Il ne restent que peu de jours l’ exposition prend fin
le 5 mars 2018
La Fondation Louis Vuitton propose dans l’ensemble des espaces
de l’architecture de Frank Gehry, une exposition exceptionnelle
consacrée à la collection du MoMA présentant plus de deux cents
chefs d’oeuvre et pièces maîtresses du musée new yorkais.
Cette exposition met en avant le rôle fondateur du musée,
de ses conservateurs et du programme d’expositions qui l’ont
accompagné, dans l’écriture de l’histoire de l’art du XXe et XXIe siècle.
Alors que le MoMA est engagé dans un important projet
d’agrandissement et d’expansion de son bâtiment, il choisit
de s’associer à la Fondation Louis Vuitton pour présenter son
engagement artistique légendaire à Paris et proposer une forme de
manifeste pour continuellement « être moderne ».
Le parcours de l’exposition
L’exposition se déploie sur les quatre niveaux de la Fondation.
Elle s’ouvre par une salle consacrée au « premier MoMA »
et se conclut par une sélection d’acquisitions récentes.
Lors de sa création en 1929, le MoMA d’Alfred H. Barr
apparaît comme le prototype du musée d’art moderne,
celui qui définit le « canon » de la modernité. Ses collections
reflètent alors les différents mouvements artistiques européens –
l’exposition inaugurale du Musée est consacrée à Cézanne,
Gauguin, Seurat, Van Gogh – non sans témoigner d’une ouverture
quasi immédiate envers l’art américain contemporain
(Cf. Maison près de la voie ferrée d’Edward Hopper,
acquise en 1930), et par la volonté de décloisonner les disciplines.
Au rez-de-bassin, galeries 1 et 2, la première salle réunit
des oeuvres telles que le Baigneur de Cézanne, L’Atelier de
Picasso, à côté de photographies de Walker Evans, de films
d’Edwin Middleton… et de pièces mécaniques.
La deuxième salle présente divers courants de la modernité
européenne, tels que le postimpressionnisme (Signac, Opus 217),
le futurisme (Boccioni, États d’âme), les grandes figures
du XXe siècle (Picasso, Jeune Garçon au cheval ;
Matisse, Poissons rouges et Palette, Paris, quai Saint-Michel),
le dadaïsme (Picabia, M’Amenez-y), le surréalisme
(De Chirico, Gare Montparnasse
(La Mélancolie du départ) ; Dalí, Persistance de la mémoire ;
Magritte, Le Faux Miroir) et l’abstraction (Mondrian, Composition
en blanc, noir et rouge ; Malevitch, Composition suprématiste :
blanc sur blanc).
L’ouverture du musée vers l’Europe centrale apparaît avec la toile
de Klimt, Espoir 2, et les conflits des années 1930 sont évoqués
au travers du triptyque de Max Beckmann, Le Départ.
La pluridisciplinarité des collections s’affirme avec la présentation
de films (Eisenstein, Disney),
de photographies (Lisette Model,
Alfred Stieglitz) et d’œuvres graphiques (Gustav Klutsis).
Dans les années 1939-1960, le passage de témoin de la modernité
s’effectue de l’Europe vers les États-Unis. S’affirment alors les
expressionnistes abstraits tels que Jackson Pollock
(Echo No. 25 ; The She-Wolf), Mark Rothko (No. 10),
Willem de Kooning (Woman I) et Barnett Newman (Onement III).
Au rez-de-chaussée (galerie 4), Wall Drawing #260, 1975,
de Sol LeWitt introduit le visiteur à deux nouvelles esthétiques
nées dans les années 60 : l’art minimal et le Pop art.
On y trouve, d’une part, l’abstraction géométrique et minimale
d’Ellsworth Kelly (Colors for a large wall), de Frank Stella
(The Marriage of Reason and Squalor, II), de Carl Andre
(144 Lead Square), en dialogue avec l’architecture moderne
de Mies van der Rohe. D’autre part, des œuvres pop fondées sur
les principes de série et de répétition, inspirées des cultures
médiatiques et populaires, où l’on retrouve Andy Warhol
(Double Elvis ; les Campbell’s Soup Cans ; Screen Tests),
Roy Lichtenstein (Drowning Girl), ou encore Romare Bearden
(Patchwork Quilt) …
La photographie est ici présente à travers Diane Arbus
(Identical Twins) et un ensemble de clichés anonymes.
L’accrochage présente également des objets de design iconiques,
telle la légendaire Fender Stratocaster Electric Guitar.
