Si vous avez de la patience, je vous encourage à entrer dans le tunnel-boyau de Sergio Prego de la Galeria Soledad Lorenzo de Madrid. Après un moment assez désagréable pour pénétrer dans le tube, l'insolite est au rendez-vous, une balade dans l'irréel, le rêve, comme suspendu dans un autre monde, pour revenir à la réalité bruyante de la foire.
Un bel hommage est rendu à Ernst Beyeler dans le catalogue de la foire, dans sa galerie, avec une photo géante, montrant le Ernst jeune galeriste, créateur d'Art Basel.
Une vidéo de Bill Viola, celle montrée à Unlimited m'a moins convaincue, un masque doré à la feuille de Marina Abramovic. Agnès Varda, avec sa coiffure bicolore, est présente, vous pouvez la croiser assez souvent, avec sa cabane sur la plage, posée à même le sable. Une belle série de JM Basquiat est présentée par une galerie américaine, Anish Kapoor, et Paul McCarthy facétieux,qui était présent mardi matin pour la première conversation, puis tous les classiques
Puis Arte résume l'édition 41 de cette foire mondiale, où l'on a le sentiment que la crise mondiale n'est que balivernes. Si vous êtes invités aux réception privées, vernissages, petits déjeuners, lunchs, tout est luxe.
Le public nombreux se presse dans les allées et demeure curieux d'éventuelles nouveautés. Selon les heures et les jours, le public, des vernissages divers, du first choice, des conversations, des rencontres presse, change, cela passe des tenues très classiques des collectionneurs, décidés allant droit au but, aux flaneurs, aux familles avec poussettes, aux femmes allaitant leurs bébés, aux excentriques à chapeaux, une foule hétéroclite, sous le soleil, sous la pluie, dans les divers cafés de la foire, mais aussi se reposant sur les bancs qui entourent la cour, pour reprendre de plus belle la visite des lieux.
photos et vidéos de l'auteur
sauf la photo 1 photo Robert Cahen
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bravo à toi, beaux comptes rendus
Merci honey, venant de toi cela me touche encore plus !
ce n’est pas fini, dès que la technique le voudra je mettrais le point final !
bravo ! J’y étais presque grâce à toi, merci, merci.
Pierre-Louis Cereja
l’Alsace le Pays
Vous voulez humer le parfum du marché de l’art ? L’art de ce siècle et du précédent vous passionne ? Dans les deux cas, Art Basel est pour vous…
Les qualificatifs élogieux abondent sur Art Basel. Ils viennent probablement des propres services de communication de la Foire internationale d’art bâloise. Après tout, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Mais il faut cependant dire clairement les choses : cette « Mecque de l’art » qu’est Art Basel est l’un des plus grands rendez-vous mondiaux du marché de l’art. Pour les marchands et leurs clients, c’est donc un vrai must. Mais pour les amateurs d’art, pour ceux qui veulent flairer la manière dont les artistes de ce temps l’appréhendent justement, ce temps, c’est un moment épatant…
Avec la présente édition d’Art, qui se tient jusqu’à dimanche soir, la Foire de Bâle attaque donc sa quatrième décennie. Le temps des fondateurs paraît bien lointain et les responsables de la manifestation ont rendu un juste hommage à Ernst Beyeler, le galeriste bâlois récemment disparu. On aurait d’ailleurs pu voir comme un clin d’œil le fait que les œuvres de Jean-Michel Basquiat sont en majesté sur bien des stands de galeries alors que justement la fondation de Riehen l’expose de bien belle manière…
A Bâle, on est sans doute un peu conservateur mais changer pour changer, ce n’est pas le style d’Art. Et pourquoi donc puisque les galeristes se battent pour entrer à Art et que les affaires qui s’y traitent, en toute discrétion, mettent Art Basel tout en haut du palmarès des foires d’art.
