Sommaire de juin

Sylvie de Meuville, le Mond d'ici, Fondation François Schneider
Sylvie de Meuville, le Mond d’ici, Fondation François Schneider

09 juin 2014 : Transposition à la Kunsthalle de Mulhouse
11 juin 2014 : Krištof Kintera « I Am Not You » au musée Tinguely de Bâle
14 juin 2014 : 14 Rooms – Ping & Pong
21 juin 2014 : Art Basel 2014, l’édition 45
23 juin 2014 : Narcisse, L’image dans l’onde

Narcisse, L’image dans l’onde

Le Centre d’art contemporain de la Fondation François Schneider accueille cet été une exposition, abordant le mythe bien connu de Narcisse. Ce thème prend tout son sens dans ce nouveau centre d’art dédié à l’eau.
jusqu’au 14 septembre 2014
Schneider
C’est avant tout un lieu de paix, de sérénité, un endroit magique pour se ressourcer
en alliant visite artistique et randonnées.
Une vingtaine d’artistes contemporains :
Adel Abdessemed, Kader Attia, Richard Baquié, Patty Chang, Marc Couturier, Michel François, Dan Graham, Fabrice Hyber, Ann Veronica Janssens Anish Kapoor, Yayoi Kusama, Alicja Kwade, Bertrand Lavier, François Lemoyne, Claude Lévêque, Oscar Muñoz, Michelangelo Pistoletto, Maxime Rossi, Franck Scurti, Bill Viola et Lawrence Weiner proposent une lecture contemporaine du mythe.
Sous les noms soulignés se trouvent les photos en lien, les autres se trouvent sur le blog.
Métamorphoses dont il entreprend la rédaction en l’an I, Ovide offre dans le livre III une vision personnelle du mythe grec de Narcisse :
« Près de là une fontaine dont l’eau pure, argentée, inconnue aux bergers, n’avait jamais été troublée ni par les chèvres qui paissent sur les montagnes, ni par les trou¬peaux des environs. (…) C’est là que, fatigué de la chasse et de la chaleur du jour, Narcisse vint s’asseoir, attiré par la beauté, la fraîcheur, et le silence de ces lieux. Mais tandis qu’il apaise la soif qui le dévore, il sent naître une autre soif plus dévorante encore. Séduit par son image réfléchie dans l’onde, il devient épris de sa propre beauté. Il prête un corps à
l’ombre qu’il aime : il admire, il reste immobile à son aspect, et tel qu’on le prendrait pour une statue de marbre de Paros. Penché sur l’onde, il contemple ses yeux pareils à deux astres étincelants, ses cheveux dignes d’Apollon et de Bacchus, ses joues colorées des fleurs brillantes de la jeunesse, l’ivoire de son cou, la grâce de sa bouche, les roses et les lis de son teint : il admire enfin la beauté qui le fait admirer ».

Philippe Régnier, commissaire de l’exposition :
Ce mythe de Narcisse a très vite inspiré les artistes, dès l’époque romaine, comme en témoignent les oeuvres sur ce thème retrouvées à Pompéi. Nombreux seront ensuite les peintres à reprendre cette iconographie, de l’école de Fontainebleau avec la fresque de Nicolo Dell’Abbate à partir des dessins du Primatice (Château de Fontainebleau), à Caravage (Galleria nazionale d’arte antiqua, Rome) et Poussin (Musée du Louvre, Paris).

Ce récit, d’une extrême richesse, aborde en premier lieu la question de l’image, de la représentation du monde, soit le fondement même des arts visuels. Une représentation très classique de cette iconographie ouvre l’exposition, avec une toile attribuée à François Lemoyne, Narcisse contemplant son reflet dans l’eau, datant du XVIIIe siècle et conservé au Musée des beaux-arts de Dole. Dans ce tableau, le jeune homme se contemple dans une mare devant un paysage agité caractéristique de la peinture de cette époque.

Atelier de François Lemoyne, Narcisse contemplant son reflet dans l’eau, vers 1728
Atelier de François Lemoyne, Narcisse contemplant son reflet dans l’eau, vers 1728

Bill Viola, The reflecting pool
La vidéo de Bill Viola The reflecting pool (1977-79) (vidéo) reprend à son compte le contexte du mythe de Narcisse : un bassin situé en pleine nature ; un homme sort de la forêt et vient se tenir debout face à la surface de l’eau qui reflète son image. Mais dans l’oeuvre de l’artiste américain, alors que l’homme a plongé, son corps reste suspendu dans les airs et son image disparaît peu à peu de l’onde. Dans cette mise en abyme, le bassin devient lui-même un écran, mais seule la caméra restitue, avec une fidélité troublée, la réalité. Comme dans beaucoup d’autres de ses oeuvres, l’élément liquide, que l’artiste relie d’ailleurs à Narcisse, est primordial. « L’une des choses dont il est important de se rendre compte dans l’histoire de Narcisse, c’est que son problème n’est pas qu’il a vu son propre reflet, mais c’est qu’il n’a pas vu l’eau. C’est le point capital. L’eau est la clé ! », estime-t-il dans une conversation avec Hans Belting.
Fabrice Hyber, Live Vive, 2013 huile, fusain et résine époxy sur toile, 150 x 150 cm Collection Nathalie Obadia
Fabrice Hyber, Live Vive, 2013
huile, fusain et résine époxy sur toile, 150 x 150 cm
Collection Nathalie Obadia

