Bacon – Giacometti

Jusqu’au – 2 septembre 2018
C’est un face-à-face inattendu que présente la
Fondation Beyeler,

dans sa nouvelle exposition. Alberto Giacometti (1901–1966)
et Francis Bacon (1909–1992) qui ont marqué
l’art du XXe siècle d’une empreinte capitale. Cette exposition fait
dialoguer le travail des deux artistes. Aussi différentes qu’elles
puissent paraître à première vue, leurs œuvres offrent en effet de
surprenants points communs. Pour Bacon et Giacometti, la
figure humaine est le motif majeur de leur recherche artistique.
Ils s’intéressent l’un et l’autre au corps fragmenté et déformé.
Ils se vouent en outre, de façon quasi obsessionnelle et dans
une multitude de portraits, à la représentation de la personne
humaine dans son individualité.

Si Bacon et Giacometti se disent « réalistes », ils poussent
néanmoins l’abstraction de la figure humaine dans ses ultimes
limites.
Giacometti et Bacon travaillaient dans de tout petits ateliers,
incroyablement encombrés, au milieu d’un extraordinaire
désordre. Ces deux creusets où leur œuvre s’est élaborée ont été
spécialement reconstitués pour l’exposition, sous forme de
projections  multimédia en taille réelle, afin que les visiteurs
puissent s’immerger dans l’environnement où les deux artistes
ont œuvré.
L’exposition réunit une centaine de peintures et de sculptures
provenant de prestigieux musées d’Europe et des États-Unis,
ainsi que de plusieurs collections privées. Elle est organisée par la
Fondation Beyeler, en collaboration avec la
Fondation Giacometti à Paris, légataire universelle de la
veuve de l’artiste. La plupart des œuvres de Giacometti présentées
en proviennent. Plusieurs d’entre elles n’ont été que rarement
montrées jusqu’ici, quelques-unes le sont pour la première fois.
A noter plus particulièrement, une série de plâtres originaux
en provenance de la succession de Giacometti jamais encore dévoilés
au grand public, ainsi que quatre grands triptyques de Bacon

L’exposition est placée sous le commissariat de
Catherine Grenier, Michael Peppiatt et Ulf Küster.
Dès l’entrée le ton est donné, avec un vocabulaire commun,
l’ironie. Le portrait du pape Innocent X, hurlant, d’après
Velazquez,
voisine avec le nez en cage de Giacometti.
Pinocchio ou revolver, les deux présentés dans un espace
tridimensionnel.

Isabel Rawsthorne
Le peintre britannique et le sculpteur suisse se sont rencontrés
au début des années 1960 au travers d’une amie commune,
l’artiste Isabel Rawsthorne. En 1965, leur relation était déjà telle
que Bacon avait rendu visite à Giacometti à la Tate Gallery à
Londres, lorsque ce dernier y installait son exposition. Une série
de clichés du photographe anglais Graham Keen documente
cette rencontre, montrant les deux artistes en intense conversation.
Plus d’un demi-siècle plus tard, les deux artistes sont réunis à la
Fondation Beyeler et ce double portrait photographique ouvre
l’exposition.Les neuf salles thématiques de l’exposition présentent les oeuvres
de Giacometti et de Bacon côte à côte, faisant apparaître clairement
les différences mais aussi les points communs des deux artistes; leurs
particularités sont soulignées, ainsi les couleurs souvent vibrantes
de Bacon et le gris hautement différencié qui caractérise le travail
de Giacometti.

Bacon Art Instutit of Chicago

Toute leur vie, Giacometti et Bacon ont travaillé à la
représentation de figures dans l’espace, Giacometti
en sculpture et Bacon en peinture.
C’est à cet aspect de leur travail qu’est consacrée la salle suivante.
Giacometti a construit tout une série de structures,
dont La Cage (1950), exposée ici en version de plâtre et
en bronze. Deux autres constructions spatiales de Giacometti sont
présentées. La légendaire Boule suspendue (1930) est une des
sculptures surréalistes les plus célèbres; de construction
aussi simple que sa charge érotique est forte, elle a stimulé
l’imaginaire de générations d’amateurs d’art.
Giacometti la Boule Suspendue, Kunsthaus Zurich

 L’oeuvre la plus importante de Giacometti dans la salle 7
est la version de plâtre de l’iconique Homme qui marche II
de 1960
,
exposée avec la version de bronze de la collection Beyeler.

Alberto-Giacometti-Walking-Man-II-1960-plaster-188 50-x-29 10-x-111 20-cm-coll-Fondation-Giacometti-Paris-photo

Cette salle présente également une sélection de triptyques
saisissants de Francis Bacon et certains de ses tableaux
grand format. Tout comme Giacometti, Bacon semble avoir
joué avec l’idée de dynamiter les limites traditionnelles de l’image:
l’objectif était la représentation d’une dynamique, la transmission
d’un mouvement se déclarant au spectateur, sans égard pour
l’impossibilité d’un tel projet dans une oeuvre statique.
Parmi ces études de mouvement peintes se démarque tout
particulièrement le triptyque
Three Studies of Figures on Beds (1972),
en provenance de la
collection familiale Esther Grether.
Bacon se sert ici de flèches circulaires, au moyen desquelles il
souligne le sens du mouvement des trois groupes de figures
entremêlées.

L’échec continu de Giacometti était inscrit dans son processus
de travail. S’il n’avait pas sans cesse eu l’impression d’échouer,
il n’aurait peut-être pas eu l’élan de persévérer. Pour lui, le travail
semble avoir été en bonne partie aussi une quête de dépassement
personnel, comme s’il avait voulu se punir pour sa condition d’artiste.
C’est probablement aussi vrai de Bacon, même si dans ses images
l’agressivité semble se diriger principalement vers l’extérieur.


C’est dans le genre du portrait que se manifestent de la manière
la plus impressionnante les obsessions artistiques des deux hommes
et leur lutte autour de leur conception respective du réalisme.
Une série de sculptures de Giacometti – surtout des plâtres
originaux – fait face à des portraits de petit format de Bacon.
Ces derniers incluent quatre petits triptyques dont la forme
est inspirée de retables médiévaux, permettant à Bacon de
représenter ses modèles sous des facettes encore plus nombreuses
et de créer des effets de distanciation.
L’une des plus célèbres oeuvres tardives

de Giacometti, le plâtre original de Grande tête mince (1954),
en fait un portrait de son frère Diego, est également présentée ici;
à la fois plane et volumineuse, l’oeuvre se joue des notions de bi- et
de tridimensionnalité, et donc des principes de la peinture et de la
sculpture. Parmi les oeuvres de Bacon présentées dans cette
salle se trouve l’extraordinaire Self-Portrait (1987), oeuvre rarement
exposée issue d’une collection privée, où l’artiste semble étrangement
absent, perdu dans ses pensées.

