Tchernobyl on tour …… et s'en aller

Tchernobyl on tour d’Elena COSTELIAN
et
… et s’en aller de Chourouk HRIECH
Jusqu’au au 11 novembre 2012 à la Kunsthalle de Mulhouse

La veillée -Elena Costelian
La veillée -Elena Costelian

Une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle et commissaire de l’exposition :
Tchernobyl on tour d’Elena Costelian et …  et s’en aller de Chourouk Hriech sont deux expositions individuelles qui s’interrogent mutuellement, bien au-delà de leur coprésence. Ce sont des expositions qui rencontrent l’histoire, la petite et la grande, qui la lient à la création contemporaine et en font leur raison,leur complice.
Les deux artistes ont quelques points communs : deux femmes passionnées, volontaires et déterminées, d’une même génération de racines étrangères.
Les deux expositions partagent également quelques thèmes : l’histoire, la mise en scène, la sincérité. Mais c’est avant tout d’une intuition qu’est né le désir de les rapprocher.
Elena Costelian travaille sur l’histoire récente, celle dont on ne sait pas encore totalement quoi penser et qui est empreinte d’enjeux qui dépassent l’échelle individuelle. Ses installations construites sur un mode réaliste, affichent une forte théâtralité et créent le choc. On ne traverse pas innocemment une oeuvre de l’artiste, elle déstabilise, perturbe nos repères, provoque la gêne et le malaise, celui d’être spectateur d’un monde qui ne tourne pas rond.
En 2009, Elena Costelian a passé un mois en bordure de la « zone interdite » dans le village de Volodarka, à 40km de Tchernobyl. Vingt-trois ans après l’explosion du réacteur n°4 de la Centrale Lénine, l’artiste a arpenté un territoire et a rencontré des habitants laissés à leurs souvenirs et abandonnés au tourisme. Selon ses propres mots :

Suite du Grand hôtel de Pripyat Elena Costelian



« Tchernobyl est devenu un musée à ciel ouvert ». En 2011, l’artiste entame son Tchernobyl on tour par une série de photographies qui dévoilent à la fois la banalité du site et l’exploitation qu’il subit. Elle relève l’extrême ambiguïté économique et politique qui règne sur les lieux. Une des images vues sur place a particulièrement accroché son regard : la salle de répétition du Conservatoire de Prypiat, ville évacuée en 1986. Dans un décor délabré, dans une pièce aux portes et fenêtres ouvertes, trône un piano renversé. Quelle est l’histoire de cette scène ? Quelle histoire cette image évoque-t-elle à ceux qui la découvrent ? Dans La Veillée, l’artiste procède à une reconstitution en volume de cette image, tel un décor de théâtre de la salle du Conservatoire et amène le spectateur à affronter une mise en scène à la fois grotesque et douloureuse. Ainsi ce piano renversé, dans une salle dévastée, salle du conservatoire de musique de Tchernobyl, où elle se demande quel est le dernier morceau qui a été joué sur ce piano. On sent la jeune artiste encore bouleversée par son séjour dans ce pays dont l’histoire est déjà un peu oubliée, à cause d’évènements récents tout aussi tragiques.
Les habitants de la ville continuent d’y vivre, travaillant, se nourrissant, en tentant de prendre les précautions nécessaires, pour survivre dans une région contaminée.
vidéo
Perfomance sonore de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse dans le cadre de l’exposition TCHERNOBYL ON TOUR de Elena Costelian à la Kunsthalle de Mulhouse


Elena Costelian, née en 1979 à Curtea de Arges (Roumanie), vit et travaille en France. Diplômée des Beaux Arts de Nantes en 2002 et des Arts décoratifs de Strasbourg en 2007

Cantine de l’Ecole de Mariankova Elena Costelian

 
Entre installation, performance théâtralisée et scénographie, Elena Costelian s’attache aux lieux chargés d’histoire comme support de réflexion à son travail. L’idée de retour sur ces lieux n’est pas sans lien avec l’expérience de l’exil. Particulièrement sensible au rapport entre mémoire collective et individuelle, elle se penche non seulement sur des lieux disparus ou mis en parenthèse mais aussi sur des lieux en devenir.
La suite de Tchernobyl on tour sera présentée en 2013 au Center for Book Arts à New York.
Les deux expressions d’Elena Costelian et de Chourouk Hriech, si éloignées soient-elles, fonctionnent ensemble comme des révélateurs qui nous ramènent à la complexité de la nature humaine et de ses humeurs. Du chaos à l’échappée, Tchernobyl on tour et … et s’en aller, sont deux lectures du monde sincères et attentives.
Chourouk Hriech, née en 1977,  vit et travaille à Marseille.
Chourouk Hriech développe son travail essentiellement autour du dessin. Ses recherches se fondent sur une observation des paysages en mutation, une navigation à travers les mondes qui s’offrent à elle.
 