Fabrice Hyber, Live Vive
L’image de Narcisse contemplant sa jeunesse à la surface de l’eau appelle, à son revers, celle du vieillissement inéluctable et de la mort prochaine. Live Vive condense ces deux visions dans une peinture aux teintes douces et au trait allègre. C’est dans cette humeur, où la mélancolie s’exprime gaiement, que Fabrice Hyber dépose ses pensées sur le monde et ses états d’âme dans les « peintures homéopathiques ».
Au-delà du reflet en tant que tel, la nature de l’image renvoyée est aussi centrale. Ovide pose la question de la séduction de Narcisse par sa propre réflexion, de la confrontation avec soi-même, même si dans le cas du mythe, la fascination est extrême. Tout au long du parcours, l’exposition permettra à chaque visiteur, à travers les oeuvres de nombreux artistes, de se confronter à sa propre image, à son visage, à sa personne. Il en sera ainsi avec le miroir accompagné du mot « Fantôme » en néon de Claude Lévêque, Murmures (Fantôme), 2013,
Claude Lévêque, Murmures (fantôme), 2013 Miroir et néon 133 x 77 cm © ADAGP Claude Lévêque Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and Kamel Mennour, Paris
Claude Lévêque, Murmures (fantôme), 2013
Miroir et néon
133 x 77 cm
© ADAGP Claude Lévêque
Photo. Fabrice Seixas
Courtesy the artist and Kamel Mennour, Paris

Claude Lévêque a imaginé la série Murmures à Venise, où les canaux semblent refléter dans leur lumière douce les chefs-d’oeuvre du passé et les légendes, les souvenirs et les rêveries personnelles, ensemble bercés par les remous de l’eau. C’est par un assemblage simple, d’un objet trouvé et d’un mot en néon, que l’oeuvre convoque une foule de sentiments. Le miroir accroché à l’emplacement d’un tableau ne présente à son regardeur que sa propre image ainsi surtitrée « fantôme », le piégeant peut-être dans sa quête esthétique ou son réflexe narcissique. L’ambiguïté de cette rencontre avec l’oeuvre est accentuée par la fébrilité de l’écriture infantile qui se dédouble sur le miroir, à la limite du lisible. Les mots choisis pour Murmures, tels que « rêve », « poison », « masque »,
« fête », « couteau »,
pourraient composer un portrait impressionniste de la ville, mais sont assez communs et atemporels pour faire rayonner leur propre force poétique.
ou de l’image à facettes renvoyée par le Mirror Mask (2013) de Kader Attia.
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Un masque africain recouvert de morceaux de miroir : l’oeuvre de Kader Attia Mirror Mask renvoie au visiteur qui la contemple une image de lui-même fracturée, décomposée, désarticulée. Une fragmentation de l’image que n’auraient certainement pas reniée Pablo Picasso et Georges Braque qui ont puisé dans l’art africain les fondements du cubisme. Dans le mythe de Narcisse, le héros est subjugué par la beauté de la personne qui lui fait face, en réalité son propre reflet. Kader Attia nous met au contraire face à un double de nous-mêmes qui a perdu toute séduction, face à un masque – un visage tel que vu par un artiste anonyme africain – qui nous interroge également sur les fondements de notre propre culture. Mais ici, le visiteur a aussi la faculté de passer de l’autre côté du miroir… et de lui-même renvoyer une autre image à son interlocuteur.
PistolettoPistoletto nous invitera aussi à nous interroger sur nous-mêmes avec ses Tables du jugement (1980) recouvertes de miroir.
Très tôt, Michelangelo Pistoletto utilise le miroir dans ses oeuvres. Ses premiers
« tableaux-miroirs », qui datent de 1961, présentent à la fois la figure effigie et le spectateur, et rendent présents en même temps celui qui se montre et celui qui regarde. Dans les Tables du jugement (1980) en revanche, le visiteur se retrouve seul face à lui-même et à son environnement qui vient animer la surface du miroir, comme celle de l’eau dans le mythe de Narcisse. Le jugement n’est donc pas à lire seulement par rapport à la personne qui se regarde, mais aussi à l’aune de tout ce qui l’entoure.
« Le miroir n’est pas un point, mais un territoire qui peut prendre n’importe quelle dimension et échapper à n’importe quelle contrainte. Et c’est sur ce terrain que je reconnais le pouvoir fondamental et réel de l’art. Le miroir devient un territoire remplaçant le point, la ligne et n’importe quel matériau produit une marque »,
écrit l’artiste dans le catalogue de l’exposition « Michelangelo Pistoletto. Il tavolo del giudizio » à la Galleria Lucrezia De Domizio, à Pescara, en 1980.
Adel Abdessemed, Nuance né
Adel Abdessemed, Nuance
Une ampoule posée au sol dont la paroi miroir renvoie son environnement. Le filament grésille, varie d’intensité, éclaire plus ou moins la scène. Et puis, brusquement, un pied vient écraser le bulbe dans un fracas. Pour Adel Abdessemed, le mythe de Narcisse est avant tout une histoire de disparition. Celle d’une image qui naît et qui s’enfuit. Mais, l’image n’est pas la réalité, elle n’est qu’une reconstruction de celle-ci. Et l’artiste de citer George Steiner : « Ce n’est pas le passé lui-même qui nous domine (…). Ce sont les images du passé ». Dans cette vidéo, ce sont aussi deux énergies qui se rencontrent, celle de l’électricité et celle d’Adel Abdessemed, comme un big bang. La lampe disparaît en même temps que Narcisse, à la différence près que le héros était une victime et non l’artiste. Nuance !
La dernière salle comprendra aussi des oeuvres extrêmement poétiques, comme la Barque de Saône de Marc Couturier ou la grande installation Passion oubliée (1984) de Richard Baquié.
Patty Chang, Fountain
Patty Chang, Fountain
L’artiste s’observe dans un miroir ; le regard plongé dans ses propres yeux, elle approche ses lèvres de son reflet. Soudain, l’auto-contemplation donne lieu à un acte
anthropophage : la bouche aspire bruyamment la flaque d’eau qui recouvre le miroir. Cette chute burlesque malmène le mythe de Narcisse et celui de l’artiste, tenté de prolonger la grande tradition de l’autoportrait. La scène est littéralement renversée à l’horizontale. Pendant la performance dont cette vidéo est issue, l’artiste apparaissait accroupie au sol pendant qu’un écran rediffusait l’image de cette étrange absorption. Le phénomène du reflet, additionné par la superposition du miroir et de l’eau, est amplifié par la rediffusion, convoquant l’idée angoissante d’un circuit fermé. Ainsi, l’idée poétique de « se boire » par amour narcissique se mêle à la tentation insoutenable de se débarrasser de sa propre image.
Yayoi Kusama, Narcissus Garden, 1966
Yayoi Kusama, Narcissus Garden, 1966

