« Que les Médicis dorment en paix dans leurs tombeaux de marbre et porphyre, ils ont fait plus pour la gloire du monde que n’avaient jamais fait avant eux et que ne feront jamais depuis, ni princes, ni rois, ni empereurs. «
C’est sur cette citation élogieuse d’Alexandre Dumas que débute l’exposition consacrée à l’illustre famille florentine et à leurs richissimes collections d’art au musée Maillol
Princes et mécènes, les Médicis n’ont pas seulement marqué l’histoire de leur cité florissante, ils ont aussi présidé à la destinée de l’Italie et de l’Europe, puisque de leur lignée sont issus deux papes (Léon X et Clément VII) et deux reines de France (Catherine et Marie de Médicis), dont l’influence a largement contribué au prestige du royaume.
Le parcours commence de manière spectaculaire dans la grande salle du rez de
chaussée! avec l’évocation d’un palais de la Renaissance. Un rappel subtil des fastes de
l’époque avec un tracé géométrique au sol créant un jeu de perspectives, un grand miroir
au fond de la pièce pour décupler l’espace, des arches grises pour évoquer l’architecture du
XVème siècle. Au centre de la pièce, les trésors (bijoux, sculptures, objets précieux…) sont
exposés sous des cloches en verre, comme des reliques, sur une grande table de salle à
manger. Diverses ambiances de couleur caractérisent cette magistrale entrée en matière,
vitrines tapissées de satin rouge, voile doré…
J’ai été émue par le Berceau d’un Orfèvre hollandais (Amsterdam)
Vers 1695, en
Filigranes d’or, émaux, diamants, perles et soie, 4,9 x 5,5 cm
Inscriptions sur le revers, à côté des deux bascules : « AVGVROR EVENIET »
Florence, Palazzo Pitti, Museo degli Argenti, inv. Gemme 1921, n. 2566
Ultime survivante de la lignée, la soeur de Jean-Gaston, Anne-Marie
Louise, princesse Palatine – dont le bijou en forme de berceau offert par son mari à la nouvelle de sa maternité tant attendue, ne suffira pas à lui donner un héritier vivant – cède toutes les collections Médicis à la ville de Florence, pour qu’elles restent « à la disposition de toutes les nations ». Un testament d’or et de feu, fantastique spectacle d’oeuvres et de chefs-d’oeuvre qui racontent la beauté du monde, un monde réorganisé pour l’esprit et les sens de la famille Médicis.
La salle des deux reines ensuite, Marie et Catherine de Médicis! : moquette rouge et satin
blanc, tissu noir qui évoque la vie de deuil de Catherine de Médicis.
La salle des jardins aux murs habillés d’un treillis rappelle là aussi la vision avant-gardiste
des Médicis dans ce domaine avec la création des jardins de Boboli. Ici, des tableaux de
l’époque sont présentés avec deux sublimes tables en marqueterie de pierre.
La salle de musique décorée de tableaux et dévoilant une rareté, un violoncelle d’Amati (dont
Stradivarius fut l’élève)!; ici le décor est plus joyeux, usant de rubans de satin, comme les
rubans d’une fête…
Suivent ensuite la salle des pierres dures, la salle des sciences avec son ambiance
cosmique, noire et bleu nuit, la salle des princes exposant des sculptures, des reliquaires,
des ex voto… dont l’écorché en bronze.
La scénographie est remarquable.
L’exposition du Musée Maillol se termine le 13 février 2011
on ne peut que relire Dominique Fernandez et son dictionnaire amoureux de l’Italie et aller à la chasse du trésor dispersé.
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