MADHOUSE

Au Séchoir jusqu’au 27/05/2018

Mulhouse ne rime pas avec Manchester et pourtant.
Si comme moi, cela vous a passé par-dessus la tête,
ou encore que vous n’êtes pas du coin, c’est une occasion
pour vous mettre au parfum, et de comprendre pourquoi,
on voit encore pointer toutes ses vieilles cheminées dans le panorama
mulhousien. Le Séchoir a concocté pour vous, une exposition
collective, qui démontre les parallèles entre ces 2 villes, surtout
au niveau ambiance de folie (culturelle et sociale).

André Maio

Au XIXème siècle Mulhouse était surnommée
« la petite Manchester »
ou « la Manchester du Nord ». Le ciel de la ville était découpé
par une centaine de cheminées et la vie économique et sociale
était calquée sur le rythme des filatures et autres usines annexes
et les allers-retours avec Manchester sont réguliers.
Ses habitants ouvriers éprouvent le besoin de se divertir, de leurs
monotones journées à l’usine, aussi la vie nocturne prend une ampleur
sans pareil.
Au XXème siècle, au début des années 80, la ville s’invente une
communauté punk. Quelques trublions font la navette avec Londres
et rapportent le son anglais en temps réel. De là, naîtront des groupes,
des aventures, des radios, des envies. L’appel de Londres et de
Madchester” est entendu et imprime sa marque sur Mulhouse
(et d’autres villes de l’Est) qui se rêve en MADHOUSE à son tour.
Aujourd’hui, à l’heure du Brexit, que reste-t’il de ce fantasme anglais,
mix entre l’énergie industrielle et le Do It Yourself punk ?
This is MADHOUSE

Cette exposition collective rassemble des artistes résidents
du Séchoir, mais aussi des artistes ayant un ancrage dans
la région mulhousienne et plus largement dans le GRAND EST.
Les coups de coeur de l’équipe y contribuent largement.
Parmi les 14 artistes sélectionnés, plasticiens, photographes,
illustrateurs ou écrivains, chacun apporte un regard personnel sur
le projet Mulhouse – Manchester.

Philip Anstett – Francois Bauer – Hugues Baum –
Daniel Carrot
– Heidi Kuhl – Joan( La petite Lucie )
– Jad Wio –
Stéphanie-Lucie Mathern –
Denis Scheubel ( SinedDenis ) –

Sara Vercheval – Delphine Gutron – André Maïo –
Mattalabass Le Séchoir -Sandrine Stahl .

Daniel Carrot, acteur de cette décade, a fait le trajet Mulhouse/
Manchester.
Il a compulsé ses souvenirs des années 80. Il a fignolé des bijoux
de textes pour accompagner les photos de son ancien compère des
DNA.
Philippe Anstett a puisé dans ses archives une série de photos
allant de 1980 à 1990, témoignage vibrant de l’effervescence
des nuits mulhousiennes dans un grand brassage culturel.
Ses photos prouvent que les Mulhousiens n’étaient pas en reste
et n’avaient pas grand chose à envier en terme de douce folie aux
nuits mancuniennes.
Ensemble les 2 amis sont les auteurs de «BeforeInstagram»
édité par Mediapop .

Delphine Gutron, présente une page qu’elle a réalisée dans le
cadre du collectif les Mains Nues, dans le quotidien l’Alsace
avec la gravure imprimée pour « Mulhouse la rouge ».
C’est une ruche en« roues de Mulhouse » symbole bien connu
et une abeille, près de la ruche, symbole de la société industrielle,
pour Mulhous
e, la petite Manchester aux 100 cheminées.
Exposée au Séchoir, ancienne tuilerie Lesage , elle prend toute
sa dimension .
A ses côtés une photographie du tatouage de son amie de Manchester,
Kerry. On y retrouve l’abeille, symbole de Manchester.
Après les attentats survenus en mai 2017 au concert de la chanteuse
Ariana Grande, à la Manchester Arena, les tatoueurs de Manchester
ont accepté de graver cette abeille sur la peau des volontaires et de
reverser l’argent gagné aux victimes de cet attentat.
Kerry habite en France aujourd’hui et a persuadé
Monsieur No, tatoueur à Sierentz, de lui tatouer cette abeille
mémorielle dans le même contexte de soutien.
Joan SPIESS et LA PETITE LUCIE
C’est un auteur de bande dessinée, français, connu pour
son personnage la Petite Lucie,  crée en 1987 dans son fanzine
“Cartoonoïde” qu’il anime dans des pages de jeux de l’hebdomadaire
belge Spirou depuis 1994. En 1997-1998, il dessine également
la série humoristique Tête de veau et vinaigrette écrite par Ptiluc .
Joan a par ailleurs réalisé de nombreux albums sur des thèmes variés.
Il a créé un bon nombre d’ affiche de concerts pour les groupes
mulhousiens des années 90. Il détourne des pochettes
de vinyle, s’appropriant de manière décalée l’univers de l’artiste
ou du groupe en y apposant l’univers poético-surréaliste de la
Petite Lucie.

Denis Scheubel poète, rockeur qui se meut dans un univers
énorme et singulier, analogiquement armé, métalliquement penché,
outrageusement chromé(s), comme ce monde en surbrillance
qui est le nôtre
Ci-dessus interviewé par Radio MNE (à écouter)
Un article de 2014 dans Libération pour la sortie de son disque
Singe Chromés
Il présente 2 photos en totale adéquation avec le thème.
Photos volées, sur-imprimées où on l’aperçoit dans le coin droit
Le temps , le lieu, du corps et de la conscience.
Ou est mon coeur? Ma tête?
Do the mad have a house?

Sandrine STAHL, la présidente du Séchoir, présente une
installation.
Elle se place dans la perspective de cette infinie seconde qui suit
le cri de guerre de tous musiciens “ONE TWO THREE FOUR” et
qui précède le premier coup de grosse caisse,
instant fragile et magnifique où toute votre vie se rejoue, l’artiste
donne une vision d’une question qui se posait et se pose à Mulhouse
comme à Manchester quelque soit l’époque :
que se passe-t-il une fois le tempo donné ? Quel rythme ?
Quelle couleur ? Quelle gamme ?

Matthieu Stahl expose en Solo en parodiant Picasso
voir le billet  ci-dessous “Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”
Mais aussi une série de quatre affiches de concerts n’ayant
réellement existés que dans sa tête, fantasmés et vécus
probablement un soir de trop de mélange Valstar/Kro. 😆
England’s Dreaming

Le Séchoir, rue Josué-Hofer, à Mulhouse
Accès libre le samedi et le dimanche de 14h à 18h.