Yayoi Kusama, Narcissus Garden
Yayoi Kusama dévoile pour la première fois son Narcissus Garden à la 33e Biennale de Venise en 1966. Alors qu’elle n’est pas officiellement invitée à participer à l’événement, elle installe cette oeuvre qui fera grand bruit devant les pavillons italien et hollandais. Cette pièce sera ensuite montrée à de nombreuses reprises, jusqu’au dispositif conçu spécialement par l’artiste pour la Fondation François Schneider à Wattwiller. Cette oeuvre constituée de centaines de boules miroir ne peut renier sa parenté avec l’art cinétique mais aussi avec les pois qui peuplent tout l’univers de l’artiste japonaise. Ici, les visiteurs sont invités à se promener à travers les boules qui perturbent totalement la perception de l’environnement et qui leur renvoient de multiples images d’eux-mêmes les suivant dans leurs mouvements. Jusqu’à les conduire à un rapport schizophrénique avec eux-mêmes.

Il sera aussi question d’apparition ou de disparition avec en particulier la vidéo d’Óscar Muñoz dans laquelle un visage tracé à l’encre sur l’eau disparaît petit à petit. Certains artistes jouent également de la métaphore, convoquent l’imagination des visiteurs comme Lawrence Weiner qui proposera une oeuvre recontextualisée spécialement pour l’exposition.
Le parcours s’achève par la pièce d’Ann Veronica Janssens Cocktail sculpture, un aquarium en verre rempli d’eau recouverte de paraffine, dans lequel il devient impossible de se voir… L’exposition comprendra aussi des oeuvres produites spécialement pour la manifestation par Franck Scurti, Maxime Rossi.
Le Centre d’art contemporain Fondation François Schneider
27, rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
Tél : +33 (0)3 89 82 10 10
Tarifs : normal 7 euros / réduit 5 euros (enfants de 12 à 18 ans, étudiants, séniors, public handicapé,
carte CEZAM, groupe de plus de 10 personnes)
Gratuité : Museums-PASS-Musées et enfants de moins de 12 ans
Du mercredi au dimanche : 10h-18h
www.fondationfrancoisschneider.org
extraits du texte de Philippe Régnier
photos de l’auteur sauf 1 2 5 7 courtoisie de la Fondation François Schneider
les oeuvres qui ne sont pas en photos se trouvent en liens sous le nom des artistes
Plan d’accès
plan