Dans la salle suivante, le regard tombe en premier sur un groupe
de figures féminines sur pied de Giacometti, dont la plupart
appartiennent aux Femmes de Venise que l’artiste avait créée
pour la Biennale en 1956.
Elles attirent inexorablement l’attention par leur nature extrêmement
dense et concentrée: leurs surfaces rugueuses et fragmentées sont
difficiles à saisir, il en émerge une impression de calme dynamique.
Il en est de même et plus pour les figures conçues par Giacometti
au début des années 1960

L’avant-dernière salle de l’exposition a pour thème la coexistence
d’intensité, de passion et d’agressivité dans l’oeuvre des deux artistes.
Les profondes balafres infligées par Giacometti à ses bustes en plâtre
lors de ses attaques au couteau de modelage témoignent d’une grande
agressivité, dirigée peut-être contre le modèle, mais certainement
contre son travail artistique et donc contre lui-même, ainsi dans
le Buste d’Annette IV (1962). Des réflexions de même ordre
s’imposent à la contemplation des images de Bacon:
les corps semblent y avoir été déformés et les visages distordus
de manière impitoyable.
Il est étonnant de voir comment les deux artistes ont invalidé
dans leurs oeuvres les catégories esthétiques établies.
Bacon et Giacometti donnent à voir ici les faces sombres
de l’existence humaine.

Fondation Beyeler, Beyeler Museum
AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h00 à 18h00, le mercredi jusqu’à 20h
gratuit pour les jeunes de – de 25 ans
Un programme associé à l’exposition est à consulter
ci-dessous
Un catalogue allemand/anglais avec un tiré à part en français
est en vente à la boutique du musée et par correspondance

 

UTOPIA HOUSE

C’est ce lundi 7 mai jusqu’au jeudi 10 mai 2018

« La meilleure façon de s’approprier cet espace, c’était
de le faire ensemble »
Jan Kopp
Venez saluer Jan Kopp et son équipage le long du trajet !
Utopia House franchira deux écluses mulhousiennes :

Utopia House
photo Clarisse Schwab

→ 10 h – 10h30 : écluse 41 (au niveau du pont de Bâle)
→ 10h45 – 11h15 : écluse 39 (après la passerelle piétonnière
du Hasenrain)
L’embarcation sera visible par la suite sur les bords du canal
du Sud Alsace entre Mulhouse et Dannemarie,
n’hésitez pas à suivre l’équipage à pieds ou à vélo…
et profiter du soleil printanier pour un pique-nique bucolique !

En 2016, La Kunsthalle a invité l’artiste Jan Kopp à collaborer
avec les élèves du Lycée professionnel Saint-Joseph de Cluny
à repenser avec et pour eux, leur foyer, lieu de vie et d’échange.
Jan Kopp a choisi d’élargir son étude à la question de l’habitat,
de réfléchir à la problématique de l’hébergement d’urgence,
à la crise du logement, aux besoins d’architectures alternatives…
Les recherches et expérimentations que les élèves ont menées
durant des ateliers sont venues nourrir Utopia House, une œuvre
capable de naviguer sur l’eau en présence des lycéens pour être
par la suite renversée et devenir le toit d’un foyer des élèves.
Cette navigation constitue une des étapes du projet
Utopia House qui mobilise de nombreux partenaires locaux,
dont le Lycée des métiers du BTP Gustave Eiffel de Cernay
qui a construit l’embarcation de 14m de long sur 5m de large.
Utopia House naviguera jusqu’à Lyon entre le 7 et le 20 mai
sur le canal du Rhin au Rhône puis sur la Saône pour un trajet
de 417 km et passera 126 écluses pour y être présentée par
la Fondation Bullukian, du 29 au 31 mai, sur les quais du Rhône.
A la fin du mois de juin, Utopia House remontera le canal
du Rhône au Rhin et sera exposé à La Kunsthalle Mulhouse
dans le cadre de l’exposition Mon Nord est ton Sud,
du 13 septembre au 11 novembre 2018.
Feuille de route pressentie :

J1 → lundi 7 mai à 9h30 : d’Illzach à Wolfersdorf/Dannemarie
J2 → mardi 8 mai : de Wolfersdorf/Dannemarie à Montbéliard
J3 → mercredi 9 mai : de Montbéliard à L’Isle sur le Doubs
J4 → jeudi 10 mai : de l’Isle sur le Doubs à Baume les Dames
J5 → vendredi 11 mai : de Baume les Dames à Besançon Tarragnoz
J6 → samedi 12 mai : de Besançon Tarragnoz à Ranchot
J7 → dimanche 13 mai : de Ranchot à Choisey
J8 → lundi 14 mai : de Choisey à Seurre
J9 → mardi 15 mai : de Seurre à Tournus Chardonnay
Pause → du mardi 15 mai au soir jusqu’au samedi 19 mai au matin
J10 → samedi 19 mai : de Tournus Chardonnay à Trevoux
J10 → dimanche 20 mai : de Trevoux à Lyon

« Mon idée est de construire un espace démontable et
capable de naviguer. Je souhaite donner à cette « maison »
une première vie en tant qu’installation itinérante pouvant
accueillir un certain nombre d’élèves […] pour réaliser
un voyage d’une dizaine de jours sur le canal du Rhin
au Rhône. […] Ce qui m’intéresse également, c’est la
question de l’âge des futurs usagers de ce lieu : ce sont
des jeunes à l’aune de l’âge adulte et le voyage pourra,
pourquoi pas, être imaginé comme un voyage initiatique. »

Jan Kopp

Jan Kopp est né en 1970 à Francfort (Allemagne) et vit à Lyon.
Son travail recourt à différents médias : dessin, son, vidéo,
sculpture, performance, sans en privilégier aucun, et résiste à
toute tentation de spécialisation comme toute tentative de
classification. Il se déploie aussi bien à travers de vastes
installations conçues au regard des espaces qu’elles occupent,
que sous des formes plus discrètes telle que du crayon sur papier.

La ville est un thème récurrent, autant comme lieu possible
d’intervention que d’observation pour en déceler et figurer
les plus infimes signes poétiques.
Jan Kopp enseigne depuis 2015 à l’École Supérieure d’Art de
Clermont Métropole. Il est représenté par les galeries Eva Meyer,
Paris et Laurence Bernard, Genève.

Ses oeuvres ont été présentées au travers de nombreuses
expositions personnelles et collectives dans des institutions reconnues :
Centre Pompidou – Paris (2015) ; Centre d’art La Criée (2013) ;
Frac Alsace (2008) ; Biennale de Lyon (2001) ; PS1/MoMa – New-York (2000).

www.jankopp.net

La Presse :

les principaux articles
Depuis le lancement en septembre 2016 à l’écomusée d’Alsace,
la presse suit attentivement Utopia House.

Reportages TV
Extrait du JT de France 3 Haute-Alsace – 19.04.2018

Reportage du journal L’Alsace – 19.04.2018

Extrait du JT de France 3 Haute-Alsace – 27.04.2017

Extrait du JT de France 3 Haute-Alsace – 16.12.2016

Extrait du JT de France 3 Haute-Alsace – 05.12.2016

Presse écrite

En 2018

Journal L’Alsace,
« Utopia House, un rêve qui avance bien », 18 avril 2018

Jean Fautrier Matière et lumière

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris rend
hommage à Jean Fautrier (1898-1964), à travers une grande
rétrospective jusqu’au 20 mai 2018.

De Jean Fautrier je ne connaissais que les têtes d’otages,
sortes d’empâtements, je découvre avec surprise
qu’il était aussi figuratif à ses débuts, qu’il a interrompu
sa carrière de peintre, pour devenir moniteur de ski et
Hôtelier dans les Alpes.

