À l’épreuve de l’eau à la Fondation François Schneider

Jusqu’au 13 janvier 2019
La Fondation François Schneider a invité
L’Ososphère à inventer une conversation chorale et fluide
entre le numérique et l’eau.
Thierry Danet, commissaire de l’exposition

Urbrain

Immergé dans ce lieu d’art niché en terre d’eau, au pied des Vosges,
le parcours multiplie les correspondances entre matière numérique
et aqueuse mais aussi les causes communes engagées par un
rapport poétique au monde. Les oeuvres épousent la figure de la
fontaine ou celle du bassin, pour les déjouer l’instant
d’après et inventer d’autres objets d’eau signés par l’époque.[…
Liste des artistes : Herman Kolgen, Stéphane Kozik, Pe Lang,
Joanie Lemercier, Tristan Ménez, Jacques Perconte,
Laurent Pernot, Etienne Rey, Gaëtan Robillard, Urbrain,
Pierce Warnecke.

C’est une féérie aquatique, hypnotique,
on a du mal à se détacher de certaines oeuvres.
Il faut y passer de longs moments pour essayer d’en
percer le mécanisme. Certaines installations
sont impossible à photographier, aussi je vous
encourage à vous déplacer pour en savourer
toute la magie. Tout est poésie.
Si comme pour moi, le principe de mécanique
des fluides est de l’hébreu, cela n’a aucune
importance, c’est une exposition pour le plaisir
des yeux et des sens.

Déclencheur de cette exposition, l’oeuvre
Turbulences d’Étienne Rey a été créée pour la
Fondation François Schneider dans le cadre d’un projet
au long cours, soutenu par la Région Grand Est, la Fondation et porté
par L’Ososphère dont cet artiste est un sociétaire.
Cette oeuvre intègre « la turbulence et l’écoulement comme
« moteurs » 
du dispositif plastique, générant au sein de l’installation
une activité qui repose sur
des principes de mécanique des fluides
et joue de leur caractère imprédictible ».


Dans Turbulences, Étienne Rey engage le récit dans son
geste plastique.
Comme dans une anticipation de moins en moins improbable,
il convoque l’écriture numérique et la machinerie pour recréer
une expérience poétique universelle, autant qu’intime et située,
celle de l’abandon à la contemplation du jeu de la lumière sur l’eau.
Geste doux et désespéré d’un artiste pour sauvegarder une émotion
qui pourrait disparaître avec l’évaporation des conditions naturelles
qui nous l’offrent.
Création originale pour la Fondation François Schneider.
 

Une oeuvre hypnotique de Joanie Lemercier Fuji, 2014.
Il définit un motif qu’il met en relation avec un espace.
Le design est celui de structures physiques, géométriques,
organiques, naturelles ou paysagères.
Créé au Japon en août 2014, à Takamatsu, Fuji est inspiré par
Le conte de la princesse Kaguya (Kaguyahime no monogatari)
et fait partie d’une série sur les volcans.
Le paysage du Mont Fujiyama y est dessiné dans un très grand
format sur lequel une projection de lumière va guider notre
perception de la réalité, jouant de l’intensité dramatique par
un jeu des verticalités et des fluidités passant notamment par
d’orageux climax.
Conception et visuels : Joanie Lemercier
Musique originale : Paul Jebanasam
Production : Juliette Bibasse
Joanie Lemercier site

Laurent Pernot, Tenir La Mer, 2015.
Sa poétique explore la mémoire à travers l’expérience du
flux du temps, de l’impermanence des choses, du visible et de
l’invisible rendus perceptibles par une certaine utilisation
des matériaux, de la lumière, de l’image et du mouvement.
À la fois familières et déjouant les apparences, ses oeuvres se
manifestent souvent dans un temps suspendu au-delà des actualités
et des chronologies, convoquant des récits et représentations du monde
qui traversent l’espace et les siècles, regardent les interactions
entre l’homme et la nature. Empreinte d’une douceur mélancolique
qui révèle le potentiel de la perte ou la disparition, son oeuvre induit
ainsi la sensation d’un monde flottant dont la fragilité nous menace.
Site de l’artiste : laurentpernot.net/fr
 
Herman Kolgen, Mémoire liquide.
Véritable sculpteur audiocinétique,
il tire son matériau premier de la relation intime entre le son
et l’image.
Kolgen travaille à créer des objets qui prennent la forme
d’installations, d’oeuvres vidéos et filmiques, de performances et
de sculptures sonores.
En exploration constante, il travaille à la croisée de différents
médias, élaborant ainsi un nouveau langage technique et une
esthétique singulière.
Les oeuvres de Herman Kolgen ont été présentées entre autres
à la Biennale de Venise [….
Site de l’artiste : kolgen.net

Stéphane Kozik, Water from Comets, 2014.
Dans cette installation pluridisciplinaire, l’eau, troublée d’un nuage
de peinture blanche, devient écran sur lequel est projetée une vidéo
de liquides en mouvement. Au fond du bassin, moteurs et pompes
« actionnent » l’eau afin de retrouver ses comportements vivants
en interaction avec la composition sonore diffusée par
six hauts-parleurs.
Les éléments du dispositif sont synchronisés afin de créer à partir
de cette eau, une nouvelle matière à la fois vivante et irréelle,
sorte de placenta qui bouillonne, gronde et fume.
La figure du bassin percute donc à la fois celle de l’écran et celle
de l’aquarium, dans un geste artistique « à partir de l’eau » qui
cherche à saisir quelque chose de la métaphysique de celle-ci
pour produire un récit ouvert.
Site de l’artiste : stephanekozik.be
 

Jacques Perconte, Fécamp-Fagnet (Haute-Normandie), 2017.

Son travail concentré sur le paysage, déclinant film linéaire
pour le cinéma et film génératif pour l’exposition,
performance audiovisuelle, photographie et installation,
consiste à ressaisir la nature, notamment dans le rapport
culturel et technique que nous construisons avec elle.

Gaëtan Robillard, En recherchant la vague, 2013.
L’installation transpose le rivage d’une île au coeur de l’exposition
et c’est le récit de la vague, son scénario, que Gaëtan Robillard
tente de retranscrire ici par le dispositif numérique. Au centre est
projeté un océan mathématique qui affronte le rocher.
Le domaine est constitué de millions de particules, dont le mouvement
est calculé image après image, par un processus logiciel.
La caméra parcourt la géométrie de l’île. Plus tard
une voix émane et étudie le paysage. Elle questionne le transport et la
forme de la vague. Les objets résiduels et les équations sont remis au
mur. Si la scénarisation de la nature et le calcul numérique
composent la séquence, d’autres modes de relation au motif
succèdent au film. Le travail de Gaëtan Robillard confronte ici,
par ses modèles, la mathématisation du monde et le désir de
l’affranchi qu’incarne la singulière situation insulaire.
Production : Le Fresnoy
Partenaires : Laboratoire en mathématique Paul Painlevé,
Université Lille 1, et EPI SIMPAF Inria Lille Nord Europe

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France
Contact
info@fondationfrancoisschneider.org
+33 (0)3.89.82.10.10
Entrée et tarifs
Le centre d’art contemporain est ouvert
du mercredi au dimanche de 11h à 17h
Visites guidées pour les groupes sur demande
un petit guide vous est donné à l’entrée qui vous
permettra de vous situer et comprend la totalité
des artistes et oeuvres.
(je n’ai pas cité tout le monde)

extraits des textes de l’Osophère

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.