Fondée par un groupe de galeristes bâlois dont Ernst Beyeler,
Art Basel eut lieu pour la première fois en 1970. Rapidement, ce rendez-vous qui réunit toutes les formes d’expression artistique s’imposa comme un must. Aujourd’hui, pour la 40e édition, plus de 60.000 artistes, collectionneurs (l’aéroport est le rendez-vous des jets privés), galeristes, commissaires d’expositions et amateurs d’art se précipitent à Bâle tous les ans en juin. Pour retenir 280 galeries, ils n’ont que l’embarras du choix dans plus de 1100 dossiers de candidature…
Même si tout cela est très feutré, les galeries du monde entier se battent pour entrer dans ce saint des saints du marché de l’art. Car Art 40 Basel est tout simplement la plus importante foire d’art au monde. Autrement dit, on ne fait pas mieux sur la planète dans le domaine de l’art moderne et contemporain.
Moins d’oeuvres monumentales délirantes, y compris dans la section baptisée Art Unlimited (art sans limite). Moins de prise de risque, et un retour à des talents plus sûrs, des artistes confirmés plutôt que des jeunes vedettes lancées à grand renfort de bouche-à-oreille.
Quoique invitée au « First Choice » parmis la quantité de collectionneurs, j’ai manqué Brad Pitt, chemise blanche, jeans, casquette et lunettes de star, traqué par les caméras, dévalisant la galerie de la milanaise Rossana Orlandi. Il a rempli son charriot en achetant des pièces d’un tout jeune designer, Nacho Carbonell, pour un total de 84 000 dollars, et trois installations de l’atelier Van Lieshout, dont celle se trouvant à l’entrée de la foire, la Mini Capsule Hotel, qu’il destine, selon The Art Newspaper, à servir de cabine sur sa plage privée de Santa Barbara. Il aurait acquis, pour environs 1 million d’euros, une toile intitulée « Etappe » de l’artiste allemand Neo Rauch.
Suivait la directrice du Garage de Moscou, Dasha Zhukova, ayant dans son sillage, un habitué d’Art Basel, le multi-milliardaire Roman Abramovitch,qui souhaitait un Warhol pour sa nouvelle maison. Roman Abramovitch y faisait ses emplettes.
Karl Lagerfeld déambulait tel un monarque tout de noir vêtu, suivi d’une cohorte de jeunes éphèbes tout en blanc .
Pour ma part, j’ai retenu Anish Kapoor, plasticien indien, dans ses oeuvres d’acier scintillantes, étincellant comme un rubis ou comme une émeuraude, présent chez quelques galeristes, il faisait la joie des invités lors du vernissage, c’était à qui s’y mirait le mieux en une myriade d’exemplaires, comme un ciel étoilé.
Giuseppe Penone très présent aussi, avec ses toiles, aux épines d’acacias, sur cuir, ou soie, ou ses arbres sculptés, dans lesquels il incorpore du bronze. Son œuvre se caractérise par une interrogation sur l’homme et la nature, sur le temps, l’être, le devenir, l’infini, le mouvement, et par la beauté affirmée de ses formes et de ses matériaux. Convaincu que le paysage est chargé de signes inscrits dans la mémoire des matières végétales, organiques et minérales, il tend dans ses œuvres à révéler une présence humaine, à l’intérieur de ces sculptures qui rappellent une virginité, une pureté de la nature. Il veut y intégrer cette sensibilité, cette culture humaine comme s’il ne faisait que la découvrir, la révéler, et il tente de la provoquer, de l’extraire, en créant des empreintes liant étroitement humanité et pureté de la nature. (par les moulages, sculptures..). Ainsi, le geste de l’artiste met en évidence dans les espaces sans culture (humaine), des signes profonds de la présence, voire du destin de l’homme. Son œuvre montre aussi la métamorphose que le temps produit sur la matière.
Pipilotti Rist avec son installation vidéo « calme à travers le mur », l’artiste suisse incorpore dans ses vidéos des effets cinématographiques. Elle met à profit les « défauts » de l’image et utilise le brouillage, le flou, les renversements ( l’image peut se retrouver inversée ou sur le côté comme dans l’une de ses vidéos où le spectateur est invité à se coucher pour la regarder Art Basel 2008), le rythme, les plans rapides, les couleurs, les sons et la musique.
A la galerie Landau de magnifiques Giacometti homme qui marche, tête, toile, invitation à l’exposition de la Fondation Beyeler.
Un magnifique dessin de 1878 au crayon graphite sur papier, représentant un moine hindou, d’une finesse, propre à Georges Seurat.
Au premier étage The Simple Things (2008), une pièce sous vitrine et facile à trouver : il y a un agent de la Securitas qui ne la lâche pas d’un œil…
Une pièce née de la rencontre de Pharrell Williams, musicien, chanteur, star du rap et… amateur de bijoux ostentatoires et du plasticien japonais Takashi Murakami. L’Américain a choisi sept objets de son quotidien (une boîte de Coca, un paquet de chips, du lait de bébé, un préservatif, une basket…) qui ont été recouverts d’or blanc et de diamants et placés dans la « gueule » d’un monstre coloré qui les défend…
« Beaucoup vont se déchaîner avec un énorme plaisir contre cette pièce, imagine Emmanuel Perrotin, galeriste, mais pour moi c’est de la culture, pas du bling. En ces temps de crise, le cynisme voudrait qu’aujourd’hui, on ne montre que des choses pas chères… »
Et le galeriste d’oser une comparaison : » Un orchestre symphonique, ce serait bling et un guitariste qui fait du folk tout seul, de la culture …. «
Photos 3/4/5 et vidéo 2 de l’auteur
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Cet approche de l’art m’a fait découvrir une nouvelle page que je ne connaissais pas.
En effet, visiter une galerie sans guide et critique, me laisse dans le doute et l’indifférence voire l’ironie. Ainsi je me sens à la sortie.
Il n’y a d’arrêt dans l’apprentissage même pour un retraité.
je n’écris pas souvent, mais je vous lis presque tous les jours.
je croyais que les photos étaient interdites à art basel !
tu nous mets l’eau à la bouche.
Merci de nous tenir informé de cet évènement, à nous pauvres mortels, qui n’avons pas la chance de pouvoir y assister.