« Sans imagination, l’amour n’a aucune chance. »
Romain Gary
Troisième lieu de référence qui s’inscrit avec bonheur dans le circuit lémantique,
le Palais Lumière d’Evian. Son exposition d’été, tout à fait originale et hors des sentiers battus traite d’un thème universel : l’Art d’Aimer, de la Volupté à la Séduction, sous toutes les formes et à tous les modes. Un histoire d’amour à travers le regard des artistes.
Dominique Marny, Raphaële Martin-Pigale, Robert Rocca, commissaires de l’exposition se sont associés pour concocter cette carte du Tendre, co-auteurs du catalogue et avec la mise en scène de Frédéric Beauclair.
L’exposition sur 2 étages est déclinée en 8 paragraphes et salles. :
L’amour et ses mythes (Orient et Occident), l’amour courtois (Dame, chevalier et troubadour), L’art de la galanterie (pastorales et secrets d’alcôves), l’amour au quotidien (vie à deux, petits arrangements et plaisirs), Absence et fatalité, le Courrier du Cœur, Fantasmes sur grand écran, De l’intimité des couples,
L’art d’aimer offre à travers un choix de plus de deux cents peintures, dessins, photographies correspondances, illustrations, un panorama large et original des représentations de l’amour au fil de l’histoire de l’art et son évolution, en mêlant histoire des mentalités et des mœurs.
Parmi les artistes majeurs ont peut voir des œuvres de François Boucher, Gustave Courbet, Jean-Dominique Ingres, Auguste Rodin, Maurice Denis, Pablo Picasso, Marc Chagall, Georges Rouault, Léonard Foujita, Tamara de Lempicka, Jacques Henri lartigue, Robert Doisneau, Man Ray, Michel Haas, Pierre et Gilles. La construction du catalogue en 8 étapes thématiques suit un fil conducteur précis : la naissance de l’amour, l’attraction, la capitulation, la promesse, le tourment, l’échange, la complicité, la volupté.
Dès l’entrée, comme une mise en bouche : un bronze, le Baiser d’Auguste Rodin 1898/1918,
puis on pénètre dans l’antre oriental, avec l’un des mythes fondateur : Amour et Psyché, suivis d’Adam et Eve par Maurice Denis, puis la version Pierre et Gilles aux corps sublimés et aux beaux visages. Schéhérazade et ses raffinements, la traduction seconde des Mille et une nuits par le Docteur Mardrus, dans des illustrations magnifiques, sur fond de chuchotements des mots du cantique des cantiques, (tu es belle …) puis Meliès et le Palais des mille et une nuits.
Le parcours continue sur fond de musique tendre, nostalgique et lancinante : » .In the Mood For Love » qui vous poursuit et vous reste dans la tête longtemps après la visite.
Au XIIe siècle naît l’amour courtois en France. Considérée jusque là comme quantité négligeable, la femme va connaître l’une des plus belles périodes de son histoire. Influencés par les rites des cours arabo-andalouses, les troubadours s’éprennent de Dames mariées qui répondront à leur sentiment. L’amour doit se vivre hors du couple légitime: une façon d’exorciser des unions contractées par intérêt. Grâce aux romans courtois, ces histoires de chevalerie sont arrivées jusqu’à nous, sous leur forme initiale ou réinterprétées par certains auteurs. Jean Cocteau s’est approprié Renaud et Armide pour le théâtre ainsi que Tristan et Iseut pour le cinéma! (l’Eternel Retour).
L’art de la galanterie (pastorales et secrets d’alcôve) se développe au XIXe s, les courtisanes connaissent leur heure de gloire, sous Napoléon III. Les lieux de rencontre se multiplient au XXe s, cafés, parcs, bancs publics accueillent les rendez-vous galants.
L’amour au quotidien (vie à deux, petits arrangements et plaisirs), mariage devenu simple acte d’état civil ou cérémonie religieuse, couple sans histoire, hétérosexuel, homosexuel, avec les plaisirs simples ou les débordements voluptueux.
Absence et fatalité : quiconque aime s’expose au tourment. Doute, jalousie, disputes, ruptures jalonnent les relations affectives. Pour symbolyser la fin du mariage de Johnny et Sylvie Vartan, Pierre et Gilles les ont représentés au centre d’une couronne mortuaire, avec une banderole où l’on peut lire « Amour Défunt » Une toile qui m’a particulièrement touchée, peinte par un inconnu, Jean Broc. Il y exalte l’amour d’Apollon pour Hyacinthe adolescent. Les deux amants jouaient au palet, quand un autre dieu : Zéphyr, autre amant d’Apollon, fou de jalousie, souffla sur le palet, le détourna de telle sorte qu’il frappa mortellement Hyacinthe au front. La toile le montre expirant dans les bras d’Apollon, lequel pleura son ami et le changea en fleur, la jacinthe.
Le Courrier du Cœur avec sa part d’indiscrétion, nous montrent des lettres poignantes rédigées pendant la guerre, des cartes postales naïves, des lettres enflammées, de personnages célèbres comme Edith Piaf, de Juliette Drouet à Victor Hugo, de Flaubert, de Colette, ainsi qu’un courrier de St Exupéry épris d’une belle inconnue qui ne répondit pas à sa flamme.
Puis les Fantasmes sur grand écran :
Le cinéma nous a montré de belles histoires, devenues des classiques, passionnées, émouvantes, tragiques, des baisers langoureux, des étreintes viriles, des acteurs couples à l’écran et dans la vie. La projection qui ne saurait manquer est celle de Jean Gabin et Michèle Morgan dans « Remorques », mais aussi parmi toutes ses oeuvres cinématographiques affichées « Hiroshima mon amour » et « In the Mood for Love »
De l’intimité des couples, des photos souvenirs de grands photographes, Man Ray, Jacques Henri Lartigue, Doisneau, Ronis, Boubat, Jahan, Dora Maar, tête à tête, promenade, moments tendres, photos dérobées. Intensité du regard des femmes-muses, aimées, adulées par leur photographe, photos devenues célèbres qui feront le tour de la planète.
Des poèmes d’Eluard célébrant l’amour, de ses compagnes de ses amis, chacun est source de poésie.
Des dessins d’anonymes, des cachets postaux en or avec des symboles de phrases, des timbres postaux, un ensemble presque exhaustif compose cette magnifique exposition.
Quelques Focus sur Picasso et la « Capitulation du 29 juillet » sur Jean Cocteau et « la Belle et la Bête », sur la série « Intimités » de Félix Valloton.
Puis à la sortie le livre d’or où un visteur (?) a écrit : L’amour n’existe pas ! Pourtant les preuves dans cette exposition y sont pertinentes.
Jusqu’au 23 septembre 2012
visites guidées
Photos de l’auteur courtoisie du Palais Lumière
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Merci pour ces trois récitset les autres, ils donnnent envie de voir les expositions. C’est un plaisir de vous suivre
Merci pour vos commentaires et votre passage sur mon blog
suave !
Merci mille fois
Superbe
Un bonheur cet été ponctue par vos post
Belle semaine Elisabeth
Rachel h