au Bozar de Bruxelles jusqu’au 22.05.2016
Daniel Buren, artiste français de renommée internationale est connu pour ses interventions in situ, caractérisées par la présence d’un motif récurrent constitué d’une alternance de bandes blanches et colorées. Le caractère spécifique et la nature souvent éphémère des travaux de Daniel Buren (80% de ses oeuvres n’existent plus !) rendent impossible l’idée d’une rétrospective classique de son oeuvre.
Avec cette exposition intitulée Une Fresque, Daniel Buren propose une réponse originale à cette problématique. Cette exposition est conçue comme une traversée visuelle et temporelle au cours de laquelle Daniel Buren instaure un dialogue entre son travail et des oeuvres choisies de plus de 70 artistes du XXe et XXIe siècle. Ces artistes qui ont marqué son propre parcours artistique, de Paul Cézanne, Fernand Léger à Pablo Picasso, en passant par Jackson Pollock, Sol LeWitt jusqu’à Pierre Huyghe et bien d’autres.
En outre, une oeuvre spécifique, sous la forme d’un film réalisé par l’artiste, propose un vaste panorama de ses travaux des années ’60 à nos jours, et plus particulièrement de ses interventions éphémères. Cette véritable ‘fresque’ aux multiples écrans est constituée d’images d’archives, d’extraits de films, de commentaires et d’interviews…
En marge du circuit d’exposition, Daniel Buren va réaliser une intervention dans le Hall Horta en relation avec l’architecture du Palais des Beaux-Arts.
Daniel Buren a conçu et imaginé Une Fresque spécifiquement pour les espaces du Palais des Beaux-Arts, en collaboration avec le commissaire Joël Benzakin.
Cette exposition se veut une étape incontournable dans le parcours récent de Daniel Buren.
Daniel Buren a également à son actif des oeuvres permanentes, conservées dans des collections publiques et privées les plus prestigieuses. L’une des plus célèbres étant Les Deux Plateaux (1986), une gigantesque installation de 3000 m² dans la cour d’honneur du Palais-Royal, à Paris. Il a ainsi investi, entre autres, le Centre Georges Pompidou en 2002, le Guggenheim de New York en 2005, et plus récemment, la nef du Grand Palais lors de Monumenta 2012.
Depuis 1967, Daniel Buren utilise pour ses interventions un motif récurrent inspiré des stores des magasins et bistrots parisiens : une alternance de bandes verticales blanches et colorées, chacune d’une largeur de 8,7 cm. L’artiste cherchait un signe, un outil visuel, capable de s’imposer dans et en dehors du musée. La rue ou les espaces d’exposition de toute nature sont ainsi devenus ses lieux d’intervention privilégiés, les bandes alternées n’ayant de signification que par le rapport qu’elles entretiennent avec le site où elles sont installées. L’erreur serait de ne les considérer que pour elles-mêmes, car elles ne sont qu’un moyen destiné à révéler un lieu et opérer le nécessaire déplacement du regard voulu par l’artiste.
Cette exposition est avant tout construite à partir du point de vue de l’artiste, de ses réponses particulières à la possibilité – compte tenu des exigences de son travail – de
« figurer » une traversée, un parcours dévoilant les relations qu’il entretient avec son époque et les différentes tendances de l’art, ou plus largement de la culture, qui ont intéressé ou influencé sa pratique. Travaillant in situ, Daniel Buren continue d’affirmer sa spécificité au travers de nombreuses interventions, la plupart du temps éphémères, qui constituent la majorité de ses travaux. Comment, dès lors, rendre compte de la richesse de ses réalisations et de leurs rapports aux contextes de leurs apparitions, qu’elles soient éphémères ou pérennes ? Cette simple question a immédiatement soulevé les problèmes posés par l’idée d’une rétrospective et de son impossibilité, comme l’avait très bien montré son exposition au Centre Georges Pompidou, « Le Musée qui n‘existait pas », en 2002.
Une Fresque cherche à répondre, d’une manière active, non chronologique et comme souvent, surprenante, à ces questions. Construite autour d’un dialogue entre l’artiste et le commissaire de l’exposition, Joël Benzakin, elle s’articule autour de deux grandes propositions : une ‘exposition collective’ et un film.
Cette exposition de Daniel Buren constitue donc une étape incontournable pour une plus large compréhension de son travail, des enjeux esthétiques qu’il affirme et de la richesse insoupçonnée de ses nombreuses réalisations permanentes et éphémères dont la mémoire ne nous était jusqu’alors accessible qu’au travers de nombreuses publications.
Cette grande ‘fresque’ des travaux de Daniel Buren va permettre de mieux entrevoir la diversité, l’intelligence, la générosité et l’importance de son oeuvre.
