Signe des temps, après le musée Würth qui se met au verre …. contemporain, la biennale du verre de Strasbourg et de sa région, c’est à Pfastatt que « le monde se met à l’en-verre » avec l’exposition de Michèle Bruel au Foyer St Maurice de Pfastatt du 4 au 6 novembre où Bruel rime avec Bruegel, la preuve ?
Michèle Bruel-Rupp née en Alsace, peint depuis son enfance. Elle découvre les peintures anciennes sous verre et prend conscience de l’atout précieux du verre, il est support de peinture et fait office de vernis dur et inaltérable. C’est un partenaire idéal de la peinture. Mieux : il donne à l’image une brillance et un éclat chatoyant qui ne terniront jamais avec le temps. Michèle s’attache à sauvegarder cette ancienne technique et donne à la peinture sous verre une nouvelle dimension et une facture particulière. Cette technique est singulière. En effet, la peinture est posée à l’arrière du verre, ce qui a pour conséquence de perdre la transparence de ce dernier. La démarche est inverse par rapport à la peinture sur toile. Il est indispensable de commencer par les premiers plans pour aller, plans par plans successifs, vers le fond du tableau. De ce fait il n’y a pas de repentir possible. Michèle admet son attirance pour le style figuratif : compositions florales, paysage et tableaux d’inspiration naïve, natures mortes. Les scènes de village, ne nous renvoient-elles pas aux toiles du grand Bruegel, avec ces paysans, ces chasseurs, accompagnés d’animaux, cheminant dans le crépuscule, revenant de la montagne quelquefois enneigée.
Ces ciels aux couleurs automnales aux bruns chatoyants, juste après le coucher du soleil, laissent apparaître une dernière touche de rouge de l’astre du jour. Les détails foisonnent, les squelettes d’arbres se dressent dans les paysages d’hiver, mais aussi explosent de toutes leur beauté dans ses vues de mer, ses villages provençaux qui respirent la sérénité.
Elle traduit par ses peintures tout ce qu’elle ressent devant la nature et la vie quotidienne. Les angoisses existentielles et inévitables sont très vite sublimées en message d’espoir. Michèle nous incite à pénétrer dans les tableaux et à rêver.
Un coup de foudre général pour cette scène intimiste du petit garçon à la fenêtre, contemplant un ciel étoilé non seulement il a remporté tous les suffrages, mais à fait un heureux et beaucoup d’envieux.
Ne rappelle t’il pas une toile de Magritte, sans son ambiguïté, tout en sublimant le romantisme avec la délicatesse d’une Berthe Morisot. Ou encore ces moutons au jaune dominant de la transhumance, cheminant sous un ciel d’automne vers la bergerie. Images d’antan, scènes d’autrefois ? Michèle Bruel nous les restituent avec ses réalisations lumineuses, d’une minutie folle, d’une finesse incroyable, dans sa peinture sous-verre, à laquelle elle redonne ses lettres de noblesse, si besoin en était.
Des années de passion et de travail ont permis à Michèle
« d’apprivoiser la lumière ». Son talent reconnu par ses pairs a été récompensé par divers prix et médailles tant en France qu’à l’étranger.
photos de l ‘auteur – courtoisie de Michèle Bruel
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