Ni la chaleur moite, ni la pluie, ni les manifestations gigantesques de Rome n’auraient pu m’empêcher d’aller à la rencontre de Michelangelo Merisi, dit le Caravage. C’est un bonheur, une émotion sans nom que de découvrir les oeuvres in situ, puissant disait Marie-Jo non sans raison. D’églises, en galeries, de palais en librairie, nous l’avons débusqué, admiré, que ce soit l’ange ambigu blanc aux ailes noires de la Fuite en Egypte de la galerie Pamphilij, la Madeleine Pénitente, ou son petit Saint Jean Baptiste, la Madone des Palefreniers, Saint Jérome à son écritoire, Bacchus malade, David tenant la tête de Goliath, une salle entière consacrée à sa peinture à la Galerie Borghese, mais aussi la Madone des Pèlerins, la conversion et le martyre de St Matthieu, pour conclure ce qui pour moi est le sommet de son art, 2 peintures extraordinaires à Santa Maria del Poppolo : la crucifixion de St Pierre et
la conversion de St Paul.
Il est inutile de décrire son art, de faire des phrases pompeuses, de jargonner, il suffit d’écarquiller les yeux et de contempler : c’est « caravagesque » virtuose, sublime. L’extase de St Paul, les bras dirigés vers le ciel peut être mis en parallèle avec les sculptures du Bernin, qui exprime lui aussi, l’extase avec virtuosité :
Sainte Thérèse d’Avila à Notre Dame de la Victoire,
dans son petit théâtre, la famille de part et d’autre observant, regardant l’ange qui la transperce au coeur, de son dard en or, ressenti jusque dans les entrailles (d’après le récit de la sainte) ou encore la bienheureuse Ludovicina Albertoni en pamoison à San Francesco a Ripa dans le Trastevere. (où j’ai entraîné mes amis contre vents et marées sous un ciel menaçant suivi d’un semi-déluge)
Photos de l’auteur
Partager la publication "Le Caravage – la course à l'abime"
3 réflexions sur « Le Caravage – la course à l'abime »
Les commentaires sont fermés.