Une « Exposition collective »
La quasi-totalité du parcours de l’exposition et des espaces qui lui sont attribués accueille un choix d’oeuvres, non exhaustif, de plus de 70 artistes du XXe et XXIe siècle, sélectionnées et disposées par Daniel Buren. Cette proposition est conçue comme une traversée visuelle et temporelle au cours de laquelle Daniel Buren instaure un dialogue entre son travail et les oeuvres sélectionnées. Elles ont marqué d’une manière ou d’une autre son propre parcours artistique, de Paul Cézanne, Fernand Léger à Pablo Picasso, en passant par Jackson Pollock, Sol LeWitt jusqu’à Pierre Huyghe et bien d’autres.
Sophie Calle
Daniel Buren :
« Chaque choix – celui d’un artiste et celui d’une oeuvre précise – a été décidé en suivant une ligne directrice articulée autour de mon propre parcours d’artiste. Je parle donc ici en termes d’admiration, d’influence, de rapprochement, d’interrogation, de stimulation et de projection, en traversant l’histoire de l’art de ces 150 dernières années. Toutes les oeuvres représentent des étapes essentielles dans ma pratique, aucune n’est anodine ou aléatoire, et je me permets d’insister sur l’apport essentiel que constitue chacune d’entre elles dans l’exposition ».
Le film
Le second axe important de cette exposition est constitué par un film de Daniel Buren, qui est à la fois document et oeuvre à part entière. Le film réunit une très large sélection de ses interventions, depuis le début de sa carrière jusqu’à aujourd’hui, au travers d’une minutieuse sélection d’images de ses travaux et de leur contexte, d’archives audio-visuelles d’expositions, d’entretiens, d‘interviews, de débats, d’extraits de films sur Daniel Buren, d’archives sonores, radiophoniques, de commentaires et d’interviews actualisés de personnalités de différentes disciplines parlant de leur rapport aux oeuvres de Daniel Buren. Un film qui est présenté comme un mur d’images où se croisent, sans brouhaha, une multitude d’images, fixes et animées, de paroles et de sons ; le déroulement d’un parcours artistique, vu par son auteur et ouvert simultanément à d’autres points de vues : par analogie, une véritable ‘fresque’.
Daniel Buren : « Le film qui s’intitulera ‘Une Fresque’, sera la première tentative de mettre en images une sorte de rétrospective la plus complète possible de mon travail depuis les années 60 à aujourd’hui. Comme j’ai déjà effectué plus de 2.600 expositions, il ne s’agira pas d’être exhaustif, mais de remettre en mémoire une majorité d’oeuvres détruites et permettre ainsi une perspective cohérente et la plus complète possible, aux spectateurs. Ce film comportera des images d’archives, des entretiens (anciens) et d’autres réalisés spécialement pour ‘Une Fresque’, des extraits de films, des extraits de vidéos, et tout autant d’images, de sons, s’étendant sur plus d’une cinquantaine d’années de travail… »
Performance ‘Couleurs Superposées’
23 avril 2016
Daniel Buren présentera sa performance Couleurs superposées au Palais des Beaux-Arts lors du week-end de ART BRUSSELS (22-24 april 2016).
Couleurs superposées a été initié à Genazzano en Italie en 1982 dans le cadre du projet collectif intitulé « La zattera di Babele » (Le radeau de Babel).
Travail réalisé en public, d’une durée d’une heure, et composé d’actions successives de collage et de décollage. Pendant une quarantaine de minutes, cinq acteurs collent sur un mur des papiers rayés de blanc et de couleurs en suivant les instructions de l’artiste et en faisant se superposer exactement les bandes blanches. Les spectateurs découvrent des couleurs et des formes qui apparaissent puis disparaissent lors de chaque nouvelle superposition. Durant les vingt autres minutes, les acteurs, toujours en suivant les indications de l’artiste, déchirent les papiers qui viennent d’être collés, faisant réapparaître les couches précédentes par fragments. Les spectateurs sont les témoins de l’évolution du travail, sur un tableau qui n’est jamais fini et dont les différentes étapes ne sont retenues qu’en souvenir.
BOZAR Palais des Beaux-Arts,
Rue Ravenstein 23 , 1000 Bruxelles
Ouvert : Mardi à dimanche, 10h > 18h (Jeudi : 10h > 21h)
Fermé : Lundi
Tickets: € 12-10 (BOZAR-friends)
Combitickets:
Daniel Buren + Theo Van Doesburg : € 16-14 (BOZAR-friends)
Comme un jeu d’enfant Daniel Buren à Strasbourg
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