Mulhouse Art Contemporain, dont le président est Dominique Bannwarth,
ouvre le bal d’ OFF16, avec CYRIELLE TASSIN.
Cette exposition est présentée parallèlement à la Biennale de la Photographie de Mulhouse.
Présentée au marché: « OBSOLESCENCE », qui vient d’obsolète, figure de ces villes absurdes. Un agencement de blocs neutres rythme l’image de l’urbanisme d’hier ou de demain. De cette toundra, une ville émerge, entre fiction futuriste et agencement inexploitable réellement. Comme une solution envisagée de nos villes futures, entre pessimisme et volonté de trouver un concept de ville nouvelles, ces concepts tendent vers l’absurdité.
L’obsolescence, une ville établie qui perd déjà tout son sens. Dans une idée formellement réalisable qui s’épuise aussitôt.
« CONSOMMABLE URBAIN », 24 cartes postales: sculptées à la surface des aliments, de fines incisions et perforations font émerger un paysage urbain insolite, d’un autre temps et d’une autre échelle.
Ces îlots poussent ou subsistent dans un vide qui les préserve.
Sur une surface presque habitable, son échelle et son lieu nous interrogent pour laisser place au doute d’une réalité.
Face à cette fragilité – une construction fraîche, son flétrissement et son oxydation la menant à sa disparition, l’instant de la photographie préserve ce micro lieu aujourd’hui éteint et soupçonne le nôtre.
CYRIELLE TASSIN est une artiste qui vit et travaille à Celles-sur-Ource, près de Troyes, en France. Diplômée des Arts appliqués, en design à Chaumont, elle a poursuivi sa recherche artistique à l’École Supérieure d’art de Lorraine de Metz Métropole (DNAP et DNSEP), tout en effectuant une année d’études à l’École Supérieure d’Art de Disseny à Castellon de la plana (Espagne). Son travail qui mêle photographie, dessin, gravure, vidéo, peinture et installation en grand volume, révèle les questionnements sociétaux actuels, entre fiction et solution, à travers l’absurde.
TOUT S’EN VA
Interview de Cyrielle Tassin par Florence Andoka
NOVO – Mai 2016
page 20 édition spéciale Biennale de la photographie
Comment l’installation, Obsolescence, s’inscrit-elle dans l’espace du marché couvert?
Obsolescence est une pièce qui joue sur la notion d’échelle. Je pars d’éléments à échelle réduite que je multiplie, comme une construction qui deviendrait envahissante. Les photographies en grand format de ces villes miniatures forment un parcours dans les allées du grand marché. Au fil des images, dans le temps de la photographie, la ville est construite puis détruite. Je présente également au cours de l’exposition, la pièce Consommable Urbain, sous forme d’édition de cartes postales. Il s’agit de villes sculptées à la surface des aliments. Elles sont figées par la photographie avant leur dégradation.
Qu’est-ce que l’obsolescence d’une ville ? Quel est le rôle de la photographie par rapport à la disparition de la forme réalisée ?
A travers le temps, la ville devient obsolète, de part nos évolutions sociales et technologiques. J’aime apporter des solutions absurdes. Les villes nouvelles que j’invente sont potentiellement réalisables, mais dès lors que nous les construisons, elles deviennent inutilisables. Leur fonction s’épuise et produit une image qui est un reflet dystopique des villes réelles. A l’ESAL, à Metz, j’ai pu me perfectionner en photographie argentique et numérique, afin de gérer l’image de la conception à l’impression, néanmoins, je reste attachée au fait de ne pas saisir une image mais de la construire en créant un espace propre à l’objet réalisé. J’envisage également la photographie comme un archivage.
Vos photographies entrent-elles en résonance avec la thématique officielle de la Biennale, « l’autre et le même » ?
La sérialité est omniprésente dans mon travail. Je crée des villes qui sont visuellement similaires et uniques à la fois. La série renvoie également à ma propre exigence de tester toutes les possibilités jusqu’à l’épuisement des formes.
Vidéo sur France 3
Marché du Canal Couvert
26 quai de la Cloche, Mulhouse
ENTRÉE LIBRE
Les Mardis, jeudis et samedis
de 07H00 à 17H00
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