Art Basel 2014, l'édition 45

Anish Kapoor
Art Basel reste la Mecque du commerce de l’art, « the place to be » du 20 et 21 e s, de l’art moderne et contemporain.
La 45e édition de la foire s’est ouverte sous la co-direction de Marc Spiegler,  avec 285 galeries, et 78 oeuvres d’art de grand format dans la section Unlimited, dont le commissariat est assuré par Giani Jetzer (dont je vous ai parlé dans le billet précédent) internationales de renom, provenant de 34 pays à travers les 5 continents.
Art Parcours est programmé par Florence Derieux, directrice du Frac Champagne.
Les films d’Art Basel sont projetés au Stadkino Basel, les conversations et Salon Talks se trouvent dans le Hall 1. Complété par  Desing Miami/Bâle, qui présente les dernières créations en matière de desing.image005
Dans le Hall 3, 14 Rooms (détail ci-dessous) une série d’installations et de performances qui continue jusqu’au 23 juin.
Adèle et Eva
Les satellites d’art Basel comme La Liste et Solo. Hall 2.1 on retrouve Statements , la section d’Art Basel consacrée aux galeries émergentes ou encore Features qui privilégie des projets artistiques.
Quelques performances comme cette jeune femme suisse, Milo Moire qui a tenté d’entrer nue  à Art Basel, qui imperturbable s’est glissée dans la file d’attente de la caisse, mai qui a été refoulée. Une autre Carmen était affalée sur la place de la Messe, comme Esmeralda aux pieds nus et sales, les chaussures abandonnées plus loin attiraient les badauds et photographes. On ne saurait plus se passer d’elles : les  élégantes Eva et Adèle, font partie de l’ambiance, c’est tout juste si elles surprennent encore avec leur changement quotidien de toilettes.
Carmensita
Les galeries
Les grands noms, valeurs sûres, restent égaux à eux-mêmes en présentant les œuvres de 4000 artistes.
Dans le hall principal 2.0 , où se concentrent tous les grands noms qui font le marché : Marian Goodmann, Ropac, Gagosian, Templon, Jablonka, Lahumière, Hauser et Wirth, White Cube, Nahmad, Templon, Aquavella, Pauli, Thomas (à ne pas rater) Meier,  Kamel Mennour, Emmanuel Perrotin ,Richard Nagy ltd., David Zwirner, Air de Paris, Lindau,  et quelques nouveaux venus comme les Brésiliens  A Gentil Carioca ou l’israélien Dvir Gallery , sans oublier la galerie Beyeler du nom du fondateur
d’Art Basel, Ernst Beyeler  qui a permis pour notre plaisir la Fondation du même nom.
Beyeler, Balthus et Giacometti
La « galerie » (elle n’existe plus)  Beyeler présente : Le Passage du Commerce Saint-André de Balthus, peinte en 3 ans,  étrange rencontre, une scène de rue, on y voit un homme (Balthus ?) de dos avec sa baguette, les personnages sont lunaires, une jeune fille au premier rang, de celles qui parsèment l’oeuvre de Balthus, un homme accroupi un enfant qui joue, un petit chien, une vieille dame qui passe au fond. On a envie de le suivre, d’entrer dans le tableau. Nous sommes face à une énigme que l’on tente de comprendre.
Au fond de la rue au n° 8, il y a une serrurerie, avec une clé en or. La guillotine a été expérimentée à cet endroit, sur des moutons, d’où le petit « chien-mouton » . C’est un facteur de clavecin,  habitant au numéro 9 de cette rue , qui a inventé la clé qui permet le déclic, à la lame de la guillotine, de tomber à distance, sans que l’on ai besoin de la grosse lame. C’est un endroit révolutionnaire où Marat faisait imprimer l’Ami du Peuple.
La toile est accompagné de l’homme qui marche de Giacometti.
Gagosian, ne cherchez pas les cartels il n’y en a pas, puis ne prenez pas trop au sérieux le gardien de Hulk, vous pouvez visiter juste pour le plaisir des yeux : Jeff Koons, Stingel et les autres :
La nature avec le Kitch
Jeff Koons
Daniel Templon  : l’indien  Jitish kallat un groupe de sculptures
Jitish Kallat
Penone chez Pauli de Lausanne
Penone
les Picasso,  Miro, Magritte, Calder de Nahmad
Picasso
Marion Goodman : William Kentridge
William Kentridge
Galerie Taddhadeus Ropac : Yan Peu-Ming, l’aigle royal
Yan Pei-Ming
White Cube : Damien Hirst, les frères Chapman
Chapman, Hirst
La galerie Landau Fine Art est un musée à elle seule
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Ainsi que la Galerie Thomas : Hans Richter
Richter
Adel Abdessemed à la Gallery Dvir
Adel Abdessemed
Je ne parlerai pas des prix faramineux pratiqués, pour moi c’est abstrait. Tout ce public qui s’affaire, se presse dans les galeries, discute, semble enclin à investir, au-delà du goût pour l’art. Cela se termine dimanche 22, rendez-vous est déjà donné pour l’année prochaine de June 18–21 à Bâle, Hong Kong 2015, March 15–17,Miami Beach
2015, December 3–6.
poete
photos de l’auteur
j’aime la conclusion de l’article d’Harry Bellet dans le Monde
S’il reste du temps et de l’énergie, on peut poursuivre par une exposition du jeune prodige américain Paul Chan au Schaulager, du vieux prodige, lui aussi américain, Charles Ray, au Kunstmuseum – on suggérera amicalement au lecteur d’en profiter pour faire un saut à Riehen, où la Fondation Beyeler montre une belle exposition de Gerhard Richter, et une autre de Peter Doig. Si vous ne le faites pas pour eux, faites-le en mémoire d‘Ernst Beyeler : s’il n’avait pas eu, il y a plus de quarante-cinq ans, l’idée de créer cette foire…