Alors, à Art, on fait simplement évoluer les choses en douceur, en ajoutant ici de nouveaux secteurs comme Art Feature (qui met l’accent sur l’activité curatoriale des galeristes) ou encore (voir ci-contre) le nouveau projet d’exposition Art Parcours…
Et la crise, direz-vous ? A Art Basel, le sourire est de rigueur. Le galeriste genevois Jacques de la Béraudière : « Quand on a la qualité, les tableaux se vendent tout seuls ». Fidèle d’Art Basel, la galerie parisienne Templon se félicite aussi de pouvoir montrer que Paris revient en force sur le devant de la scène de l’art : « Paris, ce n’est pas le marché asiatique mais une nouvelle dynamique est là ! »
Pour 2010, le comité de sélection a retenu, sur plus de 1100 candidatures, 300 galeries venues des six continents. Les Etats-Unis sont représentés par 72 galeries, l’Allemagne par 53, suivent la Suisse (32), la France et la Grande-Bretagne (27), l’Italie (20)… C’est parmi ces galeries qu’il faut donc partir à l’aventure de l’art… En se disant qu’on ne peut probablement pas tout voir… mais qu’on goutera assurément Picasso et Warhol, Calder et Dubuffet, De Kooning et Kapoor, Stella et Twombly, Horn et Richter, Miro et Matisse…
Textes:
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Yes yes yes … pour ArtBasel!
On s’y croisera peut-être cet am …
En tout cas, comme l’on fait son marché avant le WE … je viens de faire mon marché sur ton blog avant d’aller à ArtBasel … et j’ai surtout découvert Sergio PREGO … Espérons que la foule ne nous découragera pas pour attendre … car l’expérience a l’air troublante …
DominiqueL.
Très belle, bonne prise de vue la photo 1
C’est reparti ! La 41e Foire d’art moderne et contemporain de Bâle, Art Basel, inaugurée mardi 15 juin, devrait drainer jusqu’au 20 juin à nouveau 50 000 à 60 000 fidèles, faisant de la ville suisse, pour une semaine, le centre du monde de l’art. Et confirmant la place singulière de la Confédération helvétique : si New York demeure la première place du marché des oeuvres d’art, si Londres occupe la deuxième place pour les ventes aux enchères, pour les ventes privées, celles réalisées par les galeries, c’est ici que ça se passe.
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La prestigieuse Foire de Bâle fête son 41e anniversaire
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Eclairage Prix élevés pour les premiers achats
Pourquoi là ? Naguère, il y avait deux explications rationnelles, mais peu glorieuses : des banques discrètes, et des ports francs secrets. Soit un collectionneur soucieux de mettre des sous de côté, en francs suisses et loin du regard des autorités fiscales de son pays. Il vient à Bâle, achète des oeuvres, se les fait surfacturer par un marchand complaisant, et laisse la différence sur un compte en banque local. Las, le secret bancaire n’est plus ce qu’il était, et la manoeuvre est devenue risquée.
Quant aux ports francs – une trentaine dans le pays -, où les marchandises sont stockées dans des conditions de conservation idéales, mais surtout exemptées de droits de douane et de TVA, ce sont les Suisses eux-mêmes qui ont écorné leur merveilleuse opacité. Prenons celui de Genève, 140 000 m2 d’entrepôts, sans doute le plus grand musée du monde, mais qui ne se visite pas. Selon une enquête fouillée publiée dans le quotidien Le Temps du 11 novembre 2009, un seul des nombreux transitaires qui l’occupent, Natural Le Coultre, gère dans ses entrepôts 5 millions d’objets ! On a retrouvé dans la zone franche, il y a dix ans, 3 000 pièces archéologiques exportées frauduleusement d’Italie, enregistrées sous l’appellation « vaisselle ancienne »…
Une loi impose donc depuis le 1er mai 2009 la tenue d’inventaires précisant notamment la nature des objets, leur valeur, leur provenance et leur destination. Ces deux dernières informations sont les plus sensibles. Comme le confiait au Temps François Curiel, alors président de Christie’s Europe : « Avant, l’objet retiré d’un port franc suisse n’avait pas besoin de faire connaître sa destination. Maintenant, oui. Certains clients n’aiment pas trop cela. »
La réponse ne s’est pas fait attendre : les principaux investisseurs des ports francs suisses ont décidé d’en bâtir un à Singapour, où la réglementation est plus souple, en association avec Christie’s, justement. Et François Curiel dirige désormais la branche asiatique du groupe. Les Suisses se seraient-ils ainsi tiré une balle dans le pied ? Ce n’est pas l’avis de Lorette Coen, journaliste au Temps, qui considère au contraire que « les ports francs ne sont plus des lieux de recel, ce qui contribue à assainir le marché de l’art ».
