Samedi matin, lors de la FIAC, le dixième Prix Marcel Duchamp a été attribué à l’artiste français Cyprien Gaillard.
Quatre artistes travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels, Cyprien Gaillard, Céleste Boursier-Mougenot,
Camille Henrot et Anne-Marie Schneider, avaient été sélectionné pour cette édition 2010. Le choix du jury s’est porté sur Cyprien Gaillard car il a particulièrement apprécié « la manière dont l’artiste puise dans le passé moderniste ou s’imprègne des travaux des grandes figures du Land Art pour imaginer des séquences envoûtantes et mystérieuses » a souligné Alfred Pacquement, directeur du musée national d’Art moderne et Président du jury. Le lauréat est invité à exposer dans l’Espace 315 du Centre Pompidouà partir du 20 septembre 2011. L’ADIAF, l’Association pour la Diffusion internationale de l’Art français qui décerne chaque année le prix Duchamp, lui remettra une dotation financière de 35 000 €.
Il ne reste plus que quelques jours pour voir les œuvres de Cyprien Gaillard dans l’exposition
« la Fin du Monde tel que nous le voyons » à la Kunsthalle de Mulhouse.
Cyprien Gaillard (F)
1 / Belief in the Age of Disbelief (Banja Luca), 2005
2 / Disbelief (Paysage aux trois tours), 2005
3 / Belief in the Age of Disbelief
(L’arbre incliné / étape VI), 2005
Belief in the Age of Disbelief, 2005
6 Gravures 36 x 47 cm
Courtesy Private Collection
Cyprien Gaillard travaille sur la relation entre l’architecture et
la nature. Une esthétique minimale et une veine romantique
s’associent au vandalisme et à un nouvel esprit anarchiste.
La série d’estampes Belief in the age of Disbelief déplace des
gratte-ciels modernistes dans le paysage idyllique hollandais
du 17e siècle. Ces bâtiments, jadis symboles modernistes de
promesses utopiques, symbolisent aujourd’hui les conflits
raciaux, la déchéance urbaine, la criminalité ou la violence.
Qu’est-il advenu de ces utopies ? Cyprien Gaillard accepte
la beaute vetuste des cites dechues en ruine et des zones
sensibles qui, comme dans le cas de Pruitt-Igoe, Scampia ou
des banlieues parisiennes sont mises a sac et brulées dans un
feu d’artifice baroque. Il formule ici des phases finales dans
lesquelles on teste la survie sur les restes d’une civilisation
perdue. Ce sont eux, ces restes qui sont les dernières
ressources. En outre, ils reprennent une idée quasi utopique
de la « durabilité », l’idée d’une société meilleure née de l’esprit
de la dystopie.
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http://twoplayers.fr/2010/11/01/supreme-x-lookbook-fw-10-x-terry-richardson-x-cyprien-gaillard/
quel rebelle, en effet. le plan communication est bien rôdé…
En effet résister à Larry Gagosian et à François Pinault touche à l’héroïsme,
Winnetou: l’insurrectionnisme fait désormais partie du paysage institutionnel dans l’art contemporain. Il ne faut pas en attendre la révolution, le grand jour. Apprécions le travail de Cyprien Gaillard pour ce qu’il est, indépendamment du discours. On verra effectivement ce que donne l’exposition à Beaubourg !
http://davidikus.blogspot.com/
Hugh,
Je cite : » Une esthétique minimale et une veine romantique
s’associent au vandalisme et à un nouvel esprit anarchiste. »
OK, on verra quelle tournure ça prend à Beaubourg lors de son expo à venir (pour « fêter » sa victoire duchampienne 2010). Mais si l’on suit la formule au pied de la lettre, Cyprien, en vrai Gaillard bad boy inrockuptible, doit venir taguer la grosse tuyauterie pompidolienne tout en posant des bombes ici et là. Sinon, le pétard mouillé pourrait être au rendez-vous.
C’est le danger de ces jeunes artistes qu’on porte aux nues, et qui sont soutenus mordicus par le marché. Genre Loris Gréaud également. Tiendront-ils toutes leurs promesses insurrectionnelles et tous les espoirs que d’aucuns mettent en eux ? Hum… A suivre
Précisons tout de même que Cyprien Gaillard a déjà résisté aux avances du requin ricain Larry Gagosian, c’est déjà ça, et on peut y voir un beau geste de résistance face au glouton marché de l’art qui cherche à fixer sa loi (du marché), au grand dam des critiques d’art.