Art Basel Unlimited

Art Basel 2014
Le plus grand musée du monde a ouvert ses portes depuis lundi, pour les chanceux détenteurs de cartes VIP. Bâle reste sans aucun doute l’épicentre mondial du marché de l’art et de l’art contemporain, malgré l’étendue de la foire après Miami, à Hong Kong.
Dans la section « Art Unlimited » on voit des installations immenses, essentiellement pour le cru 2014.  78 oeuvres d’art de grand format dont le commissariat est assuré par  Giani Jetzer  voir ici la vidéo du vernissage
Dès l’entrée gauche : Kara Walker
Richard Long et Zhang Huan à l’entrée droite
 Richard Long et Zhang Huan
Kara Walker, avec une fresque de citoyens de guerre civile, Trevor Paglen, avec son prototype de satellite,Trevor Paglen Julio Le Parc et son mobile rouge, John Bock
Julio Le Parc
Ysumasa Morimura et sa centaine d’autoportraits, Hamish Fulton et la Skyline du Népal, Alice Channer et sa grande marée, Sam Falls et son voile jaune abstrait.
, Hamish Fulton, Skyline du Népal Michelangelo Pistoletto avec la giuria. Tacita Dean, Quatemary, nous montre la photogravure d’un volcan en effervescence, avec des magmas de lave. La très longue sculpture-chemin de Carle André lui offre une belle mise en valeur.
Racita Dean Sur ce chemin on croise l’artificiel Rock de Zhan Wang, un portail aux couleurs crues de Ron Gorchov. Cathy Wilkes nous emmène dans un univers de pauvreté, de dénuement.
Cathy Wilkes
Recueillement dans la chapelle rouge de Rodney MacMimllian, Fantome de Thomas Houseago. L’installation de l’artiste conceptuelle allemande Hanne Darboven ( 1941-2009) s’étale sur un espace de 25X25m. « Children of this world, rassemble tout pour l’enfance.
Hanne Darboven
Celle du belgo-camerounais Pascale Marthine Tayoux sur 15x15m. est un « capharnaüm » sorte de marché égalitaire. Dans un autre espace l’américain Sterling Ruby montre une accumulation de ses sculptures figuratives bariolées en tissu, créées entre 2011 et 2013 ; avions, bouches, sarcophages, baptisées « Soft work ».
Sterling Ruby
Très spectaculaire : la « Matrice di Linfa » arbre coupé en deux de 48 mètres de long de Giuseppe Penone, qui a été montrée dans la cour vitrée de l’école des Beaux Arts de Paris en 2009, perd de son aura, par le gigantisme, heureusement que l’on retrouve des oeuvres de l’artiste dans plusieurs galeries, même si elles sont déjà connues.
Penone
Une des oeuvres les plus étonnantes d’ Art Unlimited est celle du chinois Xu Zhen qui représente des copies de sculptures antiques occidentales, surmontées de sculptures asiatiques. De l’interpénétration des cultures. Dubitative ….
 Xu Zhen
un peu de zen et de poésie grâce à Lee Ufan et
Lee Ufanet Anne Veronica Janssens
Anne Veronica Janssenes
Ou encore en chaussant des patins pour glisser sur le sol blanc, on peut se laisser éblouir, par l’ambiance de Doug Wheeler
Doug Wheeler
Quelques vidéos à signaler : Cartsen Nicolai qui explore diverses théories de perception,
reflétées dans deux miroirs latéraux.
Carsten Nicolai
ou encore le film de Mikhael Subotzky, sur le tournage d’un film, avec des figurants tantôt
indiens, tantôt soldats de l’armée coloniale, avec le making off du tournage.
Les New Women de Yang Fudong ou encore me and me de Ming Wong
ou encore Haroun Faroki
Yang Fudong
 

14 Rooms – Ping & Pong

14 ROOMS (vernissage public vidéo)
En prélude à la grande semaine à venir, voici la présentation en
live-art réalisé par 14 artistes de renommée internationale
à l’occasion dArt Basel 2014
14 Rooms
La Fondation Beyeler, Art Basel et le Theater Basel ont le plaisir de présenter
’14 Rooms’, une grande exposition de live-art qui se tient à Bâle du 14 au 23 juin 2014. Placée sous la responsabilité des commissaires Klaus Biesenbach et Hans Ulrich Obrist, l’exposition présente des œuvres performatives d’artistes tels que Marina Abramović, Allora et Calzadilla, Ed Atkins, Dominique Gonzalez-Foerster, Damien Hirst, Otobong Nkanga, Roman Ondák, Santiago Sierra, et Xu Zhen. Avec son concept général d’exposition signé Herzog & de Meuron, ’14 Rooms’ est une collaboration entre la Fondation Beyeler, Art Basel et le Theater Basel. Les commissaires de l’exposition Klaus Biesenbach, directeur du MoMA PS1 et conservateur en chef général au Museum of Modern Art, et Hans Ulrich Obrist, co-directeur des expositions et programmes et directeur des projets internationaux à la Serpentine Gallery,
le Staf de 14 Rooms
ont invité 14 artistes internationaux à présenter chacun une pièce en explorant la relation entre l’espace, le temps et la présence physique sous la forme d’une œuvre d’art dont la ‘matière’ est un être humain.
Cette approche qui donne aux visiteurs un aperçu d’une pratique plus performative et interactive leur fait découvrir une nouvelle situation à l’intérieur de chacune des 14 pièces et les confronte à une variété d’expériences immersives et intimes.
Les projets de Ed Atkins, Dominique Gonzalez-Foerster, et Otobong Nkanga seront des nouvelles œuvres spécialement conçues pour Bâle. Parallèlement à ces premières mondiales, des œuvres historiques et rarement exposées d’artistes illustres du monde entier seront présentées à Bâle. L’exposition ’14 Rooms’ inclura ‘Revolving Door’ (2011) de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla

