Un peu étrange en effet : la 53e Biennale de Venise manque de cohérence. Intitulée « Construire des mondes », vaste programme, mais qui n’engage à rien. La sélection opérée par son directeur, Daniel Birnbaum, laisse perplexe : ni préférences nettes, ni directions établies, ni nouveautés. Tout cela est de l’ordre du déjà vu à Art Basel dans les différentes sections, souvent en mieux et en primauté, ou ailleurs. Mais allons y voir de plus près et ne boudons pas notre plaisir.
Les Giardini rassemblent 30 pavillons, que je n’ai pas tous visités. Le lieu est plaisant loin de la grande foule de San Marco ou du Rialto où se déverse en fin de semaine, la foule des visiteurs du week-end et où les paquebots crachent leurs passagers, qui déambulent, guides en tête à la quête d’un maximum de choses à photographier en un minimum de temps. Surtout qu’un temps fabuleux était de la partie.
J’ai commencé par le pavillon espagnol, présentant des peintures et de belles céramiques de Miquel Barceló. Puis j’ai pris le temps d’apprécier les installations multimédias de Fiona Tan au pavillon néerlandais, avant de me perdre dans la première grande monstration « Fare Mondi » du Palazzo delle Esposizioni.
L’installation à la fois « florale » et vidéo de la Suédoise vivant à Berlin, Nathalie Djurberg, m’a rappelé celle qu’elle présentait à Art Basel, tout aussi « gore » que l’installation “The Rhinoceros and the Whale” (2008) . Elle se compose d’une structure en bois sur laquelle sont projeté des films d’animation “. Ces films ont des affinités et présentent des similitudes, dans le traitement de la féminité et tous ses tracas.
J’ai été séduite par les installations de Hans-Peter Feldmann (Allemagne) qui, à partir de petits manèges tournants, projette sur le mur des ombres oniriques, par le biais de petits projecteurs.
La gigantesque installation cosmogonique et filaire de l’Argentin Tomas Saraceno, ne surprend plus, car elle a été reproduite dans tous les magazines, quoique je me sois amusée à y pénétrer.
Aucune surprise en ce qui concerneTobias Rehberger qui a choisi de complètement transformer, radicalement et géométriquement, la cafétéria-restaurant du Palazzo delle Esposizioni, ce qui lui a valu de recevoir le Lion d’Or du meilleur artiste. Il a fait la même « customisation » à la Kunsthalle de Baden Baden, vue 2 mois auparavant.
J’ai zappé Jussi Kivi autour et sa thématique des pompiers,
J’ai un peu regardé la méditation très picturale (tableaux, films, photos) de Péter Forgács autour du regard ou d’actes dominants que l’on peut porter ou exercer sur l’Autre, les pistes se brouillant avec l’interférence d’images de prisonniers de guerre, lors de la Seconde Guerre mondiale, mais zappé le pavillon israélien présentant des acryliques de Rafi Lavie, récemment disparu.
Le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède ont laissé carte blanche à Michael Elmgreen et à Ingar Dragset. Pour le curieux projet « The Collectors ». Le visiteur est mis dans la peau d’un acheteur potentiel d’une étrange maison contemporaine avant d’être autorisé à pénétrer dans un second espace, très vaste, où sont présentées diverses œuvres d’art très connotées, dont du design, comme il se doit. En sortant, un cadavre flotte dans la piscine, pause photo obligée pour tous et reproduite partout.
Le pavillon russe présente « Victoire sur l’avenir » en ayant invité sept jeunes artistes russes. Alexei Kallima a imaginé un match de football entre le fameux Chelsea et un club tchétchène, Terek. D’impressionnants panneaux muraux, soumis à des jeux de lumière percutants. Anatoly Shuravlev a reproduit en un format minuscule les effigies de ceux qui ont fait l’histoire et les a disséminées, dans un nuage de petites billes de verre suspendues au plafond,
Puis j’ai « emprisonné » JR dans la grand-messe « grillagée » et quelque peu funèbre de Claude Levêque. Le drapeau noir flotte sur « Le grand soir » Il ne faut pas oublier le pavillon vénitien avec sa superbe installation colorée.
A l’Arsenale je me suis amusée avec les miroirs brisés de Pistoletto, déjà vus à Art Basel il y a 2 ans.
Pour les installations parsemées dans la ville, il vaut mieux se reporter à d’autres blogs, j’ai préféré me consacrer aux autres beautés artistiques de Venise.
Dominique L. Il ne faut jamais hésiter devant une envie de voyager et de découvrir.
Si ton mari est aussi ton amoureux, emmène-le avec toi, dans la ville des amoureux par excellence. Si tu veux mettre ton ménage en péril pour aller voir juste la biennale, ne te fies pas à mon appréciation, je te renvoie à l’à propos en haut de mon blog « dilettantisme ne veut pas dire compétence. »
La prochaine fois, j’irai juste pour me consacrer à la biennale.
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c’est de bon coeur !
Merci pour le lien
Moi aussi j’avais été quelque peu déçue par l’expo à Pompidou, ci-dessous vous pouvez lire en cliquant sur le lien, mon billet sur Giacometti à Beyeler.
Les 2 bâtiments, Beaubourg et la fondation Beyeler sont l’oeuvre du même architecte, Renzo Piano, alors qu’à Beyeler l’éclairage zénithal est présent, à Pompidou, on se retrouve dans des salles cloisonnées et sombres.
http://elisabeth.blog.lemonde.fr/2009/06/11/giacometti/
Je viens de découvrir la fondation Beyeler à BALE et j’ai été éblouie par l’expo sur GIACOMETTI !!!! j’avais été un peu déçue lors de ma visite au Centre Pompidou, mais là, vraiment les oeuvres étaient mises en valeur et nombre de visiteurs étaient enchantés.
L’expo René LETOURNEUR à SCEAUX vaut le voyage également.
L’art est un miroir grossissant du Monde. La Biennale de Venise, la plus importante manifestation artistique mondiale et multinationale – dont je suis contre vents et marées un inconditionnel -, a de nombreux points communs avec le G20
Quel hasard, j’étais aussi à Venise au début du mois. Pour un séjour touristique plus classique, mais nous avons aussi été au « musée de Peggy » (Guggenheim). J’en parlerais la semaine prochaine.