La maison Carrey

img_5575.1306068840.jpgNon je ne suis pas allée à Nîmes, c’est bien dans la campagne mulhousienne, plus précisément le Sundgau,  que se situe cette maison originale, délicieusement baroque, en fait c’est la « Maison Ronde ». Rotonde à coursives, aux parois circulaires, entourant un patio habillé de mosaïques, blottie dans les arbres, cachée par eux en ce mois de mai plus estival que printanier, invisible depuis la route. C’est un foisonnement de trouvailles, de vitraux à base de culots de bouteilles, de porte ouvragée récupérée, de miroirs aux cadres insolites, de lampes faites de petites cuillers, de tables en céramiques, de poêle indescriptible, tout est à base de matériaux de récupération.
Le verre est partout, de toutes les couleurs, assemblé avec bonheur, en fresques murales, laissant entrevoir une féerie nocturne lumineuse. Il faut s’attarder, revenir sur ses pas, se rendre compte que l’on a pas vu le 1/3 de l’inventivité de ce couple d’artistes plasticiens.
Yves Carrey, sculpteur de métal recyclé, en Marcel, le bras virilement tatoué, se prête à nos questions. – Le site –
Le Schweidissi, qui trône à la Porte Jeune, img_0622.1306068987.jpgmascotte mulhousienne, le loup, une série d’agneaux, décorant divers lieux de la ville faisant la joie des petits et des grands, cet hiver 2010, celui qui s’est égaré près de la fontaine de la place de la Réunion, la chenille du zoo de Mulhouse, actuellement patientant dans l’herbe du côté droit de la maison, l’arbre dans l’allée des sculptures de l’allée Nathan Katz, sont sortis de son imagination, mais aussi du savoir faire, de ses mains de soudeur.
img_5631.1306092489.jpgIl récupère auprès des ferrailleurs tout ce qui peut être utilisé dans ses créations. Un capot de DS peut devenir un tableau abstrait. La tête de l’agneau, l’oreille, l’œil, le poil, tout est à base de ferraille et d’assemblage.
 On y retrouve son Christ présenté, lors de la rétrospective consacrée à Jacky Chevaux. C’est une photo de JC en Christ crucifié, sur un mur blanc, sans croix lors d’une performance qui l’a inspirée pour sa création de ce parallélépipède, dont les contours sont constitués de tubes carrés formant une sorte d’aquarium sans vitrage, dans lequel est plongé un Christ sans croix, et de citer Coluche  “Si Jésus était mort noyé, les chrétiens auraient l’air malin avec un aquarium autour du cou ou au-dessus de leur lit“.img_5667.1306093331.jpg
Un oiseau hybride se trouve devant la maison, il sort de l’esprit imaginatif de Véronique Werner dite Vero, – le site–  il trônait pendant un été la place de la République. Tout comme ses baignoires à thème, servaient de réceptacle/reposoir aux touristes qui y posaient volontiers, pour des photos insolites.
Les cheminées couronnées de becs menaçants ou de véritables couronnes se dressent fièrement sur le toit.
Le sculpteur Arman lui-même ne pourrait pas renier l’assemblage de montres, ou encore celui réuni en une sculpture féminine. On croise une autre femme rouge érotique, sculptée.
Yves Carrey œuvre essentiellement sur commande.
La mosaïque, la déco c’est l’œuvre de sa compagne, Vero Werner, mosaïste d’art.
img_5600.1306092858.jpgVero quant à elle, travaille avec les écoles, les particuliers, selon leur demande, elle essaie de concilier leur désir et leur goût, en des compositions de mosaïques, de fresques murales de revêtements de sol, dessus de table.
Véronique Werner réalise des fresques, des sculptures et des objets décoratifs, en assemblant des matériaux récupérés et en incrustant des fragments divers tels que verreries ou céramiques dans du ciment.
Quand elle n’est pas entrain de produire en atelier, elle travaille à l’extérieur sur commande, principalement pour des clients particuliers.
Elle intervient régulièrement auprès du public, jeune et moins jeune, en difficulté parfois, et utilise la mosaïque comme moyen d’expression de communication et d’échange.
Les ateliers ouverts ont permis cette visite de la maison d’Yves Carrey et de Véronique Werner, située au 34, rue de Galfingue à Spechbach-le-Haut, aux amis du Crac Alsace 
photos de l’auteur courtoisie d’Yves Carrey

