Ugo Rondinone est un artiste suisse de renommée nationale et internationale contemporaine. Tandis que les institutions du monde entier lui ont consacré de grandes expositions à plusieurs reprises, dans son pays natal, la Suisse pendant onze ans pas une seule exposition à grande échelle ne lui a été consacrée. On se souvient qu’Ugo Rondinone , faisait sourire ses têtes gigantesques, hilarantes, lunaires, grimaçantes dans l’espace qui est appelé « l’Art Public, » lors d’Art Basel 2008. Cette lacune est comblée maintenant par le Kunsthaus d’ Aargau (ou Aarau Suisse) qui présente une sélection très complète, des travaux de l’artiste suisse, rassemblant des oeuvres des dernières années et de certains travaux plus récents, ceci jusqu’au 1 août 2010, intitulée « La nuit de plomb »
La présentation de son travail occupe presque toutes les salles d’exposition transformant l’ensemble du musée en un univers scénique séduisant.
Ugo Rondinone vit aujourd’hui à New York, c’est un artiste qui travaille avec les différents : médias – sculpture, peinture, installation sonore et l’espace, la poésie, le collage, le dessin, une cohérence dans l’exposition. Ses œuvres présentées à Aarau, non pas isolément, mais comme une image spatiale d’ ensemble afin de créer une atmosphère et un univers exprimé dans le titre de l’exposition, « la nuit de plomb » à l’instar du livre de Hans Henny Jahnn qui a été sa source d’inspiration. Le livre raconte l’histoire d’un homme qui erre dans la ville par une « nuit d’hiver de plomb » Dans le travail littéraire de Hans Henny Jahnn on trouve l’angoisse existentielle à laquelle l’homme ne peut échapper que par l’amour, l’empathie avec les autres et la création. La perte de l’amour est donc toujours une chute tragique dans les agonies fondamentales au-delà du simple deuil. Jahnn occupe une place singulière dans la littérature allemande et ne peut être assigné à aucun mouvement littéraire.
UR parsème son œuvre de paysages aux arbres décharnés blancs, surréalistes, comme s’ils avaient échappés à la lave d’un volcan, de pierres aux visages lunaires qui jonchent le sol, de sculptures érodées par l’usure du temps, le clown rabelaisien, autoportrait de l’artiste, mi-ricanant, mi abusé, rencontré sur les vidéos du Hamburger Bahnhof de Berlin, gît au milieu de ciels étoilés, solitaire, abandonné. Au delà de la tristesse du clown, la solitude de tout être humain dans l’existence. Ses têtes grimaçantes vous interpellent lorsque vous pénétrez au sous-sol.
Psychologie et métaphysique se chevauchent, la liaison entre passés et présents, inspirées par le récit de HHJ oscillent entre les installations impressionnantes d’ Ugo Rondinone, ses paysages de rêve, ses vidéos et l’espace réel, transformé par l’artiste en entractes surréalistes sur les deux niveaux de l’ Aargauer Museum.
photos de l’auteur (Iphone)
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J’étais tellement préoccupée par l’évitement des gardiens, plus nombreux que les visiteurs, qui protègent les oeuvres, et font la chasse aux photographes, que j’en ai oublié d’être maladroite. J’aurai bien mis un patin sur une de ces figures hilarantes, mais j’ai bien peur, que les gardiens et moi-même ne partageons pas le même humour. C’est bien le seul endroit où je n’ai pas pu m’offrir un café, faute de ch francs … chose devenue très rare au pays de Roger Federer.
Merci Elisabeth pour ce beau voyage onirique chez Rondinone.
Pas de gadins cette fois ?
Un patin peut-être ?
Bien à vous
Léon-Marc Levy