Bien que peu connu du grand public, Jean Fautrier (1898-1964)
est l’un des artistes majeurs du XXème siècle. Il appartient à
la génération venue à l’art après le fauvisme, le cubisme et
les avant-gardes qui en sont immédiatement issues. Comme
Alberto Giacometti, Jean Dubuffet, Lucio Fontana ou
Henri Michaux , il s’est engagé dans une nouvelle direction
qui, chez lui ,s’est dessinée très tôt. La première partie de
son oeuvre est une des plus saisissantes de l’entre-deux-
guerres, dont elle reflète les drames et les tensions.
Son oeuvre évolue de façon spectaculaire dès la fin des années
1920, au point malgré lui, de faire de Fautrier l’inventeur de
l’art informel – dont l’influence sera considérable.
L’artiste refusera toujours que la peinture– ou la sculpture,
parce qu’il est aussi un grand sculpteur – ne soit plus en
prise avec la réalité.

La peinture de Fautrier repose sur la matière, à la fois
souvenir du sujet et réalité personnelle. Articulée au moyen
de nuances de lumières et de couleurs, elle est, dès les débuts
réalistes de l’artiste, une suite d’inventions picturales qui
marquera les esprits.
Fautrier était étroitement lié à de grands auteurs de son
temps, notamment André Malraux, Jean Paulhan ou
Francis Ponge, qui ont accompagné son oeuvre avec ferveur.
En 1946, Ponge compare la forte personnalité de Picasso à
celle de Fautrier, dans laquelle il reconnaît le double :
« Après Picasso : masculin, léonin, […], Fautrier représente
le côté de la peinture féminin et félin 1 […]. »
Pour lui, ce dernier ne faisait pas qu’apposer un énième
tableau au mur ; son oeuvre était bien plus puissante :
«Il est clair que Fautrier a une autre ambition.
Il veut rompre le mur
»
et donc ouvrir l’art vers de nouvelles perspectives.
Cette exposition est la troisième rétrospective Fautrier
organisée par le Musée d’Art moderne de la Ville
de Paris
depuis le printemps 1964, après que l’artiste fit
– juste avant de mourir –une importante donation au Musée.
La deuxième, d’envergure également, eut lieu en 1989.
Celle d’aujourd’hui, presque trente ans plus tard, est une reprise
augmentée de la rétrospective que proposa à l’automne 2017
le Kunstmuseum Winterthur (Suisse).
Avec près de cent quarante peintures, un corpus
représentatif d’oeuvres sur papier et plus de
vingt-cinq sculptures –soit presque la totalité de la
production sculpturale de
l’artiste –,
cette exposition permet de donner une juste vue de
l’oeuvre de Fautrier.

1. Les débuts : 1922–1925
Le parcours artistique de Jean Fautrier débute en 1920,
lorsque ,réformé par l’armée, il s’installe à Paris. Outre
la peinture, il expérimente les arts graphiques (gravure sur
bois et lithographie) qui seront déterminants pour la réalisation
de ses premières toiles. Laissant libre cours à un réalisme
sarcastique, l’artiste dépeint ses sujets de façon impitoyable.
Il tire ses thèmes de la vie des gens d’origine modeste, comme
les habitantes du Tyrol –un souvenir de ses séjours à la montagne –,
où le primitivisme de la peinture rejoint la laideur flagrante
des modèles. Dans  Portrait de

ma concierge (1922) ou Trois VieillesFemmes (vers 1923)
– des patientes de la Salpêtrière –, l’accent est mis su r les traits
des visages et les mains surdimensionnées, apportant ainsi
de la sévérité et de la profondeur à ses portraits.
En 1925, Fautrier, inspiré par sa compagne Andrée Pierson,
s’attaque au nu pour la première fois, à travers des pastels
et des peintures.
Grâce à la représentation du corps et de l’espace seulement
esquissé, la présence du sujet fait émerger la virtuosité picturale.
Fautrier ne suit pas la manière du postimpressionnisme,
pas plus qu’il ne marche dans les pas de l’avant-garde cubiste,
et ignore les jalons posés par le néoclassicisme. Ses tableaux se
rapprochent plutôt des tonalités sombres de la peinture flamande,
ou de celle de son ami et professeur
Walter Sickert, rencontré lors de ses études à Londres.
«Je me refusais à entrer dans une école quelconque, cubiste ou autre.
J’estimais que le cubisme était une chose finie, et le surréalisme,
qui était à la mode alors, également une chose finie […].»
2. Période noire : 1926–1927
En 1926, des randonnées dans les Hautes-Alpes – dans le Tyrol ou
en Savoie – inspirent à Fautrier des paysages de glaciers.
Ces oeuvres sont d’une intensité jamais vue jusqu’alors.
Par le traitement de la matière et de la lumière, elles
annoncent la «période noire », qui n’aura pas d’équivalent à son
époque. Cette peinture est une évocation simple du sujet,
abordé de manière frontale, parfois brutale, avec l’application
raffinée de quelques empreintes colorées dans un monochrome
sombre. Le peintre place les éléments de ses natures mortes
sur une surface à l’intérieur de l’image, anticipant probablement
le fond à venir. Le brun cuivré pâteux suffit à suggérer le corps
du lapin écorché, le vert vibrant la surface des poires, ou le noir
profond la présence énigmatique d’un sanglier abattu et suspendu.
Chaque sujet prend une dimension saisissante; ce ne sont
plus des choses ou des êtres qui sont représentés, mais la réalité
essentielle de leur présence au monde. Leur apparence
subtile mais aussi le choix des sujets font penser que ces oeuvres
ont été réalisées en référence aux natures mortes de la
peinture française du XVIIIème siècle. Chardin est, dès cette
époque, une grande source d’admiration pour Fautrier. Ces
tableaux valent à l’artiste ses premiers succès commerciaux.
Ils attirent l’attention des marchands d’art Paul Guillaume et
Léopold Zborowski: le premier lui fait signer un contrat, tandis
que le second l’expose aux côtés de Modigliani, de Kisling et de
Soutine. Les nombreuses versions des mêmes sujets, tels ses
Nus noirs, sont un signe de l’intérêt grandissant du public pour
le travail de Fautrier, dont la répétition en série laisse transparaître
son univers érotique.