Natures 2012 Dessin à la gouache Chourouk Hriech

 
Diplômée des Beaux-Arts de Lyon, elle a récemment participé à Art Dubaï en 2012 ; au CRAC de Sète et à la 8ème Biennale de Shanghai en 2010.
Dans le cadre du Projet T3, en 2012, sur une proposition de Nathalie Viot et de Christian Bernard, ses dessins ont rejoint, le Fonds Municipal d’Art contemporain de la Ville de Paris.
Chourouk Hriech voyage sur un territoire qui se déploie de l’oeil à la main. La distance entre les deux, l’artiste la parcourt en suivant une ligne complexe qui s’enrichit à la fois de ses observations, de ses souvenirs et de ses émotions. Ses dessins, comme des rhizomes, se déploient sur les murs et emmènent le spectateur dans un monde composé de mille et une réalités toutes propres à la balade et à l’évasion. De simples détails, de petits hasards peuplent en grand les oeuvres de Chourouk Hriech.
L’horizon est un cercle, 2012 Sculpture, bois, acrylique Chourouk Hriech

Tout chez elle, participe à la lecture d’un monde qui se déploie entre un horizon fragile et une verticale stable. Entre ces deux repères, se dessine un cercle synonyme de cycle et de renouveau. Chourouk Hriech s’inscrit dans cet espace. Elle l’habite, s’unit à lui par le chant et la danse, sur des modes immédiats et éphémères. De ces actes de communion naissent des oeuvres dessinées. Les dessins de Chourouk Hriech sont la face visible  du chemin qu’elle a parcouru, ils font état d’une intense navigation physique et visuelle propice à l’observation et l’imagination.
Chourouk Hriech part souvent d’un petit rien puis déroule le fil d’une histoire qui peut être lue et relue tant elle recèle de possibles et de détails. Entre deux avions, de rapide passage à l’aéroport de Marseille, elle a trouvé un pendentif chinois en forme de pagode.Le porte bonheur, l’objet fétiche, est devenu le point de départ de l’exposition … et s’en aller.
souvenirs.mai 2012 Chourouk Hriech

texte Kunsthalle, photos 1 et 4 de l’auteur 2/3/5/6 courtoisie Kunsthalle
 
RDV : 
Concerts de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse, samedi 15 et dimanche 16 septembre à 17h00, dans le cadre des Journées du Patrimoine. Entrée libre
Chostakovitch : 2e mouvement du concerto pour piano n°2 en fa majeur / Pärt : Summa, pour cordes / Reich : Duet, pour cordes.
 

Kunstapéro

Jeudis 4 octobre et 8 novembre à 18:00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation
de vins, en partenariat avec l’association Mulhouse Art Contemporain et
la Fédération Culturelle des Vins de France. Participation de 5 euros / personne
inscription au au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr

Nuit du design

Jeudi 4 octobre 18:00 à 22:00
Ouverture exceptionnelle jusqu’à 22h00
Possibilité de participer au kunstapéro :
inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr

Kunstprojection
Jeudi 11 octobre à 18:30 durée 1h
En partenariat avec l’espace Multimédia gantner de Bourogne, une sélection
de films expérimentaux issus de sa collection et présentée en écho à l’exposition.

Entrée libre

Citations – Ciné club
Jeudi 11 octobre à 20:30
Stalker, film d’Andreï Tarkovski, 1979 (2h43)

Tout au long de la saison 2012 – 2013, la Kunsthalle et Musées Mulhouse Sud Alsace proposeront un cycle de cinéma,
Citations qui permettra de voir ou revoir les films fréquemment cités dans l’art contemporain.

Stalker, sorte de guide, accompagne un physicien et un écrivain dans la « zone », vaste no man’s land ou jadis est tombé une météorite. Ce territoire contient un secret : «la chambre des désirs» exauçant les voeux de ceux qui s’y rendent.

En partenariat avec Musées Mulhouse Sud Alsace
Amphithéâtre de l’Université de la Fonderie.
Entrée libre
 
 
 
 

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

5 réflexions sur « Tchernobyl on tour …… et s'en aller »

  1. Bonjour Madame,
    Je vous remercie beaucoup pour l’article sur mon projet Tchernobyl on Tour. J’aurais aimée vous joindre via mail … es possible ?
    Je vous remercie

  2. Bonjour
    suite à un tour sur l’exposition de la giannada actuelle, je viens sur votre blog comme vous y invitez…
    FORMACOLOR
    (SAATCHI GALLERY & PICTIFY, ou, GOOGLE: « manifeste formacolor »
    merci

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