h, fermé le mardi
fermeture à 18h les samedis 24 et 31 décembre