Le musée du Retable d’Isssenheim , le musée Unterlinden de Colmar , vient de s’enrichir de nouvelles acquisitions , nous apprend Frédérique Goerig-Herrgott (conservatrice d’art moderne et contemporain) Cela a permis de nouveaux accrochages et une nouvelle et magnifique disposition dans la salle du sous-sol dédiée à l’art moderne et contemporain.
J’ai eu la chance de partager un moment enchanteur en compagnie des artistes, de leur famille et amis.
Tout d’abord le couple de sculpteurs Simone Boisecq et Karl-Jean Longuet , présenté par une de leur fille, Anne Longuet , musicienne, artiste dans l’âme, en présence de Simone Boisecq. Karl-Jean Longuet s’inscrit dans la lignée de Rodin, puis prend un tournant décisif après avoir rendu visite à Brancusi à la Ruche. Sa rencontre avec Simone est l’autre moment important de son orientation artistique et personnel. Le Grand Couple n’en est-il pas un reflet si on le juxtapose au Baiser de Brancusi ? Un simple silex, KJ L en suit les arêtes, en simplifiant à l’extrême les plans, un plan se dégageant de l’autre dans un très subtil équilibre qui fait s’imbriquer les volumes des figures en un volume unique, sorte de pierre levée, quasi abstraite qui suggère l’essence même de la figure du couple.
Dans l’enfance Simone dessinait, s’adonnait aux enluminures, lisait dans discontinuer., prennait des cours de dessin, avait une passion pour Claudel et Gide. Simone B, se considère comme l’élève, de ce grand silencieux. Du choc de la rencontre des deux mondes le couple développe parallèlement son art, en s’appuyant l’un sur l’autre, avec bienveillance, en ne faisant partie d’aucune chapelle, tout en s’entourant d’un cercle d’amis : Germaine Richier, Dominguez, Manolo, Borès, Lobo, Bissière, Viera da Silva, Yves Klein, Lautrec le Moal, Colmeiro, Wacker, mais en toute indépendance.
KJ L participe à de nombreux salons, Tuileries, indépendants, l’exposition universelle de 1937, Salon d’Automne (femme assise), de Rodin à nos jours, formes humaines, biennale de Sao Paulo, etc …. Il bénéficie de commandes publiques, crée des bas-reliefs, nombre de ses sculptures sont dans les musées, internationaux et nationaux, ornent des squares.
La vie de Simone Boisecq , née à Alger, issue d’hypokhâgne, rédactrice à l’AFP, avec la rencontre de Karl-Jean Longuet prend une tournure radicalement artistique. Elle avait eu un entretien avec André Gide à Alger, à l’occasion de la mort de Maillol, elle suit des cours d’esthétique de Souriau à la Sorbonne, entre mille autres activités,( traductions). C’est l’heureuse rencontre entre une intellectuelle et un pragmatique, qui se fécondent et se nourrissent l’un de l’autre.
Deux enfants naissent de leur union : Frédérique et Anne. Elle a une production féconde, dont le Soleil , choisi par François Mitterrand, elle participe à de nombreuses expositions et salons. Ses vanités et Hommage à Fernando Pessoa , sont suivis de dessins à l’encre de Chine. Sa sculpture abstraite, rejoint actuellement le figuratif, raconte sa fille Anne. Quoique née en 1922, elle a toujours les mains dans la glaise, le plâtre et la tête dans la musique, les yeux dans les livres.
Suite à l’achat par le musée Unterlinden du Faune, la sculptrice fait don au musée en 2010, de 7 de ses sculptures, de six sculptures de son époux suivi d’un achat le Jeune Homme Endormi.
L’exposition à voir absolument, les sculptures dialoguent avec la peinture – jusqu’au 21 février 2011.
A suivre les autres acquisitions : Raymond Waydelich et Léon Zack
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