L’exposition se termine le 18 septembre 2016
Nicolas Darrot et La maison rouge entretiennent
des liens de longue date : il est l’un des premiers
invités en 2006 à investir le patio de la fondation,
avec son installation monumentale Passage au noir.
Il est présent dans la collection d’Antoine de Galbert
depuis près de 20 ans. Cette fois, Darrot produit
une grande et ambitieuse exposition monographique,
avec une vingtaine de nouvelles pièces inédites.
Sa pratique est plurielle. Elle se décline en sculptures,
installations, objets hybrides et automatisés.
Ses oeuvres mêlent une multitude de références
aux croisements de la science, de l’histoire,
des mythes et de la littérature. Rare artiste de la scène
française passionné de science et technique,
il apprend au contact de scientifiques à l’occasion
de la mise en oeuvre de ses projets toujours inspirés
par ses lectures.
L’exposition Règne analogue est une nouvelle narration
et une autre subdivision du monde qui naviguerait
entre animal et minéral. Elle tente une réplique du
vivant selon une autre logique échappant à l’humain,
renvoyant une image parfois angoissante mais
toujours poétique.
Deux immenses fantômes évanescents s’agitent dans
la grande salle accompagnés d’un acolyte chevelu,
lui aussi animé ; un cerf aux bois en feu ; un agneau
au pelage cotonneux est caressé par un rideau d’or ;
une ruche de kevlar où coule perpétuellement du
miel ; un ibis métallique picore le sol dans une ronde
infinie, tandis qu’un phare équipé d’une ampoule
colorée diffuse, pixel par pixel, une image des confins
de l’univers.
Voilà quelques-unes des images fortes et oniriques
non seulement convoquées, mais bien réalisées
par cet artiste mage, bricoleur, ventriloque qui fait
parler les bêtes et bouger les objets…
Le parcours permet également de retrouver des
oeuvres plus anciennes, comme la série Dronecast
(2002-2008) insectes mutants, devenus machines
de guerre ou les Curiosae, série de scènes
de domination entre différents groupes d’insectes
ou encore celle, pleine d’humour, des Injonctions
(2008-2009), petits théâtres de marionnettes animées
et dotées de la parole, ainsi qu’un ensemble d’oeuvres
qui, rassemblées par l’artiste, écrivent en quelque
sorte une « histoire naturelle des machines »,
et évoquent toutes un glissement du règne animal
à celui de l’artefact.
Près de 80 oeuvres de différentes échelles,( vidéo)
toutes chargées d’une énergie, qui se libère à divers temps,
surprennent le visiteur à chaque instant,
le transforment. Ces objets s’apparentent à des
puissances agissantes, des fétiches contemporains
se répondant les uns les autres, pour former
une cosmogonie, le Règne analogue d’une forme
de vie émergeant de logiques inductives et poétiques.
C’est toujours un plaisir de venir à la maison rouge pour
son ambiance, son restaurant. 😀
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