« l’anomique d’aujourd’hui risque bien d’être le
canonique de demain » Michel Maffesoli (« Le temps des tribus« , )
Quel était la trame de ce jeu ? Comment qualifier la chose : flânerie, promenade, visite guidée, parcours orienté, performance, classe verte pour adultes avec enfants autorisés.
Va t’on nous distribuer un questionnaire à la fin de la sortie pour éprouver notre mémoire, nos oreilles et nos yeux, notre niveau de culture générale ? Les questions fusaient parmi les participants du parcours entre la Kunsthalle de Mulhouse et le Crac d’Alsace à Altkirch, 2 visions opposées d’architecture.
Nos guides, artistes anthropologues, sociologues les « Michel en 2 D ou M D&D » –
Michel Dector et Michel Dupuy, s’attachent à de tous petits riens, le petit détail, les bouts d’existence de nos villes les rattachant à des faits, historiques, sociologiques. Ils nous apprennent à voir et à regarder des signes discrets, souvent invisibles à l’œil et à les mettre en correspondance avec des faits, réels ou imaginés. Leur discours bien rodé, leur permet de dérouler un fil bien huilé, empreint de poésie avec 7 points précis dans les villes respectives.
7 mon chiffre porte bonheur, les 7 jours de la semaine, les 7 nains de Blanche Neige ? les 7 péchés capitaux ? les 7 femmes de Barbe bleue, les bêtes de l’Apocalypse ?
Le premier point nous révèle une inscription à peine apparente sur un mur gris, CRS hors de Lipp, est-ce une solidarité manifestée par les syndicalistes du musée Schlumpf pour leurs collègues de Besançon s’apparentant à une situation similaire dans les années 70, une mémoire préservée, officielle, involontaire ? Ils utilisent un joli terme : caviar d’âge, pour dépeindre, les diverses couches, recouvrant l’inscription au fil du temps.
Puis nous voilà arrêtés devant un mur surmonté d’un quadrillage de barbelés nos guides lui trouvent une beauté géométrique dans sa qualité plastique, le dessin intérieur se répétant sur le contour comme un rinceau, patiné par la rouille du temps. Croisillon unique ancien, opposé à la nouveauté du mur, sert-il de valeur pédagogique, est-il visionnaire des radars installés sur nos routes, par son incitation à ne pas franchir le mur ?
Trois beaux arbres se trouvent dans ce jardin ouvert au public où se trouve l’ancienne villa Jacquet, anciens industriels, dont le nom évoque le musée du papier peint de Rixheim.
Des essences diverses, dont un impressionnant marronnier, unique dans un jardin public de la ville, des hêtres pourpres et un cèdre de l’Atlas incitent à la quiétude. Sur le mur une inscription à peine décelable
Chiffres apocalyptiques ? sous l ‘oeil de Michel D cela peut correspondre à la somme
de 22 . C’est à dire, en extrayant les 3/ 8/ 5/ 6, en les replaçant dans l’ordre numérique dans l’alphabet, cela donne le mot « chef » attention les f…. j’ignore si j’ai saisi réellement cette explication, je suis ouverte à toute suggestion…
Puis nous tombons en arrêt devant une publicité sur un volet roulant Lakal, quésaco ?
Un palindrome s’exlament les plus savants.
Fondée en 1924 et située à la frontière franco-allemande, LAKAL bénéficie d’une double culture dont les bénéfices rayonnent sur l’ensemble de l’entreprise. Cette particularité leur permet d’appliquer à l’élaboration de leurs produits une rigueur incomparable et une
créativité continuellement renouvelée.
Nous y voilà, cela prend forme, grille, CRS, store = frontière, slogans, murmure le groupe à l’affût …
Nouvel arrêt devant une poubelle par terre à l’intérieur du cercle les lettres FR à l’extérieur les lettres UE. Nos guides n’ayant pas trouvé d’explication plausible se sont basés par analogie sur une histoire improvisée, hypothétique : l’Europe serait-elle le boulet de la France ? autre suggestion émise par l’artiste écolo, Yves Carrey « la France serait-elle la poubelle de l’Europe ? » Toutes les suggestions seront examinées.
Chemin faisant, notre but étant de rejoindre la gare SNCF de Mulhouse pour nous rendre en train à Altkirch, nous traversons le square de la gare, et ô scandale l’élégante grille surmontée d’un chapeau a été victime d’un acte de vandalisme, cette césure interrompt la monotonie de l’ensemble, c’est là que trouve sa justification la citation de Michel Maffesoli.
C’est un penseur de la post modernité, influencé entre autres par Nietszche et le situationnisme, (qu’il a fréquenté à Strasbourg).
Le désordre dionysiaque trouve ici sa part créatrice – Maffesoli suggère de rester très attentif aux conflits, aux désordres, employant une méthode de suspension morale pour comprendre ce qui est en gestation dans l’apparente décomposition des valeurs d’aujourd’hui. (merci à Michel D.)
Puis nous passons devant l’anneau brisé, sculpture de Louis Perrin, sur fonds d’un hommage à la 2e DB et aux combattants de la 2e guerre mondiale, montrant la souffrance des alsaciens et des » malgré-nous » pendant l’occupation (annexion ?), avec la perspective de la gare en toile de fonds.
Puis nous prenons le train, c’est là que l’on nous distribue un petit papier, enfin le questionnaire attendu ? Que nenni, c’est un sondage clientèle de la SNCF, inventée pour l’occasion ? Point 7 du premier parcours ?
la suite altkirchoise dans un prochain billet.
Ayant scratché mes photos de dimanche en voulant les redimensionner, je suis retournée sur les lieux du crime, avec un seul témoin, ce qui explique que j’ai mélangé les photos d’Elli Humbert du CRAC aux miennes, grand merci à elle.
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J’ai vu la lumière, je suis entré. De petits riens vous vous extasiez, et vous le partagez pour notre grand plaisir. Quel est votre secret, la joie de vivre ? l’amour ? Tout en même temps ? l’un secrétant l’autre ?
à bientôt.
Cher Simon, si vous voyez de la lumière en passant devant chez moi, n’hésitez pas, entrez sans frapper,
La beauté est partout, et l’art n’ est-il pas une drogue légale ?
Un éminant universitaire démontre que la contemplation d’oeuvres d’art, par extension de beauté, libère dans le cerveau de la dopamine, le même neurotransmetteur activé quand on est amoureux. Encore que l’oeuvre d’art n’a aucunement besoin de répondre à un quelconque critère de beauté, pour nous toucher.
@ votre prochain passage ami corse.
Je passais par là, juste pour vous dire bonjour.
Il y a toujours beaucoup de lumière chez vous. Candélabres, lustres et spots sont allumés… vous ne ménagez pas votre énergie, c’est bon pour le moral…Mais ça use aussi.
En contraste, je m’imagine sur la cordollère des Andes, là où les peaux sont tannées, l’air vif et les paysages glabres de toute végétation. Avec l’imagination, la beauté est partout.
Ce contraste dont la vie se nourrit pour exister plus fort encore.
Bonne journée Simon
c’est la fête des rues, et vous nous parlez de l’art des rues ?
n’ayant pas participé à la sortie, j’ai hâte de connaître la suite du voyage.