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

7 réflexions sur « La maison Carrey »

  1. j’aime beaucoup cette maison carrey ronde toute ornee de bois. je suis à 200 kms de l’alsace mais je crois que je vais y faire un saut pendant mes vacances en septembre.
    bravo les artistes !
    julie66
    fan2 bois

  2. Lu dans l’Alsace le 31 juillet 2011
    Pour la deuxième soirée Art et glaces au Nouveau Bassin, le sculpteur Yves Carrey est remonté aux racines de son arbre de métal.
    Le temps était enfin propice, vendredi soir sur les rives du Nouveau Bassin, pour la deuxième soirée Art et glaces proposée par la Ville de Mulhouse. Le ponton avait été une nouvelle fois transformé en sympathique guinguette, avec les fameux transats de l’Été en fil rouge et la camionnette de glacier de Jean Pozzo.
    Premier constat : avec pas moins de six adjoints au maire présents, souvent en famille, il s’agissait visiblement de l’endroit où il fallait se montrer ce soir-là. Cependant, tout l’intérêt de l’événement se trouvait dans la rencontre avec le sculpteur Yves Carrey, dont l’une des œuvres (la deuxième en partant du bouledogue de Montanaro) orne l’allée des sculptures. Une petite quarantaine de personnes rassemblées auprès de son « Arbre » ont ainsi écouté, avec bonheur, le sculpteur métallier en raconter la genèse. « Qu’est-ce qui vous passe par la tête, devant cette œuvre ? » Emmanuelle Jenny, médiatrice à la Kunsthalle, a d’abord invité les visiteurs à s’exprimer. « Moi, si j’étais le bouledogue, je viendrais pisser contre cet arbre, comme un hommage », a lancé une dame.
    Yves Carrey, lui, aurait préféré que des cigognes viennent s’y installer et fassent des crottes qui en auraient blanchi le sommet. Ce n’est pas le cas et, depuis 2003 qu’elle est plantée là, l’œuvre n’a même pas été taguée.
    Cet arbre-là est constitué d’un agglomérat de fer à béton provenant de la destruction de bâtiments des Mines de potasse, a raconté le sculpteur. « Je les ai trouvés chez mon ferrailleur préféré, ces paquets entrelacés, j’ai trouvé ça trop beau. Ça m’a tout de suite évoqué le végétal, la mangrove. » L’idée de l’arbre était là, restait à la concrétiser. Ça s’est passé dans les locaux mêmes de l’entreprise, où pendant un mois, l’artiste métallier a « coupé des morceaux », « taillé dans le haut », ajouté des feuilles rouges constituées de pièces de machines agricoles. Puis, l’arbre a été verticalisé, soudé sur un socle et transplanté au Nouveau Bassin. Au milieu de ses frères végétaux, « il a paru tout petit ».
    Au-delà de l’arbre, la rencontre a été l’occasion d’évoquer les autres empreintes qu’Yves Carrey a laissées dans la ville. Le soudeur de l’entrée de la rue du Sauvage — « un autoportrait et un pastiche du Schweissdissi » — les moutons de la Porte Haute, la sculpture devant le siège de Mulhouse Habitat… sont aussi des œuvres de cet artiste, roi du métal recyclé, qui définit joliment son art comme « la cuisine des restes ».

  3. bravo pour cet article!
    il faudrait préciser que cette visite était organisée par l’association des Amis du CRAC Alsace dans le but de faire découvrir l’univers créatif de ces deux artistes remarquables. Nous en sommes tous enchantés!

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