3. Port-Cros : 1928
En 1927, la peinture de Fautrier évolue du noir vers un gris
plus doux («période grise»). Les formes deviennent plus
suggestives comme dans ses nus monumentaux qui émergent
dans une semi-pénombre. Un séjour sur l’île de Port-Cros, au
large d’Hyères, en 1928, marque une césure dans l’oeuvre de
Fautrier. Sa palette s’éclaircit, ses aplats de couleur se font
encore plus pâteux. C’est tout particulièrement vrai dans son
chef-d’oeuvre de la période, Forêt (collection du musée de
Karlsruhe), où les troncs d’arbres perdent de leur matérialité,
au profit des intervalles qui les séparent, massivement remplis
d’un jaune froid, tandis que dans les cimes, le trait ondule et
s’émancipe en une arabesque libre. Le paysage permet à
Fautrier d’obtenir une représentation graphique qui se détache
du sujet.
C’est également à ce tournant de sa peinture qu’il sculpte son
premier corpus d’oeuvres: quelques bustes et diverses petites
statues. Dans ces sculptures-peintures, toujours représentées
frontalement, la déformation déjà à l’oeuvre dans son travail
pictural, trouve son prolongement de manière très explicite.
Dans ces bustes, on retrouve le traitement pâteux des surfaces
peintes, les détails se fondant dans la matière, traitée de façon
imparfaite. Ces oeuvres rappellent celles d’autres
peintres-sculpteurs, notamment Degas, dont les sculptures ont été
découvertes dans les années 1920, ou Matisse, dans la déformation
émancipée des parties du corps
.
4. Illustrations pour L’Enfer de Dante et paysages :
1928–1940

L’apport de l’expérience de Port-Cros transparaît dans la série
de lithographies que Fautrier prépare à partir de 1928 en vue
de la publication d’une édition illustrée de L’Enfer de Dante.
Si la proposition de collaborer avec les éditions Gallimard vient
d’André Malraux, c’est l’artiste lui-même qui choisit, après
réflexion, ce poème comme point de départ à son travail. Les études
au pastel pour cette suite lithographique ont été en grande partie
perdues, et l’éditeur ayant renoncé au projet en raison du
caractère trop abstrait des illustrations de Fautrier, seules les
épreuves subsistent. Mais ces lithographies ne sont en aucune
façon abstraites: on reconnaît des sujets déjà abordés auparavant,
dans lesquels l’artiste fait un pas supplémentaire et
fondamental vers un emploi libéré de la couleur, et une ébauche
schématique de la nature et des figures. Désireux, comme il
l’expliquera plus tard, de s’affranchir du genre photographique,
du mimétique, et ne sachant rien des abstractions d’un
Kandinsky, il ne se permet pas encore de faire quelque
chose de complètement «informel». Les petits formats sur papier,
réalisés de 1928 à 1940, montrent que le sujet du paysage
lui offre la possibilité, paradoxalement, de s’écarter davantage de
la représentation naturaliste. Ces travaux étant à peine datés,
il est difficile de déterminer quand ils ont réellement été
exécutés.
Le Petit Paysage de 1940 témoigne encore de la
fascination de Fautrier pour la désagrégation des contours à
travers un tracé libre, l’idée maîtresse qui l’avait conduit dans
ses illustrations pour L’Enfer.
5. Dessins : 1930–1960
Bien qu’étant un dessinateur hors pair, Fautrier ne se remet
vraiment au dessin et au pastel qu’à partir du milieu de la guerre.
Il a en effet obtenu en 1942 une commande pour réaliser les
illustrations qui accompagneront le poème Lespugue de Robert
Ganzo, puis une autre pour deux ouvrages de Georges Bataille
(Madame Edwarda et L’Alleluiah).
L’abstraction du sujet, la
séparation entre contour et forme matérielle se poursuivent
dans le traitement du corps jamais totalement abandonné,
que ce soit dans les têtes seulement suggérées des Otages
ou dans les silhouettes voluptueuses des femmes allongées de
L’Alleluiah. À l’image des écrits de Bataille, où des situations
érotiques et des fantasmes de destruction se mêlent, la
représentation des figures confond volupté et déformation.
D’après Palma Bucarelli, auteure d’un ouvrage de référence sur
Jean Fautrier, ces nus étaient
«comme des grappes de matière irritée et décomposée».
Elle ajoutait qu’il y a, «dans les profondeurs de la nature
de Fautrier, un instinct de destruction qui se confond
obscurément avec sensualité
».
Malgré cette technique agressive, le trait ne se fait jamais violent
et reste distant: il enserre le corps tel un objet de désir dans des
mouvements rythmiques et calligraphiques, ou encore le résume
en un trait concis (torse aux bras suggérés, poitrines et sexes
réduits à un simple signe). Le fond mat, dessiné au charbon,
récurrent dans les nus, apparaît ici comme le pendant de la
masse apposée au couteau sur les toiles.
Dans ses oeuvres tardives, Fautrier revient au dessin, dans lequel
le trait gestuel, presque abstrait, semble émaner du corps
lui-même plus que de la main de l’artiste
6. Années de transition : 1930–1940
Suite au crash du marché de l’art, après la crise économique
de 1929, Fautrier ne peut plus vivre de son activité, jusque -là
prospère. Il se voit alors contraint de trouver une autre source
de revenus, et devient, dans les années qui suivent, moniteur de
ski et hôtelier dans les Alpes savoyardes. Désormais dépourvu
d’atelier, il peindra beaucoup moins durant ces années. Dans
son isolement, il réfléchit à une technique de peinture d’un
nouveau genre, qu’il mettra finalement au point dans les années
1940:
« […] même dans les années que j’ai passées comme
professeur de ski en montagne, j’ai travaillé cette technique très
soigneusement mais petit à petit, en mettant de plus en plus
d’épaisseur, en n’en mettant plus, en cherchant autre chose […].»
Cette technique apparaît déjà dans les natures mortes et les  nus
avec lesquels il reprend la peinture à la fin des années
1930. Ces oeuvres sont conçues graphiquement: évoluant
jusqu’à l’arabesque, le trait détermine l’apparence de l’objet plus
encore que dans la «période noire». Désormais, l’artiste travaille
exclusivement sur du papier qu’il maroufle ensuite sur une
toile. Dans Les Deux Pichets (vers 1939), le plat suggéré par
la masse de plâtre repose sur un fond grossièrement peint,
tandis que les deux pichets et les fruits sont esquissés au
pinceau. C’est aussi dans le courant des années 1930 que Fautrier
revient à la sculpture: les dimensions de Femme debout (1935)
rappellent combien le corps féminin est un thème important
pour lui; et son visage annonce le deuxième corpus de têtes
sculptées qui verront le jour en 1940. Leurs traits, finement
ciselés, se fondent dans la matière de sa sculpture comme dans
celle de sa peinture.
7. Une nouvelle peinture : Les Otages 1940–1945
En 1940, Fautrier revient à Paris. Durant les années de guerre,
il pratique un nouveau genre de peinture auquel il pensait
depuis longtemps. Il ne traite que peu de sujets – végétation,
nus, natures mortes – mais ceux-ci sont transformés. L’artiste ne
peint plus au sens traditionnel du terme, il conçoit l’image comme
une construction matérielle. Avec le couteau, il appose une
masse d’enduit blanc sur le papier et la modèle librement.
La matière n’est pas un fragment de réalité introduit dans l’image,
elle ne fait que suggérer cette réalité.

Sur cette base solide, Fautrier
répand des pigments de couleur et esquisse avec le
pinceau les contours qui encerclent la forme sculptée et la
font disparaître. Il ne travaille alors pas contre un mur mais pose le
papier devant lui sur une table. Le nombre de ses sujets reste
réduit: des paysages, des nus, et surtout les têtes d’Otages, qui
font un effet retentissant lors de leur présentation en
octobre-novembre 1945 à la galerie René Drouin.

