Ce sont les vacances aussi je recycle quelques chroniques d’actualité….
Mon tour de vélo se cantonne à ma région.
Après avoir franchi le premier obstacle, qui n’est pas le moindre, enfiler un cuissard, qui si vous n’êtes pas Miss France, vous fait ressembler à un figurant de chez Disney, le reste devient plaisir.
Evidement, la deuxième épreuve, qui est la plus risquée est de rejoindre le lieu des réjouissances, les bords du canal. Pour cela il faut emprunter les couloirs de la mort, tracés par un adjoint à la circulation, qui n’a jamais du quitter son bureau et qui doit être un réel pervers. Il a quitté son bureau, car le parcours s’est amélioré. Mais je reste sceptique, et je m’interroge sur le bon sens, des nouvelles pistes qui vous arrivent à contre-sens ….
Tantôt il fait alterner les pistes cyclables avec les pistes pour piétons, tantôt les couloirs disparaissent, en pleine circulation intense. Cela persiste. Mais j’ai trouvé des détours charmants :
Si vous avez déjoué tous ces pièges, les voitures, les bus, les camions qui n’ignorent pas qu’ils sont les plus forts, la nature est à vous. Evitez malgré tout de vous aventurer dans les endroits brousailleux, où vous conduit votre curiosité, car si vous attrapez un plat, le jour
d’une finale de tennis télévisée, vous n’aurez pas l’outrecuidance d’appeler ô secours votre moitié. Faites appel à l’éclusier qui aimablement vous déposera vers votre lieu de départ
(je le remercie ici), car évidement je suis repartie à pieds, en attachant mon vélo à la Croix du Burn sous la protection de la Vierge. Sous la chaleur et ne voulant rien manquer du paysage, j’ai récolté de superbes ampoules à la plante des pieds !
Mon but étant quoiqu’il se passe, d’arriver là :
La semaine vous croisez, des jeunes gens en rollers, certains rajoutent une épreuve supplémentaire surtout les pères, ils poussent un landau ou une poussette. Vous croisez des familles, à deux, à plusieurs, des touristes, surtout les nordiques, les suisses ou les allemands, avec un équipement complet, certains font suivre leur bicyclette par un petite voiturette, dans la quelle ils ont mis leurs bagages, ou encore où cahotent leurs enfants, pour faire plus joli et pour que l’on devine leur pays d’origine, ils y hissent leurs couleurs. Les plus redoutables sont les groupes, tels des gnous, ils envahissent la voie, tracent leur route, ne se préoccupant que peu du paysage, ils avalent des kilomètres, les hordes d’Attila du 21e s. Ils me rappèlent ces groupes dans les musées, qui croient que le lieu leur appartient. La tenue réglementaire est de rigueur, cuissard, maillot, casque, lunettes, gourde, vélo, gants tout est uniforme, même couleur, idée unique, un véritable peloton.
Si vous êtes flâneuse, comme moi, curieuse du paysage, c’est un bonheur sans fin, les oiseaux, les papillons, l’eau, les arbres, les fleurs, les bateaux, les passages d’écluses, les mariniers, les plaisanciers, puis si vous êtes silencieux, des grues cendrées se montrent sur la rive. Des pêcheurs se livrent à leur passion, bien abrités et bien équipés, sur la rive d’en face. Puis tout ce silence est brisé par l’arrivée de la Micheline qui tantôt file vers la vallée, tantôt revient vers la ville.
Je me contrains à ne pas poser pieds avant d’arriver vers l’étape de récompense : loupé à cause du plat, aussi j’ai marché jusqu’à la guinguette au bord de l’eau.
Elle porte bien son nom, chaises, tables recouvertes de nappes en broderies anciennes, chemises de nuit de grand’mère brodées, suspendues sur des fils à linge, cadres anciens, miroirs anciens, faïence, poteries.
L’endroit est tellement agréable, que certaines personnes, informées par le bouche à oreille, y viennent en voiture, à pieds. L’accueil est charmant, des tartes, maisons, mais aussi des tartes flambées et d’autres mets alsaciens, en font un relais quasi gastronomique. Ne révélez ce lieu divin qu’à vos amis.
la récompense est là :
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Quant à ta sanction pour sa « maladresse » c’est à dire lui interdire la voiture et l’obliger à expérimenter le parcours qu’il a conçu dans le huit clos de son bureau, est une juste mesure de clémence. Il ne faut pas s’illusionner, il aura habilement su motiver une armada de tâcherons, qui auront tout balisé avant son passage. Il n’y a qu’à se pencher sur la priorité des rues déneigées, pour saisir ces nuances ….
Fiel contrebalancer par le miel de tes paroles !
« je défends la cause du plaisir de vivre comme je peux »
Non pas comme je veux, car parfois il y a des gadins imprévisibles, qui auraient pu avoir des conséquences terribles…
Ce que tu rappelles sur les pistes cyclables encombrées de voitures, de poubelles, de cahots, hyper dangereux, à la visibilté hasardeuse, avec peu d’indications quant à la direction, je l’ai dénoncé maintes fois, dans la presse locale, en réponse aux articles élogieux, vantant la qualité du parcours cyclable de notre ville.
Ton tour de France
Piste cyclable … tracé par un adjoint à la circulation, qui n’a jamais du quitter son bureau et qui doit être un réel pervers. J’aime bien cette phrase, Elisabeth, où le fiel coule à flot.
En d’autres temps cet « adjoint » aurait été pendu sur les lieux de sa maladresse. Mais aujourd’hui que pouvons nous faire de cet emmerdeur ? Sinon de rendre obligatoire ses déplacements à vélo – lui interdire la voiture – en passant sur les ouvrages qu’il aura conçu depuis son bureau.
Quand j’étais encore jeune tout ce qui roulait se déplaçait sur la route et tout ce qui était piéton empruntait les trottoirs. C’était lumineux. Mais à cause des automobilistes distraits, ou trop véloces, ou trop vieux, ou téléphonant, ou se limant les ongles en conduisant, une âme charitable devant l’hécatombe des deux roues a imaginé ces couloirs protégés que nous appelons : pistes cycl(ables). La perversité est dans le fait que ce qui était une alternative pour la protection du cycliste devient une obligation d’y demeurer. La piste cyclable est devenu l’outil que les pouvoirs publics ont inventés pour débarrasser de la circulation l’altérité non polluante qu’est le vélo de route. Moi, je roule trop vite pour utiliser ces machins alambiqués, pleins de piétons, de voitures stationnées, de poubelles, de cahots, hyper dangereux, avec des visibilités hasardeuses, sans indications quant à la direction et jamais nettoyés.
Les pistes et bandes cyclables sont le plus souvent indiquées par un petit panneau bleu de forme carré : cela veut dire qu’ils ne sont pas obligatoires. Du point de vue de la loi un cycliste a toujours sa place sur la route ; du point de vue de la peur, c’est autre chose.
Je défends la cause du plaisir de vivre comme je peux.