À la manière de Georges Perec qui interroge le quotidien pour atteindre l’universel, cet artiste s’est confronté à nos « espèces d’espaces ».
Jeune photographe de la nouvelle scène artistique espagnole, membre du Grupo 594, Julio Galeote vit et travaille à Madrid. Après une formation d’ingénieur en électricité, puis des études dans une école d’art, il choisit dans un premier temps de mener de front les deux activités. Depuis peu, il se consacre uniquement à son travail photographique. L’exposition à La Filature de Mulhouse sera sa première exposition en France.
Avec la série Inside, Out, Julio Galeote mène une expérience photographique tout à fait singulière. Par une démarche qui relève à la fois du travail « classique » de photographe de studio et de l’installation proche de l’art contemporain, Julio Galeote révèle la manière dont nous marquons nos espaces, qu’ils relèvent du domaine privé ou de la sphère du travail. Pour mettre en œuvre cette approche, le photographe a fait réaliser un cube en plexiglas dans lequel il organise, de manière méticuleuse et précise, l’agencement de tous les objets présents dans la portion d’espace qu’il souhaite saisir. Cette « réorganisation » par l’artiste du rapport qu’entretiennent entre eux des objets déposés par l’occupant prend alors la forme d’une « sculpture » d’objet, mais aussi d’un tableau dans le tableau. La vue de certains tableaux de l’exposition actuelle du Kunstmuseum de Bâle , avec les cartouches, me font penser au cube, qui n’est pas carré …. de Juilio Galeote. L’opération terminée, il place la boîte au centre de l’espace pour en réaliser une photographie qui capte à la fois cette boîte et l’espace environnant. Ainsi, lorsqu’il photographie une bibliothèque, il range le contenu de cette bibliothèque dans la boîte transparente et photographie cette même boîte avec les livres qu’elle contient devant le meuble vidé de son contenu. À sa manière ludique et esthétique, Julio Galeote nous invite à une réflexion sur notre façon de nous approprier « nos espaces » et de marquer « notre territoire ». Il nous donne à voir ce qu’est l’espace dans une sorte de « neutralité » avant son appropriation, mais aussi, par les éléments de cette appropriation, une sorte de carte d’identité, composée d’une constellation d’objets, sur l’occupant des lieux. Sa technique de photographie à l’argentique, rappelle celle de Patrick Bally Maître Grand , elle en possède la chaleur, tout en procédent d’une réflexion totalement différente dans son approche du sujet choisi. La perfection est tout aussi présente que chez Andreas Gursky, mais avec des sujets de notre environnement sociétale et sans la froideur plastique de celui-ci.
Une partie de ce travail a été réalisée à Mulhouse lors d’une résidence en décembre 2007 (Musée de l’Impression sur étoffes, l’usine DMC, la salle de répétition de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse.
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