Shampoings à la Bétadine suite

   Puis là c’est parti, jusque vers 17 h 30, heure que j’entrevois à l’horloge de la salle de réveil. Le chirurgien parle à ma voisine, j’entends à peine « marchez 2 mn par heure et je vous revoie dans 6 semaines », puis il passe devant moi et me dit « pour vous c’est idem »
On me remonte dans ma chambre. Je dîne plus tard que les autres patients à cause de l’opération, d’après la personne de service. Elle oublie de me munir de la serviette qui est à l’autre bout de la pièce. Je sonne pour qu’on me l’apporte. Je distingue les miettes de la veille qui sont restées sous la serviette sur la table dans le coin. L’infirmière de nuit est aux petits soins, c’est elle qui débarrasse le plateau du dîner, elle me recommande de l’appeler avant que la douleur ne s’installe, plus tard je fais appel à elle.
J’ai un tunnel au dessus de mes pied qui empêche la couverture de peser. Un déambulateur m’attend dans la chambre, déambulateur qui est resté vierge. Je passe une bonne nuit. L’infirmière de jour, de la veille, après la prise de température et de la tension s’enquiert de ma douleur, afin de programmer ma sortie. Elle me refait le pansement. Puis elle me dit, il faut attendre le kinésithérapeute qui fera votre première levée du lit, ce n’est pas moi qui y procède.
Je n’ai pas trop d’avis, car la douleur est là, plus tard je sonne, fort de ce qu’on m’a conseillé au sujet de la douleur, elle me dit que c’est trop tôt, si je trop mal on, me garde un jour de plus.
Arrive un jeune homme qui vient me prendre pour une radio, même question : avez-vous vu le kiné ? moi « non » il m’emmitoufle dans ma robe de chambre pour m’éviter les courants d’air et nous allons à la radio en fauteuil roulant. Je croise une personne qui attendait à côté de moi pour l’opération, elle a une superbe coiffure, si elle a passé à la betadine, moi je suis bonne sœur… Je regagne ma chambre.
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La personne qui porte le repas, s’enquiert depuis la porte de sa forte voix « vous sortez aujourd’hui ? »  je réponds « je n’en sais rien c’est l’infirmière qui décidera ».
Plus tard n’ayant pas trop mal, je demande à rentrer. L’infirmière de jour appelle mon ambulance qui doit arriver dans 2 h ½, non sans maugréer à cause du disque d’attente qui lui a débité toute la vie de l’entreprise d’après elle.
D’après l’appel téléphonique de mon mari, c’est pareil pour joindre un malade, il faut répondre à des questions et l’appel est payant.
Aussi mon Iphone a fait beaucoup d’usage durant mon séjour.

Puis elle me redit que je dois attendre le kiné.
Je demande si je peux marcher, elle me répond qu’elle m’a tout expliqué hier. Je tente de lui faire comprendre qu’avec les cachets et l’anesthésie tout s’embrouille. Elle ajoute vous pouvez marcher. J’explique que j’habite un 3e sans ascenseur.
Sur ce arrive le kiné, « vous m’avez demandé ? » moi « on m’a dit que vous veniez hier soir ou aujourd’hui » le kiné se saisit de mon dossier, l’air furieux « je n’ai rien à faire de l’arthrodèse, je vais briffer le personnel » moi je réponds « pourtant on ne me parle que de vous, que dois-je faire dans ce cas ? » lui « avez-vous une chaussure spéciale ? »  Il m’explique la manière de la mettre, me chausse et me fait marcher, ¼ d’h la première semaine puis une ½ h, ¾ la 3 » semaine », c’est loin des 2 mn /heure du chirurgien, j’ai sûrement halluciné. Je lui dis que j’ai une envie pressante depuis le temps, il se sauve soulagé, en disant « vous me chassez ».
Dans une enveloppe je regarde les ordonnances et l’horaire du prochain rdv, c’est à 17 h 30.
J’appelle le cabinet pour demander qu’on me déplace l’horaire car cela nous oblige à passer la nuit à X. étant donné que c’est à 250 km de chez nous, en plein mois de novembre.
La secrétaire veut me donner 16 h 30, ce qui n’est pas mieux, puis elle trouve une autre date en fin de matinée, chose qui me convient tout à fait. Puis je lui touche un mot sur cet imbroglio entre kiné et infirmière, elle dit de me rassurer que ce n’est pas un problème, pour elle visiblement pas, mais pour moi, je ne sais que penser. Pendant la conversation téléphonique la voix tonitruante de la personne préposée aux repas vient m’apprendre qu’on m’offre le déjeuner, puisque je suis encore là et que je devais partir ce matin. Lorsqu’elle me l’apporte je lui dis que c’est sympa, mais que ce n’est pas la peine, car ma complémentaire prend tout en charge.
Mes ambulanciers arrivent vers 14 h et me reconduisent chez moi. Je grimpe les 3 étages avec leur aide et celle de mon mari.
Le lendemain appel de la secrétaire du chirurgien pour s’enquérir de mon état, puisque j’avais « l’air énervé » la veille. Je lui dis en gros l’histoire de la chaussure, elle me répond, mais n’avez-vous pas eu la curiosité de la regarder, et de la mettre vous même, enfin ce n’est pas sorcier avec les scratch.
Je lui réponds que sur la notice il est spécifié, qu’elle doit être mise la première fois par un spécialiste et que je ne comprends pas pourquoi c’est ma faute si j’ai attendu le kiné. Bref je suis nulle, une enquiquineuse, je cherche les complications. Je réponds que j’ai pris des notes, car c’est vraiment trop cocasse, pour une chronique.
Puis c’est un appel du chirurgien qui suit, me conseillant de faire une lettre à la clinique avec une copie pour lui, suivi de paroles apaisantes.
D’où le sujet de ma chronique de ce jour !