Et d’énumérer les qualités qui font toujours de la Suisse un eldorado en la matière : une tradition de la collection (le Kunstmuseum de Bâle possède ainsi la plus ancienne collection publique au monde) qui perdure, avec un mécénat important comme celui des propriétaires des laboratoires Hoffmann-La Roche, lesquels contribuent à faire vivre plusieurs musées à Bâle ; de grands marchands ; un bon sens de l’organisation et un savoir-faire poussé, à la Foire de Bâle, aux limites de l’excellence.
Installé à Genève, le marchand français Marc Blondeau confirme : « Les Suisses ont un sens civique étonnant. Ce sont des collectionneurs privés qui sont ainsi à l’origine du Mamco, le musée d’art contemporain de Genève, dont ils ont financé le fonctionnement durant les premières années. C’est très protestant : on ne montre pas sa richesse, mais on la redistribue. Et ça marche : imaginez que, dans un pays qui doit compter 8 millions d’habitants, on trouve au moins dix artistes de stature internationale, des Kunsthalle partout, qui exposent l’art émergent, des conservateurs comme Marc-Olivier Wahler (l’actuel directeur du Palais de Tokyo, à Paris) ou Hans-Ulrich Obrist, qui comptent parmi les meilleurs de la profession. »
A Bâle, l’amateur ne sait plus où donner de la tête : 10 000 oeuvres de 2 500 artistes, apportées par 300 exposants, sélectionnés parmi plus d’un millier de candidatures de galeries, qui savent devoir y montrer le meilleur, sous peine d’être exclus l’année suivante. La Galerie 1900-2000 a ainsi réalisé un stand d’anthologie, simplement en en confiant l’accrochage à deux artistes, Hiroshi Sugimoto et Joseph Kosuth, qui ont pêché dans le riche stock du marchand les oeuvres – essentiellement surréalistes – de leur choix. Kosuth, en particulier, donne là une leçon d’accrochage.
La même rigueur se retrouve chez les plus jeunes, notamment dans la section qui leur est dévolue, « Art Statements ». Dans un marché où le spectaculaire est trop souvent de mise, il est revigorant de constater que des galeries comme les Bordelais de Cortex Athletico, par exemple, savent défendre des artistes dont l’oeuvre demande moins de l’argent qu’une autre forme – plus intellectuelle – d’investissement. Et comme toujours, quelques chefs-d’oeuvre, tel ce grand assemblage de néons de Dan Flavin (1933-1996), jamais exposé depuis 1969, qu’a reconstitué la galerie new-yorkaise David Zwirner dans la section « Art Unlimited », dédiée aux pièces monumentales.
Il y a aussi une aile consacrée au design, sept foires « off » réparties dans toute la ville, et des expositions dans les musées locaux qui font rêver : une rétrospective de Jean-Michel Basquiat à la Fondation Beyeler, qui rend aussi hommage à Felix Gonzalez-Torres ; une exposition de Matthew Barney au Schaulager ; une de Rodney Graham au Museum für Gegenwartskunst ; deux autres de Rosemarie Trockel et de Gabriel Orozco au Kunstmuseum. Lequel abrite aussi en permanence certains des plus beaux Hans Holbein du monde, mais ça, c’est pour le plaisir des yeux.
Eric Ballet envoyé special Le Monde
Merci à toi chère lectrice, aujourd’hui je fais un break, la pluie m’a fait abandonner l’Art parcours à mi-chemin hier soir, aussi j’y reviendrai demain, avec un parapluie, pour me garantir d’elle …
Grâce à toi on est au courant de ce qui se passe à Art Basel sans mal de pieds ou maux de tête. Merci. Je te souhaite de tenir le coup pour continuer à te suivr.e
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