jusqu’au 26 JUIN 2016
Autoportraits, de Rembrandt au selfie est la première exposition réalisée dans le cadre du partenariat entre le musée des Beaux-Arts de Lyon, la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe et les National Galleries of Scotland à Édimbourg.
Cette exposition a été présentée successivement à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe (où je l’ai manquée) du 31 octobre 2015 au 31 janvier 2016, puis au musée des Beaux-Arts de Lyon (où j’ai couru) du 25 mars au 26 juin 2016, et enfin à la Scottish National Portrait Gallery à Édimbourg du 16 juillet au 16 octobre 2016. Elle bénéficie d’un soutien exceptionnel de l’Union européenne, dans le cadre du programme Creative Europe coordonné par l’Agence exécutive pour l’Éducation, l’Audiovisuel et la Culture de la Commission européenne.
L’exposition rassemble plus de cent-trente oeuvres – peintures, dessins, estampes, photographies, ainsi que sculptures et vidéos – appartenant aux riches collections des trois institutions, complétées par quelques prêts provenant de collectionneurs privés lyonnais et, pour la partie contemporaine, du Zentrum für Kunst und Medien de Karlsruhe, ainsi que du Musée d’art contemporain de Lyon. Son propos, dont le cadre chronologique s’étend de la Renaissance au XXIe siècle, est d’interroger la pratique de l’autoportrait par les artistes en tentant de dresser une typologie et en mettant en lumière les questionnements portés par ce genre spécifique. Elle vaut réellement que l’on s’y attarde.
Il s’agit de s’intéresser en particulier aux formes les plus diverses prises par celui-ci, jusqu’aux autoportraits mis en scène, utilisés dans d’autres types de compositions ou simplement allusifs. Un accent particulier est mis sur les productions des scènes artistiques allemandes, écossaises et lyonnaises.
Près de l’arbre le personnage tient à la main un document signé Dürer
qui a ainsi introduit son autoportrait dans un tableau religieux.
L’exposition s’articule en sept sections thématiques, interrogeant les grandes typologies de l’autoportrait et leurs évolutions au fil du temps : le regard de l’artiste, l’artiste en homme du monde, l’artiste au travail, l’artiste et ses proches, l’artiste mis en scène, l’artiste dans son temps et le corps de l’artiste.
Certains artistes mettent leur reflet dans une carafe en étain, dans des natures mortes, d’autres dans un double autoportrait, reflété dans un miroir, d’autres encore déguisés en musicien, (Watteau) s’intègrent dans des portraits de groupe, de famille, de couple.
Rembrandt dans la lapidation de St Etienne a introduit son portrait, seul personnage qui regarde le spectateur
détail l’autoportrait sous le bras droit levé de St Etienne
Une vidéo de Marina Abramovic, un portrait de Jan Favre, l’inévitable Cindy Sherman,
Robert Mappelthorpe, pour voir les selfies d’Ai WeiWei il faut consulter une tablette….
C’est une exposition qui montre bien que l’on invente jamais rien, et que les anciens, savaient très bien se « selfier », l’époque contemporaine ne fait qu’utiliser les nouveaux moyens techniques, sans l’inventivité des anciens.
Actuellement on ne peut plus voir un monument, une sculpture, une toile, un tableau, sans que des perches à selfies, des appareil photo ou des téléphones, vous gâchent le plaisir de la contemplation et la vue. Surtout les téléphones ou Ipad, que leurs utilisateurs, manipulent longuement pour prendre la « meilleure » photo, regardent le résultat, puis éventuellement recommencent leur photo, tout en oubliant de regarder l’oeuvre en live.
Il faut encore compter avec les modèles photographiés devant, qui s’ingénient à prendre
les poses les plus ridicules et demandent de ce fait, une infinie patience de notre part, si nous désirons un cliché sans parasites !
Répondant à ma suggestion de bien regarder l’oeuvre en détail, un visiteur m’a répondu
qu’il ne manquera pas de le faire, sur son téléphone, Ipad ou ordinateur !
L’exposition est accompagnée de la publication d’un catalogue scientifique édité en français, en anglais et en allemand.
Une installation est présente en conclusion du parcours pour inviter les visiteurs à réaliser leur propre autoportrait, tandis qu’une composition crée un gigantesque portrait aléatoire formé par la combinaison de toutes ces images. Le public est invité à poursuivre cette expérience en ligne et sur les réseaux sociaux.
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