Jusqu’au 16 décembre au Séchoir
« Delphine Gutron et Sandrine Stahl, toutes deux artistes
résidentes du Séchoir, présentent un ensemble de travaux sur
papier, réalisés à 4 mains. Cet exercice assez rare leur permet
de nouvelles conjugaisons entre formes et matières, une autre
façon de travailler les harmonies.
Le médium utilisé, l’encre, est celui de l’immédiateté car son
séchage rapide nécessite un geste sûr. De ce mélange de maturité
technique et d’instinct libre naissent des formes – familières ou
oniriques, intrigantes et légèrement mouvantes, qui se confrontent
et s’emmêlent.
Bien sûr, ces étonnantes créations ont une tonalité aquatique.
Méduses, bulles, organismes des profondeurs, filaments, flore
ondoyant par les courants, sensations et émotions de bord de mer.
Un voyage pictural où chacun pourra projeter sa propre
représentation du biotope marin.
Mais cette première lecture se double d’une autre impression,
celle d’assister à une mise en forme de nos plus intimes
déambulations mentales, rêveries indistinctes, ruminations
vagues mais essentielles.
Les très belles qualités esthétiques de ce travail à double auteur
reposent sur les contrastes. Filets colorés bleu / vert, scintillant
ça et là de complémentaires jaune / orange qui agissent comme
des rehauts sur les formes grises travaillées en lavis.
Matières qui s’entrechoquent lorsque les dilutions se rencontrent
et se superposent ou lorsqu’une touche de sel vient oxyder ces tracés.
Contours, lueurs et épaisseurs campent une composition,
aussi précise et pourtant aérienne que le ballet lent et gracieux
de spécimens marins évoluant entre deux eaux. »
Patrick Vandecasteele
Après ce beau texte de présentation je m’interroge :
Du vient ce titre ambigu ? Un monde érotique, des paysages,
des lieux, des souvenirs ?
De retour de voyage, Sandrine Stahl remontant du Sud,
Delphine Gutron revenant de Bretagne, elles ont l’habitude
de confronter leur croquis de vacances.
Bien qu’ayant été dans des endroits très différents, il s’est avéré
que beaucoup de points communs, étaient dans les croquis des
2 artistes. Des montagnes, des roches, des cailloux, des algues, sans
avoir utilisé les même couleurs, elles sont interloquées par la
spontanéité du motif.
Delphine était partie à la Baie des Trépassés et
Sandrine à Isola Rossa. Cela a été l’occasion de
confronter leur pratique, bien que leur technique
ne soit pas la même, Sandrine pratiquant la peinture
et Delphine la gravure. Ce fut un heureux échange technique,
un travail à quatre mains, en aller/retour, sur le même support.
Neuf grandes encre, deux petites, un diptyque, seize
estampes, trois grands monotypes.
Elles ont croisées leurs techniques et leurs univers, côte à côte,
au point où elles n’arrivent presque plus à définir qui à fait quoi.
En dehors des gros traits propres à chacune, les dessins s’entremêlent.
Le choix s’est porté sur une unité dans les couleurs et les formes
les plus simples, à la composition légère, la spontanéité,
privilégiant les blancs.
Elles proposent dans les couloirs de leurs ateliers et dans la vitrine
des oeuvres personnelles plus fortes.
Cela leur a permis d’ajuster leur technique, Delphine ayant une
préférence pour les petits formats, alors que Sandrine s’aventure
dans les grandes pièces.
Leurs goûts pour l’organique pour l’une, le végétal pour l’autre
ont permis de rapprocher leurs univers, leurs interrogations,
leurs idées et de mettre en image leurs émotions, leur amitié
solide et leur collaboration artistique.
L’exposition donnera lieu à un catalogue.
Cet échange entre tout à fait dans le projet du Séchoir
conçu comme un outil de travail, pour permettre aux artistes
d’échanger, d’expérimenter, de s’exercer à d’autres
medium, comme la présentation, l’accrochage, de faire
un travail sur le fond.
Actuellement 18 artistes résident au Séchoir, l’atelier
de la céramique reste disponible.
L’exposition s’achève le 16 décembre par une lecture
par EURGEN, Conteuse et photographe, qui dira des textes érotiques
en regard (ou pas) aux oeuvres exposées. Réservé aux adultes.
Eurgen se présente ainsi :
“J’ai commencé par la photographie, il y a un siècle environ,
c’était ma manière de regarder le monde, d’en comprendre les angles,
de le déshabiller. A l’époque, j’aimais plutôt le silence. Mais un jour
cela ne m’a plus suffit, j’avais envie d’en dire plus et surtout d’en rire.
Un heureux hasard de la vie m’a permis d’entrer dans une école de
clown puis de rencontrer une autre clowne puis de monter un duo
de clownes. (…) Un jour, je me suis trouvée à raconter en public.
J’ai vécu une révélation presque mystique. J’ai vu dans les yeux
des gens qu’ils étaient avec moi. Alors j’ai décidé de continuer.
Alors qui suis-je ? Une photographe ? Une clowne ? Une conteuse ?
Peu importe, seule compte l’histoire que vous entendrez,
j’espère qu’elle vous plaira.”
Le Séchoir
25 Rue Josué Hofer
68200 Mulhouse
03 89 46 06 37
contact@lesechoir.fr
Horaires d’ouverture au public
Fermé au mois de janvier jusqu’au 17 février.
Tous les samedis de 14h à 18h
Tous les dimanches de 14h à 18h.
BUS: Ligne 10 ou 11 arrêts SEINE
http://www.solea.info/plan-reseau.html
Les ateliers d’artistes sont ouverts sur rdv hors ouverture public.
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