Le 1er février, le comité de collectionneurs de l’ADIAF
a dévoilé les noms de quatre artistes nommés
au Prix Marcel Duchamp 2018 : Mohamed Bourouissa,
Clément Cogitore, Marie Voignier et Thu Van Tran.
Ils exposeront au Centre Pompidou à partir du 10 octobre.
Jusqu’au 22 avril 2018
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
consacre la première exposition institutionnelle en France
à Mohamed Bourouissa. Remarqué dans les expositions
prospectives Younger than Jesus au New Museum à
New York (2009) et Dynasty au Palais de Tokyo et au
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2010),
le plasticien franco-algérien, né à Blida en 1978, est
aujourd’hui l’un des artistes majeurs de sa génération.
Dès les premières séries photographiques
Périphérique (2005-2008) et Temps mort (2008) se
dégagent les principes de son travail : l’observation de la
société par ses marges et les pratiques collectives où la
dimension humaine occupe une place centrale.
L’exposition Urban Riders, s’articule autour du film
Horse Day réalisé à Philadelphie, dans le quartier défavorisé
de Strawberry Mansion, au Nord de la ville et dont la
réalisation a marqué une étape décisive dans son évolution.
Durant huit mois, le temps d’une résidence, il s’est intéressé
aux écuries associatives de « Fletcher Street » qu’il a
découvertes grâce aux images de Martha Camarillo,
une photographe américaine.
Territoire de réparation et de cristallisation des imaginaires,
fondé par des cavaliers afro-américains, les écuries de
« Fletcher Street » accueillent
les jeunes adultes du quartier et offrent un refuge aux chevaux
abandonnés. Sans pour autant documenter une réalité,
l’artiste s’est emparé de l’histoire du lieu, de l’imagerie
du cowboy et de la conquête des espaces.
Au fil des mois, Mohamed Bourouissa s’est attaché à créer
des conditions d’échange et de partage avec la communauté
locale. Le film, de facture cinématographique, retrace ce projet.
Il rend compte avec force d’une utopie urbaine.
Fasciné par l’histoire de la représentation des cowboys noirs,
il synthétise des questionnements récurrents :
l’appropriation des territoires, le pouvoir, la transgression.
Horse Day s’accompagne d’un corpus d’environ
quatre-vingt pièces. Un ensemble d’oeuvres graphiques
traduit la liberté et la richesse du langage plastique de l’artiste.
Croquis sur le vif, dessins préparatoires, story-board du film,
collages, encres, aquarelles relatent l’origine du projet et
son élaboration. En regard de cet ensemble, sont présentés
des portraits de cavaliers et les costumes des chevaux.
Prolongeant la métaphore du « tuning » des éléments de
carrosseries sont agencés et deviennent le support des images
du film.Montré sous différentes versions notamment au
Stedelijk Museum (Amsterdam) et à la Fondation Barnes
(Philadelphie), l’exposition se réinvente au
Musée d’Art moderne sous une forme amplifiée.
À travers un programme de workshops invitant des artistes,
Mohamed Bourouissa prolonge une réflexion sur l’histoire
collective et la représentation des identités.
Avec ce projet, le musée renouvelle son soutien à l’artiste
dont la série photographique Temps mort et le film Legend
figurent dans les collections permanentes
Commissaires
Odile Burluraux
Jessica Castex
Un livre d’artiste rassemblant l’ensemble de ses oeuvres
sur papier est publié par Paris Musées à l’occasion de l’exposition.
France culture La Dispute d’Arnaud Laporte le podcast
les divers avis sur l’exposition
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson 75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00
www.mam.paris.fr
Ouvert du mardi au dimanche De 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
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