photo en exergue Vasarely, Vega Päl, musée Unterlinden
Le Centre Pompidou présente jusqu’au 6 mai 2019,
la première grande rétrospective française consacrée à
Victor Vasarely (1906-1997).
À travers quelque 300 pièces, l’exposition retrace le parcours
du père fondateur de l’art optique, et remet en scène ces
abstractions vibrantes et déstabilisantes qui ont tant
imprégné la société des années 1960-1970. Elle en dévoile
le processus de création, basé sur la science, le langage de
la communication et celui de l’informatique, voire la
cybernétique. Elle en révèle aussi les conditions de production
et de diffusion par lesquelles Vasarely cherchait d’une nouvelle
manière à briser la séparation entre l’art et la vie.
Une occasion unique de découvrir toute l’envergure et
la logique de son œuvre restées jusqu’ici mal connues…
VASARELY, EN QUELQUES MOTS
Un parcours à la fois chronologique et thématique
vous emmène parmi toutes les facettes de son œuvre
foisonnant, depuis sa formation dans les traces du
Bauhaus jusqu’aux dernières innovations formelles :
peintures, sculptures, multiples, intégrations architecturales,
publicités, études…
Au travers de trois cents œuvres, objets et documents,
on peut explorer le « continent Vasarely » et la manière
dont il a marqué la culture populaire de l’époque,
s’inscrivant pleinement dans le contexte scientifique,
économique et social des années 1960-1970, et soulignant
la place cardinale de l’artiste dans l’imaginaire des Trente
Glorieuses.
Né en 1906 en Hongrie, Victor Vasarely se forme aux
Beaux-arts de Budapest, puis au Muhëly, annexe hongroise
de l’école du Bauhaus. Lorsqu’il s’installe à Paris en 1930,
il travaille d’abord comme graphiste publicitaire.
Ce n’est qu’au lendemain de la 2nde guerre mondiale
qu’il se consacre entièrement à la peinture.
Au milieu des années 1950, Vasarely pose les principes
de ce qui sera consacré une décennie plus tard,
aux États-Unis, comme l’Op art (art optique) :
des compositions abstraites, basées sur des formes géométriques
élémentaires, associées d’abord au noir et blanc puis
à un nuancier de couleurs, propres à créer d’elles-mêmes
des effets d’animation. Les tableaux vibrent ou clignotent.
Une forme sitôt saisie par le regard se transforme en une
autre sans jamais se stabiliser ; sa perception exige du temps.
Ainsi Vasarely, comme ses contemporains tenants de l’art
optique et cinétique (du grec kine, le mouvement),
interroge-t-il la vision habituellement statique et
fugace que nous avons du monde et de la réalité.
« Ce que j’appelle de mes vœux c’est un ‹ folklore
planétaire › où chacun, au sein même de la règle,
pourrait exprimer sa diversité. »
Une fois défini son « alphabet plastique universel »
et les conditions de sa reproductibilité sous forme
de combinatoires programmables, Vasarely s’emploie
à le diffuser le plus largement possible, y compris et
surtout hors du strict contexte institutionnel.
Le multiple et les arts appliqués notamment lui
permettent cela. On retrouve ses formes déclinées sous forme
de sérigraphies, de petites sculptures ou de posters,
mais encore dans les journaux de mode et les vitrines,
sur la pochette d’un disque de David Bowie comme
sur le plateau de télévision de Jean-Christophe Averty.
Même sur les murs des villes, particulièrement de
l’architecture de masse et industrielle
(la gare Montparnasse, l’université de Jussieu,
la station RTL à Paris…)
L’immense succès populaire que le « plasticien »
Vasarely rencontre dans les années 1960-1970 a sans
doute dépassé ses propres espoirs…
En 1982, cinq sérigraphies sont même emportées par
le spationaute Jean-Loup Chrétien à bord de la station
spatiale orbitale Saliout 7, donnant à l’œuvre vasarélienne
le cadre intersidéral dont elle rêvait…
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