Je suis abonnée à l’opéra national du Rhin depuis
des lustres.
Depuis 2 ans, j’avais 2 handicaps à surmonter, dans la
rangée derrière moi, un homme âgé de très forte
corpulence, se déplaçant avec des béquilles, les oubliait
allègrement pour les laisser tomber contre mon dossier,
avec une belle régularité., dossier sur lequel il s’appuie
avec beaucoup de force pour se redresser, se lever, bouger.
Malgré mes interventions, cela lui était totalement indifférent,
ne prenait aucun égard et ne s’excusait jamais.
Pour accompagner le début du spectacle son épouse ne
manquait jamais de déplier un bonbon, en faisant bien bruisser
le papier, pour elle cela devait tenir lieu de prélude.
Devant moi un monsieur d’un mètre 85, m’offrait la vue
sur un crâne chauve, avec un reste de cheveux en
couronne sur les bords.
Je devais me tortiller dans mon fauteuil pour avoir
une lucarne avec vue sur la scène. Aussi je décidais de
demander un changement de place pour cette nouvelle saison.
Pour les noces de Figaro j’inaugurerai ma nouvelle place,
un peu angoissée, dans l’ignorance de mes voisins, immédiats,
devant, derrière et côté.
Je vis arriver un couple dans la rangée devant la mienne,
une petite dame et un monsieur très grand, angoisse,
et ravissement c’est la petite dame qui s’est assise devant moi.
Dans la rangée derrière moi, j’ai pris 3 coups de sacs sur ma tête,
sans que l’agresseur daigne s’excuser.
Au premier acte cela se présentait fort bien, la petite dame devant
moi, m’offrait pleine vue sur la salle.
Devant elle un grand monsieur la gênait beaucoup, il bougeait,
s’inclinait tantôt à droite puis à gauche, sa belle et abondante
chevelure naviguait curieusement, parfois il se penchait carrément
en avant, obstruant tout la vue de la petite dame. A sa droite,
un monsieur qui remplissait bien son fauteuil, mettait
sans cesse ses jumelles pour bien voir le spectacle.
A ma droite un couple, dont le monsieur avait tombé la veste.
Après l’entracte ma crainte se confirma, le couple devant moi
avait échangé les places, il fallait que je m’accommode du crâne
avec des cheveux épars du monsieur. Ce n’est pas un coup de sac
que j’ai pris de la part de la personne derrière moi, mais l’intégralité
du sac, genre sac à provision bien rempli, qui lui a échappé
des mains, pour atterrir sur ma tête, là j’ai eu droit à une petite excuse.
Puis mon voisin de droite a décidé que notre accoudoir commun
lui appartenait, en y mettant son bras pour retenir sa tête.
Puis au fur et à mesure que le temps passait, il partageait
son veston avec mes genoux. J’ai horreur de partager ce genre
d’intimité avec un inconnu.
Quelle belle musique, de fort belles voix, avec des ensembles
mozartiens magnifiques en parfait accord avec l’orchestre.
Que de contrariétés afin d’entacher ce pur bonheur.
Quelques messieurs se sont levés pendant le 1er acte pour aller
aux toilettes, l’un étant en bout de rangée centrale, a fait lever
toute la rangée, alors qu’il pouvait sortir à droite, mais comme
les toilettes des messieurs sont à gauche, en partant de la salle,
il a trouvé plus commode d’emprunter le chemin le plus court
pour lui. Certainement qu’il y avait une urgence, mais au retour,
il est revenu par la même voie, dérangeant à nouveau les
mêmes personnes, et en faisant profiter de son physique imposant,
les personnes assises dans les rangées derrière.
Le sans gêne et la mauvaise éducation sont les plaies des
manifestations publiques.
Il y a aussi une catégorie que j’appelle les « touristes », qui viennent
habillés de leur doudoune, chapeau, gants, parapluie, qui ignorent
le vestiaire, qui ne veulent pas perdre de temps à la sortie, pour
récupérer leur affaires. D’autre qui se lèvent dès la fin, pour être les
premiers dans le parking, afin de sauter dans leur véhicule, estimant
que les chanteurs n’ont pas besoin d’applaudissements.
L’autre galère ce sont aussi les adolescents, qui préfèrent consulter
les smartphones, pendant les spectacles qu’on leur impose,
prendre des photos, alors que c’est interdit, surtout pendant
un spectacle d’acrobatie, où le flash est particulièrement dérangeant.
Les profs, eux s’étant octroyés les meilleures places et laissant leurs élèves
sans surveillance.
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