Ces Otages sont desvisages de prisonniers de la Gestapo –
un thème bouleversant et vibrant d’actualité –
mais l’art et la façon dont procède
Fautrier irritent,
de même que le traitement en série des têtes, que Michel Ragon,
écrivain et critique d’art, décrira de la façon
suivante:
«Chaque tableau était peint de la même manière. Sur un fond
vert d’eau, une flaque de blanc épais s’étalait. Un
coup de pinceau indiquait la forme du visage. Et c’était tout
Les visiteurs de l’exposition remarquent, embarrassés, la beauté
des Otages, tandis que dans la préface du catalogue de l’exposition,
André Malraux s’interroge:
«Ne sommes -nous pas gênés par certains de ces roses et de ces
verts presque tendres, qui semblent appartenir à une complaisance
[…] de Fautrier pour une autre part de lui-même ?

8. Les Objets : 1946 – 1955
Après la guerre, Fautrier commence, avec les Objets, un nouveau
corpus d’oeuvres. Il ne choisit pas de représenter des objets
de valeur, mais, bien au contraire, des objets produits de
façon standardisée, voire industrielle, comme un verre, un pot,
des boîtes de conserve, des canettes, des cartons, des bobines,
ou encore des flacons de parfum. L’artiste ne s’intéresse pas aux
objets sous leur aspect familier mais cherche à en capturer l’essence
avant que celle-ci ne soit dérobée par l’usage qui en est
fait.
«Fautrier nous peint une boîte comme si le concept de boîte
n’existait pas encore […] et, plutôt qu’un objet, un débat entre
rêve et matière, un tâtonnement vers la “boîte” dans la zone
d’incertitude où se frôlent le possible et le réel», écrit
André Berne-Joffroy, commissaire d’exposition et écrivain.
Le côtoiement de matières – peinture et dessin –, qui avait
déjà donné auximages noires leur caractère particulier, atteint
dans les Objets des sommets de raffinement.
Les Objets de Fautrier rayonnent de la beauté évidente des
natures mortes de Chardin. Dans ses recherches de cette époque,
l’artiste découvre ce à quoi il aspire: une consistance interne
précise, qui se distingue de l’expressivité liée au geste direct,
et cultivée depuis l’époque des impressionnistes.
Ainsi, Fautrier ne jette pas un regard nostalgique sur la tradition
– sa peinture est irréfutablement contemporaine.
«Il faut donc ramener la peinture à cette qualité artistique qui
valait avant la touche sacrée. Le peintre est devenu un virtuose
9. L’oeuvre final : 1955–1963
Série et répétition sont des procédés chers à Fautrier
depuis ses suites de Nus noirs de 1927. L’artiste va jusqu’
à inventer en1950 un nouveau procédé de reproduction,
les «Originaux multiples»: des tirages luxueux qui ne sont
pas de simples reproductions d’oeuvres. À travers la répétition
d’un thème et la banalisation de l’objet, le dessin abstrait
apparaît au grand jour: c’est à la fois une simple évocation
et une présence d’une grande précision qui confère à la
représentation un aspect définitif. Lorsque Fautrier revient
réellement à la peinture, après avoir moins produit
pendant plusieurs années suite à des problèmes financiers,
il se concentre sur les thèmes qui l’occupent depuis ses débuts:
des nus, des têtes, des paysages…
Face au succès de la peinture abstraite, il insiste sur
l’importance fondamentale de la réalité dans l’oeuvre. Il
commence par reprendre les têtes de ses Otages qu’il
transforme en visages asexués, leur donnant des titres issus de
célèbres morceaux de jazz, comme pour Wa Da Da(1956)

.À l’automne 1956, alors que les Hongrois se soulèvent à Budapest,
Fautrier peint la série des Partisans, inscrivant à la main,
au bas de chaque toile, le célèbre vers de Paul Éluard:
«J’écris ton nom, Liberté». Ce n’est plus la recherche
d’une nouvelle technique qui conduit son travail, mais la
volonté de tout peindre en s’appuyant sur la
«bravoure et [la] brièveté du dessin» prônées par Francis Ponge,
et qui va de l’érotisme à la nature.

Catalogue
Préface de Fabrice Hergott, directeur du Musée d’Art moderne
de la Ville de Paris
Dieter Schwarz, commissaire invité
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11, avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tél : 01 53 67 40 00 / Fax : 01 47 23 35 98
www.mam.paris.fr
Transports
Métro : Alma-Marceau ou Iéna
RER : Pont de l’Alma (ligne C)
Bus : 32/42/63/72/80/92
Horaires d’ouverture
Mardi au dimanche de 10h à 18h
(fermeture des caisses à 17h15)
Nocturne le jeudi de 18h à 22h seulement pour les expositions
(fermeture des caisses à 21h15)
Billet combiné Jean Fautrier / Mohamed Bourouissa
Plein tarif : 15 €
Tarif réduit : 13 €
Billetterie
Billets coupe-file sur www.mam.paris.fr
Fermeture le lundi et certains jours fériés

Sommaire du mois d'avril 2018

Didier Paquignon
exposition Sens contresens à Fernet Branca

10 avril 2018 : Tintoret, Naissance d’un génie
15 avril 2018 : John Hilliard à la Filature de Mulhouse
17 avril 2018 : Cataracte
18 avril 2018 : “Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”
24 avril 2018 : MADHOUSE
29 avril 2018 : Cataracte II

Cataracte II

Il faisait bon,  ce matin-là, aussi j’ai mis un pull léger en
prévision de la salle d’attente.
Comme la fois passée, j’ai eu du mal à fermer l’œil
la nuit précédente, aussi j’ai un léger mal de tête, mais surtout
un mal de dos affreux.

Les infirmières m’accueillent aussi jovialement,
«allez, vous y êtes déjà passée »
je passe leur checklist au petit poil, mais je signale quand même
mes douleurs lombaires. Aussitôt elles me font avaler un
doliprane énorme, qui reste coincé dans ma gorge. Elle me donne
un peu d’eau avec parcimonie pour le  faire descendre.
Puis je passe dans la salle d’attente.

Cette fois que des messieurs, avec canne, tatouages etc…
Visiblement, comme la fois précédente pour les femmes,
ils viennent du même coin : le Sundgau.
Après quelques échanges, sur le coût de la vie, sur l’intervention
de chacun, l’un d’entre eux, attaque :
« la Macron se gène pas, elle va partout« .
Les autres d’en rajouter. On se tourne vers moi,
pensant que j’allais peut-être surenchérir. Je dis,
« je la trouve bien cette dame« .
Pas battu, mon interlocuteur me dit,
« mais Macron est homosexuel, et mon médecin m’a dit
que les homo épousent toujours des femmes plus âgées.
D’ailleurs il a une villa à côté de
Paris où il reçoit des hommes,
et elle, elle part dans le Pas de Calais 
».
Moi : votre médecin ?
« Oui oui. »
Puis ils évoquent ensemble une connaissance
commune qui devait être de la partie ….
« mais gentil quand même »
moi en mon fort intérieur (manquait plus qu’il morde …)
Un autre me dit c’est écrit dans le magazine à côté de vous.
Je regarde c’est Closer. !!!
Il y a tout de même un homme qui dit que chacun fait ce qu’il veut.
Puis comme je ne réponds rien, on passe comme pour les dames,
aux maladies de ces messieurs.Ils sont convoqués au fur et à mesure, les uns ne sachant pas
à quelle heure, ni opérés par quel chirurgien. L’un prétend
qu’il est rentré en conduisant sa voiture il y a trois ans,
mais qu’il ne se souvient plus de ce qu’il a fait la veille,
mais beaucoup mieux de ce qui c’est passé  dans sa jeunesse.
Puis il trouve qu’on mange très mal dans cette clinique.
Nous sommes en ambulatoire, aussi il n’est pas question de manger.
Puis arrivent des dames, rebelote, on évoque les maladies, les
opérations, les repas dans le Sundgau.
Mon tour dans la salle d’op.