montrant un groupe de danseurs qui se mettent spontanément en rang et commencent à tourner autour de la pièce en un mouvement circulaire, balayant les visiteurs tandis qu’ils se déplacent à travers la pièce.
Dans son exploration des frontières sociales et des inégalités socioculturelles, Santiago Sierra met en scène une succession de vétérans de divers conflits passés qui se tiennent debout, chacun tourné vers un angle d’une pièce de 5 mètres par 5, et qui ont ordre de ne quitter leur poste que lorsqu’ils sont solennellement remplacés par un autre vétéran en imitant la relève de la garde
.
Santiago Sierra
L’œuvre précoce, relativement inconnue de Damien Hirst ‘Hans, Georg’ (1992), composée d’un cast à rotation de couples de vrais jumeaux, assis en dessous de deux de ses propres tableaux à pois identiques, sera également présentée lors du salon.
Damien Hirst
Luminosity’ (1997) de Marina Abramović place un acteur sur une selle de vélo fixée sur un mur plongé dans une lumière crue et explorant les thèmes de la solitude et de l’élévation spirituelle, acteur totalement nu, qui fait penser à un crucifié, en l’occurrence c’était une très belle actrice.
Swap’ (2011) de Roman Ondak
 Roman Ondák
demande à un acteur assis derrière une table de choisir un objet et lorsque des visiteurs entrent dans la pièce, ils peuvent troquer cet objet contre un objet quelconque qu’ils souhaitent échanger tandis que dans ‘In Just a Blink of an Eye’ (2005) de l’artiste chinois Xu Zhen, un corps flotte dans les airs comme s’il était gelé, défiant le temps et la gravité et incitant l’assistance à remettre en question la réalité et à réfléchir sur l’impossibilité apparente de l’œuvre.
Xu Zhen
Otobong Nkanga,  propose une performances (vidéo) où elle nous interroge sur le rôle de la femme africaine et du poids des coutumes, dans un gospel assez prégnant.
Otobongo Nkanga
Si les artistes eux-mêmes ne sont pas présents dans leurs œuvres, ils donnent des instructions aux acteurs sur la manière dont jouer selon leurs spécifications, ce qui fait que plus de 70 exécutants – essentiellement de la région de Bâle – participent à l’exposition.
Pour contempler l’oeuvre de Laura Lima, Man/Woman=Fleh-Flat, 1997, c’est à vous de faire auparavant une performance : vous accroupir ou mieux vous allonger, afin d’apercevoir,  presque à raz du sol, à travers les 45 cm, un personnage allongé sur le sol, en compagnie d’une simple lampe, expérience de la solitude, mais aussi de voyeur.
Laura Lima, Woman=Flesh-Flat 1997
Autre performance pour voyeur : Joan Jonas : Mirror Check, 1970, une jeune femme nue, examine son corps en promenant un miroir sur toutes les parties, comme si elle créait un autoportrait.
Jordan Wolson clos la visite avec Female Figure. 2014, sa marionnette-danseuse lascive, room où l’on ne peut accéder que par paire, ce qui produit de l’attente.
L’exposition ’14 Rooms’ se tient dans le hall 3 du salon de Bâle, à quelques minutes à pied du Messeplatz.
L’exposition ouvre au public avant Art Basel le samedi 14 juin et restera ouverte jusqu’au lundi 23 juin, soit un jour de plus que le salon.
L’exposition ’14 Rooms’ s’accompagne d’un programme éducatif conçu et organisé par la Fondation Beyeler.
C’est une expérience inédite à Art Basel à visiter sans modération, avec de belles surprises.
Commissionné initialement sous l’appellation ’11 Rooms’ par le Festival International de Manchester et la Manchester Art Gallery, ce projet a ensuite été présenté sous le nom de ’12 Rooms’ au Festival International des Arts RUHRTRIENNALE 2012-2014 et vient plus récemment d’être mis en scène sous le titre ’13 Rooms’ par Kaldor Public Art Projects au Pier 2/3, dans le quartier Walsh Bay de Sydney, en avril 2013. La liste des artistes a été en partie modifiée à chaque édition. Ann-Christin Rommen, Marc Bättig et Samuel Leuenberger sont les producteur de l’exposition.
Vous trouverez plus d’informations sur ’14 Rooms’ sur artbasel.com/basel/14rooms.
Un Catalogue publié par Hatje Cantz Verlag est en vente à 14 Rooms.
Billets 14 Rooms
Billet à la journée (possibilité d’entrer et sortir à volonté) : CHF 18.–
Billet à la journée réduit pour étudiants/seniors : CHF 12.–
Groupes de 10 personnes et plus : CHF 15.– par personne
Dates et heures d’ouverture 
14 Rooms
Du samedi 14 au lundi 23 juin 2014
Tous les jours de 10 h à 19 h,
sauf le lundi 16 juin 2014, de 10 h à 17 h.
photos et vidéos de l’auteur
dès qu’il y avait des corps nus, les photos étaient interdites, mais vous pouvez les trouver, en lien dans mon billet, car ils existent sur Internet.