Au premier étage, les galeries 5 et 6 s’ouvrent aux nouvelles
expressions développées, dès le milieu des années 1960,
autour du corps et de l’identité. Les formes classiques sont revisitées,
ainsi de la peinture (Philip Guston, Christopher Wool…)
et de la sculpture (Joseph Beuys, Cady Noland,
Felix Gonzales-Torres). Les œuvres sont radicalement transformées
par l’apport de l’installation, de l’action, de la performance tandis
que de nouvelles techniques, comme la vidéo (Bruce Nauman)
et la light box (Jeff Wall) reformulent les processus de création.
Un nouveau traitement de l’image apparaît (Barbara Kruger),
ainsi qu’un engagement envers d’autres univers et d’autres
identités (David Hammons, Juan Downey, Lynn Hershman Leeson).
La danse (Yvonne Rainer), la vidéo et la performance
(Laurie Anderson) entrent alors dans l’espace du musée.
Cindy Sherman y est présente avec l’intégralité de la série des
« Film Stills » composée de 70 photographies où s’exprime
l’agencement de ses identités multiples.
Au deuxième étage, galerie 8, Measuring the Universe de
Roman Ondak témoigne d’une nouvelle relation de l’individu
à l’art et au monde. (à laquelle bien sur, j’ai participé)
Galeries 9 et 11, l’accrochage propose un ensemble d’œuvres
contemporaines du monde entier dont la plupart ont été acquises
par le MoMA ces deux dernières années. Des artistes issus de
zones géographiques encore peu présentes dans les collections
y trouvent désormais leur place (Iman Issa, Egypte et
Asli Cavusoglu, Turquie).
La peinture (Mark Bradford ; Rirkrit Tiravanija), la sculpture
(Trisha Donnelly ; Cameron Rowland), la photographie
(LaToya Ruby Frazier) répercutent les enjeux formels,
technologiques et identitaires d’aujourd’hui.
L’artiste Lele Saveri aborde quant à lui la question d’appartenance
à une communauté avec son oeuvre The Newsstand.
Initialement présentée dans une station de métro de Brooklyn,
elle contient des centaines de zines, ces publication auto produites
au faible tirage et destinées à un public très limité.
Cette oeuvre peut être considérée comme le pendant des 176 emoji
présentés dans l’exposition utilisés au quotidien sur tous les
téléphones portables.
L’architecture est aussi présente à travers les projets pour
Roosevelt Island, New York de Rem Koolhaas.
L’informatique et Internet également avec le Google Maps
Pin de Jens Eilstrup Rasmussen, l’arobase stylisée par
Ray Tomlinson et Videogames de Tomohiro Nishikado et de
Dave Theurer.
Galerie 11, une grande installation vidéo de Ian Cheng
s’invente à l’infini grâce à un programme informatique autogénéré.
Galerie 10, l’exposition se clôt sur une œuvre sonore de
Janet Cardiff, Forty-Part Motet (2001), dont l’installation
in situ a été pensée en relation directe avec l’architecture
de Frank Gehry.
Ici c’est l’émotion pure :
Un motet à 40 voix dans une interprétation spatialisée
de Spam in Alium Nunquam Habui, (à écouter)
composition du XVIe s de Thomas Tallis célèbre
pour ses polyphonies.
Chaque Haut-parleur diffuse l’une des 40 voix pour
lesquelles la partition fût écrite. Une expérience
émouvante qui invite les visiteurs à se se déplacer
au milieu des « chanteurs »
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Cher Claude, tout ça ne vaut pas d’avoir été au Moma.
je vous trouve très dur pour le motet, mais cela dépend, dans quelles circonstances vous avez été dans cette salle et avec quel entourage. Moi cela m’a enchantée par rapport au reste de l’exposition,
Ce n’est pas nouveau je l’ai dit ailleurs pour le public non averti du rôle majeur du Moma cette expo est frustrante dans le choix des oeuvres, leur présentation et la négation de l’espace que permet la Fondation Vuitton. Tout est figé et le petit espace consacré à Cindy Sherman en est l’illustration parfaite. L’expérience sonore proposée en haut avec des hauts parleurs est d’un classicisme absolu et l’atmosphère sonore n’est absolument pas enveloppante. Bref tout cela m’a semblé en dessous de ce que pouvait proposer des maisons de jeunes dans les années 50. Alors oui, quand une amie très férue de peinture veut voir et l’expo et la fondation pour la première fois et sous la pluie en plus…y’a rien de mieux pour plomber l’ambiance. Certes les coureurs d’expos et de galeries y trouveront un Picasso ou un Picabia jamais vus au préalable, formidable !