Passage dans la cabine pour se déshabiller. C’est une nouvelle,
qui me conduit. Elle a été formée devant nos yeux et nos oreilles.
C’est très sonore dans la salle d’attente et aux alentours.
Elle me conduit dans une cabine, visiblement ce n’est pas  la bonne,
car aussitôt une autre assistante veut y introduire une autre personne.
Puis en salle d’op, c’est le même protocole, les goutes, puis un
anesthésiste lit un texte à ses confrères, sur le non respect de
l’hygiène, le protocole et la sanction qu’il va demander contre
une responsable du service.
J’avoue que je me sens tout de suite rassurée …

l’opération se passe, je me rhabille, je passe chez l’infirmière
pour les dernières recommandations, qui me remet,
la feuille d’instruction,
qui contient le mode d’emploi pour mettre les gouttes,
et entretenir la coque etc… il était temps, car 20 jours
viennent de se passer depuis l’opération du 1er œil.

MADHOUSE

Au Séchoir jusqu’au 27/05/2018

Mulhouse ne rime pas avec Manchester et pourtant.
Si comme moi, cela vous a passé par-dessus la tête,
ou encore que vous n’êtes pas du coin, c’est une occasion
pour vous mettre au parfum, et de comprendre pourquoi,
on voit encore pointer toutes ses vieilles cheminées dans le panorama
mulhousien. Le Séchoir a concocté pour vous, une exposition
collective, qui démontre les parallèles entre ces 2 villes, surtout
au niveau ambiance de folie (culturelle et sociale).

André Maio

Au XIXème siècle Mulhouse était surnommée
« la petite Manchester »
ou « la Manchester du Nord ». Le ciel de la ville était découpé
par une centaine de cheminées et la vie économique et sociale
était calquée sur le rythme des filatures et autres usines annexes
et les allers-retours avec Manchester sont réguliers.
Ses habitants ouvriers éprouvent le besoin de se divertir, de leurs
monotones journées à l’usine, aussi la vie nocturne prend une ampleur
sans pareil.
Au XXème siècle, au début des années 80, la ville s’invente une
communauté punk. Quelques trublions font la navette avec Londres
et rapportent le son anglais en temps réel. De là, naîtront des groupes,
des aventures, des radios, des envies. L’appel de Londres et de
Madchester” est entendu et imprime sa marque sur Mulhouse
(et d’autres villes de l’Est) qui se rêve en MADHOUSE à son tour.
Aujourd’hui, à l’heure du Brexit, que reste-t’il de ce fantasme anglais,
mix entre l’énergie industrielle et le Do It Yourself punk ?
This is MADHOUSE

Cette exposition collective rassemble des artistes résidents
du Séchoir, mais aussi des artistes ayant un ancrage dans
la région mulhousienne et plus largement dans le GRAND EST.
Les coups de coeur de l’équipe y contribuent largement.
Parmi les 14 artistes sélectionnés, plasticiens, photographes,
illustrateurs ou écrivains, chacun apporte un regard personnel sur
le projet Mulhouse – Manchester.

Philip Anstett – Francois Bauer – Hugues Baum –
Daniel Carrot
– Heidi Kuhl – Joan( La petite Lucie )
– Jad Wio –
Stéphanie-Lucie Mathern –
Denis Scheubel ( SinedDenis ) –

Sara Vercheval – Delphine Gutron – André Maïo –
Mattalabass Le Séchoir -Sandrine Stahl .

Daniel Carrot, acteur de cette décade, a fait le trajet Mulhouse/
Manchester.
Il a compulsé ses souvenirs des années 80. Il a fignolé des bijoux
de textes pour accompagner les photos de son ancien compère des
DNA.
Philippe Anstett a puisé dans ses archives une série de photos
allant de 1980 à 1990, témoignage vibrant de l’effervescence
des nuits mulhousiennes dans un grand brassage culturel.
Ses photos prouvent que les Mulhousiens n’étaient pas en reste
et n’avaient pas grand chose à envier en terme de douce folie aux
nuits mancuniennes.
Ensemble les 2 amis sont les auteurs de «BeforeInstagram»
édité par Mediapop .

Delphine Gutron, présente une page qu’elle a réalisée dans le
cadre du collectif les Mains Nues, dans le quotidien l’Alsace
avec la gravure imprimée pour « Mulhouse la rouge ».
C’est une ruche en« roues de Mulhouse » symbole bien connu
et une abeille, près de la ruche, symbole de la société industrielle,
pour Mulhous
e, la petite Manchester aux 100 cheminées.
Exposée au Séchoir, ancienne tuilerie Lesage , elle prend toute
sa dimension .
A ses côtés une photographie du tatouage de son amie de Manchester,
Kerry. On y retrouve l’abeille, symbole de Manchester.
Après les attentats survenus en mai 2017 au concert de la chanteuse
Ariana Grande, à la Manchester Arena, les tatoueurs de Manchester
ont accepté de graver cette abeille sur la peau des volontaires et de
reverser l’argent gagné aux victimes de cet attentat.
Kerry habite en France aujourd’hui et a persuadé
Monsieur No, tatoueur à Sierentz, de lui tatouer cette abeille
mémorielle dans le même contexte de soutien.
Joan SPIESS et LA PETITE LUCIE
C’est un auteur de bande dessinée, français, connu pour
son personnage la Petite Lucie,  crée en 1987 dans son fanzine
“Cartoonoïde” qu’il anime dans des pages de jeux de l’hebdomadaire
belge Spirou depuis 1994. En 1997-1998, il dessine également
la série humoristique Tête de veau et vinaigrette écrite par Ptiluc .
Joan a par ailleurs réalisé de nombreux albums sur des thèmes variés.
Il a créé un bon nombre d’ affiche de concerts pour les groupes
mulhousiens des années 90. Il détourne des pochettes
de vinyle, s’appropriant de manière décalée l’univers de l’artiste
ou du groupe en y apposant l’univers poético-surréaliste de la
Petite Lucie.

Denis Scheubel poète, rockeur qui se meut dans un univers
énorme et singulier, analogiquement armé, métalliquement penché,
outrageusement chromé(s), comme ce monde en surbrillance
qui est le nôtre
Ci-dessus interviewé par Radio MNE (à écouter)
Un article de 2014 dans Libération pour la sortie de son disque
Singe Chromés
Il présente 2 photos en totale adéquation avec le thème.
Photos volées, sur-imprimées où on l’aperçoit dans le coin droit
Le temps , le lieu, du corps et de la conscience.
Ou est mon coeur? Ma tête?
Do the mad have a house?

