Éros, pouvoir, morale et mort vers 1500
Jusqu’au 7 janvier 2018,
Kunstmuseum Basel | Neubau
Aujourd’hui, les images de femmes sensuelles, voire dénudées,
font partie de notre quotidien. Mais cela ne fut pas toujours le cas :
au Moyen Âge, la représentation de nus féminins était réservée
à un cadre très restreint défini par l’iconographie religieuse.
Ce n’est qu’à la Renaissance, avec l’émergence de l’art profane,
que l’image de la femme et du corps féminin devient un thème
à la fois apprécié et diversifié, même s’il demeure soumis à
des règles spécifiques.
Les premières décennies du XVIe siècle constituent une étape
importante de l’évolution de l’image de la femme dans
l’histoire de l’art : le nombre de « féminités » augmente
rapidement et une multitude de nouveaux thèmes picturaux
voient le jour.
L’exposition Féminité. Éros, pouvoir, morale et mort
vers 1500 propose d’explorer cette époque à travers
une centaine d’oeuvres, choisies, d’artistes tels qu’Albrecht Dürer,
Hans Baldung Grien, Urs Graf, Niklaus Manuel Deutsch
et Lucas Cranach. Elle présente principalement des dessins
et des gravures, mais aussi des peintures et des petites
statuettes, ainsi que quelques oeuvres rarement montrées au
public, voire jamais pour certaines d’entre elles.
Magnifique Venus aux lassos avec Eros
Dans ces oeuvres, la femme apparaît tour à tour sous les traits
d’une Vénus séduisante, d’une héroïne de vertu de l’Antiquité
ou d’une Vanité impérieuse. Elle revêt également l’apparence
d’une souveraine rusée dominant l’homme, d’une prostituée
sournoise ou d’une sorcière diabolique. Ces motifs apparaissent
pour l’essentiel dans le cadre de débats moraux et reflètent
les valeurs et les idéaux de l’époque souvent marqués par des
stéréotypes négatifs. Certes, la femme était l’incarnation
de la sensualité et de la beauté, mais elle suscitait aussi la
crainte en raison de sa propension au péché et à la fugacité.
On redoutait également que la femme use de ses charmes
pour exercer un pouvoir sur l’homme.
L’exposition s’attache à présenter la féminité dans sa diversité.
Particulièrement riche du point de vue de l’histoire de l’art,
montrée du point de vue masculin, les artistes femmes
étant inexistantes à cette époque,
ce thème l’est aussi sous l’angle de l’histoire culturelle,
puisqu’il fait écho à de nombreuses questions actuelles.
Les débats moraux et vertueux en constituent la toile
de fond, tels ceux présents dans les écrits d’Érasme de
Rotterdam et d’Agrippa de Nettesheim.
Une interprétation des oeuvres est proposée à partir de
sources textuelles et visuelles provenant de la culture
populaire conservées sous la forme de feuilles volantes,
d’expressions, de théâtre de carnaval ou de facéties populaires.
Le coeur de l’exposition est constitué du remarquable fonds
du Kupferstichkabinett du Kunstmuseum Basel
( de 300 000 oeuvres)
complété par des prêts issus de prestigieuses collections
suisses et internationales, parmi lesquelles la
Gemäldegalerie de Berlin, l’Albertina de Vienne,
le Städel Museum de Francfort, la Gemäldegalerie de Kassel,
la Staatsgalerie de Stuttgart, la Graphische Sammlung de
l’ETH de Zurich et l’Historisches Museum de Bâle.
Commissaire : Ariane Mensger
Dans le cadre de l’exposition, un catalogue (env. 230 pages)
paraît aux éditions Deutscher Kunstverlag, Berlin/Munich,
avec des contributions d’Ariane Mensger, Bodo Brinkmann
et Karoline Schliemann.
Horaire du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
tram n° 1 /2 /6 depuis la SBB
arrêt Kunstmuseum
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