Romances sans Paroles laisse sans doute une impression mélancolique. Il pleut doucement
sur la ville aurait dit Arthur Rimbaud mais nos artistes malgré leurs humeurs sombres
promènent un regard poétique et ironique qui fait plutôt sourire et laisse entrevoir des
mondes imaginaires, pourquoi pas visionnaires, tout à fait plaisants et attirants.
C’est tout l’art d’un commissaire de faire résonner les œuvres d’artistes fraîchement diplômés, avec celles d’artistes connus, confirmés, émergeants et appréciés. En l’occurrence c’est l’éminent Ami Barak qui avec « raison » et pertinence, fait cohabiter les artistes dans l’exposition de l’été, sous le doux titre de « Romance sans paroles » tout un programme, tient elle sa promesse ?
Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse s’est, elle aussi attelée à la tâche et de concert, Ils ont créé cette « Romance »
Mélancolie, schizophrénie, un dénominateur commun d’un esprit romantique, mis au goût du jour, d’une génération un peu floue, un peu plus désabusée, les mêmes constantes, les paysages, par rapport au passé, la présence de l’objet, un certain désenchantement, cela rime avec la dépression ambiante, et de citer Freud « la dépression n’est pas une maladie, ce n’est qu’un affect …. » AB
C’est en s’approchant des œuvres que l’on constate le dialogue instaurée, par les 2 commissaires entre les œuvres.
Les cinq diplômés du Quai font leurs premiers pas sur le devant institutionnel
Pascal Auer, sorte de neveu de Fernando Pessoa, avec Parasite Rec, met en place un site, une sorte de dédoublement, un art de la défausse. Où se trouve le romantisme dans tout celà ?
Réponse d’AB : le dédoublement est une forme de névrose.
En parallèle l’on trouve Flexible de Joe Scanlan, – un artiste américain – un meuble de rangement avec étagères, très banale, issu du design, devenu objet discriminatoire puisque destiné aux riches (objet créé avec du matériel de récupération transportable maniable autarcique).
Matthew day Jackson, artiste de la globalisation , qui montre avec Pitfalls of Utopian Desire, l’identité particulière américaine, il déconstruit, en montrant ce double visage de cette nation qui fascine le monde y compris ses adversaires.
3 dessins au fusain qui déconstruisent le chariot des pionniers, ceux qui ont traversé l’Amérique en allant vers l’ouest, c’est un objet qui se trouve dans un musée en UK, dépecé, un objet ludique, qui décrit soigneusement, une déconstruction. Il a reproduit le n° de Time Magazine de 1978, qui raconte la tragédie de Jonestown où 800 américains se sont laissés entraînés dans un suicide collectif par un gourou.
Il veut mettre en exergue ce double visage de l’Amérique du côté des gens de souche en utilisant l’arc en ciel, un symbole indien, et l’utopie sociale et de l’autre les pulsions et l’inconscient suicidaire, dans cette société qui se cherche encore une identité culturelle
Reiner Ruthenbeck, élève de Beuys, avec Tuch mi Spannrahmen, – une oeuvre provenant du Frac de Bourgogne qui déconstruit la question de tableau, remet en cause le statut de la peinture, référence des années 70, où il s’agit d’une toile et d’un châssis, en revenant sur les ingrédients de la modernité Malévitchienne, du rond dans le carré, la toile est devenue soft, elle est à même le sol, vocabulaire de toute l’abstraction qui s’exprimait après la guerre de 40, où justement il s’agit d’une volonté d’annihiler le sujet, vu que l’histoire s’est chargée d’ébranler nos convictions culturelles.
Une pièce avec un impact visuel fort, de Daniel Firman, déjà croisé chez Arte, encombré d’objets de consommation courante, à la recherche d’équilibre, semblant l’avoir trouvé, bel état névrotique, Gathering (2000) est une sculpture, un autoportrait, une performance. L’artiste s’est encombré dans un premier temps de tout un tas d’objets hétéroclites qu’il a accumulés sur son dos jusqu’à la limite de sa capacité de portage, de sa force physique. Dans un second temps, débarrassé de ce poids, il a moulé son corps dans la position d’équilibre pour ensuite le rhabiller et donner à la sculpture une valeur d’objet et de
trace de l’expérience.
Daniel Firman s’inscrit dans la lignée des sculpteurs qui élargissent leur réflexion au-delà de l’objet à l’espace environnemental. Proche du chorégraphe, du performeur, il travaille à partir du corps, souvent le sien, et s’intéresse aux limites de la pesanteur et de la matière.Les matériaux de Daniel Firman sont issus de son quotidien, il interroge les objets et les mouvements qui lui sont proches.
AMI Barak – Un autre Français a eu affaire au comité de censure chinois lors de l’Exposition universelle : il s’agit du commissaire Ami Barak, responsable de l’exposition « Art for the World Expo », qui rassemble vingt sculptures autour de l’allée centrale du site de l’Expo U. Pour lui, les voies du comité restent souvent impénétrables. Une oeuvre de Paul McCarthy, qui représente un Père Noël portant un godemiché en guise de sapin, a sans surprise été refusée. Mais une autre de Mike Kelley, qui semblait inoffensive, a reçu un feu rouge du comité : une silhouette sculptée dans le sel, que chèvres et ânes viennent lécher jusqu’à sa disparition. Ami Barak résume ainsi son incompréhension : « Avec ses professeurs académiques et ses fonctionnaires d’une moyenne d’âge de 70 ans, le comité de censure, c’est Jurassic Park. » extrait Emmanuel Lequeux Le Monde
VISITES GUIDÉES
Visites gratuites les samedis & dimanches à 15:00
Entrée libre sans inscription
Autres visites sur RDV
à partir de 5 personnes minimum
Participation 2 € / personne,
réservation au 03 69 77 66 47
DIALOGUES
Regards croisés entre le Musée des Beaux-Arts
et La Kunsthalle Mulhouse
SAMEDI 21 AOÛT DE 15:00 À 17:00
RDV à La Kunsthalle Mulhouse
IN BUS WITH eRikm
DIMANCHE 22 AOÛT 2010
A l’occasion du Festival MÉTÉO, une promenade
dominicale programmée par eRikm est proposée
dans les centres d’art de la région.
+ Espace multimédia gantner, Bourogne
+ CRAC Alsace, Altkirch
+ FABRIKculture, Hégenheim
+ La Kunsthalle, Mulhouse.
À partir de 19:00 BULLES
Installation de Julien Clauss à la Kunsthalle
Programme complet de la journée
sur www.festival-meteo.fr
Renseignements et inscription
+33 (0)3 89 45 36 67
ou info@festival-meteo.fr
photos de l’auteur et courtoisie de la Kunsthalle
à suivre
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