Sandrine STAHL, la présidente du Séchoir, présente une
installation.
Elle se place dans la perspective de cette infinie seconde qui suit
le cri de guerre de tous musiciens “ONE TWO THREE FOUR” et
qui précède le premier coup de grosse caisse,
instant fragile et magnifique où toute votre vie se rejoue, l’artiste
donne une vision d’une question qui se posait et se pose à Mulhouse
comme à Manchester quelque soit l’époque :
que se passe-t-il une fois le tempo donné ? Quel rythme ?
Quelle couleur ? Quelle gamme ?

Matthieu Stahl expose en Solo en parodiant Picasso
voir le billet  ci-dessous “Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”
Mais aussi une série de quatre affiches de concerts n’ayant
réellement existés que dans sa tête, fantasmés et vécus
probablement un soir de trop de mélange Valstar/Kro. 😆
England’s Dreaming

Le Séchoir, rue Josué-Hofer, à Mulhouse
Accès libre le samedi et le dimanche de 14h à 18h.

“Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”

C’est ainsi que ce prof diplômé en Lettres Modernes  et en
Arts Plastiques, Matthieu STAHL, s’approprie la phrase
de Picasso,
“Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”

Après avoir balancé son porc, dans l’édition précédente
« Position libre« , c’est le mouvement et la couleur qu’il met
en avant, résultat d’un travail mené entre mars 2017 et
avril 2018. Les fées se sont penchées sur son berceau,
car il est aussi musicien, au sein du groupe PJ@MelloR.
Dans la nouvelle exposition du Séchoir  dont il est
membre fondateur, Madhouse, il laisse courir librement le geste et
la couleur, en compagnie de 14 artistes.
« Né en 2043 (!), je suis tombé dans la peinture rapidement pour
n’en jamais ressortir.
Mon travail est porté par une interrogation constante sur le langage,
sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel
je vis et j’évolue. Mon travail interroge l’espace urbain et la manière
dont nous l’appréhendons en fonction des aléas de déplacement,
de rencontres, de temps. Ce que j’en perçois, je le transforme en
paysage abstrait, « carte heuristique » de mes propres déplacements
physiques et/ou émotionnels dans une réalité urbaine.

Je rends compte de ce monde, dans lequel je vis aussi, par
la construction d’images à partir d’éléments simples (lignes
brisées, traces, fragments de phrases) combinés et recombinés
à l’infini. Je dresse une cartographie sensible d’un espace fait
de tension, de colère apaisées par une recherche d’équilibre par
la couleur et la ligne. L’énergie punk mixée avec des influences
Street Art, les deux tempérées par un vocabulaire abstrait
volontairement simple. Eviter l’esthétisme sans pour autant
perdre de vue son intérêt. Une poésie urbaine. »
Des trucs en rouge ou pas. Sur papier, toiles ou carton. Du rouge
sang, du rouge qui tâche ou tache, énervé ou pas, ce sera en
fonction de mon humeur du jour ou de la nuit, du monde.
Du rouge en (R)évolution. Ça a démarré le 1er mars 2017.
M.S
.

En effet vous pouvez constater sa recherche par le geste et le rouge
notamment par un haïku  qui vole sur une partition en papier,
en notes ou signes noirs, sur fond rouge.
Autre variante, sur fond bleu, toujours le rouge où le pinceau court
en liberté, avec une touche de japonisme et un zeste de torii.

Il vous donne rendez-vous pour le VERNISSAGE
Le vendredi 20 avril à partir de 18h30 suivi d’une
soirée mémorable !
avec une foultitude d’évènements associés

Le Séchoir, rue Josué-Hofer, à Mulhouse.
Exposition Madhouse visible du vendredi
20 avril au 27 mai.
Visite en accès libre, le samedi et le dimanche,
de 14 h à 18 h.

John Hilliard à la Filature de Mulhouse

Jusqu’au 19 mai 2018, à la Galerie de la Filature de Mulhouse,
« Je ne considère pas la photographie comme un mensonge,
mais comme un médium qui ne montre pas une vérité unique… »
A l’heure de la photo numérique pour tous, des selfies
à tous vents, John Hilliard, propose ses points de vue
multiples en matière de photographie.
Depuis la fin des années 60, le travail de John Hilliard
ne cesse de questionner la photographie comme moyen
de représentation, soumettant à un examen critique ses
limites et ses lacunes tout en célébrant sa spécificité
technique.
Dans sa pratique, la photographie n’est pas une simple
reproduction du réel ; elle est une vaste discipline
incluant la prise de vue, l’éclairage, l’échelle des plans,
la perspective, la mise en scène. L’image se construit à
partir d’un projet artistique, de sa conceptualisation,
de sa mise en oeuvre et de son mode d’exposition. La
photographie est un instrument critique, de distanciation,
une machine de vision et de fiction, et se départit du
critère d’objectivité – fondamental dans la tradition
documentaire et descriptive –, pour s’inscrire pleinement
dans le champ de la création contemporaine.
Hilliard explore constamment ce qui distingue la photographie
d’autres médias artistiques tels que la peinture, le dessin
ou la sculpture, pour interroger sa place dans les arts
visuels contemporains.

L’exposition à La Filature comprend un ensemble de travaux
principalement réalisés entre 2006 et 2015, complétés
par quelques photographies antérieures des années 70
et 90. Différents thèmes et approches sont représentés qui
donnent un aperçu de la diversité de l’oeuvre de Hilliard.
Des travaux tels que Body Double (2011)

Body Double copyright John Hilliard

ou
Two Objects Of A Known Size (2013)
explorent l’éclairage, les positions de l’objectif ou l’échelle
des plans. Hilliard y expérimente différents aspects du médium,
les conditions de la (re)production de l’image ainsi
que la subjectivité de la perception du spectateur.
Dans une série d’oeuvres plus récente, Hilliard extrait
certains détails des images, les agrandit et les ramène au
premier plan, cachant partiellement les images qui échappent
au regard du spectateur. Les motifs agrandis, surimposés,
qui recouvrent les images, forment une sorte d’écran et
introduisent ainsi un nouveau niveau de langage dans l’image.
Cette méthode découle de l’intérêt du photographe à
construire un espace photographique unique ouvrant plus
largement notre champ perceptif.
Two Objects of A Known Size No.1 copyright John Hilliard

 
On trouve toujours, dans l’oeuvre de Hilliard, plusieurs
oppositions en jeu, telles que la figuration et l’abstraction,
les images panchromatiques et monochromes, l’analogique
et le numérique, la photographie et la peinture
(ou la sculpture), soulignant ensemble l’ambivalence et
la complexité du médium.
Trente deux oeuvres exposées sont visibles du
mardi au samedi de de 11 h à 18 h 30
le dimanche de 14 h à 18
et le soir des spectacles

La cataracte

Jusqu’à présent le mot de cataracte correspondait,
pour moi, à une chute d’eau, comme celle du Niagara.

Pour le fun !
L’opération c’est bien passée.
A la clinique, dès l’entrée à l’étage de l’ophtalmologie  les infirmières
m’ont prise d’assaut, elles m’ont énervée,
elles voulaient absolument me faire remonter la manche de mon pull,
pour prendre la tension, alors que  je préfère soulever mon joli pull
en cashmere, pour ne pas étirer la manche.
J’ai le sentiment (justifié ?) qu’elles me prennent pour une demeurée.
Elles se sont jetées sur moi, pour enlever de force les petits diamants
d’oreilles. Les 2 bijoutiers consultés ont prétendu que cela casserait
le fermoir, sans compter le prix de l’intervention.
Elles ont réussi en un tour de main, sans rien casser !