Krištof Kintera "I Am Not You" au musée Tinguely de Bâle

Une fois de plus le musée Tinguely, dans la pure tradition de « Jeannot » nous présente un artiste digne fils du maître.
Avec une ironie farceuse et un humour parfois sombre, le jeune artiste tchèque
Krištof Kintera chamboule l’art et la vie. Ainsi, à partir de centaines d’ampoules, il crée un nouveau golem ; avec un landau blindé, il tourne en dérision notre pensée sécuritaire ; dans un magasin de matériel électrique, il s’amuse à vendre un appareil conçu pour ne servir strictement à rien. Ses machines tendent à l’absurde et dysfonctionnent, et évoquent ainsi l’esthétique de Tinguely.
Kristof Kintera
Pour l’été 2014, Krištof Kintera est l’invité du Musée Tinguely.
L’exposition, conçue en étroite collaboration avec l’artiste, entend présenter son oeuvre de telle manière que les visiteuses et visiteurs soient réellement saisis par la spontanéité, la diversité et l’engagement de l’artiste. La visite du musée a  un caractère très spécial, car Kintera veut ramener à une réalité plus triviale l’approche éthérée des musées. Mais cette confrontation n’est pas nécessairement dure, elle est enrobée d’une bonne dose d’humour et d’ironie.
L’exposition intitulée « Krištof Kintera. I AM NOT YOU » présente au Musée Tinguely et dans le parc Solitude 35, ses sculptures et installations, (vidéo) de  très grand format pour certaines. Comme chez Tinguely on retrouve en effet les mêmes positions artistiques, critiques et extroverties, qui visent à tout remettre en cause, à tout défaire pour refaire ensuite – et qui se frottent aux institutions, tout en cherchant le choc créatif et la fin du confort établi, mais aussi le côté ironique et trublion.

Kristof Kintera, Glasfaserverstärktse 2014
Kristof Kintera, Glasfaserverstärktse
2014

Pour Kintera, le musée est un terrain de jeu. L’incertitude de l’observateur conduit à appréhender sur des bases nouvelles des environnements familiers. Un de ses premiers objets dans l’exposition, It (1996), est une sculpture sur roulettes dont la forme est à mi-chemin entre l’oeuf et la souris d’ordinateur. Elle mesure environ 40 cm de long et est attachée à un cordon grâce auquel It peut être tiré à travers l’espace d’exposition – ou à travers la ville. Le spectateur devient partie prenante de l’exposition, laquelle est modulable, participative.
Kistrof Kintera - Bad News
Kistrof Kintera – Bad News

Ou bien c’est la ville qui devient exposition… Revolution (2005) vidéo, a vu le jour un an après le séjour d’étude de Kintera à la Rijksakademie à Amsterdam. En se basant sur une figure qu’il avait déjà développée en 1999 avec les Talkmen, il crée ici un personnage, une sorte d’humain d’à peine un mètre de haut qui, par intervalles, se frappe le front contre le mur, et ce avec tant de force que le mur se détruit peu à peu. Cette violente révolution, le personnage la retourne contre lui : l’insurrection a lieu dans la tête, au niveau de la tête. Bad News (2011) vidéo, en revanche, est entièrement tourné vers l’extérieur.

Kristof Kintera, Revolution 2005
Kristof Kintera, Revolution 2005

La révolte du personnage diabolique et cornu est tapageuse, elle se fait clairement entendre par un tambour, de la musique et des enregistrements sonores.
Demon of the Growth (2014) est une installation monumentale, bariolée et joyeuse, faite de ballons et de boules, qui prend forme dans une croissance dégingandée.

Kristof Kintera, Demond of the Growth 2014
Kristof Kintera, Demond of the Growth 2014

La boucle se referme avec l’oeuvre Spirit Leaving Gravitation (2013), par laquelle Kintera se montre ludique, presque décoratif – sans pour autant renoncer à un sens plus profond, ni à une ironie rehaussée d’une pointe de sarcasme.
Krištof Kintera vit et travaille à Prague, où il est né en 1973.
De 1992 à 1999, il se forme à l’art dans sa ville natale. Des bourses lui permettent ensuite d’aller poursuivre ses études et recherches à Columbus Ohio, Birmingham et Munich. Il effectue un séjour prolongé à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam et termine ses études en 2003-2004. Pendant toute sa période de formation, Kintera a participé à plusieurs projets dans lesquels la performance et le théâtre revêtent une fonction majeure – notamment en 1999-2001, influencé par l’espace multiculturel alternatif et le groupe Universal NoD. Par son art, Kintera s’engage dans les débats sociaux et sociétaux ; il est représenté avec plusieurs de ses oeuvres dans l’espace public de Prague.

Kristof Kintera, My Light is your life, - Shiva Samurai 2014
Kristof Kintera, My Light is your life, – Shiva Samurai 2014

 
Publication À l’occasion de l’exposition paraît un catalogue  fait de feuillets individuels, assortis de documents et photos provenant de l’atelier de l’artiste ainsi qu’un entretien (en anglais) avec Krištof Kintera, Roland Wetzel, Andres Pardey et le galeriste Jiří Švestka. Chaque exemplaire emballé manuellement en boîte individuelle, vente exclusivement en boutique du Musée Tinguely : 68 CHF, ISBN 978-3-9523990-7-1
Informations générales:
Horaires d’ouverture :

tous les jours, sauf le lundi, 11 h à 18 h
Horaire spéciale :
pendant la foire ART Basel
Lundi – dimanche, 16 – 22 juin :
9h à 19h
Tarifs :
Adultes : 18 CHF
Scolaires, étudiants, apprentis, IV : 12 CHF Groupes (20 personnes au moins) : 12 CHF (par personne) Enfants de moins de 16 ans : gratuit
Photos de l’auteur courtoisie du musée Tinguely

Transposition à la Kunsthalle de Mulhouse


Exposition d’Anna Ostoya
La couleur éclate, dans le ventre de la baleine.
Le « white cube », éclairé à la lumière naturelle de fin de journée
est un plaisir pour les yeux.