Si j’avais su, je serais allée depuis longtemps, chez elles,
pour les faire enlever.
Au téléphone, j’avais prévenue que j’avais les boucles d’oreilles,
mon interlocutrice a répondu :
« ce n’est pas grave, vous allez signer une décharge. »
Le pire,  c’est la salle d’attente,
Imaginez : ce jour,  il faisait très  froid dehors, à peine 5°, donc tout le
monde est très habillé.
Je suis, en pull, 26 ° dans la pièce, tout le monde transpire et se plaint,
puis 6 bonnes femmes, alors que quand il y en a à peine 2 ensemble,
ça tchatche tout le temps.
6 bonnes femmes pendant 1 h, dans la chaleur, qui  racontent,
elles échangent leur maladie, leur cancer et le reste.
En principe il faut arriver sans bijoux, tél, sac, montre,
shampoinné” à la Bétadine,
2 douches, mais surtout à jeun depuis minuit.
Et bien elles avaient leur montre, leur téléphone, leur sac à main
et des tic tac, à sucer, contre la soif ! Certaines, assez bien coiffées,
style sortie de chez le coiffeur.
Ensuite l’attente dans la salle d’opération,  dans le froid,
sacré contraste avec la chaleur de la salle d’attente, je suis frigorifiée.
Une série de gouttes sont encore instillées.

L’opération, on ne la sent pas, c’est rapide 10 mn, pour 1 h de
préparation
Arrivée à 13 h, je suis ressortie à 16 h, après avoir eu droit à
un casse croûte.
Au choix : jambon, beurre, vache qui rit pour moi.

Ce qui est ennuyeux, après l’opération, c’est qu’on ne peut
pas faire grand chose,  juste attendre, écouter de la musique,
des podcasts,  ne pas lire, ne pas sortir s’il fait trop mauvais,
et garder la coque pendant la nuit, pendant 12 jours.
J’ai hâte que l’oeil gauche, soit opéré,  le 3 avril, afin de retrouver
un équilibre de la vision et la possibilité de pouvoir à nouveau
conduire la nuit.
 
 

Tintoret, Naissance d’un génie

Jusqu’au 1er juillet 2018 au musée du Luxembourg
A l’occasion du 500ème anniversaire de la naissance
de Jacopo Robusti, illustre sous le nom de Tintoret,
le Wallraf-Richartz-Museum & Fondation Corboud
et la Réunion des musées nationaux – Grand Palais se
sont associés pour célébrer ce peintre, l’un des plus
fascinants de la Renaissance vénitienne.

Tintoret, Autoportrait, vers 1547, huile sur toile, 45,1 x 38,1 cm, Philadelphia Museum of Art © Philadelphia Museum of Art

L’exposition se concentre sur les quinze premières années
de sa carrière. Elle mettra ainsi à l’honneur ses
« oeuvres de jeunesse », depuis la plus ancienne que l’on
conserve de sa main, L’Adoration des mages du Prado,
réalisée alors qu’il n’avait pas vingt ans, jusqu’aux commandes
importantes du début des années 1550 qui contribuèrent
à le propulser sur le devant de la scène :
Tintoret
L’Adoration des mages
vers 1537-1538
huile sur toile
174 x 203 cm
Madrid, Museo Nacional del Prado

Le Péché originel pour une confrérie
(une de ces « scuole » si fameuses à Venise) ou La Princesse,
saint Georges et saint Louis pour le siège d’une administration
vénitienne, près du Rialto.
Tintoret, St Georges la Princesse et St Louis

Si cette phase de la vie de Tintoret qui a suscité de nombreux
débats, est moins connue, c’est aussi une période décisive
et déterminante pour comprendre comment il se construit.
L’exposition propose ainsi de suivre les débuts d’un jeune
homme ambitieux, pétri de tradition vénitienne mais
ouvert aux multiples idées et formes artistiques venues
du reste de l’Italie, décidé à renouveler la peinture dans
cette Venise cosmopolite du XVIe siècle qui cherche alors
à donner au monde une nouvelle image d’elle-même.
Peinture religieuse ou profane, décor de plafond ou petit
tableau rapidement exécuté, portrait de personnalité en
vue ou d’ami proche, dessin ou esquisse… les oeuvres
rassemblées rendent compte de la diversité du travail
de Tintoret, de la richesse de sa culture visuelle et
intellectuelle, et de sa volonté de frapper l’oeil et l’esprit
par son audace.
L’exposition déroule un parcours thématique qui contribue
à mettre en évidence les caractéristiques de ces premières
années d’activité :
1- Prendre son envol,
2- Orner les salons,
3- Capter le regard,
4- Partager l’atelier,
5- Mettre en scène,
6- Observer la sculpture,
7- Peindre la femme.
L’exposition souligne ainsi les stratégies que Tintoret met
en place pour se faire connaître et s’attirer une clientèle
cultivée et influente, capable de lui procurer des commandes
importantes à Venise. Elle explore ses méthodes de travail,
sa collaboration avec un autre artiste du nom de Giovanni
Galizzi qui décline à sa suite nombre de ses modèles.
Mais l’exposition décortique également le processus créatif
de Tintoret en montrant le rôle central qu’y joue l’émulation
avec les autres arts. Plusieurs de ses compositions représentant
des bâtiments en perspective agencés comme un décor
de théâtre, attestent de ses connaissances à la pointe de son
temps en matière d’architecture et témoignent
également de ses rapports avec le monde du théâtre.
L’artiste collectionne par ailleurs les réductions
de sculptures célèbres, antiques aussi bien que modernes,
s’exerce inlassablement à les dessiner sous différents points
de vue et multiplie les citations dans ses propres peintures.
L’exposition met en évidence l’imagination débordante,
l’éclectisme mais aussi les tâtonnements d’un jeune artiste à
la recherche de son identité. Elle est l’occasion de faire
le point sur une période controversée de sa vie, d’affiner
les connaissances et de communiquer au public les dernières
avancées de la recherche scientifique, pour éclairer sa
personnalité et son parcours. Elle retrace en définitive
l’ascension sociale d’un homme d’extraction modeste,
fils de teinturier, qui, grâce à son talent parvient à s’élever
dans la société, à s’imposer et à se faire un nom sans rien
oublier de ses propres origines,
« Tintoretto » signifiant littéralement « le petit teinturier ».
commissariat :
commissaire général : Roland Krischel, conservateur en charge de
la peinture médiévale, Wallraf-Richartz-Museum &
Fondation Corboud, Cologne;
conseiller scientifique : Michel Hochmann, directeur d’études à
l’Ecole Pratique des Hautes Études (EPHE, PSL);
commissaire associée pour la présentation de l’exposition à Paris :
Cécile Maisonneuve, conseil scientifique à la RMNGP
scénographie : Véronique Dollfus
ouverture :
du lundi au jeudi de 10h30 à 18h et du
vendredi au dimanche et jour férié de
10h30 à 19h, fermeture le 1er mai
tarifs: 13 € ; TR 9 €
accès : M° St Sulpice ou Mabillon
Rer B Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du
Luxembourg / Sénat
informations et réservations :
museeduluxembourg.fr
grandpalais.fr
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