Anna Ostoya-transpositions vue d'exposition 6 - crédit La Kunsthalle
Anna Ostoya-transpositions vue d’exposition 6 – crédit La Kunsthalle

Une proposition de Martha Kirszenbaum, commissaire d’exposition
associée à la Kunsthalle en 2014,
jusqu’au 24 août 2014
La commissaire déjà  connue pour la précédente exposition collective
d’artistes polonais :  The Night of the Great Season
a eu comme objectif, cette fois essentiellement de présenter le travail
d’une femme artiste. Leur nationalité polonaise les lie certes, mais aussi leur amitié et le fait d’avoir travaillé à New York pendant quelques 4 ans.
Anna Ostoya (née en 1978 à Cracovie, Pologne, vit et travaille à Brooklyn, États-Unis) développe un ensemble d’oeuvres singulières et critiques se référant à l’esthétique avant-gardiste en recyclant des images, matériaux et histoires préexistantes.
Sur une période de huit mois, Anna Ostoya,  s’est inspirée pour cette exposition de l’histoire et de l’architecture du bâtiment de La Kunsthalle.
Anna Ostoya-transposition 5- crédit La Kunsthalle
Anna Ostoya-transposition 5- crédit La Kunsthalle

Lors de sa première  visite à la Kunsthalle,  impressionnée par la beauté du lieu, sa dimension, son ventre de grande baleine avec ses arêtes, son imagination lui a suggéré
de suivre un plan de travail et d’établir des règles lui permettant d’expérimenter différents modes de prise de décision.
Transposition VIII, 2014 Impression pigmentaire d’archive, acrylique, email et ruban d’aluminium sur toile Archival pigment print, acrylic, enamel, and aluminum ribbon on canvas 100 x 200 cm / 39.37 x 78.74 in Courtesy de l’artiste et de Bortolami Gallery, New York ©La Kunsthalle Mulhouse
Transposition VIII, 2014
Impression pigmentaire d’archive, acrylique, email et ruban d’aluminium sur toile
Archival pigment print, acrylic, enamel, and aluminum ribbon on canvas
100 x 200 cm / 39.37 x 78.74 in
Courtesy de l’artiste et de Bortolami Gallery, New York
©La Kunsthalle Mulhouse


Transpositions comprend une série de dix larges compositions dans lesquelles un carré – forme prisée par les suprématistes et modernistes – se déplace d’une oeuvre à l’autre, à la manière d’une chaîne de montage ouvrière. Les matériaux et techniques hétérogènes utilisés par l’artiste s’étendent de la peinture à l’huile, à l’acrylique ou à la laque, du papier journal à la feuille de palladium, du textile. Réutilisant les matériaux de ses oeuvres précédentes et se réappropriant des traditions perceptibles de l’histoire de l’art, ses compositions sont des investigations historiques reflétant permanence et transition, continuité et rupture.
Anna Ostoya transposition
Le résultat démontre que ce ne sont pas des peintures, ni des collages, un spectre très large, mais des compositions, d’un ensemble réfléchi spécifiquement pour le lieu.
Pour la construction de ses compositions elle part du carré, elle modernise le suprématisme comme forme pure, un carré commence à droite de chaque composition se promène de tableau en tableau, tout le long de l’installation, pour finir tout à gauche dans la dernière composition. Au passage, on peut voir Anna Ostoya, en autoportrait.
Le titre de l’exposition « Transposition » reflète cette idée de transfert, de transition, dans un contexte social, politique et culturel.
Malgré le jeune âge ou peut-être à cause du jeune âge du commissaire
et de l’artiste, on peut s’étonner du retour aux années 70,
surtout au niveau de la Kunsthalle, qui nous a habitué à des présentations plus contemporaines.
L’exposition est accompagnée de la première édition monographique (non présente le jour du vernissage) qui envisage l’oeuvre d’Anna Ostoya comme un ensemble cohérent, et représente l’aboutissement d’années de pratique artistique et de vives discussions avec des commissaires, écrivains et penseurs.
 
Anna Ostoya Transposition
Anna Ostoya a étudié à la Städelschule à Francfort et au Whitney Independent Study Program à New York. Ses travaux ont été inclus dans Manifesta 7 (2008) et la 2ème Biennale d’Athènes (2009). Les principales expositions personnelles se sont tenues notamment à la galerie Bortolami à New York (2001 et 2013) ; Silberkuppe à Berlin (2011 et 2013) ; Tegenboschvanvreden à Amsterdam (2011) ; Foksal Gallery à Varsovie (2010). Récemment, ses collages et photomontages ont été présentés dans l’exposition « New Photography 2013 » au Museum of Modern Art à New York.
Martha Kirszenbaum (1983) est une commissaire d’exposition indépendante. Elle vit à Los Angeles. Elle est, depuis janvier 2014, directrice et curatrice de Fahrenheit, un nouveau centre d’art et programme de résidences à Los Angeles. L’exposition Transpositions bénéficie du soutien de l’Institut Polonais de Paris
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Samedi et dimanche de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Fermé le 15 août 2014
Entrée libre
Kunstapéro
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse /
Centre d’art contemporain
La Fonderie 16 rue de la Fonderie
68093 Mulhouse Cedex
tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
www.kunsthallemulhouse.com